Chants de l'âme

Publié dans Saison 2019-2020

© Yannick Coupannec

Avant-propos

Avoir eu la chance de connaître Olivier Greif, c’est avoir eu le sentiment d’approcher le génie musical à l’état pur. Il n’avait rien, pourtant, de ces créateurs échevelés portés par de soudaines inspirations que l’imagerie romantique s’évertue à dépeindre. C’était un génie calme, posé, réfléchi, intériorisé, mais dont la nature extraordinaire éclatait dès qu’il se mettait au piano et dès qu’il couchait sa musique sur le papier. Ceux qui l’ont vu jouer ou déchiffrer les partitions les plus complexes, gardent le souvenir ébloui d’un homme qui se confondait avec la musique, comme si l’œuvre des autres existait déjà en lui, assimilée d’avance par son oreille et son esprit. Mais c’est d’abord le compositeur qui nous intéresse aujourd’hui : cet artiste dont le langage, quoique travaillé, mûri, approfondi au fil du temps, se reconnaît immédiatement dans ses méditations, ses jubilations, ses violences. Comme les plus grands compositeurs, de Mozart à Messiaen, on dirait qu’il a trouvé des phrases, des formules, des idées qui n’attendaient lui pour prendre chair. Son oeuvre constitue un continent émergé dont on a désormais l’impression qu’il a toujours existé.

Quel trajet complexe, pourtant, que celui du créateur Olivier Greif. Malgré l’évidence de sa prodigieuse nature, il allait devoir emprunter des chemins de traverse avant de donner, dans les dix dernières années de sa vie, la quintessence de son art. Venu à la composition dans le monde des avant-gardes, il avait subjugué Luciano Berio et d’autres aînés par son talent, mais ne pouvait trouver parmi eux un horizon adapté à sa personnalité. On voulut le voir comme un génial touche à tout, expert en exercices de style, tant il semblait éloigné des modes du jour. Au même moment pourtant, derrière l’habileté du fabricant de musique en tous genres, se profilait une expression plus personnelle et plus impérieuse. N’ayant pas sa place dans le monde codifié de la musique contemporaine, et pour d’autres motifs plus intimes, il allait alors se mettre en retrait durant de longues années et faire passer la création musicale au second plan derrière l’expérience mystique. A partir de 1990, enfin, de profonds changements esthétiques à l’Est comme à l’Ouest, allaient ouvrir une perspective plus favorable à son art. Et tandis que la création musicale intégrait à nouveau des notions telles que le chant, l’harmonie, la danse, l’art de Greif est apparu soudain pleinement compréhensible, irrésistible et magistral.

Olivier Greif est mort jeune, à tout juste cinquante ans, mais son art nous subjugue par sa singularité et sa force expressive immédiate. Le travail accompli depuis vingt ans par ses proches, ses éditeurs, et par l’association qui porte son nom, a permis aussi de mieux comprendre certains aspects de sa vie et de son œuvre : ainsi l’abondance d’une production dont les titres sont au nombre impressionnant de 361, pour une part à découvrir ou redécouvrir ; mais aussi, derrière cette obstination créatrice, le désir de faire connaître son art. Sa correspondance récemment publiée montre uune volonté ferme, quoique toujours courtoise et attentive aux autres, de transmettre sa musique à ses pairs, aux compositeurs, aux interprètes. Greif, malgré ses doutes et ses moments de profonde dépression, savait le caractère exceptionnel de son œuvre. C’est pourquoi, à partir des années 1990, il a tout fait pour amorcer une transmission que les interprètes, de plus en plus nombreux, ont relayée depuis vingt ans. Nous sommes donc heureux, ce soir, de faire entendre quelques pages de ce créateur extraordinaire dont l’écoute ne laisse jamais indemne, tant son art semble traduire toute la densité de l’expérience humaine.

Chants de l’âme

Les Chants de l’âme sont un des principaux cycles vocaux du compositeur, et comme un résumé de son esthétique. Ils furent esquissés dès 1979, en un temps où Greif avait pris ses distances avec le monde musical, et achevés en 1994-1995, alors qu’il était entré dans la phase la plus active de sa vie. Plus précisément, comme il l’a expliqué lui-même, les idées initiales des neuf mélodies remontent toutes à 1979, mais l’essentiel de leur développement s’est produit quinze ans plus tard, dans cette période où le musicien avait trouvé la plénitude de son art.

Pour les décrire, le mieux est de reprendre la présentation du compositeur qui nous dit : « Les Chants de l’Âme sont un cycle de neuf mélodies pour voix et piano, écrites (à l’exception de la première d’entre elles, qui s’appuie sur un texte de William Blake) sur des vers de poètes anglais des XVIème et XVIIème siècles. Le terme générique par lequel ces poètes sont communément désignés – poètes métaphysiques – symbolise à lui tout seul l’esprit du cycle tout entier. Il s’agit essentiellement de méditations sur la mort. Non point qu’il y ait ici la moindre complaisance morbide, mais plutôt la volonté de montrer la mort comme celle qui, étant l’aboutissement de toute vie, lui donne sens. En nous remémorant la brièveté du séjour terrestre, la mort nous incite à en faire l’emploi le plus sage. Les Chants de l’âme, qui sont un cycle au sens le plus organique du terme, ont été composés à la mémoire de Benjamin Britten. »

Ce nom de Britten, cité par Greif, n’est évidemment pas indifférent : puisqu’il renvoie à l’inspiration anglaise de ces pages, mais aussi à un compositeur dont le génie s’était imposé au milieu du XXe siècle avec une liberté absolue, loin des oppositions qui faisaient rage entre tradition et avant-garde. Dans une longue lettre sur ce cycle, Olivier Greif précise encore que ces neuf mélodies se rattachent dans son esprit à la figure du Christ et à l’idée de la trinité. Elles sont ainsi organisées en trois groupes de trois mélodies – la cinquième mélodie, au centre du cycle, jouant elle-même sur une figure de trois notes et sur l’agencement de trois lignes musicales superposées. Greif était fasciné par ce chiffre qui renvoie aussi bien, à la tradition chrétienne qu’à la tradition hindoue. Il mentionne aussi quelques citations tirées de la Passion selon saint Mathieu de Bach et de l’hymne anglais Jérusalem… Mais vous entendrez, et c’est là qu’opère son génie particulier, comment ces éléments d’une inspiration éclectique, et comment toute cette complexité architecturale, atteignent ce que Bartok appelait, pour désigner la plus haute vertu de l’art : la géniale simplicité. Les Chants de l’âme, créés en 1996 salle Gaveau par Olivier Greif au piano et la cantatrice Jennifer Smith, sont dédiés à Brigitte François-Sappey.

D’une douleur muette

Après cette fresque, nous entendrons l’hommage rendu à Greif par un compositeur de trente-cinq ans, devenu l’une des figures de proue de la création musicale. Chacun connaît désormais sa personnalité qui n’est pas sans rappeler celle de son aîné par son talent inné, foisonnant, inépuisable, puisque je veux parler de Thierry Escaich. Quelques mois après la mort d’Olivier Greif, il a écrit cette pièce pour voix, violoncelle et piano (ou orgue), sur un poème de notre ami Yves Petit de Voize, intime de Greif depuis leur jeunesse. D’une douleur muette évoque la personnalité si forte de cet artiste, mais aussi quelques-uns de ses proches de l’époque, tels le pianiste Henri Barda, le chef d’orchestre Jérémie Rhorer ou Samuel Mandin. L’œuvre fut chantée pour la première fois par Jennifer Smith, créatrice des Chants de l’âme, durant l’été 2001, au festival de Cordes-sur-ciel, dirigé par Yves Petit de Voize.

Tombeau de Ravel

Enfin, dans un registre moins sombre, même si l’œuvre porte en titre le mot « tombeau », nous terminerons par la partition extraordinairement brillante composée par Greif en hommage à Maurice Ravel, et créée en duo avec Henri Barda lors du Festival Ravel de Montfort l’Amaury. Cette œuvre pour piano à quatre mains date de 1975, en un temps où le compositeur, loin des sentiers battus de la musique contemporaine, s’essayait à quantité d’expériences, de formes, de genres musicaux, comme en témoigne son abondante production. Le résultat est cette partition dont Olivier Greif nous dit : « Bien que conçue comme un hommage à Ravel, elle ne comporte aucune allusion à son œuvre. Tout au plus peut-on remarquer l’emploi de modes particuliers à la musique de jazz dont on sait l’attrait qu’elle exerça sur Ravel. L’œuvre se présente comme une alternance entre deux éléments contrastés : l’un, une grande passacaille à la progression lente ; l’autre, une fugue violente et rythmée. » Avec la distance, on est frappé toutefois de reconnaître déjà, de la tension des premières pages aux juxtapositions fabuleuses du développement, l’art personnel d’Olivier Greif dans sa force et sa plénitude.

Benoît Duteurtre

Programme

Olivier Greif (1950-2000)

  • Chants de l’âme pour voix et piano (1979-1995)
    • Deniall (George Herbert)
    • The tyger (William Blake)
    • Holy sonnet, Divine meditations n° 6 (John Donne)
    • Sic vita (Henry King)
    • Holy sonnet (John Donne)
    • Vertue (George Herbert)
    • Song (Thomas Carew)
    • Mortification (George Herbert)
    • Peace (Henry Vaughan)

Thierry Escaich (né en 1965)

  • D’une douleur muette pour voix, violoncelle et piano (2001)

Textes d’Yves Petit de Voize

Olivier Greif

  • Le Tombeau de Ravel pour piano à quatre mains
Interprètes
  • Marie-Laure Garnier soprano
  • Yan Levionnois violoncelle
  • Philippe Hattat, Théo Fouchenneret piano

Biographies

Marie-Laure Garnier soprano

Nommée Révélation classique ADAMI, la soprano Marie-Laure Garnier débute son parcours artistique en Guyane puis au conservatoire à rayonnement régional de Paris. En 2009, elle intègre la classe de chant lyrique de Malcolm Walker au conservatoire national supérieur de musique de Paris. Après un brillant Prix de chant, elle obtient un diplôme d’artiste-interprète ainsi qu’un master de musique de chambre.

Lauréate du Concours international de chant de Mâcon et de la Fondation Cziffra, la soprano remporte le prix de la Mélodie française aux côtés de la pianiste Célia Oneto Bensaid au Concours Nadia et Lili Boulanger 2017. Elle est nommée « Jeune talent d’Outremer 2018 » par le Réseau des talents d’Outre-mer et remporte le prix Voix des Outre-mer 2019. Récemment, elle a été nommée lauréate HSBC du festival lyrique d’Aix-en-Provence.

L’artiste se produit en récital sur des scènes prestigieuses telles que le Théâtre des Champs Elysées, la Philharmonie de Paris, le Capitole de Toulouse, le festival de La Chaise Dieu. À l’étranger, on la découvre à l’Oxford Lieder Festival, à l’Auditorium Reina Sofia à Madrid, au Palazzo Contarini Polignac à Venise, à l’Orangerie du Manoir de Skebo en Suède, à la SchumannHauss en Allemagne, ou encore au théâtre du Bolchoi à Moscou.

A l’opéra, Marie-Laure Garnier a interprété La Cantatrice dans Reigen de Boesmans, Tosca de Puccini, Gerhilde dans La Walkyrie de Wagner, et Ygraine dans Ariane et Barbe Bleue de Dukas.

La soprano affectionne particulièrement le Lied et la Mélodie, mais est également passionnée de musique de chambre, Elle se produit aux côtés de partenaires de choix tels que Célia Oneto Bensaid, Mary Olivon, Anne Le Bozec, Tristan Raës, Adam Laloum, Jonas Vitaud.

Après avoir fait ses débuts à la Salle Bourgie (Montréal) et au Wigmore Hall (Londres), on pourra entendre Marie-Laure Garnier au Théâtre des Champs Elysées, à l’Opéra Comédie de Montpellier, au Capitole de Toulouse et à l’Opéra Royal du Château de Versailles dans Platée de Rameau. La soprano fera également ses débuts en Chine dans le cadre d’une tournée avec Célia Oneto Bensaid.

Outre son amour pour la scène, Marie-Laure Garnier est une artiste engagée au service d’autrui au travers d’actions socio-culturelles. En effet, en partenariat avec la Philharmonie de Paris et le festival d’Aix-en-Provence, elle anime de nombreuses médiations culturelles auprès de publics n’ayant pas accès à la musique dite classique. Elle organise régulièrement des ateliers de chant choral dans des établissements scolaires et dans des entreprises ; par ailleurs elle a dirigé le chœur gospel The Sharing Singers avec qui elle a donné de nombreux concerts notamment auprès de personnes isolées (maisons de retraite et maisons médicalisées). Pour Marie-Laure, la musique est un vecteur de lien social dont on ne saurait se passer.


© Natacha Colmez

Yan Levionnois violoncelle

Yan Levionnois a débuté le violoncelle avec son père, puis a étudié à Paris avec Marc Coppey et Philippe Muller, à Oslo avec Truls Mørk, et à New York avec Timothy Eddy où il a également suivi des cours de philosophie à la Columbia University. Premier prix des concours internationaux André Navarra et In Memoriam Rostropovitch, il est également lauréat du concours Reine Elisabeth consacré au violoncelle et du dernier concours Rostropovitch où il a obtenu le prix de la "personnalité la plus remarquable", et a été nommé aux Victoires de la musique classique 2011. Il est aussi lauréat des fondations d’entreprise Banque Populaire et Safran et révélation classique de l’Adami 2013.

Soliste, il se produit avec le London Philharmonic Orchestra, l’orchestre national de France, le Sinfonia Varsovia et l’orchestre national du Capitole de Toulouse, sous la direction de Daniele Gatti, Dimitry Sitkovetsky, Jean-Jacques Kantorow et Heinrich Schiff. Ses partenaires de musique de chambre sont David Grimal, Antoine Tamestit, Renaud et Gautier Capuçon, Nicholas Angelich, David Guerrier, Emmanuel Pahud et le quatuor Ébène. Il joue régulièrement avec l’accordéoniste de jazz Richard Galliano, ainsi qu'avec l’ensemble Les Dissonances.

Parmi sa discographie, citons Cello Solo (Fondamenta, 2013), puis, chez le même label un disque de sonates avec le pianiste Guillaume Bellom et Pierrots Lunaires avec la violoniste Mélanie Clapiès. Récemment, il a pris part à une intégrale de la musique de chambre de Brahms avec, entre autres, Pierre Fouchenneret (B Records, 2019).

Attaché à la création contemporaine, il a travaillé avec Jonathan Harvey, Bruno Mantovani, Éric Tanguy ainsi que Kryštof Mařatka.

Passionné par la poésie d’Arthur Rimbaud, il a conçu Illuminations, un spectacle mêlant les poèmes du recueil éponyme aux Suites pour violoncelle seul de Benjamin Britten, et dans lequel il assure également le rôle de récitant.

Depuis 2019, il est le violoncelliste du quatuor Hermès.

Il a eu la chance de participer à la création de son violoncelle, réalisé par Patrick Robin, et joue un archet fait pour lui par Yannick Le Canu.

Yan Levionnois est un artiste associé de la Fondation Singer-Polignac depuis 2017.

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Philippe Hattat piano

Né en 1993, Philippe Hattat entame ses études musicales à l’âge de huit ans au conservatoire de Levallois-Perret. Il entre, dès 2003, au Conservatoire à Rayonnement Régional (CRR) de Paris en classe de piano (avec Chantal Fraysse puis Emmanuel Mercier), puis en 2006 en classe d’accompagnement (avec Ariane Jacob, Jean-Marie Cottet et Philippe Biros) et passe parallèlement un baccalauréat littéraire. Durant cette période, il suit les conseils de Jean-Marc Luisada, qui lui ouvre de nombreuses voies nouvelles d’interprétation. En septembre 2011, il intègre au conservatoire national supérieur de musique de Paris les classes de piano de Jean-François Heisser et d’accompagnement de Jean-Frédéric Neuburger et a depuis obtenu huit premiers prix dans cette institution (en piano, accompagnement, écriture et orchestration).

Son expérience sur la scène est déjà considérable. Il s’est produit dans des festivals de toutes sortes, en tant que soliste (festival Les Nuits musicales de Pise ; Musique au moulin ; festival Musique et Terroir à Caunes-Minervois ; festival Le Brulhois musical ; Heure musicale au Marais à Paris ; festival Piano en Valois à Angoulême ; festival Chopin à Paris ; festival de l’Orangerie de Sceaux ; festival du Palazzetto Bru Zane 2016 à Paris ; festival Musica da Casa Menotti à Spoleto en Italie ; festival Sonograms à Sofia en Bulgarie ; festival international de Piano de la Roque d’Anthéron ; festival Terres de Paroles ; festival de musique de Sully & du Loiret ; festival Encuentros à Buenos Aires en Argentine), également en tant que chambriste (Journées Ravel de Monfort-l’Amaury ; festival Musiques sur Ciel de Cordes-sur-Ciel ; Moments musicaux de Chalosse ; Printemps de l’Académie Maurice Ravel de Saint-Jean-de-Luz ; Gümüşlük Klasik Müzik Festivali en Turquie ; festival de Pâques et Août musical de Deauville, avec Bertrand Chamayou, Guillaume Vincent, le quatuor Hanson, Théo Fouchenneret et le trio Xenakis), mais aussi en tant que soliste avec orchestre (festival Les Estivales en Puisaye-Forterre avec l’orchestre de chambre tchèque Camerata bohemia dirigé par Rémi Gousseau ; concerts avec l’orchestre Bel’Arte dirigé par Richard Boudarham) et clavier d’orchestre (Folles Journées de Nantes avec l’orchestre Poitou-Charentes dirigé par Jean-François Heisser ; festival Aspect des Musiques d’Aujourd’hui à Caen avec l’ensemble Multilatérale dirigé par Kanako Abe. Il est sollicité pour l’accompagnement vocal, que ce soit avec chœur ou avec chanteurs solistes. Il fut également chef de chant pour l’opéra Les contes de la lune vague après la pluie de Xavier Dayer (coproduction entre la Fondation Royaumont, l’ensemble Linea, l’Opéra de Rouen et l’Opéra Comique). En juillet 2017, il participe à la 4e Académie internationale d’été de Musique Contemporaine, organisée par l’Ensemble Linea, en tant que professeur de piano.

Également compositeur, il suit l’enseignement en composition et orchestration de Michel Merlet à Levallois-Perret de 2005 à 2011. Il pratique le clavecin et l’orgue depuis 2008 avec Benjamin Steens, ainsi que le violoncelle entre 2004 et 2014. Il intègre en octobre 2014 la classe d’improvisation à l’orgue de Pierre Pincemaille au CRR de Saint-Maur-des-Fossés et obtient son prix dans cette discipline en juin 2016. Très impliqué par la création contemporaine, il a dernièrement participé à plusieurs premières mondiales, comme celles des cycle Imago Mundi (avec le baryton L’Oiseleur des Longchamps en mai 2016) et Hölderlin-Lieder (avec le baryton-basse Vincent Le Texier en mai 2017) d’Olivier Greif, ainsi que la création mondiale partielle des Etudes pour piano de Philippe Manoury, avec Jean-Frédéric Neuburger durant l’édition d’août 2016 du festival Berlioz à La Côte-Saint-André, ou encore Urphänomen pour piano et électronique de Sasha J. Blondeau (commande du festival Musique aux Mines 2018). Attaché tant au répertoire qu’à la création contemporaine ou à la redécouverte de compositeurs moins connus (Déodat de Séverac, Durosoir, Medtner, etc), son horizon musical s’est élargi à l’étude et la pratique de la musique médiévale (chant grégorien, polyphonies vocales improvisées) et des musiques traditionnelles extra-européennes (gamelan de Java central, étude des polyphonies vocales géorgiennes avec l’ethnomusicologue Simha Arom, étude des chansons traditionnelles zoroastriennes).

Il est lauréat du Concours international de piano Claude Bonneton de Sète 2010 (1er prix et prix du public), du Concours international de piano d’Orléans 2016 (Prix Ricardo Viñes, Prix Alberto Ginastera, et Prix de composition André Chevillon – Yvonne Bonnaud) et du Concours international Giorgio Cambissa 2016.

Outre ses activités musicales, et pour satisfaire son ouverture d’esprit et son insatiable curiosité, il s’intéresse à de nombreux autres domaines du savoir (sciences physiques, géologie, philosophie, archéologie, anthropologie, etc.), avec une prédilection certaine pour les sciences du langage, comme la phonétique, la linguistique comparative et l’étymologie.

Philippe Hattat est en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis 2017.

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© Lyodoh Kaneko

Théo Fouchenneret piano

Premier prix du Concours international de Genève en novembre 2018, Théo Fouchenneret a étudié au conservatoire à rayonnement régional de Nice, sa ville natale, dans la classe de Christine Gastaud. Il obtient les plus hautes distinctions au conservatoire national supérieur de musique de Paris auprès de professeurs tels qu’Alain Planès, Hortense Cartier-Bresson et Jean-Frédéric Neuburger.

En 2013, il remporte le 1er prix au Concours international de piano Gabriel Fauré qui lui donne l’occasion d’aborder un répertoire qui lui est cher. En 2018, il remporte le 1er prix ainsi que cinq prix spéciaux au Concours international de musique de chambre de Lyon avec le trio Messiaen, qu’il forme avec David Petrlik (violon) et Volodia Van Keulen (violoncelle). Si Théo est régulièrement l’invité des émissions de radio et de télévision, c’est bien sûr la scène qui porte ses principales interprétations. Déjà de nombreuses salles françaises l’ont applaudi (fondation Louis Vuitton, Opéra de Nice, Opéra de Dijon…) et son talent s’exporte jusqu’à l’étranger (Sala Verdi à Milan, Université Antonine à Beyrouth, Philharmonie de Xi’an, Toppan Hall à Tokyo, Izumi Hall à Osaka, Munetsugu Hall à Nagoya, National Concert Hall à Taïpei...). Aujourd’hui invité par de nombreux festivals (festivals de Deauville, festival de la Roque d’Anthéron, Folle Journée de Nantes, Cully Classique, Klavier Ruhr Festival...), il partage la scène avec les musiciens les plus doués de sa génération.

Théo sort un premier CD en 2013 chez Sonare Art Office, comprenant la Sonate de Franck et la Deuxième sonate de Fauré aux côtés du violoniste Tatsuki Narita. En 2015, c’est avec la violoncelliste Astrig Siranossian qu’il partage un enregistrement chez Claves Records. Plus récemment, le premier CD du Trio Messiaen avec le clarinettiste Raphaël Sévère est paru en 2018 aux éditions Mirare et se consacre tout naturellement au Quatuor pour la fin du temps d’Olivier Messiaen, ainsi qu’aux Court Studies from the Tempest de Thomas Adès.

Théo Fouchenneret est en résidence à la Fondation Singer-Polignac avec le trio Messiaen depuis 2014.

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