Quatuor Ebène

En résidence depuis 2006 et artiste associé depuis 2011

  • Pierre Colombet violon
  • Gabriel Le Magadure violon
  • Marie Chilemme alto
  • Yuya Okamoto violoncelle

Un concert du Quatuor Ébène est et reste un événement musical et sensoriel. Au cours des deux dernières décennies, le quatuor a posé de nouveaux jalons en se consacrant aux oeuvres du répertoire au-delà de la perfection et en recherchant et nécessitant l’échange avec le public. Ce printemps, Yuya Okamoto intègre pleinement le quatuor, ouvrant ainsi une nouvelle dimension.

Après des études avec le Quatuor Ysaÿe à Paris ainsi qu’auprès de Gábor Takács, d‘Eberhard Feltz et de György Kurtág, leur succès sans précédent et exceptionnel lors du Concours de l’ARD 2004 a initié la montée en puissance du Quatuor Ébène, donnant lieu à de nombreux autres prix et récompenses. Par exemple, en 2005, le quatuor a reçu le prix Belmont de la Fondation Forberg-Schneider, en 2007, il a été lauréat du Fonds Borletti-Buitoni, et en 2019 il a été le premier ensemble constitué honoré par le Frankfurter Musikpreis. 

Outre le répertoire traditionnel, le quatuor se plonge également dans d’autres styles (« Un quatuor à cordes qui peut sans peine se métamorphoser en jazz-band » New York Times, 2009). Ce qui a commencé en 1999 comme une distraction dans les salles de répétition de l’université – improvisant sur des standards de jazz et des chansons pop – est devenu une marque de fabrique du Quatuor Ébène. À ce jour, le quatuor a publié 3 albums dans ces genres, Fiction (2010), Brésil (2014) et Eternal Stories (2017). En juin 2024, l’ensemble présentera un nouveau projet, « Waves », avec l’artiste sonore électronique Xavier Tribolet, sur les scènes européennes.
L’approche libre des différents styles crée une tension bénéfique à tous les aspects de leur travail artistique. La richesse et la profondeur de leur travail a été accueillie avec enthousiasme par le public et la critique. 

Les albums du Quatuor Ébène, consacrés à Bartók, Beethoven, Debussy, Haydn, Fauré et aux frères et sœurs Mendelssohn, ont reçu de nombreuses récompenses, dont Gramophone, BBC Music Magazine et le Midem Classic Award. En 2015 & 2016, les musiciens se sont consacrés au thème du « Lied ». Ils ont participé à l’album « Green (Mélodies françaises) » de Philippe Jaroussky et ont sorti un album Schubert avec Matthias Goerne (arrangements pour quatuor à cordes, baryton et contrebasse de Raphaël Merlin) et le quintette à deux violoncelles de Schubert avec Gautier Capuçon. Aux côtés d’Antoine Tamestit, le Quatuor Ebène a enregistré les quintettes à cordes de Mozart KV 515 & KV 516 à paraître fin 2022. L’album a été récompensé par des prix tels que le Choc Classica, le Diapason d’Or et le Gramophone of the month.

En premier lieu, l’enregistrement des 16 quatuors à cordes de Beethoven. Entre mai 2019 et janvier 2020, le quatuor les a enregistrés sur six continents dans le cadre d’un projet d’envergure mondiale. Avec cet enregistrement intégral, les quatre Français ont également célébré leur 20e anniversaire sur scène, couronné par des représentations du cycle complet de quatuors à cordes dans les grandes salles d’Europe, comme la Philharmonie de Paris ou l’Alte Oper de Francfort. Des invitations du Carnegie Hall de New York, du Festival de Verbier et du Konzerthaus de Vienne étaient également à l’ordre du jour. 

En janvier 2021, le quatuor a été chargé par la Hochschule für Muisk und Theater München de créer une classe de quatuor à cordes dans le cadre de la nouvelle « Quatuor Ébène Academy ». 

Depuis la saison dernière, le quatuor partage un cycle commun avec le Belcea Quartet au Konzerthaus de Vienne. Pour la saison 23/24, la Philharmonie Luxembourg a choisi le Quatuor Ébène comme ensemble en résidence. Outre des concerts de musique de chambre, les musiciens présenteront Absolute Jest de John Adams avec le Luxembourg Philharmonic. En tant que Quatuor en résidence à Radio France, ils se produiront à nouveau 3 fois dans la saison à Paris. 

D’autres points forts de la saison sont entre autres les tournées au Festival de Salzbourg, à la Philharmonie de Berlin, au Megaron d’Athènes, au Wigmore Hall de Londres et au Carnegie Hall de New York City, NY. 

Pierre Colombet joue sur deux violons : un violon Antonio Stradivarius de 1717, le « Piatti », gracieusement prêté par un généreux mécène par l’intermédiaire de Beares International Violin Society et un violon de Matteo Goffriller de 1736 généreusement prêté par Gabriele Forberg-Schneider ainsi qu’un archet de Charles Tourte (Paris, XIXe siècle) prêté par Gabriele Forberg-Schneider. 

Gabriel Le Magadure joue sur deux violons: L’ « ex-Baron Rothschild Peter Guarneri of Venice », un prêt de la Miller-Porter Collection par la Beare’s International Violin Society, et un violon avec une étiquette de Guarneri environ 1740 généreusement prêté par Gabriele Forberg-Schneider et un archet de Dominique Pecatte (vers 1845), également prêté par Gabriele Forberg-Schneider.

Marie Chilemme joue sur deux altos: un alto Antonio Stradivarius de 1734, le « Gibson », généreusement prêté par la Stradivari Foundation Habisreutinger, et un alto de Marcellus Hollmayr, Füssen (1625), un prêt généreux de Gabriele Forberg-Schneider.

Yuya Okamoto joue un violoncelle de Giovanni Grancino, conçu à Milan en 1682.

Discographie sélective


Les Talens Lyriques

Artistes associés depuis 2011

L’ensemble Les Talens Lyriques, qui tient son nom du sous-titre de l’opéra de Rameau, Les Fêtes d’Hébé (1739), a été créé en 1991 par le claveciniste et chef d’orchestre Christophe Rousset.

Défendant un large répertoire lyrique et instrumental qui s’étend du premier Baroque au Romantisme naissant, Les Talens Lyriques s’attachent à éclairer les grands chefs-d’œuvre de l’histoire de la musique, à la lumière d’œuvres plus rares ou inédites, véritables chaînons manquants du patrimoine musical européen. Ce travail musicologique et éditorial est une priorité de l’ensemble et contribue à sa notoriété.

Les Talens Lyriques voyagent de Monteverdi (L’Incoronazione di Poppea, Il Ritorno d’Ulisse in patria, L’Orfeo), Cavalli (La Didone, La Calisto), Landi (La Morte d’Orfeo), à Hændel (Scipione, Riccardo Primo, Rinaldo, Admeto, Giulio Cesare, Serse, Arianna in Creta, Tamerlano, Ariodante, Semele, Alcina, Agrippina) en passant par Lully (Persée, Roland, Bellérophon, Phaéton, Amadis, Armide, Alceste), Desmarest (Vénus et Adonis), Mondonville (Les Fêtes de Paphos), Cimarosa (Il Mercato di Malmantile, Il Matrimonio segreto), Traetta (Antigona, Ippolito ed Aricia), Jommelli (Armida abbandonata), Martin y Soler (La Capricciosa corretta, Il Tutore burlato), Mozart (Mitridate, Die Entführung aus dem Serail, Così fan tutte, Die Zauberflöte), Salieri (La Grotta di Trofonio, Les Danaïdes, Les Horaces, Tarare), Rameau (Zoroastre, Castor et Pollux, Les Indes galantes, Platée, Pygmalion), Gluck (Bauci e Filemone, Alceste), Beethoven et enfin Cherubini (Médée), García (Il Califfo di Bagdad), Berlioz, Massenet, Gounod (Faust) ou Saint-Saëns.

La recréation de ces œuvres va de paire avec une collaboration étroite avec des metteurs en scène ou chorégraphes tels que Pierre Audi, Jean-Marie Villégier, David McVicar, Eric Vigner, Ludovic Lagarde, Mariame Clément, Jean-Pierre Vincent, Macha Makeïeff, Laura Scozzi, Natalie van Parys, Marcial di Fonzo Bo, Claus Guth, Robert Carsen, David Hermann, Christof Loy, Jetske Mijnssen, Alban Richard ou David Lescot.

Outre le répertoire lyrique, l’Ensemble explore d’autres genres musicaux tels que le Madrigal, la Cantate, l’Air de cour, la Symphonie et l’immensité du répertoire sacré (Messe, Motet, Oratorio, Leçons de Ténèbres…). De saison en saison, Les Talens Lyriques sont ainsi amenés à se produire dans le monde entier, dans des effectifs variant de quelques musiciens à plus d’une soixantaine d’interprètes de toutes générations.

En 2018-2019, Les Talens Lyriques retournent à leurs premières amours avec une saison intitulée la « Tentation de l’Italie ». La vocalité sera célébrée de toutes parts, des chefs-d’œuvre incontestés de Monteverdi, Purcell, Hændel (Agrippina), Mozart (La Betulia liberata) à des partitions plus rares ou inédites de Legrenzi (La Divisione del mondo), Salieri (Tarare), Leo ou encore Porpora. Après avoir célébré Telemann en 2017, l’ensemble partira en Amérique pour se faire l’ambassadeur de François Couperin, à l’occasion du 350e anniversaire du compositeur. Cette « année Couperin » sera également célébrée dans la discographie des Talens Lyriques, avec les sorties attendues des Nations (Aparté, automne 2018) ainsi que des Concerts royaux (Aparté, Noël 2018).

L’ensemble a réalisé la célèbre bande-son du film de Gérard Corbiau, Farinelli (1994), vendue à plus d’un million d’exemplaires. La discographie des Talens Lyriques comprend aujourd’hui une soixantaine de références, enregistrées chez Erato, Fnac Music, Auvidis, Decca, Naïve, Ambroisie, Virgin Classics, Outhere et Aparté. Cette saison, l’Ensemble conclura notamment le cycle des opéras de Salieri en français avec la sortie des Horaces en septembre 2018 et l’enregistrement de Tarare à l’automne 2018 (Aparté).

Depuis 2007, l’Ensemble s’emploie à initier des élèves à la musique, à travers un programme d’actions artistiques ambitieuses et d’initiatives pédagogiques innovantes. Ils sont en résidence dans des établissements scolaires à Paris et en Île-de-France, où ils ont créé notamment une classe orchestre et un petit chœur des Talens. Les 3 applis pédagogiques t@lenschool, téléchargeables gratuitement, suscitent beaucoup d’engouement et ont remporté de nombreux prix français et internationaux.

Partenaires

Les Talens Lyriques sont soutenus par le Ministère de la Culture, la Ville de Paris et le Cercle des

Mécènes. L’Ensemble remercie ses Grands Mécènes : la Fondation Annenberg / GRoW – Gregory et Regina Annenberg Weingarten et Madame Aline Foriel-Destezet.

Les Talens Lyriques sont membres fondateurs de la FEVIS (Fédération des Ensembles Vocaux et Instrumentaux Spécialisés) et de PROFEDIM (Syndicat professionnel des Producteurs, Festivals, Ensembles, Diffuseurs Indépendants de Musique).

Discographie sélective


Les Cris de Paris

Artistes associés depuis 2012

Créés et imaginés par Geoffroy Jourdain, Les Cris de Paris interprètent principalement le répertoire vocal et instrumental du début du XVIe siècle à nos jours. Leur démarche artistique est le reflet de la richesse et de la variété des parcours des artistes qui participent à leurs productions ; ils peuvent être quatre comme quatre-vingt, avec parmi eux des compositeurs, des arrangeurs, des comédiens, des metteurs en scène, des instrumentistes, des danseurs, des directeurs d’ensembles, des chefs de chœur, des plasticiens, des créateurs sonores, des pédagogues…

Curieux et passionnés, ils s’investissent avec la même audace dans la redécouverte d’œuvres méconnues que dans l’exploration des potentialités de la voix au sein de la création contemporaine. Leurs projets musicaux prennent place dans le cadre de concerts, de performances, mais également au sein de productions scéniques mêlant plusieurs formes artistiques (théâtre, danse, lecture..). La plupart des créations qui jalonnent les saisons culturelles des Cris de Paris mêlent la musique contemporaine à la musique ancienne, les musiques actuelles à la musique baroque et romantique…

Pour l’ensemble de leurs activités, Les Cris de Paris sont aidés par le Ministère de la Culture et de la Communication/Direction Régionale des affaires culturelles d’Ile-de-france au titre de l’aide aux ensembles conventionnés, ainsi que par la Ville de Paris. Les activités des Cris de Paris sont soutenues par la Fondation Bettencourt Schueller et par Mécénat Musical Société Générale. Les Cris de Paris bénéficient également d’un soutien annuel de la Sacem, de l’association musique nouvelle en liberté et du soutien ponctuel de la Fondation Orange, de l’Onda, de la Spedidam, de l’Adami, du FCM et de l’Institut Français.

Ils sont membres du réseau Futurs Composés, de la Fevis, et du Profedim. Depuis le mois de mars 2012, ils sont « artistes associés » de la Fondation Singer-Polignac. En 2015/2016, ils entament deux nouvelles résidences artistiques en Champagne-Ardenne, via l’Opéra de Reims, ainsi qu’à la Salle Ravel de Levallois. A compter de la saison 2016/2017, ils débutent une résidence artistique, pédagogique et technologique au Centre des Arts d’Enghien-les-Bains.

Geoffroy Jourdain direction

Parallèlement à des études de musicologie en Sorbonne et à des recherches dans les fonds musicaux italiens de plusieurs bibliothèques européennes, Geoffroy Jourdain s’implique très tôt dans la direction d’ensembles vocaux et fonde, alors qu’il est encore étudiant, les Cris de Paris, rapidement reconnu pour l’audace de son projet artistique, et pour son investissement en faveur de la création contemporaine.

Il s’intéresse à la mise en œuvre de dispositifs de création de spectacles musicaux novateurs, en compagnie de metteurs en scène, de comédiens, de chorégraphes et de plasticiens. Aux côtés de Benjamin Lazar, il crée de nombreuses formes lyriques et de théâtre musical. Il est invité par l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris à diriger des ouvrages lyriques (Orphée et Eurydice puis Iphigénie en Tauride de Gluck, Orfeo de Monteverdi), mais également par des ensembles, comme Capella Amsterdam ou le chœur de l’Orchestre Symphonique de Sao Paulo ; François-Xavier Roth lui confie son orchestre Les Siècles (Israël in Egypt de Haendel)… Il a suscité et créé des œuvres de Beat Furrer, Mauro Lanza, Marco Stroppa, Francesco Filidei, Oscar Strasnoy (dont l’opéra Cachafaz), Ivan Fedele, mais se passionne également pour le répertoire des XVIIème et XVIIIème siècles et à l’ethnomusicologie. Sa curiosité pour des répertoires variés et l’originalité de la démarche avec laquelle il les aborde l’ont amené à se produire aussi bien à l’Opéra Comique qu’à l’IRCAM ou à la Cité de la Musique, au festival Présences de Radio-France comme à la Biennale de Venise, à être accueilli en résidence à l’abbaye de Royaumont, aussi bien qu’à l’opéra de Reims, à être un artiste privilégié du festival de Beaune ou de celui de la Chaise-Dieu.

Avec Olivier Michel, administrateur des Cris de Paris, il co-dirige depuis le mois de mars 2015 La Pop (Quai de Loire, Paris).

Discographie sélective


Renaud Capuçon

Artiste associé en résidence depuis 2011

Né à Chambéry en 1976, Renaud Capuçon étudie au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris avec Gérard Poulet et Veda Reynolds, puis avec Thomas Brandis à Berlin et Isaac Stern. En 1998 Claudio Abbado le choisit comme Konzertmeister du Gustav Mahler Jugendorchester ce qui lui permet de parfaire son éducation musicale avec Pierre Boulez, Seiji Ozawa, Daniel Barenboim et Franz Welser-Moest. En 2000 il est nommé «Rising Star» et «Nouveau talent de l’Année» aux Victoires de la Musique puis «Soliste instrumental de l’année» en 2005. En 2006, Prix Georges Enesco décerné par la Sacem.

Renaud Capuçon collabore avec les plus grands chefs et les orchestres les plus prestigieux : Philharmonique de Berlin avec Bernard Haitink, David Robertson, Matthias Pintscher, DSO Berlin avec Robin Ticciati, Leipzig Gewandhaus Orchester avec Kurt Masur, Staatskapelle de Dresde avec Daniel Harding, WDR Cologne avec Jukka Pekka Saraste, Bamberg Symphony avec Jonathan Nott, Berlin Staatskapelle avec Antonio Papano, Wiener Symphoniker avec Philippe Jordan, Orchestre de Paris avec Wolfgang Sawallish Christoph Eschenbach, Paavo Jarvi et Daniel Harding, Orchestre National de France avec Daniele Gatti et Valéry Gergiev, Orchestre Philharmonique de Radio France avec Myung-Whun Chung, Chamber Orchestra of Europe avec Semyon Bychkov et Yannick Nezet-Séguin, Philharmonia Orchestra avec Juraj Valculha, Royal Philharmonic Orchestra avec Charles Dutoit, Orchestre Mariinsky de Saint-Petersburg avec Valery Gergiev, Orchestre Symphonique Académique de Moscou avec Vladimir Yurowsky, Rotterdam Philharmonic avec Yannick Nézet-Séguin, Tonhalle Zurich Orchestra avec Lionel Bringuier, Orchestre de la Suisse Romande, Symphonique de Lucerne avec James Gaffigan, Swedish Radio Orchestra avec Daniel Harding, Oslo Philharmonic avec J.P.Saraste, Santa Cecilia Orchestra Rome avec Semyon Bychkov, RAI Turin avec Juraj Valculha, New York Philharmonic et Philadelphia Orchestra avec Charles Dutoit et Tugan Sokhiev, Chicago Symphony Orchestra avec Bernard Haitink, Boston Symphony avec Christoph von Dohnanyi, Andris Nelsons et Alain Altinoglu, Los Angeles Philharmonic avec Gustavo Dudamel, Andris Nelsons, Daniel Harding et Lionel Bringuier, Seoul Philharmonic avec Myung-Whun Chung, NHK Symphony avec Stéphane Denève, Singapour Symphony avec Gustavo Dudamel, Hong-Kong Philharmonic avec Jaap Van Zweden, Isreal Philharmonic.

Points forts de la saison 2017/18 : tournée européenne avec la Camerata Salzburg avec l’intégrale des 5 concertos pour violon de Mozart, Berlin Staatsoper et London Symphony Orchestra avec François-Xavier Roth, Vienna Philharmonic avec Robin Ticciati, Vienna Symphony et Stockholm Philharmonic avec Alain Altinoglu, Los Angeles Philharmonic avec Matthias Pintscher, Seoul Philharmonic avec Thierry Fischer, Orchestre National de France et Scottish Chamber Orchestra avec Emmanuel Krivine, Orchestre Philharmonique de Radio France et Royal Flemish Philharmonic avec Lahav Shani.

Passionné de musique de chambre, il collabore avec Martha Argerich, Nicholas Angelich, Kit Armstrong, Khatia Buniatishvili, Frank Braley, Guillaume Bellom, Yefim Bronfman, Hélène Grimaud, Khatia et Marielle Labèque, Maria Joao Pires, Jean-Yves Thibaudet, Gérard Caussé, Yuri Bashmet, Myung-Whun Chung, Yo Yo Ma, Mischa Maisky, Truls Mork, Michael Pletnev, et son frère Gautier dans les plus grands festivals : Aix en Provence, Saint-Denis, La Roque d’Anthéron, Menton, Colmar, Hollywood Bowl, Tanglewood, Gstaad, Lucerne, Lugano, Verbier, Salzburg, Rheingau, Bucarest Festival Enescu, Amsterdam, Granada…

Discographie chez Erato : avec Martha Argerich Trios Haydn/Mendelssohn et Triple de Beethoven, Berlioz/Saint-Saëns/Milhaud/Ravel avec la Deutsche Kammerphilharmonie/Daniel Harding, L’Arbre des Songes/Dutilleux avec le Philharmonique de Radio France/M.-W. Chung Mendelssohn/Schumann avec le Mahler Chamber Orchestra/Daniel Harding, Mozart avec le Scottish Chamber Orchestra, Louis Langrée et Antoine Tamestit, la musique de chambre de Schubert, Ravel, Saint-Saëns, ainsi que Brahms sonates, trios et quatuor de Brahms avec Nicholas Angelich, son frère Gautier et Gérard Caussé, les concertos de Beethoven/Korngold avec le Rotterdam Philharmonic et Yannick Nézet-Seguin, l’Intégrale des Sonates de Beethoven avec Frank Braley et l’intégrale Fauré avec N. Angelich, G. Capuçon, M. Dalberto, G. Caussé et le Quatuor Ebène. Après les concertos de Brahms et Berg avec le Philharmonique de Vienne et Daniel Harding, Saint-Saëns avec le Philharmonique de Radio France et Lionel Bringuier, ainsi que l’Histoire de Babar – Poulenc/Debussy/Ridout avec Laurence Ferrari et Jérôme Ducros, son premier Best of Violon Roi, un coffret de 3 CD retraçant son parcours et un récital avec Khatia Buniatishvili (Frank – Grieg – Dvorak). Dernières parutions : un disque réunissant la Symphonie espagnole de Lalo, le premier concerto de Bruch et les airs bohémiens de Sarasate et un disque avec des concertos contemporains Rihm/Dusapin/Montovani nominé pour le meilleur enregistrement aux Victoires de la musique et Echo Prize 2017 et un disque de sonates et trios de Debussy sorti en octobre 2017 avec Bertrand Chamayou, Gérard Caussé, Emmanuel Pahud, Marie-Pierre Langlamet et Edgar Moreau.

Renaud Capuçon joue le Guarneri del Gesù « Panette » (1737) qui a appartenu à Isaac Stern.

Il est promu « Chevalier dans l’Ordre National du Mérite » en juin 2011 et « Chevalier de la Légion d’honneur » en mars 2016. Il est le fondateur et directeur artistique du Festival de Pâques d’Aix-en-Provence et du Festival Les Sommets Musicaux de Gstaad, ainsi que professeur de violon à la Haute Ecole de Musique de Lausanne. En février 2018 il fonde un nouvel ensemble à cordes : Lausanne Soloists.

Photo : Simon Fowler


Jonas Vitaud

© Jean-Baptiste Millot

Artiste associé depuis juillet 2013

Né en 1980, il commence le piano à 6 ans et l’orgue à 11 ans. Formé par Brigitte Engerer, Jean Koerner et Christian Ivaldi, il obtient au Conservatoire national supérieur de Paris quatre premiers prix (piano, musique de chambre, accompagnement au piano, harmonie).
Lauréat de plusieurs concours internationaux tant en soliste qu’en chambriste (Lyon, ARD de Munich, Trieste, Beethoven de Vienne), Jonas Vitaud se produit dans de prestigieux festivals : Roque d’Anthéron, Lille Piano(s) Festival, Piano aux Jacobins, Pâques à Deauville, Folle journée de Nantes, Tokyo, Ekaterinburg et Varsovie, Festival de la Chaise Dieu, Festival Chopin de Bagatelle, Richard Strauss Festival en Allemagne, Automne Musical de Caserta en Italie, iDans d’Istanbul, Summer Festival de Dubrovnik, French May à Hong Kong, Phillips collection à Washington… Il joue dans toute l’Europe mais aussi en Russie, Chine, Turquie, Japon, Etats-Unis…

Jonas Vitaud se produit avec des Orchestres comme celui de Mulhouse, Cannes, Toulouse l’Orchestre des Pays de Savoie, l’Orchestre Philarmonique de Moravie, le Sinfonia Varsovia, l’Orchestre de la Radio de Munich, l’Orchestre Symphonique de la Radio de Prague…
Il réserve une place privilégiée pour la musique de chambre et joue avec des artistes tels les sopranos Karine Deshayes, Sumi Hwang et Yumiko Tanimura, les violoncellistes Victor Julien-Laferrière et Christian-Pierre La Marca, l’altiste Adrien La Marca, le pianiste Adam Laloum, le clarinettiste Raphaël Sévère, la violoniste Mi sa Yang, le Quatuor Zaïde…

Passionné par les musiques actuelles, Jonas Vitaud a travaillé avec des maîtres de la création comme Henri Dutilleux, Thierry Escaich, György Kurtag, Philippe Hersant, Yann Robin. Ces rencontres, notamment au festival Musique sur Ciel de Cordes, ont été une occasion de se confronter à la variété des courants musicaux actuels et de développer son imaginaire musical.
En 2019 paraitront chez MIRARE et ALPHA CLASSICS, deux albums : l’un avec la violoniste Mi-Sa Yang consacré aux sonates de MOZART et l’autre au répertoire russe avec le violoncelliste Victor Julien-Laferrière.
En octobre 2018, pour le centenaire Debussy, Jonas Vitaud sort un double album avec le label MIRARE dédié aux jeunes années du compositeur, une réalisation originale et ambitieuse présentant des aspects méconnus de l’univers debussyste. Il donne de nombreux concerts hommage. En mars 2016, il présente un disque Tchaïkovsky chez MIRARE – Les Saisons et la Grande Sonate opus 37, disque qui obtient 5 de Diapason. Son disque solo consacré à Henri Dutilleux et Franz Liszt chez NoMadMusic est couronné de succès et il reçoit le GRAND PRIX SOLISTE INSTRUMENTAL de l’Académie Charles Cros (CHOC CLASSICA. 5 de DIAPASON). Il donne de nombreux hommages à Henri Dutilleux durant l’année de son centenaire en 2016 à l’Opéra de Limoges, l’Opéra de Vichy, Scènes Nationales de Douai et Arras, Londres…
Jonas Vitaud enseigne au CNSM de Paris depuis 2013. Il est professeur assistant dans la classe de piano de Marie-Josèphe Jude.

Discographie sélective


Bertrand Chamayou

Natif de Toulouse, Bertrand Chamayou est remarqué dès l’âge de 13 ans par le pianiste Jean-François Heisser dont il suit par la suite l’enseignement au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Dans le même temps, il travaille assidûment aux côtés de Maria Curcio à Londres, et reçoit les conseils éclairés d’un grand nombre de maîtres, dont ceux de Murray Perahia. En 2006, son parcours déjà prometteur est couronné d’une Victoire de la musique dans la catégorie « Révélation », en 2012 il est élu « soliste instrumental de l’année ».

Bertrand a été invité à se produire sur les plus grandes scènes internationales telles la Salle Pleyel, le théâtre des Champs-Elysées, le Wigmore Hall (Londres), le Lincoln Center (New York), la Herkulessaal (Munich), la Philharmonie de Cologne, le Concertgebouw (Amsterdam), le Palais des Beaux-Arts (Bruxelles), l’Auditori de Barcelone, le conservatoire Tchaïkovski de Moscou, le Forbidden City Concert Hall de Pékin ainsi que dans des festivals tels le Klavier Festival de la Ruhr, le Mostly Mozart Festival, le festival Gergiev de Rotterdam, le festival de Lucerne, le Mecklenburg-Vorpommern Festspiele, le Musikfest de Brême, la Schubertiade de Schwartzenberg, le festival de Schwetzingen, le festival Piano aux Jacobins à Toulouse ainsi que dans son édition chinoise, le festival de la Roque d’Anthéron, le festival de la Chaise-Dieu, le festival de Besançon, le festival de la Côte Saint-André, le festival de Radio France et Montpellier qui lui offre une résidence pour son édition 2013.

Bertrand Chamayou joue sous la direction de chefs tels Pierre Boulez, Andris Nelsons, Leonard Slatkin, Neville Marriner, Yutaka Sado, Semyon Bychkov, Philippe Herreweghe, Emmanuel Krivine, Michel Plasson, Stéphane Denève, Fabien Gabel, Ludovic Morlot, Jérémie Rohrer, Fayçal Karoui, Tugan Sokhiev, Lawrence Foster, Evelino Pido, Louis Langrée, Christian Arming, Paul Daniel, Joshua Weilerstein aux côtés de plusieurs orchestres de renom tels que l’orchestre de Paris, le London Philharmonic Orchestra, le WDR Sinfonie Orchester de Cologne, la Deutsche Kammer Philharmonie de Brême, le SWR Sinfonie Orchester de Stuttgart, l’orchestre national de France, le Royal Scottish National Orchestra, le Danish National Symphony Orchestra.
La musique contemporaine occupe une part importante de son activité. Il a travaillé avec Henri Dutilleux et György Kurtag et a été invité dans le cadre du festival Présences à donner les concertos de Thomas Adès et de Esa-Pekka Salonen. Son activité de chambriste est tout aussi essentielle. Il se produit régulièrement avec Sol Gabetta, Renaud Capuçon, Daishin Kashimoto, Augustin Dumay, Antoine Tamestit, Gautier Capuçon, Nicolas Baldeyrou, Alexeï Ogrintchouk, David Guerrier, Paul Meyer, Emmanuel Pahud, les quatuors Ebène, Belcea, Ysaÿe pour n’en citer que quelques-uns.

Parmi ses réalisations ambitieuses, citons le cycle des 20 regards sur l’enfant-Jésus à l’occasion du centenaire d’Olivier Messiaen ou les 12 études d’exécution transcendante de Liszt, données maintes fois en concert, et dont résulte un live salué unanimement par la critique (Sony Classical). En 2008 Bertrand Chamayou enregistre un récital Mendelssohn (Naïve) couronné de très nombreuses récompenses. Au printemps 2010, il présente un disque César Franck (Naïve) accompagné par le Royal Scottish National Orchestra dirigé par Stéphane Denève. Ce disque a notamment reçu l’ « Editor’s Choice » de Gramophone.

En 2011, l’intégrale des Années de pèlerinage, est couronnée de nombreuses récompenses (Gramophone’s Choice, Choc Classica, Diapason d’Or de l’année 2012 et Victoire de la musique du meilleur enregistrement de l’année).

En 2014 Bertrand signe un contrat d’exclusivité avec le label Erato. Le premier fruit de cette collaboration est un disque Schubert sorti en février 2014 puis en 2016, une intégrale Ravel.

Concerts à la Fondation Singer-Polignac

Concert de saison : Carte blanche à Bertrand Chamayou | 15 juin 2017

Concert de saison : Franz Liszt. Un portrait : le diable et le bon Dieu | 18 octobre 2011

Causerie : Mendelssohn-Schumann, la musique et l’amitié | 31 mars 2009

Pierre Mutz

Préfet honoraire, représentant du Ministère de l’Intérieur

Membre du conseil d’administration de la fondation de 2012 à 2023

Né le 15 novembre 1942 à Tournon-d’Agenais (Lot-et-Garonne)

Diplômes

Diplômé de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan

Parcours

Officier d’active (1963-80), Sous-préfet, Directeur des cabinets du préfet des Pyrénées-Atlantiques (1980-81) puis du haut-commissaire de la République en Polynésie française (1982-83), Commissaire adjoint de la République de l’arrondissement de Sedan (1983-86), Chef de cabinet du préfet de Police de Paris (1986-89), Administrateur civil, Sous-directeur du personnel de la préfecture de Police (1989-93), Préfet, Directeur du cabinet du préfet de Police de Paris (1993-96), Préfet de l’Essonne (1996-2000), Préfet de la région Limousin, Préfet de la Haute-Vienne (2000-02), Directeur général de la Gendarmerie nationale (2002-04), Préfet de police de Paris (2004-07), Préfet de la région Ile-de-France, Préfet de Paris (2007-08), Préfet honoraire (2008); Conseiller du président du groupe Eiffage (depuis 2008), Président du conseil de surveillance de Logement français (depuis 2008).

Décorations :

Commandeur de la Légion d’honneur, Grand officier de l’ordre national du Mérite.

Jean Françaix

1978-1997 …………. Jean Françaix, membre du conseil supérieur du conservatoire national supérieur de musique de paris (†).

Etienne Wolff

( 1904-1996)

Président de la Fondation Singer-Polignac de 1979 à 1984

Membre du conseil d’administration 1978 – 1996

« Étienne Wolff est né le 12 février 1904 à Auxerre. Après des études secondaires à Rouen, puis au Lycée Louis-le-Grand à Paris, il fut attiré par la philosophie et s’inscrivit à la faculté des lettres de Paris où il obtint sa licence en 1921. La poursuite d’études de philosophie exigeant un certificat de grec ou de sciences, il prépara ce certificat à la faculté des sciences de Strasbourg où sa rencontre avec un professeur de zoologie, Édouard Chatton, bienveillant et passionné, déterminera sa vocation de biologiste. Licencié ès sciences (1925), puis agrégé de sciences naturelles (1928), il fut professeur au Lycée de Colmar en 1930. En 1931, Paul Ancel, doyen de la faculté de médecine de Strasbourg, lui proposa un poste d’assistant. Cette offre détermina l’orientation de ses recherches car Ancel, professeur d’embryologie, lui conseilla d’étudier la production expérimentale de monstruosités, domaine alors très peu exploré. C’est ainsi qu’Étienne Wolff, en produisant des lésions très localisées chez des embryons de poulets à l’aide de minces faisceaux de rayons x, réussit à déterminer les conditions requises pour reproduire la plupart des monstruosités rencontrées dans la nature et en créa même de nouvelles. Ces recherches de tératologie fondamentale d’un grand intérêt théorique eurent aussi le mérite d’attirer l’attention sur la vulnérabilité de l’embryon aux agents externes.

Dès 1935, Étienne Wolff entreprit, en collaboration avec A. Ginglinger, l’étude de la différenciation sexuelle chez l’embryon. L’une de ses premières expériences eut un retentissement considérable. Déposant sur les annexes membranaires d’embryons de poulets de cinq jours une solution huileuse de folliculine (hormone sexuelle sécrétée chez l’adulte par l’ovaire et dont on pensait qu’elle était sans action chez l’embryon), il constata que, parmi tous les embryons traités, il n’y avait aucun mâle typique mais seulement des sujets de sexe féminin ou des sujets intermédiaires entre les deux sexes. L’hormone avait féminisé les glandes génitales des mâles potentiels présents en nombre approximativement égal à celui des femelles potentielles dans l’ensemble des embryons traités. Cette inversion spectaculaire du sexe n’est cependant pas définitive car les animaux adultes retournent au sexe génétiquement déterminé. L’étude ultérieure des effets des hormones mâles montra qu’elles induisent seulement la transformation des canaux génitaux sans avoir d’effet sur les gonades. Chez les oiseaux, en effet, des expériences de castration précoce par irradiation limitée de la région prégénitale de l’embryon le démontrèrent. Le sexe «neutre », c’est-à-dire qui se différencie en l’absence d’hormones sexuelles, est le sexe mâle. C’est la sécrétion précoce d’hormones femelles qui détermine la différenciation du sexe femelle. Dans le but de soustraire gonades et appareil de la reproduction aux multiples influences qui s’exercent sur eux chez l’animal entier, Étienne Wolff, en collaboration avec K. Haffen, mit au point une technique de culture dans laquelle les structures tridimensionnelles de fragments embryonnaires étaient maintenues. Il put ainsi préciser in vitro les conditions requises pour la différenciation des gonades. Cette méthode de culture, dite organotypique, lui permit en outre de résoudre de nombreux problèmes. Il rechercha, en particulier, si certains des caractères d’organes adultes sont sexuellement déterminés. Il démontra qu’il en est ainsi, chez les femelles d’oiseaux, pour les faibles dimensions de l’organe du chant, la syrinx. En effet, des syrinx prélevées sur de très jeunes femelles et explantées in vitroprésentent un développement aussi important que celui des syrinx de mâles. Grâce à ce type de culture, il put aussi étudier les interactions entre tissus provenant de différents feuillets embryonnaires et même d’espèces différentes. Il montra que si les organes d’animaux adultes ne peuvent être cultivés de cette manière, les tumeurs cancéreuses, en revanche, sont indéfiniment cultivables en présence de fragments d’organes embryonnaires. Étudiant, par ailleurs, les phénomènes de régénération chez les Planaires, il démontra l’existence de cellules de régénération totipotentes dont il décrivit les propriétés.

Étienne Wolff fut aussi un professeur très apprécié, notamment comme directeur de thèse de très nombreux élèves qu’il a formés. Sa carrière d’enseignant s’est déroulée à l’université de Strasbourg, puis au Collège de France où il fut élu en 1955 dans la chaire d’embryologie expérimentale qu’il occupa jusqu’en 1974. Au cours de cette période, il créa à Nogent-sur-Marne, grâce au C.N.R.S., l’Institut d’embryologie et de tératologie expérimentale dans la propriété, léguée au Collège de France par Arsène d’Arsonval (professeur de médecine au Collège de France de 1894 à 1930). Sous sa direction et avec l’aide d’une exceptionnelle efficacité de Mme Émilienne Wolff, cet institut mixte C.N.R.S./Collège de France a joué un rôle déterminant dans le développement de l’embryologie en France. Aujourd’hui devenu Institut d’embryologie cellulaire et moléculaire, et dirigé par l’une de ses élèves, Mme Nicole Le Douarin, elle-même professeur au Collège de France, il continue à contribuer avec éclat au rayonnement de l’embryologie française. Très apprécié par ses collègues autant pour la force de son caractère que pour ses qualités d’organisateur, Étienne Wolff fut élu administrateur du Collège de France en 1966 et le demeura jusqu’à sa retraite en 1974. Au cours de cette période difficile, la fermeté de ses convictions rendit d’éminents services à cette illustre maison.

Ce sont ses interventions répétées auprès des pouvoirs publics et ses nombreux articles qui furent à l’origine de l’affectation au Collège d’une partie du domaine de l’École polytechnique, rendu disponible par le transfert de l’École à Palaiseau. L’aménagement de cette extension, terminée en 1991, permet au Collège de mieux remplir sa mission dans le domaine des disciplines sociales et littéraires. Grâce à sa persévérance, la reconstruction de la station de la rue d’Ulm, qui abrite notamment le Laboratoire de Médecine expérimentale, fut entreprise.

Étienne Wolff était aussi un écrivain de talent à qui l’on doit non seulement des ouvrages scientifiques comme le Changement de sexe (1946), la Science des monstres (1948), et les Chemins de la vie (1963), mais aussi des ouvrages sur des sujets aussi différents que la critique de la haute administration (les Pancrates, 1975) et l’affection qu’il portait aux animaux (Dialogue avec mes animaux familiers, 1979). Son dernier ouvrage, Trois pattes pour un canard (19 9 0), témoigne de son souci de mettre ses recherches et leur signification à la portée de tous. Ce qui frappe dans les livres d’Étienne Wolff, disait Jean Rostand le recevant à l’Académie française, c’est la netteté, la fermeté, la franchise du style qui ne cède jamais aux tentations de l’ésotérisme et aux paresses du jargon. Ses deux premiers ouvrages, composés pendant une longue captivité au cours de la Seconde Guerre mondiale, témoignent d’une force de caractère et d’une détermination peu communes qu’il mit au service des prisonniers de l’Oflag XVII A, en organisant dans ce camp une faculté des sciences dont il fut le doyen. Étienne Wolff, en 1984, cessa, à sa demande, de présider la fondation Singer-Polignac, mais il continua, comme Président d’honneur, à participer fidèlement aux activités de la Fondation. Très peu de temps avant sa mort, survenue à Paris le 18 novembre 1996, il faisait encore bénéficier le conseil d’administration de la Fondation de sa compétence et de sa grande expérience. Membre de l’Académie de médecine, de l’Académie des sciences et de l’Académie française, Étienne Wolff était grand officier de la Légion d’honneur. »

Yves Laporte (†), membre de l’Institut, administrateur honoraire du Collège de France

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