Hommage à Jean Françaix

Publié dans Saison 2011-2012

Prologue

Hommage à Jean Françaix

Je suis ému, ce soir, d'évoquer l'œuvre de Jean Françaix. Car je conserve le souvenir toujours vivant de nos rencontres, ici même, à l'occasion des concerts de la Fondation Singer-Polignac. Pendant très longtemps, il avait organisé lui-même ces soirées, et il continuait à les présenter avec beaucoup d'esprit. Je le revois, au pied de la scène, avec sa grande taille mince, ses lunettes épaisses et son smoking. J'entends, surtout, ses textes brefs – généralement pas plus d'un feuillet - qu'il lisait d'une voix rythmée, un peu monocorde et légèrement éraillée, mais toujours pleine d'ironie et d'amour fervent de la musique, dans l'esprit de ses amis et de ses maîtres, Francis Poulenc ou Emmanuel Chabrier. Je n'oublie pas non plus la gentillesse avec laquelle il m'avait accueilli dans cette maison, lorsqu'Edouard Bonnefous m'avait demandé de m’associer à la préparation de certains concerts.

J'avais déjà rencontré Jean Françaix, quelques années plus tôt, pour écrire son portrait dans la revue Diapason à l'occasion de ses 80 ans. Cela m'était apparu comme une évidence, vus la qualité et le rayonnement de sa musique depuis les années 1930. Or, curieusement, j'avais été quasiment le seul à m'intéresser à cet homme, inexplicablement dédaigné par le milieu journalistique, quand bien même il vivait en plein cœur de Paris, dans un appartement donnant sur l'église saint Nicolas des Champs. Ses œuvres avaient été jouées par les plus grands interprètes : Karajan, Cluytens, Sawallisch, Prêtre. Il se payait le luxe d'être le compositeur français le plus aimé en Allemagne, où les éditions Schott avaient publié tout son catalogue. Pourtant son nom restait étrangement absent de nos institutions musicales. Comme il le remarquait avec ironie : « je suis un exilé de l'intérieur, ravitaillé par l'étranger. » Puis il m'avait montré une vidéo du tout jeune Henri Demarquette, jouant ses brillantes variations pour violoncelle

Françaix n'avait rien du poète maudit ni de la diva aigrie. Il ressemblait plutôt, point par point, à ces artisans musiciens qui, un peu partout en France, cultivaient leur leur métier et se chargeaient de le transmettre. Son père avait dirigé le conservatoire du Mans et cet enfant de la balle aimait se décrire comme un musicien d'instinct, suivant humblement les modèles de Mozart ou de Schubert (auquel il a rendu un bel hommage dans son Octuor). Comme il le déclarait : « Je me réfère volontiers à cette idée de Mozart : que toute musique, même celle qui exprime des sentiments dramatiques, soit agréable à entendre. Je n'ai pas de théories, mais je ne crois pas que la tonique, la dominante ou la forme sonate soient périmées : le thème A et le thème B, on n'a jamais mieux fait. Je compose au piano. J'aime une musique dont on reconnaît le caractère en quelques mesures ». Françaix était d'ailleurs aussi un merveilleux pianiste, comme seuls les compositeurs peuvent l'être ; ses enregistrements en témoignent.

Son refus malicieux des discours esthétiques et sa fidélité au classicisme viennois ne l’empêchaient pas d'être aussi, pas certains aspects, un fils naturel de la modernité : lui qui avait connu les encouragements de Ravel, puis travaillé avec Nadia Boulanger, avant de devenir l'ami très proche de Théodore Stravinski, le fils du compositeur. Il s'était faire remarquer très jeune aux Ballets Russes, en composant la musique de Beach, présenté en 1933 à Monte Carlo dans une chorégraphie de Massine. Il entretenait des relations chaleureuses avec Francis Poulenc qui lui avait demandé d'orchestrer son Histoire de Babar. Et c'était encore cet image de moderniste qui l'emportait quand la princesse de Polignac lui avait commandé Le Diable Boiteux, opéra comique de chambre créé ici même le 20 juin 1938. Peu après, Charles Munch allait créer son Apocalypse de Saint-Jean (1939), pour laquelle le compositeur avait un attachement particulier. Il devait également travailler à plusieurs reprises avec Sacha Guitry qui lui avait confié la musique de Si Versailles m'était conté en ajoutant : « Impossible n'est pas de Françaix. »

C'est seulement dans les années soixante que s'est effectué un étrange renversement, et qu'on a commencé à qualifier de « rétrograde » cette musique moderne, tout comme celle de Milhaud, Poulenc, Ibert, Martinu, Tansman et beaucoup d'autres. La jeune génération, tournée vers l'École de Vienne et pleine de mépris pour Paris, s'est alors déchaînée sur ses aînés, un peu comme la Nouvelle Vague au cinéma. Et dans cette lutte de pouvoir, Françaix semble avoir subi particulièrement le dédain de l'avant garde montante. Peut-être parce qu'il était le cadet de la génération précédente. Peut-être même à cause de son nom... Dans la deuxième moitié du XXe siècle, l’idée même d'être français rimait avec la hantise d'être « franchouillard », et l'on considérait avec méfiance un artiste qui semblait cultiver, dans des formes classiques, un esprit joyeux, ironique et tendre, hérité de Chabrier.

Au contraire, en Angleterre, en Amérique, et spécialement outre-Rhin, le monde musical a toujours apprécié les compositeurs français pour cette singularité. Jean Françaix y est apparu comme le dernier représentant d'un art équilibré, poétique, sensible et divertissant, qui séduit les interprètes et le public autant qu'il exaspère les théoriciens. Son vaste catalogue explore d'ailleurs toutes les formations – si bien que n'importe quel soliste a « son » morceau de Françaix ! Mais on aurait tort de s'en tenir a cette vision d'un artiste facile, tant son œuvre recouvre de trésors parfois étonnants. Les Huit danses exotiques (1957) pour deux pianos s'ouvrent sur une polyrythmie digne de Ligeti ; L'heure du Berger, dans ses raffinements d'harmonie et de timbres, souligne le goût de Françaix pour le XVIIIe siècle avec ses portraits à la manière de Couperin : Les Vieux beaux, Pin up girls, Les Petits nerveux. Mais nous entendrons aussi ce soir deux œuvres des dernières années : le Sixtuor pour instruments à vents (1991) et le Quintette pour flûte harpe et trio à cordes (1989). C'est aussi ce Françaix méconnu que le centenaire de sa naissance nous invite à redécouvrir.

Je terminerai en rendant la parole au compositeur, tel qu'il se présentait lui même, à l'occasion d'un concert donné à la fondation le 13 mai 1992 : « Il est embarrassant de présenter ses propres œuvres. Toutes proportions gardées, cela me rappelle Napoléon se couronnant lui-même le jour de son sacre, réduisant ainsi le pauvre Pie VII au chômage. Heureusement, mon petit empire musical est d'une géographie toute simple. Pour le visiter, pas besoin de Socrate, de Sénèque, ni de plusieurs autres dont les paradoxes sont propres à faire « éternuer l'esprit », Casanova dixit. Vous avez une sensibilité normale : c'est tout ce qu'il me faut ».

Benoît Duteurtre

Programme

Jean Françaix (1912-1997)

 

Sixtuor pour instruments à vent (1991)

  • Risoluto
  • Andante
  • Scherzo
  • Andante
  • Risoluto

Ensemble Initium

  • Julien Vern flûte
  • Johannes Grosso hautbois
  • Francois Tissot clarinette
  • François Lemoine clarinette basse
  • Stéphane Bridoux cor
  • Frank Sibold basson
  • Guillaume Bellom piano

 

L’heure du berger pour piano et vents (1947)

  • Les vieux beaux
  • Pinup girls
  • Les petits nerveux

Ensemble Initium

  • Julien Vern flûte
  • Johannes Grosso hautbois
  • Francois Tissot clarinette
  • François Lemoine clarinette basse
  • Stéphane Bridoux cor
  • Frank Sibold basson
  • Guillaume Bellom piano

 

Quintette n° 2 pour flûte, trio à cordes et harpe (1989)

  • Allegrissimo
  • Scherzo
  • Notturno
  • Rondo
  • Edouard Sabo flûte
  • Sullimann Altmayer violon
  • Hélène Clément alto
  • Victor Julien-Laferrière violoncelle
  • Emmanuel Ceysson harpe

 

Huit danses exotiques pour deux pianos (1957)

  • Pambiche
  • Baiao
  • Nube gris
  • Merengue
  • Mambo
  • Samba lente
  • Malambeando
  • Rock’n’roll
  • Clément Lefebvre, Guillaume Bellom piano
Interprètes

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Guillaume Bellom, Julien Vern, Johannes Grosso, Stéphane Bridoux

Frank Sibold et François Tissot © FSP JFT

 

Ensemble Initium

  • Julien Vern flûte
  • Johannes Grosso hautbois
  • Francois Tissot clarinette
  • François Lemoine clarinette basse
  • Stéphane Bridoux cor
  • Frank Sibold basson

et

  • Julien Vern flûte
  • Sullimann Altmayer violon
  • Hélène Clément alto
  • Victor Julien-Laferrière violoncelle
  • Emmanuel Ceysson harpe
  • Guillaume Bellom, Clément Lefebvre piano

Biographies

 

Guillaume Bellom piano

Né en 1992, Guillaume Bellom débute conjointement l'étude du piano et du violon à l'âge de six ans au Conservatoire à rayonnement régional de Besançon. Il y obtient en 2008 ses prix de piano, de violon et de musique de chambre.

En 2009, il est admis à l’unanimité au Conservatoire national supérieur de musique de Paris dans la classe de Nicholas Angelich et Romano Pallottini et a également suivi les enseignements de Franck Braley, Marie-François Bucquet, Dominique Merlet, Dany Rouet, Georges Pludermacher.

En février dernier, il a été reçu à l’unanimité au concours d’entrée en violon du conservatoire de Paris, après avoir travaillé deux ans avec Christophe Poiget au Conservatoire à rayonnement régional de Boulogne-Billancourt. Il a aussi étudié avec Régis Pasquier et Olivier Charlier. Il est actuellement dans la classe de musique de chambre de Philippe Bernold et Emmanuelle Bertrand.

En 2011, il est invité en tant que pianiste et violoniste au Festival de Pàques et à l’Août musical de Deauville ainsi qu’au festival de Bel-Air.

 

Clément Lefebvre piano

Après avoir rencontré Billy Eidi - professeur au conservatoire de Paris et au Conservatoire national supérieur de musique de Lyon - avec qui il a travaillé pendant cinq années consécutives à l'académie internationale d'été de Nancy, Clément entre en 2003 au conservatoire de Lille en cycle supérieur dans la classe de Marc Lys. Il y obtient son prix de piano avec les félicitations du jury en 2005 à l'âge de quinze ans.

En juin 2006, il obtient le prix de musique de chambre et de perfectionnement dans la classe de Jean-Michel Dayez, après quoi il rejoint la classe d'Hortense Cartier-Bresson au conservatoire de Boulogne-Billancourt où il a obtient un 1er prix à l'unanimité. Clément est lauréat de plusieurs concours nationaux et internationaux dont le concours Yamaha en janvier 2006. Il participe à divers festivals (Saint-Riquier, Musique en Artois, Musique en jardin, Musique au Coeur de l'Estérel). Clément a été invité à France Musique par Gaëlle Le Gallic, dans son émission "La cour des grands".

Sa passion pour la musique de chambre l'amène à rencontrer plusieurs personnalités musicales, comme Sophie Cherrier, Pascal et Michel Moraguès, Jens-Mac Manama, Roland Daugareil, Sabrina Moulaï, et Joanna Ollé.

Actuellement, il étudie au conservatoire national supérieur de musique de Paris, dans la classe de Roger Muraro, et en musique de chambre dans la classe de Pierre-Laurent Aimard.

Parallèlement au piano, Clément a obtenu en mars 2008, un prix de percussion au conservatoire de Lille, dans la classe de Béatrice Faucomprez.

 

Emmanuel Ceysson harpe

Depuis 2005 il parcourt la scène musicale internationale : Wigmore Hall, Salle Gaveau, Carnegie Hall, Wiener KonzertHaus, Berliner Philharmonie où il se produit en récital, en concerto ou en musique de chambre. En 2006, il entre à l’orchestre de l’Opéra national de Paris en tant que première harpe.

Une virtuosité et une musicalité enthousiasmantes lui valent les honneurs des plus hautes distinctions internationales : médaille d'or et prix d'interprétation du Concours international de Harpe des Etats-Unis en 2004, premier prix et six prix spéciaux lors du Young Concert Artists de New York en 2006, premier prix du prestigieux concours de l’ARD à Munich en Septembre 2009, devenant ainsi le premier harpiste à obtenir trois consécrations internationales majeures.

«Visiting Professor» à la Royal Academy of Music de Londres de 2005 à 2009 et enseignant à l’Académie internationale d’été de Nice depuis 2010, il donne régulièrement des Master Class en France et lors de ses tournées à l’étranger.

En 2010, il est nommé dans la catégorie « révélation soliste instrumental » aux Victoires de la Musique Classique et reçoit, en Novembre 2011, un prix d’encouragement pour son début de carrière par l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France (Fondation Simone Del Duca). Artiste « Naïve » depuis Janvier 2012, il a en préparation un album soliste de Fantaisies d’opéra ainsi qu’un disque autour de l’œuvre de Théodore Dubois.

 

Sullimann Altmayer violon

Né en 1981, Sullimann Altmayer commence le violon à l'âge de six ans. Il poursuit ses études au Conservatoire à rayonnement régional de Paris, où il obtient un premier prix de violon en 1999. Il est admis ensuite chez Bertrand Cervera, et dans la classe de violon de Luc Héry. En 1998, il fonde le Trio Con Fuoco dans la classe de Paul Boufil.

Il se perfectionne avec Véda Reynolds, Eric Le Sage, Paul Meyer, György Kurtág, Gabor Takacs, et Mstislav Rostropovitch. En 2002, il est admis à la Musikhochschule de Bâle (Suisse) dans la classe de Raphaël Oleg.

Primé à de nombreux concours internationaux (Illzach, Florence, Gorizia, Paris, Heerlen), il se produit aussi bien en soliste qu'en tant que chambriste en France à Paris (aux théâtres du Châtelet, Champs-Elysées, salles Pleyel, Gaveau, Cité de la musique, auditorium du Louvre), en province (à la Roque d’Anthéron, aux Grand théâtre de Provence, de Toulouse, du Jeu de Paume, et à l’auditorium de Dijon) ainsi qu'à l'étranger (Europe, Afrique du Nord, Israël, Liban, Inde, Amérique Centrale, Russie, China, Asie du sud-est, Brésil, Argentine) avec des musiciens tels qu’Augustin Dumay, James Campbell, Nicolas Bone, Yehonathan Berrick, Gil Sharon, Carrie Denis, Henri Desmarquette, Marc Desmons, Michel Strauss, Olivier Patey, Romain Descharmes, Eric Lesage.

Durant l’été 2008, il travaille avec les solistes du Berliner Philarmoniker au Festival d’Aix en Provence et devient lauréat de la Fondation HSBC.

De septembre 2008 à juin 2010, il se perfectionne à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth de Belgique, dans la classe du quatuor Artémis.

Ses prestations sont régulièrement diffusées sur les ondes (France musique) et la télévision (Arte, France 2, France 3, Mezzo).

Depuis 2011, il est un membre régulier de l'ensemble Les Dissonances de David Grimal.

 

Hélène Clément alto

Née en 1988, Hélène Clément vient d'être admise à se perfectionner dans la classe de Tabea Zimmemann à la Musikhochschule "Hanns Eisler" à Berlin, après avoir étudié avec le Professeur Hariolf Schlichtig à la Musikhochschule de Munich.

Elle a obtenu avec succès le premier Prix du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, à l'unanimité et avec les félicitations du jury, en juin 2010, après avoir étudié dans la classe de Jean Sulem. Passionnée par la musique de chambre, elle se fait remarquer à l'âge de seize ans lors du Festival des Arcs où elle était invitée en tant que jeune talent.

Depuis elle joue régulièrement avec des artistes tels que Henri Demarquette, Michel Dalberto, Svetlin Roussev, François Salque, Hortense Cartier-Bresson.

Elle se produit régulièrement lors de récitals et concerts de musique de chambre en France (salle Cortot, salle Gaveau) ainsi qu'à l'étranger (Allemagne, Etats-Unis, Maroc, Italie, Angleterre, Inde).

Elle a participé durant l´été au prestigieux Festival de musique de chambre de Marlboro aux Etats-Unis où elle retournera la saison prochaine. Elle y joue avec des musiciens renommés tels que Mitsuko Uschida, Kim Kashkashian, Arnold Steinhard et Peter Wiley.

En tant que musicienne d'orchestre, elle est invitée à jouer avec le fameux Mahler Chamber Orchestra, dirigé par Claudio Abbado.

Hélène Clément se perfectionne auprès de maîtres tels que Lars Tomter, Barbara Westphal, Antoine Tamestit, Atto Beyerle, Tatjana Masurenko.

Elle est nommée jeune révélation Spedidam 2009 et obtient l'aide généreuse du Lyons Club de Clermont-Ferrand.

 

Victor Julien-Laferrière violoncelle

Né à Paris en 1990, Victor Julien-Laferrière débute le violoncelle à l’âge de sept ans avec René Benedetti. Après deux années passées auprès de Philippe Muller, il entre à treize ans au Conservatoire national supérieur de musique de Paris dans la classe de Roland Pidoux où il obtient brillamment son diplôme en 2008.

Il participe depuis 2005 à l’International Music Academy – Switzerland de Seiji Ozawa (où il reçoit l’enseignement de Pamela Franck et Robert Mann), et profite lors de masterclasses des conseils de Frans Helmerson et Gary Hoffman. En 2008, il est l’élève de Jens-Peter Maintz à l’Universität der Kunste de Berlin, et depuis 2009 il se perfectionne à Vienne auprès de Heinrich Schiff. Il remporte en 2009 le 2e prix du concours international de Markneukirchen.

Il a été l’invité des festivals de Berne (festival Bach), Deauville (festival de Pâques et Août musical), Besançon, de la Grange de Meslay (les Musicales), Cordes-sur-Ciel, des Rencontres de violoncelle de Beauvais, de la Fondation Singer-Polignac, de l’auditorium du Louvre, des Sommets musicaux de Gstaad et du Kuhmo Chamber Music Festival en Finlande. Il a fait partie des ensembles en résidence du festival de La Roque-d’Anthéron, et a joué également avec Augustin Dumay, Vladimir Mendelssohn, François Salque, David Grimal, Matthew Trusler, Lise Berthaud, Bertrand Chamayou, Jonas Vitaud. Nombre de ses concerts ont été captés par France musique et Mezzo.

 

Ensemble Initium

L’ensemble Initium a été créé en 2005 au sein de la classe de musique de chambre de Maurice Bourgue au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Formation à géométrie variable capable de se produire du trio aux symphonies pour vents, cet octuor à vent est formé de jeunes professionnels de la musique s’étant perfectionnés dans la pratique de leur instrument avec les meilleurs représentants actuels de l’école française des bois et des cuivres (Jacques Tys, Pascal Moraguès, André Cazalet, Marc Trenel, Gilbert Audin, Daniel et Michel Arrignon). Il a également reçu dans le cadre du conservatoire les conseils éclairés de personnalités musicales telles que Michel Lethiec, David Walter et Thierry Escaich.

Formation originale peu présente sur la scène musicale française, l’octuor à vent possède un répertoire riche d’œuvres originales. L’intérêt nouveau suscité pour les ensembles à vents à la fin du XVIIIe siècle a fait naître un grand nombre de sérénades.

Plusieurs d’entre elles représentent l’aboutissement des recherches sonores initiées par les instrumentistes compositeurs originaires de Bohème et Moravie (Wendt, Sedlak, Stadler, Krommer) et une référence pour tous les compositeurs écrivant pour vents (Beethoven par exemple écrira en 1793 un octuor à vent pour deux hautbois, deux clarinettes, deux cors, deux bassons).

De nombreux arrangements seront effectués pour cette formation, parfois par les compositeurs eux-mêmes (opéras de Mozart, Fidelio, 4e et 7e symphonies de Beethoven, le Barbier de Séville, l’Italienne à Alger). Les œuvres pour instruments à vent de Mozart iront jusqu’à influencer Anton Dvořák et Richard Strauss comme en témoignent la Sérénade opus 44 du compositeur tchèque et les compositions pour vents de l’auteur du Chevalier à la rose.

Reprenant la tradition héritée des interprètes arrangeurs du XVIIIe siècle, les musiciens de l’ensemble ont entamé un travail de transcription d’œuvres romantiques et modernes, proposant au public de découvrir des pages de Mendelssohn, Brahms, Wagner, Bizet, Grieg, Elgar, Satie, Prokofiev, de Falla ou Korngold.

L’ensemble Initium est lauréat 2006 du concours européen de musique d’ensemble organisé par la Fnapec et a obtenu en juin 2009 un 1er prix de musique de chambre mention très bien à l’unanimité au Conservatoire de Paris.

Invité par France musique, l’ensemble s’est produit dans les émissions «Dans la cour des grands» en janvier 2007 et «En direct des festivals» en juillet de la même année. Il est également invité à se produire dans différents festivals et lieux prestigieux tels que Comminges, festival Saint-Étienne-Du-Mont à Paris, festival Musique sur Ciel, festival de Pâques de Deauville, Concertgebouw d’Amsterdam. Il est soutenu par le Palazzetto BruZane-Centre de musique romantique française et Timpani Records.

Parmi les brillants instrumentistes participants aux différentes formations de l’ensemble Initium — ce soir en formation quintette — on peut citer également Edouard Sabo, Guillaume Deshayes, Armel Descotte, Batiste Arcaix, Romain Lucas, Julien Desplanque, Kostia Bourreaux, Maxime Lekeu et Aymeric Richard.

Julien Vern, flûtiste ce soir du quintette de Jean Françaix, est membre de la grande famille des Initium. Né à Toulouse en 1988, c’est au conservatoire de la ville rose qu’il commence ses études musicales. Puis il entre au Conservatoire national supérieur de musique de Paris dans la classe de Sophie Cherrier où il poursuit actuellement son Master.

L'ensemble Initium est en résidence à la Fondation Singer-Polignac.