Le Concert de la Loge – Julien Chauvin

© Franck Juery

Julien Chauvin est en résidence depuis 2009

Julien Chauvin violon et direction

Très tôt attiré par la révolution baroque et le renouveau de l’interprétation sur instruments anciens, Julien Chauvin part se former aux Pays-Bas, au Conservatoire royal de La Haye, avec Vera Beths, fondatrice de l’Archibudelli aux côtés de Anner Bylsma.

En 2003, il est lauréat du Concours international de musique ancienne de Bruges et se produit ensuite en soliste en Géorgie, en Amérique du Sud, en Afrique du Sud tout en jouant au sein des principaux ensembles baroques européens. En 2005, il forme Le Cercle de l’Harmonie, qu’il dirige avec Jérémie Rhorer pendant dix ans.

Concrétisant son souhait de redonner vie à une formation célèbre du xviiie siècle, Julien Chauvin fonde en 2015 un nouvel orchestre : Le Concert de la Loge. L’ambition de cette re-création s’affiche notamment dans l’exploration de pages oubliées du répertoire lyrique et instrumental français, mais également de nouvelles formes de direction – l’ensemble étant dirigé du violon – , ainsi que de formats de concerts encourageant la spontanéité et l’imagination du public.

Parallèlement, il poursuit sa collaboration avec le Quatuor Cambini-Paris créé en 2007, avec lequel il joue et enregistre les quatuors de Jadin, David, Gouvy, Mozart, Gounod ou Haydn.

Julien Chauvin assure la direction musicale de productions lyriques telles que le spectacle Era la notte mis en scène par Juliette Deschamps avec Anna Caterina Antonacci, Phèdre de Lemoyne et Cendrillon d’Isouard dans des productions du Palazzetto Bru Zane mises en scène par Marc Paquien, l’Armida de Haydn mis en scène par Mariame Clément et Chimène ou le Cid de Sacchini mis en scène par Sandrine Anglade.

Questionnant les pratiques de direction des opéras aux époques classique et romantique, il a récemment dirigé depuis le violon L’Enlèvement au sérail de Mozart mis en scène par Christophe Rulhes.

Il est également chef invité de plusieurs formations : l’orchestre Esterházy Hofkapelle, l’Orchestre régional d’Avignon-Provence, l’Orkiestra Historyczna de Katowice, le Folger Consort à Washington, Les Violons du Roy et le Kammerorchester Basel.

La discographie de Julien Chauvin comprend des œuvres concertantes de Haydn, Beethoven et Berlioz pour les labels Eloquentia et Ambroisie-Naïve, et il entame en 2016 l’enregistrement de l’intégrale des Symphonies parisiennes de Haydn avec le Concert de la Loge pour le label Aparté.

Il se produit régulièrement avec Jean-François Heisser, Alain Planès, Christophe Coin, Justin Taylor et Olivier Baumont avec lequel il enregistre au château de Versailles le disque « À Madame ».

En 2017-2018, il est associé à l’Institut d’études avancées de Paris dans le cadre d’un partenariat visant à faire dialoguer la musique et la recherche en sciences humaines et sociales.

Parallèlement à ses activités de concertiste, Julien Chauvin se consacre également à la pédagogie dans le cadre de sessions d’orchestre ou de master classes au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris ainsi qu’à celui de Lyon, à l’École normale de musique de Paris ou encore avec l’Orchestre Français des Jeunes.


Quatuor Cambini-Paris

  • Julien Chauvin violon
  • Karine Crocquenoy violon
  • Pierre-Eric Nimylowycz alto
  • Atsushi Sakaï violoncelle

Fondé en 2007, le Quatuor Cambini-Paris, un des rares quatuors à cordes à jouer sur instruments d’époque, s’est rapidement imposé dans le paysage musical par la richesse de son répertoire.

Il est apprécié tant pour son interprétation des œuvres reconnues de Haydn, Mozart, Beethoven ou Mendelssohn que pour sa redécouverte de compositeurs français oubliés tels Jadin, David, Gouvy ou Gounod.

Afin d’être au plus près des réalisations musicales connues par les compositeurs en leurs temps, le Quatuor Cambini-Paris joue sur des instruments montés avec des cordes en boyau et utilise des archets propres à chaque époque.

Le choix du nom de Giuseppe Maria Cambini (1746-1825), violoniste et compositeur de 155 quatuors à cordes, témoigne de l’envie des musiciens d’explorer les évolutions stylistiques des époques classique et romantique.

Le Quatuor Cambini-Paris se produit dans les salles et les festivals les plus renommés : la Frick Collection à New-York, la Phillips Collection à Washington DC, la Salle Bourgie à Montréal, le Palazzetto Bru Zane à Venise, le Palais de Marbre à Saint-Pétersbourg, l’Opéra-Comique, les Auditoriums du Musée du Louvre et du Musée d’Orsay à Paris, le Château de Versailles (CMBV), le Théâtre de Caen, l’Arsenal de Metz, le Concertgebouw de Bruges, les Centres Amuz à Anvers et De Bijloke à Gand, les Instituts Français de Vienne et de Budapest, les festivals de Deauville, Sablé-sur-Sarthe, l’Épau, Radio France Occitanie Montpellier, Newbury et Saintes. 

Les enregistrements discographiques du Quatuor Cambini-Paris ont été salués par la critique: 4 étoiles et Choc de Classica, ffff de Télérama, Diapason découverte, disque du mois de Classic Voice, Sélection du journal Le Monde, Coup de cœur de Frédéric Lodéon… On peut citer : l’intégrale des quatuors à cordes de Charles Gounod (Aparté), les six quatuors de Mozart dédiés à Haydn (Ambroisie-Naïve), Théodore Gouvy, livre-disque (Palazzetto Bru Zane), Félicien David (Ambroisie-Naïve), Hyacinthe Jadin (Timpani) et 200 ans de musique à Versailles (MBF).

En musique de chambre, le quatuor se produit aux côtés de grands artistes tels que Nicolas Baldeyrou, Kristian Bezuidenhout, Christophe Coin, Jean-François Heisser, David Lively, Jérôme Pernoo ou Alain Planès.

Depuis juin 2016, le Quatuor Cambini-Paris joue sur quatre instruments, prêtés dans le cadre du projet « Adopt a Musician », une initiative de Music Masterpieces à Lugano : un violon Francesco Pressenda de 1841, un violon Giuseppe Rocca 1839, un alto Giuseppe Rocca de 1855 et un violoncelle Antonio Guadagnini de 1881.

À partir de la saison 2016-2017, le Quatuor Cambini-Paris mène en concert l’intégrale des 68 quatuors de Haydn au Théâtre de Caen durant 7 ans. Présentés par Clément Lebrun, ces concerts constituent une expérience participative et sensorielle avec le public.

Le Quatuor Cambini-Paris bénéficie du soutien du ministère de la Culture et de la Communication, de la Caisse des Dépôts (mécène principal), de la Caisse d’Épargne Île-de-France, de la Banque de France, du Fonds de dotation Françoise Kahn Hamm, de l’association Adopt a Musician et des mécènes membres du Club Olympe. Il est artiste associé à la Fondation Singer-Polignac à Paris. Le Palazzetto Bru Zane, Centre de musique romantique française installé à Venise, entretient également une relation privilégiée avec eux.

Le projet « Route 68 »

À partir de la saison 2016/2017, le Quatuor Cambini-Paris se lance dans un ambitieux projet d’intégrale des 68 quatuors de Joseph Haydn. À raison de 3 concerts par saison, ce projet se déroulera sur 8 ans.

L’intégrale des 68 quatuors de Haydn présentée par Clément Lebrun met en scène les musi-ciens et fait voyager le public dans une expérience participa-tive et sensorielle : trouver des titres aux quatuors qui n’ont pas de nom, comparer les sons d’archets de différentes époques, goûter un vin de Bourgogne ou un chocolat créé en musique…


Le Concert de la Loge

En janvier 2015, le violoniste Julien Chauvin fonde un nouvel ensemble sur instruments anciens avec l’ambition de faire revivre un chaînon essentiel de l’histoire musicale française : Le Concert de la Loge Olympique.

Créé en 1783 par le comte d’Ogny, cet orchestre était alors considéré comme l’un des meilleurs d’Europe et il resta célèbre pour sa commande des Symphonies parisiennes à Joseph Haydn, lesquelles furent exécutées dans la salle des Cent-Suisses du palais des Tuileries.

À l’époque, la grande majorité des musiciens étaient francs-maçons et de nombreuses sociétés de concerts étaient liées à des loges maçonniques, à l’instar de celle de l’Olympique de la Parfaite Estime.

De nos jours, formation à géométrie variable, l’ensemble propose des programmes de musiques de chambre, symphonique ou lyrique, dirigés du violon ou de la baguette, et défend un large répertoire, allant de la musique baroque jusqu’à celle du début du XXe siècle.

Le projet de cette recréation est aussi d’explorer de nouvelles formes de concerts, en renouant avec la spontanéité et les usages de la fin du XVIIIe siècle qui mêlaient différents genres et artistes lors d’une même soirée, ou en concevant des passerelles avec d’autres disciplines artistiques.

Depuis sa refondation, l’ensemble s’est produit en tournée sur de nombreuses scènes lyriques avec les opéras Armida de Haydn, mis en scène par Mariame Clément, Le Cid de Sacchini, mis en scène par Sandrine Anglade, et Phèdre de Lemoyne, mis en scène par Marc Paquien. L’orchestre s’associe également à des solistes reconnus comme Karina Gauvin, Sandrine Piau, Philippe Jaroussky (tournée en Europe et en Amérique du Sud) ou Justin Taylor dans le cadre de collaborations régulières.

Au disque, l’ensemble a entrepris l’enregistrement de l’intégrale des Symphonies parisiennes de Haydn en proposant chaque saison un programme construit au format de l’époque avec un artiste invité. Les trois premiers volumes, « Haydn-La Reine » avec Sandrine Piau, « Haydn-La Poule » avec Justin Taylor et « Haydn-L’Ours » qui vient de paraître, ont été salués par la critique (Diamant d’Opéra Magazine, Choc Classica, Le Monde, ffff Télérama, Grand Prix Charles Cros…).

Le Comité national olympique sportif français s’étant opposé à l’usage de l’adjectif « olympique » par l’ensemble, ce dernier est contraint en juin 2016 d’amputer son nom historique pour devenir « Le Concert de la Loge ».

L’ensemble bénéficie du soutien du ministère de la Culture et de la Communication, de la Ville de Paris, de la Région Île-de-France, de la Caisse des dépôts (mécène principal), de la Fondation Orange, de la Banque de France, du Fonds de dotation Françoise Kahn-Hamm et des mécènes membres du Club Olympe. Il est en résidence au conservatoire Jean-Baptiste Lully de Puteaux et est artiste associé en résidence à la Fondation Singer-Polignac. À partir de la saison 2018/2019, Le Concert de la Loge sera également en résidence pour trois ans à la l’Arsenal – Cité musicale-Metz.

Discographie sélective


Yan Levionnois

Photo : Natacha Colmez Photography

Artiste associé depuis 2016

Lauréat de quelques-uns des concours internationaux les plus prestigieux pour violoncelle, tels que les concours Rostropovitch ou Reine Elisabeth, Yan Levionnois se démarque par son esprit curieux qui le pousse à diversifier ses expériences artistiques. 

Baignant dans un environnement musical dès son plus jeune âge, il commence le violoncelle avec son père avant de partir étudier successivement à Paris avec Philippe Muller, à Oslo avec Truls Mørk et à la Juilliard School à New York avec Timothy Eddy. Son parcours le porte rapidement à rencontrer et à partager la scène avec des artistes de tous horizons, tels que David Grimal, Nicholas Angelich, Pierre Fouchenneret, Léa Hennino, Richard Galliano et Elliot Jenicot. Depuis 2016, sa complicité enthousiaste avec le pianiste Guillaume Bellom les amène à jouer souvent en récital. Enfin, il devient en 2019 membre du quatuor Hermès, explorant au sein de cet ensemble les richesses d’un répertoire inépuisable. 

Également à l’aise dans le répertoire concertant, il s’est produit en soliste avec notamment le London Philharmonic Orchestra, l’Orchestre National de France ou encore l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, sous la direction de chefs tels que Heinrich Schiff, Daniele Gatti et Dimitry Sitkovetsky. Musicien complet, il participe par ailleurs régulièrement en tant que chef de pupitre à l’ensemble sans chef Les Dissonances, abordant avec eux les grandes pages orchestrales, depuis les symphonies de Beethoven jusqu’aux œuvres de Stravinsky, Bartók ou Ravel. 

Ces diverses expériences ont nourri sa discographie déjà riche d’une quinzaine d’opus, qui a été unanimement saluée par la presse et le public depuis son premier disque consacré au répertoire pour violoncelle seul des XXème et XXIème siècles. Ardent défenseur de la musique de son temps, il a d’ailleurs travaillé avec de nombreux compositeurs contemporains. La création du Concerto pour violoncelle et orchestre d’harmonie de Richard Dubugnon a notamment fait l’objet du film « Ce qu’il faut de silences », réalisé par Thierry Augé. On notera également ses enregistrements de The Sound of Trees, concerto pour violoncelle et clarinette de Camille Pépin, ainsi que de Dolmen, œuvre pour violoncelle seul de Kryštof Mařatka.

Dans un autre registre, sa collaboration avec le compositeur Romain Trouillet l’a amené à enregistrer de nombreuses bandes originales pour le théâtre comme pour l’écran, que ce soit par exemple pour les spectacles du mentaliste Viktor Vincent ou pour le court-métrage « Homesick » de Koya Kamura. 

Passionné par la poésie d’Arthur Rimbaud, il a conçu « Illuminations », un spectacle mêlant les poèmes du recueil éponyme aux Suites pour violoncelle seul de Britten, dans lequel il assure lui-même le rôle de récitant, et qui a également été gravé en disque. 

Il joue un violoncelle de David Tecchler de 1703, généreusement prêté par des mécènes privés.

Discographie sélective


Victor Julien-Laferrière

Photo : Jean-Baptiste Millot

Victor Julien-Laferrière est artiste associé depuis septembre 2017

Né à Paris en 1990, Victor Julien-Laferrière débute le violoncelle avec René Benedetti puis étudie successivement avec Roland Pidoux au Conservatoire de Paris, Heinrich Schiff à l’université de Vienne et Clemens Hagen au Mozarteum de Salzbourg. Parallèlement, il prend part de 2005 à 2011 à l’International Music Academy Switzerland de Seiji Ozawa.
Vainqueur du 1er prix au concours Reine Elisabeth à Bruxelles en 2017 lors de la première édition de ce concours consacrée au violoncelle, Victor a également remporté en 2012 le Concours International du Printemps de Prague. 

Il se produit notamment avec l’orchestre philharmonique de Radio France, le Brussels Philharmonic, l’orchestre national de Belgique, le Antwerp Symphony, l’orchestre royal de chambre de Wallonie, le State Hermitage Orchestra de Saint Pétersbourg, l’orchestre national d’Île-de-France, l’orchestre philharmonique du Luxembourg, le Slovak Radio Symphony ou encore le Bogota Philharmonic. Il est par ailleurs l’invité du Théâtre des Champs Elysées, du KKL de Lucerne, de la Tonhalle de Zurich, du Concertgebouw d’Amsterdam, de l’Auditorium du Louvre, de la Cité de la Musique, de la Salle Gaveau à Paris, du Palais des Beaux-Arts à Bruxelles, de l’opéra de Dijon, de la Phillips Collection à Washington, des festivals du Printemps de Prague, du Mecklenburg-Vorpommern, Olympus à Saint Pétersbourg, de Kuhmo, Gstaad et Deauville, des Folles Journées de Nantes et Tokyo, du festival de Pâques d’Aix-en-Provence…

Nommé « Soliste de l’Année » aux Victoires de la Musique classique 2018, Victor Julien-Laferrière est lauréat de la Fondation Groupe Banque Populaire, et s’est vu décerner le Prix de la Fondation Safran pour la Musique 2013. En 2009, il fonde en 2009 le trio Les Esprits en compagnie d’Adam Laloum et Mi-Sa Yang, et a enregistré plusieurs disques tous primés pour le label Mirare. C’est chez ce label qu’est paru en octobre 2016 un album de sonates avec Adam Laloum ayant obtenu un Diapason d’Or de l’Année, “ffff” de Télérama, ainsi que “Choc” du magazine Classica et faisant partie de la sélection des albums de l’année par Le Monde.

En 2018, il sera entre autres l’invité des orchestres de chambre de Paris et Lausanne, ainsi que de l’orchestre I Pomeriggi Musicali de Milan, de l’Orchestre National de Belgique, du Netherlands Philharmonic Orchestra, du Brussels Philharmonic et de l’Orchestre National de Lille. Il partira également en tournée au Brésil et se produira en récital à la fondation Louis Vuitton et au théâtre des Champs-Elysées.

En 2019, il fonde l’Orchestre Consuelo qu’il dirige.


Jean Rondeau

Photo : Clément Vayssieres

Artiste associé en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis janvier 2016

Qualifié par le Washington Post comme « l’un des interprètes les plus naturels que l’on puisse entendre sur une scène de musique classique de nos jours », Jean Rondeau est un véritable ambassadeur pour son instrument. Son talent exceptionnel et son approche du répertoire de clavecin ont été salués par la critique, et font de lui l’un des clavecinistes majeurs d’aujourd’hui. 

Après son début avec l’Orchestre de Paris dans le Concerto Champêtre de Poulenc en 2021, Jean Rondeau poursuit en 2021/22 ses engagements comme soliste jouant le Concerto pour Clavecin et Orchestre de Frank Martin avec l’Orchestre de Chambre de Genève, le Concert Champêtre de Francis Poulenc avec l’Orchestre Philharmonique de Zagreb, et en tournée avec le Freiburger Barockorchester et le Kammerorchester Basel. En musique de chambre, Jean Rondeau partage la scène avec le violoncelliste Nicolas Altstaedt au Staatsoper de Berlin et retrouve ses partenaires du Nevermind Quartet pour des projets d’enregistrement et des concerts à Madrid et la Chaux-de-Fonds ainsi qu’à la Konzerthaus Dortmund et le Wigmore Hall à Londres. Le point fort de la saison 2021-22 est la sortie en février 2022 des Variations Goldberg de Johann Sebastian Bach, un enregistrement que Jean Rondeau envisage depuis longtemps et qui est acclamé par la critique. La tournée associée à cette sortie le voit interpréter les Goldberg dans une quarantaine de salles en Europe, mettant l’accent sur la durabilité avec une logique écologique pour souligner les engagements environnementaux de l’artiste. Cette tournée comprend des concerts à la Philharmonie de Berlin, à l’Opéra de Francfort, au Concertgebouw d’Amsterdam, à l’Académie Liszt de Budapest, au Victoria Hall de Genève, à la Philharmonie de Paris et au Wigmore Hall de Londres entre autres. Jean Rondeau est également à l’honneur dans un « Portrait » à la Salle de Musique à la Chaux-de-Fonds, en partenariat avec l’Orchestre de Chambre de Genève qui comprend plus de six concerts (récitals solo, concerts de musique de chambre, et concerts en soliste).
Jean Rondeau est signé chez Erato, ayant enregistré plusieurs albums qui mettent à l’honneur la musique ancienne. L’album qui précède les Variations Goldberg s’intitule Melancholy Grace (2021), salué comme « émouvant […] varié, [et] merveilleux » par le NY Times et « sublime » par Le Devoir. Celui-ci est précédé par Barricades (2020), enregistré avec Thomas Dunford, qui fût acclamé par les critiques, tout comme son enregistrement des sonates de Scarlatti en 2019, qui a remporté le Diapason d’Or de l’Année cette année-là. Ses premières publications incluent son premier album Imagine (2015), qui a reçu le Choc de Classica et la reconnaissance de l’Académie Charles Cros ; Vertigo (2016, lauréat du Diapason d’Or cette année-là), qui rendait hommage à deux compositeurs baroques de sa France natale Jean-Philippe Rameau et Joseph-Nicolas-Pancrace Royer ; et Dynastie (2017), qui explore les concertos pour clavier de Bach et de ses fils Wilhelm Friedemann, Carl Philipp Emanuel et Johann Christian.
Grand promoteur de la musique contemporaine, Jean Rondeau joue en 2018 la première mondiale de Furakèla d’Eve Risser pour clavecin solo au BBC PROMS. Il aborde également ce répertoire en tant que compositeur : en 2016, il compose sa première bande originale pour le film Paula de Christian Schwochow, sorti en avant-première au Festival du film de Locarno la même année.
En plus de ses engagements comme soliste et chef d’orchestre, Jean Rondeau donne régulièrement des masterclasses dans le monde entier. Il a enseigné notamment à l’Académie de Gstaad et à l’Université de Hong Kong.
Jean Rondeau a étudié le clavecin avec Blandine Verlet au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, puis s’est perfectionné en continuo, orgue, piano, jazz et improvisation, ainsi qu’en direction d’orchestre. Il a complété sa formation musicale à la Guildhall School of Music and Drama à Londres. En 2012, il est devenu l’un des plus jeunes interprètes à remporter le premier prix au Concours international de clavecin de Bruges (MAfestival 2012), à l’âge de 21 ans.


Marie Ythier

Photo : Costanza Canali

Artiste associée depuis juillet 2018

Musicienne classique, mais aussi engagée dans une démarche de création auprès des compositeurs de sa génération, la violoncelliste Marie Ythier a déjà à son actif cinq disques, dont Une Rencontre, autour des oeuvres de Robert Schumann et Tristan Murail (Divine Art Recordings, Naxos 2019), qui a reçu les éloges de la presse internationale. 

Formée auprès d’Anne Gastinel, Miklos Perenyi, Philippe Muller, Gary Hoffmann et Heinrich Schiff, elle est régulièrement invitée dans des salles prestigieuses (Philharmonie de Paris, Auditorium de Dijon…) et se produit en soliste dans le monde entier (Kuhmo Festival, FIMC Lima, Suona Francese Italia, Festival Messiaen au Pays de la Meije, CMMAS de Morelia, CENART de Mexico, Luzern KKL…).

Marie Ythier travaille régulièrement avec des compositeurs tels qu’Ivo Malec, Gilbert Amy, Tristan Murail, Pierre Boulez…et est déjà dédicataire d’une dizaine de pièces écrites pour elle. Elle intègre souvent des ensembles anglais, italiens, allemands, et joue en soliste sous la direction de chefs de renom (P. Boulez, P. Csaba, C. Power…).

Passionnée par la transmission, elle est professeure de violoncelle au CRD d’Aulnay-sous-Bois, au Conservatoire du 15ème arrondissement de Paris, professeure invitée au conservatoire national supérieur de Lima, et donne des masterclasses en France, en Asie et en Amérique latine.

Marie Ythier, de par ses expériences musicales variées, est une artiste dont l’éclectisme et l’ouverture d’esprit se révèlent dans l’intérêt particulier qu’elle voue à la musique nouvelle. Elle aborde aussi volontiers le répertoire de toutes les époques, en musique de chambre ainsi qu’en soliste.

Lauréate de nombreux prix nationaux et internationaux (1er prix du concours de violoncelle des Zonta Clubs, lauréate Mécénat Société Générale, fondation Meyer, Adami…), Marie Ythier est diplômée des CNSM de Lyon et du CNSM de Paris où elle a effectué un 3e cycle supérieur. Marie Ythier est lauréate de la fondation Salabert ainsi que de la Fondation de France pour l’année 2015. Artiste en résidence à Monceau Assurances en 2017, lauréate de la fondation Cordes Sensibles, et enfin artiste associée de l’Adami depuis 2018, Marie Ythier est désormais artiste associée de la Fondation Singer-Polignac depuis juin 2018 et membre actif du Collège Contemporain depuis 2019.

Marie Ythier joue un violoncelle Bernardel Père prêté par l’association Talents et Violoncelles depuis 2019.

Discographie


Nocturne – Compagnie La Tempête

concert donné à l’Oratoire du Louvre, Paris

Programme

Sergueï Rachmaninov (1873-1943)

Vigiles nocturnes opus 37

Hymnes de la liturgie grecque orthodoxe byzantine

Compagnie La Tempête

Adrian Sirbu chants byzantins

Simon-Pierre Bestion conception, arrangements, direction

Marianne Pelcerf création lumière

Simon-Pierre Bestion direction

Simon-Pierre Bestion se forme au Conservatoire de Nantes dans les classes d’orgue de Michel Bourcier, de formation musicale et de musique de chambre. Parallèlement, il travaille le clavecin à Boulogne-Billancourt avec Laure Morabito, et enrichit sa formation auprès de clavecinistes et organistes tels que Jan-Willem Jansen, Benjamin Alard ou Aline Zylberach. 

Son goût pour l’écriture, la composition et les musiques d’aujourd’hui l’amène à découvrir la polyphonie et la richesse du répertoire choral. Il se forme alors à la direction de chœur auprès de Valérie Fayet et intègre ensuite le Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon dans la classe de Nicole Corti. Il est marqué successivement par la rencontre de ces deux cheffes, ainsi que par les conseils précieux d’artistes tels que Roland Hayrabédian, Joël Suhubiette, Dieter Kurz ou encore Timo Nuoranne. 

Sa passion pour la musique ancienne et la direction l’amène à fonder en 2007, avec la gambiste Julie Dessaint, l’ensemble Europa Barocca. Il complète cette phalange instrumentale par la création du chœur Luce del Canto, ensemble vocal composé de jeunes chanteurs. 

Souhaitant élargir son horizon musical et interroger les formes mêmes du concert, Simon-Pierre Bestion crée en 2015 la Compagnie La Tempête, résultat de la fusion de ses deux ensembles. Le premier spectacle de la compagnie, The Tempest, annonce d’emblée une approche inédite du son et de l’espace. Ce projet initie également un mouvement clair vers les arts de la scène, inspiré de son goût pour les travaux novateurs de nombreux chorégraphes, plasticiens ou metteurs en scène. 

Le travail artistique de Simon-Pierre Bestion est marqué par un héritage musical riche, nourri par les traditions extra-occidentales, les rituels et la création. Fortement influencé par les musiques de compositeurs tels que Jean-Louis Florentz ou Maurice Ohana, il défend une approche musicale dans laquelle l’interprète doit avoir toute sa place, y compris dans l’incarnation et l’appropriation de la matière sonore. ll est aussi marqué par la rencontre de plusieurs personnalités vocales et chercheurs-interprètes de répertoires oubliés tels que Marcel Pérès (répertoires anciens) ou Adrian Sirbu (chant byzantin). 

Sa soif d’orchestration et l’inspiration qu’il puise dans l’esprit des oeuvres qu’il aborde ont offert ces dernières années au public des projets aussi captivants qu’inattendus, souvent l’objet de rencontres et de mariages ambitieux : un dialogue des cultures de la Méditerranée avec Jérusalem en 2019 pour le Festival de Saint-Denis et la Cité de la Voix, une histoire de la Résurrection baignée d’Orient avec Larmes de Résurrection en 2017 pour Château de Versailles Spectacles ou encore une expérience visuelle et sonore avec Bach minimaliste en 2019 pour le CCR des Dominicains de Haute-Alsace et la Scène Nationale l’Empreinte. 

En 2018, sa version des Vespro della Beata Vergine de Monteverdi offre une vision nouvelle et très personnelle de cette oeuvre emblématique, et marque la critique nationale et internationale. En 2021, il présente L’Enfant noir : un conte musical initiatique d’après les musiques de Jean-Louis Florentz et du roman de Camara Laye. 

Le jeune chef aime collaborer avec d’autres compagnies artistiques musicales mais également des compagnies issues du spectacle vivant. En 2022, il fera ses débuts en tant que chef invité par l’Opéra National de Lyon pour la production Nuit funèbre, d’après des cantates de Bach, mise en scène par Katie Mitchell.


Adrian Sirbu chants byzantins

Adrian Sîrbu a fait le Lycée Théologique Orthodoxe “Saint Basile le Grand” à Iasi et a obtenu une licence en Théologie à la Faculté de Théologie Orthodoxe Dumitru Stăniloae dans la même ville. Il a suivi également les cours de la Faculté de Composition, Musique, Pédagogie Musicale et Théâtre de l’Université d’Art George Enescu et possède un diplôme de Master en Philosophie chrétienne et dialogue culturel à la Faculté de Philosophie de l’Université Al. I. Cuza à Iasi. D’autre part, il a suivi les cours de l’Ecole de Musique Byzantine Ζωοδόχου Πιγής à Athènes et a fait un master de musique byzantine au Conservatoire d’Etat à Athènes sous la direction du Prof. Dr. Georgios Konstantinou. Ici, il a eu l’occasion de travailler avec le prof. Lykourgos Angelopoulos, Arhonte Protopsalt de la Diocèse Œcuménique du Constantinople.

En qualité de chef du Chœur Byzantion, dont il est le fondateur depuis 1997, Adrian Sîrbu a eu une riche et vaste activité d’interprétation et de recherche dans le domaine de la musique byzantine à l’occasion des nombreuses participations aux tournées et festivals nationaux et internationaux en Grèce, France, Luxembourg, Allemagne, Italie, Danemark, Pologne, Belgique, Espagne, Russie, Rep. Tchèque. Grace à cette expérience, il a participé à la parution de 13 disques avec musique byzantine et chants de Noël. Entre 2004 et 2008 il a été membre du chœur byzantin grec (Athènes) et à partir du 2010 il fait partie du chœur de musique médiévale Graindelavoix (Belgique). De 2005 à 2011 il a dirigé la chorale mixte Nicalaus (Iasi, Roumanie). Il a été membre du Chœur de la Philarmonique d’Etat Moldova (Iasi), du chœur académique Cantores Amicitiae (Iasi) et de la chorale Mira (Iasi). Il a enrichi son activité de recherche et il a publié plusieurs articles dans les revues de spécialité et a traduit quelques livres grecques en roumain comme  La théorie et la pratique de la musique sacré (Georgios Konstantinou), L’importance de la recherche et de la pédagogie du Simon Karas concernant la signalisation et la classification de signes hironomiques- l’interprétation orale de la tradition écrite et Les voix du Byzance (Lykourgos Angelopoulos). Adrian Sirbu est également le fondateur et le coordinateur du Masterclass International du Chant Byzantin organisé à partir du 2008 à l’Université d’Art à Iasi. Depuis 2009, il est assistant dans la Section de Musique Religieuse de l’Université d’Art George Enescu et est le président de l’Association Culturelle Byzantion à Iasi.

Adrian Sirbu est depuis 2011 doctorant à la Faculté des Etudes Musicales de l’Université Aristotelis à Thessalonique sous la direction du Prof. Dr. Maria Alexandru.


La Tempête

Compagnie vocale et instrumentale, La Tempête est fondée en 2015 par Simon-Pierre Bestion. Celui-ci est alors animé d’un profond désir d’explorer des œuvres en y imprimant un engagement très personnel et incarné.
La proposition de La Tempête trouve sa source dans l’expression des liens et des influences entre des artistes, des cultures ou des époques. Elle explore les points de contacts et les héritages dans une démarche d’une grande liberté. La compagnie développe ainsi un rapport très intuitif et sensoriel aux œuvres, dont les réinterprétations sont régulièrement saluées par la critique nationale et internationale. Simon-Pierre Bestion visite l’intimité entre les traditions humaines et la diversité des empreintes laissées par les mouvements artistiques et sociétaux.Le répertoire de l’ensemble traverse, par l’essence même de son projet, plusieurs esthétiques, se nourrissant principalement des musiques anciennes voire traditionnelles ainsi que des répertoires modernes et contemporains. 
Travaillant sur instruments anciens, traditionnels et explorant de vastes formes d’expressions vocales, La Tempête bâtit ses propositions autour de l’expérience des timbres et de l’acoustique. Ses projets prennent ainsi forme autour de l’idée d’une immersion sensorielle du spectateur, de la recherche d’un moment propre à chaque rencontre entre un lieu, des artistes et un public. Les créations de Simon-Pierre Bestion naissent d’un profond attrait pour l’expérience collective et l’exploration.La compagnie s’ouvre pour cela à de nombreuses disciplines et collabore avec des artistes issus de très vastes horizons.

La Tempête est en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis 2018. En savoir plus


La Caisse des Dépôts est mécène principal de La Tempête. 

La compagnie est aussi soutenue par la Fondation Orange.

Elle reçoit également le soutien du Ministère de la culture et de la communication (Drac Nouvelle-Aquitaine), de la région Nouvelle-Aquitaine, du département de la Corrèze, de la ville de Brive-la-Gaillarde et de l’Adami.

La Tempête est en résidence au Théâtre Impérial – Opéra de Compiègne et à la Fondation Singer-Polignac, elle enregistre pour le label Alpha Classics. 

La compagnie est membre de la fédération des ensembles vocaux et instrumentaux spécialisés (Fevis), du RezoMusa et du syndicat Profedim.

Récital de Philippe Hattat

Note de programme

Œuvre de pleine maturité, la 31e Sonate opus 110 de Ludwig van Beethoven déploie, malgré sa relative brièveté, tout le génie de son créateur. Le savant mélange entre différents types d’écriture et de formes (notamment dans le très opératique 3e mouvement, mêlant récitatif, air et même fugues) démontre le génie de son artisanat compositionnel (écriture complexe des fugues, structures mélodiques communes entre les thèmes des mouvements), et rassemble en son sein toute l’expressivité et les puissantes émotions qu’il est concevable d’imaginer (de la plus profonde dépression à l’euphorie exaltante).
Avec la 12e de ses quatorze sonates, la Sonata Romantica opus 53 n°1, le Russe Nikolaï Medtner, compositeur injustement méconnu (plus introverti et à l’ombre de son ami plus démonstratif mais néanmoins génial Rachmaninoff), signe une des plus belles et intenses pages qu’il nous ait léguées. Tout comme Beethoven, Medtner fait montre, de manière fortement personnelle, d’un artisanat compositionnel abouti et complexe, par la riche écriture contrapuntique et la recherche d’audacieuses harmonies, joint à un large panel expressif et émotionnel par son lyrisme tout russe et à une narrativité qui se rapproche de celle de Schumann ou de Liszt.
Une œuvre de ma plume, composée pour l’occasion, vient compléter le programme comme un interlude, mêlant incantations, gestes fugaces et chatoiement harmonique.

Philippe Hattat

Programme

Ludwig van Beethoven (1770-1827)

Sonate pour piano n°31 en la bémol majeur opus 110 

  • Moderato cantabile, molto espressivo 
  • Allegro molto 
  • Adagio ma non troppo

Philippe Hattat (né en 1993)

Diapre Nyctérine (création mondiale) 

Nikolaï Medtner (1880-1951)

Sonata Romantica en si bémol mineur opus 53 n°1

  • Romanza. Andantino con moto, ma sempre espressivo
  • Scherzo. Allegro
  • Meditazione. Andante con moto (espressivo, ma semplice)
  • Finale. Allegro non troppo

Philippe Hattat piano

Biographie

Né en 1993, Philippe Hattat entame ses études musicales à l’âge de huit ans au Conservatoire de Levallois-Perret. Il entre dès 2003 au Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris en classe de piano puis en 2006 en classe d’accompagnement. Depuis septembre 2011, il intègre plusieurs classes du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris : piano avec Jean-François Heisser, accompagnement avec Jean-Frédéric Neuburger puis, en 2014, dans le cursus supérieur d’écriture et enfin l’orchestration en 2017.

Il suit également l’enseignement en composition et orchestration de Michel Merlet entre 2005 et 2011. Il pratique le clavecin et l’orgue depuis 2008 avec Benjamin Steens, ainsi que le violoncelle entre 2004 et 2014. Il intègre en octobre 2014 la classe d’improvisation à l’orgue de Pierre Pincemaille au Conservatoire à Rayonnement Régional de Saint-Maur-des-Fossés, et obtient son prix dans cette discipline en juin 2016. Très impliqué dans la création contemporaine, il a dernièrement participé à plusieurs premières mondiales, comme les cycles Imago Mundi et Hölderlin-Lieder d’Olivier Greif, ainsi que la création mondiale partielle des études pour piano de Philippe Manoury, avec Jean-Frédéric Neuburger durant l’édition d’août 2016 du Festival Berlioz. Son horizon musical s’étend à l’étude et la pratique de la musique médiévale (chant grégorien, polyphonies vocales improvisées) et aux musiques traditionnelles extra-européennes (pratique du gamelan de Java centrale, étude des polyphonies vocales géorgiennes avec l’ethnomusicologue Simha Arom, étude des chansons traditionnelles zoroastriennes).

Il est lauréat du Concours international de piano Claude Bonneton de Sète en 2010 (1er prix et prix du public), du Concours international de piano d’Orléans en 2016 (prix mention spéciale Ricardo Viñes, prix mention spéciale Alberto Ginastera, et prix de composition André Chevillon Yvonne Bonnaud) et du Concours international Giorgio Cambissa en 2016. Philippe Hattat s’intéresse à de nombreux autres domaines du savoir (sciences physiques, géologie, philosophie, archéologie, anthropologie), avec une prédilection pour la linguistique comparative et l’étymologie.

En janvier 2020 paraît, avec un grand succès, son premier enregistrement pour B Records dans la collection « Deauville Live », consacré aux Chants de l’âme d’Olivier Greif avec la soprano Marie-Laure Garnier. Vient de paraître le Quadruple Concerto d’Oliver Greif enregistré live lors du Festival de Pâques de Deauville 2021 aux côtés de Pierre Fouchenneret, Lise Berthaud et Yan Levionnois, ainsi que l’orchestre du festival dirigé par Pierre Dumoussaud. 

Philippe Hattat est en résidence à la Fondation Singer-Polignac en tant que soliste, ainsi qu’au sein du Trio Messiaen.

« Vivre vite » Le dix-neuvième siècle face à l’accélération du temps et de l’histoire

DEMACHY Robert (1859-1936) Vitesse (1904) – Épreuve photomécanique (similigravure) à partir d’une épreuve à la gomme bichromatée, H. 12,4 ; L. 17,9 cm – © Photo RMN-Grand Palais – P.Schmidt

IXe Congrès de la Société des Études Romantiques et Dix-Neuviémistes

Avant-propos

Nous nous plaignons souvent, aujourd’hui, du tempo accéléré de nos vies. Mais de quand date cet emballement ? Le XIXe siècle est-il à l’origine de ce sentiment d’accélération continue du temps ? Force est de constater que, dès le tournant du siècle, les modes de vie ont tendance à s’inscrire en rupture avec les rythmes de l’Ancien Régime. Les bouleversements politiques, la labilité des trajectoires sociales, la fluidité des circuits commerciaux et financiers, l’évolution des moyens de transport, placent la vitesse au cœur de la vie quotidienne : le siècle du progrès n’a pas de temps à perdre. La presse, la mode, la Bourse, la tribune imposent, ou relaient, une cadence qui peut devenir infernale, tandis que les prouesses sportives ou musicales redoublent les records industriels et techniques. La littérature comme les arts visuels sont partie prenante de cette évolution dont ils rendent compte et qu’ils intègrent à leurs pratiques telle une performance. Photographes de l’instant, adeptes de l’écriture « à la vapeur », fascinés par la vitesse et la frénésie urbaine, côtoient cependant des observateurs plus critiques qui se proposent – exception, contrepoint, résistance ? – de faire l’éloge de la lenteur, du calme de la vie provinciale, des voyages et des passions au long cours. Car vivre vite, est-ce vivre plus, ou bien ne plus avoir le temps de vivre et de créer ?

LUNDI 4 OCTOBRE 2021

 

Ouverture du congrès par Jean-Claude Caron, Christèle Couleau et Claire Barel-Moisan

Conférence plénière d’ouverture : Étienne Klein (Commissariat à l’Énergie Atomique, Laboratoire de recherche sur les sciences de la matière) : Le temps a-t-il une vitesse ? 

Session 1 : L’emballement médiatique (11h15-12h45)

Présidence : Jean-Claude Yon (EPHE, PSL)

  • Morgane Avellaneda (Université de Saint-Étienne – Université des Antilles)
  • Julie Anselmini (Université de Caen)
  • Session 2 : La vitesse au quotidien (14h-15h30)

    Présidence : Judith Lyon-Caen (EHESS)

  • Sébastien Richez (Université de Caen-Normandie)
  • Camille Napolitano (École Pratique des Hautes Études)
  • Session 3 : Accélérer ou résister ? (15h50-17h50)

    Présidence : Jean-Claude Caron (Université Clermont Auvergne)

  • Ivan Burel (Institut d’Études Politiques de Lille)
  • Bruno Phalip (Université Clermont Auvergne)
  • Nicolas Cambon (Université Toulouse II – Jean Jaurès)

  • MARDI 5 OCTOBRE 2021

    Session 4 : Allegro ma non troppo (9h30-11h30)

    Présidence : Cécile Reynaud (EPHE, PSL)

  • Emmanuel Reibel (Université Lumière Lyon 2)
  • Hervé Lacombe (Université Rennes 2)
  • Pierre Fleury (Sorbonne Université)
  • Session 5 : le geste véloce (11h45-13h15)

    Présidence : José-Luis Diaz (Université de Paris)

  • Sébastien Lepetit (ENS-Lyon)
  • Jennifer Forrest (Texas State University)
  • Session 6 : Poétique et esthétique de la vitesse (14h-16h)

    Présidence : Claire Barel-Moisan (CNRS. ENS de Lyon)

  • Emmanuel Boldrini (Université Lyon 2)
  • Yoann Chaumeil (Université Toulouse II – Jean Jaurès)
  • Cyrielle Mary (Université de Caen)
  • Session 7 : Inscrire la vitesse dans l’image (16h15-17h45)

    Présidence : Éléonore Reverzy (Université Sorbonne Nouvelle)

  • Axel Hohnsbein (Université de Bordeaux)
  • Rae Beth Gordon (Université du Connecticut)

  • MERCREDI 6 OCTOBRE 2021

    Session 8 : Accélérer le mouvement (9h30-11h)

    Présidence : Françoise Gaillard (Université de Paris)

  • Édouard Bourdelle (Université de Strasbourg)
  • Marie-Ange Fougère (Université de Bourgogne)
  • Session 9 : En voiture ! (11h15-12h45)

    Présidence : Marie-Ange Fougère (Université de Bourgogne)

  • Tim Farrant (Pembroke College, Oxford)
  • Marie-Bernard Bat (Université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines)
  • Session 10: Cadences théâtrales (14h-15h)

    Présidence : Émilie Pézard (Université de Poitiers)

  • Valentina Ponzetto (FNRS/Université de Lausanne)
  • Session 11 : Trouver son rythme (15h-16h)

    Présidence : Philippe Hamon (Université de Paris)

  • Aimée Boutin (Florida State University)
  • Session 12 : Les temps de la vie (16h15-17h45)

    Présidence : Christèle Couleau (Université Sorbonne Paris Nord)

  • Virginie A. Duzer (Pomona College, California)
  • Anne Carol (Aix-Marseille Université)
  • Biographies

    Jérémie Alliet

    Doctorant en première année en Littérature Française, à l’École Normale Supérieure de Lyon, et agrégé de lettres modernes, Jérémie Alliet prépare une thèse sur « l’héroïsme sans héros dans les romans de Balzac entre 1842 et 1848 », sous la direction du professeur Éric Bordas (IHRIM).


    Julie Anselmini

    Professeure en Littérature à l’Université de Caen-Normandie, J. Anselmini est spécialiste de l’œuvre de Dumas père, auquel elle a consacré plusieurs ouvrages et numéros de revues (Le roman d’Alexandre Dumas père ou la réinvention du merveilleux, Droz, 2010 ; Dumas critique, J. Anselmini dir., PULIM, 2013 ; A. Dumas, Gaule et France, éd. critique J. Anselmini, Garnier, 2015…). Elle consacre actuellement ses recherches aux liens entre critique et littérature chez les écrivains du XIXe siècle.


    Morgane Avellaneda

    Morgane Avellaneda est en quatrième année de doctorat à l’Université de Saint-Étienne, elle travaille sur le journalisme de Chateaubriand sous la direction de Jean-Marie Roulin. Normalienne et agrégée de Littérature française, elle est chargée de recherche documentaire au service de la Presse de la Bibliothèque nationale de France où elle a créé un outil destiné à la valorisation et l’usage pédagogique des feuilletons romanesques au XIXe siècle.


    Claire Barel-Moisan

    Claire Barel-Moisan est chargée de recherches au CNRS (dans l’UMR IHRIM, à l’École Normale Supérieure de Lyon). Elle enseigne à Hamilton College (Paris) et à l’ENS-Lyon. Spécialiste de la poétique romanesque balzacienne, elle a publié des travaux sur la littérature
    romanesque du XIXe siècle (en particulier sur Balzac, Sand et Flaubert), ainsi que sur les sciences dans le roman français et dans la presse (XIXe siècle et première moitié du XXe siècle). Elle dirige l’ANR Anticipation, sur le roman d’anticipation scientifique (1860-1940). Parmi
    ses dernières publications : Le XIXe siècle face au futur. VIIe Congrès de la SERD, Claire Barel-Moisan, Aude Déruelle et José-Luis Diaz (dir.), 2018 : http://serd.hypotheses.org/le-xixe-siecle-au-futur et Le roman des possibles. L’anticipation dans l’espace médiatique francophone (1860-1940), Claire Barel-Moisan et Jean-François Chassay (dir.), Presses de l’Université de Montréal, 2019.


    Pierre-Henry Bas

    Pierre-Henry BAS est docteur en histoire médiévale, spécialisé sur le combat à pied à cheval. Chercheur associé au laboratoire d’histoire IRHiS (Université de Lille). Président de l’association REGHT (Recherche et Expérimentation du Geste Historique et Technique). Membre du programme Equinologie sur les interactions homme cheval de Paris 3. Auteur de plusieurs articles sur l’histoire de l’équitation et de l’escrime à partir de l’étude des traités techniques et des sources judiciaires.


    Marie-Bernard Bat

    Agrégée de Lettres modernes, Marie-Bernard Bat est PRAG à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et termine une thèse en littérature à Sorbonne Université. Ses travaux s’intéressent à l’esthétique comparée des mouvements artistiques européens et à leur transposition littéraire durant la deuxième moitié du xixe siècle, plus particulièrement dans l’œuvre d’Octave Mirbeau. Elle a publié plusieurs contributions dans des ouvrages collectifs (E. Kociubińska, dir., Romanciers fin-de-siècle, Brill, 2021) et a codirigé Les Paradoxes d’Octave Mirbeau (avec P. Glaudes et E. Sermadiras, Garnier, 2018).


    Emmanuel Boldrini

    Doctorant en Littérature française/ Histoire de l’art à l’Université Lumière Lyon 2, au sein du laboratoire IHRIM et enseignant ATER de littérature et arts visuels – Emmanuel Boldrini prépare une thèse sur les représentations de la préhistoire dans l’imaginaire fin-de-siècle, sous la direction de Delphine Gleizes.


    Edouard Bourdelle

    Edouard Bourdelle est normalien et agrégé de lettres modernes. Professeur dans le secondaire (Dieppe), il est doctorant à l’Université de Strasbourg. La thèse qu’il prépare sous la direction de M. Bertrand Marquer (EA 1337 « Configurations Littéraires ») s’intitule « Chercher son rythme : les Promeneurs littéraires, du Second Empire à la Belle Époque (1855-1891) ».


    Aimée Boutin

    Aimée Boutin est professeure d’études françaises à Florida State University à Tallahassee, aux États-Unis. Elle est l’auteure d’un premier livre sur la poésie et la voix maternelle (Maternal Echoes : The Poetry of Marceline Desbordes-Valmore and Alphonse de Lamartine, 2001). Son livre City of Noise : Sound and Nineteenth-Century Paris et le numéro de Dix-Neuf qu’elle a dirigé sur le flâneur et les sens font partie de ses recherches sur les « sound studies » et les études urbaines. Elle travaille actuellement sur la mobilité ferroviaire dans les écrits de femmes au XIXe siècle. Au printemps 2021, elle est accueillie au Collégium de Lyon. 


    Ivan Burel

    Ivan Burel est professeur agrégé d’histoire et doctorant contractuel au laboratoire IRHiS, Université de Lille, depuis septembre 2018. Dans le cadre d’une thèse sous la direction de Philippe Darriulat, ses travaux portent sur la contre-insurrection au XIXe siècle dans ses dimensions militaires, politiques et culturelles et sur les circulations des théories et pratiques de la guerre irrégulière aux échelles européennes et impériales. 


    Nicolas Cambon

    Nicolas Cambon est agrégé en histoire et réalise une thèse, sous la direction de Sophie Dulucq, portant sur les connaissances franco-britanniques sur l’anthropophagie aux XVIIIe et XIXe siècles. Il s’intéresse aussi bien aux modalités de perceptions et collectes d’informations dans le Pacifique et en Afrique subsaharienne, qu’aux hypothèses et théories formulées puis discutées en Angleterre et en France. Ses réflexions se concentrent sur le rôle des affects dans la construction d’un savoir portant sur des objets jugés difficiles, tels que le cannibalisme.


    Anne Carol

    Anne Carol est professeur d’histoire contemporaine à Aix-Marseille Université, membre de l’IUF. Ses travaux portent sur la France au XIXe siècle, notamment sur l’histoire pratiques médicales (Les médecins et la mort, 2004), l’histoire de la mort (L’embaumement, une passion romantique, 2015 ; avec R. Bertrand, Aux origines des cimetières contemporains, 2016), l’histoire de l’exécution capitale (Physiologie de la Veuve, 2012 ; Au pied de l’échafaud, 2017). 


    Yoann Chaumeil

    Yoann Chaumeil, agrégé de lettres modernes et diplômé de l’ENS ULM, est en thèse à l’université Toulouse-Jean Jaurès sous la codirection de Fabienne Bercegol et de Pierre Glaudes. Sa thèse porte sur la crise de la communauté chez Léon Bloy et sur la dialectique entre la communauté et l’individu qui en découle. Ses articles et communications touchent plus largement à la littérature fin-de-siècle, à l’intrication du politique, du spirituel et du littéraire, ainsi qu’aux questions d’images auctoriales.


    Stanislas de Courville

    Stanislas de Courville est docteur en philosophie auprès de l’Université Jean Moulin Lyon 3. En partant des œuvres de Walter Benjamin et Gilles Deleuze, il travaille sur l’influence de la Seconde Guerre mondiale sur l’histoire et la théorie du cinéma. Ses recherches portent également sur le symbolisme russe, le cinéma soviétique, la représentation des crimes de masse et, enfin, la médialité contemporaine. Il est également traducteur de théoriciens des médias contemporains (Richard Grusin, Giovanna Borradori, Erkki Huhtamo, etc.).


    Béatrice Didier

    Béatrice Didier, professeur émérite à l’ENS (Ulm) où elle a créé et anime un séminaire « Littérature /musique ». Auteur de plusieurs ouvrages sur la littérature française du XVIIIe et du XIXe siècle (Ecritures du moi. Ecrits de femmes). Pour ce qui concerne la musique : La musique des Lumières (PUF), et plus récemment : Enserrer la musique dans le filet des mots, (Hermann, 2018). Elle dirige chez Champion l’édition des Œuvres complètes de Chateaubriand et de celles de G.Sand et la collection « Dialogue des arts ».


    Virginie A. Duzer

    Virginie A. Duzer dirige le Département de Romance Languages and Literatures de Pomona College, California (USA), où elle est Associate Professor of French. Son premier livre, L’Impressionnisme littéraire, est paru aux PUV en 2013. S’intéressant particulièrement aux relations entre images et textes dans les avant-gardes, ainsi qu’à la question de la jeune fille et de ses savoirs, elle travaille en ce moment à un nouvel ouvrage chromatisant intitulé Le Mobilier de la couleur.


    Tim Farrant

    Tim Farrant est Chargé de cours en Littérature française du dix-neuvième siècle à l’Université d’Oxford et Fellow à Pembroke College. Il a publié notamment Balzac’s Shorter Fictions: Genesis and GIenre (Oxford: OUPress, 2002), An Introduction to Nineteenth-Century French Literature (Londres : Duckworth, 2007), et Jules Verne : Three Novels (Londres, Everyman, 2013), ainsi que de nombreux articles sur la littérature, la culture et les arts visuels en France.


    Pierre Fleury

    Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, agrégé de lettres modernes et pianiste, Pierre Fleury enseigne actuellement la grammaire et la stylistique à Paris-Sorbonne. Il y effectue une thèse sur Flaubert, sous la direction de Jacques Dürrenmatt. Outre divers articles, il a publié en 2017, aux Presses Universitaires de Vincennes, un ouvrage qui compare au plus près les textes et la musique : Nerval et Schumann, La folie en partage.


    Jennifer Forrest

    Jennifer Forrest est professeure de français à la Texas State University. Elle est l’auteure d’études sur la littérature française fin-de-siècle avec un intérêt particulier pour l’influence de l’acrobate sur l’imaginaire artistique (Decadent Aesthetics and the Acrobat in Fin-de-Siècle France, Routledge 2019). Elle travaille également sur le cinéma (sérials, séries, remakes, suites, reboots). Dans son prochain livre, elle examinera le rôle de l’acrobate dans le film muet.


    Marie-Ange Fougère

    Marie-Ange Fougère est maître de conférences HDR à l’université de Bourgogne. Elle travaille à la fois sur le rire au XIXe siècle (Rire à l’Exposition universelle de 1900 : la fin d’un mythe, Presses de l’université de Nanterre, 2021) et sur les romans réalistes et naturalistes (édition du Ventre de Paris d’Émile Zola, GF, 2020).


    Rae Beth Gordon

    Rae Beth Gordon, Professeur émerite de Littérature et de Cultural Studies du XIXe siècle en France à l’Université du Connecticut, a écrit notamment: Ornament, Fantasy and Desire in 19th-century French Literature, Princeton Univ. Press, 1992, Princeton Legacy Library, 2013 ; Dances with Darwin, 1875-1910, Ashgate Press, 2009 /Routledge 2016 ; Why the French love Jerry Lewis: From Cabaret to Early Cinema, Stanford Univ. Press, 2001; De Charcot à Charlot: Mises en scène du corps pathologique, Presses Univ. de Rennes, 2013. En plus de nombreux essais, son travail a fait partie d’expositions à Lille, Genève et New York.


    Axel Hohnsbein

    Axel Hohnsbein est maître de conférences à l’université de Bordeaux. Il travaille principalement sur la presse de vulgarisation scientifique et photographique. 

    Projets en cours : ouvrage issu de sa thèse à paraître sur le site Epistémocritique (La Science en mouvement. La presse de vulgarisation au prisme des dispositifs optiques) ; numéro d’Arts et savoirs codirigé avec Bénédicte Jarrasse (à paraître), intitulé Des corps dans la ville ; publication d’un ouvrage codirigé avec Delphine Gleizes, portant sur Les Visages de l’objet imprimés, issu de la JE de février 2021 portant sur les frontispices.


    Etienne Klein

    Etienne Klein, né en 1958, est physicien et philosophe des sciences. Il est directeur de recherches au CEA où il dirige depuis 2007 le Laboratoire de Recherche sur les Sciences de la Matière. Il est membre de l’Académie des Technologies et anime tous les samedis sur France culture l’émission « Science en questions ». 

    Etienne Klein s’intéresse à la question du temps et à d’autres sujets qui sont à la croisée de la physique et de la philosophie, telles l’interprétation de la physique quantique, la question de l’origine de l’univers ou encore celle du statut du vide dans la physique contemporaine. Soucieux de la diffusion des connaissances scientifiques, il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages.


    Brigitte Krulic

    Brigitte Krulic, ancienne élève de l’ENS, professeure des Universités (Paris Nanterre), est spécialiste de l’histoire des idées politiques (XIXe et XXe siècles). Elle travaille en particulier sur la formation des Etats-nations, la notion de modernité démocratique et les relations entre la fiction romanesque et l’histoire. Parmi ses publications : Nietzsche penseur de la hiérarchie. Pour une lecture tocquevillienne de Nietzsche, L’Harmattan, 2002 ; Tocqueville, Gallimard, 2016 ; A paraître : Flora Tristan, Essai biographique, Gallimard, NRF Biographies, fin 2020.


    Hervé Lacombe

    Hervé Lacombe est professeur de musicologie à l’université Rennes 2, spécialiste de la musique aux XIXe et XXe siècles, particulièrement de l’opéra. Il a dirigé ou codirigé 11 ouvrages collectifs et publié 6 monographies, récompensées par divers prix. Il prépare actuellement pour les Éditions Fayard une Histoire de l’opéra français en trois volumes, pluridisciplinaire et collective (avec une équipe internationale de 180 chercheurs).


    Sébastien Lepetit

    Enseignant dans le secondaire et en CPGE, Sébastien Lepetit prépare une thèse sous la direction de M.Éric Bordas (Vibration, du concept à la métaphore, du XVIIIe au XIXe siècle). Il est rattaché à l’école doctorale 3LA ainsi qu’au laboratoire de recherche, IHRIM. Il a rédigé quelques notices dans le Dictionnaire Balzac, « Adaptations chorégraphiques », « Adaptations lyriques », « Adaptations musicales », « Beethoven », « Musique », « Opéra » (en cours de publication).


    Camille Napolitano

    Camille Napolitano est doctorante en histoire de l’art à l’École pratique des hautes études (ED 472/Histara-EA 7347). Sa thèse porte sur l’étalagisme et l’art de la devanture de magasin pendant la première moitié du XXe siècle en France, et en particulier pendant l’entre-deux-guerres. Elle est chercheuse associée à la Bibliothèque nationale de France où elle travaille sur le fonds de presse professionnelle commerciale, et est également secrétaire de publication de la revue Profils de l’Association d’histoire de l’architecture (AHA). En parallèle de son doctorat, elle enseigne l’histoire et la théorie des arts à l’université Paris, Sciences et Lettres, et l’histoire de l’architecture contemporaine à l’université de Lille.


    Jacques Neefs

    Jacques Neefs, professeur émérite, Johns Hopkins University et Université Paris 8, membre de l’American Academy of Arts and Sciences. Il a publié de nombreuses études sur Stendhal, Balzac, Hugo, Flaubert, Queneau, Perec, Simon, et sur la critique génétique. Il publie, avec Anne Herschberg Pierrot, La Tentation de saint Antoine et Bouvard et Pécuchet dans le tome V des Œuvres complètes de Flaubert, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2021.


    Bruno Phalip

    Bruno PHALIP est professeur d’histoire de l’architecture et d’archéologie du Moyen Âge à l’Université Clermont Auvergne, membre du CHEC EA 1001 USR 3550. Ses recherches, comme ses publications, sont liées à l’analyse des chantiers de construction et de restauration des monuments du Moyen Âge. La part technologique, mais aussi les parts des hommes et des communautés, y sont prépondérantes dans leurs liens avec les sociétés considérées.


    Valentina Ponzetto

    Valentina Ponzetto est Professeure Boursière du Fonds National de la Recherche Suisse et enseigne à l’Université de Lausanne, où elle dirige le projet de recherche Théâtres de société. Entre Lumières et Second Empire. Ses recherches portent actuellement sur la littérature dramatique, la dramaturgie et la vie théâtrale des XVIIIe et XIXe siècles, sur l’esthétique des genres dramatiques, sur les théâtres de société et sur la place des femmes dans le monde théâtral.


    Emmanuel Reibel

    Emmanuel Reibel est professeur de musicologie à l’Université Lumière Lyon 2, membre de l’IHRIM – UMR 5317. Spécialiste de l’esthétique romantique et de l’histoire des discours sur la musique, lauréat de l’Académie française, il est l’auteur de plusieurs essais et de nombreux articles. Il dirige le programme Dictéco, consacré aux écrits de compositeurs (dicteco.huma-num.fr) et prépare actuellement un ouvrage consacré à l’industrialisation de la musique au XIXe siècle.


    Georges Ribeill

    Chercheur historien et sociologue, spécialiste des chemins de fer, fondateur de Rails et histoire, conseiller éditorial de la revue Historail, j’ai consacré des centaines d’articles et quelques livres à une histoire « humanisée » des chemins de fer en France, dont le dernier, Les trains de nuit(La Vie du Rail, 2021), relatent deux siècles d’histoire d’un mode de voyage « lent », bien révolu. 


    Sébastien Richez

    Docteur en histoire contemporaine (université de Caen-Normandie), historien au comité pour l’histoire de La Poste (CHP). A récemment publié avec Léonard Laborie, Attention, fragile ! Economie et politique de la messagerie postale en France, XIXe-XXe siècle, Bruxelles, PIE Peter Lang, 2020, 316 p.


    Gaultier Roux

    Gaultier Roux, Maître de conférences, Université Fudan (Shanghai). Docteur ès Lettres (Sorbonne Université), Gaultier Roux est spécialiste de l’œuvre de Pierre Loti au sujet de laquelle il prépare actuellement une monographie, et plus largement de littératures de voyage (1850-1945). Il dirige également un projet de recherche sur les écrivains francophones en Chine du traité de Shimonoseki (1895) à la proclamation de la République populaire (1949). 


    Julien Schuh

    Julien Schuh est Maître de Conférence à l’Université Paris Nanterre (CSLF). Il est spécialiste de la littérature du XIXe siècle, des relations entre littérature et médias et des humanités numériques. Dernier livre paru, en collaboration avec Marie-Eve Thérenty et Pierre-Carl Langlais: Fake news et viralité avant internet (CNRS, 2020).


    Côme Souchier

    Doctorant en science politique au laboratoire PACTE à Grenoble, Côme Souchier mène un projet de thèse sur la gouvernementalité temporelle de la société française, de la naissance de l’horlogerie au XIIIe siècle à nos jours, sous la direction de Martine Kaluszynski et Jérôme Lamy. Il est l’auteur de Maîtriser le temps. Du projet scientifique au gouvernement des temporalités, aux Éditions du Croquant, paru en 2018.


    Hélène Thil

    Hélène Thil est agrégée de Lettres modernes et doctorante contractuelle à la Faculté des Lettres de Sorbonne Université. Sa thèse, qu’elle prépare sous la direction de Florence Naugrette, porte sur « L’aventure collective : la troupe théâtrale comme utopie sociale dans la fiction française, du Capitaine Fracasse de Gautier au Molière de Mnouchkine ».


    François Vanoosthuyse

    François Vanoosthuyse, professeur de littérature française à l’Université de Rouen, enseigne la littérature, l’histoire de l’art et le cinéma. Il a publié sur Stendhal deux collectifs en codirection, des articles et un ouvrage ; il a également publié une étude de L’Éducation sentimentale. Il dirige la Revue Stendhal (PSN) et le Centre Flaubert du CEREdI EA 3229. Il participe à la rénovation du site Flaubert et à l’organisation des manifestations scientifiques et culturelles du bicentenaire Flaubert en Normandie. Il prépare la publication de trois collectifs : Théâtre, histoire, actualité. Paris, 1789-1830 (Presses Universitaires de Dijon, 2022) ; Formations d’écrivains au XIXe siècle. Ecoles, sociabilités, autodidaxies (RHLF, 2021, avec Jérémy Naïm) ; Le négatif de l’écriture. Enquêtes sur le pouvoir de décréer (Fabula.org, 2021, avec Jean-Louis Jeannelle).


    Résumés de communication

    Le temps a-t-il une vitesse ? par Etienne Klein

    L’urgence semble s’être liquéfiée : elle s’infiltre partout. Alors, déplorant que nos agendas soient sursaturés, constatant que tout « fonce », à commencer par nous-mêmes, nous nous exclamons : « Le temps s’accélère ! » Comme si la dynamique du temps épousait celle de nos trépidations. Comme si le temps suivait le rythme de notre emploi du temps, nous courrait après, armé d’une fourche ou d’une pique. Comme si, surtout, le temps pouvait se voir doter d’une accélération, donc d’une vitesse. Mais comment définir la vitesse du temps, dès lors que toute vitesse est une dérivée par rapport… au temps ? N’y aurait-il donc pas là quelque abus de langage ?
    En marge de cette question, nous reviendrons sur l’une des plus grandes controverses scientifiques de la seconde moitié du XIX e siècle : le paradoxe dit « de la réversibilité des équations de la mécanique » a vu s’affronter les plus grands savants de l’époque, d’Henri Poincaré à Pierre Duhem en passant par Wilhelm Ostwald, Ernst Mach, Max Planck ou Ludwig Boltzmann. Il s’agissait d’expliquer le fait que la plupart des phénomènes physiques sont irréversibles, alors même que les équations qui les régissent impliquent qu’ils devraient être réversibles…


    Écrire à la vapeur : conditions techniques de l’accélération du rythme culturel par Julien Schuh

    L’imaginaire de la vitesse qui se développe au XIXe siècle, et l’accélération constante des rythmes sociaux, dépendent de conditions techniques et de ressources énergétiques et matérielles qu’on a tendance à oublier. Nous nous intéresserons à l’émergence de ce système articulant des conditions matérielles (énergies fossiles, rotatives comme la presse Marinoni, papier continu), économiques (circulation des capitaux, levée des contraintes pesant sur l’emprunt et la création d’entreprises) et culturelles (nouvelles pratiques de production et de consommation, périodicité et modes) dans le cas de la culture de l’imprimé. Il s’agira d’analyser une forme d’industrialisation des processus communicationnels qui se traduit par des injonctions à fluidifier les échanges textuels et graphiques, et un déplacement de la focale de la qualité du message à sa circulation et sa reprise, selon une logique comptable. Ces logiques de consommation culturelle, qui entraînent l’augmentation de la production d’objets dans des circuits menant à leur transformation en déchets, entrent en tension dans le siècle avec les pratiques de la collection, du recyclage, de la transmission patrimoniale.


    Comment accélérer davantage ? Gestion de la rapidité de l’événement politique dans la presse quotidienne de la Restauration (1815-1830) par Morgane Avellaneda

    Une accélération des publications a lieu dans la presse de la Restauration. Les grands titres politiques de l’époque, entre autres le Journal des débats, la Quotidienne et le Constitutionnel, permettent au lecteur de suivre les nouvelles et les débats parlementaires au jour le jour, créant une nouvelle immédiateté de l’accès à l’information. Nous observerons la manière dont les quotidiens rendent compte de l’accélération du temps qui a lieu lors des événements à caractère exceptionnel, et la manière dont ces titres cherchent à rendre compte de l’importance d’un événement qui demande à être traitée de façon plus immédiate encore. Les journaux sont-ils, sous la Restauration, les vecteurs d’une rapidité politique en partie illusoire à laquelle ils participent ; ou courent-ils après une réalité toujours trop rapide, mettant ainsi au jour l’impossibilité d’un vrai suivi de l’actualité ? 


    Les damnés du feuilleton dramatique : critiquer vite, vite ! à l’ère de l’industrialisation des spectacles par Julie Anselmini

    À l’ère du périodique et de l’industrialisation des spectacles, le critique dramatique est confronté, surtout dans la seconde moitié du XIXe siècle, à une double injonction : écrire, à un rythme soutenu, le feuilleton du journal auquel il collabore ; rendre compte d’une actualité souvent décevante et de spectacles trop souvent montés « à la va vite ». Comment l’accélération du temps médiatique et économique, et son impact sur le monde du spectacle comme sur leur propre activité, sont-ils appréhendés, thématisés mais aussi contournés par les critiques dramatiques ? Quelles scénographies, quelles stratégies déploient-ils pour s’en accommoder ou les dénoncer ? Quelles formes d’écriture sont-ils amenés à inventer ? C’est ce qui sera examiné à travers les cas de trois écrivains-critiques qui ont chacun adopté un positionnement et des choix différents pour remplir le « tonneau des Danaïdes » du feuilleton dramatique : Alexandre Dumas père, Théophile Gautier et Jules Barbey d’Aurevilly. 


    Standardisation horaire et ponctualité : la peur du retard par Côme Souchier

    À l’occasion de la suppression des heures locales au profit de l’heure de Paris en 1891, opposants et partisans de la réforme interrogent leur rapport au temps. Les débats révèlent notamment une hantise du retard, compris à la fois comme manquement à la norme de ponctualité et moindre avancement dans le progrès civilisationnel. Nous proposons d’interroger, à partir des réactions aux réformes liées à la standardisation horaire, les intrications entre expressions et représentations du temps historique et du temps horaire.


    De la lettre un jour sur deux au message dans l’heure : la distribution du courrier comme valeur-étalon par Sébastien Richez

    Le XIXe siècle voit un objet jusque-là peu usité, et tout son décorum, se révéler partout aux yeux des Français : la correspondance se répand, et la prise en charge est assurée par les agents du service postal. Dans un contexte de progrès de l’alphabétisation, d’essor économique et d’ouverture des terroirs, l’Etat met en place les conditions de circulation d’un courrier toujours plus rapide, qui concourt à la reconfiguration de l’espace-temps national, cependant pas totalement uniforme. Cette révolution vécue dans le rythme des échanges, par la voie postale, est alors considérée comme constitutive de la grandeur de la France. 


    Accélérer le temps et l’espace : la temporalité expositionnaire ou le reflet d’un système par Camille Napolitano

    Microcosmes « caché[s] à l’intérieur » de Paris, les expositions universelles présentent, entre 1855 et 1900, les avancées industrielles, artistiques, scientifiques et techniques de la France au reste du monde, tout en créant, au cœur de sa capitale, un espace utopique de divertissement. Pourtant, éphémères, ces villes dans la ville sont destinées à disparaître au bout de six mois, instituant dès lors leur propre temporalité, caractérisée par la vitesse et l’accélération, dont cette communication analysera d’abord les enjeux organisationnels et constructifs. Elle interrogera ensuite ce phénomène, dont l’éphémérité traduit les enjeux temporels systémiques du xixe siècle, en tant que modélisation et laboratoire des accélérations industrielle, spatiale et économique que connaît alors l’Europe, l’inscrivant ainsi dans la recherche d’une modernité baudelairienne fugitive, transitoire et contingente.


    Comment ralentir la fébrilité des passions démocratiques : Tocqueville et l’« américanisation » de la société par Brigitte Krulic

    Dans la Démocratie en Amérique, Tocqueville a dressé le tableau de l’ « américanisation » du monde induite par la modernité démocratique. Mû par la « crainte de n’avoir pas choisi la route la plus courte » pour atteindre la satisfaction immédiate de ses désirs, l’individu de l’âge démocratique « est toujours pressé ». Tocqueville ne croit pas qu’un retour au temps immobile de l’Ancien Régime soit possible ni souhaitable : il faut donc tempérer les passions démocratiques qui évolueront fatalement vers un pouvoir despotique si un ensemble de garde-fous et d’instances normatives ne vient pas les « ralentir ». Parmi ces indispensables « points fixes » figurent les formes de l’ordre juridique. La lenteur des procédures corrige la rapidité des passions dont elle « retarde » ou « arrête » l’assouvissement, elle impose des délais et instaure un système de médiations qui servent de barrière entre forts et faibles, gouvernants et gouvernés, retardant les uns et donnant aux autres « le temps de se reconnaître ». 


    Prendre de vitesse l’insurrection en France, 1831 – 1852 par Ivan Burel

    Cette communication s’intéresse à la course de vitesse entre autorités françaises et groupes révolutionnaires au premier XIXe siècle, au lendemain des guerres napoléoniennes. Face une insurrection qui apparaît, pour une importante part du personnel politique et militaire, comme un danger réel et dont les convulsions ne cesseraient de se rapprocher, il s’agit d’étudier comment les autorités envisagent de répondre à cette menace imminente. D’une part en tentant de prévenir l’insurrection dans ses premiers moments, par l’infiltration des sociétés secrètes, la surveillance des potentiels insurgés et le déploiement de troupes destinées à écraser l’insurrection dès ses premiers balbutiements. D’autre part, en développant des discours politiques accompagnant ces mesures répressives, justifiées au nom de la « société en état de légitime défense » ne faisant que prendre de court la violence du « volcan » de l’émeute. 


    Entre permanence et souhait d’immuabilité, la restauration du monument médiéval au XIXe siècle par Bruno Phalip

    Entre volonté de permanence et souhait d’immuabilité, les tenants de la restauration du monument au XIXe siècle tentent de freiner leur temps neuf en captant l’immobilité du temps long de l’éternité, de l’histoire en arrêt. Théoriser la restauration en France, comme en Europe, c’est admettre l’existence d’un temps destructeur qui rompt le pacte ancien du temps long des communautés avec leur environnement transmis. Rétablir, c’est également corriger et rendre le passé présentable un édifice restauré, miroir d’un temps accéléré. Le restaurateur prend alors le parti du temps présent, interventionniste, en utilisant des techniques et des organisations industrielles répondant aux normes contemporaines et non à celles du passé : mécanisation des chantiers et des ateliers, l’artisan/ouvrier, le chantier/usine, l’industrie au service de la restauration pansement d’un temps présent, brutal et heurté.


    Engager le corps dans les « blancs de la carte » ou fuir l’accélération du temps : expériences de temporalités « ancestrales » chez les voyageurs-naturalistes de la deuxième moitié du XIXe siècle par Nicolas Cambon

    Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les derniers « blancs » sur les cartes européennes – ces « pays cannibales » qui hantent aux yeux des Européens l’intérieur de l’Afrique équatoriale, de l’Australie ou de Bornéo – sont visités par des voyageurs occidentaux. Dans un contexte d’expansion des empires coloniaux, notamment dans le Pacifique et en Afrique subsaharienne, ces explorateurs désirent y vivre des aventures[1] ; c’est-à-dire ressentir une temporalité moins cadencée qu’en métropole et, paradoxalement, plus forte, au diapason de leur corps et des affects vécus.
    La chasse, l’ethnographie, la marche, ou encore la confrontation à l’univers végétal et minéral sont autant de pratiques permettant d’éprouver, en ces lieux, la décélération du temps. Ces voyageurs ont des identités différentes – naturalistes, aventuriers, journalistes – mais le désir, identifié par Georges Vigarello, de « rechercher de l’inattendu, s’enrichir par la surprise, se mesurer par l’intensité[2] » leur est commun. Cet état d’esprit contribue, lors de la rédaction du récit de voyage, à enfermer les natifs dans cette temporalité jugée plus lente et ancestrale ; les renvoyant à une époque préhistorique[3].

    Cette communication propose de revenir sur cette temporalité vécue, propre aux séjours dans les terrae incognitae et décrite par les voyageurs dans leurs récits de voyage. Il s’agit de montrer que leurs discours s’arriment à des appréciations sensorielles et émotionnelles de ces espaces et leurs populations.

    • [1] Sylvain Venayre, La gloire de l’aventure. Genèse d’une mystique moderne (1850-1940), Paris, Aubier, 2002.
    • [2] Georges Vigarello, Le sentiment de soi : histoire de la perception du corps. XVIe-XXe siècle, Paris, Éditions du Seuil, 2014, p. 132.
    • [3] Johannes Fabian, Le temps et les autres : Comment l’anthropologie construit son objet, Toulouse, Anacharsis, 2006 (1ère éd. 1983).

    La virtuosité est-elle divine ou démoniaque ? par Béatrice Didier

    L’accélération des mouvements, les progrès de la facture des instruments, le vedettariat et le rôle de la presse avec l’extension du public, peuvent expliquer la place croissante donnée à la virtuosité dans les concerts, dans la pédagogie. Mais que signifie la virtuosité ? Est-elle une forme de bravoure, un bel exemple d’ascétisme héroïque ? Répond-elle à une volonté dictatoriale de prise de possession magique ou diabolique de l’auditoire ? Les métaphores et les caricatures révèlent bien l’ambiguïté de la virtuosité . Si, selon Stendhal, « le mouvement fait tout pour l’expression », et donc la signification de la musique, l’interrogation sur la virtuosité amène une réflexion sur la lenteur. A la musique de Rossini, si brillante dans sa rapidité, Stendhal préfère en définitive, « les émotions sombres si puissamment évoquées par les notes lentes de Mozart ».


    « Jouer vite » : la vapeur et le métronome par Emmanuel Reibel

    Tandis que le XIXe siècle rêve d’une « musique à vapeur », hybridant l’instrument de musique et la locomotive, le métronome, inventé par Maelzel en 1815, se pose rapidement en outil de contrôle du tempo. Faut-il alors opposer la vapeur, métaphore de la vitesse effrénée, et le métronome, souvent utilisé par les interprètes pour garder la mesure, et éviter d’accélérer ? L’examen d’une série de textes consacrés au métronome permettra de montrer que cette machine constitue le symbole et le vecteur d’une nouvelle relation, d’ordre industriel, au temps : celle-ci joue un rôle paradoxal dans l’accélération du temps musical, et incarne l’ambivalence d’une époque qui, pour des raisons tout à la fois économiques et philosophiques, cherche tout à la fois à accélérer le temps et à contrôler les cadences.


    De « La Dame blanche » (1825) à « Carmen » (1875) : temps et histoire dans l’opéra-comique par Hervé Lacombe

    Créé en 1825, La Dame blanche de Boieldieu propose une sorte de contre-accélération du temps, de ré-enracinement de l’Histoire dans le passé (notamment par la célébration des traditions) et de ré-encrage de la société dans des valeurs perdues. Cinquante ans plus tard, Bizet lance un mot d’ordre esthétique : « Mort à La Dame blanche ». Il s’agit pour lui de réinventer l’opéra-comique. Ce faisant, il exprime un autre rapport au temps. Carmen semble indiquer en effet un refus de l’histoire présente comme passé perpétué. L’œuvre célèbre tout autant une accélération du temps qu’un rejet des conventions.


    Stylistique de l’accélération en musique et en littérature (Schumann, Poe, Flaubert) par Pierre Fleury

    Certaines indications de tempo dans l’œuvre de Schumann impliquent une conception et une pratique éminemment problématisées de l’accélération à l’époque romantique. Partant de ces remarques musicologiques, nous explorerons les lieux de l’accélération dans quelques textes littéraires. Qu’est-ce qu’un texte qui va vite ? qu’est-ce qu’un texte qui va de plus en plus vite ? L’accélération d’un texte n’est pas l’accélération de ses événements (il ne suffit pas d’écrire « elle se mit à courir » pour augmenter la vitesse d’un texte) mais celle du flux textuel lui-même ; alors, nous mettrons en évidence les procédures furtives des écrivains, qui, tels des compositeurs, disséminent à fleur de texte de secrètes indications de tempo…


    « Vivre ou survivre » : l’escrime au XIXème siècle, entre vitesse et précipitation par Pierre-Henry Bas

    L’escrime, qu’elle soit ludique, de duel ou de guerre, est une activité physique où la vitesse serait l’élément capital : en théorie, il faut atteindre l’autre le premier du tranchant ou de la pointe, et ce le plus rapidement possible. Ce principe serait universel et commun aux différentes armes les plus utilisées au XIXe siècle, en particulier le sabre, la baïonnette, l’épée ou encore le fleuret. Toutefois, dès la fin du XIXe siècle, cette importance de la vitesse est parfois remise en cause chez certains escrimeurs, militaires et maîtres d’armes. Elle ne serait que le reflet d’une grande méconnaissance de l’art de combattre et le fruit de la brutalisation, de la vulgarisation et de l’amoralité de la société. Ainsi, l’objet de cette communication sera de comparer les approches théoriques et pratiques de différents publics sur le rapport vitesse/efficacité à la lecture des sources techniques (traités d’escrime, de cavalerie ou d’équitation), littéraires (mémoires) et normatives (réglementions des salles d’armes et des duels).


    Le bal de l’Opéra (1830-1848) ou la « chimère du mouvement perpétuel » (Le Ménestrel, 15 février 1835) par Sébastien Lepetit

    Le bal public et plus particulièrement le bal de l’Opéra, est un phénomène nouveau qui attire sous la monarchie de juillet, journalistes, caricaturistes, musiciens et écrivains. Comment, à travers la musique, la danse et le délire social, l’imagination créatrice du spectateur a pu se projeter dans une vision fantasmatique d’une société prise dans un mouvement perpétuel ? Lieu de projection des fantasmes, lieu de tous les possibles, le bal est à la fois l’expression d’une plus grande liberté, mais aussi, l’expression morbide, d’une vie que l’on brûle à toute vitesse. Entre fascination et vision critique, le spectateur lui-même perçoit dans cet emportement un vertige, une dépossession de son corps. Mais tout ce discours du spectateur ne relève-t-il pas du cliché ? Est-ce bien les effets d’une décadence de la société ou un mouvement d’une grande vivacité créatrice ?


    Les Hanlon-Lees et le film de poursuite muet : acrobates, appareil et élan au service du réel par Jennifer Forrest

    La rencontre entre technologie et acrobatie s’est fait lors de l’exposition universelle de 1878 dans les pantomimes sautantes des Hanlon-Lees. Depuis, le corps acrobatique a disparu pour ne plus être qu’élan, non plus moteur mais objet propulsé par des dispositifs techniques et scénographiques qui le transformaient en machine en perpétuel mouvement. Cet acrobate s’est prêté aux premiers films de poursuite en offrant aux spectateurs un corps-machine constamment en mouvement et une énergie vous-êtes-là.


    La durée de l’instant par Jacques Neefs

    Dans L’Éducation sentimentale (1869) cette phrase : « une heure sonna, lentement, pareille à une voix qui l’eût appelé. », que Du Camp reprocha à Flaubert : « ça c’est farce ». Flaubert ne la modifia pas. Je propose, en écho à la question de la vitesse et de l’accélération des temps, une réflexion sur le traitement de la durée de l’instant dans la « modernité esthétique », en commentant quelques-uns de ces « instants » transformés en résonnances d’impressions, en fulgurations durables, chez Flaubert et Baudelaire. J’envisagerai les formules ainsi inventées, par comparaison avec des formules aussi différentes que « l’accident » ou « la chute ». Mais aussi par rapport à ce qui se joue en peinture, en particulier avec Manet et Cézanne. Comment se forment une durée et une pensée esthétique modernes pour la capture de l’instant.


    Le temps long de l’évolution dans le récit préhistorique : quelles stratégies narratives pour le dire vite ? par Emmanuel Boldrini

    L’avènement quasi-simultané du darwinisme et de l’archéologie préhistorique marque l’ouverture progressive d’une nouvelle épistémè biologique qui a œuvré à la perturbation du régime d’historicité. Aux côtés des révolutions politiques et industrielles, l’évolution humaine semble déstabiliser notre perception du temps, mais, contrairement à elles, en l’installant dans la lenteur. Très tôt, la littérature s’est saisi du thème préhistorique, mais un tel défi pose d’emblée un problème d’échelle : comment, en effet, faire entrer dans l’histoire brève du roman l’Histoire plurimillénaire de l’espèce ? Comment faire coïncider le récit de l’humanité et celui du personnage ? Je propose de faire l’examen de la mise en place de stratégies narratives qui ont permis d’accélérer l’insaisissable temps long de l’évolution humaine afin de le faire entrer dans le temps relativement bref du roman ou du conte.


    L’urgence apocalyptique dans la littérature fin-de-siècle par Yoann Chaumeil

    À la fin du xixe siècle, un même spectre apocalyptique plane sur des familles de pensée très différentes. Sous des formes aussi bien religieuses que sécularisées, les pensées de l’apocalypse dans la littérature fin-de-siècle sont particulièrement présentes : contestation de l’idéologie du progrès et du rapport au temps que celui-ci implique, elles offrent autant d’échappées hors d’une modernité en crise, éprise de rationalisme et de scientisme. En étudiant différentes pensées et fictions apocalyptiques, cette communication interroge la nature du temps qui est en jeu : si ce temps de la hâte et de l’urgence est sans nul doute l’une des modalités possibles de la vitesse, il faut nettement le distinguer du type de vitesse induite par le temps du progrès.


    La notion de vitesse dans la représentation du chemin de fer dans la peinture impressionniste par Cyrielle Mary

    N.C


    Imprégnation ou mitraillage ? La vitesse photographique au XIXe siècle par Axel Hohnsbein

    Nous nous proposons de traiter de la question de la vitesse dans les pratiques photographiques du second XIXe siècle, en nous appuyant principalement sur un corpus d’ouvrages et de périodiques spécialisés. La « rapidité » – selon le terme technique employé par les praticiens – des émulsions, des révélateurs, des objectifs, du déploiement du matériel, augmente régulièrement au cours du siècle, ce qui bouleverse les pratiques photographiques et les représentations qui l’accompagnent. Au-delà d’un panorama des pratiques photographiques de « l’instantané », nous souhaitons étudier l’évolution des mots de la photographie, porteuse selon nous d’une poétique que les périodiques spécialisés ne manquent pas d’exploiter.


    Le Cinématographe : vitesse et sidération perceptuelle par Rae Beth Gordon

    À la rapidité des corps se déplaçant dans l’espace dans les premiers films des Frères Lumière en décembre 1896, s’ajoutèrent les étonnants trucages de Georges Méliès quelques mois plus tard. Cette communication examine les effets de ces deux formes de vitesse sur la perception et sur le corps des spectateurs. Je me pencherai d’abord sur le trucage du fondu-enchaîné où une image se superpose à une autre en même temps que la première se met à disparaître. Au moment où l’image devient indéchiffrable avant de se transformer en autre chose, l’expérience optique est sidérante. Cette expérience sera ensuite comparée à celle des chocs ressentis dans le corps des spectateurs, chocs produits par l’extrème vitesse des mouvements frénétiques et saccadés des comiques burlesques. Je montrerai enfin pourquoi l’engouement pour la vitesse est devenu un véritable besoin corporel à partir du dernier quart du XIXe siècle avec son apogée dans les films du premier cinéma. 


    Sous toutes voiles ou à toute vapeur : le devenir du récit maritime dans la seconde moitié du XIXe siècle par Gaultier Roux

    Avec l’introduction de la machine à vapeur, la marine connaît une évolution graduelle mais radicale. Toutefois, à la différence du train ou de l’automobile, le navire moderne ne propose pas un nouveau régime viatique, mais en modifie un qui préexiste. Cette communication entreprendra de mettre en lumière les conséquences d’une mutation technologique majeure dans la littérature nautique de langue française, de Jules Michelet à Pierre Loti. On peut déjà formuler l’hypothèse suivante : la mutation en question produirait une modification des perceptions aboutissant à terme à une évolution des représentations. Il faudra alors examiner l’existence ou non de solutions de continuité dans le récit de mer. Pour ce faire, on cherchera à comprendre comment la vitesse mécanique altère le récit maritime et dans quelle mesure il en modifie les mythes fondateurs, afin de déterminer si l’on peut affirmer, ou non, que se joue alors un renouvellement de la poétique de la navigation.


    La promenade à l’épreuve de la vitesse par Édouard Bourdelle

    L’accélération du temps, telle qu’elle s’opère sous le Second Empire comme conséquence d’un essor de la technique et d’une idéologie du progrès, trouve une de ses illustrations dans un nouvel usage collectif de la promenade. Cette pratique fait du paysage un objet de consommation : un paysage normé, qui ôte toute individualité aux promeneurs, mettant à mal la notion romantique du « paysage état d’âme », et contribuant au contraire à une « crise de la résonance », pour reprendre les termes du sociologue Hartmut Rosa. Nous verrons comment la littérature imagine des réponses à cette crise de l’uniformité, via l’étude de textes mettant en scène des promeneurs, réels ou fictifs, souffrant de la vitesse, afin de voir les modalités de résistance au temps présent qu’offre la littérature. 


    « Festina lente ». Le trottoir roulant de l’Expo 1900 par Marie-Ange Fougère

    En 1900 est créé, à l’Exposition universelle, le trottoir roulant, moyen de locomotion innovant permettant de faire, sans se fatiguer et plus rapidement qu’à pied, une boucle autour d’une partie du site. Certes la vitesse du trottoir roulant est modeste, mais l’idée est bien d’offrir aux visiteurs la possibilité d’aller vite.

    Le trottoir roulant, en réalité, est tout autant une attraction qu’un moyen de transport : cette dimension ludique justifie que se dévoilent aisément sentiments, craintes et autres fantasmes suscités par ce nouveau moyen de transport et, plus généralement par la vitesse.

    La presse contemporaine, dans les rubriques quotidiennes consacrées à l’Exposition, offre ici un angle de vue privilégié. D’une part elle donne à voir, par le biais d’anecdotes amusantes, les réactions à chaud des visiteurs. D’autre part, elle offre aux journalistes une tribune pour soulever des questions d’ordre plus général autour du progrès et de l’expérimentation de la relativité, mais aussi pour s’interroger sur les implications morales de la vitesse, voire sur les enjeux existentiels propres au mouvement perpétuel qui régit le trottoir roulant.


    A contre-courant : des militants de la « petite vitesse » en chemins de fer par Georges Ribeill

    Les compagnies de chemins de fer ont constamment mis en valeur comme atouts du rail sa vitesse. en visant « les gens d’affaires » remplissant les compartiments de 1ère classe et les poches des actionnaires. Mais elles ont promu parfois les attraits géographiques de leurs réseaux, ce qui méritait d’être « vu du train », en promouvant ainsi un tourisme ferroviaire à « petite vitesse ». Pour promouvoir sa ligne d’Aurillac à Montauban, la compagnie d’Orléans financera ainsi en 1869 unGuide destinéau « vrai touriste », celui qui « ne voyage pas uniquement pour arriver au but, mais pour le plaisir même que donne le trajet. » Les compagnies inventeront aussi l’art de voyager « en rond » et non pas selon un aller-retour en ligne droite en somme, avec leurs « billets circulaires » saisonniers. Un siècle après, la TGV-mania ambiante détruira cet art du « voyage à petite vitesse », dont les excès féconderont à leur tour une Slow-train mania


    Vivre vite / Ralentir : rapidités et recueillements ferroviaires au XIXe siècle, des deux côtés de la Manche par Tim Farrant

    La rapidité est une raison d’être, peut-être la raison d’être de la modernité. Comment donc se fait-il donc qu’au dix-neuvième siècle l’imaginaire ferroviaire viendra se baser sur le passé, voire même sur l’antiquité ? Cette communication cherchera des réponses à cette question, en s’interrogeant sur les réactions britanniques et françaises postérieures et contemporaines au chemin de fer, et en examinant les motifs de ces réactions. Il en ressortira une vision qui pourra surprendre, et qui fait appel au passé, à la spiritualité et à la transcendance comme pour masquer les troubles et les dislocations provoqués par ce nouveau mode de déplacement.


    « La vitesse, ce don irremplaçable de la machine » : Octave Mirbeau et « La 628-E8 » par Marie-Bernard Bat

    Après une longue crise de la création, Octave Mirbeau semble retrouver l’inspiration en changeant radicalement de paradigme dans La 628-E8. Au modèle de l’artiste et des arts plastiques, il substitue une nouvelle muse, l’automobile. D’abord moyen pour le romancier d’appréhender différemment le monde qui l’entoure en faisant corps avec le paysage, la machine, comme source de vitesse, s’affirme également comme une allégorie révélatrice de distinction idéologique et non sociale. Cette expérience donne lieu à la recherche d’une écriture de l’instantanéité grâce à l’esthétique du fragment et du discontinu, qui lui permet de gommer les distinctions génériques, tout en s’émancipant de la tradition réaliste. Mais si Mirbeau fait l’éloge de la technique dans la veine d’une esthétique pré-futuriste, il sait se méfier des excès et du mirage de « l’homme-machine » grisé par la vitesse.


    « Courir les hasards des chemins » : le rythme du voyage dans les romans de comédiens par Hélène Thil

    La seconde moitié du XIXe siècle est marquée par la fascination des romanciers pour le motif de la troupe ambulante. Dans la lignée du Roman comique de Scarron et des Années d’apprentissage de Wilhelm Meister de Goethe, des œuvres comme Le Capitaine Fracasse de Théophile Gautier, L’Homme qui rit de Victor Hugo, Pierre qui roule de George Sand, ou encore César Cascabel de Jules Verne, mettent en scène les tribulations d’une compagnie théâtrale. Cette communication se propose d’étudier le rythme du voyage dans ces romans de comédiens pour mettre au jour le lien entre la dimension itinérante de la troupe et la poétique de la vitesse à l’œuvre dans ces textes. 


    Théâtres de société : improvisations dramatiques pour consommations éphémères par Valentina Ponzetto

    La pratique du théâtre de société connaît au XIXe siècle une très grande vogue qui s’intensifie sous le Second Empire. On y reprend quelque succès des théâtres publics, mais il existe également un répertoire composé ad hoc pour ces scènes, dont la poétique s’inscrit souvent sous le signe de la vitesse. Pièces de loisir ou de circonstance, elles sont brèves et assez simples, pour faciliter la mémorisation et la mise en scène. La consommation en est tout aussi éphémère : elles ne donnent souvent lieu qu’à une seule représentation, pour laisser vite la place à d’autres répertoires. Les pièces de société seraient-elles donc vite composées, vite joués, vite oubliés ? Je me propose d’étudier ces pratiques en interrogeant leur impact sur la poétique du répertoire produit, sur la manière de le jouer et sur sa postérité.


    Vertige d’un monde pris de vitesse. La mutation de la perception dans la littérature du XIXe siècle par Stanislas de Courville

    La Littérature du XIXe siècle a témoigné de mutations extrêmement rapides et variées de la perception sous l’influence de l’aire urbaine. À tel point que Walter Benjamin évoquait l’avènement d’une « perception sous forme de choc » dont l’art se serait fait l’écho et qui s’instituerait durablement au XXe siècle avec le cinématographe. Au centre de cette nouvelle forme de perception se trouve l’augmentation toujours croissante de la vitesse, conjuguée à l’explosion du phénomène des masses, entité résolument moderne qui se déverse sur le monde et s’avère la matrice de tous ses changements. En nous appuyant sur les théoriciens d’une historicité de la perception que furent Merleau-Ponty et Benjamin, nous proposerons de penser la ou les mutations de la perception en cours au XIXe siècle à travers leurs nombreuses expressions littéraires, de Balzac à Zola ou de Gogol à Gontcharov, en passant par Baudelaire, Nerval et Huysmans.


    Parnasse, Vapeur et Vitesse par Aimée Boutin

    Réfractaires au progrès technique, les Parnassiens se sont opposés à la modernité définie par la vapeur et la vitesse. Certains Parnassiens, cependant, se sont inspirés du chemin de fer, symbole de l’accélération moderne et point d’achoppement dans le débat qui opposait les chefs de file du Parnasse et les partisans des Chants modernes. À partir d’un corpus composé de poèmes de J. Soulary, Villiers de L’Isle-Adam, A. Mérat, L. Dierx, L. Siefert, S. Prudhomme et P. Verlaine, j’examinerai comment ces poètes ont mis en forme les rythmes de la locomotion et/ou les mutations de la perception du paysage devenu « panorama » sous l’effet de la vitesse. Selon les formes poétiques employées, les poètes maîtrisent plus ou moins bien le vertige moderne de la vitesse, souvent vécu entre rêve et réalité. Parmi les exemples traités, le pantoum de Louisa Siefert communique le mieux l’incertitude par rapport à l’avenir dont on pourra mesurer la portée individuelle et collective.


    « Disparu(s) comme une étoile filante » – les personnages balzaciens face à l’accélération de l’existence par Jérémie Alliet

    L’objet de cette communication est d’étudier le vécu subjectif du temps par les personnages balzaciens des romans de Balzac parus et publiés en feuilleton (principalement entre 1842 et 1848), dans un geste de comparaison avec la représentation du temps dans ses premières œuvres (Le Centenaire et La Peau de Chagrin). Cette comparaison permettra d’interroger la spécificité feuilletonesque de la chronologie balzacienne, en mettant principalement en avant le paradoxe d’une accélération interne des textes, marqués par le vieillissement ou la disparition prématurés des personnages, et une dilatation de la narration, conduisant à l’écriture d’œuvres très longues, dont l’intrigue ramifiée et répétitive s’étend souvent sur plusieurs années. On se demandera enfin si cette esthétique du temps balzacien se retrouve dans le travail d’autres feuilletonistes (Dumas, Sue).


    Temporalités de la jeune fille par Virginie A. Duzer

    « C’est de l’espace, toujours plus allongé, qui s’étend entre la nubilité des femmes et leur mariage qu’est née la question si compliquée de la jeune fille » remarquait Remy de Gourmont dans son célèbre article de 1907 intitulé « Jeunes filles ». Pour rendre compte de cet interstice, entre l’avant-goût du flirt et la soudaine ellipse de la nuit de noce, les romanciers des années 1850-1900 ont joué d’accélérations et de ralentissements, qui sont tout autant volontairement psychologiques que potentiellement érotiques. De sorte que ce serait au cœur des variations de vitesse que l’on serait le mieux à même de comprendre l’importance que la jeune fille a pu avoir, en tant que sujet, que thème et que personnage à la fin du dix-neuvième siècle. Et c’est à une évocation éclairée des différentes vitesses narratives et textuelles que sera dédiée cette communication, qu’accompagneront des toiles, des photographies et des cartes postales soigneusement choisies.


    Un éloge du sursis. Quelques réflexions autour de la mort et de la vitesse au XIXe siècle par Anne Carol

    On se propose d’explorer quelques pistes autour de l’articulation entre la mort et la vitesse au XIXe siècle. Il semblerait en effet que le mortuaire et le funéraire constituent des espaces de résistance à l’accélération qui caractérise la modernité.

    Une première piste pourrait être celle du temps des funérailles. Les usages funéraires se codifient, chez les professionnels comme chez les endeuillés. La lenteur (dans les déplacements, par exemple) semble faire partie des éléments qui participent désormais de la décence de la cérémonie, à l’instar du silence. Une deuxième piste pourrait être celle du rapport au temps et à l’éternité. Des pratiques comme l’embaumement, la transformation du cimetière en un espace de conservation ou la promotion des concessions perpétuelles semblent indiquer une volonté très forte de suspendre le cours du temps et de freiner l’érosion des corps et du souvenir, au delà du cas des grands hommes. 


    Non

    Concert en hommage au professeur Yves Pouliquen

    président de la Fondation Singer-Polignac de 2006 à 2020

    Olivier Messiaen (1908-1992)

    L’abîme des oiseaux

    • Amaury Viduvier clarinette

    Dmitri Chostakovitch (1906-1975) / Rudolf Barshai (1924-2010)

    Symphonie de chambre opus 110a

    • Shuichi Okada, Amanda Favier violon
    • Adrien Boisseau alto
    • Adrien Bellom violoncelle
    • Simon Guidicelli contrebasse
    • Quatuor Hanson
    • Quatuor Elmire
    • Quatuor Mona

    Richard Wagner (1813-1883)

    Wesendonck Lieder

    « Traüme » 

    Gustav Mahler (1860-1911)

    Rückert Lieder

    « Ich atmet einen linden Duft »

     « Liebst du um Schönheit »

    « Ich bin der Welt » 

    Sergeï Rachmaninov (1873-1943)

    Douze romances opus 21

    Na smert′ chizhika (A la mort d’un serin)

    Richard Strauss (1864-1949)

    Morgen opus 27 n° 4

    • Ismaël Margain piano
    • Ambroisine Bré mezzo-soprano

    Biographies

    Ambroisine Bré mezzo-soprano

    La mezzo-soprano Ambroisine Bré commence très tôt sa formation musicale dans une classe maîtrisienne avant d’intégrer la filière pour jeunes chanteurs professionnels du CRR de Paris. En 2013, elle intègre la classe d’Yves Sotin au CNSM de Paris. Lauréate de plusieurs concours lyriques, elle remporte en 2017, quatre prix au Paris Opéra Compétition « Les Mozart de l’Opéra » au Théâtre des Champs-Elysées puis remporte cette même année, avec la pianiste Qiaochu Li, le Grand Prix Duo Chant/Piano du Concours International Nadia et Lili Boulanger.

    La carrière d’Ambroisine Bré prend son essor sur plusieurs grandes scènes européennes sous la baguette de grands chefs tels que Christophe Rousset, Laurence Equilbey, Marc Minkowski, Hervé Niquet, Eivind Gullberg Jensen, Vincent Dumestre, Leonardo Garcia Alarcon… 

    On a déjà pu l’entendre au Wiener Staatsoper, au Théâtre des États de Prague, à la Philharmonie du Luxembourg, au Staatsoper de Berlin, à l’Opéra de Lille, à l’Opéra de Bordeaux, au Théâtre des Champs-Elysées ou encore à l’Opéra Royal de Versailles ainsi que dans de nombreux festivals, Festival Radio France, Festival Berlioz, Festival de Pâques de Deauville, Festival de la Chaise Dieu, Festival de Beaune ou encore au Festival de Menton…
    Elle incarne déjà de nombreux rôles tels que Lazuli dans l’Etoile de Chabrier, Cherubin dans les Noces de Figaro de Mozart, Zerline dans Don Giovanni de Mozart, Sesto dans la Clémence de Titus de Mozart, Flora dans la Traviata de Verdi, Mercédès dans Carmen de Bizet, Galathée dans Acis et Galathée de Lully. Elle affectionne particulièrement le récital et a la chance d’avoir déjà été accompagnée par de nombreux merveilleux artistes tels que Bertrand Chamayou, Ismaël Margain, Johan Farjot, David Bismuth, Mathilde Calderini, le Quatuor Hanson, le Quatuor Hermès, Geneviève Laurenceau…

    Prochainement, elle incarnera la mère, la libelulle et la tasse chinoise dans L’Enfant et les sortilèges de Ravel à l’Opéra de Lille, Dorabella dans Cosi Fan Tutte de Mozart à l’Opéra du Rhin, puis Urbain dans Les Huguenots de Meyerbeer à la Monnaie de Bruxelles.

    Début 2022, elle sortira son premier disque solo autour de mélodies et airs d’opéra, entourée de la nouvelle génération d’artistes français talentueux : Mathilde Calderini, Ismaël Margain, Julien Dran, Anaïs Gaudemard ainsi que le Quatuor Hanson.

    Ambroisine est également Révélation Classique de l’Adami 2017, lauréate de la Fondation Royaumont et est nommée en tant qu’Artiste lyrique dans la catégorie des Révélations des Victoires de la Musique Classique 2019.


    Amaury Viduvier clarinette

    Issu d’une famille d’artistes, Amaury fait ses premiers pas de clarinettiste à l’âge de huit ans. Porté par un père clarinettiste, c’est alors une révélation. Les choses s’enchaînent rapidement pour ce brillant jeune élève qui remporte son premier concours à l’âge de douze ans et d’autres ne tarderont pas à suivre (Bellan, UFAM…). C’est ainsi qu’il reçoit le 1er Grand prix du Concours européen de musique en Picardie en 2008.

    Après de brillantes études au CRR de Paris dans la classe de Richard Vieille et Franck Amet où il obtiendra un premier prix de perfectionnement, Amaury est reçu premier nommé en 2010 au CNSM de Paris dans la classe de Pascal Moragues et Jean-François Verdier.

    Les succès s’enchaînent pour Amaury qui remporte en 2012 le Concours Yamaha Young Foundation of Europe, en 2014 le 2e prix du Concours Debussy et en 2018 le Premier Grand prix du Concours international de musique de Berlin. En 2015, il est Révélation classique de l’Adami.

    Il est invité à la Philharmonie de Berlin, au Théâtre des Champs-Élysées, aux Chorégies d’Orange, au Théâtre des Bouffes du Nord, à la Salle Cortot, aux Flâneries musicales de Reims, au Festival de Davos, CASS de Londres, au Festival de Pâques et l’Août musical de Deauville, au Festival de Pont-Croix, au Festival Pablo Casals, Septembre musical de l’Orne, Festival Debussy, Escapades musicales du Bassin d’Arcachon, ou encore au Festival de la Vézère ; il s’y produit aux côtés d’artistes renommés tels Antoine Tamestit, Renaud Capuçon, Nicholas Angelich, Amaury Coeytaux, François Salque, Lise Berthaud, Guillaume Vincent, Adrien La Marca, Jérôme Ducros, Quatuor Hermès, Quatuor Modigliani, Quatuor Girard, Jonas Vitaud, Pierre Fouchenneret, Ismaël Margain, Adrien Boisseau… Il est également l’invité régulier d’émissions sur France Musique.

    La musique de chambre tenant une grande place dans sa vie d’artiste, Amaury fonde en 2014 l’Ensemble Ouranos avec lequel il remporte le 1er prix du Concours international de musique de chambre de Lyon en 2017 et le Premier prix au Concours international Carl Nielsen en 2019. L’ensemble enregistre un premier disque avec le label NomadMusic.

    Amaury Viduvier est artiste-associé de la Fondation Singer-Polignac au sein de l’Ensemble Ouranos.


    Shuichi Okada violon

    Né en 1995 à Bordeaux, il commence l’étude du violon à l’âge de 5 ans. Après avoir commencé ses études au conservatoire de Bordeaux avec Stéphane Rougier, il est admis au CNSM de Paris à l’unanimité à l’âge de 15 ans, dans la classe de Roland Daugareil, Suzanne Gessner et Christophe Poiget. Il poursuit ses études à la Barenboim Said Academy de Berlin avec Mihaela Martin et est actuellement étudiant à La Chapelle Reine Elisabeth dans la classe d’Augustin Dumay.

    Passionné par la musique de chambre, il intègre la prestigieuse classe du quatuor Ysaÿe, et a la chance de travailler avec des professeurs tels que Claire Désert, François Salque, Jérôme Pernoo ou encore le trio Wanderer. Il participe souvent à des masterclasses, notamment avec Mihaela Martin, Pavel Vernikov, Patrice Fontanarosa, Donk Suk Kang, Sarah Nemtanu, Stephan Picard… Shuichi est sélectionné pour participer à de prestigieuses académies, comme l’académie Seiji Ozawa (Suisse), l’académie Carl Flesch (où il obtient le prix Stennebrüggen, le prix Carl Flesch ainsi que le prix Ginette Neveu ), ou le festival Santander.

    Il remporte le 2ème prix au Concours international Postacchini, 1er prix au Concours international Ginette Neveu, 1er prix ainsi que le prix de la personnalité la plus remarquable au Concours international de Mirecourt, et devient plus récemment lauréat du Concours Lipizer (Gorizia) et du Concours Fritz Kreisler (Vienne).

    En 2015 il gagne le deuxième prix au concours Markneukirchen, et reçoit le prix « Prince of Hessen »lors des masterclasses à la Kronberg Academy.

    Cela lui donne l’opportunité de jouer avec des orchestres tels que l’orchestre lyrique d’Avignon, l’orchestre de la Hochschule de Weimar, l’orchestre symphonique de Nancy, l’orchestre du DFO (à la salle Pleyel), l’orchestre de chambre « Nouvelle Europe », l’orchestre philharmonique de Baden- Baden, la philharmonique de Vogtland, l’orchestre de Normandie, l’orchestre de l’opéra de Toulon, l’orchestre de Bayonne, l’orchestre Pasdeloup, l’orchestre symphonique de Bienne…

    Shuichi est régulièrement invité à jouer dans des festivals comme« Les vacances de Mr Haydn », le Festival de la Roque d’Anthéron dans le cadre des ensembles en résidence, le Festival de la Vézère, les Moments musicaux de La Baule, les Folles journées de Nantes et Tokyo, le Festival Seiji Ozawa à Mastumoto, le Festival de Pâques de Deauville, le Festival de Radio-France, le Festival de Giverny, le Festival 1001 notes, le Festival de Val d’Isère, le Festival Musique à Guéthary, le Festival de l’orangerie de Sceaux, le Festival du Palazetto Bru Zane, où il s’est produit avec des artistes tels que Jerôme Pernoo, Jerôme Ducros, Michel Strauss, Raphael Pidoux, Jean-Claude Vanden Eyden, Peter Frankl, Philippe Jaroussky, Mathieu Herzog, Antoine Tamestit, Claire Désert, Lise Berthaud, Itamar Golan, Jean- François Heisser, Amaury Coeytaux, Stéphanie-Marie Degand, Gérard Caussé, Pierre Fouchenneret, Augustin Dumay, François Salque, Gary Hoffman, Miguel Da Silva…

    Il a eu l’occasion de jouer dans de grandes salles en tant que soliste ou en musique de chambre à la salle Pleyel, au Théâtre des Champs Elysées, à la salle Cortot, la Victoria Hall de Genève, le théâtre des Bouffes du Nord, la grande salle du Konzerthaus de Vienne, la grande salle de la Philharmonie de Paris, la fondation Louis Vuitton, au Bozar de Bruxelles, la cité de la musique…

    Shuichi est aussi le violoniste du Trio Arnold composé de Bumjun Kim (violoncelle) et Manuel Vioque-Judde (alto) qui est en résidence à la Fondation Singer-Polignac.

    Il sort son premier CD (Brahms/Schumann) avec le pianiste Clément Lefebvre, sous le label Mirare. Il enregistre aussi les quintettes et sextuors à cordes de Brahms avec Pierre Fouchenneret, Lise Berthaud, Adrien Boisseau, François Salque et Yan Levionnois, dans le cadre de « l’intégrale de la musique de chambre de Brahms », pour le label B Records.

    Avec le label Alpha, il enregistre l’octuor de Schubert et l’octuor de Raphaël Merlin, ainsi qu’un disque avec la chanteuse Veronique Gens dans des mélodies françaises, récompensé par un Choc de Classica, un Diapason d’or et une nomination aux Victoires de la musique classique 2021 dans la catégorie enregistrement.

    Il est soutenu par la fondation Safran, l’or du Rhin et Banque populaire. Il joue sur un magnifique violon de Carlo Tononi de 1710, prêté par la famille royale belge et La Chapelle Reine Elisabeth.


    Amanda Favier violon

    Amanda Favier fait partie de la jeune génération des solistes français.

    Talent précoce, on la remarque à neuf ans dans son premier concerto en soliste, à onze ans salle Gaveau et à treize sur les bancs du CNSM de Paris dans la classe de Gérard Poulet.

    Après un Premier Prix de violon et un Diplôme de Formation Supérieure mention Très Bien, elle achève son cursus par un Cycle de Perfectionnement avant de suivre à Cologne et Londres l’enseignement d’Igor Ozim et de Sir Ifrah Neaman.

    Ce métissage culturel fait d’elle une musicienne complète, qui, rapidement, glane une quinzaine de prix internationaux et devient la plus jeune lauréate du concours international Jean Sébastien Bach de Leipzig.

    En France, elle est distinguée par le Prix Forthuny de l’Académie des Beaux-Arts, le prix Berthier des Palmes Académiques, la Fondation Banque Populaire et l’Adami (« Révélation classique » puis « Violon de l’Adami »). 

    Ses voyages l’emmènent dans des salles prestigieuses (Gewandhaus de Leipzig, Concertgebouw d’Amsterdam, Kremlin State Palace – Moscou, le Poisson Rouge – New York, Victoria Hall de Genève, Théâtre des Champs-Elysées, Châtelet, Cité de la Musique, salle Gaveau…) avec des partenaires et orchestres recherchés. Curieuse de rencontres et de nouvelles collaborations, elle mêle souvent sa musique à la poésie, la littérature ou le jazz avec la complicité de personnalités contrastées comme Brigitte Fossey, François Castang, Jean-Marie Machado, Yaron Herman… 

    Après un premier disque remarqué avec le pianiste Cédric Tiberghien (Lyrinx), l’on retient entre autres sa version des Quatre Saisons de Vivaldi (Saphir) – Classique d’Or RTL – Sélection Air France, « Coup de coeur » France-Musique – « Attention Talent » Fnac – tête des meilleures ventes françaises pendant plusieurs semaines. « Dans la malle du Poilu » (Arion), label de la Mission du Centenaire de la guerre 14-18, a été distingué par le journal «Le Monde» comme l’un des 5 meilleurs disques de l’année 2014, quant à son disque Beethoven (NoMadMusic) avec Célimène Daudet, il est le « Choix de France Musique » et FFF de Télérama.

    Son nouveau disque (NoMadMusic) des concertos de Stravinsky et Corigliano avec l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège dirigé par Adrien Perruchon reçoit le meilleur accueil : « une performance d’équilibriste, tant pour une technique de haut vol que pour une esthétique toujours en mutation » (Le Monde) « un remarquable doublé de concertos du XXe siècle » (Musikzen) « une indéniable maestria. » (On Mag), « l’archet magique d’Amanda Favier » (Toute la culture), Disque du jour (france musique), 5 croches Pizzicato, **** Classica… Il est nommé aux Octaves de la musique 21 (Belgique).

    Amanda est également la violoniste du Trio Sōra depuis 2021. L’ensemble est en résidence à la Fondation Singer-Polignac.


    Adrien Boisseau alto

    Adrien Boisseau découvre la musique à l’âge de 5 ans et décide à ce moment- là qu’il lui consacrera sa vie. Un coup de foudre avec son instrument, l’alto, tout autant qu’avec le piano et le chant. Après l’école de musique de Nevers et le CNR de Saint- Maur, Adrien intègre le CNSM de Paris à l’âge de 14 ans dans la classe de Jean Sulem.
    En 2009, Adrien attire l’attention du jury au Concours International Max Rostal, décrochant le 1er Prix et le Prix du Public à l’âge de 17ans. Il est invité à faire ses débuts en soliste à la Philharmonie de Berlin avec le Deutsches-Symphonie Orchester sous la direction de Krzysztof Urbanski en 2011.
    A partir de 2013, Adrien se perfectionne auprès des maîtres prestigieux de la Kronberg Academy : Andras Schiff, Nobuko Imaï, Steven Isserlis, Christoph Eschenbach, Ivry Gitlis. Il se rend dans les académies les plus inspirantes telles Prussia Cove en Cornouaille ou Verbier en Suisse, deux lieux magiques où il développe ses idées musicales et rencontre les meilleurs jeunes solistes de sa génération.
    En 2014, Adrien décroche le titre de ‘Young Artist of the year’ de l’International Classical Music Awards Association (ICMA). Il joue à la Philharmonie de Varsovie la Romance de Bruch avec le Polish Iuventus Orchestra sous la direction de José Maria Florencio. Le jury le décrit en ces termes : « A son jeune âge, en dehors de son habileté technique et de la beauté de sa sonorité, Adrien Boisseau est un musicien particulièrement mature et introspectif. »
    La vie d’Adrien est bouleversée en 2015 lorsqu’il est appelé à rejoindre les rangs du quatuor Ébène, un des quatuors à cordes les plus en vue dans le monde. Il se produit avec le quatuor dans les plus belles salles (Théâtre des Champs Elysées, Wigmore Hall, Concertgebouw d’Amsterdam, Carnegie Hall…) et avec les plus grands musiciens (Mitsuko Uchida, Mathias Goerne, Anne Sofie Von Otter, Nicholas Angelich, Martin Fröst…).
    Après trois années très fructueuses avec le quatuor Ebène, Adrien décide de suivre son propre chemin. Pendant la saison 2019/2020, il joue à Schubertiade Hohenehms (Autriche), Folle Journée Nantes (France), Seoul Arts Center (Corée), Arsenal de Metz (France), Evian Festival (France)et Bergen Festival (Norvège).
    Adrien s’est déjà produit en soliste avec de nombreux orchestres parmi lesquels l’Orchestre de chambre d’Auvergne, le Trondheim Symphony Orchestra, le Deutsches Symphonie Orchester Berlin, le Nova Russia Symphony Orchestra, le Liechtenstein Symphony Orchestra, Les Siècles, l’Orchestre National de Metz, l’Orchestre du Capitole de Toulouse…Sous la direction de chefs tels que Tugan Sokhiev, Kristof Urbanski ou encore François-Xavier Roth.
    Il s’est récemment produit à la Philharmonie de Paris avec Khatia Buniatishvili et Edgar Moreau pour le concert de réouverture de la salle après le confinement.
    Il joue un magnifique alto fait par Yair Hod Fainas à Paris.


    Adrien Bellom violoncelle

    Après avoir étudié dans la classe de Jérôme Pernoo au CNSM de Paris, puis au Mozarteum de Salzburg auprès de Clemens Hagen ainsi qu’à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth en Belgique, Adrien Bellom poursuit actuellement une activité soutenue de chambriste : il est membre fondateur du quatuor avec piano Abegg et du quatuor à cordes Lachrymae, et est actuellement le violoncelliste du trio Medici (2e prix des concours internationaux Joseph Haydn et Melbourne). Il se produit aussi régulièrement en sonate avec son frère Guillaume Bellom, avec lequel il a obtenu un Master en musique de chambre dans la classe de Claire Désert. 

    On a ainsi pu l’entendre au festival de Bel-Air, au festival de la Roche-Posay, au festival des Arcs, aux Journées Ravel de Monfort l’Amaury, au festival de Deauville, au festival de La Prée, au festival Debussy, au Palazetto Bru Zane à Venise, aux Sommets Musicaux de Gstaad, à Flagey, à l’Auditorium du Louvre, à la Philarmonie de Paris… aux côtés de nombreuses personnalités musicales, telles que Pierre Fouchenneret, Charlotte Juillard, Marie Chilemme, François Salque, Yan Levionnois, Ismaël Margain, Philippe Bernold.

    Après avoir joué au sein de différents orchestres de chambre, tels que l’ensemble Appassionato ou les Forces Majeures, il est désormais violoncelle 2e solo au sein de l’Orchestre Philharmonique de Radio-France.

    Adrien accorde depuis son plus jeune âge une grande place à la pratique du piano ; il obtient en 2014 un Premier Prix au Conservatoire de Boulogne-Billancourt dans la classe de Nicolas Mallarte.

    En tant que violoncelliste du Trio Medici, il a participé à l’enregistrement du coffret CD Anton Reicha publié chez Outhere Music, en coproduction avec la Chapelle Musicale Reine Elisabeth et le Palazetto Bru Zane, sorti en septembre 2017.

    Il a également participé à l’enregistrement du coffret CD autour de la musique de chambre de Fernand de La Tombelle (Collection « Portraits » | Bru Zane), sorti en novembre 2019.

    Il est lauréat de la Fondation Banque Populaire depuis 2016, lauréat de la Fondation l’Or du Rhin depuis 2018 

    Adrien Bellom est en résidence à la Fondation Singer-Polignac au sein du Trio Medici.


    Simon Guidicelli contrebasse

    Né en 1989, Simon Guidicelli commence la contrebasse à huit ans à l’école normale de musique d’Aix-en- Provence. Il y obtient en 2008 son diplôme de perfectionnement à l’unanimité avec les félicitations du jury dans la classe de Francis Laforge. Il est admis la même année au Conservatoire national supérieur de musique de Paris dans la classe de Thierry Barbé. Il se produit régulièrement avec l’orchestre national du Capitole de Toulouse ainsi qu’avec l’orchestre national de France, l’orchestre de l’Opéra de Paris, l’orchestre de chambre de Montpellier sous la direction de chefs tels que Tugan Sokhiev, Daniele Gatti, Philippe Jordan, Kristjan Järvi, Harmut Haenchen.
    Avec Le Balcon, il participe à de nombreux projets, dont La Symphonie Fantastique de Berlioz/Lavandier, Le Premier meurtre d’Arthur Lavandier, Le Balcon de Peter Eötvös, ou les Lieux Perdus de Pedro Garcia-Velasquez. Il s’occupe également à la production de projets pour Le Poème Harmonique et Le Balcon. En 2018-2019, il participe à l’opéra Donnerstag aus Licht à l’Opéra comique de Paris.


    Ismaël Margain piano

    Ismaël Margain est né en 1992 à Sarlat où il entame sa formation musicale (piano, flûte, saxophone, jazz, écriture …). Le pianiste et chef d’orchestre Vahan Mardirossian, avec qui Ismaël travaille depuis son plus jeune âge le présente à son ancien maître Jacques Rouvier qui le prépare au concours d’entrée au Conservatoire de Paris. Reçu à l’unanimité, il choisit d’intégrer la classe de Nicholas Angelich, puis au départ de ce dernier de poursuivre sa formation auprès de Roger Muraro et Michel Dalberto.

    Lauréat du Concours International « Génération SPEDIDAM 2011 », 1er Prix au Concours de la Société des Arts à Genève, c’est au Concours Long-Thibaud 2012 que le grand public découvre Ismaël. Après avoir joué en finale le concerto n°23 de Mozart, il remporte le Prix du public et le 3ème Grand Prix Marguerite Long remis par le président du jury Menahem Pressler. Il joue à nouveau ce concerto lors des Victoires de la Musique Classique 2015, où il est nommé dans la catégorie « révélation soliste instrumental ». 

    Suite à ces récompenses Ismaël part en tournée en Amérique Latine et aux Etats-Unis pour une série de récitals et master class, puis de retour en Europe il se produit en Allemagne, en Suisse, en Italie, en Espagne et en Bulgarie.

     Il est l’invité régulier de nombreux festivals (Pâques et Août Musical à Deauville, Chopin à Paris, Festival de musique de Menton, Piano aux Jacobins à Toulouse, Nohant Festival Chopin, l’Esprit du Piano à Bordeaux, Lille Piano(s) Festival, Pianoscope à Beauvais, Festival de Mecklenburg-Vorpommern et Klavier Ruhr Festival en Allemagne, All about piano à Londres …) où il se produit en solo et en musique de chambre, notamment avec Alexandra Soumm, Renaud Capuçon, Adrien La Marca, Yura Lee, Edgar Moreau, Bertrand Chamayou, le quatuor Hermès … A Paris, il se produit à la Salle Cortot pour le Centre de Musique de Chambre, mais aussi Salle Gaveau, au Musée d’Orsay, à l’Auditorium du Louvre, à la Cité de la Musique, au Théâtre des Champs-Elysées.

    Il joue en soliste avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France, l’Orchestre National de Lille, l’Orchestre Philharmonique de Nice, l’Orchestre de l’Opéra de Marseille, l’Orchestre National d’Île de France …

    Ismaël Margain est artiste associé à la fondation Singer Polignac, lauréat du prix de la Yamaha Music Foundation of Europe, soutenu par la Fondation SAFRAN, la Fondation l’Or du Rhin, et la Fondation Banque Populaire. En 2010 il forme un duo avec Guillaume Bellom avec qui il enregistre deux disques, consacrés à Mozart et Schubert (ffff dans Télérama) sous le label Aparté/Harmonia Mundi. Puis il réalise 3 enregistrements live pour le label B Records: Mendelssohn en 2015, Schubert en solo en 2017, et un récital à 2 pianos avec Guillaume Bellom en 2018.


    Quatuor Hanson

    Le Quatuor Hanson se fonde en 2013 à Paris. Depuis, les quatre musiciens n’ont de cesse d’explorer la richesse du répertoire du quatuor à cordes et la force de cette formation qui offre des possibilités de recherches musicales et humaines essentielles et inépuisables. 

     Ils enregistrent leur premier album au sein du label Aparté en 2019, un double disque consacré à Joseph Haydn. Ce compositeur qui représente le point d’ancrage du répertoire pour quatuor accompagne les Hanson depuis ses débuts, et l’inventivité de sa musique est pour eux un terrain de jeu sans cesse renouvelé. Ce double album en forme de portait éclectique de Haydn met en relief sa modernité et la diversité de ses quatuors ; ce premier disque est récompensé d’un Diapason d’Or, du Choc de Classica, du Qobuzissime et du Choix de France Musique et a été vivement salué par la presse internationale ( The Strad, Ongaku Geijutsu, The Classic Review…)

    Le Quatuor Hanson a créé son identité en explorant des horizons différents en travaillant notamment avec des maîtres autrichiens comme Hatto Beyerle et Johannes Meissl, mais aussi fortement inspiré par l’école française auprès des Quatuors Ebène et Ysaÿe. Ensemble à la curiosité aiguisée, le Quatuor Hanson se passionne également pour des compositeurs de son temps tels que Toshio Hosokawa, Wolfgang Rihm, ou encore Mathias Pintscher dont ils interprètent la première française de Figura IV au Festival de l’IRCAM. Ils ont enregistré en live la pièce saisissante Black Angels pour quatuor amplifié de George Crumb en août 2021 au Festival de l’Août musical de Deauville. Ils se plaisent également à provoquer des rencontres anachroniques entre des compositeurs de différentes époques et aiment proposer des programmes où ces contrastes éclairent les œuvres d’une manière nouvelle et inattendue. 

    Le Quatuor Hanson a remporté de nombreux prix internationaux notamment aux Concours de Genève, J. Haydn à Vienne et Lyon. Il est soutenu par la fondation Singer-Polignac où les musiciens sont en résidence, par la Fondation Cordes Sensibles (Fondation de France) et ils sont lauréats de la Fondation Banque Populaire.

    Ils poursuivent une carrière internationale en se produisant à l’Auditorium du Louvre, au Wigmore Hall à Londres, à la Philharmonie de Paris, au Victoria Hall de Genève, à l’ORF Kulturhaus à Vienne et jouent régulièrement en Asie. L’enrichissement qui résulte de la rencontre avec d’autres artistes est pour eux primordial ; ils partagent régulièrement la scène avec des musiciens comme Edgar Moreau, Adam Laloum, Pierre Genisson, Bruno Philippe, Vadim Kholodenko, ou encore Guillaume Bellom.

    Le Quatuor Hanson est en résidence à la Fondation Singer-Polignac.


    Quatuor Elmire

    Fondé fin 2016, le Quatuor Elmire remporte le 3e Prix ainsi que le Prix Spécial pour la meilleure interprétation de l’œuvre contemporaine imposée au Concours international Carl Nielsen à Copenhague en 2019. 

    Il obtient également le 2e Prix du Concours européen de la FNAPEC à Paris ainsi que le 2Prix et le Prix spécial « Adolfo Betti » au Concorso di Musica da Camera Virtuoso e Belcanto, à Lucca, en 2018. Cette même année, le quatuor remporte le Prix « Rheingau Music Festival » aux « 63èmes Jeunesses Musicales International Chamber Music Campus » à Weikersheim. 

    Les quatre musiciens sont invités dans divers festivals tels que le Festival de Wissembourg, le Festival des Arcs, les Rencontres Musicales d’Evian ou encore les Folles Journées de Tokyo et Ekaterinburg.

    Durant son parcours, le Quatuor Elmire bénéficie de l’enseignement de ses maîtres Philippe Bernhard du Quatuor Modigliani, Luc-Marie Aguera du Quatuor Ysaÿe, et Rainer Schmidt du Quatuor Hagen. Les quatre musiciens étoffent leur jeu en participant à plusieurs Masterclass avec de grands maîtres et chambristes comme les Quatuors Ébène, Berg, Danel, Casals, Tabea Zimmermann ou encore Andras Keller du Keller Quartett.

    Le quatuor est artiste résident à l’association Proquartet, au Dimore del quartetto et au Festival des Arcs. Il est également lauréat de la Fondation Banque Populaire. 

    Curieux d’explorer différents horizons, le Quatuor Elmire collabore avec le guitariste Samuel Strouk pour l’enregistrement d’un album mêlant jazz et classique intitulé Nouveaux mondes sous le label WDS Records, distribué par Universal. Par ailleurs, il travaille avec le metteur en scène Marcus Borja pour le Festival international de Théâtre de Milos et avec La Belle Saison à Paris pour l’enregistrement d’un nouvel album.

    Le quatuor lance son premier festival de musique de chambre, « Festiv’Elmire », à la Salle Cortot à Paris, à la fin de l’année 2020.

    Cyprien Brod joue un violon de Nicolas Lupot fait à Paris en 1817, gracieusement prêté par Xavier et Joséphine Moreno. 

    Khoa-Nam Nguyen joue un violon de Jean-Baptiste Vuillaume, gracieusement prêté par la famille Adelus.

    Jean Sautereau joue un alto de Charles Coquet fait en 2017.

    Rémi Carlon joue un violoncelle de Nicolas Lupot fait à Paris en 1804, gracieusement prêté par la famille Adelus.

    Le Quatuor Elmire est en résidence à la Fondation Singer-Polignac.


    Quatuor Mona

    Fondé en 2018, le Quatuor Mona est né de la rencontre de quatre jeunes musiciennes issues des quatre coins du monde. Basé à Paris et formé au Conservatoire National Supérieur de Musique, le quatuor établit très vite une présence dans la capitale française en se produisant sur les scènes de la salle Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris, le Petit Palais, la Salle Cortot, le studio 104 de la Maison de la Radio et sur l’émission « Générations France Musique ». En janvier 2020, elles ont été sélectionnées parmi les jeunes quatuors les plus prometteurs du monde pour se produire à la Biennale de Quatuors à Cordes à la Cité de la Musique.

    Le quatuor a partagé la scène avec des artistes tels que Emmanuel Pahud, Abdel Rahman El Bacha, Paul Meyer, Marie-Josèphe Jude et Philippe Graffin, et a donné ses premiers concerts au Festival International d’Edimbourg, au Festival de Salon de Provence, au Festival « Les Vacances de Monsieur Haydn » de Jérôme Pernoo, au Festival Debussy et au Festival de Dinard. Charmé par leur talent lors de leurs débuts au Festival de Flaine en 2018, le pianiste et compositeur Abdel Rahman El Bacha leur dédie sa pièce « Prélude pour cordes » et les invite à se produire au Théâtre Royal du Parc de Bruxelles, à l’occasion du Festival Classissimo retransmis sur Musiq3. Au cours de la saison 2021/2022, elles donneront des récitals à la Elbphilharmonie Laeiszhalle de Hambourg, au Festival Quartettissimo en Hongrie, à la Philharmonie du Luxembourg et bien d’autres.
    En 2021 elles sont nommées BBC New Generation Artists. Elles sont par ailleurs artistes en résidence à la Fondation Singer-Polignac et à Proquartet à Paris, à la Fondation Villa Musica en Allemagne, à Dimore Del Quartetto en Italie, à Live Music Now France et à la Escuela Reina Sofia à Madrid où elles étudient avec Günter Pichler (Alban Berg String Quartet). Depuis sa formation, le quatuor à eu l’occasion de travailler avec de grands pédagogues tels que Luc-Marie Aguera (Quatuor Ysaÿe), François Salque, Jérôme Pernoo, le Quatuor Modigliani, Mathieu Herzog (Quatuor Ebène), Valentin Erben (Alban Berg String Quartet), Rainer Schmidt (Hagen Quartet) et Martin Beaver (Tokyo String Quartet). 

    Le quatuor est lauréat du 3e Tremplin de la Phiharmonie de Paris et a été récompensé des Prix du Méjan et de l’Orangerie de Sceaux lors de sa participation au Festival Ravel. Il est en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis 2021.

    Manifestation et révélation. À propos du livre de Jean-Luc Marion, « D’ailleurs, la Révélation »

    Rediffusion sur singer-polignac.tv

    Avant-propos

    Depuis 2014, l’UR 3552 Métaphysique : histoires, transformations, actualité, bénéficie d’une collaboration fructueuse avec la Fondation Singer-Polignac, initiée par le regretté Yves Pouliquen, de l’Académie française, Président de la Fondation, Jean-Luc Marion, de l’Académie française, professeur émérite à Sorbonne Université et Vincent Carraud, professeur à Sorbonne Université et directeur de l’UR 3552. En 2021, c’est au Centre Emmanuel Levinas, composante de l’unité de recherches dirigée par Emmanuel Cattin, professeur à Sorbonne Université, qu’il revient d’organiser la présente manifestation, qui sera un colloque de phénoménologie et de philosophie de la religion, intitulé « Manifestation et révélation. À propos du livre de Jean-Luc Marion, D’ailleurs, la Révélation.

    Ce colloque sera centré sur la question de savoir de quel genre de phénomènes relèvent les phénomènes qui constituent la révélation et si une approche phénoménologique est pertinente pour les analyser. On remarquera que dans l’allemand Offenbarung s’entendent à la fois l’ouverture par laquelle quelque chose devient manifeste, offenbar, et la révélation (ἀποκάλυψις) : cette ambivalence doit-elle donner lieu à une distinction stricte de la phénoménologie et de la théologie ? La théologie — qui n’impose que tardivement le terme de révélation — n’a-t-elle pas au contraire tout à gagner d’une approche non plus métaphysique, mais phénoménologique, d’un apparaître qui requiert d’abord d’être décrit ? Le colloque posera ces questions à l’occasion de la parution du livre de Jean-Luc Marion, D’ailleurs, la Révélation (Grasset, 2020), non seulement professeur émérite à Sorbonne Université, mais titulaire d’une chaire à The University of Chicago qui est précisément une chaire de philosophie de la religion.

    Il va de soi qu’il aura à revenir non seulement sur ce qu’on a appelé « le tournant théologique de la phénoménologie française » (Emmanuel Levinas, Michel Henry), mais surtout sur les enjeux théologiques de la phénoménologie qui sont apparus dès la première réception des œuvres de Husserl, dont beaucoup d’élèves se tournèrent vers le christianisme, comme Adolf Reinach, Edith Stein ou Hedwig Conrad-Martius. Mais il suivra aussi l’explication de Heidegger avec le christianisme et le Dieu d’Israël, telle que les Schwarze Hefte peuvent à présent en ouvrir l’accès avec une plus grande évidence, dont la confrontation avec l’œuvre immense de Karl Barth est l’un des aspects. Ces travaux se tiendront dans l’horizon du travail du Centre Emmanuel Levinas, à la fois par leur inspiration phénoménologique, qui donne depuis sa fondation leur tonalité directrice à de nombreux travaux du Centre, et par leur reprise des questions essentielles d’une philosophie de la religion ou de la révélation, précédemment étudiées, particulièrement, à travers l’œuvre de Franz Rosenzweig (2017).

    Comme on sait, l’UFR de philosophie n’a pas de chaire de philosophie de la religion. Ce colloque sera donc l’occasion de nouer les relations institutionnelles qui devaient l’être au printemps 2020 avec nos collègues romains du « Colloque Castelli » (Archivio di filosofia). Et du côté de la phénoménologie, nous nous réjouissons d’organiser ce colloque en collaboration avec les Archives Husserl de Paris (CNRS-ENS-PSL), que dirige Dominique Pradelle, professeur à Sorbonne Université.

    Enfin, nous avons toujours souhaité, lors des colloques organisés par l’EA 3552, que de jeunes chercheurs, récents docteurs ou encore doctorants, y soient associés. Ce colloque permettra également de donner la parole à plusieurs d’entre eux.

    Vincent Carraud, Emmanuel Cattin, Dominique Pradelle

    Comité de patronage

    • Jean-Robert Armogathe, de l’Institut
    • Barbara Cassin, de l’Académie française 
    • Philippe Capelle-Dumont, Université de Strasbourg, président d’honneur de l’Académie catholique de France
    • Jean Chambaz, Président de Sorbonne Université
    • Michaël Levinas, de l’Académie des Beaux-Arts
    • Andreï Makine, de l’Académie française
    • Hent de Vries, New York University
    • Michel Zink, de l’Académie française, Secrétaire perpétuel de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres 

    Lundi 21 juin 2021

    14h : ouverture du colloque par Vincent Carraud, Emmanuel Cattin et Dominique Pradelle

    sous la présidence de Vincent Carraud : Métaphysique et révélation

    15h45-16h – pause

    • 16h-16h45 : Raphaël Authier, Phénoménalité et révélation : comment comprendre ce qui « succède à la métaphysique » ?
    • 16h45-17h30: Claudia Serban, Jean Hering, une première rencontre entre phénoménologie et révélation

    17h30 – discussion

    18h – fin de la première journée

    Mardi 22 juin 2021

    sous la présidence d’ Emmanuel Cattin : Ce qui se donne et ce qui se montre

    • 9h30-10h15 : Vincent Blanchet, L’apparaître de l’inapparent
    • 10h15-11h : Stefano Bancalari, La « puissante banalité » de la révélation. Signification et statut méthodologique du quotidien dans la phénoménologie de l’ailleurs

    11h-11h15 – pause

    • 11h15-12h : Fanny Valeyre, Φύσις. Une apparition homérique
    • 12h-12h45 : Dominique Pradelle, De la théologie à la phénoménologie : l’essence des phénomènes

    12h45 – discussion

    13h – déjeuner (selon protocole sanitaire strict)

    sous la présidence de Pierluigi Valenza : Alètheia et apocalypsis

    16h15-16h30 – pause

    17h30 – fin de la deuxième journée

    Mercredi 23 juin

    sous la présidence de Dominique Pradelle : Le retard du regard

    • 9h30-10h15 : Walter Schweidler, Événement et révélation selon Heidegger (Das Ereignis der Offenbarung nach Heidegger)
    • 10h15-11h :Vincent Holzer, Trinité ontique et Révélation. Généalogie d’un malentendu persistant

    11h-11h15 – pause

    12h45 – discussion

    13h – déjeuner (selon protocole sanitaire strict)

    17h – clôture du colloque


    Biographies

    Vincent Carraud

    Vincent Carraud est professeur d’histoire de la philosophie moderne en Sorbonne et directeur de l’unité de recherche Métaphysique : histoires, transformations, actualité. Il a reçu en 2010 le grand prix de philosophie de l’Académie française. Dernière publication : Ce que sait la foi, Communio / Parole et Silence, 2020.


    Olivier Boulnois

    Olivier Boulnois, né en 1961, ancien élève de l’ENS (1981), agrégé de philosophie (1984), professeur habilité à diriger des recherches (1997), directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études (1999), membre du « Laboratoire d’Études sur les Monothéismes » (EPHE, PSL, LEM, UMR 8584). Ses publications portent sur la philosophie médiévale et l’histoire de la métaphysique. Il est l’auteur d’environ 180 articles et 7 livres. Principales publications : Duns Scot, la rigueur de la charité, Paris, 1998 ; Être et Représentation. Une généalogie de la métaphysique moderne à l’époque de Duns Scot (XIVe siècle), Paris, 1999 ; Au-delà de l’image, Une archéologie du visuel en Occident (d’Augustin au Concile de Trente), Paris, 2008 ; Métaphysiques rebelles, Genèse et structures d’une science au Moyen Age, Paris, 2013.


    Dan Arbib

    Dan Arbib, ancien élève de l’Ecole normale supérieure, agrégé et docteur en philosophie, est professeur agrégé à l’Ecole normale supérieure. Secrétaire scientifique du Bulletin cartésien depuis 2010, il a publié La lucidité de l’éthique. Etudes sur Levinas (Hermann, 2014), Descartes, la métaphysique et l’infini (PUF, 2017, 2e éd. 2021) et dirigé le collectif consacré aux Méditations métaphysiques de Descartes, Objections et Réponses (Vrin, 2019).


    Raphaël Authier

    Ancien élève de l’École normale supérieure (Ulm), agrégé et docteur en philosophie, Raphaël Authier est l’auteur d’une thèse de doctorat intitulée Concevoir l’historicité. L’histoire et les différentes formes de temporalité chez Hegel et Schelling. Il est attaché temporaire d’enseignement et de recherche (ATER) à Sorbonne Université.


    Claudia Serban

    Agrégée de philosophie, docteur de l’université Paris-Sorbonne et ancienne pensionnaire de la Fondation Thiers, Claudia Serban est maître de conférences à l’université Toulouse Jean Jaurès. Elle est l’auteur de nombreux articles portant sur la phénoménologie allemande et française, ainsi que sur la philosophie allemande classique. Le livre issu de sa thèse de doctorat, intitulé Phénoménologie de la possibilité : Husserl et Heidegger, est paru en 2016 aux Presses universitaires de France.


    Emmanuel Cattin

    Emmanuel Cattin, né en 1966, ancien élève de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, est professeur de métaphysique à Sorbonne-université. Il est l’auteur de Vers la simplicité. Phénoménologie hégélienne (Paris, Vrin, 2010), Sérénité. Eckhart, Schelling, Heidegger (Paris, Vrin, 2012), Majestas Dei (Paris, Vrin, 2018).


    Stefano Bancalari

    Stefano Bancalari enseigne la philosophie de la religion à la Sapienza Università di Roma. Il est également professeur invité à l’université grégorienne de Rome et dirige la revue internationale « Archivio di filosofia ». Il a entre autres publié : Logica dell’epochè. Per un’introduzione alla fenomenologia della religione (2015), Fenomenologia e pornografia (2015), Intersoggettività e mondo della vita. Husserl e il problema della fenomenologia (2003), L’altro e l’esserci. Heidegger e il problema del Mitsein (1999). Il a édité les œuvres philosophiques de Rudolf Otto en italien (2010).


    Vincent Blanchet

    Vincent Blanchet est docteur en philosophie et professeur agrégé à Sorbonne Université, ses recherches portent sur la pensée allemande et la métaphysique.


    Fanny Valeyre

    Fanny Valeyre est agrégée de philosophie et attachée temporaire d’enseignement et de recherche à Sorbonne Université. Elle rédige actuellement une thèse sur la phusis à partir de l’œuvre de Heidegger.


    Dominique Pradelle

    Ancien élève de l’École Normale Supérieure, Dominique Pradelle est Professeur de philosophie allemande contemporaine à la Faculté des Lettres de Sorbonne Université et directeur des Archives Husserl de Paris. Ses travaux portent sur la phénoménologie, la philosophie des mathématiques et l’esthétique musicale. Il a publié L’archéologie du monde (Dordrecht, Kluwer, 2000), Par-delà la révolution copernicienne (Paris, Puf, 2012), Généalogie de la raison (Puf, 2013) et Intuition et idéalités. Phénoménologie des objets mathématiques (Puf, 2020). 


    Pierluigi Valenza

    N.C


    Rosaria Caldarone

    Rosaria Caldarone est née à Palerme le 18/11/1971. Elle a traduit en italien le livre de Jean-Luc Marion Étant donné. Essai d’une phénoménologie de la donation, PUF, Paris, 1997 (Dato che. Saggio per una fenomenologia della donazione, SEI, Turin, 2001) ainsi que de nombreuses conférences données par le philosophe dans les universités italiennes. Elle est professeur de Filosofia teoretica au Département de Sciences humaines de l’Université de Palerme. Dans ses travaux, d’une orientation herméneutique et déconstructrice, la question de l’amour s’impose comme un facteur décisif pour comprendre le statut de la philosophie et pour une approche non transcendantale de la question du sujet. Parmi ces études figurent : Eros decostruttore. Metafisica e desiderio in Aristotele (il melangolo, 2001) ; Caecus amor. Jean-Luc Marion e la dismisura del fenomeno (ETS, 227) ; Impianti. Tecnica e scelta di vita (Mimesis, 2011) ; Lo scambio di figura. Tre saggi sulla somiglianza e sulla differenza (Inschibboleth, 2015) ; La filosofia in fiamme. Saggio su Pascal (Morcelliana, 2020).


    Carla Canullo

    Carla Canullo enseigne la philosophie de la religion à l’Université de Macerata (Italie), où elle est aussi titulaire de la chair d’herméneutique interculturelle. Elle est également titulaire de la chaire de Philosophie de la Religion à l’Istituto Teologico Marchigiano (Université du Latran). Ses recherches portent sur des questions concernant la philosophie française et, maintenant, sur la pensée des Pères Cappadociens – notamment Basile et Grégoire de Nysse. Parmi ses publications : La fenomenologia rovesciata. Percorsi tentati in Jean-Luc Marion, Michel Henry e Jean-Louis Chrétien (Torino 2004) ; (ed.) Jean-Luc Marion. Un dibattito italiano (Mimesis, Milano 2010) ; L’estasi della speranza. Ai margini del pensiero di Jean Nabert (Assise 2005). Elle a traduit en italien le livre de Jean-Luc Marion Le visible et le révélé et elle s’est occupée de la réédition de Dieu sans l’être. 


    Inga Römer

    Inga Römer est professeur de philosophie à l’Université Grenoble Alpes. Ses recherches portent sur la philosophie d’Emmanuel Kant ainsi que sur la phénoménologie allemande et française. Ses études les plus récentes interrogent le lien entre l’éthique et la métaphysique. Elle est l’auteur de Das Zeitdenken bei Husserl, Heidegger und Ricœur (Springer, 2010) et de Das Begehren der reinen praktischen Vernunft. Kants Ethik in phänomenologischer Sicht (Felix Meiner, 2018).


    Danielle Cohen-Levinas

    Danielle Cohen-Levinas est philosophe et musicologue, professeure à la Faculté des Lettres de l’Université Paris-Sorbonne. Elle est fondatrice et responsable du « Collège des études juives et d philosophie contemporaine » (Centre Emmanuel Levinas), chercheure associée aux Archives Husserl de l’ENS-CNRS de Paris. Derniers ouvrages parus : L’impardonnable (éd. du Cerf, 2021) ; Beethoven, toujours. Trente-deux Sonates pour quel infini ? Entretiens avec Michael Levinas (éd. du Cerf, 2021).

    À paraître : Une métaphysique sans logos. Richard Wagner, Absolutiser le Monde (éd. Gallimard).


    Jean-Robert Armogathe

    Jean-Robert Armogathe (né à Marseille en 1947), directeur d’études à l’École pratique des hautes études, membre de l’Institut, historien de la philosophie et des sciences dans l’Europe moderne. Éditeur de Pascal et de Descartes, il a dirigé l’Histoire générale de l’Église, 2 vol., Paris, Puf, 2009.


    Simon Berger

    Né en 1997, Simon Berger est élève à l’École Normale Supérieure. Titulaire d’un Master d’histoire de la philosophie de Sorbonne Université, ses recherches ont porté sur les interactions entre la phénoménologie de Husserl et de ses disciples et la pensée chrétienne, qui ont permis de repérer quelque chose comme un tournant théologique de la phénoménologie allemande.


    Philippe Capelle-Dumont

    Philippe Capelle-Dumont, professeur de philosophie à l’université de Strasbourg et chercheur associé à l’université Paris-Sorbonne. Doyen honoraire de la Faculté de philosophie de l’Institut catholique de Paris, directeur de la Revue des sciences religieuses. Auteur d’une quarantaine d’ouvrages. À paraître : Politique et religion (collectif) PUF (2021) ; Le principe alliance, T. 1 Phénoménologie de l’alliance ; t. 2 Métaphysique du temps, Hermann (2021-2022).


    Walter Schweidler

    Prof. Dr. Walter Schweidler est titulaire de la chaire de philosophie de l’Université catholique d’Eichstätt-Ingolstadt depuis 2009. De 2000 à 2009 il fut professeur de philosophie pratique à l’Université de Bochum en Rhénanie. Centres d’intérêts et de recherches : conceptions modernes et contemporaines en éthique et en philosophie politique, philosophie du droit et théorie des droits de l’homme, phénoménologie, la philosophie de Heidegger dans le contexte des courants principaux du XXème siècle, métaphysique et critique de la métaphysique, philosophie interculturelle, bioéthique. Dernières publications : Wiedergeburt, Freiburg 2020 ; Kleine Einführung in die Angewandte Ethik, Wiesbaden 2017 ; Wittgenstein, Philosopher of Cultures (ed. w. Carl Humphries), Sankt Augustin 2017. 


    Vincent Holzer

    Vincent Holzer est professeur et docteur en théologie de l’Université Grégorienne de Rome et professeur de théologie systématique à la Faculté de théologie de l’Institut Catholique de Paris.

    Il a récemment publié Le Christ devant la raison. La christologie devenue philosophème (Paris, Cerf, 2018) et La Révélation. Lectures philosophiques et théologiques, Vincent Holzer et Jérôme de Gramont (eds.) (Paris, Herrmann, 2020).

    Est également à paraître sous sa direction Karl Rahner, Une dogmatique après le ConcilePrincipes et fondements de la théologie, de la doctrine de Dieu et de la christologie, Vincent Holzer directeur de l’édition française, Édition critique autorisée (Paris, Cerf, septembre 2021).


    Jean-François Courtine

    Jean-François Courtine, professeur émérite de l’Université Paris-Sorbonne, membre honoraire de l’Institut Universitaire de France. Auteur de vingt-cinq livres. Dernières publications : Levinas. La trame logique de l’être, éditions Hermann, Paris, 2012 ; Schelling – Entre temps et éternité, histoire et préhistoire de la conscience, Vrin, Paris, 2012 ; Archéo-logique, Husserl, Heidegger, Patocka, Paris, PUF (Épiméthée) 2013.


    Jean-Luc Marion

    Membre de l’Académie Française (2008).

    Membre de l’Accademia dei Lincei (Rome), 2009.

    Docteur honoris causa de l’Université d’Utrecht, 2006.

    Docteur honoris causa de l’Université Nationale San Martin (Buenos-Aires), 2009.

    Docteur honoris causa de Haverford College (Pennsylvania), 2010.

    Docteur honoris causa de l’Université Catholique Pàzmàny Péter (Budapest), 2011.

    Docteur honoris causa de l’Université de Glasgow, 2013.

    Docteur honoris causa de l’Université de Iasi (Roumanie), 2013.

    Docteur honoris causa de l’Université de Bucarest (Roumanie), 2013.

    Docteur honoris causa de l’Université «La Sapienza» (Rome-I), 2013.

    Docteur honoris causa de l’Université Catholique d’Australie (Melbourne), 2015.


    Paul Garapon

    N.C

    Résumés de communication

    Eros et alètheia par Rosaria Caldarone

    D’ailleurs, la révélation met en évidence une distinction décisive entre le concept d’alètheia, qui est neutre et n’implique pas la volonté, et celui d’apokàlypsis, dont la logique atteste la primauté de la volonté qui choisit parce qu’elle aime et qui, ainsi, découvre l’amant dans le sujet. Jouant de la vérité chrétienne contre la vérité grecque, cette distinction permet de penser à nouveaux frais la vérité des grecs, jusqu’à y reconnaître des cas exemplaires du débordement dans lesquels l’alètheia montre plus que ce que nous attendrions d’elle, et où se vérifient des effets d’apokàlypsis dans l’alètheia même. Une telle distinction a donc la puissance de ré-ouvrir la scène grecque en lui donnant une richesse nouvelle, c’est-à-dire en rendant possible la compréhension de questions restées d’énigmatiques détails aux yeux des spécialistes incapables de les prendre en compte.

    Renversant le schème courant, l’hermenéutique dont procède cette distinction impose de comprendre l’origine de la métaphysique à partir du christianisme, et non l’inverse : telle est la tâche que je ferai mienne en proposant une lecture de l’Alcibiade I de Platon où l’eros constitue la genèse de l’alètheia.

    D’où une double vérification : celle, d’abord, de la teneur philosophique du lien posé par Jean-Luc Marion entre le découvrement et la Révelation — dont la Trinité constitue à la fois l’épreuve et le développement — ; celle, ensuite, de la fécondité hermenéutique de ce lien, dont on montre qu’il conserve sa pertinence dans un autre champ théorique que celui pour lequel il a été conçu. 


    Non

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