Anahita Abbasi

 

en résidence depuis octobre 2022

La musique d’Anahita Abbasi est décrite comme “a dizzyingly sophisticated reverie, colorful and energetic. It embodies tremendous timbral exploration and multilayered performance gestures”… (Classical Voice America and A Cunning plan). 

”She takes even a more radical line with creating dense and pulsing textures” (The Guardian)

“Her music has the capacity to immerse the hall into a dark multichannel throat and hissing” (Bachtrack) 

Le travail d’Anahita Abbasi se compose d’oeuvres commandées et jouées par des solistes et ensembles de renom tels Mahan Esfahani, Steven Schick, Vimbayi Kaziboni, Rebekah Heller, Sergej Tchirkov, Artyom kim, Ensemble Modern, International Contemporary Ensemble, UmeDuo, Klangforum Wien musicians, Wavefiled Ensemble, San Francisco Symphony Youth Orchestra, Disonart Ensemble, Platypus Ensemble, Quatuor Diotima, Mivos Quartet, Argonaut Quartet, Tak Ensemble, Schallfeld Ensemble, Zafraan Ensemble, Contemporaneous, Blaue Reiter, Off Spring Ensemble. 

On a pu entendre ses oeuvres dans des festivals du monde entier : Mostly Mozart Festival, The Kitchen, Kennedy Center, Lincoln Center, Niefnorf, Soundnow Festival- Bent Frequency, Roulette, National Sawdust, Mise -En festival (USA), Darmstadt Ferienkurse (Allemagne), IRCAM – Manifeste Academy (France), Matrix –Experimental studio des SWR, Alte Oper (Allemagne), BIFEM (Australie), Klangspuren Schwaz (Autriche), Sound State festival (Southbank Centre, Londres), Tectonics (Glasgow), Akademie der Künste (Berlin), United Berlin, Klang Festival (Copenhague), Tage Neuer Musik, Open music (Autriche), Omnibus Ensemble (Ouzbékistan), Contempuls (Prague), Tangram Trio (Suisse), Tongyeong International Music Festival (Corée), Acht Brücken Festival (Cologne), Impuls Festival (Autriche), Time of Music (Finlande), Atlas Festival (Pays-Bas), Grachten Festival (Pays-Bass), et bien d’autres.

En 2014, elle reçoit une bourse d’Experimentalstudio des SWR de Fribourg. Lauréate du prix Morton Gold ASCAP 2015 attribué aux jeunes compositeurs, Anahita Abbasi a également été nommée comme une des “compositrices de notre temps” lors du Cairo Contemporary Festival 2017 aux côtés de Kaija Saariaho et Isabel Mundry. En 2019, elle est une des gagnantes du concours de composition du festival d’Acht Brücken.

Anahita donne également des cours de composition et des ateliers sur les bases de la création, elle est aussi invitée à faire partie du jury de différents concours de composition. Elle est un des membres fondateurs de l’Ensemble Schallfeld (Autriche), ainsi que de l’IFCA (Iranian Female Composers Association) à New York, ville dans laquelle elle organise des concerts, des ateliers, des conférences, et défend le travail de jeunes compositeurs en se faisant leur ambassadrice.

Anahita Abbasi est une citoyenne du monde, née en 1985 en Iran où elle a grandi. En 2006, elle s’installe en Autriche et y poursuit ses études à l’Université Arts Graz où elle reçoit l’enseignement de Clemens Gadenstätter et Christian Utz pour la musique théorique, et suit les cours de composition de Beat Furrer et Pierluigi Billone. Parmi ses autres mentors, citons Georges Aperghis, Franck Bedrossian et Philippe Leroux. Elle s’installe ensuite à San Diego (USA) en 2014 pour y poursuivre son master de composition sous la direction de Rand Steiger à l’Université de Californie.

En 2022, elle intègre la résidence artistique de la Fondation Singer-Polignac à Paris.

L’Histoire du Soldat – Le Balcon – 15 décembre 2022

Igor Stravinsky (1882-1971)

L’Histoire du soldat sur un livret de Charles Ferdinand Ramuz (1918)

  • Marche du Soldat
  • Musique de la première scène : Petits airs au bord du ruisseau
  • Musique de la deuxième scène : Pastorale
  • Musique de la troisième scène : Petits airs au bord du ruisseau (reprise)
  • Marche du Soldat (reprise)
  • Marche Royale
  • Petit concert
  • Trois danses : Tango, Valse, Ragtime
  • Danse du Diable
  • Petit choral
  • Couplets du Diable
  • Grand choral
  • Marche triomphale du Diable

Interprètes

    • Thibaut Thézan comédien et mise en espace
    • Le Balcon
    • Iris Zerdoud clarinette
    • Julien Abbes basson
    • Matthias Champon trompette
    • Maxime Delattre trombone
    • François-Xavier Plancqueel percussions
    • Hélène Marechaux violon
    • Simon Guidicelli contrebasse
    • Maxime Pascal direction

Thibaut Thézan comédien

Thibaut Thezan s’est formé au Cours Florent. Artiste aux activités multiples, il apparaît au cinéma, au théâtre et sur le petit-écran.

Au cinéma, il a tenu les rôles principaux de plusieurs courts-métrages tels que De ma fenêtre de Romain Kronenberg, Hack&Catch de Terence Marill ou Atten’tifs d’Eve Dufaud dans le cadre du festival “Le cinéma, c’est jamais trop court”. On le retrouve également dans Dressed as a Girl et Jokers, respectivement réalisés par Enzo Mescudi et Chloé Ménager en 2015, ainsi que dans le court-métrage Entertainment, sous la direction de Vincent Duquesne.

Sur le petit écran, on le retrouve aux côtés de Samuel Le Bihan et Louise Monot dans le dernier téléfilm de Nina Companeez Le Général du Roi en 2014. Il a également tourné dans diverses séries et web-séries.

Sur scène, il participe à diverses créations telles que Judith d’Howard Barker (mise en scène de Marine Torre) au Théâtre de la Reine Blanche à Paris, ou encore Epître aux jeunes acteurs d’Olivier Py dont il a également signé la mise en scène. En 2016, il était à l’affiche du Théâtre du Funambule avec la pièce Nature morte dans un fossé.

Passionné par la musique et l’opérette, il signe sa première mise en scène avec Les Saltimbanques de Louis Ganne, une opérette en trois actes, au Théâtre de Saint-Malo en décembre 2017. Il participe également à la production de plusieurs pièces de Jacques Offenbach. Il met en scène Orphée aux Enfers en 2019, au Phare de Saint-Coulomb avec l’assocation malouine MMM, ainsi que La Périchole avec le choeur Cant’opérette, en octobre 2022. 

En 2020, il incarne le rôle de l’Arbitre du Temps dans l’opéra Dienstag Aus Licht de Stockhausen, sur la prestigieuse scène de la Philharmonie de Paris sous la direction de Maxime Pascal et Damien Bigourdan.


© Tristram Kenton

Le Balcon

Le Balcon est fondé en 2008 par un chef d’orchestre (Maxime Pascal), un ingénieur du son (Florent Derex), un pianiste et chef de chant (Alphonse Cemin) trois compositeurs (Juan Pablo Carreño, Mathieu Costecalde, Pedro Garcia Velasquez). Le Balcon se métamorphose au gré des projets, des concerts, aussi bien dans l’effectif, dans l’identité visuelle ou scénographique, que dans le rapport à la sonorisation ou à la musique électronique.

Le Balcon tire son nom de la pièce de Jean Genet (Le Balcon, 1956). À l’instar du dramaturge, il situe son engagement artistique et musical à l’endroit du récit, de la parole et de la représentation.

En résidence à l’église Saint-Merry puis au Théâtre de l’Athénée, l’ensemble devient collectif, rassemblant un orchestre, une troupe d’artistes pluridisciplinaires. Le Balcon présente dès lors des œuvres issues d’un répertoire balayant toutes les périodes de l’histoire de la musique, avec une prédilection pour les œuvres des XXe et XXIe siècles. Le Balcon a présenté plusieurs opéras tels que Ariane à Naxos de Strauss, Le Balcon d’Eötvös, La Métamorphose de Levinas, Le Premier Meurtre de Lavandier ou Jakob Lenz de Rihm. 

En 2018, Le Balcon démarre la production de Licht, les Sept jours de la semaine de Stockhausen. Chaque automne, l’un des sept opéras de ce grand cycle est révélé au public. Après le Jeudi de Lumière (2018), le Samedi de Lumière (2019) et le Mardi de Lumière (2020), Le Balcon montrera le Vendredi de Lumière à l’automne 2022. 

Depuis 2018, Le Balcon inscrit des commandes de nouvelles œuvres en accueillant tous les ans des compositeurs en résidence avec le soutien de la Fondation Singer-Polignac.

En 2022, Le Balcon interprète le nouvel opéra Like Flesh d’Eldar à l’Opéra de Lille, Jakob Lenz de Rihm au Festival de Salzbourg, Freitag aus Licht de Stockhausen et une nouvelle version de La Petite Boutique des horreurs de Menken (arrangement de Lavandier) à l’Opéra Comique. Son enregistrement du Chant de la terre (Mahler/Schönberg) est sorti le 27 mai, avec des concerts aux festivals de Saint-Denis, Chambord et Messiaen au Pays de la Meije. 

Le Balcon est en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis 2010 et artiste associé depuis 2016.

Le Balcon est soutenu par le Ministère de la Culture, la fondation C’est vous l’avenir Société Générale, la région Île-de-France, la Ville de Paris, la Fondation Singer-Polignac, le Centre national de la musique, la SACEM et la Copie privée. 


© Jean-Bapstiste Millot

Maxime Pascal direction artistique

Maxime Pascal est un chef d’orchestre français, directeur artistique du Balcon. 

Originaire de Carcassonne, il étudie au Conservatoire de Paris le violon, l’écriture, l’analyse musicale et l’orchestration, et suit l’enseignement de direction d’orchestre de François-Xavier Roth. Avec cinq autres étudiants, il crée en 2008 Le Balcon, un collectif réunissant instrumentistes, chanteurs, compositeurs, techniciens et artistes pluridisciplinaires. L’émergence du Balcon, en résidence au Théâtre de l’Athénée depuis 2013, lui permet d’explorer un répertoire lyrique, symphonique et chambriste avec une prédilection pour un répertoire allant de 1945 à nos jours, en effectuant un travail ambitieux sur la spatialisation et la diffusion du son.

Entamant une carrière internationale de chef d’orchestre, Maxime Pascal devient en 2014 le premier lauréat français du Nestlé and Salzburg Festival Young Conductor Award.

En 2015, Maxime Pascal fait ses débuts à l’Opéra national de Paris, dirigeant galas, ballets, puis L’Heure espagnole de Ravel et Gianni Schicchi de Puccini, mis en scène par Laurent Pelly. Avec l’orchestre et le ballet de l’Opéra de Paris, il part en tournée au Japon en 2017 et en Espagne en 2019. 

Il dirige plusieurs créations lyriques de notre temps : Ti vedo, ti sento, mi perdo (2017)de Sciarrino et Quartett (2010)de Francesconi au Teatro alla Scala, La Métamorphose (2010) de Levinas, Like Flesh (2022) d’Eldar à l’Opéra de Lille et Sleepless d’Eötvös (2021) au Staatsoper Berlin et au Grand théâtre de Genève. Il dirige également des opéras du répertoire : Pelléas et Mélisande de Debussy au Staatsoper Berlin et à l’Opéra de Malmö, Samson et Dalila de Saint-Saëns et Lulu de Berg au Tokyo Nikikai. 

Ces dernières années, il a dirigé de nombreux orchestres en France (Orchestre du Capitole de Toulouse, Orchestre de chambre de Paris, Orchestre national de Bordeaux, Orchestre national de Lille), en Europe (le Hallé, le Mahler Chamber Orchestra, l’Orchestra della Rai, le Nörköpping Orchestra…), au Japon (Yomiuri Nippon Orchestra, Nagoya Philharmonic, Tokyo Philharmonic Orchestra), et en Amérique du Sud Orquesta Simón Bolívar de Venezuela, Orquesta Nacional de Colombia…). Il est également le directeur artistique de l’Impromptu, un orchestre amateur basé à la Cité Universitaire Internationale de Paris. 

Avec Le Balcon, il se lance en 2018 dans la réalisation de Licht, les sept jours de la semaine de Stockhausen. Chaque automne, l’un des sept opéras de ce grand cycle est révélé au public. 

Prochainement, il dirigera l’Orchestre de Norrköping (Suède), l’Orchestre de Bolzano (Italie), l’Orchestre de Malmö (Suède), l’Orchestre du Capitole de Toulouse (France), l’Orchestre de Dresde (Allemagne), et la création de L’Abrégé des merveilles de Marco Polo, un nouvel opéra d’Arthur Lavandier, à l’Opéra de Rouen et au Festival Berlioz. Il sera également au Festival de Salzbourg pour diriger Jeanne d’arc au bûcher de Honegger et Jakob Lenz de Rihm, avec Le Balcon

Maxime Pascal est également un des conseillers musicaux de la Fondation Singer-Polignac.

La musique de chambre en Europe Centrale, le romantisme tchèque – 17 novembre 2022

Concert-commenté conçu et présenté par Benoît Duteurtre

Programme musical

Jan Ladislav Dussek (1760-1812)

Sonate pour piano à quatre mains opus 67 n° 1 – rondo

Sonate pour piano opus 9 n° 1 – premier mouvement 

Bedřich Smetana (1824-1884)

Polka poétique n° 3 pour piano* 

Souvenirs de bohème n° 1 pour piano*

Quatuor à cordes n° 1 en mi mineur : « De ma vie » – mouvement 1

Antonín Dvořák (1841-1904)

Danses slaves pour piano quatre mains opus 72 n°2

Trio pour piano et cordes n° 4 en mi mineur Dumky 90 – Allegro et Lento

Zdeněk Fibich (1850-1900)

Poème opus 41 pour violon piano*

Antonín Dvořák 

Quintette avec piano n° 2, opus 81 – finale 

ainsi que la diffusion d’archives sonores et audiovisuelles 

Quatuor Hermès

Omer Bouchez, Elise Liu violon

Lou Chang alto

Yan Levionnois violoncelle

Philippe Hattat, Arthur Hinnewinkel* piano

Benoît Duteurtre

Benoît Duteurtre est né en 1960. Il a grandi au Havre où il a commencé, très jeune, à écrire de la prose et de la poésie, avant d’entreprendre des études de musicologie. Son goût pour l’art moderne l’a conduit à étudier auprès de grands compositeurs comme Ligeti, puis à fréquenter les milieux du free jazz et à participer comme pianiste à de nombreux spectacles.

Dans le même temps, encouragé par Samuel Beckett, il a publié en 1982 son premier texte dans la revue Minuit, puis en 1985 son premier roman chez Grasset, avant d’entamer, chez Gallimard, une série de fictions souvent satiriques sur la France contemporaine : Tout doit disparaîtreDrôle de tempsGaieté parisienneLes Malentendus… Ses goûts littéraires et sa vision du monde l’ont alors rapproché d’illustres aînés comme Milan Kundera ou Jean Jacques Sempé, et d’auteurs de sa génération comme Michel Houellebecq.

Depuis son essai Requiem pour une avant-garde, Benoît Duteurtre a contribué au débat sur la musique contemporaine et a soutenu de nombreux compositeurs à travers l’association Musique Nouvelle en Liberté. Il cultive également depuis ses jeunes années une passion pour la musique légère, la chanson et l’opérette qui s’est épanouie, depuis 1999, dans les programmes de son émission Étonnez-moi Benoît, chaque samedi matin sur France Musique. On lui doit en outre plusieurs documentaires sur l’opérette et un spectacle créé en 2004 à l’Opéra Comique

Dans les années 2000, Benoît Duteurtre a abordé de nouveaux genres littéraires comme l’anticipation, avec La Petite Fille et la cigarette, traduit dans le monde entier, mais aussi l’autobiographie avec des ouvrages comme Les Pieds dans l’eauL’Été 76 ou Livre pour adultes. Il a été couronné en 2001 par le prix Médicis, en 2017 par l’Académie Française pour l’ensemble de son œuvre. Conseiller musical de la fondation Singer-Polignac, il écrit dans L’Atelier du romanClassicaMarianneLe Figaro littéraire et Le Monde diplomatique.


Quatuor Hermès

Le Quatuor Hermès, en référence au fameux messager de la mythologie grecque, puise sa force musicale par son rôle de passeur entre le texte du compositeur et la sensibilité du public. Les musiciens établissent également cette identité par leurs voyages aux quatre coins du monde. Le Carnegie Hall à New York, la Cité Interdite à Pékin ou encore le Wigmore Hall à Londres font ainsi partie des salles qui les ont le plus marqués. Le quatuor est également présent dans les grands festivals tels que les Folles Journées de Nantes et Tokyo, le festival Radio-France de Montpellier, les festivals de Pâques et de l’Août Musical de Deauville, la Roque d’Anthéron, Mecklenburg-Vorpommern, Mantova Chamber Music festival, le printemps des Alizés au Maroc, Wonderfeel festival…

La formation originale du groupe voit le jour en 2008 entre les murs du CNSMD de Lyon où ils étudient avec les membres du quatuor Ravel. Ils s’enrichissent ensuite auprès de personnalités marquantes comme le quatuor Ysaÿe, le quatuor Artemis, Eberhard Feltz, et plus tard Alfred Brendel, immense inspiration avec qui ses membres travaillent encore régulièrement aujourd’hui. Ouverts à tous les répertoires, ils sont amenés régulièrement à partager la scène avec des musiciens émérites comme Yo-Yo Ma, Nicholas Angelich, Gregor Sigl, Pavel Kolesnikov, Kim Kashkashian, Anne Gastinel ou encore les quatuors Ébène et Auryn.

Lauréat de nombreux premiers prix, notamment au concours de Genève ainsi qu’aux Young Concert Artists Auditions de New York, il est également soutenu par la fondation Banque Populaire. Il a été quatuor en résidence à la Chapelle Reine Elisabeth à Bruxelles de 2012 à 2016 et est depuis 2019 quatuor associé à la Fondation Singer-Polignac à Paris.

Leur collaboration proche et privilégiée avec le label La Dolce Volta a donné naissance à leur intégrale des quatuors de Schumann ainsi qu’à un album consacré à Ravel, Debussy et Dutilleux, qui leur ont tous deux valu de multiples récompenses dans la presse. Leur dernier enregistrement de quatuors de Schubert a par ailleurs remporté le Choc du magazine Classica ainsi qu’un Trophée Radio Classique, et a été nommé CD de la semaine de la radio bavaroise Br-Klassik.

Depuis 2018, le quatuor élargit son horizon musical par sa rencontre avec l’accordéoniste Félicien Brut et le contrebassiste Édouard Macarez, avec qui ils décident de créer le Pari des Bretelles, un projet enregistré pour Mirare en 2019, avant une deuxième collaboration en 2020, rendant hommage à Beethoven au travers de neuf créations.

Elise Liu joue un violon de Carlo Tononi de 1730 prêté par Mr. Piganiol, à l’initiative de l’association Talents & Violon’celles.


Philippe Hattat piano

Né en 1993, Philippe Hattat entame ses études musicales à l’âge de huit ans au Conservatoire de Levallois-Perret. Il entre, dès 2003, au Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris en classe de piano (avec Chantal Fraysse puis Emmanuel Mercier), puis en 2006 en classe d’accompagnement (avec Ariane Jacob, Jean-Marie Cottet et Philippe Biros). Durant cette période, il fut également un disciple de Jean-Marc Luisada qui lui ouvrit de nombreuses voies nouvelles d’interprétation. En septembre 2011, il intègre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris les classes de piano de Jean-François Heisser et d’accompagnement de Jean-Frédéric Neuburger et a depuis obtenu 8 premiers prix dans cette institution (en piano, accompagnement, écriture et orchestration).

Son expérience sur la scène est déjà considérable. Il s’est produit dans des festivals de toutes sortes, en tant que soliste (Les Nuits musicales de Pise, Musique au moulin à Moulin d’Andé, Musique et Terroir à Caunes-Minervois, Le Brulhois musical, Heure musicale au Marais à Paris, Piano en Valois à Angoulême, Festival Chopin à Paris, Festival de l’Orangerie de Sceaux, festival du Palazzetto Bru Zane 2016 à Paris, Musica da Casa Menotti à Spoleto [Italie] ; festival Sonograms à Sofia [Bulgarie] ; Festival International de Piano de la Roque d’Anthéron, Terres de Paroles, Festival de Musique de Sully & du Loiret , festival Encuentros à Buenos Aires [Argentine], etc.), également en tant que chambriste (Journées Ravel de Monfort-l’Amaury, Musiques sur Ciel de Cordes-sur-Ciel, Moments musicaux de Chalosse, Printemps de l’Académie Maurice Ravel de Saint-Jean-de-Luz, Gümüşlük Klasik Müzik Festivali en Turquie, Festival de Pâques et Août Musical de Deauville, Messiaen au pays de la Meije, etc.), mais aussi en tant que soliste avec orchestre (Les Estivales en Puisaye-Forterre avec l’Orchestre de chambre tchèque Camerata bohemia [direction : Rémi Gousseau] ; concerts avec l’Orchestre Bel’Arte [direction : Richard Boudarham]) et clavier d’orchestre (Folles Journées de Nantes 2013 avec l’Orchestre Poitou-Charentes [direction : Jean-François Heisser] ; 32ème festival Aspect des Musiques d’Aujourd’hui à Caen avec l’ensemble Multilatérale [direction : Kanako Abe]…). Il est sollicité pour l’accompagnement vocal, que ce soit avec chœur ou avec chanteurs solistes. Il fut également chef de chant pour l’opéra Les contes de la lune vague après la pluie de Xavier Dayer (coproduction entre la Fondation Royaumont, l’ensemble Linea, l’Opéra de Rouen et l’Opéra Comique). En juillet 2017, il participa à la 4e Académie Internationale d’été de Musique Contemporaine, organisée par l’Ensemble Linea, en tant que professeur de piano.

Egalement compositeur, il suit l’enseignement en composition et orchestration de Michel Merlet à Levallois-Perret de 2005 à 2011. Il pratique le clavecin et l’orgue depuis 2008 avec Benjamin Steens, ainsi que le violoncelle entre 2004 et 2014. Il intègre en octobre 2014 la classe d’Improvisation à l’Orgue de Pierre Pincemaille au CRR de Saint-Maur-des-Fossés, et obtient son prix dans cette discipline en juin 2016. Très impliqué par la création contemporaine, il a dernièrement participé à plusieurs premières mondiales, comme celles des cycles Imago Mundi (avec le baryton Jacques L’Oiseleur des Longchamps en mai 2016) et Hölderlin-Lieder (avec le baryton-basse Vincent Le Texier en mai 2017) d’Olivier Greif, ainsi que la création mondiale partielle des Etudes pour piano de Philippe Manoury, avec Jean-Frédéric Neuburger durant l’édition 2016 du Festival Berlioz à La Côte-Saint-André (création complète en septembre 2019 à la Scala de Paris), ou encore Urphänomen II.b pour piano et électronique de Sasha J. Blondeau (création au Festival Présences 2020 à la Maison de la Radio). Attaché tant au grand répertoire qu’à la création contemporaine ou à la redécouverte de compositeurs moins connus (Déodat de Séverac, Durosoir, Kœchlin, Medtner, etc), son horizon musical s’est élargi à l’étude et la pratique de la musique médiévale (chant grégorien, polyphonies vocales improvisées) et des musiques traditionnelles extra-européennes (gamelan de Java central, étude des polyphonies vocales géorgiennes avec l’ethnomusicologue Simha Arom, étude des chansons traditionnelles zoroastriennes avec le linguiste Chams Bernard, etc).

Il est lauréat du Concours international de piano Claude Bonneton de Sète 2010 (1er prix et prix du public), du Concours International Giorgio Cambissa 2016, et du Concours International de Piano d’Orléans 2016 (Prix Ricardo Viñes, Prix Alberto Ginastera, et Prix de composition André Chevillon – Yvonne Bonnaud pour sa pièce Causa Pulchritudinis). Il en est membre du jury dans l’édition ‘Brin d’herbe’ en juillet 2021.

En 2020, il intègre le Trio Messiaen, composé de ses amis et camarades du Conservatoire le violoniste David Petrlik et le violoncelliste Volodia van Keulen, se produisant ainsi à la Salle Molière de Lyon, à l’Auditorium du Louvre, au Palazzetto Bru Zane à Venise, au festival Messiaen au Pays de la Meije, à l’opéra de Clermont-Ferrand, au Wigmore Hall de Londres…

Plusieurs enregistrements sont à son actif, consacrés à des compositeurs d’aujourd’hui. Le disque Olivier Greif, Les Chants de l’âme, sorti en janvier 2020 chez B Records (collection Deauville Live), auquel il participe avec Marie-Laure Garnier, Clémentine Decouture, Paco Garcia et Yan Levionnois, est salué par la critique (Choc de Classica 2020). En septembre de la même année sort le disque En Blanc et Noir qu’il a enregistré chez Triton avec le pianiste Orlando Bass et la violoniste Rachel Koblyakov, monographie consacrée au compositeur Patrick Loiseleur. Deux autres disques sont sortis en 2021 : Fabien Touchard. Littoral chez Hortus, et Danse des morts. Olivier Greif (chez B Records, Deauville Live), qui est Choc de Classica 2021 et Diapason d’Or. Fin avril 2022 un disque monographique George Crumb. Black Angels. Music for a Summer Evening (Makrokosmos III) (B Records, Deauville Live) avec Théo Fouchenneret, le Trio Xenakis et le Quatuor Hanson, est lui aussi Choc de Classica.

Outre ses activités musicales, et pour satisfaire sa curiosité, il s’intéresse à de nombreux autres domaines du savoir, avec une prédilection certaine pour les sciences traitant du langage, comme la phonétique, la linguistique comparative et l’étymologie, dont première publication scientifique en 2019.

Philippe Hattat est en résidence à la Fondation Singer-Polignac en tant que soliste depuis 2016.


Arthur Hinnewinkel piano

Né aux États-Unis en 2000, Arthur Hinnewinkel commence ses études de piano à Singapour. Après avoir étudié auprès d’Anne-Lise Gastaldi au CRR de Paris d’où il sort avec les Félicitations du Jury, il intègre à 15 ans le CNSMDP chez Hortense Cartier-Bresson, avec qui il vient tout juste de terminer son Master. C’est ici qu’il rencontre Itamar Golan, Claire Désert, Maria Belooussova, François Salque, Gary Hoffman et Ivry Gitliss, personnalités qui éveilleront chez Arthur des perspectives musicales nouvelles, allant de la construction mathématique de la justesse à la nature métaphysique du son. Arthur se passionne pour un répertoire allant du 17ème
siècle aux contemporains du 21e, mais aussi pour le Jazz et les musiques Indiennes et d’Asie du Sud-Est, qu’il a découvert au cours de voyages qui lui ont donné goût à la diversité culturelle de notre monde.
Arthur se produit régulièrement, dans des festivals (Festival de Wissembourg par exemple), mais aussi en récital au Teatro di Marcello à Rome, et développe aussi son activité de musique de chambre dans diverses formations, notamment en sonate pour Violon et Piano et en Trio. Musicien curieux, il aime allier les arts en créant notamment des projets avec des danseurs.

Lors de la saison 2021-2022, on a notamment pu l’entendre au Musée Guimet à Paris dans le cadre de la saison Les Pianissimes et à l’Août musical de Deauville.

Freitag Aus Licht – Le Balcon – 13 octobre 2022

Karlheinz Stockhausen (1928-2007)

Extraits de Freitag aus Licht

Le Balcon

Jenny Daviet : Eva soprano

Halidou Nombre : Kaino baryton

Antoin Herrera-López Kessel : Ludon basse

Iris Zerdoud : Elu cor de basset

Charlotte Bletton : Lufa flûte

Sarah Kim, Haga Ratovo : Synthibird synthétiseur

Maxime Pascal direction artistique

Biographies

Jenny Daviet soprano

La soprano française Jenny Daviet possède un répertoire éclectique. Elle chante Léna dans La Princesse jaune de Camille Saint-Saëns à l’Opéra de Tours avec le Palazzetto Bru Zane, puis la Princesse Angélique dans Les Chevaliers de la Table ronde d’Hervé à l’Opéra d’Avignon. Elle fait ses débuts en Héro dans Béatrice et Bénédict de Berlioz sous la direction de François-Xavier Roth à l’Opéra de Cologne. En 2016, elle fait des débuts remarqués en tant que Mélisande (Pelléas et Mélisande) pour l’Opéra de Malmö (Suède), dans une nouvelle production mise en scène par Benjamin Lazar et dirigée par Maxime Pascal. Parmi les moments forts de sa carrière, on trouve les Poèmes pour Mi d’Olivier Messiaen avec le Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks sous la direction de Kent Nagano, le rôle de Clorinda dans La Cenerentola de Rossini au Staatsoper de Hambourg, les quatre rôles de soprano dans Into the Little Hill de George Benjamin au Teatro del Canal de Madrid en collaboration avec le Teatro Real, Pierrot lunaire pour l’Opéra de Rouen, la Messe en ut mineur de Mozart dirigée par Claire Gibault, Bouchara de Claude Vivier pour la Kölner Philharmonie.

Halidou Nombre baryton

Après avoir été ingénieur aéronautique et banquier d’affaires, Halidou décide de se consacrer à la scène lyrique. Il débute sa formation à Saint Ouen auprès de Frédérique Epin et Aurélie Courtot, avant de se perfectionner auprès de Pierre Catala et de Guillemette Laurens. Titulaire d’un Diplôme d’Étude Musicale du CRR Paris, Halidou intègre fin 2018 son cycle concertiste dans la classe d’Elsa Maurus dont il sortira diplômé en 2020. En septembre 2020, Halidou devient artiste résident à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth pour laquelle il reçoit une bourse. Il collabore dès lors avec les maîtres en résidence José Van dam et Sophie Koch. En 2021 il est lauréat de l’Académie Orsay-Royaumont et intègre l’atelier lyrique Opera Fuoco dirigé par David Stern. Il est également Lauréat du prix Haydn au 27 concours international de chant Clermont Auvergne Opéra en juillet 2021. Halidou s’est illustré dans de nombreux rôles depuis ses débuts à la fois en opéra et en musique ancienne. On ajoutera le lied et la mélodie qu’il a abordés auprès de Jean-Marc Pont Marchesi avec lequel il se produit en récital. Il s’est également essayé à la mise en scène notamment avec une production de Didon et Enée à l’Hotel Gouthière à Paris. En 2020/2021 on l’a retrouvé avec Les Frivolités Parisiennes dans Normandie de Paul Miraski (rôle Victor), dans la Passion selon Saint Marc de Michaël Levinas avec Le Balcon à la Philharmonie de Paris (rôle : Judas et l’Evesque) et au Festival d’Aix-en-Provence dans le cadre de son académie. Il a également chanté dans l’enfant et les sortilèges de Ravel (Le fauteuil et L’arbre) sous la direction d’Emmanuel Plasson. On le retrouvera entre autre dans le rôle de Golaud dans une nouvelle création de l’opéra Pelléas et Mélisande de Debussy mis en scène par Moshe Leiser et Patrice Caurier, à l’opéra de Rouen dans Roméo et Juliette de Gounod (Le Duc), et en tant que Don Giovanni (Mozart) à Paris. 


Antoin HL Kessel basse

Né à La Havane, Cuba, Antoin Herrera-López Kessel étudie la danse classique puis contemporaine dès son plus jeune âge. Il poursuit une formation d’ingénieur à l’Université des Sciences informatiques. En parallèle, il commence des études de chant et une formation musicale. Après une année de préparation à l’Institut Supérieur des Arts à La Habana, il est admis au CRR de Franche-Comté puis au CNSMD de Lyon. Antoin HL Kessel commence son activité artistique en Europe avec T&M pour la création de l’opéra Giordano Bruno de Francesco Filidei avec l’Ensemble intercontemporain en 2016 sous la direction musicale de Peter Rundel et Léo Warynski. Il entre dans le programme des résidences au Festival d’Aix-en-Provence – Résidence Mozart et est invité à la Fondation Calouste Gulbenkian à Lisbonne pour chanter le rôle titre dans Gianni Schicchi de Giacomo Puccini. Il est sélectionné pour le Concours Reine Elisabeth 2018 et au Concours de Musique de Chambre de Lyon 2019 en duo avec le pianiste Hugo Philippeau. Il est membre du programme Equilibrium dirigé par Barbara Hannigan pour les parties de Father Trulove dans The Rake’s Progress, les parties de basse soliste du Requiem de Mozart et Pulcinella aussi de Stravinsky. En collaboration avec des musiciens et compositeurs cubains, Antoin HL Kessel interprète le répertoire de la musique classique lors de concert en résonance avec la musique, les musiciens et les compositeurs européens. De cette expérience est née la création d’un ensemble de musique de chambre avec des musiciens cubains et européens.


Iris Zerdoud clarinette et cor de basset

Née en 1985 à Toulouse, Iris Zerdoud commence la clarinette à l’âge de huit ans. Elle entre en 2007 au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris dans la classe de Pascal Moraguès et Jean-François Verdier et obtient son Master en 2012. C’est au Conservatoire qu’elle rejoint Le Balcon dès le concert inaugural en 2008. Depuis 2013, elle est en charge de la production des concerts et opéras de l’ensemble. En 2018-2019, Iris Zerdoud participe à Donnerstag aus Licht à l’Opéra Comique et au Southbank Centre de Londres. Elle crée aussi une oeuvre de Marco Suárez-Cifuentes, L’Agneau mystique, au Théâtre de l’Athénée. Elle incarne Eva de Freitag aus Licht de Stockhausen, rôle préparé auprès de Suzanne Stephens. Iris Zerdoud joue un cor de basset Buffet Crampon prêté par La Fugue-Europera.

Charlotte Bletton flûte

Née en 1984 en région parisienne, c’est à Montmorency qu’elle fait ses premiers pas musicaux. À l’âge de 13 ans, elle suit sa famille au Canada et c’est au Conservatoire de musique de Montréal dans la classe de Marie-Andrée Benny qu’elle poursuit sa formation musicale. Elle fait demi-tour en 2004 et rejoint la France où elle intègre le Conservatoire national supérieur de Paris dans la classe de Sophie Cherrier. Elle obtient son prix en 2009. Lauréate des concours internationaux Maxence Larrieu, des Jeunesses Musicales de Bucarest, et récompensée du « Rising Star Series 2011 » attribué par James Galway, elle se produit régulièrement en soliste au Canada, en France et en Irlande. Elle rejoint l’Orchestre National d’Île-de-France en 2021. Elle est invitée à jouer au sein de nombreux orchestres. Elle enseigne la flûte au Conservatoire du 12e arrondissement de Paris depuis 2014. 


Haga Ratovo synthétiseur

D’origine malgache, Haga Ratovo débute le piano à l’âge de dix ans au conservatoire de Poitiers dans la classe d’Alain Villard avant de poursuivre ses études au CNSMD de Paris avec Jean-François Heisser et Marie-Josèphe Jude, puis de les conclure avec Bjorn Lehmann à l’UdK de Berlin. Investi dans la création contemporaine (Michaël Levinas, Violeta Cruz, Othman Louati, Maël Bailly, Laurent Durupt…), il développe une étroite relation avec les ensembles Le Balcon et Links. Avec Links, il enregistre Music for 18 musicians de Steve Reich dont l’interprétation est saluée par la critique (Diapason d’Or en 2021). Il mène une carrière européenne et collabore avec des artistes tels que le performer et pianiste Alvise Sinivia, le metteur en scène Maxime Kurvers, le plasticien Mathieu Kleyebe Abonnenc, la réalisatrice Jela Hasler ou encore la danseuse et chorégraphe Kaori Ito. Il enseigne au Conservatoire régional de Créteil depuis 2018. En 2020, il incarne l’un des combattants sonores d’Invasion-Explosion, l’acte II de Dienstag aus Licht de Stockhausen. 


Sarah Kim synthétiseur

Australienne d’origine coréenne, Sarah Kim découvre la musique dès l’âge de cinq ans avec l’étude du piano et du violon. Plus tard, elle décide de se tourner vers l’orgue dont elle commence l’apprentissage à Sydney. Elle étudie au Conservatoire de Sydney, au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris en Cycle de perfectionnement, puis ensuite en Master spécialisé en Musique ancienne à la Schola Cantorum de Bâle. Lauréate des concours de Sydney, Newcastle et Paris, elle joue avec Le Balcon, l’Orchestre national de France et en soliste dans de nombreux festivals internationaux. Elle est organiste titulaire à l’Oratoire du Louvre à Paris. En octobre 2020, elle interprète Synthi-Fou dans Dienstag aus Licht de Stockhausen.


© Tristram Kenton

Le Balcon

Le Balcon est fondé en 2008 par un chef d’orchestre (Maxime Pascal), un ingénieur du son (Florent Derex), un pianiste et chef de chant (Alphonse Cemin) trois compositeurs (Juan Pablo Carreño, Mathieu Costecalde, Pedro Garcia Velasquez). Le Balcon se métamorphose au gré des projets, des concerts, aussi bien dans l’effectif, dans l’identité visuelle ou scénographique, que dans le rapport à la sonorisation ou à la musique électronique.

Le Balcon tire son nom de la pièce de Jean Genet (Le Balcon, 1956). À l’instar du dramaturge, il situe son engagement artistique et musical à l’endroit du récit, de la parole et de la représentation.

En résidence à l’église Saint-Merry puis au Théâtre de l’Athénée, l’ensemble devient collectif, rassemblant un orchestre, une troupe d’artistes pluridisciplinaires. Le Balcon présente dès lors des œuvres issues d’un répertoire balayant toutes les périodes de l’histoire de la musique, avec une prédilection pour les œuvres des XXe et XXIe siècles. Le Balcon a présenté plusieurs opéras tels que Ariane à Naxos de Strauss, Le Balcon d’Eötvös, La Métamorphose de Levinas, Le Premier Meurtre de Lavandier ou Jakob Lenz de Rihm. 

En 2018, Le Balcon démarre la production de Licht, les Sept jours de la semaine de Stockhausen. Chaque automne, l’un des sept opéras de ce grand cycle est révélé au public. Après le Jeudi de Lumière (2018), le Samedi de Lumière (2019) et le Mardi de Lumière (2020), Le Balcon montrera le Vendredi de Lumière à l’automne 2022. 

Depuis 2018, Le Balcon inscrit des commandes de nouvelles œuvres en accueillant tous les ans des compositeurs en résidence avec le soutien de la Fondation Singer-Polignac.

En 2022, Le Balcon interprète le nouvel opéra Like Flesh d’Eldar à l’Opéra de Lille, Jakob Lenz de Rihm au Festival de Salzbourg, Freitag aus Licht de Stockhausen et une nouvelle version de La Petite Boutique des horreurs de Menken (arrangement de Lavandier) à l’Opéra Comique. Son enregistrement du Chant de la terre (Mahler/Schönberg) est sorti le 27 mai, avec des concerts aux festivals de Saint-Denis, Chambord et Messiaen au Pays de la Meije. 

Le Balcon est soutenu par le Ministère de la Culture, la fondation C’est vous l’avenir Société Générale, la région Île-de-France, la Ville de Paris, la Fondation Singer-Polignac, le Centre national de la musique, la SACEM et la Copie privée. 


© Jean-Bapstiste Millot

Maxime Pascal direction artistique

Maxime Pascal est un chef d’orchestre français, directeur artistique du Balcon. 

Originaire de Carcassonne, il étudie au Conservatoire de Paris le violon, l’écriture, l’analyse musicale et l’orchestration, et suit l’enseignement de direction d’orchestre de François-Xavier Roth. Avec cinq autres étudiants, il crée en 2008 Le Balcon, un collectif réunissant instrumentistes, chanteurs, compositeurs, techniciens et artistes pluridisciplinaires. L’émergence du Balcon, en résidence au Théâtre de l’Athénée depuis 2013, lui permet d’explorer un répertoire lyrique, symphonique et chambriste avec une prédilection pour un répertoire allant de 1945 à nos jours, en effectuant un travail ambitieux sur la spatialisation et la diffusion du son.

Entamant une carrière internationale de chef d’orchestre, Maxime Pascal devient en 2014 le premier lauréat français du Nestlé and Salzburg Festival Young Conductor Award.

En 2015, Maxime Pascal fait ses débuts à l’Opéra national de Paris, dirigeant galas, ballets, puis L’Heure espagnole de Ravel et Gianni Schicchi de Puccini, mis en scène par Laurent Pelly. Avec l’orchestre et le ballet de l’Opéra de Paris, il part en tournée au Japon en 2017 et en Espagne en 2019. 

Il dirige plusieurs créations lyriques de notre temps : Ti vedo, ti sento, mi perdo (2017)de Sciarrino et Quartett (2010)de Francesconi au Teatro alla Scala, La Métamorphose (2010) de Levinas, Like Flesh (2022) d’Eldar à l’Opéra de Lille et Sleepless d’Eötvös (2021) au Staatsoper Berlin et au Grand théâtre de Genève. Il dirige également des opéras du répertoire : Pelléas et Mélisande de Debussy au Staatsoper Berlin et à l’Opéra de Malmö, Samson et Dalila de Saint-Saëns et Lulu de Berg au Tokyo Nikikai. 

Ces dernières années, il a dirigé de nombreux orchestres en France (Orchestre du Capitole de Toulouse, Orchestre de chambre de Paris, Orchestre national de Bordeaux, Orchestre national de Lille), en Europe (le Hallé, le Mahler Chamber Orchestra, l’Orchestra della Rai, le Nörköpping Orchestra…), au Japon (Yomiuri Nippon Orchestra, Nagoya Philharmonic, Tokyo Philharmonic Orchestra), et en Amérique du Sud Orquesta Simón Bolívar de Venezuela, Orquesta Nacional de Colombia…). Il est également le directeur artistique de l’Impromptu, un orchestre amateur basé à la Cité Universitaire Internationale de Paris. 

Avec Le Balcon, il se lance en 2018 dans la réalisation de Licht, les sept jours de la semaine de Stockhausen. Chaque automne, l’un des sept opéras de ce grand cycle est révélé au public. 

 Ces prochaines semaines, il dirigera l’Orchestre de Norrköping (Suède), l’Orchestre de Bolzano (Italie), l’Orchestre de Malmö (Suède), l’Orchestre du Capitole de Toulouse (France), l’Orchestre de Dresde (Allemagne), et la création de L’Abrégé des merveilles de Marco Polo, un nouvel opéra d’Arthur Lavandier, à l’Opéra de Rouen et au Festival Berlioz. Il sera également au Festival de Salzbourg pour diriger Jeanne d’arc au bûcher de Honegger et Jakob Lenz de Rihm, avec Le Balcon

Le Cercle de Marcel Proust, 5ème édition

Conçu par Jean-Yves Tadié, co-organisé par la Société des Amis de Marcel Proust

Rediffusion sur singer-polignac.tv

Programme

Lundi 14 novembre 2022

Mot d’accueil par Jérôme Bastianelli, Président de la Société des Amis de Marcel Proust

Première session

Présidence : Jean-Yves Tadié

Jeanne Pouquet, par Evelyne Bloch-Dano

André Germain, par Guillaume Perrier 

Albert Flament, par Caroline Szylowicz

René Blum, par Nicolas Ragonneau

Deuxième session

Présidence : Nicolas Ragonneau

Robert Dreyfus, par Antoine Compagnon (visioconférence)

Paul-César Helleu, par Sophie Basch

Gabriel Astruc, par Luzius Keller

La Princesse Bibesco, par Mathilde Brézet

Mardi 15 novembre

Troisième session

Présidence : Elyane Dezon-Jones

Louis de Robert, par Pyra Wise

Elisabeth de Clermont Tonnerre par Matthieu Vernet

Gustave Tronche, par Donatien Grau (visioconférence)

Oswald Dauphiné, par Françoise Leriche

Moment musical, duo chant-harpe, Les Frivolités Parisiennes

Quatrième session

Présidence Sophie Basch

Maxime Dethomas, par Emily Eells

La famille Swann, par Jean-Paul Henriet

René Peter, par Cécile Leblanc

Louis d’Albufera, par François Proulx

 

  • Jacques-Emile Blanche (1861-1942)
  • Portrait de Marcel Proust
  • 1892, huile sur toile H. 73,5 ; L. 60,5 cm
  • © RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / DR

Les Couplets du Roi fou – 20 octobre 2022

Programme

Georg Friedrich Haendel (1685-1759)

Le Messie HWV 56 : “Why do the nations”

Christoph Willibald Gluck (1714-1787)

Iphigénie en Tauride, tragédie en quatre actes sur un livret de Nicolas-François Guillard

“Le calme rentre dans mon coeur” (Oreste, roi d’Argos et de Mycènes)

Ambroise Thomas (1811-1896)

Hamlet, opéra en cinq actes sur un livret de Carré et Barbier : “Oh vin dissipe la tristesse” 

Jules Massenet (1842-1912)

Cendrillon, opéra en quatre actes et six tableaux sur un livret d’Henri Cain et de Paul Collin : Entrée du roi et de la cour

Gaetano Donizetti (1797-1848)

La Favorite, opéra en quatre actes sur un livret en langue française d’Alphonse Royer et Gustave Vaëz : air du roi « Viens Léonore, j’abandonne » (Alphonse XI roi de Castille)

Karol Szymanowski (1882-1937)

Le Roi Roger opéra en trois actes sur un livret de Jarosław Iwaszkiewicz : “Edrisi, już świt!…Słońce! Słońce! Edrisi” (Roi Roger de Sicile)

Franz Schubert (1797-1828)

Der König in Thule D.367

Sir Peter Maxwell Davies (1934-2016)

Eight songs for a mad king 

I. The Sentry (King Prussia’s Minuet)

II. The country walk (La Promenade)

III. The Lady-in-waiting (Miss Murgraves Fancy)

IV. To be sung on the water (Waterman)

V. The Phantom Queen (He’s Ay A-kissing Me)

VI. The Counterfeit

VII. Country Dance (Scotch Bonnet)

VIII. The Review (A spanish March)

Cliquez pour lire les textes des chansons : en anglais / en français

Ensemble Maja

Vincent Bouchot, Matthieu Walendzik baryton 

Julie Brunet-Jailly flûte 

Joséphine Besançon clarinette 

Aya Kono violon

Clotilde Lacroix violoncelle 

Valentin Dubois percussions 

Bianca Chillemi piano, clavecin, direction artistique

Thibaut Lepri arrangements

Ensemble Maja

L’Ensemble Maja est une troupe d’instrumentistes et de chanteurs engagés qui relève le défi d’interpréter sans chef, des œuvres d’envergure du XXe siècle pour voix et ensemble. Le postulat est le suivant : la musique d’aujourd’hui est accessible à tous. L’ensemble propose une approche de la musique classique en dialogue avec son histoire, de la plus ancienne à la plus récente. Abolir les clivages esthétiques pour renouer avec tous les publics, établir des passerelles entre les musiques anciennes, classiques et contemporaines sont les principes moteurs de leurs choix esthétiques. Car le contraste en toute chose attire l’oreille, séduit l’œil, ébranle les perceptions. 

L’ensemble Maja raconte des histoires en musique et s’appuie pour cela sur une formation à géométrie variable qui lui permet d’évoluer en toute liberté parmi une collection d’œuvres diverses. Quoi de plus passionnant que d’aller entendre un groupe qui nous donne le sentiment d’un opéra de poche, qui met en lumière des joyaux souvent peu joués ? Ici, chanteurs et instrumentistes sont au service d’une même finalité : la scène. Que le message passe !
Pour la saison 2022/2023, l’ensemble Maja se produira au festival Présences à Radio France en février 2023; puis, en collaboration avec la compagnie de l’Aurore boréale dirigée par Jacques Osinsky à l’ENS Paris-Saclay et au Théâtre de l’Aquarium pour l’opéra Violet de Tom Coult. En tant que lauréat du tremplin Résidence Jeunes Ensembles Jean-Claude Malgoire, l’ensemble présentera son premier spectacle en juin 2023, Birds, qui associe les Aventures et Nouvelles aventures de György Ligeti aux Eight Songs For A Mad King de Peter Maxwell Davies, à la Scène Nationale de Valenciennes et à l’Atelier lyrique de Tourcoing. L’Ensemble Maja est en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis 2016.

Bianca Chillemi direction artistique, piano et clavecin

Bianca Chillemi est une pianiste aux multiples facettes : depuis toujours, poussée par une grande curiosité et un amour du partage, elle se dédie à la musique de chambre et au répertoire lyrique. C’est donc dans la continuité de cette démarche engagée qu’elle obtient un master dans la classe de lied et mélodie d’Anne Le Bozec et Emmanuel Olivier au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (CNSMDP), ainsi qu’un second master à l’unanimité du jury dans la classe de direction de chant d’Erika Guiomar et Nathalie Dang. Passionnée par le lied et la mélodie, Bianca Chillemi se produit au Centre de Musique de Chambre de Paris en mars 2017 avec le baryton-basse Florian Hille avec le Winterreise de Franz Schubert. Très recherchée pour ses qualités d’écoute et ses dons d’accompagnatrice, elle assiste le baryton-basse Christian Immler dans ses masterclasses au Mozarteum à Salzburg.

Elle est pianiste cheffe de chant sur Le Voyage à Reims de Rossini à l’abbaye de Royaumont en mai 2015, opéra mis en scène par Stephan Grögler, ainsi que sur la production de la Cité de la Musique à Paris de l’opéra de Betsy Jolas, Iliade l’amour, sous la direction de David Reiland, en mars 2016. En 2017, elle travaille en collaboration avec l’Orchestre Les Siècles et l’atelier lyrique de Tourcoing, comme cheffe de chant sur l’opéra I.D., une création du compositeur Arnaud Petit.

Son vif intérêt pour la musique contemporaine l’amène à être sélectionnée par le festival d’Aix-en-Provence pour l’académie Voix et Création en juillet 2015. Elle travaille avec les chefs Leonardo Garcia Alarcon, Catherine Simonpietri, Mathieu Romano. En tant que cheffe d’orchestre, elle dirige en concert Aventures et Nouvelles Aventures de György Ligeti et Upon Silence de George Benjamin.

Bianca est soutenue par la Fondation Meyer et le mécénat Société Générale.


Matthieu Walendzik baryton

Né à Paris, le baryton franco-polonais Matthieu Walendzik débute la musique à la Maîtrise Notre-Dame de Paris. Après des études de musicologie à la Sorbonne, il sort diplômé du Conservatoire National Supérieur de Paris dans les classes de chant Valérie Guillorit et de musique de chambre d’Anne le Bozec. 

Membre depuis 2018 d’Opera Fuoco, il chante les rôles du Comte Almaviva (Le Nozze di Figaro de Mozart) , Riff (West Side Story de Bernstein), Russel (Lady in the Dark de Kurt Weil) ainsi que Pandolfe (Cendrillon de Massenet) et Marcello (La Bohème). 

Il participe à des productions, dans un répertoire allant de la musique médiévale à la création contemporaine, sous la direction de chefs tels que David Reiland, Stephan MacLeod, Sigiswald Kuijken. Il interprète, entre autres, Die Schöpfung de Haydn, Johannes-Passion et Matthäus-Passion, ainsi que des Cantates de Bach, le Messie de Haendel…

Attaché à ses racines polonaises, Matthieu Walendzik se produit lors de concerts de musiques de compositeurs polonais organisés à l’Ambassade de Pologne en France et lors de soirées caritatives, pour lesquels il reçoit le prix de jeune personnalité de l’année en 2019. Lors de la saison 2021-2022 il chante les rôle d’Ormonte (Partenope de Haendel) sous la direction de William Christie dans le cadre de la 10e édition du Jardin des Voix (les Arts Florissants) dont il est lauréat, mais aussi le Comte Almaviva (Le Nozze di Figaro), Dr. Falke (Die Fledermaus) et Marcello (la Bohème). Il est artiste en résidence depuis 2022 à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth en Belgique, où il reçoit les conseils de José van Dam et Sophie Koch. 


Vincent Bouchot baryton

Vincent Bouchot est né en 1966 à Toulouse et fait des études littéraires universitaires consacrées à Georges Perec et Jules Verne. Chanteur autodidacte, formé « sur le tas » au chœur de La Chapelle Royale (Philippe Herreweghe) à partir de 1987, il fréquente d’abord les principaux ensembles vocaux professionnels de l’époque (Les Jeunes Solistes [Rachid Safir], le Groupe Vocal de France [John Poole], Akadêmia [Françoise Lasserre]) puis rejoint l’Ensemble Clément Janequin [Dominique Visse] en 1993. Il ne l’a plus quitté depuis. Aujourd’hui il collabore aussi avec des ensembles tels de que La Rêveuse, Les Traversées baroques, Doulce Mémoire, Métaboles. Vincent se passionne depuis toujours pour la musique contemporaine, créant en solo d’innombrables partitions, dont beaucoup ont été spécifiquement écrites à son intention, depuis Leçons d’Enfer d’Henri Pousseur en 1991 avec l’ensemble Musiques Nouvelles, jusqu’au Front de l’aube d’Édith Canat de Chizy en 2018, avec l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, en passant par des œuvres de Gérard Pesson (Forever Valley, Solitaire Mikado), Christophe Looten (Médée de Thessalonique), Alexandros Markeas (Outsider, La Vallée de l’étonnement), Aurélien Dumont (Chantier Woyzeck), Oscar Strasnoy (Hanokh), Philippe Leroux (Le Chant de la pierre et tout récemment L’Annonce faite à Marie, à l’Opéra de Nantes) ou Bruno Ducol (Le Navire aux voiles mauves).
Compositeur tout aussi autodidacte, il a notamment écrit de très nombreuses mélodies et pièces instrumentales, souvent à la demande de collègues et ami(e)s tel(le)s que Sandrine Piau (Galgenlieder, enregistrés chez Naïve), Françoise Masset, Donatienne Michel-Dansac, Eva Zaïcik, Marine Chagnon, François Leroux, Alexandre Tharaud, Lionel Peintre, Alain Buet … et une dizaine d’opéras dont un Ubu, créé à l’Opéra Comique en 2002 dans une mise en scène de Mireille Larroche, et sous la direction de Laurent Cuniot, avec Françoise Pollet et Jean-Philippe Courtis en Père et Mère Ubu. Son dernier opéra, Argos et Grigoria, d’après Jean Tardieu, devait être créé à l’initiative de l’ensemble Aedes (Mathieu Romano) en juin 2020 au théâtre Impérial de Compiègne, et l’a été finalement à huis-clos et filmé en février 2021. En janvier
2023 paraîtra chez Harmonia Mundi son Carnaval des animaux en péril, par l’ensemble baroque La Rêveuse, CD qui accompagne la diffusion du spectacle du même nom, créé à la Philharmonie de Paris en novembre 2022.

Devenirs de la mélancolie

  • Vilhelm Hammershoi, La danse de la poussière dans les rayons du soleil, 1900, Ordrupgaard Museum, Copenhagen

Le mot lui-même est monumental et fait, à son évocation, surgir une nébuleuse de mondes intérieurs, qui s’inscrivent néanmoins dans un univers de références et de représentations partagées. Dans le grand découpage des sentiments de la culture occidentale, on peut avancer que la mélancolie est un domaine au moins aussi important que celui de l’amour, mais là où ce dernier ouvre à l’altérité, la première se déploie suivant un mouvement introversif. De la bile noire d’Hippocrate au soleil noir de Nerval, de la Melancholia des gravures d’Albrecht Dürer à celle du cinéma de Lars Von Trier, les territoires de la mélancolie sont vastes et arpentés par de nombreux artistes, écrivains, religieux ou savants, qui donnent sens à cette expérience aux côtés de ceux qui l’éprouvent.

Esthétisée, spiritualisée ou médicalisée, la mélancolie en appelle à tous nos savoirs et nos faires pour ne pas rester à son contact pétrifié. Pourtant, dans les stupeurs et les douleurs qu’elle inflige, la mélancolie fascine, et peut-être même attire, par le type d’exploration de soi auquel elle invite, véritable forme d’heuristique de la condition humaine pour certains. 

Cette multiplicité de regards et de pratiques autour de la mélancolie a construit au fil des siècles une polysémie quelque peu nébuleuse ; démêler les appartenances de la mélancolie permet de lever le voile que ce mot-écran a jeté sur son référent, uniformisant des réalités diverses historiquement, des états psychiques et physiologiques différents, et des espaces sociaux variés. C’est au(x) devenir(s) de cette notion au XIXe et XXe siècle que ce colloque souhaite s’intéresser. Un premier partage essentiel peut être fait entre mélancolie normale et mélancolie pathologique. La mélancolie normale serait une expérience existentielle interprétée comme universelle car liée à une forme de lassitude face à la vanité de l’existence humaine. A cette aune, les chemins de consolation offerts par les arts sont nombreux, et la mélancolie, pourrait-on dire, est déjà la manifestation sublimée d’une forme de désengagement du monde. La mélancolie pathologique, comme déviance menaçant la vie humaine individuelle et collective, est en revanche prise en charge par une clinique de l’âme et du corps, supportée par la médecine et plus récemment la psychologie, mais aussi historiquement par la religion. 

Le discours sur la mélancolie semble, certes, largement quadrillé, il n’en est pour autant pas épuisé à nos yeux. Nous proposons d’en déplier les différentes réalités, les strates d’histoire récentes, les survivances et les métamorphoses les plus actuelles, y compris dans ses rapports avec le concept contemporain de dépression.

Programme

9h30 Accueil et inscription des participants 

9h45 Mot d’accueil par le Professeur Chantal Henry

10h Propos inauguraux par Astrid Chevance et Anaëlle Touboul 

Session 1 

Entre imaginaire romantique et appropriation médicale :

le territoire partagé de la mélancolie au XIXe siècle 

Modérateurs : Astrid Chevance et Didier Philippot 

11h15 Discussion 

11h30 Pause 

12h45 Discussion 

13h-14h Déjeuner 

Session 2 

Mélancolie au XXe siècle : survivances ou métamorphoses ? 

Modérateurs : Anaëlle Touboul et Chantal Henry

15h Discussion 

15h15 Pause 

16h30 Discussion 

16h45 Conclusion 

Biographies

Anaëlle Touboul

Agrégée de Lettres modernes et docteure en littérature française, Anaëlle Touboul est l’autrice d’une thèse de doctorat consacrée à la figure du fou dans le roman français du XXe siècle, lauréate du Prix Louis Forest en lettres de la Chancellerie des Universités de Paris et publiée aux Éditions Honoré Champion sous le titre Histoires de fous. La folie au cœur du roman (2020). Elle s’intéresse tout particulièrement aux humanités médicales et a consacré plusieurs articles aux échanges entre littérature et sciences de la psyché, ainsi qu’à la représentation du trouble mental chez divers auteurs des XXe et XXIe siècles (principalement André Baillon, Alexandre Vialatte, Henry de Montherlant, Albert Cohen, Emmanuel Carrère, Gwenaëlle Aubry, Delphine de Vigan).


Astrid Chevance

Astrid Chevance est psychiatre et cheffe de clinique en Santé Publique de la faculté de médecine de l’Université de Paris dans le service d’épidémiologie clinique de l’Hôtel Dieu (Paris). Ses travaux de recherche portent sur l’évaluation des thérapeutiques en santé mentale. Normalienne, agrégée d’histoire, ayant un master de sociologie, et un doctorat en Santé Publique, elle propose des approches croisées et des méthodologies mixtes entre sciences biomédicales, sciences sociales et sciences humaines dans le but de développer une épidémiologie clinique utile pour les patients. Elle est par ailleurs rattachée au Service Hospitalo-Universitaire de Sainte-Anne où elle exerce une activité clinique au Centre des Pathologies Résistantes (CENPARE).


Eva Yampolsky

Eva Yampolsky responsable de recherche à l’Institut des humanités en médecine (IHM, CHUV/Université de Lausanne), est docteure en littérature française (Emory University, USA, 2011) et docteure en histoire de la psychiatrie (Université de Lausanne, Suisse, 2019), avec une thèse sur l’histoire du suicide comme objet médical au 19e s. en France. Sa recherche actuelle en histoire de la médecine porte sur le mouvement des Convulsionnaires de Saint-Médard au début du 18e siècle en France et sur les liens entre médecine et religion dans les miracles de guérison. Elle a publié de nombreux articles en histoire de la psychiatrie et prépare actuellement un ouvrage sur l’histoire du suicide (BHMS, Lausanne, en préparation). Elle est co-directrice de la collection Asclepios aux Éditions Jérôme Millon (Grenoble), qui publie des éditions critiques d’ouvrages classiques sur les liens entre médecine et religion.


Elodie Boissard

Elodie Boissard est agrégée et doctorante en philosophie à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle prépare une thèse sur la notion d’humeur dans la dépression, qui articule une perspective historique sur la mise en évidence de cet état affectif dans la clinique des états dépressifs, une clarification conceptuelle sur sa définition dans les sciences cliniques contemporaines, et une réflexion sur son rôle dans la dépression. Elle travaille sous la direction de Denis Forest (Paris 1) et Stéphane Lemaire (Rennes 1).


Anne-Cécile Petit

Le Dr Anne-Cécile Petit est ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure de Cachan (département de Biochimie). Durant ses études de biologie, elle s’est spécialisée dans le développement des organismes et obtient un doctorat en Biologie du Développement en 2008 à Sorbonne Université suite à son travail au sein du laboratoire du Pr Nicolas à l’Institut Pasteur. Elle a ensuite poursuivi sa formation par des études médicales, avec une spécialisation en psychiatrie et un doctorat de médecine obtenu en 2016 à Sorbonne Université. Elle est actuellement Maître de Conférence des Universités – Praticien Hospitalier à l’Université de Paris, où elle enseigne l’embryologie et l’histologie et travaille à l’hôpital Sainte-Anne (GHU Paris), dans le Service Hospitalo-Universitaire en tant que psychiatre.


Audrey Vermetten

Audrey Vermetten, ancienne élève de l’Ecole Normale de la rue d’Ulm, agrégée de lettres modernes, est l’auteur d’une thèse sur les rapports entre le cinéma et la littérature romanesque de 1915 à 1947. Elle enseigne actuellement la littérature française en classe préparatoire littéraire (khâgne) au lycée La Bruyère de Versailles.


Laurent Demanze

Professeur des universités à l’Université Grenoble Alpes. Ses travaux portent pour l’essentiel sur la littérature contemporaine, de Pierre Michon à Jean Echenoz, de Maylis de Kérangal à Arno Bertina. Il dirige le Centre E.CRI.RE et la Série Écritures contemporaines, désormais publiée aux éditions Classiques Garnier. Il a organisé des numéros de Roman 20-50 sur Pierre Michon ou Emmanuel Carrère, et a dirigé avec Dominique Viart deux collectifs consacrés aux Fins de la littérature (Armand Colin, 2012 et 2013) ou avec Dominique Rabaté un volume sur Emmanuel Carrère : Emmanuel Carrère, faire effraction dans le réel chez P.O.L. Il publie dans Les Temps modernes, Critique, Etudes françaises…. Il est par ailleurs l’auteur de cinq essais chez Corti : Encres orphelines (José Corti, 2008), Gérard Macé, l’invention de la mémoire (José Corti, 2009), Les Fictions encyclopédiques, de Gustave Flaubert à Pierre Senges (José Corti, 2015), Un nouvel âge de l’enquête : portraits de l’écrivain contemporain en enquêteur (Corti, 2019) et Pierre Michon, l’envers de l’histoire (Corti, 2021).


Feriel Kaddour

Pianiste et musicologue, Fériel Kaddour est enseignante à l’École normale supérieure depuis 2006. Après avoir soutenu une thèse sur la question de l’interprétation musicale (2009), elle oriente ses recherches sur les relations entre musique et poésie dans le domaine du Lied (Schubert, Schumann, Wolf). Elle a également publié des articles sur Beethoven, et sur les écrits musicaux de Theodor W. Adorno. Elle a en outre enregistré deux disques, l’un consacré au compositeur Anatoly Alexandrov (2014), l’autre (à paraître), à Chopin.


Résumés de communication

Les écritures de la souffrance – L’observation de la mélancolie à l’époque des aliénistes

par Eva Yampolsky

Les premiers aliénistes, précurseurs de la psychiatrie moderne, redéfinissent la mélancolie en essayant de la détacher d’une certaine esthétique romantique ou passionnelle. On lui donne de de nouveaux noms – Esquirol parlent de lypémanie –, on tente de la circonscrire dans le cadre psychopathologique, de la faire enfin quitter le champ du normal, de la soumettre entièrement au regard médical. Dans cette entreprise, qui n’échoue pas complètement puisqu’elle amènera éventuellement au passage de la mélancolie à la dépression clinique, les aliénistes eux-mêmes continueront à réinscrire le littéraire dans leurs réflexions scientifiques sur la mélancolie. Il s’agira dans cette conférence d’examiner comment la littérature devient, pour les aliénistes eux-mêmes, un modèle important d’expression de la souffrance psychique des mélancoliques. J’analyserai ainsi comment ces médecins du 19e siècle font de ces références littéraires des observations médicales, au même titre que leurs propres observations cliniques.


De la mélancolie à la dépression via l’humeur

par Elodie Boissard

Au début du XIXe siècle la mélancolie est un trouble de l’humeur au sens de la médecine hippocratique : son étymologie évoque la bile noire, et elle désigne des troubles mentaux que l’on pense dus à un excès de cette humeur.

Deux siècles plus tard, la dépression est un trouble de l’humeur au sens de la psychologie et de la neurobiologie des états affectifs : cette catégorisation repose sur une définition de l’humeur comme un état affectif global, émergent, qui serait altéré dans les états dépressifs. 

On tient la dépression pour l’héritière de la mélancolie, l’une et l’autre étant caractérisées par des sentiments de tristesse et d’appréhension qui forment un tableau clinique d’une remarquable stabilité depuis l’Antiquité.

Pourtant la mélancolie était d’abord un délire, généralement centré sur un objet en particulier, et faisant intervenir secondairement des états dépressifs caractérisés sur le plan somatique et affectif.

La dépression au contraire n’est que rarement accompagnée de délire ou plus généralement de symptômes psychotiques, et se définit avant tout par une perturbation affective que s’efforce de capturer la notion d’humeur. 

Mais comment s’est opéré ce renversement ? Et comment rendre compte du rôle qu’a joué la notion d’humeur dans cette histoire ? 

Je propose de revenir sur cette histoire mêlée des concepts de mélancolie, d’humeur et de dépression, en m’intéressant à l’impensé philosophique des conceptions de l’humeur sous-jacentes à ces deux grandes périodes de la psychiatrie, celle où la mélancolie était une maladie mentale faisant intervenir des états dépressifs, et celle où la dépression est un trouble mental pouvant revêtir des caractéristiques mélancoliques.

En dégageant ces grandes conceptions philosophiques de l’humeur, je pense mettre en évidence l’importance de cette notion dans l’histoire qui a mené de la mélancolie à la dépression, et le rôle d’opérateur qu’elle a pu jouer pour passer de l’une à l’autre. 


Processus physiopathologiques associés à la mélancolie : l’apport des sciences naturelles contemporaines

par Anne-Cécile Petit

La mélancolie, au sens psychiatrique du terme, est une forme de dépression sévère, caractérisée soit par une anhédonie (absence de plaisir ressenti) soit par une absence de réactivité émotionnelle notamment aux stimuli agréables, associées à des symptômes tels qu’une humeur dépressive très marquée pouvant confiner à la douleur morale, un sentiment de culpabilité inapproprié et des symptômes physiques tels qu’un ralentissement moteur ou au contraire une agitation motrice, une prédominance matinale des symptômes, des réveils matinaux précoces et une perte de poids. Cette forme de dépression a longtemps été considérée comme étant le résultat de facteurs biologiques voire génétiques, et peu influencée par des facteurs environnementaux. Les données les plus récentes vont plutôt dans le sens d’une association des formes mélancoliques à une sévérité plus importante de la maladie dépressive, avec un risque suicidaire élevé. Les dépressions mélancoliques présentent également une meilleure réponse à certaines thérapeutiques (comme l’électroconvulsivothérapie ou des classes d’antidépresseurs ciblant particulièrement les symptômes d’anhédonie ou de ralentissement).


Représentations de la mélancolie au cinéma

par Audrey Vermetten

Le but de la présente communication est d’explorer les modes de représentation de la mélancolie au cinéma, moins comme pathologie décelable à un certain nombre de symptômes (aboulie, tristesse, anhédonisme) que comme expérience intérieure. Le cinéma se confronte depuis ses origines à la question de l’exploration des états mentaux : le gros plan, par exemple, est réputé capter sur le visage de l’acteur les émotions les plus fugitives, et très vite, on le crédite de la faculté de restituer à l’œuvre cinématographique une profondeur psychologique qui lui semblait interdite, du fait de l’extériorité constitutive des images. Comment, cependant, traduire un affect qui altère la texture même du réel, son relief, son goût, sa couleur, comme le fait la mélancolie ? Bien des moyens peuvent être utilisés, depuis la bande-son (la musique en tant que puissant inducteur émotionnel constitue un atout de choix, mais la voix off et le dialogue offrent également de riches ressources) jusqu’à la construction de l’intrigue, en passant par les effets de cadrage, l’iconographie, le jeu des couleurs, les filtres, etc. Bleu signalétique du blues de l’héroïne en deuil dans Bleu de Kieslowski, cadrages étouffants de The Hours, de Stephen Daldry, métaphore de l’apocalypse planétaire − du dés-astre − dans le Melancholia de Lars von Trier : on le verra, la mise en scène cinématographique de la mélancolie, non contente d’enrichir d’images nouvelles le vaste répertoire iconographique attaché à cette maladie de l’âme, en offre par là même une approche sensible et souvent singulière. Chez Daldry, par exemple, la mélancolie ne se sépare pas d’une expérience intense de la sensorialité, qui tout à la fois culmine et se nie dans le désir de mort comme fusion avec l’univers. C’est à travers un corpus cinématographique varié que nous tenterons d’explorer ces nuances cliniques et l’esthétique qu’elles imposent.


La maison mélancolie : panorama contemporain d’un malaise dans l’habiter

par Laurent Demanze

La littérature contemporaine est profondément marquée par la mélancolie : on ne compte plus les présences spectrales, les fantômes familiaux ou les signes d’une mélancolie politique, qui traversent l’ensemble de la production depuis trente ans. Sans doute est-ce là un effet d’une accélération de l’histoire et d’une crise de la transmission bien analysée ces dernières années. Au-delà de ces reconfigurations mémorielles et individuelles, il est important de souligner que cette mélancolie contemporaine se marque dans une saisie réactualisée des lieux en ruine et des vestiges, mais aussi dans une difficulté contemporaine à habiter : cette exigence de faire place nette, de vider les lieux au sein d’une société du temps court sera saisie notamment à travers les œuvres de Lydia Flem et d’Olivier Rolin.


La voix en « contre-sujet » : la mélancolie dans les Lieder de Schumann.

par Fériel Kaddour

La voix du Lied est toujours double : à celle du poète vient se mêler celle du musicien. Ce jeu de double, dans le cycle des Dichterliebe, se réplique par deux fois : car l’ironie du poète (Heine) et l’écriture polyphonique du compositeur (Schumann) sont elles aussi dualisées. C’est en observant l’imbrication de ces dualités que l’on tâchera de comprendre comment la mélancolie s’éprouve en musique – comment la voix du Lied fait entendre celle d’un sujet diffracté, si ce n’est dissocié.


Figures contemporaines de la mélancolie en clinique

par Astrid Chevance

La mélancolie a disparu du DSM-5 après avoir survécu comme sous-type de d’états dépressifs majeurs dans les version III et IV. Est-ce à dire que la mélancolie n’existe plus, ou plutôt que l’on ne soigne plus de mélancoliques en clinique ? Nous présenterons plusieurs cas cliniques de « dépression sévère » pour en interroger les différentes présentations cliniques (ou phénotypes). En mobilisant des outils phénoménologiques nous chercherons à caractériser des types de vécu et termes d’économies psychiques et interactionnelles définissant peut être un certain type de rapport au monde, de la douleur de vivre à l’anesthésie la plus profonde.


Non

Récital de Guillaume Vincent – 22 septembre 2022

Note d’intention

L’année 2023 marquera les cent cinquante ans de la naissance de Sergueï Rachmaninov. Pour cette occasion, j’ai décidé d’explorer toute son œuvre pour piano solo, soit près de huit heures de musique que j’enregistre actuellement dans le Salon de musique de la fondation.

Parmi ces huit heures, nous retrouverons les chefs-d’œuvre tels que les Études-Tableaux, les Préludes, les Sonates, mais également de nombreuses œuvres moins connues, dont notamment ses transcriptions. Au-delà du défi pianistique que ce projet représente pour moi, la musique de Rachmaninov m’a toujours régulièrement accompagné durant ma carrière de musicien et je souhaiterais aujourd’hui proposer une vision neuve, pure et personnelle. Pour cela, je me suis également intéressé à la vie du compositeur et à ses inspirations artistiques parmi lesquelles la littérature, la poésie et la peinture occupent une place importante. Je suis convaincu que Rachmaninov était l’un des plus grands visionnaires de son temps.

Guillaume Vincent

Programme

Serge Rachmaninov (1873-1943)

Sept morceaux de salon opus 10

Nocturne 

Valse 

Barcarolle

Mélodie 

Humoresque

Romance 

Mazurka

Prélude en fa opus 2 

Douze romances opus 21 : Lilacs

Six romances opus 38 : Daisies

Études-Tableaux opus 39  

Allegro agitato

Lento assai

Allegro molto

Allegro assai 

Appassionato

Allegro

Lento lugubre 

Allegro moderato

Allegro moderato. Tempo di marcia

Guillaume Vincent piano

Photo : Andrej Grilc

Guillaume Vincent naît en octobre 1991 à Annecy. Il commence à étudier le piano à l’âge de 7 ans. Il donne ses premiers récitals et ses premiers concerts avec orchestre dès 10 ans. Son talent est très vite remarqué par François-René Duchable, qui l’amène à se présenter au Conservatoire de Paris qu’il intègre à 13 ans dans la classe de Jacques Rouvier et Prisca Benoit. Trois ans plus tard, il y obtient son Prix de piano à l’unanimité du jury et son diplôme de formation supérieure. Il y poursuit ensuite sa formation auprès de Jean-François Heisser et Marie-Josèphe Jude en piano et avec Yves Henry en harmonie. Il reçoit son diplôme de Master de piano ainsi que son Prix d’harmonie à 18 ans. En juin 2011, il obtient son diplôme de 3e Cycle d’artiste-interprète. Depuis septembre 2018, Guillaume est élève à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth de Belgique dans la classe de Louie Lortie.

Guillaume Vincent est lauréat de nombreux prix : Prix Drouet-Bourgois, Premier Prix au concours de Leipzig « Young Concert Artists », Prix de l’Académie Ravel et Prix des Mélomanes Côte Sud à Saint-Jean-de-Luz, Troisième Grand Prix au concours Marguerite Long – Jacques Thibaud, Prix de la SACEM, Prix de la Fondation Lacroix, et Prix de l’Orchestre National de France, Premier Prix du concours Adelia Alieva et Révélation classique de l’ADAMI, Prix Jeunes Talents, Prix de la Fondation Safran pour la Musique, lauréat de la Fondation d’entreprise de la Banque Populaire. En 2014 il est nommé dans la catégorie « Révélation soliste instrumental » aux Victoires de la musique classique.

Il se produit en soliste sur les scènes les plus prestigieuses comme le Suntory Hall à Tokyo, le Barbican Hall à Londres, le Théâtre des Champs-Élysées, la Salle Pleyel et la Salle Gaveau à Paris, le Palace of Arts à Budapest, le Qatar Opera House à Doha, le Simón Bolívar Hall à Caracas ou encore St Martins-in-the-Fields à Londres. En outre, il multiplie les collaborations avec des orchestres tels que l’Orchestre de la Radio de Francfort, l’Orchestre philharmonique de Budapest, l’Ensemble orchestral de Kanazawa, l’Orchestre philharmonique de Kanagawa, l’Orchestre national de Bordeaux, l’Orchestre Lamoureux, l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, le BBC Symphony Orchestra, l’Orchestre philharmonique du Qatar et l’Orchestre symphonique Simón Bolívar. Ces rencontres lui permettent de travailler avec d’éminents chefs d’orchestre dont Marc Minkowski, Tugan Sokhiev, Seikyo Kim, Fayçal Karoui, Olari Elts, Joshua Dos Santos, Arie Van Beek, et Joshua Weilerstein.

Il est régulièrement invité par de nombreux festivals en France pour se produire en solo et en musique de chambre. Citons notamment le Lille Pianos Festival, le Festival Piano Jacobins à Toulouse, le Festival Chopin à Paris, le Festival Pianos en Valois à Angoulême, le Festival de Pâques et l’Août musical à Deauville, le Festival international Piano Classique à Biarritz, le Festival les Grands Crus Musicaux et l’Esprit du Piano à Bordeaux, le Printemps musical de Saint-Cosme, le Nohant Festival Chopin, la Folle Journée de Nantes, le Festival de la Roque d’Anthéron…

Parmi ses nombreux partenaires de musique de chambre, on peut nommer Augustin Dumay, Renaud Capuçon, Alexandra Soumm, Déborah Nemtanu, Antoine Tamestit, Lise Berthaud, Adrien La Marca, Edgar Moreau, Yan Levionnois, Jean-François Heisser, David Kadouch, Jonas Vitaud, Adam Laloum, Paul Meyer, Michel Lethiec, Sabine Devieilhe, Caroline Casadesus, les quatuors Ardeo, Zaïde, Varèse et Hanson, l’Ensemble Initium et le choeur Aedes.

Outre ses nombreuses collaborations discographiques notamment avec Warner, Guillaume Vincent enregistre deux projets solos pour le label Naïve : un double disque avec les Préludes de Rachmaninov paru en novembre 2012 et Black Liszt en décembre 2019, autour d’œuvres méconnues de Franz Liszt.

En décembre 2019, il crée le spectacle La Traversée avec la comédienne Valentine Jongen à la Ferme du Biéreau en Belgique, en coproduction avec Le Volcan – Scène nationale du Havre où Guillaume est artiste associé depuis 2019. 

Guillaume Vincent est artiste associé de la Fondation Singer-Polignac depuis 2019.

Quatuor Akilone

Photo : Basile Crespin 

artiste résident depuis 2022

  • Magdalena Geka, Elise De-Bendelac violon
  • Perrine Guillemot alto
  • Lucie Mercat violoncelle

Le Quatuor Akilone est le fruit d’une aventure musicale et humaine née en 2011 à Paris. Un jeu élégant, un son généreux et un esprit éveillé animent cet ensemble pour apporter poésie et profondeur aux œuvres qu’il aborde. Quatre personnes, quatre caractères et quatre pensées différentes pour ne former qu’un instrument à 16 cordes… et 40 doigts ! L’impossible devient réel quand l’écoute, la persévérance et une rigueur tout en souplesse sont au service de l’imagination.

Faire des choix en connaissance de cause, rendre ces partitions vivantes, comprendre leur essence et les incarner, tel est le pari du Quatuor Akilone. La rencontre avec Hatto Beyerle, avec qui ces musiciennes continuent d’échanger, s’est révélée fondamentale et sa vision philosophique et rhétorique de la musique leur permet maintenant de grandir tout en s’interrogeant. D’éminents chambristes tels Vladimir Mendelssohn, Johannes Meissl, Xavier Gagnepain, Jean Sulem, Miguel Da Silva, le Quatuor Ebène et Mathieu Herzog les ont guidées et continuent de les soutenir. L’ECMA, dont elles sont membres alumni, a été également un fabuleux terreau d’apprentissage.

Fort de ces fabuleuses rencontres, le Quatuor Akilone, après un semestre en échange Erasmus à Vienne, remporte en mai 2016 le Premier Grand Prix du 8ème Concours international de Quatuor à cordes de Bordeaux et le prix ProQuartet. Depuis cette date, il s’est envolé au Japon et dans toute l’Europe ; sur des scènes prestigieuses comme le Munetsugu Hall à Nagoya, le Wigmore Hall à Londres, le Teatro Comunale de Treviso, la salle Cortot et la Philharmonie de Paris, les Muziekgebouw d’Amsterdam et d’Eindhoven et la Liszt Academy à Budapest. Depuis 2017, ce jeune ensemble est distingué « génération Spedidam » et lauréat de la Fondation Banque Populaire. Il fait également partie du projet Le Dimore del Quartetto qui les soutient en Italie.

En 2018, le Quatuor signe son premier enregistrement consacré à Haydn, Mozart et Schubert, sous le label Mirare. Et en 2019, le film documentaire « A quatre ou rien » est réalisé par Chloé Perlemuter sur le Quatuor Akilone autour des trois quatuors op.59 de Beethoven avec la participation de Hatto Beyerle (altiste fondateur du Quatuor Alban Berg) et Mathieu Herzog (altiste fondateur du Quatuor Ebène). Ce film est produit par Héliox Films et l’Association les Amis du Quatuor Akilone en association avec France Télévisions et medici.tv.

Le Quatuor Akilone est également membre de l’association Proquartet et bénéficie à ce titre d’une résidence au conservatoire du 15e arrondissement à Paris. Grâce à cette association, le quatuor a fait la rencontre de la compositrice chinoise Xu Yi, ouvrant la voie d’un riche échange autour de la création d’Aquilone Lontano qui leur est dédiée. La création mondiale de cette oeuvre, inspirée du son et du nom du quatuor, a eu lieu à la Philharmonie de Paris en février 2018.

Partager la scène avec d’autres musiciens est essentiel pour ce jeune quatuor qui a déjà eu la chance de jouer aux côtés de Vladimir Mendelssohn, Tabea Zimmermann, Jérôme Pernoo, David Walter, Sharon Kam, Pavel Gililov et Jean François Heisser. A chaque musicien rencontré, c’est une immense joie dans l’échange qui permet de rester l’esprit ouvert.

Bien ancré dans son temps et grâce à sa collaboration avec les associations Musethica et les Concerts de Poche, le Quatuor Akilone s’engage musicalement auprès de prisonniers, de réfugiés, ou de personnes handicapées. Cette démarche est fondamentale pour ces jeunes musiciennes pour qui le lien tissé auprès de publics divers est vital. Un fil conducteur les guide : permettre à tous ceux qui en ont besoin et qui le souhaitent, de s’échapper l’espace d’un instant dans un monde sonore poétique et libérateur.

Akilone sur un fil, un jeu tout en couleur, qui permet d’avoir la tête dans les nuages tout en gardant les pieds sur terre…

Deep in the forest

Klarthe, 2024

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Ensemble Sarbacanes

 

en résidence depuis juillet 2022

Sarbacanes est un ensemble dédié à la musique des XVIIIe et XIXe siècles mettant à l’honneur les instruments à vent. Fondé en 2016 à partir d’un effectif de deux hautbois, basson et clavecin, il comprend à présent différentes formations permettant d’interpréter des répertoires allant de la sonate en trio baroque aux sérénades à grand effectif de l’époque classique et romantique.

Le premier opus discographique de Sarbacanes (2019, label INITIALE) est consacré à des « Ouvertures » de Telemann pour vents. Le second opus de l’ensemble sortira à l’été 2024 sur le label Oktav Records.

La formation d’octuor à vent de l’ensemble a intégré en 2020 pour une durée de 3 ans, le programme EEEMERGING+ (Ensembles Européens Emergents) piloté par le Centre Culturel d’Ambronay et 15 partenaires européens.

Sarbacanes s’est par ailleurs produit au Festival de Royaumont, à la Folle Journée de Nantes, au Festival de Pâques d’Aix-en-Provence, à la Philharmonie de Cologne, aux Flâneries de Reims, au Festival de Saint-Céré, aux Musicales de Normandie, au Collegio Ghislieri de Pavie, à La Courroie, au Festival Européen Jeunes Talents, à la Guildhall de Riga…


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