Écrire en guerre. Archives privées, usages publics

Publié dans Saison 2014-2015

« Livres d'heures familiales et guerrières » du caporal Roger Fantouiller.
© Archives nationales, 700AP/PA_023.

Introduction

Ce colloque prend place parmi les manifestations qui vont marquer le centenaire de la Grande Guerre (1914-1918). Il a reçu le label de la « Mission du centenaire » chargée par l’Etat de coordonner l’ensemble.

La Société des Amis des archives de France et les Archives nationales, qui l’organisent conjointement en partenariat avec la Fondation Singer-Polignac, ont choisi d’aborder la question des archives privées de cette période dont une bonne partie, longtemps oubliée, reste encore dans les familles tandis que d’autres ont été confiées à des institutions publiques ou privées.

Le programme comporte une table ronde, des communications et des débats, un spectacle et la visite de l’exposition actuellement présentée par les Archives nationales. Il tentera de répondre aux questions suivantes : Qui conserve aujourd’hui ces archives privées ? En quoi consistent-elles ? Qui furent leurs auteurs ? Quels ont été leurs usages successifs depuis la Guerre jusqu’à aujourd’hui ? Ces deux journées s’adressent, en particulier, aux détenteurs d’archives familiales qui s’interrogent sur le sort à réserver aux archives de leurs ancêtres dont ils sont détenteurs. Elles s’adressent aussi aux étudiants en histoire, aux chercheurs et plus largement à tous ceux qui souhaitent en savoir plus sur les archives de ce conflit mondial qui a tant marqué notre histoire.

Partenaires

Institutions

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Programme

22 janvier 2015

Archives Nationales, Auditorium

59 rue Guynemer, 93280 Pierrefitte-sur-Seine

Accès : Métro 13, station Saint-Denis Université

 

  •  Ouverture du colloque par Madame Françoise Banat-Berger, directrice des Archives Nationales et par Maitre Alain Moreau, président de la Société des Amis des Archives de France

 

Séance 1 : Les organismes acteurs

 

Présidence : Antoine Prost

 

Table ronde

Les organismes acteurs : caractéristiques, complémentarité

Modérateur : Catherine Dhérent, Métropole européenne de Lille

Participants :

 Déjeuner et visite libre de l'exposition Août 14. Tous en guerre !

 Concert lecture par l'ensemble TM+

 

Séance 2 : Qui écrit ? Qu’écrit-on ?

Présidence : Jay Winter

 

 

 

Débat

Visite guidée de l'exposition Août 14. Tous en guerre ! par Isabelle Chave, commissaire de l'exposition.

Sur inscription par courriel à l'adresse suivante : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., dans la limite des places disponibles


 

23 janvier 2015

Hôtel de la Fondation Singer Polignac

43 avenue Georges Mandel - 75116 Paris

 Accueil et inscription des participants

 Ouverture de la seconde journée

Séance 3 : Témoins engagés

Présidence : Jean-Noël Jeanneney

Débat

 

 

Séance 4 : Usages et résonance

Présidence : Philippe Lejeune

 

 

Débat

Conclusions par Paule René-Bazin et Elsa Marguin-Hamon

 

 


Présentations

 

La Grande collecte 14-18 : retour sur un projet mémoriel interactif par Emmanuel Pénicaut

NC

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Typologie du for privé par François-Joseph Ruggiu

NC

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La guerre vue de Paris par Étienne de Nalèche, directeur du Journal des Débats par Odile Gaultier-Voituriez

 

Résumés de communication

La guerre vue de Paris par Étienne de Nalèche, directeur du Journal des Débats : de la correspondance personnelle à la chronique quotidienne, 1914-1919

De 1914, et surtout 1915, au traité de Versailles en 1919, Étienne de Nalèche, directeur du très sérieux Journal des Débats, resté à Paris, écrit quotidiennement à son ami l’industriel sucrier Pierre Lebaudy, qui s’est engagé. Cela représente un ensemble de plus de mille lettres.

Odile Gaultier-Voituriez a établi l'édition critique de cette importante correspondance active, vivante et bien écrite par un journaliste cultivé à la plume aiguisée et à l’humour fin et grand connaisseur de l’élite parisienne. Lors de sa communication, elle évoquera les deux correspondants et présentera le corpus. Elle insistera ensuite sur l’originalité et l’évolution du statut de ces lettres : s’agit-il vraiment d’une correspondance ou plutôt d’une chronique ? Elle réfléchira enfin aux spécificités et aux apports de ce corpus : à la différence de nombreux carnets ou correspondance de poilus, il s’agit ici de la guerre vue de Paris, par un observateur qui glane informations de première main issues des milieux politiques, diplomatiques et militaires mais aussi anecdotes qui rendent compte de l’air du temps.

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Les journaux de Thea Sternheim. For privé, socialisation et politique par Hubert Roland

Résumé de la communication

Les Journaux de Thea Sternheim. For privé, socialisation et politique en Belgique occupée (1914-1918)

Seconde épouse de l’écrivain expressionniste Carl Sternheim (1878-1942) et elle-même romancière, Thea Sternheim (1883-1971) rédigea tout au long de sa vie de très instructifs journaux intimes. Ces Tagebücher ont fait l’objet d’une édition en cinq volumes (en 2002 chez l’éditeur Wallstein), qui documentent notamment son amitié avec André Gide.

La période de la première occupation en Belgique est recensée au quotidien dans ces Journaux, rédigés en bonne partie dans la propriété de « Clairecolline » à La Hulpe, à proximité immédiate de Bruxelles, où le couple d’intellectuels s’était établi en 1913. Parfaitement intégrés à différents réseaux artistiques, mais également politiques et économiques allemands depuis le début du 20e siècle, Carl et Thea Sternheim virent des personnalités comme Walther Rathenau ou Hugo Stinnes basculer du cosmopolitisme au nationalisme virulent. Dans leur pays d’accueil, ils avaient tout fait pour œuvrer à l’entente entre les peuples, au-delà des frontières des nations. Inspirée du nom du domaine de Tolstoï en Ukraine (Jasnaja Poljana), « Clairecolline » s’était voulue dès le départ une sorte de salon international, rassemblant sans distinction leurs amis allemands de passage, établis en Belgique (comme l’écrivain Ernst Stadler, professeur à l’Université de Bruxelles dès 1910) et des intellectuels belges comme Emile Verhaeren ou le Directeur du Théâtre de la Monnaie Maurice Kufferath.

Du jour au lendemain, l’utopie internationaliste de cet endroit fut réduite à néant et nombre d’amitiés personnelles irrémédiablement perdues. Mobilisé pour l’armée allemande, Stadler mourut rapidement au front, après quelques mois d’hostilité contre sa patrie d’accueil. Quant à Verhaeren, dont la fortune dans les pays de langue allemande avait réussi au fil des ans avec le concours de son ami Stefan Zweig, il prit le chemin de l’exil en Angleterre et se mobilisa pour la propagande du gouvernement belge.

Dans les Journaux de Thea Sternheim, la mobilisation des esprits, puis les difficiles tentatives de renouement du dialogue, sont rendues au jour le jour. Au-delà du traitement fortement émotionnel des événements, ce texte apporte également un éclairage particulièrement instructif sur la manière dont des réseaux intellectuels et des cercles de socialisation internationaux ont vécu, et parfois dépassé, la situation de guerre, entre nationalisme et – à partir de 1916, surtout – de nouvelles formes d’internationalisme.

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De l’écriture en captivité à l’écriture captive : quand les prisonniers écrivent… par Fabien Théofilakis

Résumé de la communication

La rupture entraînée par la Première Guerre mondiale ne s’est limitée pas aux champs de bataille mais s’est poursuit au-delà des lignes de front, notamment à travers une captivité de masse qui a concerné, entre 1914 et 1918, plus de huit millions de soldats. Ces prisonniers de guerre, expression d’un conflit de plus en plus total, étaient théoriquement protégés par le droit international qui leur garantissait la franchise postale pour les lettres et autres colis. L’écriture avec l’extérieur devint en effet, comme l’écriture pour soi, une activité quasi quotidienne. Mais qu’écrivait-on en captivité ? En quoi le régime de captivité moderne marqué par la vie en camp ou en kommando de travail a-t-il influé sur l’apparition d’une pratique scripturaire au croisement de l’intime et du politique, reflet de la défaite mais aussi d’une mobilisation culturelle tenace ? A partir d’archives allemandes et françaises de la Première Guerre, mais sans s’interdire le jeu de la comparaison avec la captivité lors la Seconde, la communication essaie de déterminer en quoi l’écriture en captivité devient aussi un enjeu de guerre et dans la guerre à l’échelle individuelle pour le prisonnier, à l’échelle collective dans le camp, à l’échelle nationale en lien avec les fronts domestiques.

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Journal de Sophia Ilovaïskaïa : les épisodes de guerre (1915-1917) par Ludmila Evdokimova

Résumé de la communication

Le journal manuscrit de Sophie Ilovayskaïa (1883?, Saint-Petersbourg, — 1955?, Paris), conservé dans les archives familiales de Michel Sedakoff (France, Thonon-les-Bains) couvre les années 1915-1921. Il relate, au jour le jour, la vie d'une jeune femme russe qui part d'abord à la guerre dans l'armée régulière, ensuite, participe à la guerre civile, pour devenir enfin réfugiée politique à Constantinople et rejoindre Paris en 1921. A la guerre Sophie Ilovayskaïa travaille dans le secrétariat du 22e Détachement de la Croix Rouge attaché à la Division Sauvage qui se trouve constamment sur le front Sud-Ouest de l'armée russe.

Les pages du journal qui seront présentées dans la communication se rapportent au mois de juin de 1915 et au juin de 1917. On y trouve l'écho de la défaite massive de l'armée russe, en été de 1915, qui se retire de la Galicie, ensuite, pour le 1917, de la tentative d'offensive qui s'arrête très rapidement. Le journal contient des tableaux de la vie au quotidien de son Détachement de la Croix Rouge et des officiers de la Division Sauvage — train de vie mondaine, puisque l'entourage militaire de Sophie Ilovayskaïa était constitué uniquement de la noblesse russe et caucasienne. On y trouve également ses impressions des villes et des localités où son Détachement stationnait à des moments divers (en particulier, Thernivzi, Tloumatch), ainsi que l'image de l'armée russe marquée par la révolution du février de 1917. Ce journal n'a pas d'intérêt littéraire; son auteur est marqué par son milieu monarchique, conservateur, voire xénophobe. Cependant, ce journal a l'avantage d'être très détaillé, on y trouve, entre autre, des informations sur plusieurs militaires qui peuvent servir aux historiens de la Première guerre mondiale. Il présente aussi un portait social du corps militaire d'élite de l'armée russe qu'était la Division Sauvage.

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Surveiller le ravitaillement de la Belgique et de la France occupée : les témoignages des premiers délégués américains de la Commission for Relief in Belgium par Clotilde Druelle-Korn

Résumé de la communication

Aux premiers jours d’août 1914, l’invasion de la Belgique par les troupes allemandes, l’occupation de la presque totalité du pays et quelques semaines plus tard de tout ou partie de dix départements français se traduit par un blocus allié à l’égard des empires centraux et par le refus des occupants d’assurer le ravitaillement des populations civiles. Près de 9 millions de civils sont menacés de disette voire de famine à brève échéance. Dans ce contexte dramatique se constitue à Londres à l’automne 1914 sous l’égide de Herbert Hoover (1874-1964), citoyen américain appartenant à une puissance neutre, une organisation humanitaire non gouvernementale chargée d’assurer le ravitaillement des civils. De strictes conditions imposent la présence dans les régions belges et françaises de délégués américains de la Commission for Relief in Belgium (CRB). De jeunes étudiants présents à Oxford, en majorité bénéficiaires d’une bourse Rhodes, répondent à l’appel. En décembre 1914, 7 d’entre eux arrivent sur le continent. Après quelques mois de présence ils sont appelés par le CRB à livrer leurs expériences. Ces témoignages, variés dans leur longueur et leur contenu, conservés dans les archives de la CRB (Hoover Foundation – Stanford University CA) permettent de saisir les motivations de ceux qui s’appellent les « missionnaires », leurs attentes de l’aventure imprévue dans laquelle ils se lancent, les impressions souvent très différents de ce qu’ils avaient anticipé, l’évaluation de l’efficacité de leur présence, et aussi leurs désillusions quand leur action purement bénévole est incomprise tant des populations que des occupants.

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Louis Barthas et la postérité par Rémy Cazals

Résumé de la communication

Louis Barthas est caporal d’infanterie, titulaire du certificat d’études primaires, dont le manuscrit a donné un livre de plus de 500 pages ayant atteint un tirage de 100 000 exemplaires et traduit en néerlandais, espagnol et anglais. Pendant la guerre, il écrivait en son nom et en celui de ses camarades pour une postérité mal définie puisque ses 19 cahiers sont restés dans une boite en carton au fond d’un placard jusqu’à la génération de ses petits-fils. L’intervention porte successivement sur l’écriture puis sur les documents d’archives publiques qui viennent confirmer l’authenticité du témoignage de Barthas. Enfin, il est question des usages publics du texte de Barthas qui a bien atteint finalement la postérité.

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Écrire ou ne pas écrire en guerre : le choix d’Elie Halévy par Marie Scot

Résumé de la communication

Intellectuel en guerre, Élie Halévy n’est pas un combattant sous le feu, mais il n'est pas non plus, comme nombre de ses amis et collèges, interprète, diplomate ou propagandiste à la Maison de la Presse de Quai d'Orsay. Affecté au Service de santé comme sergent-infirmier jusqu'en mars 1918, Élie Halévy fait le choix de la dissidence intérieure, du silence et du repli géographique à Albertville. Alors que la guerre a modifié les conditions d'exercice de la vie intellectuelle et de l'écriture au point de les rendre quasi impossibles, seule une importante correspondance, de rares écrits et surtout l'animation de la Revue de métaphysique et de morale donnent à voir la mobilisation intellectuelle et politique de ce philosophe-historien, spécialiste de l'histoire de l'Angleterre, du libéralisme et du socialisme européen. Acteur et témoin de la guerre, Élie Halévy en fera par la suite un objet central d'études, preuve de sa difficile "démobilisation intellectuelle".

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Journaux du préfet Trépont, une chronique engagée de la guerre à la déportation (1914-1915) par Philippe Verheyde

Résumé de la communication

Félix Trépont, préfet du Nord en juillet 14, est le seul haut fonctionnaire à rester en poste lors de l’invasion allemande. En compagnie de son secrétaire général Henri Borromée, il rédige une chronique à double voix des évènements qui s’étendent de la visite du président de la République, Raymond Poincaré, en juillet 14, jusqu’à son arrestation par les Allemands en février 1915, avant d’être déporté à Rasdatt. Trois périodes structurent les journaux, la préparation et le début de la guerre ; les combats autour et dans Lille ; l’occupation. Libéré en 1916 et échangé contre des prisonniers allemands, il retrouve ses fonctions provisoirement installé à Dunkerque. En 1918, alors qu’il est sur le point de retrouver sa « chère préfecture », il est mis à la retraite par Clémenceau. Vivant cette mesure comme un désaveu de son action passée, il s’engage alors dans la rédaction de ses mémoires dont il confie la publication à sa femme. Jamais édités, ces mémoires, confrontés aux notes et journaux, permettent d’analyser et de comprendre les formes et moyens utilisés pour réécrire une histoire douloureuse.

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La correspondance reçue par les députés français pendant la guerre par Zénaïde Romaneix

Résumé de la communication

En 1914, dans le contexte des institutions de la IIIe République, les députés sont à la fois des acteurs incontournables de la vie politique au sein d’une république fortement parlementaire, et les seuls représentants élus au suffrage universel direct des Français. Ils apparaissent à ce double titre comme un recours privilégié et ultime pour leurs électeurs, au sein de leur circonscription. Lorsque leur mandat législatif s’accompagne de fonctions au sein du gouvernement, l’influence que les Français leur attribuent ne peut que s’accroître. Les riches fonds d’archives conservés par les Archives nationales au sein du département des Archives privées, de Marcel Sembat, Jean Longuet, André Honnorat ou encore Aristide Briand, pour n’en citer que quelques uns, comprennent ainsi des ensembles importants de correspondance émanant de personnalités politiques et militaires mais également d’anonymes. Ces ensembles, jusqu’à présent peu exploités par les historiens, permettent de cerner les préoccupations des Français de l’arrière pendant la guerre et les motivations de leur recours à des acteurs essentiels de la vie politique pendant cette période.

 

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Nous autres à Vauquois (1918) d’André Pézard : l’après-coup de la guerre par Philippe Lejeune

 

Résumé de la communication

André Pézard, jeune normalien, blessé en 1916, a tiré de son journal un livre, publié en juillet 1918, dont j’ai étudié la genèse à partir de ses archives (carnets, brouillons, lettres, photos) récemment déposées aux Archives nationales. Mais comme il le dit dans son journal en 1933 : « La guerre peut bien être finie, mais jamais elle ne sera achevée ». Je présenterai ici, à partir de son journal et de sa correspondance, trois aspects de cet après-coup : la conversion au pacifisme et le remords d’avoir désiré la guerre ; l’impossible travail de deuil, objet d’un projet de roman fantastique resté à l’état d’ébauche, Le Fantôme ; et la fascination pour des rêves, notés tout au long de sa vie, où des paysages apaisés lui rappellent « ce que la guerre avait de beau, vivant et déchirant ».


 

Interroger les anciens combattants : Norton Cru et la préparation de Témoins par Benjamin Gilles

Résumé de la communication

Jean Norton Cru débute sa lecture critique des témoignages à la fin de l'année 1923. Sa méthodologie emprunte à la fois à la critique littéraire en vogue à la fin du XIXème siècle et à son expérience combattante. Il s'appuie également sur plusieurs témoins avec lesquels il entretient une relation épistolaire durant plusieurs années, discutant avec eux de la direction prise par son travail et échangeant sur son contenu. Comment ces anciens combattants perçoivent-ils son entreprise ? Comment participent-ils à construire sa critique ? A partir des lettres échangées avec A. Pézard, M. Genevoix, P. Cazin et M. Deauville, notre communication montrera le rôle de ces écrivains dans la construction de Témoins.

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Si Dame Camarde a le bon goût de m’épargner… par Philippe Henwood

Résumé de la communication

Entre juillet 1915, date de son arrivée au 4e régiment mixte de zouaves et tirailleurs, et octobre 1918, Eugène Henwood, journaliste de profession, a, comme tant d'autres, tenu des carnets de route (restés jusqu'à ce jour inédits) dans lesquels il décrit la vie quotidienne d'un poilu et relate les événements militaires auxquels il a été contraint de participer, tout en notant les réflexions que lui inspire, en particulier, le comportement de ses contemporains, militaires et civils.

En outre, de manière originale, il illustre son témoignage et développe ses idées dans une cinquantaine d'écrits parus, entre 1916 et 1919, dans plusieurs journaux socialistes, récits et nouvelles où il met souvent en scène, de manière très vivante, ses camarades d'escouade.

Philippe Henwood (un des petit-fils d'Eugène) prépare actuellement l'édition critique de ces différents écrits (carnets et articles). Lors de la présente communication, il s'attachera à définir les raisons, subjectives et surtout objectives, qui l'ont incité à entreprendre cette publication et à en montrer l'intérêt spécifique, … quand bien même sont déjà connus de nombreux autres témoignages de soldats de la Grande Guerre.

 

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Conclusions par Paule René-Bazin et Elsa Marguin-Hamon

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Biographies

 

Portrait Isabelle ARISTIDE-HASTIRIsabelle ARISTIDE-HASTIR

Conservateur en chef aux Archives nationales, responsable du département des Archives privées, organisatrice pour les Archives nationales de l'opération Grande collecte 1914-1918.

Au sein de la Direction des Fonds des Archives nationales, le Département des Archives privées est chargé plus spécifiquement de la collecte, de la conservation et de la communication des archives privées de personnes, de familles et d'associations de toutes époques. Les entrées se font par achat, legs, dation, don ou dépôt. Actuellement plus de 1000 fonds d'archives y sont conservés ; parmi lesquels on peut citer les fonds Trépont, Albert Thomas, Sembat, Xavier de La Rochefoucauld, Mangin, chanoine Mugnier, Painlevé, Tardieu, René Cassin, Millerand, Auriol, Jean Zay, Forien de Rochesnard, de Wendel, Albert Londres, etc. contenant des documents se rapportant à la guerre 14-18. Les documents apportés lors de la Grande Collecte sont conservés sous la cote 700 AP.

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Portrait Françoise AujogueFrançoise AUJOGUE

Chargée d'études documentaires au ministère des Affaires étrangères

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Portrait Agnès Chablat-BeylotAgnès CHABLAT-BEYLOT

Conservateur en chef du patrimoine au Service historique de la Défense, est responsable du département des archives définitives du Centre historique des archives. Elle a codirigé la publication des Archives de la Grande Guerre : guide des sources conservées par le Service historique de la Défense relative à la Première Guerre mondiale, mars 2014.

Centre d’archives du ministère de la Défense, le Service historique de la Défense conserve également une bibliothèque spécialisée parmi les plus riches de France. Il est ainsi le dépositaire de l’énorme production documentaire des institutions militaires de la France durant la Première Guerre mondiale, qu’enrichissent papiers personnels et témoignages des acteurs du conflit, du généralissime au simple soldat, nombreux depuis des décennies à les remettre au SHD.

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Portrait Marlene KayenMarlene KAYEN

Bénévole au Deutsche Tagebucharchiv, Emmendingen, Allemagne, ancienne professeur de langues ; depuis 2012, après sa retraite, elle a commencé à s’engager comme bénévole pour le Deutsche Tagebucharchiv -- champs d’activités divers : différents projets, visites guidées, création de cahiers, contact avec APA etc.

Le Deutsche Tagebucharchiv (« les archives allemandes du journal personnel/le DTA ») d’Emmendingen est un lieu de conservation des récits de vie privée de l’espace linguistique allemand. La fondation en 1998 par Frauke von Troschke a permis de créer une sorte de «domicile» pour les journaux personnels, souvenirs de vie et échanges épistolaires. Dans l’esprit d’une histoire « d’en bas », il préserve les égo-documents de « monsieur et madame Tout-le-monde ».

A partir de 2012 le Deutsche Tagebucharchiv a mis fortement l’accent sur la conservation, le tri, la transcription, la numérisation et l’inventaire détaillé de sa collection de documents sur la Première Guerre Mondiale.

Globalement, le Deutsche Tagebucharchiv a plus de 1.000 documents de la Première Guerre Mondiale, parmi lesquels il y a 171 journaux de guerre, 240 mémoires de guerre et 79 collections de lettres de guerre. Ces chiffres comprennent de nombreux documents individuels.

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Portrait Claudine KrishnanClaudine KRISHNAN

Membre de l’APA, responsable du groupe de travail sur la Première Guerre mondiale à l’Association pour l’autobiographie et le Patrimoine Autobiographique

L’APA a été fondée en 1992 et se consacre à la reconnaissance de l’écriture autobiographique et à la conservation de son patrimoine. Son but est de permettre aux textes autobiographiques, quels qu’ils soient, d’être accueillis, conservés, lus, recensés, étudiés. Environ 3500 textes ont été déposés. L’APA, reconnue d’intérêt général, fait connaître son fonds par l’organisation de rencontres et diverses publications.

Site : www.sitapa.org

Le fonds de l’APA comprend des centaines de textes autobiographiques qui témoignent des bouleversements provoqués par la Première Guerre mondiale dans la vie des individus et des familles. Plus de 80 textes déposés ont été écrits par des témoins directs et traitent exclusivement de la guerre. Ce sont des journaux, des lettres, des récits, qui expriment les points de vue de soldats mobilisés, mais aussi de civils, de femmes, d’adolescent(e)s. La richesse de ce fonds tient à la diversité des auteurs et des situations. Ces écritures ordinaires ouvrent de nouvelles voies à la recherche.

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Portrait Emmanuel PenicautEmmanuel PENICAUT

Conservateur au Service interministériel des Archives de France, assure le suivi du réseau et de la Grande collecte dans les départements. Il a coordonné à ce titre la réalisation de l’ouvrage : Archives de la Grande Guerre. Des sources pour l’histoire, publié en 2014 par les Archives de France aux Presses universitaires de Rennes.

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Portrait Olivier de SolanOlivier de SOLAN

Directeur des Archives départementales de la Somme

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Portrait Valérie TesniereValérie TESNIERE

Directrice de la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC)

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Portrait Marie-Pascale Prevost-BaultMarie-Pascale PREVOST-BAULT

Conservateur en chef à l’Historial de la Grande Guerre à Péronne

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Portrait Jay WinterJay WINTER

Professeur à l’université de Yale (Etats-Unis)


Portrait Bruno VoutersBruno VOUTERS

NC

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Portrait François-Joseph RuggiuFrançois-Joseph RUGGIU

Professeur à l’Université Paris IV, coordonnateur d’un ouvrage collectif sur les écrits du for privé.

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voiturezx100Odile GAULTIER-VOITURIEZ

Docteur en histoire, est titulaire d’un DESS de documentation de l’IEP de Paris et actuellement responsable des archives et de la documentation du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof). Elle assure des cours de méthodologie, d’archivistique et de droit des archives dans plusieurs masters à Sciences Po (Histoire et Stratégies territoriales et urbaines) et à l’université de Dijon.

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Hubert Rolandx200Hubert ROLAND

Maître de Recherches du Fonds de la Recherche Scientifique-FNRS belge et professeur à l’Université catholique de Louvain (UCL). Il est boursier de la Fondation Alexander von Humboldt, a séjourné et enseigné aux universités de Marburg (1999-2001), de Münster (2009) et de La Réunion (2010). Ses centres d’intérêt principaux portent sur l’histoire des transferts culturels et littéraires entre la Belgique et les pays de langue allemande, le réalisme magique/magischer Realismus dans la littérature allemande et européenne et l’historiographie comparée des avant-gardes (guerre et littérature, primitivisme littéraire). Il est directeur de la collection « comparatisme et société » (P.I.E.-Peter Lang).

Publications choisies : La ‘colonie’ littéraire allemande en Belgique 1914-1918, Bruxelles, Labor/Archives et Musée de la Littérature, 2003 (thèse de doctorat traduite de l’allemand, revue et mise à jour ; Prix Littéraire 2003 du Parlement de la Communauté Française de Belgique) ; Leben und Werk von Friedrich Markus Huebner (1886-1964). Vom Expressionismus zur Gleichschaltung, Münster [e.a.], Waxmann, 2009; co-direction avec Marnix Beyen & Greet Draye : Deutschlandbilder in Belgien 1830-1940, Münster/New York (e.a.), Waxmann, 2011; co-direction avec Stéphanie Vanasten : Les nouvelles voies du comparatisme, Gent, Academia Press, 2010 (« Cahier voor Literatuurwetenschap » 2).

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theofilakisx250Fabien THEOFILAKIS

Professeur invité au Centre canadien d'études allemandes et européennes de l'Université de Montréal

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levdokimovax250Ludmila EVDOKIMOVA

Docteur ès lettres, directeur de recherche à l'Institut de littérature mondiale de Moscou est spécialiste de la littérature française médiévale. Outre trois livres et plusieurs articles qui portent sur ce domaine, elle a préparé récemment la publication d'une partie du journal de Sophie Ilovayskaïa consacrée à son séjour à Saint-Pétersbourg en février et mars de 1917, accompagnée d'introduction et des commentaires (en russe).

« Sophia Ylovaïskaïa et son journal (1916-1921). Quelques tableaux de guerre vus par une femme russe ».

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Portrait Jean-Noël JeanneneyJean-Noël JEANNENEY

Ancien ministre, professeur émérite des universités

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Clotilde DRUELLE KORNClotilde DRUELLE-KORN

Maître de conférences en Histoire contemporaine économique et sociale à l’Université de Limoges, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, membre de l’Equipe d’Accueil 4270 CRIHAM. Ses travaux portent sur l’histoire des organisations économiques nationales et internationales. Elle travaille actuellement sur le ravitaillement des territoires français occupés pendant la Grande Guerre.

« Surveiller le ravitaillement de la Belgique et de la France occupée : les témoignages des premiers délégués américains de la Commission for Relief in Belgium »

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M Scotx200Marie SCOT

Marie Scot, historienne au Centre d'histoire de Sciences Po, éditrice avec Vincent Duclert des œuvres complètes d’Élie Halévy chez Colin.

"Écrire ou ne pas écrire en guerre: le choix d’Élie Halévy"

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ph verheydex200Philippe VERHEYDE

Philippe Verheyde est maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis et chercheur au laboratoire 8533 du CNRS-IDHES (Institutions et Dynamiques Historiques de l’Économie et de la Société) ; a notamment publié Les mauvais comptes de Vichy, l’aryanisation des entreprises juives, Paris, Perrin, 1999 et travaille actuellement, en collaboration avec Clotilde Druelle-Korn, à la publication des journaux du préfet du Nord, Félix Trépont.

Journaux du préfet Trépont, une chronique engagée de la guerre à la déportation (1914-1915).

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zromaneixx200Zénaïde ROMANEIX

Zénaïde Romaneix, archiviste-paléographe et conservateur du patrimoine, est depuis 2012 en poste aux Archives nationales. Elle a la responsabilité, au sein du département des Archives privées, des archives personnelles et familiales des XXe-XXIe siècles, et plus spécifiquement des fonds d’hommes politiques. Elle a notamment participé aux journées de Grande collecte et à la rédaction du catalogue de l’exposition Août 14. Tous en guerre ! des Archives nationales. Elle collabore actuellement à la rédaction d’un guide des sources sur la IIIe République.

La correspondance reçue par les député français la guerre.

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lejeunex200Philippe LEJEUNE

Philippe Lejeune a enseigné la littérature française à l'Université Paris-Nord jusqu'en 2004. Ses travaux portent sur l'autobiographie (Le Pacte autobiographique, 1975 ; Signes de vie, 2005), le journal personnel (Le Moi des demoiselles, 1993 ; Un journal à soi, en collaboration avec Catherine Bogaert, 2003) et les études génétiques (Les Brouillons de soi, 1998 ; Autogenèses, 2013). Il est co-fondateur et président de l'Association pour l'autobiographie (APA).

Nous autres à Vauquois (1918) d’André Pézard : l’après-coup de la guerre

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PhHenwoodx200Philippe HENWOOD

Archiviste-paléographe, conservateur général du patrimoine, est, depuis 2004, en poste au ministère de la Culture et de la Communication ; il y exerce actuellement les fonctions d'inspecteur général des Archives de France. Il a effectué la première partie de sa carrière au ministère de la Défense où il a notamment été responsable des archives de la Marine nationale avant d'être chargé, en 1999, de la sous-direction des Archives et des Bibliothèques, affectation qui lui a notamment permis d'être l'une des chevilles ouvrières de la création du Service historique de la Défense et de diriger le projet « Mémoire des Hommes », site Internet permettant de consulter l'intégralité des fiches des « Morts pour la France » de la Première Guerre mondiale.

« Si Dame Camarde a le bon goût de m'épargner … »

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bgillesx200Benjamin GILLES

Conservateur à la Bibliothèque de documentation et d'information contemporaine

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p renebazinx200Paule RENE-BAZIN

Conservateur général du patrimoine honoraire. Elle a débuté sa carrière auprès de Maurice Genevoix, en 1966. Les diverses fonctions qu’elle a successivement occupées l’ont amenée à s’intéresser aux conflits du XXe siècle, notamment pendant les années passées à la tête de la section du XXe siècle des Archives nationales puis à la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives au ministère de la Défense.

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E Marguinx200Elsa MARGUIN-HAMON

Conservateur aux Archives nationales, agrégée de lettres classiques, docteur en linguistique et HDR en philologie latine, responsable du classement et de la valorisation des archives d'André Pézard, italianiste et auteur de Nous autres à Vauquois.

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CAZALSx200Rémy CAZALS

Professeur émérite d’histoire à l’université de Toulouse Jean-Jaurès. A particulièrement étudié les milieux de l’industrie au XIXe siècle et la Première Guerre mondiale, ayant organisé plusieurs colloques et publié de nombreux témoignages, parmi lesquels les Carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier. En 2014, il a dirigé l’ouvrage collectif 500 témoins de la Grande Guerre. Membre du conseil scientifique de la Mission du Centenaire.

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