Association Orchestre Symphonique Divertimento

Le projet récompensé

Plume symphonique


Divertimento est un projet qui vise à rapprocher la musique classique, souvent considérée comme élitiste, du public de la Seine-Saint-Denis, Sous la direction de la cheffe d’orchestre Zahia Ziouani, l’orchestre a étendu son rayonnement à toute la France, se produisant dans des lieux prestigieux tout en menant des actions pour rendre la musique symphonique accessible à tous, y compris en milieu rural.
L’initiative Plume Symphonique, lancée en 2018, répond à un besoin d’insertion par la culture, notamment en milieu carcéral, et sera élargie en 2024 pour inclure le jeune public et les primo-arrivants. Ce programme pédagogique de 20 à 25 heures comprend des ateliers d’écoute, d’écriture, de découverte des percussions, et culminera en une restitution publique où les participants présenteront leurs textes en musique.
Les objectifs incluent l’éveil artistique, le développement des compétences d’expression écrite et orale, le renforcement des liens sociaux, et l’appropriation d’un univers culturel. À partir de 2025, Plume Symphonique sera déployé dans divers quartiers prioritaires et établissements pénitentiaires

L’utilisation de l’hôtel de la princesse par la Fondation Singer-Polignac

L’installation de la Fondation Singer-Polignac dans l’hôtel

Lorsque la Fondation Singer-Polignac est créée en mars 1928 sous l’impulsion de Winnaretta Singer, princesse Edmond de Polignac, celle-ci ne dispose pas de locaux. Les différentes conférences scientifiques qu’elle organise sont accueillies par le Collège de France dont certains professeurs et administrateurs sont également membres du Conseil d’administration de la fondation (Joseph Bédier, Edmond Faral…). À cette période, l’hôtel de l’avenue Georges Mandel est encore habité par Winnaretta et les concerts qui s’y déroulent découlent de ses propres initiatives et ne sont pas rattachés aux activités de la fondation.

Dans son testament, la princesse de Polignac, décédée en novembre 1943, lègue son hôtel particulier à la Fondation Singer-Polignac qui pourra ainsi y installer son siège. Le contexte de la Seconde Guerre mondiale ne facilite pas la succession et l’attestation de propriété n’est établie qu’en 1948. La fondation n’hérite pas du mobilier, ni des effets personnels de la princesse, uniquement des murs.

Afin d’officialiser son installation, la fondation organise le 21 juin 1951 un premier concert d’inauguration en présence du Président de la République Vincent Auriol, avec un programme interprété, entre autres, par Georges Enesco, le Trio Pasquier et Nadia Boulanger. Ce premier événement de l’ère post-Winnaretta permet aussi de remettre des prix à quatre lauréats pour récompenser leur travail dans le domaine de la connaissance, des arts et de la bienfaisance. Le premier colloque à être organisé dans les murs s’est tenu en 1954. Intitulé « L’instinct dans le comportement de l’homme et des animaux », il était présidé par Pierre-Paul Grassé, membre de l’Institut.

Monsieur le Président de la République,

Si je vous remerciais, au nom du Conseil de la Fondation Singer-Polignac, du grand honneur que vous nous avez fait en acceptant notre invitation, le sens si vif et si juste que vous avez de toutes choses pourrait vous inspirer la crainte que nous nous soyons mépris sur la signification de votre présence. Mais il n’y a point eu méprise. Nous savons fort bien que vous n’êtes pas venu pour flatter notre orgueil : vous avez voulu, en assistant à ce concert, qui est en même temps une cérémonie, rendre un hommage officiel à l’acte généreux, fruit d’une pensée bien mûrie, par lequel la princesse Edmond de Polignac s’est proposée de servir les lettres, les arts, les sciences et la philanthropie.

C’est à elle que la Fondation doit son existence, consacrée par la loi du 25 mars 1928 qui en a fait un établissement public français. C’est à elle que nous devons la propriété de l’hôtel où nous sommes assemblés. C’est à des concours offerts en sa mémoire que nous devons les moyens importants grâce auxquels nous pourrons réaliser ses desseins.

Allocution d’Edmond Faral, président de la fondation, le 21 juin 1951

L’hôtel de la fondation au XXe siècle

De 1951 à 1981, la fondation organise un concert annuel dans le Salon de musique de l’hôtel. Les autres salons sont uniquement ouverts pour les grandes occasions comme ces concerts, ou les colloques qui se tiennent sur plusieurs jours.

L’Atelier sert de salle d’exposition ou de bureau.

Concert du 27 avril 1972 dans le Salon de musique, avec le Royal College of Music Orchestra.

A partir de 1985 et la présidence d’Édouard Bonnefous, la fondation a la volonté de remeubler et redécorer les salons d’apparat de l’hôtel. Chaises, fauteuils, lustres et tapisseries sont ainsi acquis pour redonner un peu de vie aux salons de réception qui subissent également pour certains quelques travaux de rénovation au début des années 1990.

Parallèlement à ces projets, le nombre de colloques produits par la fondation augmente entre 1997 et le début des années 2000, représentant chaque année environ 30 jours d’utilisation des salons. Quant aux concerts, le président Bonnefous choisit d’en organiser de façon ponctuelle.

A partir de 2006 

Lorsqu’Yves Pouliquen succède à Édouard Bonnefous, il souhaite ouvrir les salles de l’hôtel à des musiciens qui sont à la recherche d’espaces de travail. C’est ainsi que la création de la résidence musicale en 2006/2007 permet la transformation de certaines salles en salles de répétition. L’ancienne salle des gens et la cuisine du rez-de-chaussée, la bibliothèque du 3e étage, une ancienne chambre au 4e étage, l’Atelier de la princesse et le salon de musique s’ouvrent peu à peu aux artistes de la résidence. Entre 2007 et 2014, des travaux et certains aménagements permettent d’améliorer l’acoustique. On achète également des pupitres, des pianos, un clavecin, un orgue et, plus tard, des percussions, afin de permettre aux musiciens de travailler dans des conditions optimales. Aujourd’hui, l’hôtel compte 6 salles de répétition et un studio de composition. Les jardins et la salle à manger sont devenus des lieux de rencontres et d’échanges pour les musiciens qui occupent l’hôtel au quotidien, encadrés par une équipe de salariés dont les bureaux sont pour la plupart installés dans les anciens appartements de la princesse et ceux des invités.

Les salons de réception sont toujours utilisés pour les concerts et les colloques produits par la fondation. Le salon de musique est désormais équipé d’une scène, d’une régie et de multiples lumières. Il permet d’accueillir environ 150 personnes. La fresque de José-Maria Sert qui orne le plafond du salon a été restaurée au cours de l’année 2007 par l’atelier de Madeleine Hanaire et Francisca Hourrière, assistées d’Emmanuel Joyerot, restaurateurs habilités des Musées nationaux, sous la supervision de Christian Prévost-Marcilhacy, inspecteur général honoraire des Monuments historiques.

Pierre Corvol, président de la fondation depuis 2020, a décidé d’ouvrir les portes de l’hôtel lors des Journées européennes du patrimoine, permettant à un public restreint de découvrir les salons d’apparat, les jardins et l’Atelier lors d’une visite guidée. C’est également depuis sa présidence que la fondation développe la retransmission en streaming de certains de ses événements comme les colloques et les concerts du Festival Singer-Polignac, offrant ainsi la possibilité au plus grand nombre d’être immergé dans l’intimité du Salon de musique, même à distance.

Festival Singer-Polignac 2025

Au cœur des activités de la Fondation Singer-Polignac, la résidence musicale, créée il y a presque vingt ans, soutient la musique de chambre et orchestrale, perpétuant ainsi l’héritage de Winnaretta Singer, princesse de Polignac. En plus d’accueillir au quotidien les répétitions des artistes dans son hôtel particulier, la fondation leur offre une opportunité unique : se produire dans son prestigieux Salon de musique lors d’une série de concerts filmés en public, entièrement imaginés comme de véritables objets audiovisuels par les musiciens, le réalisateur et le directeur de la photographie, afin de bénéficier d’un enregistrement professionnel pour leur promotion. Grâce à la diffusion en direct et en libre accès sur la plateforme singer-polignac.tv, les artistes peuvent toucher un large public et partager leur passion avec le monde entier. 

Depuis la première édition, la fondation collabore avec le réalisateur Guillaume Klein et les équipes de Kali Son, qui subliment chaque performance par des visuels époustouflants, mettant en lumière le talent des artistes et la beauté de la musique. 

Pour sa 6e édition, le festival comptera sept concerts du 5 au 8 juin 2025, ouverts à un public invité, retransmis en ligne, en direct et disponibles en replay.Le concert de clôture sera diffusé en direct sur la plateforme de streaming de notre partenaire medici.tv. Les six concerts précédents y seront également disponibles à cette date, et accessibles depuis le monde entier, pour le plus grand bonheur des mélomanes.

Cette édition s’ouvrira le jeudi 5 juin avec Il Caravaggio, dirigé par Camille Delaforge, qui proposera un programme composé d’œuvres célèbres et plus rares de Vivaldi. 

Le vendredi 6 juin sera consacré à Brahms. Un premier concert mettra en vedette trois musiciens de la nouvelle génération : Emmanuel Coppey, Stéphanie Huang et Arthur Hinnewinkel. En deuxième partie de soirée, l’altiste Adrien La Marca présentera son projet autour du compositeur, accompagné du jeune pianiste Jérémie Moreau et du renommé Quatuor Arod. 

Le samedi 7 juin, l’ensemble Les Illuminations proposera un voyage à travers les siècles, explorant les œuvres de compositrices aux esthétiques musicales différentes, avant de laisser la place au Trio Zadig et à son programme qui mêle passions et tourments.

Enfin, l’Ensemble Écoute, dirigé par Fernando Palomeque, mettra la musique spectrale à l’honneur le dimanche 8 juin. Puis Le Balcon, dirigé par Maxime Pascal, clôturera cette édition avec Bakthi de Jonathan Harvey, œuvre majeure de la musique mixte.

Témoignages de contemporains de la princesse

Gabriel Fauré (1845-1924)

Lettre qui accompagne la partition de C’est l’extase, 1891 :

“Vous verrez que, comme pour Clymène j’ai essayé une forme que je crois nouvelle, du moins je n’en connais pas de semblable; et c’est bien le moins que j’essaie de créer du nouveau quand je travaille pour vous qui êtes la personne du monde qui ressemble le moins aux autres.”

Lettre à Marguerite de Baugnies au sujet de Winnaretta qui l’accueille à Venise :

“Il n’existe pas davantage pour exprimer toute mon admiration et presque un peu plus (aïe) que m’inspire notre adorable hôtesse !”

6 janvier 1896 :

“Tâchez que je vous voie souvent, votre esprit me fait du bien, même quand vous vous moquez de moi ! Et vous me donnez le désir de travailler.”

Nectoux J-M, Gabriel Fauré, les voix du clair-obscur, Flammarion 1990

Isadora Duncan (1877-1927)

One dark afternoon there was a knock at the studio door. A woman stood there. She was of such imposing stature and such powerful personality that her entrance seemed to be announced by one of those Wagnerian motifs, deep and strong, and bearing portents of coming events and, indeed, the motif then announced has run through my life ever since, bringing in its vibrations stormy, tragic happenings.

« I am the Princess de Polignac, » she said, « a friend of the Countess Greffuhle. When I saw you dance, your art interested me, and particularly my husband, who is a composer. »

She had a handsome face, somewhat marred by a too heavy and protruding lower jaw and a masterful chin. It might have been the face of a Roman Emperor, except that an expression of cold aloofness protected the otherwise voluptuous promise of her eyes and features. When she spoke, her voice had also a hard, metallic twang which was mystifying as coming from her, whom one would have expected to have richer, deeper tones. I afterwards divined that these cold looks and the tone of her voice were really a mask to hide, in spite of her princely position, a condition of extreme and sensitive shyness.

Duncan Isadora, My Life, Gollancz, 1968

Colette (1873-1954)

La Princesse Edmond de Polignac ne paraissait qu’en robe montante. Le caractère d’indestructibilité qui accorde son regard d’un bleu définitif à son menton de conquérant, je l’admirais, intimidée, d’un peu loin. Son mari ne se séparait pas d’un châle de vigogne, beige clair, qui tantôt drapait ses épaules frileuses, tantôt réchauffait ses genoux. Il était charmant, d’esprit jeune, et ressemblait à un grand oiseau ironique. 

« Un Salon en 1900 », Journal à rebours, Flammarion, 1939

Marguerite de Saint-Marceaux (1850-1930)

15 juin 1913

Winnie parle avec esprit des potins mondains, même de ceux qui la regardent, elle trompe par son calme la renommée qu’elle s’est acquise. Elle peut mépriser le plus grand nombre qui, l’accusant des mœurs les plus dépravées, s’écrase dans ses salons.

5 avril 1916

Promenade à Saint Cloud avec Winnie. C’est une femme charmante, intelligente, sensible.

Journal 1894-1927, édité sous la direction de Myriam Chimènes, Fayard, 2007

Albert Flament (1877-1956)

Le teint frais, les cheveux argentés, la taille haute, la démarche plutôt lente et que dément un regard direct et gris-vert ou gris-bleu, dont le brillant révèle l’activité infatigable et les sources du rêve, jamais taries. C’est ce dosage heureux de nécessités créées, de contraintes à l’exactitude, cette suite d’échéances délibérément accumulées, comme avec l’espoir d’oublier l’inexorable et de ne jamais lui laisser la faculté de s’insinuer entre deux minutes que l’on craindrait inemployées, qui fait le charme particulier de la princesse Edmond de Polignac. Une sorte de mystère se crée autour de sa Solitude, cependant toujours environnée d’amis et traversée de nobles et artistes préoccupations.

Dans les tendances les plus classiques comme les plus nouvelles, il n’est pas événement musical auquel elle n’ait pris part, et elle traverse l’Europe pour y assister, comme nos mères se seraient rendues de l’Étoile à la Bastille, avec un cheval.

Ce soir, assis auprès d’elle, tandis que plus de quarante musiciens de l’Association des Concerts Lamoureux, conduits par Eugène Bigot, exécutent dans la grande salle de l’avenue Henri-Martin, un Concerto de Henri Sauguet, après une Ouverture de Germaine Tailleferre, j’observe, sous les dehors que certains déclarent impénétrables, quelle sensibilité dissimule cette Américaine, d’ailleurs née en Angleterre, et qui se rendit pour la première fois en Amérique il y a quelques années seulement, et peut-être pour n’y plus retourner jamais.

Car cette « étrangère » de naissance a plus fait pour les artistes français et aima les uns et les autres d’un coeur plus compréhensif et généreux que bien des indigènes, qui proclament leur sang breton ou valois, ne le firent jamais. Tout ceci dit en passant, même si, d’aventure, la charmante et soucieuse princesse s’en trouvait offensée, car un certain bon goût, qui exige qu’on ne parle jamais que de ce qui touche une personnalité, risque de ne rendre justice qu’à voix basse, entre six ou huit oreilles, et dans un petit coin.

Promenade à Saint Cloud avec Winnie. C’est une femme charmante, intelligente, sensible.

La Revue de Paris, 1er avril 1937

Nadia Boulanger (1887-1979)

Elle s’intéressait réellement à la beauté et à la production de la beauté. Alors, tout naturellement, elle commandait des œuvres. Elle suscitait, elle entendait parler de quelqu’un, elle le faisait venir. Elle entendait parler d’une œuvre, elle écoutait, elle commandait. Elle fut l’un des derniers grands mécènes de l’histoire. 

Lettres inédites, B.N Paris

Doda Conrad (1887-1979)

Nadia Boulanger eut le privilège d’avoir, elle aussi, la protection d’un mécène dont le prestige a dominé toute la première moitié du XXe siècle : la princesse Edmond de Polignac, que j’ai bien connue. Sans elle, Fauré, Ravel, Erik Satie, mais aussi Stravinsky, Manuel de Falla, n’auraient pas vu leurs débuts si courageusement soutenus. (…) Après une soirée où j’avais chanté chez elle, elle m’invita à passer un week-end à la campagne, dans sa petite maison de Jouy-en-Josas où elle allait se reposer du vendredi au lundi. “J’adore faire de la musique et j’adore Schubert ! Si ça vous fait plaisir, venez faire de la musique avec moi et apportez du Schubert !” L’idée de me trouver dans l’intimité de la légendaire princesse ne pouvait que m’enchanter : privilège doublé d’une surprise ! Le lendemain matin, elle me téléphonait : “Que faites-vous le week-end prochain ?” Sans attendre ma réponse, elle annonça d’autorité : “Je vous prendrai vendredi à cinq heures. Soyez sur le trottoir de l’avenue Mozart avec votre valise et du Schubert !”

A l’heure dite, la grosse Packard se rangeait le long du trottoir. (…) La princesse, dans un coin, les yeux fermés, ne réagit pas à mon arrivée. Son air renfrogné me donnait l’impression d’être un intrus qu’elle regrettait d’avoir invité ! J’essayai d’amener la conversation : l’orage qui menaçait, que sais-je ! Elle semblait de plus en plus excédée par ma présence. J’allais demander au chauffeur de m’arrêter avant la dernière station de métro lorsque des éclairs, un tonnerre et une pluie diluvienne de la fin du monde se déchaînèrent. La princesse se mit à hurler. (…) Nous nous précipitâmes dans un café “Conrad, commandez quelque chose !”. Elle semblait avoir perdu tout contrôle de ses nerfs. A chaque éclair, à chaque coup de tonnerre, elle était agitée de soubresauts incontrôlés. Quand les éléments furent apaisés et que le ciel eut retrouvé sa sérénité, la princesse de Polignac redevint princesse. Comme si rien ne s’était passé, ses bonnes manières et son sourire réapparurent. J’ai su plus tard qu’elle pouvait avoir de véritables attaques de furie à l’approche d’un orage !

(…) Ce soir-là nous dînâmes en tête-à-tête. Nous passâmes au salon. La princesse déchiffrait bien, et nous nous mîmes à explorer toute l’étendue des lieder mis en musique par Schubert. Elle était ravie. Cette femme de près de soixante-dix ans devenait une jeune fille timide dès qu’elle faisait de la musique ! Il y avait quelque chose de touchant dans l’attitude si modeste de celle qui avait vécu dans la compagnie des plus grands artistes de son temps ! (…) la confiance qu’elle m’accordait, au plan musical, semblait celle d’un enfant ! C’est tout juste si elle ne battait pas des mains lorsqu’elle découvrait quelque musique inconnue.

Conrad Doda, Dodascalies, Actes-Sud, 1997

La vie de Winnaretta Singer

Winnaretta Eugénie Singer naquit à Yonker (New York), le 8 janvier 1865. Son père était Isaac Merritt Singer, l’industriel américain qui perfectionna la machine à coudre. Il épousa une très jeune Française, Isabelle Eugénie Boyer. Winnaretta était la vingtième des vingt-cinq enfants qu’Isaac Singer eut au cours de sa vie. Bien qu’il ait désavoué les compagnes qui avaient précédé son mariage avec Isabelle Boyer, Singer mentionna tous ses enfants dans son testament et laissa à chacun un legs généreux.

L’enfance

Winnaretta ne passa que les deux premières années de sa vie à New York. Isaac Singer, une fois fortune faite (le don de mille machines qu’il fit à l’Armée de l’Union pendant la Guerre civile contribua sans doute à son rapide succès), alla s’installer à Paris avec sa famille en 1867 et c’est en France que la jeune Winnie Singer fut élevée. Des voyages fréquents développèrent son goût pour l’art. En 1870, à l’approche de la guerre franco-prussienne, la famille Singer qui maintenant s’élevait à huit personnes (Isabelle Singer eut six enfants) partit pour l’Angleterre. Isaac Singer fit bâtir une énorme propriété à Paignton dans le Devonshire, qu’il appela ironiquement “The Wigwam”. Cette somptueuse résidence comprenait plus de cent pièces ; Isaac Singer y organisait d’importantes représentations théâtrales et y accueillit au moins une représentation de cirque. Il venait juste de terminer sa demeure lorsqu’il mourut, le 23 juillet 1875, à l’âge de 64 ans. Isabelle Singer retourna avec sa famille vivre à Paris. Peu de temps après, elle se remaria à Victor Reubsaet, duc de Camposelice. Devenue duchesse, elle acheta un hôtel particulier avenue Kléber. Elle avait 36 ans et était très belle ; le sculpteur Frédéric Bartholdi l’aurait fait poser comme modèle pour la Statue de la Liberté. Le “grand salon” de l’avenue Kléber devint le centre de réunions musicales et artistiques où les interprètes les plus célèbres venaient jouer régulièrement les quatuors à cordes de Beethoven, Mozart et Schubert. Winnaretta partageait la passion de sa mère pour la musique ; d’après ses mémoires, elle ne reçut aucune formation particulière en dehors de ses leçons de piano, mais elle assistait aux nombreux concerts donnés dans le salon familial. À l’occasion de son quatorzième anniversaire, en 1879, elle demanda comme cadeau une interprétation de son morceau favori de Beethoven – le quatuor à cordes en mi mineur, op. 131. Les derniers quatuors de Beethoven étaient alors considérés comme incompréhensibles par la plupart des auditeurs, mais, déjà, Winnaretta faisait preuve de goût, d’originalité et d’un profond amour pour la musique.

La jeunesse

Elle suivit des cours de peinture dans l’atelier de Félix Barrias, qui avait été prix de Rome, et fréquenta l’atelier de Manet. Elle était un peintre accompli – plus tard, ses tableaux furent souvent pris pour des Manet. Elle parlait aussi bien le français que l’anglais, et en 1882, à dix-sept ans, elle fut invitée par la Direction du Louvre à participer à la préparation du catalogue en anglais. Mais la musique resta toujours son sujet de prédilection. Un des grands plaisirs de sa jeunesse fut les étés passés dans le château familial de Blosserville, en Normandie. Ce fût là qu’en 1880 Winnaretta rencontra Gabriel Fauré, qui avait alors trente-cinq ans. Il fut son premier ami musicien; elle devait devenir sa confidente et, ensuite, sa bienfaitrice. Deux ans plus tard, sa mère emmena Winnaretta à Bayreuth pour assister à une représentation de Parsifal et elle devint aussitôt une admiratrice passionnée de la musique de Wagner. Elle retourna souvent à Bayreuth et rallia le flot croissant des amateurs de Wagner, discutant des représentations avec les compositeurs français qui, chaque année, venaient dans ce temple de la musique – Fauré en 1883, d’Indy en 1884, Debussy en 1888 et Chabrier en 1889.

Lorsque la succession compliquée d’Isaac Singer — qui avait laissé deux testaments séparés — fut finalement réglée, en 1877, Winnaretta reçut directement 167.000 dollars du compte d’épargne personnel de son père ; de plus, elle hérita d’une partie de la vente de la Compagnie des machines à coudre Singer, plus de 50.000 dollars en espèces et environ 610.000 dollars en actions. Une autre disposition laissait à Winnaretta une partie de la propriété anglaise. Au bout du compte, le testament d’Isaac Singer faisait de Winnaretta une jeune héritière fabuleusement riche.

L’indépendance

En 1887, Isabelle arrangea le mariage de sa fille avec le Prince Louis de Scey Montbéliard. Winnaretta, qui avait toujours fait preuve d’un esprit indépendant, était ravie d’échapper à la tutelle d’une mère dominatrice, mais elle ne trouva pas le bonheur dans ces nouveaux liens. Leur union resta un mariage blanc (jamais consommé) pendant les quatre ans qu’ils passèrent ensemble, avant que Winnaretta ne briguât et n’obtînt une annulation en cour de Rome. Quelques mois avant son premier mariage, Winnaretta avait acheté un hôtel particulier avenue Henri Martin. Dès 1888, elle reçoit ses amis musiciens dans le chalet, qui est alors à la fois son atelier de peinture et le « hall » de musique, (comme l’appelle Proust dans À la recherche du temps perdu). C’est là que Vincent d’Indy, Emmanuel Chabrier, Ernest Chausson, Gabriel Fauré vont, les premiers, venir jouer, et créer leurs œuvres les plus remarquables. Le premier concert, donné le mardi 22 mai 1888, donne des extraits de Gwendoline, de Chabrier ; de Clair de lune, de Fauré ; d’œuvres de Vincent d’Indy et de Chausson. Fauré est à l’harmonium, Chabrier au piano, d’Indy et Messager aux percussions, avec les chœurs et les orchestres des concerts Lamoureux et du Conservatoire. Au printemps, tandis qu’elle attendait la réponse papale au sujet de l’annulation de son mariage, la princesse s’installa pour une longue villégiature à Venise. Elle loua un petit palazzo sur le Grand Canal, et invita plusieurs de ses amis artistes parisiens, y compris Fauré, à lui rendre visite.

Un court bonheur

Le 1er février 1892, le Vatican annula officiellement le mariage Scey Montbéliard. À la fin de cette même année, Robert de Montesquiou et son influente cousine, la comtesse Elisabeth Greffuhle, encouragèrent Winnaretta à se remarier pour retrouver une position respectable dans la société aristocratique. L’homme qu’ils avaient choisi pour elle était leur ami, le Prince Edmond de Polignac, un célibataire âgé de cinquante-neuf ans, qui avait étudié au Conservatoire de Paris et jouissait alors d’une certaine réputation comme compositeur. Winnaretta et le Prince de Polignac se marièrent le 15 décembre 1893. Ils s’étaient déjà rencontrés quelques années auparavant. D’après Marcel Proust, qui avait rencontré le Prince par l’intermédiaire de Montesquiou, tous deux avaient assisté à la même vente aux enchères – renchérissant l’un contre l’autre sur le même tableau de Monet, le Champ de tulipes à Haarlem. Le prince dépité avait été battu : “Quelle rage, je ressentis ! Ce tableau était emporté par une Américaine qui porte un nom que je maudis !”. Et cette femme était, bien entendu, Winnaretta Singer. Mais il ajoutait ironiquement : “Quelques années plus tard, j’épousais l’Américaine, et devins propriétaire de ce tableau !” Durant leur court mais heureux mariage, le Prince et la princesse transformèrent leur demeure en un glorieux et vibrant salon de musique. Les soirées musicales des Polignac devinrent régulières et très recherchées. Tout ce que Paris comptait alors de personnalités illustres dans les arts, les lettres et les sciences, se pressait dans leurs salons. Mais le Prince avait une santé fragile et et il mourut le 8 août 1901, à l’âge de soixante-sept ans. La princesse se trouva profondément endeuillée par la perte de l’homme qui avait été son meilleur ami et qui avait joué un rôle si important dans le monde de l’art et de la beauté qu’elle avait créé autour d’eux.

La vie pour la musique

En 1904, elle confia à l’architecte Henri Grandpierre la construction d’un nouvel hôtel, avec un salon de musique magnifique, assez vaste pour recevoir confortablement un orchestre de chambre et près de deux cents invités Avec deux salons de musique à sa disposition, elle pouvait accroître ses activités musicales, et elle donna des représentations commémoratives des œuvres de son mari. Le grand salon du 43 de l’avenue Henri-Martin était réservé aux orchestres plus grands ou aux artistes de grande renommée, tandis que l’atelier de la rue Cortambert proposait des concerts avec accompagnement d’orgue ou des soirées musicales plus intimes. Parallèlement, le salon de la princesse de Polignac reflétait l’activité artistique florissante de son temps. Une douzaine de fois par an, les artistes et les aristocrates s’y réunissaient pour un somptueux dîner et ils passaient ensuite dans le salon de musique pour jouir d’un merveilleux évènement musical. La princesse était devenue pour tous ”Tante Winnie” et elle se faisait un honneur de maintenir un niveau d’excellence que ses amis étaient invités à partager, non pour leur rang social ou leur fortune, mais pour leurs talents ou, plus important, leur amour pour la musique.

Les dernières années en Grande-Bretagne

Le plus jeune frère de la princesse, Franklin Singer, mourut à Paris le 10 août 1939. La princesse accompagna sa dépouille en Angleterre pour rejoindre la famille des Singer dans la crypte de Torquay, et elle décida de rester un peu plus longtemps pour rendre visite à des amis. Le 3 septembre, l’Angleterre et la France déclaraient la guerre à l’Allemagne. Le 17 septembre, la princesse écrivit à Nadia Boulanger et à Francis Poulenc que sa famille lui avait demandé de rester un peu en Angleterre. Elle s’installa dans le Devonshire, où elle avait passé ses plus jeunes années. Elle aida à organiser des concerts dont les bénéfices étaient versés à la Croix-Rouge. Au début du printemps 1940, Winnaretta quitta le Devonshire pour Londres. Malgré l’apparence de force indomptable qu’elle montrait en société et le fervent désir de retourner dans sa France bien-aimée qu’elle exprimait si souvent dans ses lettres, la princesse était incapable de se décider à franchir la Manche. Sa santé commença à décliner sérieusement en 1943, bien qu’elle continuât à participer autant que possible à la vie mondaine dans les cercles culturels. Elle organisa plusieurs dîners, parmi lesquels figuraient le ténor Peter Pears, l’éditeur Cyril Connolly – qui l’aida à enregistrer ses souvenirs – l’écrivain Stephen Spender – qui était curieux de l’entendre évoquer ses souvenirs personnels à propos de Proust – les compositeurs Benjamin Britten, Lennox Berkeley, Gerald Berners, et d’autres personnalités artistiques et politiques. La princesse mourut d’une crise cardiaque aux premières heures du 26 novembre 1943. Un service à sa mémoire fut célébré dans l’Église de l’Immaculée Conception à Londres, avec de la musique de Bach, Mozart et Fauré, chantée par Peter Pears accompagné à l’orgue par William McKie. Elle fut enterrée dans la crypte familiale des Singer à Torquay, aux côtés de son père et de son mari. Pour le premier anniversaire de sa mort, Le Figaro fit paraître un article à la mémoire de la princesse de Polignac, regrettant que, sa disparition étant survenue un an plus tôt, “les évènements et la sujétion qui pesaient sur toute expression libre en France ne permirent pas de parler comme il convenait de la princesse Edmond de Polignac et de lui rendre l’hommage qu’elle méritait”. impossible d’écrire la chronique du XXème siècle sans y insérer le salon de l’avenue Henri-Martin et ce palais du Grand Canal… La musique a inscrit à jamais son nom au-dessus de quelques œuvres classiques de notre temps”.

Les activités musicales de la princesse

Une nouvelle mécène

Enfant, Winnaretta Singer étudie le piano et plus tard, l’orgue et la peinture auprès de Félix Barrias. Elle connaît ses premiers émois musicaux à l’adolescence en assistant aux soirées musicales qu’organisent sa mère Isabelle Eugénie Boyer et son deuxième époux, Victor Reubsaet, duc de Camposelice, dans leur hôtel particulier avenue Kléber à Paris.

Comme la plupart des hôtels de ce style à l’époque, celui-ci contenait de nombreux salons de réception de grandes dimensions, certains meublés en style Louis XVI ou Empire, alors à la mode, d’autres à la Sarah Bernhardt. La pièce principale, la plus spacieuse – le « Grand Salon » de ma mère -, devint rapidement le centre de réunions musicales et artis­tiques, et je ne peux oublier que c’est là que j’ai ressenti pour la première fois ce qu’était la grande musique classique.

Dès mon plus jeune âge, je fus donc sans cesse bercée par les plus grandes œuvres de Beethoven, de Mozart ou de Schubert, notamment par les derniers quatuors de Beethoven, 10 à 17, qui étaient alors considérés comme tota­lement incompréhensibles. Le 14e quatuor m’impressionnait particulière­ment et je me souviens qu’à mon quatorzième anniversaire, bien que l’on m’ait proposé une petite montre de Boucheron ou un éventail peint par Chaplin, le célèbre portraitiste, je choisis comme cadeau ou « surprise d’anniversaire » une exécution de mon œuvre favorite de Beethoven : ce quatuor-là.

Winnaretta Singer

Adolescente, elle rencontre Gabriel Fauré lors de vacances familiales en Normandie. C’est le début d’une grande amitié entre le compositeur et la jeune femme qui l’admire.

Au cours des années 1880, la jeune Winnaretta fréquente les salons musicaux de la haute société comme celui de Madame de Poilly et celui de Madame Aubernon. Mais c’est au sein du salon de Marguerite de Saint-Marceaux et celui de Madeleine Lemaire qu’elle rencontre les personnalités les plus remarquables : André Messager, Claude Debussy, Maurice Ravel, Emmanuel Chabrier, Vincent d’Indy, Colette, Pierre Loüys, Ernest Chausson, John Singer Sargent, Claude Monet et Reynaldo Hahn.

Après l’acquisition de sa propriété en 1887, Winnaretta Singer épouse le prince Louis de Scey-Montbéliard en juillet 1887. Ce nouveau titre lui permet d’être mieux acceptée dans la haute société parisienne. En mai 1888, Winnaretta organise sa première soirée musicale dans son chalet/atelier, réunissant Gwendoline de Chabrier, Clair de lune de Fauré, ainsi que des œuvres de D’Indy et Chausson. Emmanuel Chabrier sera très reconnaissant envers la princesse pour son aide précieuse. En effet, son opéra Gwendoline a été refusé par l’Opéra de Paris en 1886 et n’avait encore jamais été joué dans la capitale.

MATHEY Paul (1844-1929), Winnaretta Singer, huile sur toile, 1886, hôtel de la Fondation Singer-Polignac

Au début des années 1890, la princesse de Scey-Montbéliard entame des travaux dans son atelier d’artiste afin de le transformer en véritable hall de musique capable de recevoir 200 personnes grâce aux balcons et coursives. Même si ses récentes activités d’hôtesse sont tournées vers la musique, c’est pourtant auprès d’un sculpteur qu’elle passe sa première commande. Afin de décorer son futur atelier, elle demande à l’artiste Jean Carriès de réaliser une porte monumentale. Malheureusement, ce projet ne verra jamais le jour.

Après un séjour à Venise en 1891 avec, entre autres, Gabriel Fauré, celui-ci lui compose un cycle de mélodies, les Cinq mélodies de Venise qui seront interprétées lors de l’inauguration de l’Atelier le 6 janvier 1892.

Les concerts de l’Atelier de la rue Cortambert (1892-1901)

Après l’annulation de son mariage avec le prince de Scey-Montbéliard prononcée en 1892, Winnaretta Singer épouse le prince Edmond de Polignac en décembre 1893. Amateur d’art et compositeur, son nouvel époux partage ses passions. Au fil des années, le désormais « salon des Polignac » gagne en notoriété et devient une véritable référence dans le tout Paris. Alliant souvent œuvres baroques et œuvres modernes, les programmes sont éclectiques. Il n’est pas rare que l’hôtesse de maison elle-même tienne les parties d’orgue ou de piano lors des concerts.

Ce salon refléte l’activité artistique florissante de son temps. Il est un des centres les plus importants de l’activité musicale parisienne. Une douzaine de fois par an, les artistes et les aristocrates s’y réunissent pour un somptueux dîner et un évènement musical exceptionnel. La princesse devient pour tous “Tante Winnie” et se fait un honneur de maintenir un niveau d’excellence que ses amis sont invités à partager, non pour leur rang social ou leur fortune, mais pour leurs talents ou, plus important, leur amour pour la musique. C’est ainsi que l’on croise aristocrates, riches industriels, membres du gouvernement français, mais aussi, bien sûr, des auteurs comme Proust, Colette, Cocteau, Paul Valéry. 

Le salon des Polignac se déplace également à Venise, dans le Palazzo Contarini que la princesse a acheté. Plusieurs pianos sont acquis et des concerts y sont organisés.

“C’est dire que les séances de musique du hall de musique de la rue Cortambert, toujours admirables point de vue musical, où l’on entendait tantôt des exécutions parfaites de musique ancienne telles « Dardanus », tantôt des interprétations originales et ferventes de toutes les dernières mélodies de Fauré, de la sonate de Fauré, des danses de Brahms, étaient aussi comme on dit dans le langage des chroniqueurs mondains “d’une suprême élégance”. Souvent données dans la journée, ces fêtes étincelaient des mille lueurs que les rayons du soleil, à travers le prisme des vitrages, allumaient dans l’atelier. […] Quelles heures charmantes ! Le soleil éclairait le plus beau tableau de Claude Monet que je sache : Un champ de tulipes près de Harlem.”

Le Salon de la princesse Edmond de Polignac, Horatio (Marcel Proust)
Le Figaro, 6 septembre 1903

Le salon de la princesse Edmond de Polignac après 1901

À la mort du prince en 1901, Winnaretta fait une pause dans ses activités musicales pendant de longs mois. Le nouvel hôtel qu’elle a fait construire entre 1903 et 1905 à l’emplacement du précédent lui offre de nouveaux salons de réception et particulièrement un salon de musique permettant d’accueillir un effectif de musiciens plus important lorsque son atelier devient trop étroit. Afin de commémorer la mémoire de son défunt mari, Winnaretta programme certaines de ses œuvres au cours de ses concerts.

La princesse aime aussi associer son nom à de jeunes compositeurs modernes en leur commandant des œuvres. C’est ainsi qu’Erik Satie compose Socrate en 1916, que Manuel de Falla, un jeune compositeur espagnol en pleine ascension, crée une œuvre originale Les Tréteaux de maître Pierre en 1923, que Germaine Tailleferre écrit son Concerto pour piano et orchestre en 1923 et que Darius Milhaud écrit son premier opéra de chambre Les Malheurs d’Orphée en 1924.

Elle est également un des grands soutiens français du jeune Igor Stravinsky. En plus de lui commander Renard en 1915, elle organise chez elle à plusieurs reprises des auditions privées de ses œuvres, dont l’avant-première des Noces le 10 juin 1923 dans le salon de musique de l’hôtel, soit trois jours avant la création parisienne au Théâtre de la Gaîté-Lyrique pour les Ballets russes. Les parties pour piano sont interprétées par Georges Auric, Edouard Flament, Hélène Léon et Marcelle Meyer. Pour la remercier, le compositeur lui dédie sa Sonate pour piano en 1924.

Programme dédicacé par toute l’équipe artistique lors de la première de « El Retablo de Maese Pedro » commandé à Manuel de Falla, donné le 25 juin 1923 dans le Salon de musique.

En 1924, elle commande un concerto pour piano à Jean Wiener. Le jeune et éclectique « imprésario-pianiste-chef-jazz-musicien” lui écrit un exubérant pastiche intitulé Concerto franco-américain, qu’il joue dans son salon en octobre. 

La claveciniste Wanda Landowska, les organistes Maurice Duruflé, Marcel Dupré, les pianistes Blanche Selva, Arthur Rubinstein, Horowitz, Clara Haskil, Dinu Lipatti, Alfred Cortot, Jacques Février, les Ballets russes, Nadia Boulanger, Igor Markevitch, Francis Poulenc, Igor Stravinsky, tout ce que Paris compte alors de compositeurs et d’interprètes prestigieux passe par le salon de Winnaretta. On n’en finirait pas non plus d’énumérer les chanteurs, à commencer par Marie-Blanche de Polignac bien sûr, Jane Bathori, Irène Kédroff, le ténor Hugues Cuénod et la basse Doda Conrad.

Cette amie, affectueusement aimée et toujours regrettée, était un maître en l’art de la générosité bien appliquée. Sa vie durant, elle n’a cessé de vivre dans l’atmosphère de la musique. “La musique, m’a-t-elle dit, m’a fait connaître des êtres jeunes et merveilleux”. Parmi mes souvenirs d’avant-guerre, il en est peu de plus vivaces que ces soirées de l’avenue Henri Martin (qui n’était pas encore l’avenue Georges-Mandel) et où, dans le grand salon peuplé des femmes les plus élégantes et des esprits les plus distingués de Paris, on découvrait chaque fois un nouveau chef-d’oeuvre dû à son initiative créatrice. Elle se rendait compte, avec un sens incomparable de la musique, de ce que l’on pouvait attendre de tel ou tel compositeur.

Gaston Palewski ( 1901-1984)
La Nouvelle Revue des Deux Mondes, 1982

Les conditions de la princesse

Lorsque la princesse commande une pièce à un compositeur, elle en établit les conditions suivantes :

  • la première audition de la pièce doit être donnée dans son salon,
  • elle doit être la dédicataire,
  • elle doit recevoir le manuscrit signé de la main du compositeur,
  • le compositeur doit fournir une version pour piano ou pour piano et voix afin que d’autres auditions informelles de la pièce puissent se tenir dans son salon,
  • le choix des chanteurs et des instrumentistes incombe au compositeur pour la première,
  • la princesse rémunère les artistes lors de la première,
  • le compositeur reçoit une partie de l’argent de la commande en avance et la totalité après réception du manuscrit signé,
  • le compositeur est libre de faire éditer sa pièce mais, au cours des six mois qui suivent la première dans son salon, elle ne peut pas être jouée ailleurs sans l’accord de la princesse.

Nadia Boulanger

Au début des années 30, la princesse commande deux pièces à Igor Markevitch (Partita en 1930 et Hymnes en 1934) alors élève de Nadia Boulanger. Les deux femmes s’étaient déjà rencontrées auparavant puisque Nadia avait déjà joué sur l’orgue de Winnaretta dans son atelier lors du concert du 11 novembre 1917. Mais leur amitié s’est réellement développée à partir de 1932 lorsque la princesse commence à assister de façon assidue aux cours du mercredi de la rue Ballu. La correspondance entre les deux musiciennes s’intensifie et Nadia Boulanger finit par donner des leçons privées d’orgue à Winnaretta. Elles assistent ensemble à des concerts et des dîners. La princesse sollicite également l’avis de Nadia sur certains sujets attraits à ses activités de mécène musicale puis, elle lui demande de diriger un des concerts qu’elle programme dans son salon le 30 juin 1933. Des cantates de Bach et le Concerto en mineur de Vivaldi, arrangé pour orgue et orchestre à cordes par Nadia, sont interprétés entre autres par Maria Modrakowska et Marie-Blanche de Polignac au chant et Winnaretta Singer à l’orgue.

Cette relation de confiance qui s’instaure rapidement entre la princesse et la musicienne contribue au développement de la carrière de Nadia Boulanger et lui permet de créer son propre ensemble vocal et instrumental. De nombreux concerts sont organisés chez la princesse, permettant à ce nouvel ensemble de se produire devant un public restreint avant de se présenter sur les grandes scènes parisiennes. Le succès est tel, qu’une tournée londonienne est prévue en novembre 1936 dont la princesse couvre une partie des frais. C’est aussi au contact des Polignac que Nadia fera la connaissance de Pierre de Monaco et sera ensuite nommée maître de chapelle de la principauté.

A la même période, Nadia Boulanger présente un autre de ses élèves à la princesse : le jeune pianiste Jean Françaix qui compose la Sérénade pour douze instruments en 1934 et Le Diable boiteux en 1937 à la demande de la mécène. Winnaretta Singer confie à Nadia la direction artistique de tous les concerts donnés dans son hôtel. 

Les dernières activités musicales de la princesse 

Winnaretta Singer commande deux œuvres à Francis Poulenc : un Concerto pour deux pianos et orchestre en 1932 et un Concerto pour orgue, orchestre à cordes et timbales en 1938. 

Elle fait partie du comité fondateur de La Sérénade, une société de concerts créée en 1931 à l’initiative de la violoniste marquise Yvonne Giraud de Casa Fuerte, qui organise le premier grand concert parisien public de Nadia Boulanger et son ensemble à la Salle Gaveau en 1934.

Le 21 mars 1933, un concert est organisé à la Salle Pleyel à Paris (voir programme), sous les auspices de la Société Philharmonique et de l’École Normale de Musique, en hommage à la princesse Edmond de Polignac avec un programme intégralement composé d’œuvres dont elle est la commanditaire ou la dédicataire. Darius Milhaud, Francis Poulenc, Jacques Février, Igor Markevitch et Maurice Ravel sont présents sur scène et interprètent ou dirigent leurs œuvres.

À quelque heure que vous pénétriez dans l’hôtel de l’avenue Henri Martin, — s’il s’agissait de Rome, nous dirions palais — instrumentistes et choristes répètent cantate ou concerto, un compositeur mène le train, tandis que seule dans un fauteuil, la princesse écoute et surveille. Rien ne saurait lui échapper dans le petit ou le grand. Elle ne dit mot. Elle n’interrompt point. Mais, tout à la fin, elle récapitule. Le sourire erre sur les dents serrées. Les yeux expriment le chagrin qu’elle ressent à formuler quelque observation, ils marquent des restrictions sur ce qu’elle dit, mais qu’elle dit quand même, en paraissant le dire à regret, et en ajoutant « Il me semble que » ou: —« Moi, voilà ce que je ferais, à votre place. »

Albert Flament (1877-1956)
La Revue de Paris, 1er avril 1937

Au cours des années 1930, plus d’une trentaine de concerts sont organisés par la princesse, se déroulant soit dans son atelier, dans son salon de musique ou bien dans ses résidences secondaires comme le Palazzo Contarini-Polignac à Venise ou sa maison à Jouy-en-Josas.

Le dernier concert qu’elle accueille au sein de son hôtel particulier parisien se déroule le 3 juillet 1939 au cours duquel la pianiste Clara Haskil, sa dernière protégée, est une des interprètes. Plus tard cette année-là, un des frères de la princesse meurt à Londres. Elle s’y rend pour les funérailles et en profite pour rendre visite à quelques amis. Le début de la Seconde Guerre mondiale contraint Winnaretta à prolonger son séjour anglais. Elle ne reviendra plus jamais en France. Depuis Londres, elle écrit à ses proches restés en France. Elle se lance également dans l’organisation d’œuvres de bienfaisance pour récolter des fonds afin d’aider la Croix Rouge.


Sources

  • Brooks Jeanice, “Nadia Boulanger and the Salon of the Princesse de Polignac” in Journal of the American Musicological Society, 1993, 46 (3), p. 415–468
  • Flament Albert, “Tableaux de Paris” in La Revue de Paris, 1er avril 1937, p.704-708
  • Kahan Sylvia, Winnaretta Singer-Polignac, princesse, mécène et musicienne, Les Presses du Réel, 2018
  • Lazzaro, Federico, « 1932. La Société Triton et l’“École de Paris” », dans Nouvelle histoire de la musique en France (1870-1950), sous la direction de l’équipe « Musique en France aux XIXe et XXe siècles : discours et idéologies », http://emf.oicrm.org/nhmf-1932, mis en ligne le 12 mars 2020. 
  • Palewski Gaston, “Propos” in La Nouvelle Revue des Deux mondes, mai 1962, p380
  • Proust Marcel, “Le Salon de la princesse Edmond de Polignac” in Le Figaro, 6 septembre 1903
  • Singer Winnaretta, Souvenirs, Fondation Singer-Polignac, 2000 (traduction de l’article « Memoirs of the late Princesse Edmond de Polignac » paru dans Horizon, vol.XII n°68, août 1945, p.110-141)

Demande d’invitation(s) pour les professionnels – Festival Singer-Polignac 2025


Symposium June 16 and 17 – invitation request

Fertility Contribution of the maternal inheritance

Fertility, contribution of the maternal inheritance

Fertility Contribution of the maternal inheritance

June 16 & 17

Diffusé en direct et en accès libre sur / broadcasted live with no registration needed on singer-polignac.tv


Developed nations are currently facing the problem of late motherhood and the associated decline in fertility. Declining fertility leads to demographic decline, which will have unprecedented consequences for our societies in the near future. There is a significant drop in female fertility after the age of 35. In industrialized countries, maternal age at first birth is rising rapidly. Furthermore, worldwide data show that over 25% of female fertility problems are unexplained, indicating a huge gap in our understanding of female reproduction. Poor oocyte quality is at the root of the majority of female fertility problems. Oocytes are formed before birth, and remain dormant in the ovary for several decades, from birth to menopause. Despite their remarkable longevity, oocytes age with advanced maternal age. Little is known about the strategies and mechanisms that enable oocytes to escape aging for many years, or why these mechanisms eventually fail after the age of 35. The French government has commissioned a major investigation, culminating in the publication in 2021 of a report on the causes of infertility in France and a mandate given to INSERM to coordinate a national program to promote research into women’s infertility in 2022. We therefore believe that it is timely to organize a meeting supported by the Fondation Singer-Polignac on this important and topical subject of oocyte biology.

Monday 16th June 2025

Jasmin Rettkowski (ETH Zurich): Stem Cells dormancy

Katsuhiko Hayashi (Osaka University, Japan): Germ Stem Cells culture to produce oocytes

Jean-René Huynh (CIRB, France): Evolutionary Adaptations to Cellular Constraints in Meiotic Chromosome Pairing

Yaniv Elkouby (The Hebrew University of Jerusalem, Israël): Divisions of the germline cyst in Zebrafish

Petr Svoboda (Institute of Molecular Genetics, Praha): Small RNAs in oocytes

Geraldine Seydoux (Johns Hopkins School of Medicine, USA): Cytoplasm RNA dynamics in c. elegans

Arnaud Hubstenberger (IBV, France): Phase Separation of RNPs in c. elegans

Florence Marlow (Icahn School of Medicine at Mount Sinai, USA): Oocyte polarity

Short Talks selected on abstracts

Avishag Mytlis, Hebrew university of Jerusalem (on Zoom): The Zygotene Cilium Regulates Meiosis, Germ Cell Development, and Fertility in Zebrafish, Mice, and Humans

Karin Levy, Hebrew university of Jerusalem: Coordination of meiosis by nuclear-dependent Plk1 centrosome regulation co-organizes oocyte cellular compartments

Stephanie Rosswag de Souza, CRG Barcelona: Unraveling unique features of transcription and translation in oocytes

Anahi Molla-Herman, CIRB Collège de France: H2Av controls genome integrity and fertility in Drosophila female germline

Noemi Zollo, CIRB Collège de France: A novel RNP compartment boosts translation in growing mouse oocytes to avoid cytoplasm dilution

Antoine Guichet, IJM Paris: A dual system involving the nuclear envelope and membrane cortex ensures that the nucleus is anchored asymmetrically in the Drosophila oocyte

Yamiini Vadapalli, Max Planck Institute for Multidisciplinary Sciences: Actin and microtubules cooperate in chromosome capture during oocyte meiosis

Andrea Pauli (IMP, Austria): Life’s first kiss – what do we miss?

Tuesday 17th June 2025

Eva Hoffmann (University of Copenhagen, Denmark): Oocyte aneuploïdy

Karen Schindler (University of Rutgers, USA): Oocyte acentriolar Spindle Assembly

Michaël Lampson (University of Pennsylvania, USA): Meiotic drive during oocyte divisions

1:00 to 2:00 pm lunch break

Carl-Philip Heisenberg (ISTA, Austria): Establishing oocyte polarity

Marie-Emilie Terret (CIRB, France): Biophysics of oocyte divisions

Short Talks selected on abstracts

Katja Wassmann, IJM Paris: Coordinating Chromosome Segregation with Cell Cycle Progression in Oocyte Meiosis

Thierry Lorca, CRBM Montpellier: Role of Gwl in regulating both Erp1 stabilization and Cdk1-APC/C activities, ensuring proper meiotic progression.

Tommaso Cavazza, University of Zurich: Parental genome unification is error prone in mammalian embryos 

Christopher Thomas, IBDM Marseille: Revealing the Secrets of Ovulation

Marzia Munafo, EMBL Rome: Precision genetic perturbations reveal the functional role of chromatin marks in oogenesis and inheritance

Rose Bulteau, CIRB Collège de France: Atomic Force Microscopy reveals differences in mechanical properties linked to cortical structure in mouse and human oocytes

Volodymyr Porokh, Masaryk University, Faculty of Medicine: Zygotic spindle orientation – biparental contribution to genetic stability

Melina Schuh (Max Planck, Germany): Mammalian oocyte divisions

Biographies – organizers

Elvan Böke

Elvan Böke completed her PhD training at the Cancer Research UK Manchester Institute (2008-2012) on cell division, followed by a postdoctoral training at Harvard Medical School in Boston, USA (2013-2016) on cytoplasmic organization. In 2017, she established her laboratory at CRG, Barcelona. Elvan has received numerous honors, including two consecutive European Research Council Grants (Starting in 2017 and Consolidator in 2022), an EMBO Young Investigator Award in 2021, and the EMBO Gold Medal in 2024. Her research focuses on the strategies and mechanisms that allow oocytes to evade ageing for decades, and why these strategies eventually fail with advanced maternal age.


Marie-Hélène Verlhac

Marie-Hélène Verlhac, student from ENS de Lyon, started her PhD in Prof Hugh Clarke’s lab at Mc Gill University and finished it at the Jacques Monod Institute with Bernard Maro. After a post-doc with Prof Rik Derynck at UCSF, she was recruited to the CNRS and started her own lab. Her lab, that she now co-heads with Marie-Emilie Terret, is currently at the CIRB, at the Collège de France. She is also heading the CIRB. 

She studies the maternal heritage transmitted by the female gamete to her offspring. At fertilization, the female gamete transmits not only its haploid genome but also its enormous cytoplasm containing the reserves necessary for the formation of the embryo. She pioneered the field of acentrosomal spindle assembly and positioning of in mouse oocytes. Her team has discovered original mechanisms, based on purely biophysical phenomena, controlling the nature and preservation of maternal inheritance. Her work has been acknowledged by prizes and recognitions such as for example the EMBO membership, the CNRS Silver medal, the Albert Brachet embryology Prize from the Belgium Royal Academy of Sciences, the Jaffe Prize from the French academy of Sciences and she was appointed Knight from the French national order of the Legion d’honneur. 

Biographies – speakers

Prof. Yaniv M. Elkouby

Prof. Yaniv M. Elkouby is a professor in the Department of Developmental Biology at the Hebrew University of Jerusalem School of Medicine. Yaniv received his PhD from the Technion in 2010, under the supervision of Dale Frank, where he studied early embryonic development. In 2011, Yaniv joined the lab of Mary Mullins at the University of Pennsylvania for his postdoctoral studies, where he established the zebrafish ovary as a new model system to study the cellular mechanisms of ovary development and early egg production. 

In late 2017 Yaniv established his own lab in the Hebrew University of Jerusalem. His research employs a multidisciplinary holistic approach to the developing ovary, and he pioneered the view of egg production by advanced quantitative and live microscopy of whole ovaries. By contributing to our understanding of the earliest stages of egg production, his studies generate knowledge that is directly relevant to human reproduction. Major accomplishemnts from his lab include the discovery of the oocyte zygotene cilium, identifying the oocyte symmetry-breaking mechanism, deciphering the formation of a conserved membraneless organelle in oocytes through molecular condensation, characterizing the germline cyst, and uncovering novel regulators of zebrafish germ cell and gonad development. The ultimate goal of the Elkouby lab is to continue and make important discoveries by illuminating unpredicted cellular machineries in germ cell production, gonad development, and reproduction. 

Funding and support for his research have included ISF, ISF-NRF, BSF, DFG, Israel Innovation Authority, and ERC Consolidator grants, and the ZCAI Prize for Discovery in Medical Research, and in 2023, Yaniv became an EMBO Young Investigator (YIP). Prof. Elkouby serves an elected board member of the Israeli Society of Developmental Biology.


Petr Svoboda

Petr Svoboda received his Ph.D. in 2002 at the University of Pennsylvania where he studied mammalian RNA interference (RNAi) in the lab of Richard Schultz. He did then a postdoc with Witek Filipowicz at the Friedrich Miescher Institute in Basel (2003-2006 ), mainly working on mammalian microRNA. Since 2007 he is a groupleader at the Institute of Molecular Genetics of the Czech Academy of Sciences. His lab has been studying RNA metabolism during oocyte-to-zygote transition. In the last decade, his primary research interest focused on biology of mammalian small RNA pathways in the germline and soma. This included studies of regulation of the microRNA pathway in oocytes, biological roles of the piRNA pathways in rodents, and molecular mechanisms enhancing RNAi activity in mammalian cells. In 2018, he became a full professor in cell & developmental biology at the Charles University in Prague and was elected an EMBO member in 2018.


Jasmin Rettkowski


Jasmin Rettkowski is a postdoctoral researcher in the Laboratory of Stem Cell Biology and Ageing at ETH Zurich, led by Prof. Nina Cabezas-Wallscheid. She studied Molecular Biomedicine at the University of Münster and the Karolinska Institute in Stockholm before joining the Max Planck Institute of Immunobiology and Epigenetics in Freiburg. She received her PhD in Molecular Medicine, investigating the modulation of hematopoietic stem cell quiescence and dormancy as a therapeutic strategy for myocardial infarction. Her research centres on the metabolic and molecular regulation of hematopoietic stem cells, with a focus on ageing, cardiac regeneration and translational stem cell medicine.


Michael Lampson

Michael Lampson studied physics as an undergraduate at Harvard University, physiology and biophysics as a graduate student at Cornell University, and chemical and cell biology as a postdoctoral fellow at the Rockefeller University. He is currently a professor of biology at the University of Pennsylvania, where his lab pursues a variety of questions related to chromosomes, the cell cycle, and cell division using various model systems. Topics include mechanisms that ensure accurate chromosome segregation in mitotic and meiotic cell divisions, centromere inheritance and function in the mammalian germline, and the cell biology of meiotic drive, in which centromeres act as selfish genetic elements in female meiosis. His lab has also developed tools that enable innovative experimental approaches, such as FRET-based biosensors for mitotic kinases and photocaged chemical inducers of protein dimerization for optogenetic control of protein localization. Working with multiple collaborators at Penn, his research program spans mechanistic cell biology, chemical biology, mouse models for reproductive biology, and molecular evolution.


Marie-Emilie Terret

Marie-Emilie Terret, is a researcher in cell biology, who studies the formation of oocytes in mammals. The goal of her team “Oocyte mechanics and morphogenesis”, that she co-directs with Marie-Hélène Verlhac at the CIRB, Collège de France, is to understand how an oocyte transforms into a viable embryo, using biophysical approaches to meiotic divisions in a highly interdisciplinary and collaborative context. 


Dr. Karen Schindler

Dr. Karen Schindler is a Professor in the Department of Genetics at Rutgers University, New Jersey. She received a B.S. in Biology from Loyola University, Maryland and a Ph.D. in Biochemistry/Molecular Biology at Thomas Jefferson University. She then completed postdoctoral training with Dr. Richard Schultz at the University of Pennsylvania. Her laboratory investigates the mechanisms by which the Aurora protein kinases regulate chromosome segregation during meiosis, is probing the genetics of female infertility in humans, and is seeking to understand how Sirtuin 7 functions control reproductive longevity. Dr. Schindler was the recipient of 2018 SSR Virendra B. Mahesh New Investigator Award and the 2020 FASEB Excellence in Science Early Career Investigator Award. Dr. Schindler is currently co-editor in chief of the Reproduction journal and director of the Gametogenesis and Embryogenesis section of the Frontiers in Reproduction course.


Jean-René Huynh

Jean-René Huynh is a CNRS Director of Research and a group leader specializing in the evolution and development of germ cells. He holds a PhD in Genetics from the University of Cambridge, obtained under the supervision of Dr. Daniel St Johnston. He previously served as a junior and then senior group leader in the Department of Genetics and Developmental Biology at Institut Curie, where his lab focused on germline stem cell biology and the initiation of meiosis during Drosophila oogenesis. In 2018, he relocated his lab to the Collège de France, broadening the scope of his research to investigate germline cell differentiation in species such as the medaka fish, the jellyfish Clytia hemisphaerica, and more recently, various nematodes with diverse reproductive strategies. Dr. Huynh has received numerous awards, including the CNRS Bronze Medal and the 2023 « Grandes Avancées Française en Biologie » prize awarded by the French Academy of Sciences. A recognized expert in his field, he serves as an editor for PLoS Genetics and participates as a panel member for several scientific funding agencies.


Dr. Geraldine Seydoux

Dr. Geraldine Seydoux’s research focuses on the development of the germline. Her lab characterized identified global inhibition of mRNA transcription as an essential first step to establish the embryonic germline and characterized post-transcriptional mechanisms of gene regulation that promote germ cell fate and differentiation. Most recently, her lab described a family of intrinsically-disordered proteins that stabilize RNA granules in germ cells by functioning as surface-tension reducing agents (Pickering agents), the first demonstration of this type of activity in cells.


Florence Marlow

For over two decades, I have leveraged the zebrafish system in my research. As a graduate student at Vanderbilt University, I studied cell polarization during gastrulation, focusing on cellular and genetic regulation of moving cells. As a Damon Runyon Cancer Research Foundation fellow at the University of Pennsylvania, I investigated oocyte polarity and maternal regulation of embryonic development. I was a primary supervisor of a comprehensive four-generation maternal-effect and ovary screen to identify essential vertebrate genes for early development and fertility. My current research applies molecular, genetic, cell biological, and biochemical methods to understand:

  • Mechanisms establishing and maintaining the ovarian reserve and germline stem cells
  • Cellular polarity mechanisms and their role in oocyte longevity and reproductive aging
  • Mitigating mechanisms of reproductive aging
  • Cellular and molecular interactions between reproductive systems, immune, and nervous systems

I have maintained continuous NIH funding throughout my sixteen years as a principal investigator, recently receiving an R35 award and demonstrating strong scholarly, teaching, and service track records.

In academic leadership, I have served as Associate Director of the MSTP program for 3 years and co-director of the Development, Regeneration, and Stem Cells (DRS) graduate training area at ISMMS for seven years. My responsibilities included:

  • Advising first-year students and monitoring their progress toward achieving academic milestones
  • Organizing orientation and program events
  • Recruiting diverse students
  • Serving as a liaison between graduate leadership, faculty, and students to establish and achieve the academic and training missions of the graduate program
  • Serving on academic affairs, and curriculum committees, and chairing thesis advisory meetings and exams

I have successfully mentored PhD, MSTP, and master’s students, who are now pursuing careers in science, research, and medicine. I have also supported postdoctoral researchers transitioning to academic and industry positions. As part of my commitment to scientific outreach, I serve as scientific director of BioEYEs NYC, a K-12 program that introduces zebrafish, genetics, and scientific opportunities to underserved schools.


Eva Hoffmann

Eva Hoffmann is professor of molecular genetics and Head of Department of the Department of Cellular and Molecular Medicine at the Faculty of Health and Medical Sciences, University of Copenhagen, Denmark. Her lab focusses on exploring the molecular mechanisms that govern genomic diversity in human germ cells and embryos and their implications for reproductive phenotypes and congenital disorders.

Prof. Hoffmann obtained her PhD in Biochemistry for University of Oxford and held research fellowships from EMBO as well as the Royal Society and Medical Research Council in the UK from 2005-2015 as principle investigator at the MRC Genome Damage and Stability Centre. In 2016, she relocated to the Danish National Research Foundation (DNRF) Center for Chromosome Stability at the University of Copenhagen Medical School. She is currently a Novo Nordisk Foundation Distinguished Investigator and Direct-elect of a Center for Fertility and Inheritance funded by the Danish National Research Foundation.

Prof. Hoffmann is an elected member of the European Molecular Biology Organization (EMBO), and serves on the Executive Board and as Scientific Coordinator of ReproUnion. 


Carl-Philipp Heisenberg

Carl-Philipp Heisenberg (born 1968) is a developmental biologist who studied biology at the Ludwig-Maximilians-University in Munich and completed his doctorate in the group of Nobel laureate Christiane Nüsslein-Volhard at the Max-Planck-Institute for developmental biology in Tübingen in 1997. In 2001, he became research group leader and Emmy Noether Junior Professor at the Max-Planck-Institute for Molecular Cell Biology and Genetics in Dresden. In 2010, he started as a Professor at the Institute of Science and Technology (IST) Austria in Klosterneuburg. Heisenberg received an ERC Advanced Grant in 2017 from the European Research Council and, in the same year, the “Würdigungspreis” from Lower Austria. Since 2015 he has been a member of the German Academy of Sciences Leopoldina. In 2018, he joined the Board of Reviewing Editors of the journal Science and, in 2019, received the Carus Medal from the Leopoldina.


Andrea Pauli

Andrea Pauli (Andi) studied biochemistry in Regensburg, Germany, and obtained her Masters in Molecular and Cellular Biology from Heidelberg University, Germany. In 2004, she started her PhD at the Research Institute of Molecular Pathology (IMP) in Vienna, Austria, co-supervised by Kim Nasmyth and Barry Dickson to investigate non-mitotic functions of cohesin using Drosophila as a model organism. In 2006, she moved with Kim Nasmyth to Oxford University, UK, where she obtained her PhD in 2009, providing the first direct evidence that cohesin has essential functions in post-mitotic cells. As a postdoc in Alex Schier’s lab at Harvard University, USA, Andi made two key findings that have shaped her research since: first, translation is widespread outside of protein-coding regions in vertebrates; and second, some of the newly discovered translated regions encode functionally important short proteins, one of which is Toddler, an essential signal for mesodermal cell migration during gastrulation.

In 2015, Andi established her own lab at the IMP in Vienna, Austria, which aims to gain mechanistic insights into (1) the fundamental yet still poorly understood process of fertilization in vertebrates and (2) translational and proteome-wide rewiring during the egg-to-embryo transition and more generally during cellular and organismal dormancy. The long-term vision of the Pauli lab is to unravel new concepts and molecular mechanisms governing key developmental transitions that mark the beginning of life. 

Andi’s work has been funded by the ERC, EMBO, HFSP, the NIH grant to independence (K99), the FWF START Prize, and a Whitman Center Fellowship from the Marine Biological Labs. In 2018, Andi became an EMBO Young Investigator (EMBO YIP), and in 2021 she was elected as an EMBO Member. In 2022, Andi got promoted to a senior group leader (= tenure) at the IMP.


Arnaud Hubstenberger

Arnaud Hubstenberger became interested in the post-transcriptional control of germline development during his first post-doc in Tom Evans’ team in Colorado. There, he introduced phase transitions as a framework to study the supra-molecular organization of the transcriptome in the oocyte (Hubstenberger et al., 2013). During a second post-doctorate in Dominque Weil’s team at the Institut Biology Paris Seine, he developed a cutting edge FAPS method to purify RNA condensates, unravelling how the translation of RNA regulons is coordinated transcriptome-wide (Hubstenberger et al., 2017). In 2018, after joining the CNRS as researcher, he initiated an ATIP-AVENIR team at the Insitute of Bioogy Valrose in Nice, focusing on how the multiscale multiphase organization of the transcriptome control germline development (Cardona et al., 2023).


Melina Schuh

Melina Schuh is a Director at the Max-Planck-Institute for Multidisciplinary Sciences in Göttingen, Germany, where she leads the Department of Meiosis. She graduated in Biochemistry from the University of Bayreuth in 2004, working on centromeres in Drosophila embryos with Stefan Heidmann and Christian F. Lehner. In 2008, she obtained her PhD from the University of Heidelberg and the European Molecular Biology Laboratory (EMBL), where she established methods for high-resolution microscopy of live mouse oocytes in the group of Jan Ellenberg. In 2009, she became a Group Leader at the MRC Laboratory of Molecular Biology (LMB). At the LMB, her group carried out the first studies of meiosis in live human oocytes and developed strategies for high-content screens for meiotic genes in mammals. In 2016, she was appointed as Director at the Max Planck Institute for Biophysical Chemistry. In 2022, the Institute fused with the Max Planck Institute for Experimental Medicine into the Max Planck Institute for Multidisciplinary Sciences. Her laboratory studies how errors arise during the meiotic divisions of mammalian eggs, and what causes the age-related decline in female fertility. Her lab also developed a new method for the acute degradation of endogenous proteins, called Trim-Away. Recent work from her lab established essential functions for actin and a liquid-like spindle domain in acentrosomal spindle assembly, and revealed the cause of spindle instability in human oocytes. She also recently discovered how mRNAs and proteins are stored in oocytes for the early embryo. Melina Schuh is a member of the Leopoldina (German National Academy of Sciences), an EMBO member and a recipient of the Leibniz Prize, the EMBO Gold Medal, the Colworth Medal, an ERC Starting Grant, a Biochemical Society Early Career Award, the European Young Investigator Award, the Lister Research Prize, the John Kendrew Young Scientist Award, and the Binder Innovation Prize.


Katsuhiko Hayashi

Katsuhiko Hayashi, a full professor in Department of Genome Biology, Graduate School of Medicine, Osaka University, is working on germ cell development and its reconstitution in vitro through his career: 1994-1996, MS course of Meiji University; 1996-2002, an assistant professor in Tokyo University of Science; 2002-2005, a staff researcher in Osaka Medical Center (Ph.D. 2004); 2005-2009, post-doctoral fellow in the Gurdon Institute, University of Cambridge; 2009-2014, associate professor in Kyoto University; and 2014-2021 a full professor in Kyushu University. From 2021, He has been in the current position in Osaka University. The research aim of the Hayashi’s group is to understand genetic and epigenetic regulation of mammalian oocyte differentiation using a unique culture system that produces oocytes from pluripotent stem cells.

Le Coeur et la raison – 6 février 2025 20h

photo : Jean-Baptiste Millot

Avant-propos

Depuis la formation de notre trio en 2019 au sein de la Haute École de Musique de Genève, nous mettons au centre de notre activité l’exploration des répertoires adaptés à notre effectif unique de trois sopranos.

Après un premier disque dédié aux madrigaux de Luzzaschi, composés pour les célèbres chanteuses italiennes de la Renaissance surnommées les Dames de Ferrare, nous plongeons cette fois dans l’univers riche et complexe du XVIIIe siècle français, à la fois précieux, libertin et tourmenté.

Avec « Le cœur et la raison« , nous vous invitons à entrer dans la peau d’une jeune demoiselle de Saint-Cyr, déchirée entre la religion et le profane, la passion et la dévotion, entre les élans de son cœur et les exigences de la raison.

Du Miserere de Clérambault aux airs de cour les plus poignants, nous souhaitons vous faire vivre les vertiges de l’amour passionné, mis en miroir avec l’expression musicale du sentiment religieux à son paroxysme.

La Néréide

Programme

Du Parc

Je ne sais pas ce que je sens

Louis-Nicolas Clérambault (1676-1749)

Miserere (extraits)

Joseph Chabanceau de La Barre (1633-1678)

Quand une âme est bien atteinte

Luca Marenzio (vers 1533-1599)

Belle ne fe natura

Sébastien Le Camus (vers 1610-1677)

Je m’abandonne à vous

Jean-François Lalouette (1651-1728)

Miserere (extraits)

Honoré d’Ambruis (vers 1660 – vers 1702)

Lorsqu’avec une ardeur extrême

Michel Lambert (1610-1696)

Laisse-moi soupirer, importune raison

Luzzasco Luzzaschi (1545-1607)

T’amo mia vita

La Néréide

Julie Roset, Camille Allérat, Ana Vieira Leite soprano

Emmanuel Arakélian orgue

Miguel Henry théorbe

Biographies

La Néréide

Julie, Ana et Camille se rencontrent lors de leurs études de chant à la HEM de Genève. Toutes trois passionnées de musique ancienne et plus particulièrement baroque, elles construisent ensemble plusieurs programmes à voix égales leur permettant d’allier leurs trois voix de soprano, assumant tour à tour les différentes tessitures en solo, duo ou trio. Dans une volonté de découverte artistique et de transversalité, elles collaborent avec différents musiciens ou ensembles déjà constitués selon les programmes joués.

Pour son premier enregistrement paru en 2023 sous le label Ricercar, l’ensemble se consacre au répertoire dédié aux dames de Ferrare, un trio de voix féminines placé sous la responsabilité de Luzzasco Luzzaschi, maître de musique de la cour de Ferrare à la fin du XVIe siècle. Le prochain disque de l’ensemble Le Coeur et la Raison paraîtra fin 2025 sur le label Alpha Classics.

La Néréide est en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis 2023.

Julie Roset soprano

Lauréate des concours Operalia (2023) et Laffont du Metropolitan Opera (2022), Julie Roset s’est illustrée dans des rôles tels que Valletto et Amour (Le Couronnement de Poppée) au Festival d’Aix-en-Provence, Eurydice et La Musica (L’Orfeo) au Teatro Real de Madrid, ou encore Papagena (La Flûte enchantée) à l’Opéra de Toulon.

En concert, elle a brillé dans Il re pastore (Tamiri) au Festival de Salzbourg, La Création au Festival de Saint-Denis, et Acis et Galatea avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France, parmi d’autres.

En 2023-2024, elle interprète Zémire (Zémire et Azor) à l’Opéra-Comique, participe à une tournée européenne d’Elijah avec l’Ensemble Pygmalion et se produit au Carnegie Hall avec Elemental (Twelfth Night). Côté discographie, citons l’enregistrement Salve Regina aux côtés du Millenium Orchestra, Lamenti e Sospiri de d’India sous la direction de Leonardo García Alarcón et plus récemment Le Quatro Stagioni avec Théotime Langlois de Swarte et l’orchestre Le Consort (harmonia mundi, 2025).

Julie Roset est nommée dans la catégorie Révélation Artiste Lyrique aux Victoires de la Musique Classique 2025.

Ana Vieira Leite soprano

Ana Vieira Leite est diplômée de la Haute école de musique de Genève et lauréate de l’Académie Le Jardin des Voix des Arts Florissants. Au Portugal, elle a remporté le premier prix du Concurso internacional Cidade de Almada, le premier prix du Prémio Helena Sá e Costa et le premier prix du Concurso da Fundação Rotária Portuguesa. Elle obtient également le premier prix du Concours international de chant baroque de Froville.

Ana s’est notamment produite au Grand Théâtre de Genève, à l’Opéra-Comique, au Festival de Lucerne, au Festival de Ludwigsburg, au Palais des Arts Reina-Sofía de Valence, au Teatro Real de Madrid, au Gran Teatre del Liceu de Barcelone, à l’Opéra Royal de Versailles et à la Philharmonie de Paris.

Elle travaille en étroite collaboration avec William Christie et les Arts Florissants et est aussi fréquemment invitée par les ensembles Cappella Mediterranea, Concerto 1700, Divino Sospiro et Los Elementos. Ana Vieira Leite est soutenue par la Fondation Gulbenkian (Portugal), la Fondation Mosetti (Suisse) et la Fondation GDA (Portugal).

Camille Allérat soprano

Camille découvre la musique par le violon et les chœurs d’enfants avec lesquels elle se produit à l’international depuis son plus jeune âge. Elle étudie ensuite le chant à Lyon, puis à Genève, où elle sera lauréate de plusieurs distinctions pour son parcours. 

Sa passion pour la musique d’ensemble l’amène à collaborer avec Pygmalion, Holland Baroque et les chœurs de l’Opéra de Lyon et du Grand Théâtre de Genève, mais aussi à participer à la création de jeunes ensembles comme Les Argonautes. 

En soliste, elle incarne Gretel (Hansel et Gretel), Donna Anna (Don Giovanni) et la Comtesse (Les Noces de Figaro), et s’illustre dans le répertoire sacré (Dixit Dominus de Handel, Stabat Mater de Pergolese, Requiem de Verdi et Petite Messe Solennelle de Rossini…).

Avec Les Argonautes, on peut l’entendre au disque dans le rôle titre de Didon & Enée (Aparté, 2022) et dans le Dixit Dominus de Handel & Lotti (Aparté, 2024).

Par ailleurs, Camille est diplômée d’une licence de philosophie et d’un master en management. 

Emmanuel Arakélian orgue

Originaire d’Avignon, Emmanuel Arakélian est diplômé du CNSM de Paris où il étudie parallèlement l’orgue, le clavecin, la basse continue et la musique de chambre auprès de personnalités marquantes telles qu’Olivier Latry, Michel Bouvard, Olivier Baumont et Blandine Rannou. Lauréat de nombreux prix internationaux et hôte régulier de festivals renommés, Emmanuel Arakélian est aujourd’hui titulaire du légendaire Grand-Orgue Isnard de la Basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume. Il s’engage activement à son rayonnement en créant, en partenariat avec la municipalité, le festival d’été Harmonies d’orgue ainsi que la Renaissance de l’académie de Saint-Maximin dont il est le directeur artistique.
Très attaché à la transmission, Emmanuel Arakélian est titulaire du Certificat d’Aptitude et enseigne l’orgue depuis 2019 au Conservatoire National de Région Pierre Barbizet de Marseille.

Miguel Henry théorbe

Miguel Henry se produit en récital et au sein de formations de musique de chambre, dans un répertoire allant de la Renaissance à l’époque baroque et collabore régulièrement avec la danse. Son cheminement s’est construit par la richesse de nombreuses rencontres, parmi lesquelles : Michel Lelong (répertoire traditionnel américain), Caroline Delume (répertoire contemporain) ou encore Pascale Boquet (répertoire Renaissance). Il se produit régulièrement avec l’ensemble Doulce Mémoire, Les Musiciens de Saint-Julien, Les Witches, Fuoco e Genere et de nombreux autres ensembles tant Baroque que Renaissance. Il est aussi comédien et marionnettiste au sein de la Compagnie de l’Aune. Miguel Henry enseigne le luth, la basse continue et l’improvisation au Conservatoire de Vanves.

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