L'Histoire du soldat

Publié dans Saison 2017-2018

René Auberjonois (1872-1957)
Décors de L’Histoire du Soldat créée en 1918 à Lausanne
Ici, Soldat, diable, princesse
20,1 x 24 cm, crayon et aquarelle
collection privée

Centenaire de l’Histoire du soldat

Prologue

Je suis toujours particulièrement heureux de présenter ici des œuvres de Stravinski, puisque nous savons que cet immense compositeur était dans cette maison comme chez lui, et qu'il avait très tôt subjugué Winnaretta Singer, malgré tout ce qui les différenciait : elle grande héritière américaine formée dans le Paris de la Belle Époque ; lui, jeune loup débarqué de Russie dans les pas de Diaghilev, avec son génie et son assurance. On sait en effet que la princesse avait été l'une des premières à soutenir les saisons des Ballets Russes, ce qui lui donne donc un rôle direct dans la découverte éclatante de Stravinski, lors de la création de L'Oiseau de feu en 1910, puis des deux œuvres qui allaient porter au sommet la musique symphonique moderne : Petrouchka en 1911 et Le Sacre du printemps en 1913. Mais Winnaretta Singer, après avoir été l'une des mécènes de Diaghilev, allait également nouer une relation plus directe avec ce jeune compositeur qui, selon Debussy, baisait la main des femmes « en leur marchant sur les pieds ». Non seulement en soutenant ses diverses créations, mais aussi en lui passant commande d’œuvres très importantes comme Renard, tandis que Stravinski, de son côté allait notamment lui dédier sa Sonate pour piano, créée dans cet hôtel. On peut donc parler d'une véritable amitié artistique que Stravinski évoquera dans ses écrits, à sa manière habituelle, toujours avare de compliments mais non d'humour, ainsi quand il évoque dans ses Chroniques de ma vie : « Cette curieuse américaine qui ressemblait à Dante » et qui était selon lui « une excellente musicienne, d'une vaste culture générale, peintre douée d'un talent incontestable ».

On peut en tout cas mettre au crédit de la princesse de Polignac le fait d'avoir suivi Stravinski dans les innombrables transformations stylistiques qui allaient marquer son évolution, au-delà du Sacre du Printemps. Et le premier de ces grands tournants, après les grandes créations des Ballets russes entre 1910 et 1913, est lié en grande partie aux circonstances, puisque la première guerre mondiale va pousser Stravinski à se fixer en Suisse où l'a entraîné le chef d'orchestre Ernest Ansermet. Installé au bord du lac Léman, loin des agitations de Paris et de Saint-Pétersbourg, le compositeur jouit au pays vaudois de la tranquillité nécessaire à son travail, et il rencontre en 1915, l'écrivain suisse Charles-Ferdinand Ramuz, avec lequel va se nouer une extraordinaire complicité artistique. Cette relation, à laquelle s'ajoutent les circonstance politico-économiques de la guerre, va même donner un ton complètement nouveau à la production de Stravinski qui va pour un temps délaisser l'orchestre symphonique pour concevoir des œuvres poétiques et musicales plus légères, sur les textes de Ramuz

Dans ses Souvenirs sur Igor Strawinsky, publiés en 1929, Charles-Ferdinand Ramuz évoque sa première rencontre avec le musicien, au bord du lac Léman, et insiste sur le fait qu'il n'y eut « aucune discussion artistique ou esthétique ». Il précise en revanche que les deux hommes passèrent un bon moment ensemble à goûter un vin du pays, et se rappelle « cette parfaite entente préliminaire dont le pain et le vin d'ici furent l'occasion ». Voilà qui souligne le naturel de cette amitié entre un poète et un musicien qui avaient le goût des choses concrètes, des mots, des sons plus que des idées générales. C'est dans cet esprit que, pendant trois ans au cœur de la guerre, ils allaient s’appliquer à faire du théâtre et de la musique en utilisant ce qu'ils avaient sous la main : quelques contes populaires, quelques instruments, la langue russe et la langue française. Ainsi allaient naître plusieurs joyaux de l'art du XXe siècle : Renard, Noces et enfin l'Histoire du soldat.

C'est là, d'ailleurs, que nous retrouvons le nom de Winnaretta Singer, puisque Renard, première œuvre de cette trilogie, a été commandé par la princesse qui n'a pas oublié Stravinski dans les moments difficiles de la guerre. Cette merveilleuse petite cantate de chambre est tirée d'un conte russe, très proche du Roman de Renart, mais dans une version française adaptée par Ramuz, selon une méthode mise au point dans son travail avec le compositeur : les paroles russes originales sont traduites mot à mot par Stravinski pour Ramuz qui les réinvente dans sa langue personnelle, tout en conservant scrupuleusement le rythme et les accents. Les deux hommes reprendront ce même exercice dans la fabuleuse partition de Noces, créée elle aussi sur un texte en français adapté du russe par Ramuz. Quant à L'Histoire du soldat, la plus populaire de ces trois œuvres communes, elle s'appuie également sur un conte traditionnel russe : l'histoire du Diable et d'un déserteur. Mais il ne s'agit cette fois que d'un point de départ, à partir de laquelle Ramuz a écrit un texte original, dans cette langue fleurie, entre prose et vers, qu'il a mise au point au cours des deux années précédentes avec le compositeur.

Cette œuvre voit le jour début 1918, à un moment particulièrement difficile pour le compositeur. Frappé par plusieurs deuils dans sa famille, puis séparé de la Russie par la Révolution, il connaît également certaines difficultés matérielles. D'où sa volonté, avec Ramuz et Ansermet, de donner à cette œuvre une forme de spectacle ambulant, léger, qui pourrait se donner à travers la Suisse et jusque dans de petites villes. Stravinski choisit donc une orchestration dépouillée qui utilise seulement deux instruments de chaque famille, l'un grave et l'autre aigu : violon et contrebasse, clarinette et basson, cornet à pistons et trombone, et aussi une percussion. Cette sonorité, dépouillée, rugueuse, lui permet d'imaginer de nouvelles mixtures sonores ; mais elle reste sous-tendue par la fabuleuse machine rythmique stravinskienne. Le compositeur, dans ses Chroniques de ma vie, insiste également sur l'importance qu'il attachait, dans  ce projet, à la présence des musiciens sur la scène. Se disant opposé à l'écoute de ses œuvres les yeux fermés, il considère la gestique des instrumentistes comme un élément de la musique, et l’orchestre comme une des trois composantes du spectacle, à côté du texte récité et du jeu des acteurs.

L'Histoire du soldat sera montée grâce à toute une palette d'amitiés et de soutiens, tels ceux du mécène Werner Reinhart, du décorateur René Auberjonois, du couple de comédiens Georges et Ludmilla Pitoeff – lui jouant le rôle du Diable et elle dansant celui de la princesse. On note aussi la présence, dans cette petite troupe dirigée par Ansermet, du jeune comédien suisse Jean Villard, qui joue le rôle du soldat, et deviendra plus tard célèbre sous le nom de Gilles au sein du duo de chanteurs Gilles et Julien. Créée au théâtre de Lausanne le 29 septembre 1918, l’œuvre ne connaîtra pas la destinée qui lui était promise, du fait de l'épidémie de grippe espagnole qui interdira les déplacements du spectacle ambulant. Mais l'Histoire du soldat s'imposera peu à  peu comme une de ses compositions les plus populaires de Stravinski. Les jeux de régularité et d'irrégularité, tous ces traits qui épicent l'art de Stravinski trouvent un parfait équivalent dans la langue si personnelle de Ramuz avec ses jeux de répétition, ses mélanges de rime et de prose rythmée. Ce conte musical apparaît ainsi comme un sommet, à la fois dépouillé et réjouissant, de l'art poétique de l'un comme du langage musical de l'autre.

Quelques années plus tard, Stravinski tirera de sa partition plusieurs suites instrumentales, l'une pour piano, clarinette et violon en cinq parties, puis une seconde qui conserve l'orchestration originale. Il composera également en 1919 Trois pièces pour clarinette solo afin de remercier Werner Reinhart, mécène de la première représentation de l'Histoire du soldat, qui était clarinettiste amateur. Une occasion pour Stravinski de montrer cet art de miniaturiste dans lequel il excellait. Il parvient ici, dans une simple ligne de clarinette, à montrer toute son originalité et sa personnalité, facilement reconnaissable dans les jeux de rythmes et d'accents de la seconde et de la troisième pièce.

Après le succès d'Histoire du soldat, Stravinski toutefois n'est pas du genre à se reposer sur ses dernières conquêtes. Il va même s'appliquer au cours des années d'après guerre à se lancer dans de nouvelles expériences musicales, qui vont parfois déconcerter ses admirateurs – sauf la très fidèle princesse de Polignac… C'est ainsi qu'il crée à nouveau l'événement dans le Paris de 1919 – ce Paris où il est revenu s'installer avant de prendre la nationalité française – avec le ballet Pulcinella, sur des décors de Picasso dans une chorégraphie de Massine. Dans cette partition, en effet, Stravinski a repris des fragments musicaux empruntés à Pergolèse et les a cousus pour en faire du Stravinski, mais en conservant une couleur directement issue de la musique du XVIIIe siècle. On imagine donc la surprise d'un public conquis par la sauvagerie du Sacre du printemps ou par le côté musique de foire de l'Histoire du soldat devant ce nouveau Stravinski qui semble s'amuser à faire de l'ancien – comme il va le faire au cours des années suivantes en s'inspirant de Bach, Beethoven, Verdi, Tchaïkowski ou encore de la musique du Moyen âge... Et c'est aussi ce nouveau Stravinski que nous allons retrouver, ce soir, entre les Pièces pour clarinette et l'Histoire du soldat, puisque la Suite italienne est une adaptation pour violon et piano de la musique de Pulcinella mise au point pour le grand violoniste Samuel Dushkin, et dans laquelle Stravinski joue à faire du Pergolèse pour mieux faire du Stravinski.

Je conclurai à ce propos en précisant que les historiens de la musique classent fréquemment les œuvres composées par Stravinski jusqu'à l'Histoire du Soldat sous l'étiquette « période russe » – puis celles composées à partie de Pulcinella sous le label « néo-classique » - souvent d'ailleurs à fin de les dénigrer, comme si Stravinski en panne d'inspiration s'était contenté jusqu'à la mort de vains exercices de styles. Mais cette classification est aujourd'hui de plus en plus remise en cause, si l'on observe que les œuvres dites russes, sont en fait largement aussi française, voire suisses, on l'a vu avec Ramuz ; tandis que les œuvres dites néo-classiques n'en possèdent pas moins toutes les caractéristiques de l'art stravinskien, avec son génie du rythme et de la couleur. Qu'il s'empare de contes russes ou de mélodies baroques, Stravinski est ainsi, comme son alter-ego Picasso, un merveilleux sorcier qui transforme tout en Stravinski – comme si le maître de la musique moderne avait voulu démontrer que l'art dorénavant pourrait se renouveler en voyageant dans le passé aussi bien que dans le futur.

 

                                                                                  Benoît Duteurtre

 

Programme

Igor Stravinski (1882-1971)

Trois Pièces pour clarinette seule (1919)

Interprète

Suite italienne

Interprètes

Igor Stravinski / Charles Ferdinand Ramuz (1878-1947)

  • L’Histoire du soldat pour clarinette, basson, cornet à piston, trombone, violon, contrebasse et percussions
    • Marche du Soldat
    • Musique de la première scène : Petits airs au bord du ruisseau
    • Musique de la deuxième scène : Pastorale
    • Musique de la troisième scène : Petits airs au bord du ruisseau (reprise)
    • Marche du Soldat (reprise)
    • Marche Royale
    • Petit concert
    • Trois danses : Tango, Valse, Ragtime
    • Danse du Diable
    • Petit choral
    • Couplets du Diable
    • Grand choral
    • Marche triomphale du Diable
Interprètes
© JFT

Biographies

Didier Sandre le lecteur

Louis Laine, dans l’Échange de Paul Claudel fut le premier rôle de Didier Sandre en 1968. Après un détour vers le théâtre pour enfants et l’animation culturelle avec Catherine Dasté, il joue notamment sous la direction de Bernard Sobel, Jorge Lavelli, Jean-Pierre Vincent, Maurice Béjart, Giorgio Strehler, Patrice Chéreau, Luc Bondy, Antoine Vitez, Jacques Lassalle, Christian Schiaretti. En 1987, le Syndicat de la critique lui a décerné son prix du meilleur acteur et en 1996 il reçoit le Molière du meilleur acteur pour Un Mari idéal d’Oscar Wilde.

Didier Sandre a été le lauréat du prix du Brigadier 2012-2013 pour son interprétation du rôle de Stefan Zweig dans Collaboration de Ronald Harwood.

Il a rejoint la troupe de la Comédie française en 2013. Il a joué cette saison salle Richelieu dans Tartuffe, Cyrano et Bergerac, Roméo et Juliette, Les Damnés, Le petit Maître corrigé, les Fourberies de Scapin.

Au cinéma, il a tourné sous la direction de Pascale Ferrand, Éric Rohmer, Abraham Segal, Lucas Belvaux, Agnès Jaoui, Carlos Saboga et Catherine Corsini.

Parmi de nombreux téléfilms, citons Saint-Germain ou la Négociation de Gérard Corbiau, Le sang noir de Peter Kassovitz. Il interprétait Louis XIV dans L’Allée du Roi, et le Baron de Charlus dans A la recherche du temps perdu films réalisés pour la télévision par Nina Companeez.

Didier Sandre travaille régulièrement avec des musiciens dans des programmes qui associent musique littérature et poésie. Il est chevalier de la Légion d'honneur, des Arts et Lettres et de l'Ordre National du Mérite. Il a joué de nombreuses fois l’Histoire du soldat, notamment sous la direction de Pierre Boulez.


Maxime Coggio le soldat

Maxime Coggio découvre le théâtre au lycée Molière aux côtés d'Yves Steinmetz et poursuit sa formation au studio-théâtre d'Asnières puis au Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris. Il joue dans le film de Camille de Casabianca, L'Harmonie familiale. A la télévision on le voit dans Comme chez Soi de Lorenzo Gabriel et dans Le Roi, l'écureuil et la couleuvre de Laurent Heynemann. Au théâtre il interprète Les Glaciers grondants de David Lescot, mis en scène par l’auteur, l'Abattage rituel de Gorge Mastromas dans une mise en scène de Maia Sandoz et Noces de Betia de Ruzante dans une mise en scène de René Loyon.


Gabriel Acremant le diable

Gabriel commence le théâtre au sein de l'Atelier international de Théâtre Blanche Salant et Paul Weaver puis au Centre des arts de la scène. En 2013 il monte sa compagnie avec Arnaud Pontois-Blachère. En 2014, il entre au conservatoire supérieur d’art dramatique de Paris  dans les classes de Sandy Ouvrier, Didier Sandre et Nada Strancar. Il y travaillera notamment Tchekhov, Jean-Luc Lagarce, Shakespeare, Racine, ainsi qu'un spectacle de clown avec Yvo Mentens de danse avec Caroline Marcadet. Il y  rencontre François Cervantes dans le cadre de la création Claire, Anton et eux.

En 2015 il pratage la mise en scène de Partage de midi de Paul Claudel avec Pauline Hubert. Il participe également à la création du festival Les Effusions, festival pluridisciplinaire du collectif les Bourlingueurs avec lequel il travaille toujours.


Seung-Hwan Lee clarinette

Seung-Hwan Lee est né à Séoul où il commence ses études de clarinette à l’âge de neuf ans. Il étudie à l’École des arts de Yewon et obient sa licence auprès de l’université nationale des Arts (Korea National University of Arts ) avec Jerry Chae.
En 2015, il est admis à l’unanimité au Conservatoire national supérieur fr musique de Paris dans la classe de Pascal Moragues.
Il a été sélectionné en tant que “Rising Artist” et a été l’invité de la fondation Yamaha  et de la fondation Hamamatsu  au Japon.
Seung-Hwan Lee est lauréat de plusieurs concours internationaux : Best Performance Award du 16e festival international de Hamamatsu au Japon, 2e prix du concours de musique de Korea Herald, 1er grand prix du concours national de Séoul et 2e prix du 40e concours de musique de Joongang.
Il a participé aux masterclasses de Laszlo Kuti, Wenzel Fuchs, Florent Héau, Claude Faucomprez, Dominique Vidal et Alexandre Chabod.
Il prépare actuellement sa licence au Conservatoire national supérieur de musique de Paris avec Pascal Moragues et Jerôme Compte et il fait partie de l’orchestre Ostinato.


Marceau Lefèvre basson

Marceau Lefèvre est diplômé du Conservatoire national supérieur de musique de Paris  où il a bénéficié de l’enseignement de Laurent Lefèvre et Fany Maselli.

Marceau s’est produit en tant que basson solo avec le Schleswig-Holstein Festival Orchestra, le Gustav Mahler Jugendorchester, le Verbier Festival Orchestra, le Rheinische Philharmonie Koblenz, l’orchestre de l’Académie Karajan Berlin, le Bayer Philharmoniker, le Kölner Kammerorchester, l’orchestre philharmonique de Rotterdam, le City of Birmingham Symphony Orchestra,  l’orchestre du Konzerthaus de Berlin, l’orchestre de l’opéra de Hambourg, le Verbier Festival Chamber Orchestra et le  le Scharoun Ensemble, ensemble de musique de chambre des musiciens de l'Orchestre philharmonique de Berlin.

 Chambriste, on a pu l’entendre lors de La Folle Journée de Tokyo, les Moments musicaux de la Baule ou encore le Festival Next Generation à Bad Ragaz.

Marceau est lauréat du Concours international Aeolus de Düsseldorf, du Wiener Klassik à Baden en Autriche et du Concours Léopold Bellan.

En  2014, son 1er prix au Concours international Hülsta Woodwinds Competition de Münster en Allemagne lui permet d’enregistrer son premier disque Arundo avec la pianiste Kimiko Imani (Classicclips).

Depuis septembre 2015, Marceau se produit régulièrement avec l’orchestre philharmonique de Berlin en tant que membre de la célèbre Académie Herbert von Karajan grâce à laquelle il complète sa formation auprès de Stefan Schweigert, basson solo de l’orchestre depuis trente ans.

En septembre 2017, Marceau a rejoint le Brussels Philharmonic en tant que basson solo.


Henri Deléger cornet à piston

Après avoir débuté la trompette à l’âge de sept ans, Henri Deléger obtient en 2005 un prix d’excellence du conservatoire de Rueil-Malmaison dans la classe d’Éric Aubier. Parallèlement à des études de musicologie à l’université Paris-Sorbonne, il entre dans la classe de Clément Garrec au Conservatoire national supérieur de musique de Paris dont il sortira diplômé d’un Master d’interprète en 2010. Il se perfectionne alors auprès de Frits Damrow à la Zürcher Hochschule der Künste à Zurich.

Demi-finaliste du concours international Maurice André en 2006, 1er prix du concours de la Stockhausen Stiftung für Muzik en 2013, Henri Deléger joue régulièrement en soliste en tant que membre de l’ensemble Le Balcon et se produit dans de nombreux festivals en France et à l’étranger. Il a eu également l’occasion de se produire au sein de l’orchestre de l’Opéra de Paris, de l’opéra de Zürich, de l’orchestre de Paris sous la direction de Pierre Boulez, Valery Gergiev, Daniele Gatti, Gustavo Dudamel ou Christoph von Dohnanyi. Il collabore avec le groupe anglais de musique pop-éléctronique Gorillaz et enregistre à leurs côtés  l’album Monkey Journey to the West.

Très investi dans la mise en avant du répertoire récent et de la création, Henri Deléger incarnera en novembre 2018 le rôle principal de Michaël dans la création française de l’opéra de Karlheinz Stockhausen Donnerstag aus Licht avec l’ensemble Le Balcon.

Titulaire du certificat d’aptitude de professeur d’enseignement artistique, Henri Deléger est co-fondateur et président de l’association Le Tréteau qui œuvre pour l’accès de tous à la pratique artistique.


Jules Boittin trombone

Jules Boittin a deux formations :  classique et jazz. Il jongle entre ses cours au Conservatoire et sa participation active dans des groupes tels Farows ou Pulse *session*, avec lequel il se produit au Pannonica.. Après avoir suivi les cours du conservatoire de Nantes, Jules Boittin entre en troisième année conservatoire à rayonnement régional de Paris et obient le diplôme national supérieur de musicien professionnel (DNSPM) qui lui permet d’être à la fois professeur et instrumentiste.  

Parallèlement à ses études classiques, Jules Boittin est très influencé par de grandes icônes du jazz tels Coltrane, Miles Davis, Anderson ou Jay Jay Johnson (lui aussi tromboniste).


Adélaïde Ferrière percussions

Adélaïde Ferrière est la première percussionniste à avoir été désignée “Révélation soliste instrumentale” lors des Victoires de la musique (2017).
Adélaïde a commencé l'apprentissage de la musique par le piano et la percussion au conservatoire de Dijon avant d’entrer à l’âge de quinze ans au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Elle y obtient son Master avec les félicitations du jury en 2017 ainsi que le Diplôme d’artiste interprète. En 2016 elle suit les cours de Samuel Walton au Royal College of Music de Londres.
Adélaïde est lauréate du concours de Boulogne-Billancourt (1er Prix), du concours  international du Festival musical d'automne de jeunes interprètes (FMAJI, 1er prix, prix du Public, prix de la meilleure interprétation contemporaine), du concours international des jeunes solistes de Lille (2e Prix), du Tromp International Percussion Competition des Pays-Bas (Prix Annelie) ou encore du Grand Prize Virtuoso International Competition de Salzbourg (1er Prix). Elle est aussi lauréate de la fondation Safran pour la musique en 2017 ainsi que de l’Adami.
La jeune artiste s’est produite en soliste sur la scène de la Philharmonie de Paris, l'Auditorium de Radio-France, L’Opéra de Paris, La Seine Musicale, La Cité de la Musique à Paris, l’Auditorium de Dijon Scène Nationale, au Mozarteum de Salzbourg, à la Sala de São Paulo au Brésil, au Muziekgebouw d'Eindhoven aux Pays-Bas, à la National Portrait Gallery de Londres, à la Philharmonie du Luxembourg et avec des orchestres tels que le Lithuanian Chamber Orchestra, l’orchestre symphonique des Jeunes Colombiens, L’orchestre Démos, l’orchestre Pasdeloup, L’orchestre de Chambre Occitania, l’orchestre Lutétia, l’ensemble les Bagatelles, la Symphonie de Poche, le Paris Percussion Group.

Adélaïde a collaboré à diverses créations mondiales tels le Concerto pour Percussion de Jean-Jacques Di-Tucci au Festival Musical d’Automne des Jeunes Interprètes, l’Oratorio Cris de Thierry Escaich, Raphsodie Monstre d ‘Alexandros Markeas à la Maison de la Radio lors du Festival Présences ou encore le Concerto pour percussion d’Alexandre Ouzounoff.

Elle est soutenue par Southern Percussion UK, Black Swamp Percussions aux USA, Resta-Jay Percussions France.


David Petrlik violon

David Petrlik débute le violon à six ans auprès d'Andrej Porcelan et poursuit sa formation au conservatoire de Clermont-Ferrand dans la classe d'Hélène Friberg-Chenot. Admis à quatorze ans à l’unanimité au Conservatoire national supérieur de musique et de Paris dans la classe de Boris Garlitsky et d’Igor Volochine, il poursuit également une formation de musique de chambre dans les classes d’Itamar Golan, Claire Désert, François Salque et Marc Coppey. En 2015, il obtient son master avec les félicitations et poursuit sa formation dans le cycle d’excellence « Konzertexamen » à l’université des arts d'Essen. La même année, il est invité à l’International Music Academy (Suisse) où il côtoie des musiciens tels Pamela Franck, Nobuko Imaï, Sadao Harada et Seiji Ozawa, son fondateur.
David Petrlik remporte le 1er prix des concours internationaux Kocian (Répuplique Tchèque) et Flame (France). Il est lauréat du concours Jasha Heifetz (Lituanie) et Ginette Neveu (France) où il remporte à deux reprises le prix du public, ainsi que du concours Rodolfo Lipizer (Italie). David est aussi le lauréat de la bourse Huguet-Bourgeois de la fondation de France et a été nommé « Génération Spedidam ».  En 2016, il remporte le prix André Boisseaux qui lui permet d'enregistrer son premier disque Modernités françaises avec le pianiste Itamar Golan (Soupir éditions) paru en septembre 2017.
David a été l'invité de nombreux festivals tels la Roque d’Anthéron, le Bratislava Music Festival, le festival de Pâques et l’Août musical de Deauville, la Chaise-Dieu, le Printemps des Alizés etc. ll suit les conseils de Vadim Repin, Léonidas Kavakos, Pinchas Zukerman, Vadim Gluzman, du trio Wanderer et Christian Ivaldi à l’occasion de différentes masterclasses. Il a joué en musique de chambre auprès de Jean-Frédéric Neuburger, Jérôme Ducros, Marc Coppey, Eric le Sage, Boris Garlitsky, Adam Laloum, Emmanuel Strosser, Jonas Vitaud, Amaury Coeytaux, Pierre Fouchenneret, Victor Julien-Laferrière, Yan Levionnois, Adrien et Christian-Pierre La Marca, Thomas Hoppe, Vassily Sinaïsky, Guillaume Bellom, etc.
David joue un violon Guarnerius "ex Schubert" de 1702 prêté par la fondation Villa Musica Rheinland-Pfalz (Allemagne).
Il a fondé avec Raphaël Sévère, Volodia van Keulen et Théo Fouchenneret l’ensemble Messiaen en résidence à la Fondation Singer-Polignac.


To-Yen Yu contrebasse

To-Yen débute la contrebasse à l'âge de 8 ans. C’est en 2013 qu’il décide de venir en France pour évoluer dans la musique. Il passe le concours du Conservatoire de Boulogne-Billancourt et y intègre la classe de Daniel Marillier. Il obtient son Diplôme des études musicales avec mention Très Bien deux ans plus tard. En 2015 il entre au Conservatoire national supérieur de musique de Paris à l’unanimité et débute ses études dans la classe de Jean-Paul Celea et celle de Nicolas Crosse depuis 2016.

En tant que chambriste, il a notamment partagé la scène avec Nobuko Imai et a interprété le concerto de Koussevitzky avec l'orchestre de l'Université nationale des arts de Tainan sous la direction de Wen-Pin Chien.

En France, To-Yen obtient sa place dans l'orchestre français des jeunes en 2014 (chef d'attaque en 2015) et depuis lors il se produit régulièrement avec des orchestres prestigieux tels que l’orchestre philharmonique de Radio France et l’orchestre national du capitole de Toulouse, avec qui il se produit, entre autres, à la Philharmonie de Paris, à la Maison de la Radio, au Grand Théâtre d’Aix-en-Provence. En avril 2015, il a joué en solo pour la création de Herbier 6 d’Alain Louvier.

En 2016, il remporte le 2e prix du concours de cordes d’Epernay. Il est également nommé « new star » de la compagnie artistique New Art.

To-Yen intègre en février 2018 l’académie de l’orchestre de Paris et jouera sous la direction de Daniel Harding à partir de 2019.


Théo Fouchenneret piano

Théo Fouchenneret débute ses études au Conservatoire à rayonnement régional de Nice à l'âge de cinq ans dans la classe de Christine Gastaud. À treize ans, il obtient son prix de piano mention très bien à l’unanimité. Il entre alors au Conservatoire national supérieur de musique de Paris dans la classe d’Alain Planès puis dans celle d'Hortense Cartier-Bresson où il obtient son master mention très bien. Il a récemment été admis en 3e cycle supérieur pour le diplôme d'artiste interprète et suit l'enseignement de Yann Ollivo dans la classe d’accompagnement.

Théo s’est déjà produit dans de nombreuses salles en France (UNESCO, opéra de Nice, opéra de Dijon) et à l’étranger (Toppan Hall à Tokyo, Izumi Hall à Osaka, Munetsugu Hall à Nagoya, National Concert Hall à Taïwan). Il est régulièrement invité dans des émissions de télévision et de radio (France 3, France Musique, Mezzo). En octobre 2013, il remporte le 1er prix du concours international Gabriel Fauré. Il est l'un des membres fondateurs de l'ensemble Messiaen avec Raphaël Sévère (clarinette), David Petrlik (violon) et Volodia Van Keulen (violoncelle).

Aujourd'hui invité par de nombreux festivals (festival de Deauville, Rencontres musicales de Bélaye, festival de la Roque d'Anthéron, Cully Classique), il partage la scène avec des musiciens tels Victor Julien-Laferrière, Tatsuki Narita, Nicolas Bône, Roland Pidoux, Romain Descharmes, Éric Picard, Christophe Morin.

Théo est en résidence à la Fondation Singer-Polignac avec l'ensemble Messiaen. 


Quentin Hindley direction

Quentin Hindley partage ses premières expériences devant l’orchestre avec le chef Jean-Marc Cochereau ce qui détermine son envie de diriger. Ainsi il passe onze ans au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, où il obtient trois premiers prix (alto, analyse musicale et orchestration) avant de recevoir celui de direction d’orchestre en 2012. Il est aussitôt engagé pour trois saisons comme chef résident de l’orchestre national de Lyon auprès du chef américain Leonard Slatkin. En 2014 il est invité à diriger l’orchestre avec le soliste Alexandre Tharaud et se voit confier l’ouverture de la prestigieuse Biennale de la danse à l’opéra de Lyon.

Quentin Hindley a reçu parallèlement les enseignements de Pierre Boulez, Paavo et Neeme Järvi, Susanna Mälkki, Paolo Arrivabeni, Jorma Panula et Michail Jurowski. Grâce à son expérience d’altiste au sein de l'orchestre de l'Opéra national de Paris, il perfectionne le répertoire lyrique auprès des plus grands interprètes.

Quentin Hindley travaille également  avec les compositeurs de son temps tels Tristan Murail, Bruno Mantovani, Hugues Dufourt, ou encore Thierry Escaich. Il a monté La Légende du Roi Dragon de Arthur Lavandier à l’opéra de Lille, avec l’Ensemble le Balcon.

Assistant de Sir Simon Rattle au Festival d’Aix-en-Provence en juillet 2015, il a participé à la création de l’opéra de Jonathan Dove Le Monstre du Labyrinthe. Il a été invité à diriger cette œuvre en 2016 à l’opéra de Lille, en 2017 à la Fondation Gulbenkian de Lisbonne et en 2018 à la Philharmonie de Paris avec l’orchestre de chambre de Paris.

En France, Quentin a dirigé l’orchestre national du Capitole de Toulouse, l'orchestre Lamoureux, l’orchestre symphonique de Bretagne, l’orchestre Symphonique de Mulhouse, l’orchestre philharmonique de Marseille, l’orchestre régional de Normandie, l’orchestre philharmonique de Strasbourg, l’orchestre national d’Île-de-France, l’orchestre de Pau-Pays-de-Béarn, l’orchestre d’Auvergne, l’orchestre régional Avignon-Provence, l’orchestre de Cannes-PACA, l’Orchestre de l’opéra de Toulon et l’orchestre de Picardie pour un concert exceptionnel avec Pretty Yende au Théâtre des Champs-Elysées (juin 2017). A l’étranger, Quentin a été l’invité du Sinfonietta de Berlin, de l’orchestre de chambre de Lausanne, l'orchestre de la HEMU de Fribourg, le RTÉ de la radio de Dublin, l’orchestre de l’académie de musique de Zagreb, l'orchestre de l'académie de musique de Ljubljana, le Janáček Philharmonic Orchestra en République Tchèque et l’orchestre symphonique de Miskolc en Hongrie, à la tête duquel il dirige le Requiem de Mozart au théâtre des Champs-Elysées en février 2018.

Fortement impliqué dans des projets sociaux et interculturels en France et à l’étranger, Quentin Hindley a dirigé les Académies de jeunes à l’orchestre national de Lyon pendant trois ans. Il collabore régulièrement avec l’orchestre des lauréats du Conservatoire national supérieur de Paris, le projet DEMOS de la Philharmonie de Paris, et travaille depuis cinq saisons avec l’orchestre des jeunes de la Méditerranée, en collaboration avec les musiciens du London Symphony Orchestra.