Glass Marcano

en résidence de 2020 à 2021

Gladysmarli Del Valle Vadel Marcano est née à San Felipe (Vénézuela) en 1995. Elle commence ses études musicales à l’âge de 4 ans au sein de chorales d’enfants et d’orchestres de jeunes du Venezuela. Son instrument de musique est le violon. À 8 ans, elle entre au Conservatoire de musique Mescoli White Star où elle apprend la théorie musicale, reçoit des cours individuels de violon et joue dans un orchestre. L’année suivante, elle devient membre de l’orchestre de jeunes de San Felipe sous la direction du maestro Diego Armando Guzmán.

En janvier 2006, elle intègre l’orchestre symphonique de Yaracuy et l’orchestre des jeunes de Yaracuyana en tant que violoniste. Elle se révèle très active dans les activités techniques et artistiques de l’orchestre pendant six ans. Sa première expérience en direction est avec l’orchestre des jeunes de Yaracuyana lors d’une tournée en 2012 en Colombie. Elle commence ensuite ses études de direction d’orchestre en 2013 avec Teresa Hernandez, à l’École de direction d’orchestre José Antonio Abreu El Sistema et à l’Université expérimentale des arts sous la direction d’Alfredo Rugeles.Elle s’est formée avec des maestri tels que Rodolfo Sanglimbeny, Pablo Catellanos, Miguel Ángel Monrroy, David Cukber et Dick Van Gasteren. Elle a assisté à des master classes de violon avec Sergio Celis, Iraida Charito Mora, Pablo Vásquez, Eddy Marcano, Edgar Aponte et Gerónimo Isturiz, entre autres.

En 2018, elle est nommée directrice de l’orchestre symphonique des jeunes du conservatoire Simón Bolívar. Elle travaille actuellement comme chef d’orchestre itinérante et joue avec des orchestres tels que Barloventeña Youth, Antonio José de Sucre régional, Symphonie Aragua, orchestre symphonique des jeunes Yaracuyana, orchestre symphonique des jeunes de Valencia, Symphonie Carabobo, Symphonie de Mérida, Orchestre métropolitain de l’Ouest, entre autres. Elle reste une élève des maîtres Alfredo Rugeles, Pablo Castellano et Rodolfo Sanglimbeny. Gladysmarli a également étudié le droit à l’Université centrale du Venezuela.

En novembre 2020, elle est invitée par Maxime Pascal à diriger son ensemble Le Balcon lors du Festival Singer-Polignac.

L’angiopathie moyamoya

En rediffusion sur singer-polignac.tv

Programme

9h15 – ouverture des portes

Session 1 : Histoire naturelle

Modérateurs : Sonia Alamowitch et Hugues Chabriat

10h30 Discussion

10h45 – pause

Session 2 : Données génétiques

Modérateurs : Stéphanie Guey et Benoît Guillon

11h45 Discussion

Special lecture

13h-14h – déjeuner

Session 3 : Imagerie du Moyamoya

Modérateurs : Vittorio Civelli et Mikael Mazigui

15h Discussion

15h15 Pause

Session 4 : Revascularisation chirurgicale cérébrale

Modérateurs : Sébastien Froelich et Luca Regli

17h15 Discussion

17h30 Fin du colloque

Biographies

Sonia Alamowitch

Sonia Alamowitch est Professeure de Neurologie à Paris Sorbonne Université depuis 2009 et chef de service de Neurologie et d’Urgences Neuro-vasculaires à l’hôpital Pitié-Salpetrière, AP-HP, Paris. Après des études à l’université Pierre et Marie Curie, un internat en neurologie à Paris et un doctorat en Neurologie, elle a fait une année de recherche au Canada sur les traitements des sténoses carotidiennes au sein du groupe NASCET. 


Manoëlle Kossorotoff

Le Dr Manoëlle Kossorotoff, neuropédiatre à l’hôpital Necker-Enfants malades à Paris, est coordonnatrice du centre national de référence de l’AVC de l’enfant et responsable du Centre de Compétences Enfants pour le CERVCO (Centre de référence des maladies vasculaires rares du cerveau et de l’œil). Elle travaille sur plusieurs thématiques en lien avec l’AVC de l’enfant, notamment la prise en charge à la phase aiguë. Elle a développé la filière de prise en charge « Alerte AVC » à Necker et publié l’expérience Ile-de-France des premières thrombolyses et thrombectomies pédiatriques. Elle anime une étude nationale sur ces traitements de la phase hyperprécoce chez l’enfant. Une autre thématique est celle des artériopathies cérébrales chroniques : angiopathie de la drépanocytose, sujet de son doctorat en sciences qui a reçu un prix de la Chancellerie des universités de Paris, angiopathies génétiques et angiopathie de moyamoya. Elle est membre du conseil scientifique de l’association Tanguy Moyamoya et collabore à plusieurs études en cours concernant le moyamoya pédiatrique, sur l’aspect génétique, psychologique, radiologique et clinique.


Dominique Hervé

Ancien interne des hôpitaux de Paris, Dominique HERVE a ensuite exercé la fonction de Chef de Clinique-Assistant des Hôpitaux dans le service de Neurologie de l’hôpital Lariboisière. Durant cette période, son activité a été centrée sur la prise en charge en phase aigüe des pathologies vasculaires cérébrales. Depuis Novembre 2006, Dominique HERVE est Praticien Hospitalier temps plein à l’hôpital Lariboisière. Au sein du centre de recherche neurovasculaire translationnel, il est le responsable médical du CEntre de Référence des maladies Vasculaires rares du Cerveau et de l’Oeil (CERVCO). Sa mission est pleinement dédiée au développement de ce centre de référence. Dans le cadre du CERVCO, son activité clinique et de recherche concerne principalement l’angiopathie de moya-moya et les maladies héréditaires des petites artères cérébrales (CADASIL et autres leucoencéphalopathies vasculaires génétiques). Il prend également en charge les patients atteints de cavernomatoses cérébrales et de forme familiale d’anévrysmes cérébraux.


Lionel Calvière

N.C


Stéphanie Guey

Ancienne Interne et Chef de Clinique des Hôpitaux de Paris, et titulaire d’une thèse de science en Génétique, Stéphanie Guey est actuellement Praticien Hospitalo-Universitaire dans le service de neurologie de l’hôpital Lariboisière. Son activité clinique s’articule autour de la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux et le suivi des maladies cérébro-vasculaires héréditaires. Ses travaux de recherche portent sur la caractérisation clinique et génétique des affections cérébro-vasculaires rares de l’adulte.


Benoît Guillon

Le Docteur Benoit GUILLON est Praticien Hospitalier temps plein au CHU de Nantes et responsable de l’UNV. Il est médecin référent du réseau national de compétence rattaché au CERVCO, en charge des patients ayant une angiopathie de Moyamoya. Membre du bureau de la Société Française Neuro-Vasculaire depuis 2015, il est également coordonnateur d’un PHRC-national sur la pathologie ischémique rétinienne aigue (THEIA).


Elisabeth Tournier-Lasserve

Le Pr Elisabeth Tournier-Lasserve est professeur de génétique médicale à l’université de Paris et dirige le service hospitalier de génétique moléculaire de l’hôpital Saint Louis et l’équipe de recherche GeneMedStroke au sein de l’unité INSERM U1141. Après un internat et un clinicat de neurologie, elle a effectué un stage post-doctoral de 1986 à 1989 dans le laboratoire de biologie moléculaire du Pr RA Lazzarini, au National Institute of Health à Bethesda aux USA. En 1989, elle est recrutée par l’Inserm et crée sa propre unité de recherche en 1999. Le Pr Tournier-Lasserve et son équipe ont eu une contribution majeure dans la caractérisation clinique et moléculaire de plusieurs maladies des petites artères cérébrales et des dysplasies vasculaires cérébrales, en particulier le CADASIL, les leucoencéphalopathies vasculaires et les angiomes caverneux cérébraux (CCM). Son équipe a obtenu des modèles très pertinents d’ angiomes caverneux chez la souris qui ont montré le rôle essentiel des protéines Ccm dans l’endothélium veineux et sont actuellement utilisés pour des essais thérapeutiques précliniques. Plus récemment son équipe a identifié plusieurs des gènes impliqués dans des formes syndromiques de moyamoya. Ces travaux ont été couronnés par 2 grands prix internationaux, le prix Lefoulon-Delaland 2016 et le Brain Prize 2019 de la fondation Lundbeck.


Florence Riant

N.C


Vijeya Ganesan

Vijeya Ganesan is Senior Lecturer in Paediatric Neurology at UCL Great Ormond Street Institute of Child Health and leads the Paediatric Neurovascular Service at Great Ormond Street Hospital London. Her research interests are focussed on elucidating the causes and consequences of cerebrovascular disease in children.


Hugues Chabriat

N.C


Vittorio Civelli

N.C


Marc-Antoine Labeyrie

Le Docteur Marc-Antoine LABEYRIE est neuroradiologue interventionnel à l’Hôpital Lariboisière. Il a obtenu un doctorat en épidémiologie. Ses principales thématiques de recherche sont centrées sur l’épidémiologie, le diagnostic et le traitement endovasculaire des causes artérielles rares d’ischémie cérébrale et d’hémorragie intracrânienne. Il s’intéresse également à la physiopathologie, au diagnostic et au traitement endovasculaire des syndromes de restriction chronique du drainage veineux cérébral et du vasospasme cérébral post hémorragie méningée.


Marie-Odile Habert

Le Docteur Marie-Odile Habert est Maître de Conférence-Praticien Hospitalier en Biophysique et Médecine Nucléaire depuis 1997, à l’Université Pierre et Marie Curie, et au département de médecine nucléaire de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.

Elle est spécialiste en neurologie nucléaire depuis 30 ans, en Tomographie d’emission Monophotonique (TEMP) et d’Emission de Positons (TEP) cérébrale, en particulier dans le domaine des maladies neurodégénératives. Elle est également Co-directrice du CATI (Centre de l’acquisition et du Traitement des Images) pour l’optimisation et l’harmonisation des acquisitions cérébrales TEP et TEMP et responsable scientifique de la Recherche en TEP-IRM au CENIR, à l’Institut Cerveau Moelle (ICM). 


Nathalie Boddaert

Nathalie Boddaert est Professeur des Universités-Praticien Hospitalier depuis 2008 en radiologie pédiatrique à l’Hôpital Necker-enfants Malades où elle est chef de Service. Nathalie Boddaert est également membre depuis 2012 de l’institut hospitalo-universitaire IMAGINE où elle dirige l’équipe de recherche en Imagerie cérébrale de l’enfant: Image@Imagine (IHU-IMAGINE INSERM UMR1163). 


David Grévent

Neuroradiologue à l’Hôpital Universitaire Necker – Enfants Malades (Paris), depuis 11 ans, spécialisé en neuro-imagerie vasculaire clinique et recherche en pédiatrie. Depuis 5 ans, neuro-imagerie fœtale clinique et recherche au sein de la plateforme hospitalo-universitaire LUMIERE (Paris) qu’il co-dirige.


Sébastien Froelich

N.C


Luca Regli

Luca Regli a étudié la médecine à l’Université de Lausanne. Après avoir accompli sa formation en neurochirurgie auprès de son maître Nicolas de Tribolet, il a poursuivi une spécialisation dans le traitement microchirurgical des lésions intracrâniennes complexes à la célèbre Mayo Clinic de Rochester. En 2008, il a été nommé Professeur ordinaire et chef de service de neurochirurgie au Centre Médical Universitaire d’Utrecht, aux Pays-Bas. En 2012, l’Université de Zurich le nomme Professeur ordinaire et l’Hôpital Universitaire de Zurich l’invite à diriger le service de neurochirurgie, suivant ainsi les traces de ses prédécesseurs ; les Professeurs Krayenbuehl, Yasargil, Yonekawa et Bertalanffy. De renommée internationale, le service universitaire de Zurich est une référence pour la neurochirurgie. Luca Regli a développé ses intérêts de recherche autour des défis cliniques dans les domaines de l’ischémie cérébrale, du métabolisme cérébral, de l’homéostasie. Il contribue régulièrement à l’amélioration des techniques microchirurgicales de pointe pour la revascularisation cérébrale et l’imagerie pré-, intra- et postopératoire. L’activité universitaire se reflète dans plus de 200 publications et 18 chapitres de manuels. Il est régulièrement invité comme expert et conférencier lors de réunions dans le monde entier. Son expertise clinique se reflète dans le traitement quotidien des patients souffrant de lésions cérébrovasculaires ainsi que de tumeurs cérébrales. Il a opéré plus de 1’000 patients atteints d’anévrismes cérébraux. Il reçoit régulièrement pour deuxième avis des patients présentant des lésions vasculaires complexes.


Thomas Blauwblomme

Le professeur Thomas Blauwblomme est Neurochirurgien à l’hôpital Necker. Il est responsable de l’Unité Fonctionnelle de Chirurgie de l’Épilepsie, responsable du Centre de Compétence des Malformations Vasculaires Cérébrales Pédiatriques (centre de Référence AVANCE), référent chirurgical du centre de référence national des AVC de l’enfant, et membre du laboratoire INSERM U1163 « Translational Research in Neurological Diseases » à l’Institut Imagine.


Anne-Laure Bernat

Le Docteur Anne-Laure BERNAT est Praticien Hospitalier temps plein dans le service de neurochirurgie du CHU Lariboisière. Son activité chirurgicale se concentre sur les pathologies crâniennes tumorales, hypophysaires et vasculaires en collaboration avec les équipes de neuroradiologie interventionnelle, de neuroréanimation et de neurologie. Elle est également impliquée dans plusieurs projets de recherche collaboratifs au niveau international avec Toronto sur la génétique des chordomes et au niveau national avec plusieurs services de neurochirurgie, d’endocrinologie et l’ANESM sur le lien entre les hormones progestatives et la croissance des méningiomes.


Laurent Thines

Le Pr Laurent Thines est chef du service de neurochirurgie au CHRU de Besançon. Il est président de la section vasculaire de la Société Française de NeuroChirurgie. Il a poursuivi une formation à la neurochirurgie vasculaire au CHRU de Lille, au Toronto Western Hospital et à l’UMC Utrecht. Il est l’auteur de nombreux articles pédagogiques et de recherche clinique dans le domaine du traitement des anévrismes, des malformations artério-veineuses et de l’angiopathie de Moya-moya.


Etienne Gayat

Etienne Gayat est professeur d’anesthésie-réanimation à la faculté de médecine de l’Université Paris et a récemment été nommé Directeur médical du département médico-universitaire d’anesthésie-réanimation (DMU PARABOL) du groupe hospitalo-universitaire AP-HP.Nord. Son principal domaine d’intérêt est la recherche sur les conditions critiques et la médecine périopératoire. Il est responsable d’équipe au sein de l’unité MASCOT de l’Inserm, dont la thématique est le développement de biomarqueurs et les biothérapies pour les conditions aiguës, y compris les troubles neurologiques aigus. Il a établi une collaboration avec plusieurs équipes de l’Inria (PARIETAL et M3DISIM) autour de la modélisation des données de signaux physiologiques tels que l’EEG et la pression artérielle. Il a publié plus de 200 articles dans des revues à comité de lecture. Il est co-investigateur de l’étude FROG-ICU et co-coordinateur de l’étude HELP-MOM, toutes deux impliquant des patients dans des conditions aiguës et la collecte d’échantillons biologiques. Il est l’investigateur principal de l’essai STOP-OR-NOT. Il est membre du comité éditorial de la revue Intensive Care Medicine.


Résumés de communication

Le point de vue du chirurgien de l’enfant par Thomas Blauwblomme

L’angiopathie de Moyamoya chez l’enfant provoque une ischémie cérébrale chronique dans le territoire carotidien, dont l’expression la plus sévère est un accident vasculaire ischémique d’origine hémodynamique. Notre présentation abordera les indications de revascularisation cérébrale chez l’enfant, en détaillant le bilan préopératoire à réaliser. Nous distinguerons les techniques directes (bypass), et surtout indirectes par EDAMS (encephalo duro arterio myo synangiosis) ou trous de trépans multiples. Nous exposerons les complications éventuelles, les résultats sur la prévention des récurrences d’AVC et l’évolution cognitive peropératoire.


L’imagerie IRM de perfusion cérébrale (ASL) par Nathalie Boddaert et David Grévent

Dans un 1er temps, seront abordées les différentes techniques d’imagerie dont l’ASL, utilisée en routine clinique pour la prise en charge des enfants moyamoya. Un 2è temps sera consacré à une revue de la littérature ciblée sur les avancées en IRM fonctionnelle (ASL, réserve cérébro-vasculaire, consommation en O2) dans l’étude de cette artériopathie. Enfin, nous présenterons notre retour d’expérience en ASL dans les moyamoya syndromiques notamment la drépanocytose.


Non

Arts, sciences et techniques : Jules Verne, une vision du XIXᵉ siècle 

Rediffusion sur singer-polignac.tv

Avant-propos

Longtemps considéré comme un auteur inventif et récréatif, dont le premier mérite eût été d’anticiper un XXe siècle scientifique et technologique, Jules Verne apparaît comme un écrivain à succès, un génial vulgarisateur, docile aux idées libérales et républicaines de Jules Hetzel et de Jean Macé. Il est le romancier des synthèses éloquentes et des reformulations mémorables. Si elles ambitionnent d’instruire et de distraire tout en exaltant les vertus moyennes conformes à l’idéal d’éducation bourgeoise, ses fictions s’apparentent à des cartographies modestes, mais néanmoins précieuses et précises ; elles sont le reflet prismatique de la culture, artistique, scientifique et technologique, de son époque.
A sa manière historien et sociologue, Verne s’intéresse moins aux événements saillants et aux doctrines linéaires du progrès qu’aux conditions ordinaires dans lesquelles un siècle s’investit – et se donne à lire en se projetant dans les situations, les objets et les projets qui dessinent comme les lignes de force d’une histoire culturelle et laissent affleurer les linéaments d’une anthropologie sociale.
C’est pourquoi le propos de ce colloque se recentre sur la « vision du XIXe siècle » que le romancier rend sensible et invite à dégager, en prenant appui sur la représentation des arts, des sciences et des technologies – sur les formes diverses qu’elle revêt, les relations de pouvoir et de domination qu’elle engendre et les discours d’autorité ou d’insoumission qu’elle suscite. Mais au-delà de ces aspects, c’est sans doute vers un horizon élargi que se porte le regard puisque s’indique de la sorte la ligne fuyante d’une civilisation qui atteint son apogée et prévoit son propre dépassement. Quelle histoire du temps – et quel rapport au temps – ressortent des récits des « Voyages extraordinaires » ? Ou pour le dire autrement : quelle logique ordinaire et infra-ordinaire court sur l’envers et parfois à rebours de la grande fable humaine et culturelle dont le roman de Verne décline de façon parfois emphatique les exploits et les excès, les pouvoirs et les limites ? 

C’est principalement à ces questions, solidaires à la fois d’une histoire des représentation et d’une histoire des mentalités, que le colloque « Arts, sciences et technique : Jules Verne, une vision du XIXe siècle » voudrait répondre.

Comité scientifique

  • Daniel Compère
  • Jacques-Remi Dahan
  • Marie-Hélène Huet
  • Henri Scepi
  • Jean-Luc Steinmetz

Partenaires


lundi 5 juillet

14h15 : Ouverture du colloque par Pauline Schnapper, Vice-Présidente de l’Université Sorbonne nouvelle Paris 3 et Eléonore Reverzy, directrice du Centre de recherches sur les Poétiques du XIXe siècle de Paris 3

Session 1 – Verne, écrivain en son temps

  • Présentation du colloque Jules Verne dans l’épaisseur du siècle
  • Hetzel et moi
  • 15h30 : Discussion

    16h-16h15 – Pause

    17h : Discussion

    17h30 : fin de la journée


    mardi 6 juillet

    Session 2 – Sciences, arts et discours : de la représentation

    Sous la présidence de Jacques Noiray

    9h30 : ouverture de la deuxième journée

  • Au prisme du spectacle : les représentations des mondes verniens
  • 10h30 : Discussion

    11h-11h15 – Pause

  • Avertissements environnementaux au 19e siècle : échos d’une parole scientifique dans les « Voyages extraordinaires »
    • par Kevin Even (Université Sorbonne nouvelle/CRP19)
  • 12h15 : Discussion

    13h-14h – Pause déjeuner

    Session 3 – Inflexions et ambivalences

    Sous la présidence de Daniel Compère

  • Le savant et son secret : le partage des savoirs dans « Robur le Conquérant »
  • « La Chasse au Météore », une certaine vision de la science
  • 15h30 : Discussion

    15h45-16h – Pause

    Session 4 – Le monde des objets

    Sous la présidence de Jacques-Remi Dahan

  • Jules Verne, Walter Benjamin et le XIXe siècle
  • 17h : Discussion

    17h30 : fin de la journée


    Mercredi 7 juillet

    Session 5 – Espaces-temps verniens

    Sous la présidence de Marie-Hélène Huet

    9h30 : ouverture de la troisième journée

  • Jules Verne l’enchanteur et le ‘désenchantement du monde’. Le paradigme de la catastrophe
  • 10h30 : Discussion

    11h-11h15 – Pause

    Session 6 – Humour et contretemps

  • Coup de pub. Jules Verne et les affaires du siècle
  • 12h15 : Discussion

    13h-14h – Pause déjeuner

    Session 7 – Limites et mesures du siècle

    Sous la présidence de Daniel Sangsue

  • Une fantaisie du docteur Verne : les « Voyages extraordinaires » et la physiologie
  • 15h : Discussion

    16h-16h15 – Pause

    16h45 : Conclusion du colloque, par Daniel Compère et Henri Scepi (Université Sorbonne nouvelle)

    Biographies

    Pauline Schnapper

    N.C


    Eléonore Reverzy

    N.C


    Jean-Luc Steinmetz

    Poète et critique, Jean-Luc Steinmetz a longtemps enseigné la littérature française du 19e et du 20e siècle à l’Université de Nantes. Spécialiste entre autres de Rimbaud et de Lautréamont, qu’il a édités, il est l’auteur de nombreux ouvrages sur la poésie moderne et contemporaine. Il a procuré une biographie magistrale de Tristan Corbière (2012). Il est le coordonnateur de l’édition des Voyages extraordinaires de Jules Verne dans la Bibliothèque de la Pléiade (4 volumes de 2012 à 2017).


    Henri Scepi

    Professeur à l’Université Sorbonne nouvelle, Henri Scepi est spécialiste de Laforgue et de la poésie de la seconde moitié du 19e siècle. Il s’intéresse également aux formes romanesques et a publié plusieurs essais sur Flaubert, Zola ou Hugo romancier. En 2018, il a édité Les Misérables dans la Bibliothèque de la Pléiade. Il a participé à l’édition des Voyages extraordinaires de Verne dans la même collection (dir. Jean-Luc Steinmetz, 4 volumes, 2012-2017). Il a récemment publié Charles Baudelaire. La Passion des images (Quarto, Gallimard, 2021).


    Piero Gondolo della Riva

    Collectionneur de renom, grand spécialiste de Jules Verne, auquel il a consacré de nombreuses études pionnières, vice-président de la Société Jules Verne, Piero Gondolo della Riva a notamment été, avec Olivier Dumas et Volker Dehs, le maître d’œuvre de la correspondance de Jules Verne, publiée chez Michel Slatkine.


    Patrick Deville

    N.C


    Jacques Noiray

    Professeur émérite à Sorbonne-université, spécialiste de la littérature romanesque du second 19e siècle (Zola, Maupassant, Verne, Villiers…), Jacques Noiray est notamment l’auteur de l’ouvrage de référence Le Romancier et la machine (José Corti, 2 volumes, 1981). Il a également édité dans la collection Folio Vingt mille lieues sous les mers et L’Île mystérieuse


    Marie-Hélène Huet

    Professeur émérite à Sorbonne-université, spécialiste de la littérature romanesque du second 19e siècle (Zola, Maupassant, Verne,

    Marie-Hélène Huet, Professeur à Princeton University, a publié plusieurs ouvrages sur la littérature et l’histoire culturelle européenne, dont Rehearsing the Revolution (1982), Monstrous Imagination (Prix Harry Levin de Littérature Comparée, 1994); Mourning Glory, The Will of the French Revolution (1997); The Culture of Disaster (2012). Elle a également contribué à l’édition des romans de Jules Verne dans la Bibliothèque de la Pléiade (2012-2017).


    Sylvie Roques

    Sylvie Roques est chercheure associée HDR au Centre Edgar Morin- IIAC (EHESS/ CNRS). Elle enseigne à l’Université d’Evry Val d’Essonne. Elle a publié en 2015 Dans la peau de l’acteur (Armand Colin) et en 2018 Jules Verne et l’invention d’un théâtre monde (Classiques-Garnier).


    Daniel Compère

    Daniel Compère a été maître de conférences de littérature française à l’Université de la Sorbonne nouvelle-Paris 3 jusqu’en 2014. 

    Spécialiste de Jules Verne, il a publié plusieurs ouvrages et de nombreux articles sur cet auteur dont, récemment, La Science romanesque de Jules Verne (AARP/Encrage Edition, « Bibliothèque du Rocambole », 2013). 

    Il a également publié une étude sur Les Romans populaires (Presses de la Sorbonne nouvelle, 2011), et il est le responsable de la revue Le Rocambole qui consacre des dossiers à divers aspects des romans populaires.


    Kevin Even

    Docteur de l’Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle, Kevin Even est l’auteur d’une thèse sur La Question environnementale dans les Voyages extraordinaires de Jules Verne. Ses recherches l’ont conduit à participer au colloque Verne de l’Université d’Ottawa, à faire une séjour de recherche à New York et à s’investir au sein du collectif littéraire étudiant sur les questions écopoétiques ZoneZadir.


    Marie-Françoise Melmoux-Montaubin

    Professeur à l’Université de Picardie, Marie-Françoise Melmoux-Montaubin s’intéresse aux relations entre littérature et journalisme au XIXe siècle. Elle est en outre spécialiste de l’œuvre de Jules Verne. Avec Christophe Reffait, elle a coordonné l’ouvrage Les Voyages extraordinaires de Jules Verne : de la création à la réception (Encrage, 2012).


    Andrea Masnari

    Andrea MASNARI est jeune docteur en lettres de l’Université de Parme (IT) en cotutelle avec l’Université d’Angers. Actuellement, il vient de soutenir une thèse intitulée Savoirs scientifiques et savoirs occultes. Le texte littéraire et la transmission de la connaissance dans la littérature française de la fin de siècle. Au centre de son étude on retrouve la vision du savoir dans l’œuvre d’auteurs connus et moins connus de la littérature des dernières années du XIXe siècle, tels Villiers de l’Isle-Adam, Jules Verne, Émile Zola, Joris-Karl Huysmans, Gaston Danville, Jules Lermina et Léo Taxil.


    Laurence Sudret

    Certifiée de Lettres Modernes depuis 1993, Laurence Sudret a soutenu sa thèse de doctorat à l’Université de Nantes en 2000 ; l’ouvrage a été publié sous le titre Nature et artifice dans les Voyages extraordinaires (ANRT, 2000). Ce travail se consacrait à la place de la nature dans les romans verniens et aux liens qu’elle établit avec l’activité humaine. Elle est actuellement secrétaire générale de la Société Jules Verne (Paris) ainsi que membre du comité de rédaction du Bulletin publié par cette association littéraire. 

    Elle a enseigné dans le secondaire en Métropole, à Mayotte et en Polynésie française ; elle écrit également de la fiction sous le pseudonyme d’E. Louvieux. 


    Jacques-Rémi Dahan

    N.C


    Jean-Michel Gouvard

    Jean-Michel GOUVARD est Professeur de Langue et de Littérature françaises à l’Université de Bordeaux Montaigne et membre de l’équipe T.E.L.E.M. (EA 4195). Ses recherches portent sur les interactions entre littérature et société, du Second Empire aux années d’après-guerre. Son dernier essai s’intitule Le Nautilus en bouteille. Une lecture de Jules Verne à la lumière de Walter Benjamin (Renes, Pontcerq, 2019).


    Philippe Mustière

    Agrégé de lettres, Philippe Mustière est professeur honoraire en Sciences de la Communication, chargé de mission Culture à l’Ecole Centrale de Nantes. Spécialiste des méthodologies en sciences humaines, et notamment de la « nouvelle communication » (Ecole de Palo-Alto), il participe régulièrement à un certain nombre de colloques ou de publications universitaires.

    Auteur d’essais et d’articles sur deux écrivains majeurs du XIXème siècle français, Balzac et Jules Verne, membre d’une dizaine de sociétés savantes, il fait des conférences dans l’Europe entière et en Amérique du Nord, sur Jules Verne.

    Initiateur de colloques internationaux pluridisciplinaires “Les Rencontres Jules Verne », qui réunissent chaque fois plus de 500 personnes, autour de 50 conférenciers venus du monde entier, il organise ces colloques bisannuels sur la question de la vulgarisation, de l’éducation scientifique et des questions contemporaines posées à la science, Philippe Mustière prépare actuellement une encyclopédie sur le discours scientifique et sa vulgarisation.


    Daniel Sangsue

    Daniel Sangsue est professeur émérite de l’Université de Neuchâtel. Il a aussi enseigné à Genève, Smith College, Paris 3 et Grenoble. Il est l’auteur d’essais sur Stendhal, le récit excentrique, la parodie et les fantômes. Derniers ouvrages parus : Vampires, fantômes et apparitions (Hermann, 2018) et Journal d’un amateur de fantômes (La Baconnière, 2018).


    Bertrand Marquer

    Bertrand Marquer est maître de conférences H.D.R. à l’Université de Strasbourg, membre junior de l’Institut Universitaire de France. Ses recherches portent sur les rapports entre discours littéraire et discours médical au xixe siècle, et sur l’impact de ce croisement dans l’histoire des représentations. Il a notamment publié Les Romans de la Salpêtrière (Droz, 2008) ; Naissance du fantastique clinique (Hermann, 2014) ; L’Autre siècle de Messer Gaster ? Physiologies de l’estomac dans la littérature du xixe siècle (Hermann, 2017).


    Christophe Reffait

    Professeur à l’Université de Picardie, Christophe Reffait est l’auteur de La Bourse dans le roman du second XIXe siècle (Champion) et d’un essai intitulé Les lois de l’économie selon les romanciers du XIXe siècle (Classiques-Garnier). Avec Marie-Françoise Melmoux-Montaubin, il a coordonné l’ouvrage Les Voyages extraordinaires de Jules Verne : de la création à la réception (Encrage).


    Résumés de communication

    Hetzel et moi

    par Piero Gondolo della Riva

    On se propose de revenir sur les liens qui unissent le romancier à son éditeur. L’amitié qui les rassemble permet de cerner les enjeux affectifs et personnels d’une collaboration fructueuse et pérenne. Elle donne aussi à voir les lignes de force d’une entreprise littéraire et éditoriale novatrice, qui illustre pleinement l’essor de l’édition grand public au mitan du XIXe siècle. 


    Jules Verne à l’âge des Expositions universelles

    par Marie-Hélène Huet

    On a souvent cité la visite de Jules Verne à l’Exposition universelle de 1867 et mentionné le rôle qu’auraient pu jouer certaines de ses attractions dans l’écriture de ses romans. Mais au-delà de cette rencontre ponctuelle entre l’imagination vernienne et les nouvelles technologies, au-delà de la célébration simultanée de l’industrie et des arts, les expositions qui se sont succédé au XIXe siècle à Londres, Paris ou Chicago témoignent d’une vision des peuples et de leur culture qui reflète aussi le développement de l’anthropologie. Il s’agira de réfléchir à certains des concepts éthologiques qui président en même temps aux expositions universelles et aux Voyages extraordinaires.


    Au prisme du spectacle : les représentations des mondes verniens

    par Sylvie Roques

    Evènements spectaculaires, les adaptations de Jules Verne et Adolphe d’Ennery au Châtelet marquèrent durablement les esprits de toute une génération de spectateurs pendant près de 60 ans. 

    Créant un nouveau genre, ces fééries scientifiques renouvellent l’espace étroit de la scène, en installant sur le plateau les grandes machines contemporaines, les animaux, les phénomènes cosmiques, les ethnies éloignées. Brusquement, les frontières traditionnelles explosent bouleversant les vieilles unités de l’espace et du temps. Jules Verne a créé ce que l’on peut appeler « un théâtre monde ». Il s’est aidé de techniques innovantes inspirées sans doute aussi par les machineries utilisées dans les opéras, pour créer une instrumentation faite d’intensité lumineuse, de mouvements permettant une dynamisation des décors (imitation des flots, les ondulations de la flore, installation de panoramas, d’illusiorama, présence animée de machines monumentales (bateau, locomotive entre autres), présence animale enfin (éléphant, ours, cheveux, âne). La scène à l’issue d’un travail considérable d’organisation voire d’orchestration est ainsi devenue « autre ». 

    Cette accumulation multiforme mais très organisée ne pouvait que satisfaire un nouveau public populaire à la fin du XIXe avide de connaissances et de curiosité, éduqué sans doute par une presse d’information florissante mais avide aussi de surprises, de merveilles voire d’enchantement. Aucun doute de tels changements inaugurent déjà ce que le cinéma saura inventer : un avantage majeur donné au mouvement, un décloisonnement radical des horizons, une extraordinaire variété de points de vue sur le même objet, l’utilisation de techniques mouvantes telles le « diorama » (reprises pour représenter le « Tour du Monde » lors de l’exposition 1900 à Paris). Ce Jules Verne, homme de théâtre s’avère aussi important que Jules Verne homme de roman. 

    C’est bien cette entreprise théâtrale qu’il s’agit ici de mettre en perspective et d’exposer. C’est elle dont il s’agit de montrer le contexte, l’importance, l’originalité. Tous les éléments existent pour faire d’une telle réalisation, un événement intellectuellement séduisant autant que culturellement vivant et stimulant. 


    Irrespect scientifique et discours bouffon

    par Daniel Compère

    Le discours scientifique que les romans de Verne assument souvent avec sérieux et conscience d’un savoir fiable à apporter aux lecteurs, il existe parfois un contre-discours qui joue avec le premier, le moque, voire le remet en cause.

    Comment cela se manifeste-t-il ? Ce contre-discours est-il pris en charge par un type de personnage ? Et quel but l’auteur poursuit-il en mettant ainsi en cause l’un des fondements de son œuvre romanesque ?


    Avertissements environnementaux au 19e siècle : échos d’une parole scientifique dans les « Voyages extraordinaires »

    par Kevin Even

    La présence de la thématique environnementale dans les Voyages extraordinaires s’explique par la dimension géographique de l’œuvre, la nature est l’endroit privilégier du voyage et de l’émerveillement, mais également car Jules Verne est attentif à toutes les découvertes scientifiques susceptibles d’enrichir le contenu didactique de ses ouvrages. Au XIXe siècle, les conséquences négatives de l’industrialisation sont connues et perçues bien au-delà des centres urbains : des scientifiques préviennent contre l’épuisement des ressources fossiles, contre l’extinction d’espèces animales, mais également contre le recul des forêts ainsi qu’à-propos des pollutions industrielles. Lecteur de revues spécialisées et de bulletins scientifiques, Jules Verne est au fait de ces inquiétudes qu’il relaie tout au long de son œuvre. 

    Dans cette communication il s’agira de mettre en parallèle ces avertissements avec quelques textes verniens pour comprendre quelles informations sont traitées, comment et dans quels buts. Cette lecture, au cours de laquelle les noms de Michelet, Reclus, Toussenel et Simonin seront évoqués, est l’occasion de comprendre la place méconnue des Voyages dans la littérature soucieuse des écosystèmes, et donc de voir comment s’articulent art, science et technique au sein de ce projet romanesque.


    Jules Verne et l’idée européenne : les « Voyages extraordinaires » en Europe centrale et balkanique

    par Marie-Françoise Melmoux-Montaubin

    Au moment où se mettent en place les conséquences du Congrès de Berlin (1878), Verne consacre coup sur coup plusieurs romans à l’Europe centrale et balkanique. Évoquant successivement l’Empire ottoman (Kéraban-le-Têtu, 1883), la Grèce (L’Archipel en feu, 1884), les revendications de la Hongrie (Mathias Sandorf, 1885) et la Transylvanie (Le Château des Carpathes, 1892), il produit un ensemble que complèteront deux romans publiés de manière posthume (lourdement transformés par son fils), Le Beau Danube jaune écrit en 1902 et publié en 1908 sous le titre Le Pilote du Danube et Le Secret de Wilhelm Storitz. Cette concentration témoigne d’un regard singulier sur une partie de l’Europe alors mal connue, tiraillée entre les grandes puissances et en pleine mutation : c’est en ces terres que commence la construction européenne, avec ses faiblesses et ses ambitions. Il s’agira de voir à la lecture de ces textes ce que Verne a compris de l’Europe naissante, ce qu’il en attend, ce qu’il en rêve. 


    Le savant et son secret : le partage des savoirs dans « Robur le Conquérant »

    par Andrea Masnari

    En occasion du présent colloque de la Fondation Singer-Polignac, intitulé « Arts, sciences et technique : Jules Verne une vision du XIXe siècle » je me propose d’interroger la représentation et la valeur de la science qui transparaissent de la lecture de Robur le conquérant (1886) et Maître du Monde (1904) du célèbre cycle des Voyages Extraordinaires.

    Plus spécifiquement, l’analyse portera sur les changements qui semblent s’avérer par rapport à la vision et au rôle du progrès scientifique dans les deux romans, publiés à dix-huit ans d’écart, en interrogeant tout particulièrement la façon dont le savoir est présenté et inséré par l’auteur dans l’univers diégétique.


    « La Chasse au Météore », une certaine vision de la science

    par Laurence Sudret

    La Chasse au météore est l’un des derniers romans écrits par Jules Verne. Publié parmi les « posthumes » il a été profondément remanié par Michel qui lui a ajouté des éléments scientifiques importants. Pourtant, le roman original n’est pas dénué de science mais elle n’est pas, a priori, valorisée comme elle l’est habituellement. 

    En effet, les lauriers d’une science dont le propos et l’objectif seraient de rendre l’homme plus fort voire omnipotent lui permettant de vivre de mieux en mieux grâce à un progrès bienvenu, ont disparu pour laisser la place à une science inutile, inopérante voire néfaste. L’image glorieuse du scientifique – ingénieur n’est plus ; le lecteur est confronté cette fois à des êtres orgueilleux, sans morale et sans valeur. 

    Cette Chasse serait-elle la représentation symbolique de celle que Jules Verne entreprit toute sa vie : courant après le savoir, la science, la technologie et leur efficacité concrète dont le monde pourrait bénéficier, mais considérant au crépuscule de sa vie que cette course était, en fait, vaine et inutile ?


    L’orgue du Capitaine Nemo

    par Jacques Noiray

    Il s’agira d’étudier l’orgue du Nautilus de trois points de vue différents : 1. L’objet technique, métonymie du sous-marin tout entier. 2. La machine à fabriquer de « l’extase musicale » et à produire l’atmosphère de mélancolie qui enveloppe Nemo et son navire. 3. La fonction de la musique et la relation qui, par l’intermédiaire de l’instrument, réunit les deux fluides essentiels du roman, la mer, « infini vivant », et l’électricité, « âme de l’univers », pour créer l’harmonie supérieure qui exalte la surhumanité de Nemo et du Nautilus.


    Jules Verne, Walter Benjamin et le XIXe siècle

    par Jean-Michel Gouvard

    Walter Benjamin n’avait guère lu Jules Verne, sur lequel il prononce un jugement pour le moins lapidaire dans son célèbre article « Expérience et pauvreté ». Toutefois, la vision du XIXe siècle que développe le philosophe allemand dans ses textes sur Baudelaire et sur Paris aurait trouvé une confirmation spectaculaire dans l’œuvre de Jules Verne, non seulement par les motifs récurrents auxquels recourt le romancier, mais aussi par la qualité même du regard qu’il portait sur son époque. C’est à montrer en quoi Les Voyages extraordinaires constituent une plongée au cœur même du « rêve collectif du XIXe siècle », pour reprendre une formule clé de Walter Benjamin, que sera consacrée cette communication.


    « Autour de la lune » : ombres et lumières d’une genèse

    par Jacques-Remi Dahan

    N.C


    Jules Verne l’enchanteur et le ‘désenchantement du monde’. Le paradigme de la catastrophe

    par Philippe Mustière

    Jules Verne décrit, dans ses Voyages extraordinaires, les bouleversements successifs de la société industrielle de la fin du XIXe siècle. Le monde dans lequel vit Jules Verne est loin d’avoir toutes les qualités dont le triomphalisme scientiste a bien voulu le décorer ; c’est déjà un monde qui suinte d’une étrange angoisse, un monde déjà perverti par la technologie, Il faut oser parler de cette névrose générale, de cette névrose historique et conjoncturelle, qui a touché la plupart des écrivains de cette époque, à commencer par Flaubert, Zola ou Huysmans. Les mondes verniens partent tous à la dérive, se démantèlent, le système les constituant semblant bien être, à chaque fois, le bouleversement, le soubresaut, la cassure.

    Avec la notion de catastrophe, Jules Verne exploite un nouveau paradigme, dans ce XIXème siècle où l’impossible devient certain, provoquant une sorte d’exaltation et d’effroi qui ressemble au sentiment du sublime, au sens que donnent à ce mot Burke et Kant. Le temps des catastrophes, c’est cette temporalité en quelque sorte inversée. Catastrophes industrielles, sanitaires ou climatiques dans les Voyages extraordinaires, l’homme ne peut se réaliser que dans une société dont les mythes sont bornés de cauchemars.

    Jules Verne, l’enchanteur de nos lectures d’enfance, serait-il devenu désenchanté, voire désenchanteur ?


    Jules Verne et le récit de voyage humoristique

    par Daniel Sangsue

    La communication sera consacrée au Voyage [à reculons] en Angleterre et en Ecosse (1859), texte refusé par Hetzel et resté inédit jusqu’en 1989. Par ses références explicites à Sterne et Nodier, son parcours en zigzag, ses fantaisies de composition, son goût pour le paradoxe et l’ironie, ce récit s’inscrit dans la tradition de ce que j’ai appelé le voyage humoristique (voir La Relation parodique, chap. 16), lui-même province du récit excentrique. Jules Verne y présente souvent une peinture satirique du Royaume Uni, de ses mœurs et de son industrialisation, peinture qui nous en apprend beaucoup sur la vision du 19e siècle du jeune auteur.


    Coup de pub. Jules Verne et les affaires du siècle

    par Henri Scepi

    Le propose se recentre sur le discours et les manœuvres publicitaires dans la pratique littéraire de Verne – à la fois en bordure des œuvres et à l’intérieur des textes. Il s’agira plus précisément d’étudier la façon dont sont loués et « vendus » le succès et ses gratifications, qu’elles soient matérielles ou non : l’argent, la notoriété, le pouvoir, la gloire. C’est bien à l’aune de cette fin qu’il convient de scruter et d’évaluer dans la production romanesque de Verne ce que nous appellerons les scénarios de la réussite : la morale de l’action s’y ordonne aux abscisses de la publicité définie d’abord comme sphère publique et scène de l’échange et du débat, ensuite conçue comme success story enlevée sur fond d’illusion ou de mystification – apothéose en d’autres termes du « glorieux mensonge » dont il se peut, qu’en dernière analyse Verne propose le démontage. 


    Jules Verne : le « goût » de l’aventure

    par Bertrand Marquer

    Cette communication a pour but d’explorer la tension qui traverse ce « goût » de l’aventure, tension par exemple illustrée par le dialogue entre Conseil et Ned Land à propos du dugong, bête « bonne à manger » que Conseil veut épargner « dans l’intérêt de la science » et Ned chasser « dans l’intérêt de la cuisine ». Ce conflit d’intérêt permet de comprendre la structuration de nombreux récits verniens, dans lesquels l’appétit de découverte passe aussi par la consommation de ce qui est découvert. 


    Une fantaisie du docteur Verne : les « Voyages extraordinaires » et la physiologie

    par Christophe Reffait

    Citant le texte d’Anatole Le Braz sur « La légende de la science », Charles Lemire tendait en 1908 à perpétuer l’idée selon laquelle Jules Verne aurait introduit la science dans le roman tandis que d’autres, réalistes et naturalistes, y faisaient entrer la physiologie. À lire les pages où le Docteur Ox est donné comme « un rival heureux des Davy, des Dalton, des Bostock, des Menzies, des Godwin, des Vierordt, de tous ces grands esprits qui ont mis la physiologie au premier rang des sciences modernes » (chap. IV), ou bien à lire le chapitre VII d’Autour de la Lune (inséparable de la nouvelle publiée deux ans plus tard) dans lequel Michel Ardan expose accidentellement ses compagnons à une « exaltation singulière » par abus d’oxygène, on se prend à penser que le roman vernien est bien plutôt un lieu éminent de la physiologie. Mais une physiologie burlesque qui passerait presque pour une charge des protocoles du roman expérimental et des autorités alléguées par Zola, et qui vaudrait à la fois comme analyse des passions, ironie de la normalité et diagnostic social, en même temps qu’elle définit une poétique du personnage ou du dialogue.


    Comment finir

    par Christophe Reffait

    Sous ce titre aux résonances presque beckettiennes se dissimule à peine le projet de cerner, dans les romans de Verne, ce qui pourrait être un art de la fin. Entre dénouement dramatique et clausule narrative, entre logique de l’achèvement et pensée du devenir, il s’agit d’examiner plus concrètement ce que les conclusions romanesques verniennes peuvent nous enseigner – non seulement sur la manière de construire et de conduire le récit, mais aussi sur la philosophie du temps qui s’y développe et la vision de l’histoire (Histoire ?) qui s’y révèle.


    Jules Verne à sa table de travail, photographie de Ch. Herbert, 1900

    Bahaa El Ansary

    en résidence de 2019 à 2022

     »One of the young voices who play a part in shaping Egypt’s cultural future. » BBC Radio3.

    Né en Égypte en 1991, Bahaa El Ansary est compositeur et improvisateur musical. Il a étudié la composition à l’Académie des arts du Caire, au conservatoire de Bordeaux ainsi qu’au conservatoire de Boulogne-Billancourt. En 2019, il obtient son Master of arts in Opera making and writing à la prestigieuse Guidhall School of Music and Drama à Londres, en association avec la Royal Opera House. Il a également participé à la 46e édition de l’académie internationale Summer Course for New Music à Darnstadt en Allemagne.

    On a déjà pu entendre les œuvres de Bahaa dans des festivals et salles de renom en Europe (festival EstoVest à Turin, Fête de la musique à Paris, Gaudeamus Muziekweek à Utrecht), au Shubbak Festival à Londres, au Singapore Saxophone Symposium, à l’American Arts Festival de Beirut au Liban, au D-Caf Downtown Contemporary Arts Festival et Cairo Contemporary Music Days en Egypte, ainsi qu’au MATA Festival à New York.

    Ses œuvres ont été interprétées par des ensembles prestigieux tels l’ensemble Xenia, le duo Harpverk, l’ensemble ECCMOP (Egyptian Contemporary Classical Music Composers), l’ensemble de musique contemporaine égyptienne, le London Symphony Orchestra, Fear No Music, Cairo Guitar Collective, Friends of MATA, l’ensemble Écoute et le quatuor Apollinaire.

    En 2017, il fonde Cairo Impro, une série d’improvisations libres sous forme d’ateliers et de concerts, qui rassemble certains des meilleurs improvisateurs d’Egypte ainsi que des amateurs.

    La musique de Bahaa, bercé par la musique arabe, s’inspire de la technique de plusieurs compositeurs tels György Ligeti, Iannis Xenakis et John Cage, mais puise également dans les techniques de la musique spectrale et d’Avant-garde, tout en gardant une influence orientale. Bahaa compose ce qu’il appelle de la “musique énergique”.

    Bahaa a été en résidence à la Royal Opera House et au Shubbak Festival à Londres durant l’été 2017.

    Il est soutenu par l’Institut français d’Égypte ainsi que par la Ressource culturelle “Al-Mawred Al-Thaqafy” qui soutient la création artistique dans le Monde arabe.

    Bahaa El Ansary est compositeur-invité sur les productions de l’ensemble Le Balcon et en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis juillet 2019.

    Harshal Shukla

    en résidence de 2019 à 2021

    Harshal Shukla obtient son diplôme d’études musicales en 2017 au conservatoire de Chennai (KM Music Conservatory) en Inde, d’où il est originaire. Au cours de ce cursus, il participe aux masterclasses de Siegfried Mauser, Marouan Benandallah et Helena Basilova. Durant ses trois ans d’études au conservatoire, il est choisi pour donner un récital de piano annuel devant le fondateur de l’établissement et le compositeur indien A. R. Rahman.

    Pianiste, il poursuit actuellement sa formation en analyse et harmonie à la Schola Cantorum de Paris auprès de Michael Levinas. Débutant dans la composition, il reçoit l’enseignement de Jean-Luc Hervé pour l’électroacoustique au conservatoire de Boulogne-Billancourt, ainsi que celui d’Elsa Grabowski pour la formation musicale et de Pierre Chepelov pour l’écriture, au conservatoire du 13e arrondissement de Paris en tant qu’auditeur libre.

    Parmi son travail d’écriture, on peut citer deux compositions électroniques : Forge factory et Naya Savera qui inclut des sonorités indiennes. En 2017, son œuvre Loveliness extreme, inspirée du poème Sacred Emily de Gertrude Stein, composée pour deux voix (soprano et ténor), piano et vibraphone, a été jouée au conservatoire et à l’Alliance française de Chennai.

    En 2019, il est invité à observer le travail de l’ensemble Le Balcon, dirigé par Maxime Pascal, lors de son festival à l’Athénée.

    Il entre la même année en résidence à la Fondation Singer-Polignac.

    Régisseurs

    Interne

    Denis LechevalierMichel Moine – Rousseau
    Régisseur principalRégisseur de site

    Externe

    Jean-François ThomelinJérôme Pairault
    Régie son et lumièresRégie vidéo et streaming

    Production

    Céline Kempa

    • Chargée de production – colloques & concerts
    • 01 47 27 74 17

    Charlotte La Pietra

    • Chargée de production – concerts & résidence
    • 01 47 27 38 66

    Marco Suarez-Cifuentes

    compositeur en résidence pour la saison 2018-2019

    Marco Suárez-Cifuentes est un compositeur, chercheur, réalisateur en informatique Colombien. Il a étudié à l’Université Javeriana (Bogotá), au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (CNSMDP), à l’IRCAM et à la Fondation Royaumont. En 2017, il obtient le titre de Docteur en Arts et création, mention composition musicale, SACRe (ENS-ED 540 – PSL) /Conservatoire de Paris.

    Au cours de son doctorat SACRe-PSL (2012-2016), Suarez-Cifuentes a conduit une recherche intitulée “Interactions, articulations et poétique de l’espace instrumental, acoustique et électroacoustique”, sous la direction de Frédéric Bevilacqua (ISMM/IRCAM), et l’encadrement de Stefano Gervasoni et Luis Naón (CNSMDP).

    L’interaction de l’espace acoustique, instrumental et électroacoustique ainsi que la conception des dispositifs scéniques de type architectural sont devenus au fil de temps les territoires pour la construction, la réflexion et le développement de son propre cheminement de recherche artistique. Il a toujours exploré dans ses créations des outils pour construire des œuvres à dimensions multiples, insaisissables d’un seul point de vue ou d’écoute ; des spectacles qui confèrent au public un rôle participatif dans la construction de la perception sonore ; des créations ou le corps du musicien est un sujet actif de l’élaboration du geste instrumental.

    Marco aborde une musique qui se construit dans l’intimité de chaque spectateur grâce à sa mémoire.

    Ses œuvres récentes illustrent cette recherche artistique, comme par exemple L’enfer musical d’Alejandra Pizarnik (2012), opéra conçu pour trois espaces synchrones et créé par l’ensemble le Balcon dans le cadre du festival Paris Quartier d’été ; Libellule (2014), pour clarinette basse hybride, ensemble sonorisé et dispositif électroacoustique, en collaboration avec Alain Billard ; Monologue pour une araignée mécanique (2016) pour un musicien jouant une architecture instrumentale électroacoustique, collaboration avec Nieto et Nicolas Crosse ; Moi, comme une autre (2016) spectacle musical pour percussion, architecture instrumentale hybride et dispositif vidéo en collaboration avec Lucie Antunes ; ainsi que, Hétérochronies (2016) concerto pour deux voix sonorisées, accordéon XAMP et grand orchestre créé par Elise Chauvin, Camille Merckx et l’orchestre du CNSM sous la direction de Pierre-André Valade.

    Marco Suárez-Cifuentes développe son travail de compositeur principalement en Europe et en Amérique latine. Ses œuvres ont été créées dans des festivals par des prestigieux ensembles comme l’ensemble Intercontemporain, Le Balcon, Multilatérale, l’Itinéraire, l’ensemble orchestral Contemporain, l’Instant donné, le duo XAMP ; l’ensemble Vortex et Contrechamps en Suisse , l’rnsemble Onyx au Mexique, ou Decibelio en Colombie. Il a eu occasion de collaborer avec des chefs d’orchestre reconnus comme Pierre André Valade, Maxime Pascal, Jean-Michaël Lavoie, Pierre Strauch, Zolt Nagy, Guillaume Bourgogne et Daniel Kawka, ainsi qu’avec des solistes de renom comme Nicolas Crosse, Alain Billard, Sévérine Ballon, Valérie Philippin, Hélène Colombotti, Elise Chauvin, Camille Merckx, Jeanne Maisonhaute, Juliette Hérbet, Gilles Durot, Alejandro Escuer, Sergio Restrepo, Cesar Quevedo et Beatriz Hélena Martinez.

    Depuis 2003, il a réalisé plusieurs résidences artistiques (GMEM, CMM du CENART à Mexico, Studio Musiques Inventives d’Annecy, Muse en Circuit, GRAME de Lyon, studio Art ZOYD). Il a travaillé en tant que compositeur référent pour l’édition 2008-2009 de la formation Transforme à la Fondation Royaumont, et collaboré en tant que compositeur en recherche avec Norbert Schnell au sein de l’équipe IMTR de l’IRCAM (2010). Son travail a été soutenu par le Ministère de la Culture de la Colombie, les Fondations Carolina Oramas, Mazda, Meyer et Tarrazi. Il a bénéficié de commandes du Ministère de la Culture et de la Communication, de l’IRCAM, des Voix Nouvelles et de la SACEM et de plusieurs ensembles professionnels.

    Marco Suárez Cifuentes a enseigné la composition aux Conservatoires à rayonnement départemental de Romainville (2008 – 2012) et de Laval (2011 – 2016). Dans le cadre de son contrat doctoral il conseille entre 2012 et 2015 des étudiants en électroacoustique au CNSMDP. Depuis 2008 il est invité régulièrement comme professeur de composition à l’Université Javeriana de Bogotà.

    Depuis 2017 il collabore avec le metteur en scène Nieto sur un spectacle lyrique et visuel intitulé REVELO, il s’agit d’un opéra/installation en treize tableaux inspirés de l’Apocalypse de Saint-Jean. Ce projet est soutenu par l’aide au développement du DICREAM. Le premier tableau de cette œuvre a été joué à la Biennale di Venezia en octobre 2018 par l’ensemble l’Itinéraire.

    Marco Suárez-Cifuentes est compositeur en résidence associé au Balcon pour l’année 2018-2019 et est aussi lauréat du Programme des Résidences en Recherche Artistique à l’IRCAM et au ZKM (Karlsruhe). Il est également compositeur en résidence à la Fondation Singer-Polignac pour la saison 2018-2019.

    Liens

    Quatuor vocal L’Archipel

    en résidence de 2018 à 2020

    • Mariamielle Lamagat soprano
    • Adèle Charvet mezzo-soprano
    • Mathys Lagier ténor
    • Edwin Fardini baryton

    Biographies

    Mariamielle Lamagat soprano

    Suivant la tradition familiale, Mariamielle Lamagat débute ses études musicales au Conservatoire de Brive-la-Gaillarde dès la petite enfance. Elle commence en piano-jazz dans la classe de Charles Balayer ainsi qu’en percussions avec Marc-Antoine Millon. Sa passion de plus en plus grandissante pour la musique l’amène à terminer son lycée à Limoges en option musique obligatoire. Elle intègre alors la classe de chant du Conservatoire de Limoges ainsi que la classe d’écriture et d’analyse formelle. Durant ces années, ses affinités pour différents styles la conduisent à chanter sous la direction de Thierry Stalano (Alauzeta : Orchestre des jeunes du pays de Brive), Patrick Mallet (Jeune choeur de Limoges), Arnaud Capelli (Choeur Gaudeamus) ou encore Jean-Michel Hasler (Camerata vocale de Brive).

    En 2013, elle intègre le Centre de Musique Baroque de Versailles où elle a l’opportunité de travailler sous la direction d’Olivier Schneebeli, Hervé Niquet, Christophe Rousset ou encore Sofi Jeannin. En août 2015, elle se produit avec l’Ensemble Correspondances, dirigé par Sébastien Daucé.

    En septembre 2015, elle intègre le Conservatoire National de Paris (CNSMDP) où elle apprivoise le répertoire plus tardif, sans pour autant délaisser sa passion première, la musique baroque. Elle est accompagnée en cela par ses professeurs Malcolm Walker et Rosa Dominguez.

    Elle rencontre également des personnalités telles qu’Emmanuelle Haim, Benoit Haller, Florence Guignolet. Par ailleurs, elle se découvre une vocation dans l’art de la scène, notamment dans l’exercice de style des « 10 minutes » dirigée par Vincent Vittoz et Charlotte Bonneu.

    En septembre 2017, dans le cadre d’un échange Erasmus, elle intègre la Royal Academy of Music in London.

    En août 2018, elle obtient le troisième prix du concours du Innsbrücker Festwochen der Alten musik et poursuit actuellement sa dernière année d’étude au Conservatoire National de Paris (CNSMDP).


    Adèle Charvet mezzo-soprano

    Adèle Charvet est diplômée du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dans la classe d’Élène Golgevit.

    Très attachée à l’art de la scène, elle connaît ses premières expériences musicales et scéniques dans Brundibár de Hans Krása, où elle incarne le rôle de Pepíček. Elle interprète également le rôle de Hänsel dans Hänsel und Gretel d’Humperdinck, ainsi que Frau Reich dans Die lustigen Weiber von Windsor d’Otto Nicolaï. En 2017, elle fait ses débuts à l’Opéra d’Amsterdam dans le rôle de la Jeune fille polovtsienne dans Le Prince Igor de Borodine, mis en scène par Dmitri Tcherniakov, et dirigé par Stanislav Kochanovsky. Elle incarne par la suite la nourrice Filippievna dans Eugène Onéguine de Tchaïkovski au Festival de Verbier. En août 2017, elle chante au Festival Berlioz à la Côte-Saint-André sous la baguette de Nicolas Chalvin avec l’orchestre des Pays de Savoie, aux côtés de grands solistes tels que Xavier Philips, François-Frédéric Guy et Tedi Papavrami. Elle chante également en concert Il Pirata (Adele) à l’Opéra National de Bordeaux.

    Passionnée par le répertoire de la mélodie et du Lied qu’elle a étudié avec David Selig et Anne Le Bozec, elle forme en 2015 un duo avec le pianiste Florian Caroubi, avec qui elle remporte la même année le prix de Mélodie du Concours International Nadia et Lili Boulanger, et un an plus tard, le grand prix de Lied Duo du 51ème Concours International’s-Hertogenbosch ainsi que quatre prix spéciaux : le prix Junior Jury, le prix de l’association des Amis du Lied, le prix de la meilleure interprétation de la pièce contemporaine, et enfin, le prix de la presse. Forts de ces succès, ils se produisent en récital au Concertgebouw d’Amsterdam, au Petit Palais à Paris, au festival de Radio France, au Music Festival de Schiermonnikoog aux Pays-Bas…

    La saison dernière, Adèle Charvet a participé à l’Académie d’Opéra et l’Académie du Lied du Festival de Verbier où elle a pu bénéficier de masterclasses avec Thomas Hampson, Thomas Quastoff, Sir Thomas Allen et Anna Tomowa-Sintow. Elle est lauréate du Prix d’Honneur « Yves Paternot » du festival de Verbier, honorant le musicien le plus prometteur de l’Académie du Festival, et elle sera invitée à s’y produire en 2019. Thomas Hampson l’a également invitée à prendre part à son Académie du Lied à Heidelberg.

    Parmi ses projets, citons ses débuts au Royal Opera House dans Carmen (Mercédès) et à l’Opéra de Paris dans Rigoletto (La comtesse Ceprano), elle chantera Idomeneo (Idamante) avec Opera Fuoco, Rosine dans le Barbier de Séville à l’opéra de Bordeaux… En concert, elle interprètera la Nelson Mass au Barbican Center avec le London Symphony Orchestra ainsi qu’au Concertgebouw d’Amsterdam, et en récital au Festival Tons Voisins d’Albi, aux Musicales de Normandie, au De Singel à Anvers…

    En 2018 elle fonde avec la soprano Mariamielle Lamagat, le ténor Mathys Lagier et le baryton Edwin Fardini le quatuor L’Archipel, en résidence à la Fondation Singer Polignac.


    Mathys Lagier ténor

    Mathys Lagier commence la musique avec son père qui lui enseigne le violon dès l’âge de six ans. Il débute ses études en chant lyrique dans la classe de Sophie Geoffroy de Chaume au CRD de Pantin, puis il poursuit sa formation au CRR de Montpellier auprès de Nicolas Domingues. En parallèle à ses études artistiques, il entreprend une licence de musicologie et obtient son diplôme en 2015. C’est cette même année qu’il est admis au CNSMDP pour poursuivre son apprentissage vocal. 

    Il intègre en 2012 l’ensemble Pygmalion, dirigé par Raphaël Pichon, avec lequel il se produit au Festival de Saint-Denis, au Festival de Pâques d’Aix-en-Provence ainsi que dans plusieurs salles françaises. En 2014, il rejoint l’ensemble Accentus (dir. Laurence Equilbey) et participe à des productions à la Philharmonie de Paris, à la Seine Musicale, à l’Opéra de Rouen et à la Mozarteum Grosser Saal de Salzburg. 
    Passionné par le répertoire de lieder et de mélodies, il se perfectionne dans ce genre auprès d’Anne le Bozec et Jeff Cohen. En 2017, il se produit en récital au Théâtre Impérial de Compiègne et aux Invalides pour la Saison musicale du musée de l’Armée. Dans le cadre de la saison Jeunes Talents, il participe en février 2018 à un concert en quatuor autour de l’œuvre de Schumann au Musée des Archives Nationales.
    Dernièrement, il s’est produit au Festival d’Aix-en-Provence avec l’ensemble Pygmalion dans La Flûte Enchantée ainsi que dans Didon et Enée. 


    Edwin Fardini baryton

    Élève en dernière année au Conservatoire de Paris, c’est avec Élène Golgevit qu’il poursuit actuellement son travail vocal. En 2016, il est lauréat de la Fondation de l’Abbaye de Royaumont de même que de la Fondation Daniel et Nina Carasso dont son équipe artistique et lui bénéficient du soutien dans le cadre d’explorations artistiques. En avril 2018, il fonde, avec Mariamielle Lamagat (soprano), Adèle Charvet (mezzo-soprano) et Mathys Lagier (ténor), L’Archipel, un ensemble à géométrie variable. Depuis septembre 2018, ils sont « artistes-résidents » à la Fondation Singer-Polignac.

    Il a l’opportunité au cours de masterclasses, d’enrichir sa formation au contact d’artistes tels que Thomas Quasthoff, Bernarda Fink et Regina Werner. Il affectionne particulièrement le répertoire de la mélodie, du Lied et de l’oratorio qu’il façonne auprès des pianistes Anne Le Bozec et Susan Manoff, ainsi que du baryton Stephan Genz et de la mezzo-soprano Janina Baechle.

    Lors de l’édition 2017 de l’Académie du Festival international d’art lyrique d’Aix-en-Provence, il a participé à la Résidence Pinocchio et a notamment travaillé en tant que doublure musicale pour la Création mondiale du dernier opéra du compositeur Philippe Boesmans et du dramaturge Joël Pommerat.

    En novembre dernier, à la Philharmonie de Paris, il se produisait avec l’orchestre de Paris et l’orchestre du Conservatoire de Paris sous la direction de Thomas Hengelbrock.

    En récital, on l’a entendu aux côtés d’Anne le Bozec, de Tanguy de Williencourt ou encore de Clément Mao-Takacs et du Secession Orchestra au Grand salon du Musée de l’Armée, au théâtre de l’Athénée ainsi qu’au festival Les Athénéennes de Genève dans des programmes très différents.

    En octobre, vous l’entendrez en récital au Festival de Royaumont dans un programme Berg/Mahler aux côtes de Tanguy de Williencourt.

    En décembre, vous pourrez l’entendre dans Ein deutsches Requiem de Johannes Brahms avec le Wiener Symphoniker et l’Orchestre du Conservatoire de Paris dirigés par Patrick Davin à la Cathédrale Saint-Louis.

    En mars 2019, il interprètera le rôle de Buonafede dans Il mondo della Luna de Joseph Haydn, sous la direction musicale de Tito Ceccherini, dans la mise en scène de Marc Paquien.

    Quatuor Confluence

    Photo : Astrid di Crollalanza

    • Charlotte Saluste-Bridoux, Lorraine Campet violon
    • Pierre-Antoine Codron alto
    • Tom Almerge-Zerillo violoncelle

    Artiste résident junior depuis juillet 2018

    Le Quatuor Confluence est composé de quatre jeunes musiciens éclectiques qui, réunis en septembre 2019, partagent leur amour du répertoire de quatuor à cordes, et tant d’autres choses allant de l’écologie à l’intonation pure en passant par la musique folk… En septembre 2021, ils remportent le 1er Prix ainsi que le Prix de l’œuvre contemporaine, le Prix du public et le Prix IDAGIO au Concours International de quatuor à cordes de Trondheim.
    Pierre-Antoine et Tom se rencontrent au CNSM de Lyon, où ils découvrent et développent ensemble une grande passion pour le quatuor. Une fois diplômés, les deux amis entreprennent de construire l’ensemble de leurs rêves.

    Se remémorant le souvenir marquant d’un Trio élégiaque de Rachmaninov avec la petite Charlotte, sa première partenaire de musique de chambre, Tom lui propose de les rejoindre, après ses onze années d’études en Angleterre à la Menuhin school puis au Royal College of Music.
    C’est au cours d’un festival de musique de chambre que la dernière pièce du puzzle apparaît enfin : Lorraine, une jeune étoile montante, diplômée du CNSM de Paris en contrebasse et en violon. Une fois établi à Paris, le quatuor se lance avec détermination dans le travail. En conjuguant la fougue de Charlotte, la poésie de Pierre-Antoine, l’imagination de Tom et la force musicale de Lorraine, il tente d’offrir un regard nouveau sur l’interprétation du répertoire.
    En résidence à la Fondation Singer-polignac, le Quatuor Confluence travaille auprès de Mathieu Herzog, et est généreusement soutenu par la fondation suisse Boubo-Music, qui met à leur disposition de magnifiques instruments italiens anciens.
    Le quatuor rejoint la promotion 2021-22 de l’association Jeunes Talents et se produit dans des festivals tels que les Rencontres Musicales d’Evian, les Jeudis Musicaux de Royan, le Cambridge Summer Music, ainsi qu’à la radio dans l’émission Générations France musique : le live.

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