Concert des lauréats du 7e concours international de chant-piano Nadia et Lili Boulanger

Publié dans partenariats 2014-2015

Avant-propos

Le Concours international de Chant-Piano Nadia et Lili Boulanger, fondé en 2001, biennal, est ouvert aux candidats âgés de moins de 33 ans qui se présentent obligatoirement en duo chant et piano. Tremplin vers la vie professionnelle, le concours se déroule en présence d’un jury prestigieux dans la salle historique du Conservatoire national supérieur d’art dramatique à Paris, où toutes les épreuves sont ouvertes au public.

Pour l’épreuve finale de chaque nouvelle édition du concours, une commande est passée à un compositeur : cette année, Graciane Finzi a composé spécialement une mélodie qui sera publiée par les éditions Durand. Outre leurs prix, les lauréats bénéficient d’un récital organisé avec la Fondation Singer-Polignac ainsi que d’engagements dans divers festivals de renom.

Le 8e Concours international de Chant-Piano Nadia et Lili Boulanger aura lieu du 12 au 15 novembre 2015

Partenaires

Partenaires du Centre International de Nadia et Lili boulanger

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Programme

Léon Delafosse (1874 - 1955)

Quintette de fleurs (Comte Robert de Montesquiou)

  • Vos yeux sont tombés dans mon cœur
  • Deux bleuets, deux roses
  • Les seules fleurs
  • Ton baiser est bien plus léger
  • On ne peut pas plus vous chérir

Reynaldo Hahn (1874 - 1947)

Chansons grises (Paul Verlaine)

  • Chanson d’automne
  • Tous deux
  • L’allée est sans fin
  • En sourdine
  • L’heure exquise
  • Paysage triste
  • La bonne chanson
Interprètes

Clémentine Decouture soprano

Nicolas Chevereau piano

Prix de Mélodie

Franz Schubert (1797 - 1828)

Schwanengesang D. 957

  • Ständchen (Ludwig Rellstab)

Der Zwerg D. 771, op. 22/1 (Matthaüs von Collin)

Schwanengesang D. 957

  • Der Doppelgänger (Heinrich Heine)

Litanei auf das Fest Aller Seelen « Am Tage Aller Seelen » D. 343 (J. G. Jacobi)

Schwanengesang D. 957

  • Die Taubenpost D. 965 (Johann Gabriel Seidl)
Interprètes

Samuel Hasselhorn baryton

Pierre-Yves Hodique piano

Prix de Lied - Prix Noël Lee

Alban Berg (1885 - 1935)

Sieben frühe Lieder

  • Nacht (Carl Hauptmann)
  • Schilflied (Nikolaus Lenau)
  • Die Nachtigall (Theodor Storm)

Francis Poulenc (1899 - 1963)

Fiançailles pour rire (Louise de Vilmorin)

  • La Dame d’André
  • Dans l’herbe
  • Il vole
  • Mon cadavre est doux comme un gant
  • Violon
  • Fleurs
Interprètes

Chiara Skerath soprano

Mary Olivon piano

Grand Prix de Duo Chant-Piano – Prix Rainier III de Monaco

Photo Clémentine Decouture & Nicolas Cheverea

Clémentine Decouture & Nicolas Chevereau © FSP JFT

Photo Pierre-Yves Hodique & Samuel Hasselhorn

Pierre-Yves Hodique & Samuel Hasselhorn © FSP JFT

Photo Chiara Skerath & Mary Olivon

Chiara Skerath & Mary Olivon © FSP JFT

Textes

Prix de Mélodie

Clémentine Decouture soprano

Nicolas Chevereau piano

 

Léon Delafosse (1874 -1955) Quintette de fleurs [1897]

Comte Robert de Montesquiou (1855-1921)

 

1) « Vos yeux sont tombés dans mon cœur »

Vos yeux sont tombés dans mon cœur

Comme deux bluets dans un fleuve.

Leur bleu teint toute la liqueur

Où mon illusion s’abreuve.

Vos ris sont tombés dans mon cœur

Comme deux roses dans une onde.

Leur carmin saigne en l’eau profonde

De mon incurable langueur.

Vos gestes tombent dans mon cœur

Comme deux lis dans une source

Leur blancheur argente sa course.

Et mes maux ont moins de rigueur.

Et mes maux ont moins de rigueur !

 

2) « Deux bluets, deux roses, deux lis »

Deux bluets, deux roses, deux lis,

Ce sont vos yeux, ce sont vos lèvres,

Ce sont vos mains.

Voici mes fièvres.

Les bluets vont aux fronts pâlis.

Deux lis, deux roses, deux bluets.

Ce sont vos mains, ce sont vos charmes,

Ce sont vos yeux.

Voici mes larmes.

Les roses vont aux cœurs muets.

Deux bluets sont vos yeux.

Vos mains sont deux lis.

Et votre sourire est deux roses.

Voici ma lyre

Les lis vont aux tristes chemins !

 

3) « Les seules fleurs »

Les œillets que tu m’as donnés

Sont les seuls œillets de la terre

Les autres sont abandonnés ;

Ils ne fleurent pas ton mystère.

Les iris dont tu me guéris

Sont les seuls iris de ce monde.

Les autres sont endoloris ;

Ils n’ont rien de ta grâce blonde.

Ainsi, chaque fleur dont tu m’as consolé,

Seule est embaumée.

Sa couleur, c’est que tu l’aimas ;

Son parfum, c’est t’avoir aimée !

 

4) « Ton baiser est bien plus léger »

Ton baiser est bien plus léger

Que les papillons sur la rose.

Tout juste on les y voit neiger.

A peine te bouche se pose.

Tes baisers sont bien plus furtifs

Que des papillons sur du givre.

On dirait qu’ils craignent de vivre.

Et tremblent d’être faits captifs.

Sur mon cœur tristement heureux

Quel essaim de tes lèvres tombe…

Tes baisers sont bien plus peureux

Qu’un papillon sur une tombe !

 

5) « On ne peut pas plus vous chérir »

On ne peut pas plus vous chérir

Que l’on aime une fleur séchée

Dans la page qui fut tachée

Du sang bleu qu’on y voit courir.

Pensée ou bien myosotis

Ayant abdiqué de leur sève

Ce qui, d’elle, faisait le rêve,

Et, de lui, les baisers partis.

Vous ne serez jamais le Lis Ardent

du désir d’être chaste

Ni la rose charnelle et vaste

Aux réveils d’étreintes pâlis !

 

Reynaldo HAHN (1874-1947), Chansons grises [cycle composé en 1887-1890]

Paul Verlaine (1844-1896)

 

1) « Chanson d’automne »

Les sanglots longs

Des violons

De l’automne

Blessent mon cœur

D’une langueur

Monotone.

 

Tout suffocant

Et blême, quand

Sonne l’heure,

Je me souviens

Des jours anciens

Et je pleure

 

Et je m’en vais

Au vent mauvais

Qui m’emporte

Deçà, delà,

Pareil à la

Feuille morte.

 

2) « Tous deux »

Donc, ce sera par un clair jour d’été ;

Le grand soleil, complice de ma joie,

Fera, parmi le satin et la soie,

Plus belle encor votre chère beauté ;

 

Le ciel tout bleu, comme une haute tente,

Frissonnera somptueux à longs plis

Sur nos deux fronts heureux qu’auront pâlis

L’émotion du bonheur et l’attente ;

 

Et quand le soir viendra, l’air sera doux

Qui se jouera, caressant, dans vos voiles,

Et les regards paisibles des étoiles

Bienveillamment souriront aux époux.

 

3) « L’allée est sans fin »

L’allée est sans fin

Sous le ciel, divin


D’être pâle ainsi !

Sais-tu qu’on serait

Bien sous le secret

De ces arbres-ci ?

 

Le château, tout blanc


Avec, à son flanc,

Le soleil couché,

Les champs à l’entour…

Oh ! que notre amour


N’est-il là niché !

 

4) « En sourdine »

Calmes dans le demi-jour

Que les branches hautes font,

Pénétrons bien notre amour

De ce silence profond.

 

Fondons nos âmes, nos cœurs

Et nos sens extasiés,

Parmi les vagues langueurs

Des pins et des arbousiers.

 

Ferme tes yeux à demi,

Croise tes bras sur ton sein,

Et de ton cœur endormi

Chasse à jamais tout dessein.

 

Laissons-nous persuader

Au souffle berceur et doux

Qui vient à tes pieds rider

Les ondes de gazon roux.

 

Et quand, solennel, le soir

Des chênes noirs tombera,

Voix de notre désespoir,

Le rossignol chantera.

 

5) « L’heure exquise »

La lune blanche

Luit dans les bois ;

De chaque branche

Part une voix

Sous la ramée…

 

Ô bien-aimée.

 

L’étang reflète,

Profond miroir,

La silhouette

Du saule noir

Où le vent pleure...

 

Rêvons, c’est l’heure.

 

Un vaste et tendre

Apaisement

Semble descendre

Du firmament

Que l’astre irise…

 

C’est l’heure exquise.

 

6) « Paysage triste »

L’ombre des arbres dans la rivière embrumée

Meurt comme de la fumée

Tandis qu’en l’air, parmi les ramures réelles,

Se plaignent les tourterelles.

 

Combien, ô voyageur, ce paysage blême

Te mira blême toi-même,

Et que tristes pleuraient dans les hautes feuillées

Tes espérances noyées !

 

7) « La bonne chanson »

La dure épreuve va finir :

Mon cœur, souris à l’avenir.

Ils sont passés les jours d’alarmes

Où j’étais triste jusqu’aux larmes.

[…]

J’ai tu les paroles amères

Et banni les sombres chimères.

 

Mes yeux exilés de la voir

De par un douloureux devoir

 

Mon oreille avide d’entendre

Les notes d’or de sa voix tendre,

 

Tout mon être et tout mon amour

Acclament le bienheureux jour

 

Où, seul rêve et seule pensée,

Me reviendra la fiancée !

Prix de Lied – Prix Noël Lee

Samuel Hasselhorn baryton

Pierre-Yves Hodique piano

 

Schwanengesang, « Ständchen », D. 957(4)

(Carl Hauptmann)

Leise flehen meine Lieder

Durch die Nacht zu dir;

In den stillen Hain hernieder,

Liebchen, komm zu mir!

 

Flüsternd schlanke Wipfel rauschen

In des Mondes Licht;

Des Verräters feindlich Lauschen

Fürchte, Holde, nicht.

 

Hörst die Nachtigallen schlagen?

Ach! sie flehen dich,

Mit der Töne süßen Klagen

Flehen sie für mich.

 

Sie verstehn des Busens Sehnen,

Kennen Liebesschmerz,

Rühren mit den Silbertönen

Jedes weiche Herz.

 

Laß auch dir die Brust bewegen,

Liebchen, höre mich!

Bebend harr’ ich dir entgegen!

Komm, beglücke mich!

 

Franz Schubert (1797-1828)

Der Zwerg, D. 771, op. 22/1

Matthäus von Collin - 1779-1824

 

Im trüben Licht verschwinden schon die Berge,

es schwebt das Schiff auf glatten Meereswogen,

worauf die Königin mit ihrem Zwerge.

 

Sie schaut empor zum hochgewölbten Bogen,

hinauf zur lichtdurchwirkten blauen Ferne,

die mit der Milch des Himmels blau durchzogen.

 

“Nie, nie habt ihr mir gelogen noch, ihr Sterne”,

so ruft sie aus, “bald werd’ ich nun entschwinden,

ihr sagt es mir, doch sterb’ ich wahrlich gerne.”

 

Da tritt der Zwerg zur Königin, mag binden

um ihren Hals die Schnur von rother Seide,

und weint, als wollt’ er schnell vor Gram erblinden.

 

Er spricht: “Du selbst bist Schuld an diesem Leide,

weil um den König du mich hast verlassen,

jetzt weckt dein Sterben einzig mir noch Freude.

 

“Zwar werd’ ich ewiglich mich selber haßen,

der dir mit dieser Hand den Tod gegeben,

doch mußt zum frühen Grab du nun erblassen.”

 

Sie legt die Hand aufs Herz voll jungem Leben,

und aus dem Aug’ die schweren Thränen rinnen,

das sie zum Himmel betend will erheben.

 

“Mögst du nicht Schmerz durch meinen Tod gewinnen!”

sie sagt’s ; da küßt der Zwerg die bleichen Wangen,

d’rauf alsobald vergehen ihr die Sinnen.

 

Der Zwerg schaut an die Frau, vom Tod befangen,

er senkt sie tief ins Meer mit eig’nen Handen.

Ihm brennt nach ihr das Herz so voll Verlangen,

An keiner Küste wird er je mehr landen.

 

 

 

Schwanengesang, « Der Doppelgänger », D. 957(13)

(Heinrich Heine)

Still ist die Nacht, es ruhen die Gassen,

In diesem Hause wohnte mein Schatz;

Sie hat schon längst die Stadt verlassen,

Doch steht noch das Haus auf demselben Platz.

 

Da steht auch ein Mensch und starrt in die Höhe

Und ringt die Hände vor Schmerzensgewalt;

Mir graust es, wenn ich sein Antlitz sehe -

Der Mond zeigt mir meine eigne Gestalt.

 

Du Doppelgänger, du bleicher Geselle!

Was äffst du nach mein Liebesleid,

Das mich gequält auf dieser Stelle

So manche Nacht, in alter Zeit?

 

Litanei, D. 343

Ruh’n in Frieden alle Seelen,

Die vollbracht ein banges Quälen,

Die vollendet süßen Traum,

Lebenssatt, geboren kaum,

Aus der Welt hinüberschieden:

Alle Seelen ruhn in Frieden!

 

Und die nie der Sonne lachten,

Unterm Mond auf Dornen wachten,

Gott, in reinen Himmelslicht,

Einst zu sehn von Angesicht:

Alle die von hinnen schieden,

Alle Seelen ruhn in Frieden!

 

Schwanengesang, « Die Taubenpost », D. 969 (14)

(Johann Gabriel Seidl)

Ich hab’ eine Brieftaub’ in meinem Sold,

Die ist gar ergeben und treu,

Sie nimmt mir nie das Ziel zu kurz

Und fliegt auch nie vorbei.

 

Ich sende sie viel tausendmal

Auf Kundschaft täglich hinaus,

Vorbei an manchem lieben Ort,

Bis zu der Liebsten Haus.

 

Dort schaut sie zum Fenster heimlich hinein,

Belauscht ihren Blick und Schritt,

Gibt meine Grüße scherzend ab

Und nimmt die ihren mit.

 

Kein Briefchen brauch ich zu schreiben mehr,

Die Träne selbst geb ich ihr,

Oh, sie verträgt sie sicher nicht,

Gar eifrig dient sie mir.

 

Bei Tag, bei Nacht, im Wachen, im Traum,

Ihr gilt das alles gleich,

Wenn sie nur wandern, wandern kann,

Dann ist sie überreich!

 

Sie wird nicht müd, sie wird nicht matt,

Der Weg ist stets ihr neu;

Sie braucht nicht Lockung, braucht nicht Lohn,

Die Taub’ ist so mir treu!

 

Drum heg ich sie auch so treu an der Brust,

Versichert des schönsten Gewinns;

Sie heißt - die Sehnsucht! Kennt ihr sie?

Die Botin treuen Sinns.

 

 

Grand Prix de Duo Chant-Piano

Prix Rainier III de Monaco

Chiara Skerath soprano

Mary Olivon piano

 

Alban Berg (1885-1935)

1) « Nacht »

(Carl Ferdinand Max Hauptmann)

Dämmern Wolken über Nacht und Thal,

Nebel schweben. Wasser rauschen sacht.

Nun entschleiert sich's mit einem Mal:

O gieb acht! gieb acht!

 

Weites Wunderland ist aufgethan,

Silbern ragen Berge traumhaft gross,

Stille Pfade silberlicht thalan

Aus verborg’nem Schoss.

 

Und die hehre Welt so traumhaft rein.

Stummer Buchenbaum am Wege steht

Schattenschwarz - ein Hauch vom fernen Hain

Einsam leise geht.

 

Und aus tiefen Grundes Düsterheit

Blinken Lichter auf in stumme Nacht.

Trinke Seele! trinke Einsamkeit!

O gieb acht! gieb acht!

 

2) « Schilflied »

(Nikolaus Lenau)

Auf geheimem Waldespfade

Schleich' ich gern im Abendschein

An das öde Schilfgestade,

Mädchen, und gedenke dein!

 

Wenn sich dann der Busch verdüstert,

Rauscht das Rohr geheimnisvoll,

Und es klaget und es flüstert,

Daß ich weinen, weinen soll.

 

Und ich mein’, ich höre wehen

Leise deiner Stimme Klang,

Und im Weiher untergehen

Deinen lieblichen Gesang.

 

3) « Die Nachtigall »

(Theodor Storm)

Das macht, es hat die Nachtigall

Die ganze Nacht gesungen;

Da sind von ihrem süssen Schall,

Da sind in Hall und Widerhall

Die Rosen aufgesprungen.

 

Sie war doch sonst ein wildes Kind,

Nun geht sie tief in Sinnen,

Trägt in der Hand den Sommerhut

Und duldet still der Sonne Glut

Und weiß nicht, was beginnen.

 

Das macht, es hat die Nachtigall

Die ganze Nacht gesungen;

Da sind von ihrem süssen Schall,

Da sind in Hall und Widerhall

Die Rosen aufgesprungen.

 

Francis POULENC, Fiançailles pour rire

(Louise de Vilmorin)

 

1) La dame d’André

André ne connaît pas la dame

Qu’il prend aujourd’hui par la main.

A-t-elle un cœur à lendemains

Et pour le soir a-t-elle une âme ?

 

Au retour d’un bal campagnard

S’en allait-elle en robe vague

Chercher dans les meules la bague

Des fiançailles du hasard ?

 

A-t-elle eu peur, la nuit venue,

Guettée par les ombres d’hier,

Dans son jardin lorsque l’hiver

Entrait par la grande avenue ?

 

Il l’a aimée pour sa couleur

Pour sa bonne humeur de Dimanche.

Pâlira-t-elle aux feuilles blanches

De son album des temps meilleurs ?

 

2) Dans l’herbe

Je ne peux plus rien dire

Ni rien faire pour lui.

Il est mort de sa belle

Il est mort de sa mort belle

Dehors

Sous l’arbre de la Loi

En plein silence

En plein paysage

Dans l’herbe.

 

Il est mort inaperçu

En criant son passage

En appelant, en m’appelant

Mais comme j’étais loin de lui

Et que sa voix ne portait plus

Il est mort seul dans les bois

Sous son arbre d’enfance

Et je ne peux plus rien dire

Ni rien faire pour lui

 

3) Il vole

En allant se coucher le soleil

Se reflète au vernis de ma table :

C’est le fromage rond de la fable

Au bec de mes ciseaux de vermeil.

 

– Mais où est le corbeau ? – Il vole.

 

Je voudrais coudre mais un aimant

Attire à lui toutes mes aiguilles.

Sur la place les joueurs de quilles

De belle en belle passent le temps.

 

– Mais où est mon amant ? – Il vole.

 

C’est un voleur que j’ai pour amant,

Le corbeau vole et mon amant vole,

Voleur de cœur manque à sa parole

Et voleur de fromage est absent.

 

– Mais où est le bonheur ? – Il vole.

 

Je pleure sous le saule pleureur

Je mêle mes larmes à ses feuilles

Je pleure car je veux qu’on me veuille

Et je ne plais pas à mon voleur.

 

– Mais où donc est l’amour ? – Il vole.

 

Trouvez la rime à ma déraison

Et par les routes du paysage

Ramenez-moi mon amant volage

Qui prend les cœurs et perd ma raison.

 

Je veux que mon voleur me vole.

 

4) Mon cadavre est doux comme un gant

Mon cadavre est doux comme un gant

Doux comme un gant de peau glacée

Et mes prunelles effacées

Font de mes yeux des cailloux blancs.

 

Deux cailloux blancs dans mon visage,

Dans le silence deux muets

Ombrés encore d’un secret

Et lourds du poids mort des images.

 

Mes doigts tant de fois égarés

Sont joints en attitude sainte

Appuyés au creux de mes plaintes

Au nœud de mon cœur arrêté.

 

Et mes deux pieds sont les montagnes,

Les deux derniers monts que j’ai vus

À la minute où j’ai perdu

La course que les années gagnent.

 

Mon souvenir est ressemblant,

Enfants emportez-le bien vite,

Allez, allez, ma vie est dite.

Mon cadavre est doux comme un gant.

 

5) Violon

Couple amoureux aux accents méconnus

Le violon et son joueur me plaisent.

Ah ! j’aime ses gémissements tendus

Sur la corde des malaises.

Aux accords sur les cordes des pendus

À l’heure où les Lois se taisent

Le cœur en forme de fraise

S’offre à l’amour comme un fruit inconnu.

 

6) Fleurs

Fleurs promises, fleurs tenues dans tes bras,

Fleurs sorties des parenthèses d’un pas,

Qui t’apportait ces fleurs l’hiver

Saupoudrés du sable des mers ?

Sable de tes baisers, fleurs des amours fanées

Les beaux yeux sont de cendre et dans la cheminée

Un cœur enrubanné de plaintes

Brûle avec ses images saintes.

Biographies

Clémentine Decouture soprano

Après avoir étudié le violon à Dijon, Clémentine DECOUTURE obtient son diplôme national au pôle supérieur du conservatoire de Boulogne-Billancourt.

Elle chante Thérèse dans Les Mamelles de Tirésias de Poulenc, Papagena dans Die Zaüberflöte de Mozart, Florine dans Colin Maillard d’Hignard, Douce dans Douce et Barbe Bleue d’Aboulker et Lisette dans Le petit Faust d’Hervé avec la compagnie « Les Frivolités parisiennes ».

En 2012, elle remporte le prix d’interprétation et le prix du public au Concours international de chant de Vivonne, et la même année, le prix de la Sacem au Concours international de musique de chambre de Lyon. Et après avoir remporté en 2013 le prix de mélodie du Concours international de Chant-Piano Nadia et Lili Boulanger, elle remporte en avril 2014 le premier prix de duo à l’unanimité ainsi que le prix du public et le prix d’honneur de la ville de Marseille au Concours international d’opérette.

Clémentine Decouture participe à l’Académie Francis Poulenc à Tours en 2012, 2013 et 2014 et bénéficie des conseils de François Le Roux, Noël Lee, Jeff Cohen, Christian Ivaldi et Graham Johnson. En octobre 2014, elle suit l’académie Fauré-Séverac à Toulouse et reçoit l’enseignement d’Anne Le Bozec, Michel Lehmann, Jean-Jacques Cubaynes, Marc Bleuse et David Selig. Elle se perfectionne aujourd’hui avec Marie-Thérèse Rivoli et Françoise Tillard. Elle interprètera prochainement Micaëla dans Carmen à Levallois et Cupidon d’Orphée aux enfers avec la Fabrique Opéra de Caen.

Nicolas Chevereau piano

Né à Paris en 1989, Nicolas CHEVEREAU est diplômé du Conservatoire national supérieur de musique de Paris dans les classes d’accompagnement vocal d’Anne Le Bozec et d’analyse musicale de Michaël Lévinas. Il a également étudié le piano au Pôle Supérieur Paris-Boulogne, à la Schola Cantorum et la musicologie à l’Université Paris-Sorbonne.

Il donne de nombreux récitals et se produit dans divers festivals, aussi bien en soliste qu’en formation de musique de chambre. En 2008, il est invité au Festival de Radio-France à Montpellier au cours duquel il rencontre Aldo Ciccolini qui supervise depuis son perfectionnement artistique. Il interprète en concert des œuvres peu entendues du public, comme l’intégrale de l’œuvre pour piano de Déodat de Séverac et s’intéresse particulièrement à la musique contemporaine.

Son premier disque, consacré aux œuvres de Naji Hakim, est sorti en janvier 2014 sous le label Rejoyce Classique. Accueilli avec enthousiasme par la critique, il a fait l’objet de plusieurs émissions radiophoniques, notamment sur France Musique.

Nicolas Chevereau devient au fil des années le partenaire privilégié de nombreux chanteurs et obtient en 2013 le Prix de la Sacem au Concours international de musique de chambre de Lyon ainsi que le prix de mélodie du Concours international de chant-piano Nadia et Lili Boulanger avec Clémentine Decouture. Ils forment ensemble le « Duo Dix Vagues » et se produisent dans des salles prestigieuses (Opéra de Lyon, Opéra de Tours, Auditorium du Musée de Grenoble, Hôtel de Soubise, Abbaye d’Auberive, etc.). Ensemble, ils se perfectionnent auprès de François Le Roux, Noël Lee, Jeff Cohen, Christian Ivaldi et Graham Johnson pendant l’Académie Francis Poulenc à Tours.

Nicolas Chevereau est également compositeur et a écrit des œuvres pour piano, clarinette, orgue, voix et orchestre. Elles sont publiées aux éditions Delatour. Ses œuvres lui ont valu en 2014 le 1er Prix de composition au concours international Léopold Bellan et font l’objet de diverses émissions radiophoniques.

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Samuel Hasselhorn baryton

En 2013, le baryton Samuel HASSELHORN, né en 1990, a remporté le premier prix du Concours international Schubert de Dortmund (Allemagne) ainsi que le Prix de Lied du Concours international de Chant-Piano Nadia et Lili Boulanger. À la suite de ces succès, il a été invité aux États-Unis pour participer au prestigieux Ravinia Music Festival et pour donner un récital au Carnegie Hall de New York. En décembre 2014, il a enregistré son premier CD, Nachtblicke, qui contient des œuvres de Schubert, Pfitzner et Reimann.

Samuel Hasselhorn a été invité à donner des récitals au Japon, en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne et en France. Il est également souvent sollicité pour chanter dans des oratorios, comme par exemple au Händel Festival de Göttingen, à Notre-Dame de Paris ou au Gewandhaus de Leipzig.

Sur scène, Samuel Hasselhorn a interprété les rôles de Hern Fluth (Die Lustigen Weiber von Windsor), Guglielmo (Cosi fan tutte) et Aeneas (Dido and Aeneas).

Il a bénéficié de plusieurs bourses d’études : Walter and Charlotte Hamel Foundation, Gundlach Music Award et Studienstiftung des deutschen Volkes. En 2010, il a également remporté un prix au National German Voice Competition de Berlin. Il est diplômé de la Hochschule für Musik de Hanovre et a également étudié une année au Conservatoire national supérieur de musique de Paris avec Malcolm Walker, Marina Sandel, Jan-Philip Schulze, Susan Manoff et Anne Le Bozec. Il a par ailleurs suivi les masterclasses de Patricia McCaffrey, Kiri Te Kanawa, Kevin Murphy, Thomas Quasthoff, Helen Donath, Annette Dasch, Irwin Gage, Edith Wiens et Martin Brauß.

Pierre-Yves Hodique piano

Après une licence de musicologie à la Sorbonne, Pierre-Yves HODIQUE est admis à l’unanimité au Conservatoire national supérieur de musique de Paris où il obtient un Master de piano mention Très Bien dans la classe de Jean-François Heisser ainsi qu’un Master d’accompagnement vocal mention Très Bien dans la classe d’Anne Le Bozec. Au cours de sa formation, il suit également l’enseignement de Marie-Josèphe Jude, Bertrand Chamayou et Denis Pascal pour le piano, de Daria Hovora, Claire Désert et Ami Flammer pour la musique de chambre.

Pierre-Yves Hodique remporte en 2011 le Prix du meilleur pianiste accompagnateur lors du Concours international Tchaikovsky de violoncelle à Moscou. Comptant parmi ses partenaires de musique de chambre Edgar Moreau, Aurélien Pascal, Irène Duval, Raphaëlle Moreau, Paul Meyer, Frank Braley ou encore le baryton Samuel Hasselhorn avec qui il a remporté en 2013 le Prix de Lied du Concours international de chant-piano Nadia et Lili Boulanger, il s’est notamment produit au Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, à la Kammermusiksaal de la Philharmonie de Berlin, aux Folles Journées de Nantes et du Japon, au festival de Saint-Denis, aux Flâneries musicales de Reims, au festival Radio-France et Montpellier, aux Sommets musicaux de Gstaad (Prix André Hoffman pour la meilleure interprétation d’une création de Nicolas Bacri), aux Variations musicales de Tannay, aux festivals du Périgord noir, de l’Epau, d’Eygalières, de l’Empéri et de Menton, au Muziekstudio van deSingel d’Anvers, au festival Musiq’3 de Bruxelles, au théâtre de Ferrare, à l’amphithéâtre de la Cité de la musique, à l’auditorium du Louvre, au musée de Grenoble (Prix du public 2014), aux Mardis musicaux d’Angers, au Grand théâtre de Provence et au théâtre du Jeu de paume d’Aix-en-Provence, au Grand auditorium de Caen, au Théâtre impérial de Compiègne, au salon Musicora 2012.

Pierre-Yves Hodique est lauréat de la Fondation d’entreprise Banque Populaire, de la Yamaha Music Foundation of Europe, de la Fondation Meyer, du Prix Oriolis, du Prix Drouet-Bourgeois de la Fondation de France, du Fonds de Tarrazi ainsi que de la Bourse des Amis du Royaume de la Musique. En 2014 il voit son enregistrement en duo avec le violoncelliste Edgar Moreau pour le label Erato récompensé d’un « Diapason d’or découverte » et d’un « Classique d’or RTL ».

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Chiara Skerath soprano

La soprano belgo-suisse Chiara SKERATH étudie au Conservatoire national supérieur de musique de Paris avec Glenn Chambers ainsi qu’à l’Universität für darstellende Kunst de Vienne.

Elle est lauréate de plusieurs concours internationaux dont le Concours Reine Elisabeth en 2014, le Concours international de Chant-Piano Nadia et Lili Boulanger en 2013, le Prix Emmerich Smola en 2012 et le prix Jeune Espoir au Concours de Marmande en 2011.

Elle a déjà chanté de nombreux rôles sur scène dont Despina (Cosi fan Tutte, Mozart) à l’Opéra de Francfort, Adina (L’Elixire d’Amour, Donizetti) à l’Opéra de Metz, Norina (Don Pasquale, Donizetti) et Susanna (Le Nozze di Figaro, Mozart) au Festival Operklosterneuburg ainsi que Jungfrau Anna Reich (Les Joyeuses Commères de Windsor, Nicolai) à l’Opéra de Bern. Elle a abordé le répertoire de la comédie musicale en interprétant Eliza Doolittle (My Fair Lady) à l’Opéra d’Avignon. Elle a chanté également sous la direction de Sir John Eliot Gardiner lors d’une tournée en Suisse et fait ses débuts dans le rôle d’Euridice (Orfeo ed Euridice, Gluck) à Madrid et à Bremen sous la direction de Marc Minkowski.

En 2013 elle fait ses débuts au Festival de Pâques de Salzburg sous la direction de Christian Thielemann, dans le rôle d’une Fille-Fleur dans Parsifal de Wagner.

Chiara Skerath étudie le répertoire du Lied et de la mélodie avec Ruben Lifchitz et se produit en récital partout en Europe. Elle a récemment fait ses débuts à l’Opéra Comique dans les rôles de Rosalinde (La Chauve-Souris, Strauss) et interprétera Servilia (La Clemenza di Tito, Mozart) à l’Opéra national du Rhin ainsi que Pamina (La Flûte enchantée, Mozart) à l’Opéra de Saint-Etienne. En juin 2015, elle fera ses débuts à l’Opéra national de Paris dans le rôle d’une Coryphée (Alceste, Gluck) sous la direction de Marc Minkowski. Et en juillet 2015, elle se produira au Festival de Salzburg lors du concert d’ouverture (Die Schöpfung, Haydn) et y chantera également le rôle de Sophie dans Werther de Massenet.

Mary Olivon piano

Originaire de Nantes, Mary OLIVON a obtenu les prix de piano, musique de chambre, accompagnement vocal et chef de chant au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Passionnée de musique de chambre et notamment par le répertoire vocal, elle se perfectionne en Allemagne à la Hochschule de Karlsruhe auprès de Hartmut Höll, Mitsuko Shirai et Anne Le Bozec.

Elle est lauréate de la Fondation Charles Oulmont en 2006 ainsi que de plusieurs concours internationaux : 1er Prix de musique de chambre au Concours international « Rovere d’Oro » en Italie avec le violoniste Roland Arnassalon en 2004, Prix de Duo avec la soprano Violaine Kiefer au Concours international de Mélodie Française de Toulouse en 2007, Grand Prix de Duo Chant-Piano au Concours international de Chant-Piano Nadia et Lili Boulanger avec la soprano Chiara Skerath en 2013.

Elle se produit en France comme à l’étranger, seule (récitals et concertos) ou au sein de diverses formations de musique de chambre : Festival de Grignan, Festival de Madiran, Académie Ravel, Folles Journées de Nantes, Festival Jeunes Talents, Festival d’Entrecasteaux, Rencontres Musicales de La Prée, Festival Messiaen à la Meije, Festival Lind’Art, en Allemagne à Tübingen, Leipzig, Karlsruhe et en Italie.

Attirée par l’opéra et le théâtre lyrique, elle participe en 2011 à une production de L’Enfant et les sortilèges de Ravel mis en scène par Catherine Dune. Et, animée par son désir de transmettre, Mary Olivon occupe le poste d’assistante au sein de la classe de chant de Malcolm Walker au CNSM de Paris. Elle est également professeur de piano au CRC de Savigny-le-Temple.

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Discographie

  • Les sept dernières paroles du Christ

par Le Madrigal de Paris et Clémentine Decouture

paru le 4 mars 2013 chez Studio Sm

 

 

 

 

 

  • Naji Hakim: Oeuvres pour Piano / Piano Works

par Nicolas Chevereau

paru le 4 mars 2014 chez Rejoyce

 

 

 

 

 

  • Nachtblicke

par Samuel Hasselhorn et Takako Miyazaki

paru le 17 décembre 2014 chez Classicclips (Klassik Center Kassel)

 

 

 

 

 

  • Play

par Edgar Moreau et Pierre-Yves Hodique

paru le 17 mars 2014 chez Parlophone