Nature et artifice

Publié dans Saison 2013-2014

Introduction

Ce colloque est aux confins de la science et des sciences humaines. Il met en jeu des questions qui touchent aux convictions profondes et intimes de chacun, quel que soit son horizon de pensée, et ni les scientifiques ni les philosophes ne peuvent éviter aujourd’hui de se confronter à ces questions.

L’objet est de mettre en relief dans plusieurs domaines de la biologie et de la technologie les rapports entre “nature et artifice” et d’analyser le comportement de “l’homme face à l’évolution de sa propre espèce”.

Par “nature”, on entend ici l’ensemble du réel, c’est-à-dire l’univers physique (objet de la cosmologie et des sciences expérimentales ou d’observation), le monde vivant (dont nous avons l’expérience sur notre planète, objet de la biologie) et, plus particulièrement, le genre humain (objet de l’anthropologie et de la médecine).

Par “artifice”, on entend l’ensemble des interventions humaines sur la nature (ou techniques), et, plus particulièrement quoique non exclusivement, les biotechnologies. Toutes ces réalisations technologiques capables de reproduire ou de modifier des processus ou des êtres naturels indiquent bien que la différence entre « nature » et « artifice » ne peut être considérée comme un absolu. On comprend que certaines avancées technologiques puissent appeler à la prudence, mais cette prudence ne doit pas empêcher d’optimiser les savoirs au service du bien de l’homme, ni justifier une ignorance volontaire (anoia), ni conduire à un désintérêt ou un rejet des sciences.

Ces questions concernent non seulement les scientifiques, mais aussi les juristes, les philosophes et plus généralement tous ceux qui tentent de comprendre la destinée humaine.

Directeur scientifique
  • Edgardo D. CAROSELLA Directeur de recherches du CEA, Chef de service, Service de Recherches en Hémato-Immunologie à l’hôpital Saint-Louis, Paris.

 

Conseil scientifique
  • François GROS Secrétaire perpétuel honoraire, Académie des sciences
  • Edgardo D. CAROSELLA Académie des sciences
  • Pierre LÉNA Académie des sciences
  • Marianne BASTID-BRUGUIÈRE Académie des sciences morales et politiques, Président de l’Académie pour l’année 2012
  • Bertrand SAINT-SERNIN Académie des sciences morales et politiques
  • François TERRÉ Académie des sciences morales et politiques, Président de l’Académie pour l’année 2008

 

Partenariats

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Programme

Mardi 29 avril 2014

 

 

Ouverture du colloque par Edgardo D. Carosella, Académie des sciences

Session I

Légitimité de l'action humaine sur la nature

Président de séance : Edgardo D. Carosella

 

 

 

Session II

Nature et innovation

Président de séance : François Gros

 

 

Débat général coordonné par Marianne Bastid-Bruguière, Académie des sciences morales et politiques

 


Mercredi 30 avril 2014

 

Session III

L'Homme sublimé - Homo novus

Président de séance : Bernard Bourgeois

 

 

 

Débat général coordonné par Bertrand Saint-Sernin, Académie des sciences morales et politiques

 

Conclusions présentées par Dieter Birnbacher, Académie allemande des sciences Leopoldina

 

Présentations : (texte & vidéo)

Ouverture du colloque par Edgardo D. Carosella


 

 

Histoire des légitimations et des critiques de l'artifice dans l'action humaine sur la nature selon la tradition occidentale, par Bertrand Saint-Sernin

 

Les relations entre nature et artifice remontent à l’époque néolithique. Très tôt, en effet, les agriculteurs, les éleveurs, les médecins et les responsables religieux constatent qu’il est utile de modifier les productions de la nature pour les adapter aux besoins humains.

En Occident, dans les premiers siècles de l’ère chrétienne, on s’interroge : si l’univers est créé par Dieu, peut-on sans impiété modifier la création. La réponse chrétienne est positive. Dans la seconde moitié du IVe siècle, un Père de l’Église, Basile de Césarée, dans ses Homélies sur l’Hexaéméron dit qu’il est légitime de remédier aux défectuosités (kakias) de la nature.

Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, Nicolas Malebranche (1638-1715), prêtre de l’Oratoire et membre de l’Académie des sciences de Paris, déclare à son tour qu’on peut sans impiété corriger la nature.

Au XIXe siècle, deux événements scientifiques essentiels se produisent : la chimie de synthèse introduit dans la nature des substances et des processus créés artificiellement qui prennent place à côté des corps et des processus naturels. D’autre part, la théorie de l’évolution fait l’hypothèse que les organismes actuels dérivent tous, par une suite de transformations, d’organismes primitifs très anciens et peu nombreux.

Ces découvertes scientifiques suscitent deux types de philosophies des sciences : le positivisme et le réalisme. Selon la première, nous pouvons découvrir les lois de la nature, mais pas les causes des processus naturels. Le réalisme, lui, fait le pari que l’on peut non seulement découvrir les lois de la nature mais aussi, au moins par endroits, les causes des processus naturels.

Dans la perspective réaliste, on peut, par artifice, introduire dans la nature des substances et des processus qui viennent prendre place à côté des processus naturels. C’est possible, parce que, selon la théorie de l’évolution, tous les êtres vivants sont apparentés et ont le même code génétique. Il n’y a donc pas de frontière tranchée entre produits naturels et produits artificiels.

La différence entre positivisme et réalisme est essentielle : en effet, si l’on doute que l’intelligence humaine puisse comprendre les causes des processus naturels, on est porté à se méfier de l’action de l’homme sur la nature ; si, en revanche, on croit que l’esprit humain peut saisir les processus causals, on devient plus confiant dans l’action de l’homme sur la nature. De fait, dès le XVIIIe siècle, surgissent des interrogations : l’homme n’altère-t-il pas la nature dès qu’il prétend agir sur elle ? On associe à Rousseau cette attitude.

Elle se retrouve aujourd’hui parmi les défenseurs de l’écologie et, en France, parmi les anti-OGM, hostiles à l’introduction, dans un organisme vivant d’un ou de plusieurs gènes provenant soit d’un organisme de la même espèce mais d’une variété différente, soit d’une autre espèce (transgénèse).

Y a-t-il une solution à ce différend qui, en France, a eu pour effet de détruire tout un pan des biotechnologies ? Oui : il faut comparer les méthodes disponibles et se demander, par exemple, si l’on préserve mieux la nature et la santé de l’homme par une agriculture reposant exclusivement sur les engrais et pesticides chimiques ou si on préserve mieux l’environnement et la santé humaine en recourant davantage à des biotechnologies.

C’est cette seconde solution qui prévaut en Amérique du Nord et du Sud, en Inde, en Chine et, de plus en plus, en Afrique subsaharienne. L’Europe, en revanche, et, en particulier, la France, ont pris un parti plus idéologique que scientifique.

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Nature et culture, une vision chinoise : le Ciel et l'Homme ne font qu'un, par Léon Vandermeersch

 

Dans la vision chinoise du monde, le cosmos est fondamentalement formé de la triade Ciel – Terre – Homme. Le Ciel est le principe de toutes les lois de la nature : la natura naturans ; la Terre est l'objet de toutes les lois de la nature : la natura naturata ; l'Homme est le pivot de ces lois, responsable de l'articulation de la natura naturans sur la natura naturata dans l'action qu'il exerce dans le cosmos. Cette action doit s'effectuer "en unité avec le Ciel" (tian ren he yi) : c'est ce qui est assuré par le mécanisme des institutions réglant dans ce sens les activités humaines, dont la principale est l'agriculture qui illustre la coopération de l'Homme avec la Terre productrice, dans le mouvement des saisons que commande la loi du Ciel.

L'unité du Ciel et de l'Homme est théorisée sous la forme d'une cosmologisation de l'éthique : les vertus qui dynamise la conduite de l'Homme - la conduite morale - sont identifiées aux cinq "éléments-agents" qui dynamisent tous les mouvements et changements du cosmos selon la loi du Ciel : la vertu d'humanité (ren) au bois, la vertu de justice (yi) au métal, la vertu de l'esprit des rites (li) au feu , la vertu de sincérité (xin) à l'eau, et la vertu de sagesse (zhi) à la terre. Mais la spéculation qui en découle ne se déploie qu'au plan de la pensée morale, et pas au plan de la pensée scientifique et technique. Il s'ensuit que la tradition écologique chinoise (ne pas "blesser" la terre, ne pas contrevenir aux lois de la nature) manque d'une conscience scientifique de la protection de l'environnement. Le plus grand désastre écologique d'avant l'époque moderne est sans doute celui qui est survenu en Chine par l'effet de déboisements inconsidérés : le déplacement de l'embouchure du fleuve Jaune, dont la surélévation était mal contenue par des digues, tantôt au Nord, tantôt au Sud de la presqu'île du Shandong. Mais depuis le maoïsme, bien plus gravement, l'éradication du sens confucianiste des valeurs du Ciel, de la Terre et de l'homme a laissé le champ libre à une industrialisation à tout-va qui s'avère catastrophique.

L'iconoclasme antitraditionnaliste dont l'acmé a été la révolution culturelle, a heureusement fait long feu. Le retour au sens chinois de la nature, magnifiquement exprimé par la peinture et la calligraphie traditionnelles profondément influencées par le taoïsme (qui dénonce l'action de l'homme alors que le confucianisme en prêche la moralisation) devrait stimuler dans le courant de la pensée chinoise qui rejette le "prométhéisme" occidental d'hyperdomination de la nature, une réflexion originale sur le sens humaniste de l'écologie, et le sens écologique de l’humanisme.

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Les grandes étapes de la biologie et l'ingénierie du vivant, par François Gros

 

Lorsqu’au tout début du 19ème siècle, Jean-Baptiste Lamarck introduit, pour la première fois, le vocable « biologie », le Naturalisme qui jusqu’alors avait prédominé culminant dans la classification Linéenne des espèces, commence à rechercher les mécanismes à l’origine de leur diversité. Le Transformisme, le Darwinisme, la découverte des lois de l’hérédité puis des gènes viendront en fournir les bases principales. Après quoi, la Biologie connaîtra un développement accéléré, en s’intéressant à l’infiniment petit cellulaire et moléculaire, avec les grandes voies du métabolisme, la nature et le rôle des enzymes, l’essor de la biologie moléculaire du gène et, plus tard, la génomique, puis la biologie synthétique… mais aussi l’irruption des neurosciences.

La tentation va parallèlement s’imposer d’intervenir de façon plus ou moins artificielle sur le monde vivant, soit pour en mieux pénétrer les mécanismes intimes, soit à des fins utilitaires. Les biotechnologies classiques, d’abord issues de l’étude des fermentations et de la sélection des souches de micro-organismes aux performances métaboliques améliorées, profiteront, après coup, du développement de la transgénèse et, plus récemment, de la modification chimique des génomes. Cette biologie interventionniste s’inscrit également dans une démarche physiologiste à visée médicale avec la thérapie génique et cellulaire et les greffes d’organes. Aujourd’hui, cette ingénierie biologique est à la fois source de grands espoirs et de nombreux questionnements éthiques.

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L'homme et son corps, entre nature et artifice, par Jean-François Mattei

 

Nature et artifice, deux mots simples avec lesquels nous jouons tout au long de nos vies sans toujours nous en rendre compte. Singulièrement au sujet de notre corps.

Tantôt, nature et artifice y semblent établir les meilleurs rapports du monde. D’abord quand la nature se pare de l’artifice pour donner du corps la plus belle image qui soit, en recourant à toutes les méthodes esthétiques destinées à le rendre plus avenant. Mais aussi, lorsque l’artifice vient au secours d’une nature souffrante et défaillante au moyen notamment de la biomédecine qui utilise désormais la matière vivante pour secourir le vivant comme avec les transplantations d’organes, de cellules et de gènes. Ou encore, grâce aux prothèses inertes, voire aux premiers robots. Dans toutes ces situations, la nature n’hésite pas à recourir à l’artifice pour assurer sa survie. D’ailleurs, pourquoi s’en priverait-elle puisqu’il semble acquis qu’on peut changer organes, cellules et gènes d’une personne sans pour autant qu’elle change l’essentiel de la personnalité ? Autrement dit, l’utilisation de l’artifice ne modifie pas la nature. Il rend service.

Pour autant, nature et artifice ne manquent pas de revendiquer leurs différences et marquent soigneusement leurs frontières. Cette question a fait l’objet de difficiles débats autour de la brevetabilité des gènes. Après quinze années, la Cour suprême des Etats-Unis a tranché le 13 juin 2013 en décidant que l’ADN est un produit de la nature et n’est pas éligible pour un brevet simplement parce qu’il a été isolé. C’est un grand progrès pour notre réflexion d’observer qu’une claire différence est établie entre découverte et invention. La découverte permet de connaître ce qui existait déjà dans la nature, alors que l’invention est le fruit de l’intelligence humaine qui crée quelque chose de nouveau et donc d’artificiel. Autrement dit, dans la biotechnologie, on peut breveter la « technologie » mais pas le « bio », c’est-à-dire le vivant. Façon de ne pas confondre l’artifice et la nature. Cette même question du distinguo entre nature et artifice se rencontre également au sujet du dopage comme l’illustre parfaitement la recherche d’une meilleure oxygénation des muscles au cours de l’effort par des méthodes allant du séjour en altitude ou l’administration d’érythropoïétine. Discerner la limite entre nature et artifice n’est parfois pas évident.

Enfin, il arrive que la nature ait à se plaindre de l’artifice. C’est le cas lorsque la médecine s’implique dans la tâche de soigner, au point qu’elle investit totalement le corps. Tout au long de la vie, au nom de sa finalité thérapeutique, la médecine peut réduire ainsi le sujet à un corps dont elle a fait son objet. Au point que le corps en vient à faire disparaitre la personne par une sorte de virtualité artificielle de chiffres et images numérisées. C’est alors la personne, jalouse de son corps, objet de toutes les attentions, qui revendique d’être considérée à part entière. La nature en vient ainsi à se plaindre de l’artifice !

La meilleure solution n’est-elle donc pas, pour la nature, de s’approprier l’artifice comme on peut le constater avec les greffes de mains ou de visage ? Et c’est, sans doute, la meilleure réponse qu’on peut apporter aux menaces du transhumanisme. Toutes les machines futuristes aux formes de robots, lorsqu’elles s’expriment, continuent de manifester amour et haine, douceur et violence, vérité et mensonge… Elles témoignent ainsi combien nous sommes attachés, corps et âme, à notre humanité, dans sa nature comme dans ses artifices.

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Les nanotechnologies : entre les marchands de rêve et les marchands de peur, par Yves Bréchet

 

Les nanotechnologies sont souvent invoquées soit comme un remède à tous les maux, soit comme source de tous les dangers. L’émergence des nanotechnologies dans le domaine des sciences de l’information aussi bien que dans les applications pour la santé sont en train de produire une évolution majeure. Il convient toutefois de raison garder et de voir aussi les limites à ce développement, à essayer de « survendre » une évolution bien réelle comme une solution miracle, on crée le terreau pour des peurs irrationnelles.

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Nature et droit positif, par François Terré

 

Nature et artifice ? La formule suscite, en philosophie du droit, des réactions si particulières qu’on se demande en quoi celles-ci offrent à une réflexion transdisciplinaire un intérêt véritable. A l’évidence, depuis la nuit des temps, en tout cas depuis la pensée grecque, la question est posée et la réponse proposée. A l’époque, la relation était au cœur de la philosophie, la réponse relevait de la considération existentielle de la nature du monde (Platon, Aristote), propre à déterminer, y compris quant aux êtres mal formés, ce qui dictait, aux fins de la justice des hommes, la distinction du normal et du pathologique. La distinction n’était pas indifférente sur le terrain de la métaphysique. Elle impliquait une sorte de primauté de la nature principalement hostile à l’influence de l’artifice, entendu alors principalement comme l’interférence de la volonté interventionniste des hommes par exemple en matière d’adoption (v. Le Digeste, sur la différence d’âge nécessaire entre adoptant et adopté). La suite des temps fut caractérisée par toutes les philosophies qui ont abouti à substituer à la nature du monde -renaissante à notre époque sous la pression de l’écologie- la nature de l’homme-pécheur ou non, originel ou non, maître plutôt que serviteur de la nature, sous toutes ses formes diversifiées au gré des aventures humaines. Après quoi, la renaissance étant passée et l’esprit naturel étant parvenu en Europe au paroxysme, la nature des choses a développé son empire, spécialement dans le gouvernement des hommes, ces choses parmi les choses, jusqu'à ce que peu à peu les déconvenues d’une volonté trop sûre de ses conquêtes aient montré que l’artifice n’était pas étranger aux mésaventures de la réalité de la science et de ses avancées, et obligeaient la pensée juridique, elle aussi consubstantielle à la science et à l’esprit immémorial qui inspire celle-ci, à avoir, faute de se nier elle-même, l’intelligence de comprendre ses relations avec la nature.

 

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Horloges de la vie, par Miroslav Radman

 

Clocks usually measure time as rate of some regularly repetitive alternations. Among biological clocks, circadian clocks, or rhythms, alternate between active and largely inactive states of an organism, where light and its absence seem to trigger the metabolic change. There are also clocks of alternating high and low fertility periods. Here I address two clocks that determine life and its evolution: somatic and germ line clocks.

Somatic clock is the species-specific determinant of individual lifespan that ticks 10.000 times faster in shortest living than in longest living animals. Germ line clock is a steady biological and chronological clock reflected in germ line mutation rates across generations and is conspicuously similar across for all life forms: it ticks at about 10-9 mutations per DNA base, per year, irrespective of organisms' generation time (Motoo Kimura). The somatic clock is not steady; it accelerates with life time of each individual: its ticking rate increases exponentially (approx. fifth power) with age (The Gompertz law) and thus reflects the species-specific biological time. Mortality and morbidity (fragility and age-related diseases) all increase similarly with age as if there were a single fundamental clock underlying all manifestations of aging. Curiously, the somatic clock is flexible and modifiable.

I shall discuss the chemistry of both biological clocks: whereas the somatic clock appears fundamentally as protein chemistry having countless phenotypic consequences (including somatic mutations) called aging, the quasi-universal germ line clock is most likely due to basic DNA chemistry.

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Les OGM, une rupture pour la nature, un même dessein pour l'humanité, par Pierre Feillet

 

De très longue date, les hommes ont amélioré les performances des plantes et des animaux en croisant des géniteurs possédant, chacun pour leur part, les « traits » de caractère recherchés. Dans le cas des OGM, la méthode mise en œuvre - la transgénèse - pour modifier le génome d’un organisme permet d’opérer des transferts de gène en laboratoire en puisant dans le grand réservoir d’ADN que nous offre la biodiversité. Elle donne aux biologistes la possibilité de contourner les « lois de la nature » qui s’opposent, sauf de très rares exceptions, au franchissement de la barrière des espèces. En cela, la transgénèse est une « innovation de rupture ». Par contre, les objectifs que s’étaient fixés nos ancêtres, relayés par les généticiens et les sélectionneurs des temps modernes, demeurent inchangés : modifier le génome des organismes pour mieux nourrir le monde, jusqu’au 20ème siècle sans le savoir. S’il y a rupture, ce n’est pas dans les buts poursuivis, c’est uniquement dans les moyens mis en œuvre.

 

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L'homme et le climat : géoingénierie réparatrice ? par Jean-Claude André

 

Modifier le climat a depuis très longtemps fait rêver l’homme. Sans remonter aux prières, incantations, tirs de flèches et autres sonneries de cloches, et pour n’évoquer que le dernier siècle, les tentatives en ce sens ont d’abord été volontaires … et totalement inefficaces ! Qu’il s’agisse du tir de fusées anti-grêle ou du déclenchement de la pluie pendant la guerre du Viêt-Nam, les essais n’ont pas manqué, mais se sont révélés sans résultats scientifiquement significatifs.

C’est au contraire de façon involontaire que l’homme a commencé à modifier le climat, en déstockant du carbone fossile et injectant ainsi dans l’atmosphère, de façon importante et continue, du gaz carbonique et d’autres gaz dits à effet de serre. Ainsi soumis à la modification de la composition chimique de l’atmosphère, le climat se réchauffe progressivement, nous en avons maintenant des preuves quasi-irréfutables, avec un cortège très probable d’autres dérèglements. Faute de savoir arrêter à temps cette expérimentation involontaire en réduisant très fortement ces émissions de gaz à effet de serre, les sociétés du 21ème siècle seront donc, en fait sont déjà, face à la nécessité de s’adapter. Certaines, les plus avancées, le peuvent ; d’autres, les plus fragiles, non, conduisant à la précarisation de centaines de millions de personnes, voire au début de migrations climatiques.

Confronté à un tel problème planétaire à l’inertie formidable, s’est faite jour l’idée que l’homme saurait «expérimenter à rebours», en corrigeant par diverses interventions le réchauffement et les modifications qu’il a déclenchés. C’est la proposition d’une géoingénierie, ingénierie climatique planétaire, où l’injection de réflecteurs solaires dans l’atmosphère, ou l’intensification provoquée de l’absorption du gaz carbonique par la biosphère terrestre ou marine, est supposée contrebalancer et annihiler l’effet de serre anthropique. Est-il raisonnable de penser que nous sommes ainsi à la veille d’un climat augmenté ? Nous montrerons, sur la base de travaux scientifiques récents, que cette hypothèse est non seulement injustifiée, mais que de telles interventions sont porteuses de conséquences incontrôlées, et incontrôlables dans l’état actuel de nos connaissances et pour probablement encore très longtemps.

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Nous sommes refaits ! par Rémi Brague

 

Le rêve de refaire l’homme, à ne pas confondre avec celui d’automates parfaits, est plus ancien qu’on ne le pense. Il suppose qu’on ne se contente pas de former par l’éducation, ou de réformer par la morale, mais qu’on veut recréer. Il témoigne d’une intéressante insatisfaction envers l’homme tel qu’il est, supposé perverti par on ne sait quel agent maléfique. Il entraîne des conséquences inattendues et peu souhaitables, comme la distinction entre hommes « refaits » et hommes « bruts ».

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Comment l'Homme a (déjà) transformé sa reproduction et sa longévité, par Henri Léridon

 

En à peine plus d’un siècle, la démographie humaine est passée du naturel à l’artifice. Pendant des millénaires (depuis que l’Homme est Homme), fécondité et mortalité sont restées plus ou moins constantes, dictées par les conditions environnementales. Mais en, parfois, quelques dizaines d’années seulement, la fécondité a été divisée par 3 ou 4, et l’espérance de vie a été multipliée par 2 ou 3 : toutes deux sont passées sous le contrôle de l’Homme.

Quel était le régime traditionnel de la fécondité, que les démographes qualifient d’ailleurs de « naturelle » ? Il n’existait pas de contrôle individuel de la reproduction, mais celle-ci s’exerçait sous des contraintes sociales : âge minimum requis (ou circonstances spécifiques requises) pour former un couple ou commencer à avoir des enfants ; pratique (indispensable) de l’allaitement maternel, tabous sur les relations sexuelles dans certaines circonstances… Au final, un niveau de fécondité presque maximal, seulement limité par l’espacement des naissances induit par l’allaitement. Soudain, à partir du XVIIème siècle dans quelques catégories de populations au sein des pays les plus avancés, puis un siècle plus tard dans les campagnes françaises, encore un siècle plus tard dans la majorité des pays européens, et seulement au XXème siècle dans le reste du monde, les couples ont commencé à maîtriser leur fécondité et à réduire le nombre de leurs naissances. On est passé ainsi de 5 à 8 enfants par femme à parfois moins de 2.

Côté mortalité, les populations anciennes étaient exposées à nombre de risques : maladies infectieuses, accidents, famines, effets des guerres… qui maintenaient l’espérance de vie à la naissance entre 20 et 25 ans. A partir du XVIIIème siècle, d’abord par l’élimination des grandes crises, l’amélioration de la nutrition, de l’hygiène et de la prévention, puis par la maîtrise des maladies infectieuses, l’espérance de vie a commencé une progression presque ininterrompue depuis.

On présentera dans la Communication les données et méthodes qui ont permis de nous faire une idée des régimes démographiques anciens. Ceux-ci étaient à peu près équilibrés, puisqu’ils ont permis à la population humaine de croitre lentement, au prix d’à-coups sûrement nombreux et importants, à un rythme moyen inférieur à 0,2 % par an (hors crises majeures). La baisse de la mortalité ayant, le plus souvent, précédé celle de la fécondité, la population mondiale a connu une phase de forte croissance (jusqu’à 2% l’an au milieu des années 1960), rythme insoutenable à long terme : la population aurait atteint 7 milliards en 2000, 14 en 2035, 28 en 2070 etc. Si nous ne voulons pas réduire l’espérance de vie, il est donc indispensable de maintenir la fécondité autour de 2 enfants par femme pour éviter une explosion démographique. Et de fait, la fécondité a commencé de baisser (parfois très bas) dans la presque totalité des pays, à l’exception d’une dizaine de pays africains. Si tous les couples, partout dans le monde, n’ont certainement pas encore atteint une parfaite maitrise de leur reproduction, c’est maintenant devenu le problème de chacun d’entre eux !

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La génétique : un atout ou un poids pour le trans-humanisme ? par Denis Duboule

 

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La nature reconfigurée par les nanotechnologies et technologies convergentes, par Bernadette Bensaude-Vincent

 

Quoique la nature précède toujours la fabrication des artifices, elle en dérive néanmoins dans la mesure où les technologies la reconfigurent sans cesse. Il faut donc arracher la métaphysique à la belle éternité où se complut la philosophie occidentale pour penser la nature sous l’angle de l’histoire. En ce début de XXIe siècle, les nanotechnologies viennent à nouveau bouleverser les rapports entre nature et artifice. En quoi consiste ce changement et quelle est son ampleur? Dans quelle mesure est-il une conséquence du changement d’échelle : est-ce le fait d’étudier la nature à l’échelle du nanomètre - un milliardième de mètre (10-9) - qui change le paysage ? Le bouleversement de notre conception de la nature rend-il caduques les conceptions antérieures ? En d’autres termes, la nature est-elle un concept qui se périme ?

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Sortir du berceau terrestre, un projet pour l'humanité ? par Pierre Léna

 

Après 1957, la conquête de l’espace, rendue possible par l’affrontement quasi-guerrier de deux puissances voulant se partager le monde, a passionné l’humanité. Au-delà des exploits et des découvertes, un rêve prit alors forme, celui d’espaces nouveaux, offerts à la colonisation et qui allégeraient les problèmes de notre planète. Cette illusion fut rapidement dissipée par l’immédiateté de ces derniers. Pourtant, nous devons à l’aventure technique de l’espace – cet artifice victorieux de la pesanteur-nature – d’immenses bénéfices : celui d’avoir pris conscience de notre destin commun, puis celui de créer, par ses mille applications à une Terre désormais sans frontières, une noosphère à l’âge de l’anthropocène. Cet artifice contient aussi quelques menaces, qu’il serait naïf d’ignorer.

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Quelle identité pour l'homme sublimé ? Quelles conséquences pour l'espèce humaine ? par Edgardo D. Carosella

 

« L’homme est unique ». De nombreuses disciplines des sciences humaines l’ont revendiqué ; la génétique, l’immunologie et les neurosciences ont renforcé et démontré cette affirmation qui confère une certaine satisfaction à chaque individu, « il est différent des autres », et peut l’amener à une culture de la différence ; pourtant la biologie nous apprend que nous sommes aussi extrêmement semblables. Pourquoi alors privilégier la différence ? C’est entre ressemblance et différence que chaque individu fonde sa propre identité.

Dans les colloques précédents L'identité ? Soi et non-soi, individu et personne 2005 ; L'identité changeante de l'individu - La constante construction du Soi, 2008 (colloques co-organisés par l'Académie de sciences et l'Académie des sciences morales et politiques), nous avons démontré que cette identité est changeante, évolutive, qu’elle se construit à travers le temps et est dépendante des rencontres avec l’autre qui est au cœur de sa propre identité, ce qui veut dire qu’autrui est une composante essentielle de l’identité. Depuis quelques années les technologies convergentes (NBIC) se sont donné pour objectif de sublimer l’homme, d’aboutir à un « homme augmenté » sans peut-être bien saisir ce que sera son identité et comment elle pourra se construire à l’intérieur de la même espèce où cohabiteront deux types d’individu : l’homme et l’homme augmenté.

Quel impact pourra avoir cette cohabitation pour l’ensemble des individus ? Il est fort probable que le sentiment de différence sera privilégié, magnifié incitant à une ségrégation entre congénères. Comment alors l’identité de cet homme sublimé pourra-t-elle se bâtir ? Si autrui se réduit à un groupe d’individus, l’échange devient restreint, le repliement sur soi et l’isolement suivent ; si la construction se fait avec l’ensemble des individus, elle peut être conflictuelle. Si deux groupes d’individus à l’intérieur de la même espèce venaient à se hiérarchiser, quelle serait la construction de l’identité pour l’ensemble car l’autre est fondamentalement le moteur de notre propre construction individuelle ? Les sciences ont rendu des services considérables à la médecine et à l’humanité, mais elles ne doivent pas être à l’origine d’une ségrégation ou d’une exclusion. L’acceptation d’autrui avec toute sa différence constitue le progrès et la liberté d’une société, l’exclusion, la régression et la soumission. La reconnaissance d’autrui tient une place essentielle dans l’humanité de notre espèce. Etre Soi, c’est être humain, c’est-à-dire exprimer des potentialités universelles en nous et non cultiver sa différence. C’est dans l’humanité d’autrui que la nôtre prend son sens. Dans ce nouvel homme sublimé, quelle serait la part d’humanité ? Quelles seraient les conséquences pour l’ensemble de l’espèce ?

Nous sommes tous différents et tous semblables. L’homme sublimé, que privilégiera-t-il ?

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Amélioration humaine [human enhancement] : une analyse anthropologique et éthique, par Jean Gayon

 

Depuis la fin des années 2000, le terme "Human enhancement" a été appliqué à un ensemble d'interventions directes sur le corps humain, visant à en augmenter les facultés. M'appuyant sur une enquête conjointement menée avec la sociologue Simone Bateman*, je montrerai que le terme renvoie à un ensemble hétérogène de pratiques et de théories. Trois strates de signification peuvent être distinguées dans l'usage conventionnel du terme, chacune associée à des buts et des niveaux de réalité sociale différents: augmentation des capacités (registre technique), augmentation de la nature humaine (registre des discours et théories), et auto-amélioration (self-improvement augmentation des capacités (registre technique), augmentation de la nature humaine (registre du discours), et auto-amélioration (self-improvement, posture subjective). Je soutiendrai ensuite que, d'un point de vue éthique, le principal problème soulevé par les techniques d'enhancement est de nature déontologique: cette déontologie ne peut pas être la même pour les usagers et pour les professionnels (médecins, industries) susceptibles d'intervenir sur le corps humain. Je soutiendrai enfin que le discours utopique de l'human enhancement mérite d'être analysé comme une idéologie, en ce sens que les appels à transcender la condition humaine renvoient à des idéalisations d'une situation de fait qu'on peut décrire comme une pression socio-technique incitant à la compétition et à la recherche indéfinie d'une performance accrue.

*Simone Bateman est directrice de Recherche, Docteur en sociologie, a dirigé (2000 - début 2007) le Centre de Recherche Sens, Ethique et Société (CERSES), unité mixte de recherche du CNRS et de l'Université Paris Descartes.

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"Vous serez comme Dieu" - Une analyse philosophique de la dernière mutation d'un rêve séculaire : l'homme augmenté, par Gereon Wolters

 

The earliest account of a transformation of man we find in ch. 3 of the book of Genesis. While this transformation relates only to intellectual powers, the idea of transforming also the human body arose in the context of evolution with Charles Darwin's cousin Francis Galton (eugenics). In my talk I will first give a short historical overview about ideas of betterment of humankind and then turn to a critical epistemological analysis of H+. This analysis will mainly focus on the topic of predicting evolutionary developments and on projects at determining them. Finally, I will turn to the question, which properties should be selected for with respect to H+. Here one has first to take into account that this question is not scientific, insofar it does not relate to facts but rather to values. This means that the society as a whole, based on both philosophical and scientific competence has to decide. Here arises, however, the same question that has foundered eugenics: who is entitled to decide with what justification which properties are desirable for H+ and which are not?

 

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L'homme artificiel - une violation de la dignité humaine ? par Dieter Birnbacher

 

An article in Science, entitled "Part man, part computer" of February 2002 reports Kevin Warwick’s project to have a computer chip implanted in the nerves of his wrist and to connect the impulses detected by the chip to a computer. The operation was carried out in March 2002. The background of this and similar experiments is the vision of a symbiosis between man and computer that allows for a substitution, compensation, or enhancement of bodily functions by a machine. Among the voices commenting on the project was also a sceptical voice, that of the New York based political scientist Langdon Winner. Winner objected to the experiments on moral grounds. His argument was that a technology enhancing man's natural capacities for information processing by connecting the central nervous system to a computer would be wrong because it would constitute a fundamental change of "man's essence". There have been quite a number of voices in the last years who think that it is morally wrong, and even incompatible with human dignity, to deliberately change the nature of man, either by manipulations of the genotype or, if substantive, of the phenotype. Among the group of "bioconservatives", as they are called, there are well known authors like Jeremy Rifkin, Frances Fukuyama and Leon Kass. Is there anything morally problematic about attempts to enhance natural human functions by artificial means? Or should we follow philosophical "transhumanists" like Jonathan Glover who simply cannot see why we should refrain from making use of the possibilities of biotechnology in the same way we have traditionally made use of the possibilities of education and mental training to improve our own lives and the lives of our children?

I argue that it is difficult, if not paradoxical, to base a rejection of technological enhancements of human nature on human dignity because one of the constituents of human dignity is man’s relative independence from biological constrains. Man's freedom consists, among others, in the freedom to make his own nature an object of systematic change and intentional design. There seems to be no reasonable sense of "essence of man" that justifies a categorical verdict on human self-improvement. Neither an empirical nor a normative explication of "man's essence" supports such a verdict. The leading normative definition of man since the Enlightenment is based on the ideals of autonomy, individuation and responsibility. Technical ways of self-improvement cannot be morally objectionable as long as they respect these ideals or even open up new avenues to their realisation.

There are, however, risks in technological self-improvement, and some of these risks might go so far as to jeopardise human dignity. One of these risks is discrimination by heightening the standards of what counts as "normal". Heightened levels of normalcy have in their wake heightened risks of failure, of social discrimination, and of reduced self-esteem. Relevant examples are, in many industrialised societies, high standards of physical fitness, physical attractiveness, and achievement motivation. Thus, the social effects of further human self-improvement might be a mixed blessing. These risks, however, do not justify the bioconservatives' categorical verdict on changing human nature.

 

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L'encadrement normatif de la science, par Pierre Delvolvé

 

L’encadrement normatif de la science comporte une tension entre deux considérations contradictoires : la liberté de la recherche, qui doit permettre de découvrir sans contrainte de nouvelles connaissances et d’en tirer de nouvelles applications ; la préservation de l’humanité, qui nécessite des restrictions dans des domaines qui mettent en cause l’homme.

Mais ces restrictions elles-mêmes sont fonction de conceptions philosophiques qui ne font pas l’unanimité.

Faut-il et peut-on établir un minimum d’encadrement qui obtienne l’adhésion des scientifiques autant que des non-scientifiques ?

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Biographie

Portrait Edgardo D. Carosella Edgardo D. Carosella

Edgardo D. Carosella, docteur en médecine, commence sa carrière scientifique à l’Institut de Recherches Hématologique de l’Académie Nationale de Médecine à Buenos-Aires (1972) où sa recherche porte sur l’étude de la régulation des fonctions lymphocytaires chez les malades atteints de lymphome.

En 1976, invité par le Pr. Jean Bernard, il rejoint l’équipe du Pr. Jean Dausset à l’Institut Universitaire d’Hématologie à l’hôpital Saint-Louis et s’y applique à l’étude des antigènes HLA, leur rôle dans l’immunité cellulaire et la transplantation allogénique.

Par ses travaux sur la molécule HLA-G, E.D. Carosella a été le premier à démontrer son rôle essentiel dans la tolérance fœto-maternelle, la greffe d’organes et la dissémination tumorale.

Il travaille également en philosophie des sciences et c’est dans ce cadre qu’il a eu la responsabilité de 3 grands colloques organisés sur le thème de l’identité de l’individu ; auteur ou co-auteur de plusieurs ouvrages sur ce sujet.

Edgardo D. Carosella est chef de service, Service de Recherches en Hémato-Immunologie, à l’hôpital Saint-Louis, directeur de recherches du CEA ; Membre de la European Academy of Sciences, de la New York Academy of Science, de la Real Academia de Medicina y Cirugia et appartient à l’Académie des sciences de l’Institut de France.

Il est professeur honoraire de médecine et Doctor Honoris Causa de l’Université del Salvador de Buenos Aires.

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Portrait Bertrand Saint-Sernin Bertrand Saint-Sernin

Bertrand Saint-Sernin est professeur de philosophie. Il a été recteur d’Académie en Bourgogne, en Lorraine et à Créteil. En 1986-87, il a été directeur du cabinet de René Monory, alors Ministre de l’Éducation nationale. Il est professeur émérite de l’université Paris-Sorbonne (Paris IV) et membre de l’Institut. Ses travaux portent sur l’action, la décision la raison et la philosophie de la nature. Il a notamment écrit sur Simone Weil, Cournot, Whitehead et Blondel, ainsi que sur Joseph Conrad.

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Portrait Léon Vandermeersch Léon Vandermeersch

Né en 1928, breveté de l’École des langues orientales vivantes en chinois (1948) et en vietnamien (1950), docteur en droit (1950), docteur ès lettres (1975).

De 1955 à 1966 : chercheur à l’Ecole Française d’Extrême-Orient (EFEO) à Hanoï, Kyôto, Hongkong et Tôkyô.

De 1966 à 1995 : professeur de chinois à l’Université d’ Aix-en-Provence, puis à Paris 7, puis à l’École pratique des Hautes études.

De 1981 à 1984 : Directeur de la Maison Franco-Japonaise de Tôkyô.

De 1989 à 1993 : directeur de l'EFEO.

Correspondant de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, conseiller auprès de l’Université de Pékin.

Principaux ouvrages :

  • La Formation du Légisme. Recherche sur la constitution d’une philosophie politique caractéristique de la Chine ancienne (réédition Paris, EFEO et Maisonneuve 1987).
  • Wangdao ou La Voie royale. Recherche sur l'esprit des institutions de la Chine archaïque I et II réédition 2009 (réédition Paris, You Feng).
  • Le nouveau Monde sinisé (réédition Paris, Youfeng 2004).
  • Les deux raisons de la pensée chinoise - Divination et Idéographie (2013, Paris, Gallimard)

 

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Portrait François Gros François Gros

Né en 1925 (Paris), François Gros a été chercheur au CNRS (1947-1966), Professeur de Biologie moléculaire à la Faculté des Sciences de Paris (1967-1972) puis au Collège de France (1973-1996). L’essentiel de sa carrière scientifique s’est déroulé à l’Institut Pasteur, notamment dans le service de Jacques Monod. Elu Directeur général de cet Institut (1976-1981), il devient Conseiller auprès du Premier ministre (1981-1985) et, enfin, Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences (1991), poste qu’il occupe depuis 2000 en qualité d’Honoraire.

Ses travaux (environ 400 publications) ont concerné le mode de fonctionnement des gènes (mise en évidence, chez Watson, de l’ARN messager chez E. Coli, en 1961 ; découverte des facteurs « d’initiation » de la synthèse protéique avec M. Revel). Il a collaboré avec J. Monod et F. Jacob sur la régulation des gènes chez E. Coli et le bactériophage lambda, avant de s’attaquer avec ses collaborateurs à l’étude des gènes régulateurs intervenant dans la différenciation du tissu musculaire et des systèmes nerveux périphériques. Il est membre de nombreuses Académies étrangères.

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Portrait Jean-François Mattei Jean-François Mattei

Professeur émérite d’éthique médicale, Membre de l’Académie nationale de médecine (1997), ancien Ministre de la Santé, de la Famille et des Personnes handicapées (2002-2004), ancien Président de la Croix-Rouge française (2004-2013). Membre du Comité Consultatif National d’Ethique (1993-1997), rapporteur des lois de bioéthique de 1994, membre de l’Assemblée parlementaire et du Comité de bioéthique du Conseil de l’Europe (1997-2002).

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Portrait Yves Bréchet Yves Bréchet

Professeur en science des matériaux à Grenoble-INP, membre senior de l’IUF, Professeur associé à McMaster (Canada) et Jiaotong (Chine). Membre de l’académie des Sciences.

Né en 1961, ingénieur de l’Ecole polytechnique, docteur en physique des matériaux. Ses travaux portent sur les transformations microstructurales dans les métaux et alliages, sur les relations microstructures / propriétés et sur les méthodes de choix des matériaux. Plus récemment, une analyse des architectures dans les matériaux naturels sert de guide au développement de « matériaux sur mesure » associant multimatériaux et géométries pour étendre le domaine des matériaux classiques. Il est l’auteur de deux ouvrages, éditeur de 4 ouvrages collectifs, et auteur ou co-auteur de plus de 500 articles. Consultant scientifique dans le monde industriel, il est aussi membre de la commission nationale pour les déchets nucléaires. Il occupera en 2013 la chaire « innovation technologique » au Collège de France

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Portrait François Terré François Terré

Agrégé de droit privé, docteur en droit et licencié ès lettres, M. François Terré a d'abord été avocat à la cour d'appel de Paris (1954-1957). Mais c'est vers l'enseignement que le pousse sa vocation. Après avoir été chargé de cours à la faculté de droit de Strasbourg (1955-1957) et avoir obtenu l'agrégation, il est détaché à la faculté de droit du Cambodge de 1957 à 1959. Il enseigne ensuite comme professeur à la faculté de droit de Strasbourg (1959-1963), de Lille (1963-1968), de Nanterre (1968-1969), puis de Paris II Panthéon-Assas depuis (1969-1999) dont il est désormais professeur émérite depuis 1999. François Terré a également exercé la fonction de conseiller technique au cabinet de Jean Foyer, ministre de la Coopération puis garde des Sceaux (1960-1962 et 1962-1967). Il a été membre de la commission de réforme du code de procédure civile (1965-1975). Il préside l'Association française de philosophie du droit depuis 1983 et dirige les Archives de philosophie du droit depuis cette même date.

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Portrait Miroslav Radman Miroslav Radman

Professeur Emérite de biologie cellulaire des Facultés de médecine Paris Descartes – Président de l'Institut méditerranéen de Life Sciences (www.medils.hr) à Split, Croatie. Conseiller scientifique du Premier ministre Croate. Membre de l’ « Académie des Sciences" de France et de Croatie, de l’Academia Europaea, de l’Académie Mondiale des Sciences et des Arts, et de EMBO (European Molecular Biology Organization). Récipiendaire d'une douzaine de Prix scientifiques majeurs, nationaux et internationaux. Orateur principal de la séance plénière d’une trentaine de congrès internationaux et orateur invité de plus de 200 colloques scientifiques internationaux, 500 cours magistraux et séminaires internationaux. 194 publications et relectures d’articles sur la réparation, réplication, mutation, recombinaison génétique de l’ADN, l’évolution microbiologique et le cancer, cités plus de 10 000 fois. Impact facteur moyen de ses articles ces 5 dernières années égal à 11.4. Trois découvertes inscrites dans les livres de la base de la biologie moléculaire : système SOS, l’assemblage des brins d’ADN et des bases moléculaires des barrières génétiques liées à l’espèce.

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Portrait Pierre Feillet Pierre Feillet

Ingénieur agronome, Pierre FEILLET est directeur de recherche émérite à l’Institut National de la Recherche Agronomique où il a été successivement directeur du laboratoire de technologie des céréales à Montpellier, chef du département de transformation des glucides et des protéines et directeur général délégué. Il a été directeur des recherches biotechnologiques à la société Elf aquitaine. Ancien membre du comité consultatif de la recherche scientifique et technique (CCRST) et du comité national d’évaluation de la recherche (CNER), il a présidé de nombreux comités d’orientation et d’évaluation de la recherche dans le secteur de l’alimentation, tant en France qu’auprès de la Commission européenne à Bruxelles. Il est membre de l’Académie des technologies, de l’Académie d’agriculture de France, de l’Académie internationale des sciences et technologies des aliments (IUFOST) et de l’Académie internationale des chimistes et technologues des céréales (ICC). Actuellement, ses travaux portent sur le système « technologie, alimentation et société ».

Son dernier ouvrage : Nos aliments sont-ils dangereux ? 60 clés pour comprendre notre alimentation, Editions Quae, 2012.

Autres ouvrages :

  • OGM, le nouveau Graal, Editions Belin, 2009.
  • L’alimentation des français, de la maîtrise du feu…aux années 2030, Editions Quae, 2007
  • Peut-on encore manger sans peurs, Editions Le Pommier, 2003.
  • Le bon vivant. Une alimentation sans peur et sans reproche, INRA Editions, 2002.
  • Le grain de blé: composition et utilisation, INRA Editions, 2000.

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Portrait Jean-Claude André Jean-Claude André

Né en 1946, Ingénieur de l'Ecole Polytechnique (Promotion 1965), Docteur ès-Sciences Physiques (1976), Ingénieur Général des Ponts, Eaux et Forêts (en retraite).

  • Ancien Directeur du Centre Européen de Recherche et de Formation Avancée en Calcul Scientifique (CERFACS, 1995-2010), après une carrière de chercheur en météorologie et dynamique de l’atmosphère et du climat, carrière terminée par le poste de Directeur de la Recherche de Météo-France (jusqu’en 1994).
  • Plus de 135 titres publiés sur la théorie de la turbulence, la modélisation numérique de la couche limite atmosphérique et de l'océan superficiel, les interactions océan-atmosphère, sol-végétation-atmosphère, le climat, le calcul scientifique …, dont près de 50 dans les revues internationales, un cours d'option à l'Ecole Polytechnique, et deux ouvrages en co-édition et un ouvrage co-écrit sur le méthane (en cours de publication).
  • Maître de conférences de mécanique de l'Ecole Polytechnique (1976-1990) et membre de nombreux comités scientifiques et conseils d’administration (GIP "MEDIAS-France", Centre National de Recherche Technologique "Aéronautique et Espace", Programme "Gestion et Impacts du Changement Climatique", Direction de l’Energie Nucléaire du CEA, Centre Informatique National de l’Enseignement Supérieur, …).
  • Correspondant de l'Académie des Sciences (1990), membre de l'Academia Europaea (1992), membre (fondateur) de l’Académie des Technologies (2000). Mainteneur de l'Académie des Jeux Floraux (1994), membre correspondant de l’Académie de l’Air et de l’Espace (2011). Chevalier de l'Ordre National du Mérite (1995), Chevalier de la Légion d’Honneur (2011).

 

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Portrait Rémi Brague Rémi Brague

Rémi Brague, né en 1947, marié, quatre enfants. ENS, agrégé de philosophie, docteur de 3e cycle et d'Etat. Professeur en lycée (1973-1976), puis chercheur au CNBRS (1976-1988), professeur aux Universités de Dijon (1988-1990), puis Paris I (1990-2010) et LMU, Munich (2002-2012). Professeur invité à Penn State, Boston University, Boston College, Universidad de Navarra, Università Vita-Salute San Raffaele (Milan), Trinity College (Dublin). Membre de l'Institut.

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Portrait Henri Léridon Henri Léridon

Henri Leridon est directeur de recherche émérite à l’Institut national d’études démographiques. De 2001 à 2006, il a dirigé une Unité de recherche INSERM-INED sur la Reproduction, et il a été professeur associé au Collège de France en 2008-2009. Il est Membre Correspondant de l'Académie des Sciences.

Ses principaux domaines de recherche sont : la reproduction humaine (fécondité, stérilité, contraception ; les comportements sexuels et le Sida ; la famille (situations conjugales : mariage, cohabitation..., structures familiales) ; la dynamique des populations.

Il a notamment publié Human Fertility. The Basic Components, Univ. of Chicago Press, 1977; La seconde révolution contraceptive. La régulation des naissances en France de 1950 à 1985, PUF-INED, 1987 [en collab.]; Démographie. Approche statistique et dynamique des populations, Economica, 1997 [avec L. Toulemon] ; Les enfants du désir, Hachette-Littérature, 1998. Il a récemment codirigé [avec G. de Marsily] le rapport de l’Académie des sciences Démographie, climat et alimentation mondiale, EDP-Sciences, 2011

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Portrait Marianne Bastid-Bruguière Marianne Bastid-Bruguière

Membre de l’Académie des sciences morales et politiques, directeur de recherche émérite au CNRS. Ses travaux portent sur l’histoire politique, sociale et culturelle de la Chine du début du XIXe siècle à nos jours.

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Portrait Bernard Bourgeois Bernard Bourgeois

Ancien élève à l'École normale supérieure, Bernard Bourgeois est un universitaire et philosophe français, membre et actuel Président de l'Académie des sciences morales et politiques. Il s’est spécialisé dans l'histoire de la philosophie allemande moderne de Kant à Marx, notamment Hegel, dont il a traduit plusieurs ouvrages. Ses domaines d’études comprennent donc la logique et la dialectique, la raison et le droit politique, la philosophie de l'histoire, les rapports de la religion et de la philosophie, ainsi que la pédagogie.

Parallèlement à ses activités d’enseignement, il a assumé de nombreuses responsabilités institutionnelles en tant que doyen de la Faculté de Lyon, membre du Conseil national des universités, membre de la Commission française pour l'UNESCO et directeur d'une UMS regroupant la Fondation pour la Science, l'Institut international de philosophie et la Société française de philosophie. De 1991 à 2009, il a présidé la Société française de philosophie. Il a été directeur de la Revue de métaphysique et de morale. Il est actuellement Secrétaire général de l’Institut international de philosophie. Il est membre du Conseil d'administration de la « Fondation Ostad Elahi – éthique et solidarité humaine » depuis la création de cette dernière en 2000.

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Portrait Denis Duboule Denis Duboule

Denis Duboule, docteur ès sciences, après avoir dirigé un groupe de recherche au Laboratoire de génétique moléculaire des eucaryotes (1986-1988), puis à l'EMBO (1988-1993), est Professeur de biologie à l'université de Genève et y dirige le Département de Génétique et Évolution. Il est également Professeur de Biologie à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne et Directeur du Centre national suisse de recherche "Aux frontières de la génétique".

Œuvre scientifique

Les recherches de Denis Duboule se situent dans le domaine de la génétique et de la génomique du développement en interface avec la génétique humaine et les sciences de l'évolution. Denis Duboule s’est intéressé à l’étude de la régulation de gènes impliqués dans la construction et l’organisation du plan corporel des vertébrés et de leurs implications dans de nombreuses pathologies génétiques humaines. Depuis plusieurs années, il étudie les mécanismes moléculaires qui sous- tendent la régulation dans le temps de processus génétiques fondamentaux, à la fois pour le développement embryonnaire et pour l’évolution. Parmi ses contributions, on peut noter l’observation que les vertébrés possèdent des gènes architectes dont la fonction et l’organisation sont très proches de ceux des invertébrés, montrant ainsi la conservation de mécanismes génétiques complexes chez toutes les espèces animales, ainsi que leurs réutilisation (co-option) au sein de structures différentes chez le même animal. Cette dernière observation démontre que les mêmes modules génétiques sont utilisés à des fins différentes. Plus récemment, le laboratoire de Denis Duboule a mis au point et utilisé des approches de génétique moléculaire chez la souris permettant d'expliquer les relations existant entre la topographie génomique des gènes architectes et leur régulation dans le temps et l’espace. Il s’est notamment attaché à élucider les bases moléculaires d’un phénomène mystérieux (colinéarité) décrit en 1978 par Ed. Lewis chez la mouche Drosophile. Son laboratoire est également actuellement impliqué dans un projet d’ingénierie chromosomique à grande échelle chez la souris, dont le but est de comprendre les relations qui existent entre la position des gènes sur les chromosomes et leur expression au cours du développement.

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Portrait Bernadette Bensaude-Vincent Bernadette Bensaude-Vincent

Bernadette Bensaude-Vincent, professeur de philosophie des sciences et des techniques à l'université de Paris 1-Panthéon-Sorbonne, dirige le Centre d’études des techniques, connaissances et pratiques (Cetcopra). Ses thèmes de recherche sont l'histoire et la philosophie de la chimie et des technologies émergentes (nanotechnologies, biologie de synthèse). Elle est l'auteur de 12 livres, elle a dirigé une douzaine d’ouvrages collectifs en français ou en anglais, enfin elle publié et une centaine d’articles de recherche Elle est membre de l’Institut universitaire de France, ainsi que de l'Académie des technologies

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Portrait Pierre Léna Pierre Léna

Officier de la Légion d’honneur, Commandeur de l’Ordre national du mérite

Formation et carrière

De nationalité française, né le 22 novembre 1937 à Paris (75). Lycée Janson-de-Sailly, Paris (1948- 1956), École normale supérieure (Ulm) (1956-1960), agrégation de sciences physiques (1960), maître-assistant, université de Paris, Centre d’Orsay (1960-1967), Research Associate, Kitt Peak National Observatory, Tucson, Arizona (1966-1967 et 1975-1976), Research Associate, High Altitude Observatory, Boulder, Colorado (1967-1968), doctorat d’état en sciences physiques, université de Paris (1969), chargé d’enseignement, université de Paris et Centre d’Orsay (1970-1973), maître de conférences, puis professeur, université Paris 7 (1973-2004), chercheur associé, Observatoire de Paris, Centre de Meudon (depuis 1973), professeur émérite, université Paris 7-Denis Diderot (depuis 2004).

Responsable de la formation doctorale Astrophysique & techniques spatiales, universités Paris VII & Paris XI (1976-1996), directeur de l’École doctorale Astronomie & astrophysique d’Ile-de-France (1996-2002), directeur du laboratoire d’astronomie infrarouge, associé au CNRS, Observatoire de Paris (1971-1983).

 

Œuvre scientifique

Astrophysicien, P. Léna a contribué au développement de l’astronomie infrarouge tout au long de sa carrière, et à la conception de nouvelles méthodes d’imagerie astronomique à haute résolution, qu’il a appliquées à l’étude du Soleil, puis de la surface et de l’environnement des étoiles, en développant des outils d’observation au sol, en avion et en satellite. Il a contribué à introduire l’optique adaptative en astronomie et formé de nombreux chercheurs dans ce domaine, puis l’a introduite dans le domaine médical. Il a participé à la conception et la réalisation du Very Large Telescope européen, et particulièrement de son mode interférométrique qui en fait l’un des instruments les plus puissants au monde. Avec Georges Charpak et Yves Quéré, il a développé en outre une action importante portant sur la pédagogie de la science, depuis l’école primaire (La main à la pâte) jusqu’à l’université.

 

Fonctions diverses

Conseiller, puis chargé de mission auprès du directeur général des enseignements supérieurs et de la recherche au ministère de l’éducation nationale (1981-1986), président (1979-1986) du Scientific & Technical Committee de l’Observatoire européen Austral (ESO), puis représentant scientifique de la France à son Conseil (1986-1993), président de la Société française de physique (1989), président de l’Institut national de la recherche pédagogique (1991-1997), vice-président de l’association Bernard-Grégory (2001-2007), président du Comité d’éthique du CNRS (2003-2007), Délégué à l’éducation et la formation de l’Académie des sciences (2005-2011), président de la Fondation La main à la pâte (2011-). Pierre Léna est membre de la Société française de physique, de la Société française d’astronomie et d’astrophysique. Il est membre de l’Académie des sciences (1991), de l’Académie pontificale des sciences (2003), de l’Academia Europaea (1989), de l’Academia nacional de ciencias exactas, fisicas y naturales, Argentine (2005), de l’Academia de educacion, Argentine (2006), de l’Academia de ciencias fisicas, matematicas y naturales de Venezuela.

 

Prix

Henri de Parville, de l’Académie des sciences

Holweck, de l’Institute of Physics & Société française de physique

Maurice Pérouse, de la Fondation de France

Médaille Jules Janssen, de la Société astronomique de France

Médaille Erasmus, de l’Academia Europeae

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Portrait Jean Gayon Jean Gayon

Philosophe et historien des sciences, Jean Gayon est professeur à l'Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, membre senior de l'Institut Universitaire de France, et directeur de l'Institut d'Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques (CNRS-Paris 1-ENS). Ses travaux ont principalement porté sur l'histoire de la biologie contemporaine (théorie de l'évolution, génétique, biométrie) et la philosophie de la biologie, et l’histoire de la philosophie des sciences. Il s'est aussi penché sur certains aspects sociaux et politiques des sciences de la vie et de la santé, notamment l'eugénisme, la notion de "race", et l’amélioration humaine.

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Portrait Gereon Wolters Gereon Wolters

Gereon Wolters first studied scholastic philosophy at Innsbruck (Austria) and successively philosophy and mathematics at Kiel and Tübingen, where he graduated ("Staatsexamen") in both subjects. He obtained his PhD 1977 at Konstanz with a book on logic and methodology in Jean Henri Lambert (Basis und Deduktion. Studien zur Entstehung und Bedeutung der Theorie der axiomatischen Methode bei J.H. Lambert (1728-1777), Berlin/New York 1980 (W. de Gruyter). Habilitation in 1985 with a book on Ernst Mach and relativity theory (Mach I, Mach II, Einstein und die Relativitätstheorie. Eine Fälschung und ihre Folgen, Berlin/New York 1987 (W. de Gruyter). From 1988 until 2009 he worked as professor for philosophy and history of science at Konstanz, accompanied by a teaching assignment in philosophy of biology at what is now the "Institute of Evolutionary Biology and Environmental Studies" at the University of Zurich. The academic years 2008/09 and 2009/10 he spent at the Netherlands Institute for Advanced Study and the Helsinki Collegium for Advanced Studies, respectively. He became a member of the German National Academy Leopoldina in 2004; since 2009 (until 2015) he acts speaker of Class IV (Humanities, Social and Behavioural Sciences). He is also a member of Academia Europea. His research includes 18th century methodology; prehistory of relativity; philosophy of biology (especially evolution); general philosophy of science and its history; philosophy and National Socialism; science and religion.

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Portrait Dieter Birnbacher Dieter Birnbacher

Dieter Birnbacher, Prof. Dr. Dr. h. c., études en philosophie, anglistique et linguistique générale à Düsseldorf, Cambridge et Hambourg ; doctorat 1973, habilitation 1988. Professeur de philosophie pratique à l'Université Heinrich-Heine à Düsseldorf. Membre de la Commission centrale pour l'éthique de la Chambre des Médecins Allemande, membre de l'Académie Nationale des Sciences Léopoldina.

Publications en français

  • La responsabilité envers les générations futures. Paris: Presses Universitaires de France 1994.
  • Éthique de la population et des générations futures. In: Dictionnaire d'éthique et de philoso-phie morale. Paris 1996, 1169-1176.
  • Éthique utilitariste et éthique environnementale - une mésalliance? Revue Philosophique de Louvain 96 (1998), 427-448.
  • Wittgenstein et la musique. Revue philosophique de Louvain 98 (2000), 572-588.
  • Existe-t-il des valeurs universelles vis-à-vis de l'environnement ? Géographie et cultures 37 (2001), 23-35.
  • Philosophie pratique. Une nouvelle matière scolaire dans le land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Allemagne d'aujourd'hui 160 (avril-Juin 2002), 5-20.
  • L'éthique du futur, une « contradictio in adjecto ? » in: Jean-Paul Marcus (Hrsg.): Quelle responsabilité juridique envers les générations futures ? Paris 2012, 17-31.

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Portrait Pierre Delvolvé Pierre Delvolvé

Membre de l’Institut (Académie des sciences morales et politiques) (élu le 14 décembre 2009)

Professeur émérite de l’Université Panthéon Assas-Paris II depuis le 1er septembre 2010 Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris (1962), Docteur en droit (1966), Agrégé des Facultés de droit (1966)

Professeur à l’Université de Beyrouth (1967-1971), à l’Université de Toulouse I (1971-1981), à l’Université Panthéon-Assas Paris II (1981- 2010).

Membre du Tribunal Suprême de Monaco de 1983 à 2007

Membre du Comité consultatif auprès de la Commission européenne pour l'ouverture des marchés publics de 1997 à 2012

Membre de la Commission consultative nationale des droits de l'homme (1er octobre 2002 – 30 septembre 2005)

Cofondateur et codirecteur de la Revue française de droit administratif

Consultant et arbitre en matière administrative et constitutionnelle

Officier de la Légion d’honneur

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