La princesse de Polignac par son petit-neveu

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par le Prince Edmond de Polignac

Je suis le seul survivant qui ai vécu dans cet hôtel auprès de ma grand-tante et marraine, que j’aimais appeler tante Winnie. C’est pourquoi je souhaite parler d’elle telle que je l’ai connue, avec ses qualités de grand respect familial et de tendresse maternelle. « Je me souviens encore de mon arrivée, à l’âge de 12 ans, dans l’‘atelier’, ainsi qu’on appelait sa maison de la rue Cortambert, glaciale comme elle-même qui était assise à son orgue, raide, silencieuse, énigmatique. ‘ Regarde ’, me dit-elle, tout en se mettant à jouer. Ce fut son premier enseignement que de m’inviter à voir, là où j’aurais cru suffisant d’entendre. Par la suite, je me rendis compte avec quelle attention elle examinait ainsi tout artiste qui se présentait à elle.

Un mécène d'exception

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par Patrick Merrit Singer 

Winnaretta Singer, mon arrière-grand-tante, est née aux États-Unis à Yonkers, dans le nord de New York City, le 8 janvier 1865.

Une enfance anglo-saxonne

Très vite après sa naissance, ses parents viennent à Paris où ils résident jusqu’à la guerre franco-allemande de 1870. La famille s’établit alors en Angleterre, plus précisément dans une des plus belles régions d’Angleterre, le Devon du Sud. Tante Winnie passe là des années heureuses et elle écrira plus tard « qu’il n’existe que peu d’endroits aussi merveilleux que cette campagne colorée et onduleuse ». Dans la propriété familiale, son père Isaac fit ériger un théâtre connu sous le nom de The Arena où furent données des pièces de théâtre et des comédies musicales auxquelles tante Winnie participait avec joie avec d’autres enfants de son âge. Son enfance « internationale » explique son attachement à son héritage anglo-saxon ; cependant, curieusement, bien qu’étant américaine, elle ne retournera aux États-Unis qu’une fois en 1927.

C’est cette attirance pour la culture anglo-saxonne qui amena plus tard ma tante Winnie à traduire en français l’œuvre du philosophe américain Henry David Thoreau Walden or Life in the Woods ; cette traduction parut dans la Renaissance Latine.