Les Paladins

Artistes associés de 2012 à 2023

En 1760, Jean-Philippe Rameau compose Les Paladins, ultime chef-d’œuvre de l’esprit baroque français, délibérément placé sous le signe de la fantaisie et de l’imaginaire. C’est dans cet esprit que Jérôme Correas fonde en 2001 son ensemble vocal et instrumental qui explore principalement le répertoire musical dramatique italien et français des XVIIème et XVIIIème siècles.

L’interprétation des Paladins est résolument théâtrale. Grâce à sa double formation de chanteur et de claveciniste, Jérôme Correas développe un style et un son particuliers. C’est là toute la genèse du travail sur le « Parlé-Chanté » qui caractérise nombre des projets de l’ensemble, en particulier l’opéra italien du XVIIème siècle et l’opéra-comique : approche interprétative fondée non sur l’écriture seule de la partition mais sur la recherche de libertés expressives et théâtrales liées à la langue et à ses rythmes, travail sur le rubato, l’improvisation, la réflexion sur les couleurs de la voix et de l’instrument, le passage de la voix chantée à la voix parlée…

Les Paladins se produisent régulièrement en France (Théâtre des Champs Elysées, Théâtre du Châtelet, Philharmonie, Théâtre de l’Athénée, opéras de Nice, Reims, Rennes, Metz, Massy, Fondation Royaumont, Festival de La Chaise-Dieu, d’Ambronay) et à l’étranger, notamment aux Etats-Unis, au Japon, dans les grands festivals en Europe.

CREATIONS SCENIQUES

Parmi les événements scéniques marquants de ces dernières années, citons la recréation de La Fausse magie, opéra-comique de Gretry avec la Fondation Royaumont, les opéra de Metz, Rennes et Reims avec une mise en scène de Vincent Tavernier, Le Couronnement de Poppée de Monteverdi avec l’Arcal, mis en scène par Christophe Rauck, salué par la critique et représenté 44 fois. En 2011, Les Paladins recréent le premier opéra donné en France : L’Egisto de Mazzocchi et Marazzoli (Fondation Royaumont et théâtre de l’Athénée), mis en scène par Jean-Denis Monory ; suivent Le Retour d’Ulysse dans sa patrie de Monteverdi avec l’Arcal, mis en scène par Christophe Rauck, Les Indes Galantes de Rameau (mise en scène Constance Larrieu) mêlant chanteurs et marionnettes et poursuivant le travail de rencontre avec d’autres modes d’expression artistique. Les Paladins créent ensuite Molière à l’Opéra, spectacle retraçant la collaboration entre Molière et Lully et dont l’enregistrement a paru en 2016.

En 2017, Les Paladins créent deux nouveaux spectacles : Viva Espana, au CDBM du Perreux, avec la chorégraphe Ana Yepes, voyage musical et chorégraphié à la recherche des danses et musiques du Siècle d’Or espagnol ; et l’opéra de Monteverdi Le Combat de Tancrède et de Clorinde, au Théâtre de Cornouaille, Scène Nationale de Quimper, avec le metteur en scène Dan Jemmett. Ces deux dernières créations sont en tournée en 2018 et 2019.

 En janvier 2019, Les Paladins ont créé au Théâtre-Sénart, Scène Nationale de Lieusaint, l’opéra de Georg Friedrich Haendel Amadigi, dans une mise en scène contemporaine de Bernard Levy, centrée autour d’un dispositif vidéo. Le spectacle aura été joué tout au long du 1er trimestre 2019, pour une quinzaine de représentations.

Début novembre 2019, Les Paladins créeront au Théâtre de Corbeil Le Code Noir, opéra-comique de Louis Clapisson, dans une mise-en-scène de Jean-Pierre Baro. Œuvre « oubliée » depuis sa création en 1842, Le Code Noir abordera dans une scénographie et une adaptation contemporaine, le toujours d’actualité sujet de l’esclavage. Du jamais vu à l’Opéra !

Le spectacle partira pour une tournée de 7 représentations, avant une reprise prévue sur la saison 2020-21.

ENREGISTREMENTS PHONOGRAPHIQUES

Les Paladins ont enregistré une dizaine de disques récompensés à de nombreuses reprises : Cantates de Haendel avec Sandrine Piau, Lamentations de Porpora avec Karine Deshayes (Arion), Les Serpents de feu dans le désert de Hasse, Soleils baroques, sur des musiques de Luigi Rossi et Marco Marazzoli (Ambronay), Jephté de Carissimi, L’Ormindo de Cavalli (Pan Classics), Tenebris (Cyprès), Le triomphe de l’amour avec Sandrine Piau (Naive), Molière à l’opéra (Glossa).

Dernier opus sorti en novembre 2018, Leçons de Ténèbres de Couperin est une version inédite pour deux voix de haute-contre du chef d’œuvre du répertoire religieux français (EnPhases).

Jérôme Correas direction

Jérôme Correas débute l’étude du piano dès l’âge de cinq ans puis très vite se passionne pour le clavecin. Il devient l’élève du grand claveciniste et musicologue Antoine Geoffroy-Dechaume dont l’enseignement, basé sur l’improvisation et la souplesse rythmique, le marque durablement.

Sa curiosité pour le chant l’amène à se présenter au CNSM de Paris où il obtient un Premier Prix d’Art lyrique dans la classe de Xavier Depraz, et de chant baroque dans celle de William Christie. Remarqué par ce dernier, il débute au festival d’Aix-en-Provence sous sa direction dans The Fairy Queen de Purcell et devient membre des Arts Florissants de 1989 à 1993.

Jérôme Correas diversifie ses goûts et ses activités en suivant l’enseignement de René Jacobs au Studio Versailles Opéra, puis entre à l’école de chant de l’Opéra de Paris sur la recommandation de Régine Crespin, entre 1992 et 1994. Il travaille ensuite sous la direction de nombreux chefs, dans les répertoires lyrique ou baroque : William Christie, Sylvain Cambreling, Christophe Coin, Michel Corboz, Philippe Entremont, Marco Guidarini, Emmanuelle Haim, Jean-François Heisser, Marek Janowski, Sigiswald Kuijken, Jesus Lopez-Cobos, Jean-Claude Malgoire, Hervé Niquet, Donato Renzetti, François-Xavier Roth, Christophe Rousset, Jean-Christophe Spinosi, Arie Van Beek…

Dans son parcours, il privilégie l’interprétation de la mélodie française qu’il chante en Europe et dans de nombreuses tournées aux Etats-Unis aux côtés de Jean-Claude Pennetier, Claude Lavoix, Philippe Bianconi, Jean-François Heisser, Marie-Josèphe Jude, Jeff Cohen ou Philippe Cassard.

En 2001, Jérôme Correas se tourne vers la direction d’orchestre et fonde Les Paladins, ensemble vocal et instrumental dédié à l’exploration des oeuvres lyriques des XVIIème et XVIIIème siècle, de Monteverdi à Mozart.

Avec les metteurs en scène Dan Jemmett, Christophe Rauck, Vincent Tavernier, Vincent Vittoz, Irène Bonnaud, Mireille Larroche ou Jean–Denis Monory, il crée de nombreux opéras français, italiens ou anglais, de Monteverdi, Cavalli, Rossi, Marazzoli à Haydn et Paisiello, en passant par Purcell, Marin Marais, Destouches ou Rameau et Gretry. Il enregistre une trentaine de disques et se produit dans de nombreux théâtres et festivals en France et à l’étranger.

Sa double expérience de claveciniste et de chanteur lui permet de présenter une interprétation toute personnelle fondée sur la théâtralité, la respiration et le rubato, mais aussi une recherche sur l’art du « Parlé-Chanté », particulièrement bienvenue dans l’opéra italien du XVIIème siècle et l’opéra-comique, deux genres qu’il affectionne particulièrement.

Il transmet aussi cette recherche artistique en tant que chef invité : Orchestre de l’opéra de Rouen (La Vera Constanza de Haydn, mise en scène de Elio de Capitani), Orchestre de chambre Israël Camerata (Stabat Mater de Pergolesi), Moscow Chamber Orchestra (Haendel, Mozart), Orchestre Baroque de St Petersbourg (Acteon de Charpentier), Orchestre symphonique des Baléares (Vivaldi, Haendel, Gluck), Orchestre de l’Opéra de Catane (recréation de Fedra de Paisiello pour la réouverture du Teatro Massimo Bellini), Orchestre du CNSM de Paris, Maîtrise de Notre-Dame de Paris, Chœur de chambre de Namur…

Il intervient régulièrement pour des Master classes au CNSM de Paris, au CRR de Toulouse, de Paris, de Nice, du Pôle supérieur de Dijon, l’atelier lyrique de l’Opéra de Paris et à l’Ecole Normale de Musique.

Jérôme Correas est chevalier des Arts et Lettres depuis 2011.

Concerts à la Fondation Singer-Polignac

Concert de saison hors les murs : Molière à l’opéra | 15 décembre 2016

Concert d’atelier : Le roi danse | 5 mars 2015

Nathalie Stutzmann

Artiste associée de 2011 à 2023

Nathalie Stutzmann compte parmi les personnalités musicales les plus marquantes de notre époque : l’une des rares authentiques voix de contralto mais également l’une des grandes révélations de ces dernières années en tant que chef d’orchestre.

Elle a créé l’ensemble Orfeo 55 en 2009, et leur nouvel album d’airs italiens, Quella Fiamma, vient de paraître chez Warner/Erato. Sont déjà sortis Prima Donna (2011), dédié aux grands contraltos vivaldiens et Une Cantate imaginaire (2012), dédié à Bach, chez Deutsche Grammophon, et Heroes from the shadows (2014), consacré aux grands héros de l’ombre handéliens, chez Warner/Erato. Ces enregistrements ont été couronnés par de nombreuses récompenses telles que Diapason d’Or, Melómano de Oro et Editor’s Choice de Gramophone.

Comme chef, elle a pour mentors les grands Seiji Ozawa et Sir Simon Rattle qui dit d’elle : « Nathalie est un chef d’orchestre exceptionnel et rare. Tant d’amour, d’intensité et une technique impeccable. Elle nous est indispensable ». Ses récents débuts de chef avec le London Philharmonic Orchestra, le Philadelphia Orchestra, le Rotterdams Philharmonisch Orkest, le Washington National Symphony Orchestra ou encore le Royal Stockholm Philharmonic Orchestra lui ont valu des réinvitations immédiates cette saison et les suivantes. Suite à son succès unanime avec Tannhaüser de Wagner à l’Opéra de Monte-Carlo en 2017, elle a été invitée à diriger Mefistofele de Boito en ouverture des Chorégies d’Orange en 2018.

A compter de la saison 2018/2019, elle occupera le poste de Chef Principal du Kristiansand Symfoniorkester en Norvège. Elle est également Chef Principal Invité du RTÉ National Symphony Orchestra of Ireland de Dublin et Artiste Associé Principal de l’Orquestra Sinfônica do Estado de São Paulo dans le cadre d’une collaboration centrée sur la direction d’orchestre.

Nathalie Stutzmann a une formation de pianiste et bassoniste. Pour le chant, elle a reçu l’enseignement de sa mère, Christiane Stutzmann, avant d’étudier à l’école d’art lyrique de l’Opéra de Paris avec Michel Sénéchal. Également élève de Hans Hotter, elle a été formée à la direction d’orchestre par Jorma Panula qu’elle retrouvera à ses côtés dans le jury du 4ème Concours international de chefs d’orchestre Evgeny Svetlanov à Radio France en septembre 2018. Elle est Officier des Arts et des Lettres et Chevalier de l’Ordre National du Mérite, Officier du Mérite Culturel de Monte-Carlo.

Concerts à la Fondation Singer-Polignac

Concert hors les murs : Bach – Dévotion à voix basse | 13 décembre 2018

Concert d’atelier : Orfeo 55 – Nathalie Stutzmann, concert de résidents | 25 février 2012

Bertrand Chamayou

Natif de Toulouse, Bertrand Chamayou est remarqué dès l’âge de 13 ans par le pianiste Jean-François Heisser dont il suit par la suite l’enseignement au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Dans le même temps, il travaille assidûment aux côtés de Maria Curcio à Londres, et reçoit les conseils éclairés d’un grand nombre de maîtres, dont ceux de Murray Perahia. En 2006, son parcours déjà prometteur est couronné d’une Victoire de la musique dans la catégorie « Révélation », en 2012 il est élu « soliste instrumental de l’année ».

Bertrand a été invité à se produire sur les plus grandes scènes internationales telles la Salle Pleyel, le théâtre des Champs-Elysées, le Wigmore Hall (Londres), le Lincoln Center (New York), la Herkulessaal (Munich), la Philharmonie de Cologne, le Concertgebouw (Amsterdam), le Palais des Beaux-Arts (Bruxelles), l’Auditori de Barcelone, le conservatoire Tchaïkovski de Moscou, le Forbidden City Concert Hall de Pékin ainsi que dans des festivals tels le Klavier Festival de la Ruhr, le Mostly Mozart Festival, le festival Gergiev de Rotterdam, le festival de Lucerne, le Mecklenburg-Vorpommern Festspiele, le Musikfest de Brême, la Schubertiade de Schwartzenberg, le festival de Schwetzingen, le festival Piano aux Jacobins à Toulouse ainsi que dans son édition chinoise, le festival de la Roque d’Anthéron, le festival de la Chaise-Dieu, le festival de Besançon, le festival de la Côte Saint-André, le festival de Radio France et Montpellier qui lui offre une résidence pour son édition 2013.

Bertrand Chamayou joue sous la direction de chefs tels Pierre Boulez, Andris Nelsons, Leonard Slatkin, Neville Marriner, Yutaka Sado, Semyon Bychkov, Philippe Herreweghe, Emmanuel Krivine, Michel Plasson, Stéphane Denève, Fabien Gabel, Ludovic Morlot, Jérémie Rohrer, Fayçal Karoui, Tugan Sokhiev, Lawrence Foster, Evelino Pido, Louis Langrée, Christian Arming, Paul Daniel, Joshua Weilerstein aux côtés de plusieurs orchestres de renom tels que l’orchestre de Paris, le London Philharmonic Orchestra, le WDR Sinfonie Orchester de Cologne, la Deutsche Kammer Philharmonie de Brême, le SWR Sinfonie Orchester de Stuttgart, l’orchestre national de France, le Royal Scottish National Orchestra, le Danish National Symphony Orchestra.
La musique contemporaine occupe une part importante de son activité. Il a travaillé avec Henri Dutilleux et György Kurtag et a été invité dans le cadre du festival Présences à donner les concertos de Thomas Adès et de Esa-Pekka Salonen. Son activité de chambriste est tout aussi essentielle. Il se produit régulièrement avec Sol Gabetta, Renaud Capuçon, Daishin Kashimoto, Augustin Dumay, Antoine Tamestit, Gautier Capuçon, Nicolas Baldeyrou, Alexeï Ogrintchouk, David Guerrier, Paul Meyer, Emmanuel Pahud, les quatuors Ebène, Belcea, Ysaÿe pour n’en citer que quelques-uns.

Parmi ses réalisations ambitieuses, citons le cycle des 20 regards sur l’enfant-Jésus à l’occasion du centenaire d’Olivier Messiaen ou les 12 études d’exécution transcendante de Liszt, données maintes fois en concert, et dont résulte un live salué unanimement par la critique (Sony Classical). En 2008 Bertrand Chamayou enregistre un récital Mendelssohn (Naïve) couronné de très nombreuses récompenses. Au printemps 2010, il présente un disque César Franck (Naïve) accompagné par le Royal Scottish National Orchestra dirigé par Stéphane Denève. Ce disque a notamment reçu l’ « Editor’s Choice » de Gramophone.

En 2011, l’intégrale des Années de pèlerinage, est couronnée de nombreuses récompenses (Gramophone’s Choice, Choc Classica, Diapason d’Or de l’année 2012 et Victoire de la musique du meilleur enregistrement de l’année).

En 2014 Bertrand signe un contrat d’exclusivité avec le label Erato. Le premier fruit de cette collaboration est un disque Schubert sorti en février 2014 puis en 2016, une intégrale Ravel.

Concerts à la Fondation Singer-Polignac

Concert de saison : Carte blanche à Bertrand Chamayou | 15 juin 2017

Concert de saison : Franz Liszt. Un portrait : le diable et le bon Dieu | 18 octobre 2011

Causerie : Mendelssohn-Schumann, la musique et l’amitié | 31 mars 2009

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