Quatuor Arod

Présentation du concert

Nous voici réunis pour un concert de quatuors à cordes, ce genre classique par excellence, dans lequel les compositeurs ont souvent voulu mettre la quintessence de leur art en se soumettant à cette pureté de l’écriture à quatre voix… Pour le reste, on ne trouvera que peu de points communs entre les trois œuvres du programme : celle de Mozart qui témoigne d’un classicisme viennois encore à son âge d’or lumineux ; celle de Beethoven au caractère presque expérimental, préfigurant le monde étrange et fascinant des derniers quatuors ; celui de Debussy, enfin, qui nous plonge dans ce qu’on appelle parfois, non sans raison, l’impressionnisme musical.

Tout juste pourrait-on rappeler quels furent les regards croisés de ces trois compositeurs l’un sur l’autre. Mozart d’abord, qui semble avoir entendu une fois le jeune Beethoven à Vienne, en 1787 , alors qu’il composait Don Giovanni. Cette rencontre toutefois n’est pas certaine, et il n’en subsiste qu’un récit selon lequel Mozart se serait d’abord montré un peu froid en découvrant son cadet dans un exercice académique, après quoi il l’aurait invité à jouer un thème d’inspiration libre et aurait soufflé à ses amis présents ; « Faites attention à celui-là, il fera parler de lui dans le monde ». Quant à Beethoven, même si les encouragements de Haydn semblent avoir été bien plus décisifs, il est certain que les modèles mozartiens ont constitué aussi des points de départ assez faciles à identifier dans ses premières sonates ou quatuors.

Enfin, pour ce qui est de Debussy, il mentionne souvent Mozart et plus encore Beethoven, dans ses écrits – même si c’est parfois pour se moquer de ce dernier, dont il admire le génie, mais dont il raille un peu le sérieux et les formes savantes, pour leur côté parfois rugueux, en le désignant comme « Le Grand sourd ». Ainsi, dans un texte où il s’indigne que Louis II de Bavière présente Wagner comme le plus grand compositeur allemand, il rappelle qu’il y eu aussi Bach, mais aussi Beethoven et Mozart en précisant « Beethoven, qui avait si mauvais caractère qu’il prit le parti de devenir sourd afin de mieux ennuyer ses contemporains avec ses derniers quatuors » et Mozart « un petit voluptueux qui a écrit Don Juan pour embêter l’Allemagne ». En vérité, Mozart par subtilité et son naturel est une référence toujours enchanteresse pour Debussy qui parle de la « légèreté lumineuse » de Mozart, en la comparant « telle une troupe de jolis enfants riant joyeusement dans le soleil ». Et il ajoute ailleurs : « Le génie peut évidemment se passer d’avoir du goût, exemple : Beethoven. Mais on peut lui opposer : Mozart qui, à autant de génie, ajoute le goût le plus délicat ».

Mais revenons aux trois œuvres du programme, en commençant par « Les dissonances » de Mozart, qui est peut-être le plus connu de ses quatuors. Il fut écrit en quatre jours, en 1785, par le compositeur au sommet de son art, à l’approche de ses trente ans ; et il fait partie du fameux cycle des six quatuors dédiés à Joseph Haydn – des œuvres composées entre 1782 et 1785, et qui lui ont coûté « la plus grande fatigue, le plus de labeur », et quantité de ratures inhabituelles… et dans lesquels Mozart a voulu porter plus haut que jamais l’art du quatuor – après avoir notamment découvert ceux de l’opus 33 de son aîné. Le quatuor « Les dissonances « est le dernier de cette série de six quatuors – et on sait d’ailleurs que les deux compositeurs eurent l’occasion de le déchiffrer ensemble. C’est à l’issue de cette audition, Haydn déclara à Léopold Mozart son fameux : « Je vous déclare devant Dieu, en honnête homme, que je tiens votre fils pour le plus grand compositeur dont le nom et la personne me soient connus. »

Ce quatuor K.465, en ut majeur, porte donc le surnom « les dissonances ». Mais, comme souvent dans les œuvres classiques, ce titre se rapporte surtout au premier mouvement et même à l’introduction du premier mouvement, dans laquelle Mozart use d’harmonies étranges, de frottements presque atonaux… Pour autant, la lumière classique ne va pas tarder à sortir de cette introduction puis éclairer le premier mouvement, même si l’on peut sentir parfois encore une certaine tension dans le développement du thème principal. De même le mouvement lent est d’un lyrisme intense, avec son très beau thème. Mais ce côté parfois poignant s’atténue tout à fait dans la fête des deux derniers mouvements ; le menuet, entrecoupé par un ravissant épisode central, et le finale où ne subsiste plus aucune ombre. C’est le miracle mozartien : cette œuvre semble épouser sans complexe la forme classique du quatuor, mais elle le fait de bout en bout avec un naturel, une invention, une fraîcheur, une émotion, un équilibre qui semblent atteindre sans effort la perfection de la musique.

Il en va tout autrement avec le 11e quatuor de Beethoven, une œuvre âpre, rugueuse, presque expérimentale, relativement méconnue, et pourtant très importante dans le grand cycle des quatuors Beethovéniens. Elle est composée après dix premiers quatuors qui ont vu Beethoven, passer du classicisme viennois des quatuors op.18 à un art beaucoup plus personnel dans des quatuors op.59 dit Razumowski, ou op.74, dit les harpes ; et elle précède les fameux six derniers quatuors, qui par leur étrangeté si personnelle seront bientôt l’objet d’une véritable religion musicale. Entre les deux, le 11e quatuor marque une espèce de pause, durant laquelle le compositeur semble s’essayer à une forme particulièrement exigeante. C’est une œuvre brève aux mouvements resserrés où Beethoven semble avoir voulu éviter tout développement inutile pour se concentrer sur les thèmes et leurs contrastes, avec un côté un peu heurté : rien qui se veuille séduisant, mais une forme étrange qui semble préfigurer, en miniature, l’exploration des derniers quatuors. C’est ainsi que le mot « serioso », accolé par le compositeur au troisième mouvement, a fini par devenir le sous titre de cette composition entière que Beethoven voyait comme une partition pour connaisseurs, qu’il fit éditer tardivement en précisant : « le quatuor est écrit pour un petit cercle de connaisseurs et ne doit jamais être exécuté en public ». Nous oublierons ce soir la consigne !

Enfin, le quatuor de Debussy, contemporain des premières ébauches du Prélude à l’après-midi d’un faune (1892) et de Pelléas et Mélisande (1893), est la première œuvre de grande ampleur achevée par le compositeur, âgé d’une trentaine d’années. Il a composé jusqu’alors diverses mélodies et pièces pour piano assez charmantes pour passer à la postérité (Arabesques, Petite suite, Suite bergamasque). Mais son art si particulier de la forme, de l’harmonie ou de la couleur instrumentale est encore en gestation. Debussy fréquente alors depuis quelques années les milieux artistiques et intellectuels où son succès de jeune prix de Rome lui assure une existence relativement confortable. Parmi ses meilleurs amis figure Ernest Chausson qui lui assure en cette année 1892 quelques engagements très bien payés dans les soirées du Faubourg Saint-Germain. Comme Chausson, Debussy a été au cours des années précédentes l’élève de César Frank, père spirituel de la jeune école post-romantique française. Et si son influence reste plutôt faible chez Debussy, on en retrouve la trace dans la forme du Quatuor, sinon dans son expression. Mais Debussy, au sein de ce milieu, bénéficie aussi de l’intérêt du grand violoniste Eugène Ysaïe qui crée l’œuvre d’une soirée de la SNM, le 29 décembre 1893.

Cette composition, écrite pour la formation classique par excellence, applique le principe franckiste de la forme « cyclique ». Debussy va toutefois plutôt surprendre, voire choquer, par ses audaces harmoniques, son écriture modale, et sa mosaïque de motifs, et aussi son refus de l’expressivité. Un Paul Dukas comprend la richesse de l’œuvre : « claire et nettement dessinée malgré une grande liberté de formes, d’une poésie pénétrante et originale ». Chausson, lui, n’aime pas l’œuvre nouvelle, ce qui peine Debussy : « J’ai senti que le Quatuor ne vous avait fait qu’aimer davantage certaines choses, alors que j’aurais voulu qu’il vous les fasse oublier ». Pour convaincre son ami, Debussy entreprendra la composition d’un second quatuor à cordes où il se promettait d’« anoblir ses formes », mais l’œuvre ne sera jamais achevée. Le quatuor, qui devait également être suivi d’une sonate pour piano et violon, est la dernière contribution du jeune musicien aux formes classiques où il ne reviendra qu’à la toute fin de sa vie. Enfin, l’indication de « Premier quatuor en sol mineur op.10 » peut fort bien, dans l’esprit de Debussy, être teintée d’ironique respect vis à vis de la Société Nationale de Musique – puisque jamais à l’exception de cette œuvre, il ne donna à ses compositions de numéro d’opus ni d’indication de tonalité.

Le premier mouvement, « animé et très décidé », présente d’emblée le thème principal, en mode phrygien, développé avec un second thème comme un mouvement de sonate.
Le scherzo, « assez vif et bien rythmé » est une très jolie page, aux pizzicatis aériens qui varie le thème du premier mouvement. L’andantino « doucement expressif » est le moment le plus franckiste de l’oeuvre et fait entendre, dans sa seconde partie, une nouvelle variante du thème principal. Le finale très modéré présente d’abord une introduction lente, suivie d’un développement « très mouvementé et avec passion » qui transforme et réexpose plusieurs fois le thème cycliste… – seul vestige de la grammaire franciste, héritée de Beethoven, que Debussy abandonnera dès ses œuvres suivantes pour une absolue liberté de forme.

Benoît Duteurtre

Programme

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)

Quatuor n° 19 en do majeur op. 10 n° 6 « Les dissonances » KV. 465

Allegro

Andante cantabile

Menuet (allegretto)

Allegro

Ludwig van Beethoven (1770-1827)

Quatuor à cordes n° 11 en fa mineur « Serioso » opus 95

Allegro con brio

Allegretto ma non troppo

Allegro assai vivace ma serioso

Larghetto espressivo

Claude Debussy (1862-1918)

Quatuor à cordes en sol mineur opus 10

Animé et très décidé

Assez vif et bien rythmé

Andantino, doucement expressif

Très modéré

Quatuor Arod

Jordan Victoria, Alexandre Vu violon

Tanguy Parisot alto

Jérémy Garbarg violoncelle

Ce concert a été diffusé sur Mezzo : en savoir plus

Biographie

Quatuor Arod

Créé en 2013, le Quatuor Arod a bénéficié de l’enseignement de Mathieu Herzog et de Jean Sulem ainsi que du Quatuor Artemis à la Chapelle Reine Elisabeth de Bruxelles. Il a travaillé par ailleurs régulièrement avec le Quatuor Ebène et le Quatuor Diotima. En 2016, il remporte le Premier Prix du Concours International de l’ARD de Munich. Il avait déjà remporté le Premier Prix du concours Carl Nielsen de Copenhague en 2015 et le Premier Prix du Concours européen de la FNAPEC en 2014. En 2016, il est lauréat HSBC de l’Académie du Festival d’Aix. En 2017, il est nommé « BBC New Generation Artist » pour les saisons 2017 à 2019, et ECHO Rising Star pour la saison 2018-2019.

Depuis quelques saisons, le Quatuor Arod se produit dans les plus grandes salles en France et à travers le monde : Philharmonie de Paris, Opéras de Bordeaux et Montpellier, Konzerthaus et Musikverein de Vienne, Philharmonie de Berlin, Concertgebouw d’Amsterdam, Tonhalle de Zurich, Wigmore Hall et Barbican Center de Londres, Carnegie Hall de New-York, Bozar Bruxelles, Auditori de Barcelone, Elbphilharmonie de Hambourg, Gulbenkian à Lisbonne, Konzerthuset de Stockholm, Philharmonie du Luxembourg, Oji Hall de Tokyo, Mozarteum de Salzbourg… ainsi qu’au Danemark, en Italie, en Serbie, en Finlande, en Serbie, au Maroc, en Israël, en République Tchèque, en Chine… Le Quatuor Arod se produit aussi dans de nombreux festivals : Verbier et Montreux, Aix-en-Provence, Menton, Salon-de-Provence, Folles Journées de Nantes, Besançon, Heidelberg, Rheingau, Mecklenburg-Vorpommern, Bremen Musikfest, Mozartfest Würzburg, Spring Music Festival de Prague, Cheltenham Festival…

Le Quatuor Arod collabore avec des artistes tels que les altistes Amihai Grosz, Antoine Tamestit, Timothy Ridout, et Mathieu Herzog, les pianistes Eric Lesage, Alexandre Tharaud et Adam Laloum, les clarinettistes Martin Fröst, Romain Guyot et Michel Lethiec ou encore les violoncellistes Raphaël Pidoux, Kyril Zlotnikov, Camille Thomas, François Salque, Jérôme Pernoo et Bruno Philippe.

En 2017, il crée le premier quatuor à cordes du compositeur français Benjamin Attahir Al Asr (commande de La Belle Saison, de ProQuartet et du Quatuor Arod). Le Quatuor Arod enregistre en exclusivité pour le label Erato/Warner Classics avec un premier album Mendelssohn (2017), puis un second album consacré à la figure de Mathilde Zemlinsky et avec la participation de la soprano Elsa Dreisig (Schoenberg, Zemlinsky, Webern / 2019) qui remporte notamment le Edison Klassiek 2020. Son nouveau disque « Schubert » sort à l’automne 2020 et rencontre un grand succès public et critique.

Les instruments joués par le Quatuor Arod sont gracieusement prêtés par la Fondation BouboMusic (Suisse).

Le Quatuor Arod est en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis 2015.

Photo © Julien Benhamou

Les Russes du XIXe siècle – concert-commenté conçu et présenté par Benoît Duteurtre

Programme musical

Mikhaïl Glinka (1804-1857)

Somnenié (Le doute) pour voix, violoncelle et piano* (1838) 

Alexandre Borodine (1833-1887)

Razlubila krasna devitsa (La Belle n’aime plus) pour voix, violoncelle et piano (1833)

Mili Balakirev (1836-1910)

Islamey « Fantaisie orientale » pour piano* op. 18 (extrait)

Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893)

Nochi bezumnie (Nuits folles), mélodie pour basse et piano op. 60 n° 6 

Suite du ballet La Belle au bois dormant pour piano à quatre mains op. 66a

Valse 

Modeste Moussorgski (1839-1881)

Chants et danses de la mort (1875-1877) pour voix et piano

Trépak 

Tableaux d’une exposition (extraits)

Promenade 

Il Vecchio Castello 

Tuileries 

Bydło 

La Cabane sur des pattes de poule (Baba Yagà)

Nikolaï Rimski-Korsakov (1844-1908)

Le Vol du bourdon pour violon et piano* (1899-1900)

Sadko, opéra en deux actes (1896)

Chanson du marchand Varègue pour voix et piano*

Alexandre Glazounov (1865-1936)

Sérénade espagnole pour violoncelle et piano op. 20 n° 2

Piotr Ilitch Tchaïkovski

Trio pour piano* en la mineur « À la mémoire d’un grand artiste » op. 50 (extraits)

Thema : Andante 

Variation 1

Variation 3

Variation 6

Variation 9

Variation 10

Variation 11

Allegro risoluto

Andriy Gnatiuk basse

Shuichi Okada violon

Jérémy Garbarg violoncelle

Arthur Hinnewinkel, Gaspard Thomas* piano

Ainsi que la diffusion de documents sonores et audiovisuels

Biographies

Andriy Gnatiuk baryton-basse

Le baryton-basse franco-ukrainien Andriy Gnatiuk a étudié le chant au Conservatoire National Supérieur de Musique de Kiev. 

En 2012 il rejoint L’Atelier Lyrique de l’Opéra national de Paris et participe à de nombreuses productions : Leporello dans Don Giovanni de Mozart, Don Alfonso dans Cosi fan Tutte de Mozart et Collatinus dans The Rape of Lucretia de Britten avec L’Ensemble Le Balcon dirigé par Maxime Pascal. Il a également participé à une série de concerts dédiés à Jean-Philippe Rameau avec Les Folies Françoises sous la direction de Patrick Cohën-Akenine où il interprète le rôle de Huascar dans Les Indes Galantes

En 2014-2015, Andriy fait ses débuts sur la scène de l’Opéra Bastille en chantant Truffaldino dans Ariadne auf Naxos de Strauss dirigé par Michael Schønwandt et mis en scène par Laurent Pelly. Il participe à de nombreux concerts et récitals au Palais Garnier, à l’Amphithéâtre Bastille et à l’Auditorium du Louvre ainsi qu’à la Cité de la musique à Paris. 

S’ensuivent plusieurs productions à l’Opéra national de Paris : Vol Retour de Joanna Lee (mise en scène par Katie Mitchell), L’Orfeo de Monteverdi (mise en scène par Julie Bérès) et Bastien et Bastienne de Mozart (mise en scène par Mirabelle Ordinaire). Il participe à la tournée de Il Signor Bruschino de Rossini en interprétant le rôle de Filiberto avec l’Orchestre National d’Ile de France sous la direction d’Enrique Mazzola. Il chante également le solo de basse dans le ballet Les Noces de Stravinsky.

En octobre 2020 Andriy Gnatiuk fait son début dans le rôle de Cyrus le Grand, dans la première française en version scénique d’opéra baroque Crésus de Reinhard Keiser, mis en scène par Benoît Bénichou et sous la baguette de Johannes Pramsohler (Athénée Théâtre Louis-Jouvet, Paris). 


Shuichi Okada violon

Né en 1995 à Bordeaux, il commence l’étude du violon à l’âge de 5 ans. Après avoir commencé ses études au conservatoire de Bordeaux avec Stéphane Rougier, il est admis au CNSM de Paris à l’unanimité à l’âge de 15 ans, dans la classe de Roland Daugareil, Suzanne Gessner et Christophe Poiget. Il poursuit ses études à la Barenboim Said Academy de Berlin avec Mihaela Martin et est actuellement étudiant à La Chapelle Reine Elisabeth dans la classe d’Augustin Dumay.

Passionné par la musique de chambre, il intègre la prestigieuse classe du quatuor Ysaÿe, et a la chance de travailler avec des professeurs tels que Claire Désert, François Salque, Jérôme Pernoo ou encore le trio Wanderer. Il participe souvent à des masterclasses, notamment avec Mihaela Martin, Pavel Vernikov, Patrice Fontanarosa, Donk Suk Kang, Sarah Nemtanu, Stephan Picard… Shuichi est sélectionné pour participer à de prestigieuses académies, comme l’académie Seiji Ozawa (Suisse), l’académie Carl Flesch (où il obtient le prix Stennebrüggen, le prix Carl Flesch ainsi que le prix Ginette Neveu ), ou le festival Santander.

Il remporte le 2ème prix au Concours international Postacchini, 1er prix au Concours international Ginette Neveu, 1er prix ainsi que le prix de la personnalité la plus remarquable au Concours international de Mirecourt, et devient plus récemment lauréat du Concours Lipizer (Gorizia) et du Concours Fritz Kreisler (Vienne).

En 2015 il gagne le deuxième prix au concours Markneukirchen, et reçoit le prix « Prince of Hessen »lors des masterclasses à la Kronberg Academy.

Cela lui donne l’opportunité de jouer avec des orchestres tels que l’orchestre lyrique d’Avignon, l’orchestre de la Hochschule de Weimar, l’orchestre symphonique de Nancy, l’orchestre du DFO (à la salle Pleyel), l’orchestre de chambre « Nouvelle Europe », l’orchestre philharmonique de Baden- Baden, la philharmonique de Vogtland, l’orchestre de Normandie, l’orchestre de l’opéra de Toulon, l’orchestre de Bayonne, l’orchestre Pasdeloup, l’orchestre symphonique de Bienne…

Shuichi est régulièrement invité à jouer dans des festivals comme« Les vacances de Mr Haydn », le Festival de la Roque d’Anthéron dans le cadre des ensembles en résidence, le Festival de la Vézère, les Moments musicaux de La Baule, les Folles journées de Nantes et Tokyo, le Festival Seiji Ozawa à Mastumoto, le Festival de Pâques de Deauville, le Festival de Radio-France, le Festival de Giverny, le Festival 1001 notes, le Festival de Val d’Isère, le Festival Musique à Guéthary, le Festival de l’orangerie de Sceaux, le Festival du Palazetto Bru Zane, où il s’est produit avec des artistes tels que Jerôme Pernoo, Jerôme Ducros, Michel Strauss, Raphael Pidoux, Jean-Claude Vanden Eyden, Peter Frankl, Philippe Jaroussky, Mathieu Herzog, Antoine Tamestit, Claire Désert, Lise Berthaud, Itamar Golan, Jean- François Heisser, Amaury Coeytaux, Stéphanie-Marie Degand, Gérard Caussé, Pierre Fouchenneret, Augustin Dumay, François Salque, Gary Hoffman, Miguel Da Silva…

Il a eu l’occasion de jouer dans de grandes salles en tant que soliste ou en musique de chambre à la salle Pleyel, au Théâtre des Champs Elysées, à la salle Cortot, la Victoria Hall de Genève, le théâtre des Bouffes du Nord, la grande salle du Konzerthaus de Vienne, la grande salle de la Philharmonie de Paris, la fondation Louis Vuitton, au Bozar de Bruxelles, la cité de la musique…

Shuichi est aussi le violoniste du Trio Arnold composé de Bumjun Kim (violoncelle) et Manuel Vioque-Judde (alto).

Il sort son premier CD (Brahms/Schumann) avec le pianiste Clément Lefebvre, sous le label Mirare. Il enregistre aussi les quintettes et sextuors à cordes de Brahms avec Pierre Fouchenneret, Lise Berthaud, Adrien Boisseau, François Salque et Yan Levionnois, dans le cadre de « l’intégrale de la musique de chambre de Brahms », pour le label B Records.

Avec le label Alpha, il enregistre l’octuor de Schubert et l’octuor de Raphaël Merlin, ainsi qu’un disque avec la chanteuse Veronique Gens dans des mélodies françaises, récompensé par un Choc de Classica, un Diapason d’or et une nomination aux Victoires de la musique classique 2021 dans la catégorie enregistrement.

Il est soutenu par la fondation Safran, l’or du Rhin et Banque populaire. Il joue sur un magnifique violon de Carlo Tononi de 1710, prêté par la famille royale belge et La Chapelle Reine Elisabeth.

Shuichi Okada est membre du Trio Arnold, qui est en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis 2019.


Jérémy Garbarg violoncelle

En tant que Révélation Classique de l’ADAMI 2019, Jérémy Garbarg incarne la nouvelle génération du violoncelle français. En avril 2021, il intègre le Quatuor Arod avec lequel il se produit dans les salles les plus prestigieuses du monde entier.
En tant que violoncelliste, Jérémy Garbarg est récompensé des 3ème Prix et Prix du Public dans les concours internationaux Brahms (Autriche) et Viña del Mar (Chili). Il remporte les Premiers Prix avec le Duo Consonance au Concours International de la Societa Umanitaria de Milan et à la Belgium Cello Society Competition de Bruxelles. Il est également lauréat de la Fondation Banque Populaire.
Son jeu qualifié de « bouleversant et généreux » l’amène à se produire régulièrement en France et à l’étranger. Il apparaît dans les médias sur Medici.tv, Dakapp, France Musique, France 3, le RTBF, la RTS, Le Violoncelle, La Lettre du Musicien, TSF Jazz, … Il est invité régulièrement par le Centre de Musique de Chambre de Paris, l’Académie Seiji Ozawa, les festivals de Prades-Casals, les Sonates d’Automnes, des Rencontres de Bélaye, du Festival Européen Jeunes Talents, des Grands Crus de Bourgogne, des Rencontres Franco-américaines, de l’Ysaÿe’s Knokke, et se produit dans les salles de concert les plus prestigieuses : Philharmonie de Paris, Salle Cortot, Fondation Vuitton, la Seine Musicale, le Théâtre des Champs Elysées, Schloss Elmau (Allemagne), Prinzregent Theater de Münich
(Allemagne), Flagey et Bozar de Bruxelles (Belgique), Victoria Hall de Genève (Suisse) Sala Verdi de Milan (Italie), Casa da Musica de Porto (Portugal), Ozawa Hall de Tanglewood (Etats-Unis), Sénat de Valparaiso (Chili), Tongyeong Concert Hall (Corée du Sud), …
Depuis 2018, Jérémy Garbarg est artiste en résidence à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth sous la direction de Gary Hoffman et Jeroen Reuling. Il se perfectionne au sein de la Classe d’Excellence de Gautier Capuçon, et bénéficie des conseils de Jérôme Pernoo et François Salque.
Il joue sur un violoncelle de Rugieri fait à la fin du XVIIème siècle à Crémone avec un rare archet de François Peccatte de 1842. L’ADAMI, la Fondation Safran, la Fondation L’Or du Rhin, Thomastik-Infeld, Alpha Case, et la Fondation Banque Populaire lui ont accordé leur confiance et le soutiennent dans ses projets.

Jérémy Garbarg est membre du Quatuor Arod, qui est en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis 2015.


Arthur Hinnewinkel piano

Né aux États-Unis en 2000, Arthur Hinnewinkel commence ses études de piano à Singapour. Après avoir étudié auprès d’Anne-Lise Gastaldi au CRR de Paris d’où il sort avec les Félicitations du Jury, il intègre à 15 ans le CNSMDP chez Hortense Cartier-Bresson, avec qui il vient tout juste de terminer son Master. C’est ici qu’il rencontre Itamar Golan, Claire Désert, Maria Belooussova, François Salque, Gary Hoffman et Ivry Gitliss, personnalités qui éveilleront chez Arthur des perspectives musicales nouvelles, allant de la construction mathématique de la justesse à la nature métaphysique du son. Arthur se passionne pour un répertoire allant du 17ème
siècle aux contemporains du 21e, mais aussi pour le Jazz et les musiques Indiennes et d’Asie du Sud-Est, qu’il a découvert au cours de voyages qui lui ont donné goût à la diversité culturelle de notre monde.
Arthur se produit régulièrement, dans des festivals (Festival de Wissembourg par exemple), mais aussi en récital au Teatro di Marcello à Rome, et développe aussi son activité de musique de chambre dans diverses formations, notamment en sonate pour Violon et Piano et en Trio. Musicien curieux, il aime allier les arts en créant notamment des projets avec des danseurs.

Arthur Hinnewinkel est en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis juillet 2021.


Gaspard Thomas piano

Né en 1997, Gaspard THOMAS compte déjà à son actif de nombreuses récompenses en concours internationaux : Premier Prix au concours France-Amériques 2019 ainsi qu’au concours de Brest 2017 (Prix Chopin), Second prix et 7 prix spéciaux au concours Piano Campus 2019 à Pontoise, quart de finaliste au concours de Jaén 2021 et sélectionné au concours Long-Thibaud 2019. En juin 2021, il intègre la « Promotion Tchaïkovsky » de l’Académie Musicale Philippe Jaroussky. Il est également lauréat de la Fondation Royaumont en 2018.

Gaspard THOMAS s’est produit en soliste avec orchestre ou quintette à cordes dans les deux Concertos de Chopin, le Concerto n°3 de Beethoven, le Concerto n°1 de Saint-Saëns et le Concerto n°1 de Chostakovitch. Il est artiste invité lors de la journée « Piano à portes ouvertes » au Festival Chopin de Bagatelle en 2016 ainsi qu’au Festival de Saint-Céré où il est présent chaque été depuis 2017. Gaspard THOMAS joue régulièrement en récital, et on a pu l’entendre notamment au showroom parisien Steinway & Sons dans le cadre du OFF des « Pianissimes », à l’Ambassade de Pologne pour la société Chopin, ou au Théâtre de Fontainebleau lors du festival Piano Campus 2020. À l’automne 2020, il donne un récital au château de Lourmarin et fait partie des Jeunes Solistes de l’Académie des « Lisztomanias » de Châteauroux dirigée par Bruno RIGUTTO, où il est réinvité pour l’automne 2021. 

Chambriste très apprécié, il joue en sonate durant l’été 2020 avec la violoniste et compositrice Élise BERTRAND au Gstaad Palace Hotel dans le cadre des Sommets musicaux de Gstaad en Suisse (dir. artistique : Renaud CAPUÇON). Plus récemment, début 2021, il s’est produit en récital avec l’altiste Paul ZIENTARA dans la saison parisienne des « Pianissimes » au Musée Guimet ainsi qu’avec la violoncelliste Stéphanie HUANG aux « Nocturnes de Laude » à Paris. Il a également accompagné plusieurs musiciens pour le concours Long-Thibaud à Paris ou de l’ARD à Munich.

Il bénéficie très régulièrement des enseignements du pianiste et pédagogue Bernard d’ASCOLI. Lors de masterclasses ou de sessions de musique de chambre au CNSMDP, il a également pu travailler avec des artistes tels que Bertrand CHAMAYOU, Jean-Jacques KANTOROW, Jean-François HEISSER, Jean-Efflam BAVOUZET, Itamar GOLAN ou Clive GREENSMITH. 

Gaspard THOMAS est diplômé d’un Master de Piano au CNSMDP mention Très Bien à l’unanimité dans la classe de Claire DÉSERT et poursuit une formation riche et variée au Conservatoire (classes d’Accompagnement, Écriture et Orchestration). Il s’est formé auparavant aux conservatoires de Poitiers, Bordeaux et Saint-Maur-des-Fossés (94).

Également ouvert à la création, il compose en 2019 « Poème », pièce pour 96 pianistes qui a été créée lors d’un concert à la Philharmonie de Paris. 

Gaspard Thomas est en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis juillet 2021.

Quatuor Arod

  • Jordan Victoria, Alexandre Vu violon
  • Tanguy Parisot alto
  • Jérémy Garbarg violoncelle 

Artiste résident de 2015 à 2022, a bénéficié d’une carte blanche de 2022 à 2024

Quel est donc cet Arod ? Un compositeur oublié, une ville mythique, un mystérieux acrostiche ? Pas du tout. Le Quatuor Arod s’est donné comme figure tutélaire un cheval imaginé par Tolkien dans Le Seigneur des Anneaux. Symbole de force et de fougue (son nom signifie « agile, rapide »), il incarne aussi un esprit de liberté et de compagnonnage puisqu’il est monté à cru, sans rênes, par l’elfe Legolas. Cette communauté de l’archet naît en 2013 au Conservatoire de Paris. Tous les membres du quatuor y ont étudié, bénéficiant notamment de l’enseignement de Jean Sulem. D’abord groupe d’élèves cherchant à poser les doigts sur de belles pages du répertoire, l’ensemble choisit comme galop d’essai le concours de la FNAPEC, qui a couronné quelques grands comme les quatuors Modigliani et Ysaÿe. Le Quatuor Arod y remporte le plus haut prix (2014), ce qui lui ouvre les portes de la résidence ProQuartet – Centre européen de musique de chambre.

Travaillant au Conservatoire avec le Quatuor Ébène, puis de façon très régulière avec le Quatuor Artemis à la Chapelle Musicale Reine Élisabeth de Bruxelles, le quatuor désormais résident à la Fondation Singer-Polignac se donne un nouveau défi ambitieux avec le Concours International de Musique de Chambre Carl Nielsen à Copenhague de 2015. Pour le préparer au mieux, il se tourne vers celui qui devient son véritable mentor : Mathieu Herzog, altiste du Quatuor Ébène devenu chef d’orchestre. Avec lui, il affine sa technique et sa musicalité mais apprend aussi à mieux apprivoiser un quotidien constamment partagé. Ce concours abordé avec sérénité et plaisir demeure l’un des grands souvenirs d’Arod, qui y remporte le Premier Prix et deux Prix d’interprétation.

Lorsque le quatuor décide de s’attaquer à l’Everest des concours, l’ARD de Munich, c’est tout naturellement que Mathieu Herzog revient lui mettre le pied à l’étrier. Le travail et l’audace paient puisqu’il remporte le Premier Prix, récompense suprême accordée sept fois seulement entre 1959 et sa victoire en 2016. Du haut de ses trois ans, il marche ainsi dans les pas de ses maîtres lauréats avant lui, les Quatuors Tokyo, Artemis et Ébène. Poussé dans la lumière par ce coup d’éclat, le Quatuor Arod nommé BBC New Generation Artist de 2017 à 2019 et ECHO Rising Star pour la saison 2018-2019 poursuit sur sa flamboyante lancée. Cinq ans seulement après ses premiers accords dans une salle de répétition du Conservatoire, il est demandé sur tous les continents et dans les plus prestigieuses salles de concert : Philharmonie de Paris, Wigmore Hall de Londres, Philharmonie de Berlin, ElbPhilharmonie de Hambourg, Concertgebouw d’Amsterdam, Bozar Bruxelles, Oji Hall de Tokyo et pas moins que le Carnegie Hall de New York pour sa première tournée aux États-Unis.

De Gramophone au Monde en passant par The Strad et Diapason, les critiques saluent aussi bien la rare énergie du Quatuor Arod en concert que la qualité de ses enregistrements, le premier consacré à Mendelssohn, le second créé comme un kaléidoscope musical dont le centre serait Mathilde Zemlinsky.
Le quatuor se fait volontiers le complice d’artistes comme Elsa Dreisig, Adam Laloum, Jérôme Pernoo, Antoine Tamestit, Alexandre Tharaud et Camille Thomas. Plus que simple interprète, il se fait aussi moteur de la musique de demain : il crée en 2017 Al Asr, premier quatuor à cordes de Benjamin Attahir, qu’il a commandé avec La Belle Saison et ProQuartet.

  • Jordan Victoria joue un violon de Giovani Battista ROGERI – 1710
  • Alexandre Vu joue un violon de Francesco GOFFRILLER – 1728
  • Tanguy Parisot joue un alto composite LANDOLPHI, MANTEGAZZA – 1775
  • Jérémy Garbarg joue un violoncelle de RUGGIERI – circa 1700

Les violons et l’alto joués par le Quatuor AROD sont gracieusement prêtés par la Fondation Boubo-Music (Suisse).

Photos : Julien Benhamou


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