Chateaubriand : nouvelles perspectives critiques

Publié dans Saison 2017-2018

Anne-Louis Girodet de Roussy-Trioson (1767-1824)
François René de Chateaubriand
1809, huile sur toile - 128 x 97,5 cm
Musée d'Histoire, Saint Malo

Colloque du 250e anniversaire de la naissance de Chateaubriand - 1768-2018

Introduction

L’œuvre de Chateaubriand constitue un monument capital de l’histoire littéraire, intellectuelle et politique de la France. Elle aborde en effet l’ensemble des questions qui se posent à la société française entre 1797, date de la publication de son premier livre, l’Essai sur les révolutions, et 1848, année qui marque le début de la parution, largement posthume, des Mémoires d’outre-tombe. Au moment où est dressé le bilan des Lumières finissantes, elle a contribué à fonder le romantisme et la modernité. Dans l’effervescence fertile des années qui ont suivi la Révolution, une des missions de l’écrivain a été de trouver une langue nouvelle qui dise à la fois le regret du temps perdu et l’aspiration au monde à venir, d’explorer les genres qui correspondent à cette société en mutation. Dans un savant équilibre entre la tradition classique, celle qui va d’Homère et Virgile à Fénelon et une libération de la parole, inspirée par de nouveaux modèles, comme Dante ou Shakespeare, Chateaubriand a bouleversé la poétique des genres, que ce soit dans l’essai, le court roman, la biographie et l’autobiographie. Avec la Révolution, dans le passage des salons de l’Ancien Régime  aux Cénacles romantiques, la figure de l’écrivain revêt de nouvelles formes ; il prend la parole dans  le nouvel espace public et politique qui se crée. Frappé de plein fouet par un emballement de l’Histoire, Chateaubriand a exprimé cette conscience du temps et du devenir des hommes qui naît avec la Révolution ; sa pratique de l’Histoire scrute un passé disparu dans une perspective à la fois nostalgique et prospective, car le passé constitue un des socles de sa vision politique de la France à venir. Réagissant de manière éclatante à la part matérialiste des Lumières, le Génie du christianisme réaffirme dès 1802 le rôle de la religion dans la création artistique et littéraire, et y voit le fondement du lien social ; traversée par une inquiétude existentielle, dans un retour de l’augustinisme, son œuvre interroge la place de la foi dans l’expérience individuelle.

De cet écrivain considérable, 2018 marquera le 250e anniversaire. À cette occasion, la Société Chateaubriand, en collaboration avec d’autres institutions (l’EA PLH – Université de Toulouse 2 Jean Jaurès, l’UMR CELLF 19-21 Paris Sorbonne, l’UMR IHRIM Université de Saint-Étienne) et avec le soutien des « Commémorations nationales », organise un colloque international qui se tiendra à Paris, mardi 5 et samedi 6 juin 2018. Ce colloque vise à susciter de nouvelles approches critiques sur l’ensemble de son œuvre, de l’Essai sur les révolutions aux Mémoires d’outre-tombe, du Génie du christianisme à ses récits de voyage en Italie, en Amérique et en Orient, des romans comme Atala, René ou Les Aventures du dernier Abencérage aux textes de journaux ou à la correspondance, de la stupéfiante biographie qu’est la Vie de Rancé à ses œuvres historiques et politiques. Le programme développera trois grands axes de lecture : « Chateaubriand, inquiétude et conviction religieuses », « L’auteur Chateaubriand : représentations, réseaux, modèles » et « Chateaubriand : Histoire et société ».

Comité d’organisation
  • Fabienne Bercegol (Université de Toulouse 2 – Jean Jaurès)
  • Pierre Glaudes (Université Paris Sorbonne)
  • Jean-Marie Roulin (Université de Lyon Saint-Étienne)
Comité scientifique
  • Philippe Antoine (Université Blaise Pascal - Clermont-Ferrand II)
  • Fabienne Bercegol (Université de Toulouse 2 – Jean Jaurès)
  • Guy Berger (Président de la Société Chateaubriand)
  • Bernard Degout (Directeur de la Maison de Chateaubriand)
  • Béatrice Didier (ENS – rue d’Ulm, Paris)
  • Pierre Glaudes (Université Paris Sorbonne)
  • Nicolas Perot (Caen)
  • Aurelio Principato (Università degli Studi Roma Tre)
  • Jean-Marie Roulin (Université Jean Monnet, Saint-Étienne)
  • Olivier Tort (Université d’Artois)
Partenaires

Programme

Mardi 5 juin

Ouverture du colloque par Guy Berger, Président de la Société Chateaubriand

Introduction par Jean-Marie Roulin, Université de Saint-Etienne

L’auteur Chateaubriand : représentation, réseaux, modèles (1)

Présidence : Fabienne Bercegol

Chateaubriand : Histoire et société

Présidence : Bernard Degout

Mercredi 6 juin

L’auteur Chateaubriand : représentation, réseaux, modèles (2)

Présidence : Béatrice Didier

Chateaubriand, inquiétude et conviction religieuses

Présidence : Pierre Glaudes

Résumés de communication

Ouverture du colloque par Guy Berger et Jean-Marie Roulin

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Un auteur “dont la vie ressemble à ses ouvrages” : les scénographies auctoriales de Chateaubriand par José-Luis Diaz

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Chateaubriand dans le "Mercure de France", le “moi” comme “événement littéraire” par Morgane Avellaneda

La création d’un mythe personnel est une caractéristique fondamentale de l’œuvre de Chateaubriand. La constitution de ce mythe apparaît très tôt, dans la figure de l’écrivain tel qu’elle s’esquisse une première fois dans l’Essai sur les Révolutions paru d’abord à Londres. Le moment décisif est toutefois celui du retour en France, qui marque l’entrée dans le monde littéraire et politique. Entrée qui est d’emblée une intronisation. En effet, dans ses contributions au Mercure de France notamment, Chateaubriand dessine sa propre figure auctoriale. Cette tendance invite à l’étude de la mise en place d’un jalon fondateur de sa « posture » d’écrivain selon la formule de Jérôme Meizoz, et de la prise de position de l’auteur en « grand écrivain » dès son retour en France. Cette nouvelle posture se cristallise autour du Génie du Christianisme mais aussi grâce aux nombreuses stratégies médiatiques dont le Mercure est le support. Au-delà de la médiatisation de l’œuvre chrétienne, qui paraît évidente, c’est de lui-même que Chateaubriand fait la publicité entre 1800 et 1807 dans le Mercure de France. En éclairant un corpus encore relativement peu exploité sous cet angle, on montrera comment le journalisme se fait stratégie publicitaire personnelle.  

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Entre frontispice allégorique et reliure “à la cathédrale” : flottements du positionnement éditorial des oeuvres de Chateaubriand dans la première moitié du XIXème siècle par Marine Le Bail

Cette communication s’intéressera à la manière dont les choix éditoriaux successivement mobilisés autour de l’œuvre de Chateaubriand, aussi bien en termes de mise en page ou d'illustration que de format, ont contribué à modeler la réception contemporaine de ses textes. On observe en effet d’un éditeur à l’autre d’importantes divergences, que l’on peut analyser comme autant de manifestations de la difficulté éprouvée dès cette époque pour assigner à la figure de Chateaubriand une étiquette univoque. La diversité des approches formelles mobilisées pourrait ainsi traduire la grande plasticité d’une œuvre susceptible d’être tirée aussi bien du côté d'un néo-classicisme nostalgique que du creuset fondateur des élans romantiques.

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"Les Natchez" ou la crise de la communauté par Pierre Glaudes

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L’imaginaire de la souveraineté dans les "Mémoires d’outre-tombe" : le paradigme du retour par Jean-Marie Roulin

Épopée de leur époque, les Mémoires d’outre-tombe déploient un imaginaire mythographique et symbolique du politique et de l’Histoire. Dans ce tableau rétrospectif des décennies qui, de la Révolution à la Restauration, ont profondément modifié le paysage social et politique de l’Europe, la question de la souveraineté, décomposée ou restaurée, revient à des endroits stratégiques, que ce soit dans les pages sur la Révolution, sur Napoléon, dans la méditation sur le sacre de Charles X ou le portrait sarcastique de Louis-Philippe. Ces pages sont traversées par une interrogation sur ce qui constitue le pouvoir, que Chateaubriand pense moins en termes de théorie politique que de symbolique : comment constituer une figure d’autorité dans une société qui a perdu le sens du sacré ? Dans cette question, le retour offre un paradigme majeur pour penser l’imaginaire du monarque. En effet, les souverains des Mémoires d’outre-tombe sont des figures du retour, Louis XVIII et Charles X reviennent d’émigration, et Napoléon reviendra de l’ile d’Elbe, et ses cendres de Sainte-Hélène, matrice de la figure du pouvoir dans la France du xixe siècle. Or, l’exemple de Napoléon montre que ce sont les retours qui muent le tyran en figure légendaire, non sans analogie avec la figure de Jésus que le retour d’entre les morts transmue le personnage historique en personnage divin. Cette communication interrogera ainsi la place du retour, comme élément structurant de l’imaginaire de la souveraineté dans Mémoires d’outre-tombe et de la constitution d’une nouvelle sacralité du souverain.

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Chateaubriand et l'initiation à l'histoire chez Augustin Thierry et Pierre-Vidal Naquet par Jacob Lachat

L’enjeu de cette communication est d’interroger la place qu’occupe Chateaubriand chez des historiens qui, entre le XIXe et le XXe siècle, ont pensé leur métier et leur vocation. En quoi l’œuvre et la figure de Chateaubriand ont-elles permis à ces historiens de développer et d’énoncer un goût de l’histoire ? Quels textes ont été mobilisés dans leurs récits ? Et au-delà des déclarations d'intentions, quelles sont les raisons littéraires, sociales et politiques qui ont pu les conduire à désigner Chateaubriand comme un auteur déterminant dans leurs parcours ? Autant de questions qui invitent à jeter un regard nouveau sur la manière dont des historiens ont lu et se sont appropriés l’écrivain. Dans mon intervention, je propose d’examiner de près les cas, très éloignés dans le temps, d'Augustin Thierry et de Pierre Vidal-Naquet. Malgré leur écart temporel et leur différence profonde, les récits de vocation de ces deux auteurs permettent de comprendre comment et pourquoi des historiens ont recouru à Chateaubriand (et à d’autres références littéraires) pour penser leur rapport personnel à la discipline. Ils nous incitent également à étudier la question de l’histoire dans son œuvre sous l’angle de sa réception. Dans la perspective de ce colloque consacré aux « nouvelles approches critiques » sur Chateaubriand, ce déplacement contribue à décloisonner l’attention herméneutique que l’on porte habituellement à ses ouvrages, afin d’interroger les expériences de lecture et les usages effectifs qu’ils ont suscités – et suscitent encore.

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Chateaubriand parmi les historiens de la Révolution française par Olivier Ritz

Aux deux extrémités de son œuvre, Chateaubriand écrit l’histoire de la Révolution française. Le premier texte qu’il publie, en 1797, est un Essai historique, politique et moral sur les révolutions anciennes et modernes, considérées dans leurs rapports avec la révolution française. Les Mémoires d’outre-tombe, publiés à partir de 1848, comprennent un récit de la décennie révolutionnaire (livres V à XI), autre manière d’en faire l’histoire. À ne considérer que ces dates de publication, l’Essai fait partie de la première vague d’Histoires de la Révolution (à côté de textes aujourd’hui oubliés comme l’Histoire philosophique de Fantin-Desodoards ou l’Histoire secrète de François-Xavier Pagès) et les Mémoires sont contemporains des premiers volumes de l’Histoire de la Révolution française de Michelet. Si l’on considère plutôt les dates d’écriture que Chateaubriand met en avant dans les livres V à XI des Mémoires d’outre-tombe, les années 1821 et 1822, le texte est contemporain de nombreux mémoires sur la Révolution, notamment ceux de la Collection des Mémoires relatifs à la Révolution française, avec des notices sur leurs auteurs et des éclaircissements historiquespar MM. Berville et Barrière (Paris, Baudouin frères, 1821-1827, 53 vol.) On peut ajouter que lorsqu’il fait la critique des « auteurs français qui ont écrit l’histoire depuis la Révolution » dans la préface des Études historiques en 1831, il est particulièrement attentif aux historiens de la Révolution, notamment à Thiers et à Mignet, qu’il cite et qu’il commente. Chateaubriand semble ainsi avoir participé pendant un demi-siècle à l’écriture de l’histoire de la Révolution. En vérité Chateaubriand a toujours été en décalage. L’Essai, écrit pendant l’exil, est très peu diffusé en France. Certes, Chateaubriand lui donne une seconde vie en 1826, dans ses Œuvres complètes, mais il prend ses distances dans la préface et les nombreuses notes qu’il ajoute au texte. La vogue des mémoires de la Révolution aurait pu l’inciter à publier son propre récit dans les années 1820-1830, mais il fait le choix d’une publication posthume. Les Études historiques résument quant à elle la Révolution en un passage très court et en partie métaphorique, comme pour rendre impossible la comparaison avec les historiens examinés dans la préface.

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Chateaubriand et la mode du roman sermon par Fabienne Bercegol

Dans son article intitulé « L’empire du roman » et publié dans le volume L’Empire des Muses. Napoléon, les Arts et les Lettres (Belin, 2004), Shelly Charles note la vogue sous l’Empire du « roman religieux », dans le sillage d’Atala et de René. La presse de l’époque se fait effectivement l’écho du succès de cette formule romanesque (« deux ou trois sermons de plus dans un roman et l’on obtiendra des libraires tout ce qu’on voudra », lit-on dans La Décade du 1er juillet 1806), tandis que Pigault-Lebrun s’en amuse, en ouvrant son roman Le Coureur d’aventures : l’homme à projets par la parodie d’un sermon.

Nous nous proposons de revenir sur la fortune romanesque du sermon dans le contexte apologétique de l’après Génie du christianisme. Nous nous fonderons principalement sur un parallèle entre les fictions de Chateaubriand et Mathilde (1805) de Sophie Cottin pour mener l’enquête sur la poétique de ces romans, sur les modalités d’insertion du sermon, sur la rhétorique qu’il mobilise, mais aussi sur les limites de cette démarche apologétique qui mise sur la séduction de la fiction. Car la comparaison entre les deux auteurs permet de faire apparaître la plus grande ambivalence des textes de Chateaubriand, dans lesquels l’enseignement doctrinal est mis sous tension.

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“Omnia quasi praesentia meditor” : des "Confessions" de Saint Augustin aux "Mémoires d’outre-tombe" par Emmanuelle Tabet

N.C

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Du théologal chez Chateaubriand par Nicolas Perot

Foi, espérance et charité sont les trois vertus théologales, c'est-à-dire les vertus par lesquelles Dieu nous parle par grâce et non les vertus cardinales que nous acquérons et développons par notre propre mérite. C'est dire qu'elle sont centrales dans la vie spirituelle et, tout simplement, religieuse, en tout cas chez les chrétiens. Ce ne sont pas des sentiments mais des paroles, une présence de Dieu auxquelles le sujet croyant fait place : la Révélation. Cette place est faite dans tous les aspects de la vie, intime comme publique, morale comme politique. C'est par là qu'il faut commencer toute étude de la religion chez Chateaubriand et sortir de la problématique trop subjective et impressionniste du sentiment religieux. Il se trouve que trois œuvres majeures de Chateaubriand et trois directions de sa création obéissent aux trois champs de ces vertus. 

La foi est la connaissance de Dieu : le Génie du christianisme en est l'inventaire. La charité est l'amour : toute la création romanesque est fondée sur son discernement. L'espérance est la vision du temps : le mémorialiste et l'historien ne cessent de méditer sur la longueur des espérances « Spem longam brevi spatio reseces ». C'est sans doute cette dernière qui est, chez Chateaubriand la plus vive. On se propose donc d'étudier comment Chateaubriand utilise ces concepts et s'il faut prêter, par exemple, au mot espérance sa signification théologique ou non. Cette question ne peut se résoudre que si on étudie en même temps les références à la Révélation et leur bonne intelligence, référence bibliques comme références dogmatiques. Il se trouve que les derniers papes, Benoît XVI et François, ont précisément publié trois encycliques sur chacune des vertus théologales. En ce colloque qui doit permettre de renouveler l'étude de la pensée religieuse de Chateaubriand, leur apport permettra de voir si Chateaubriand est un moderne ou s'il faut continuer à lui appliquer le fidéisme sentimental et subjectiviste du XIXe siècle.

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Réparer le regard : une scénographie de l'observation dans le "Génie du Christianisme" par Lucien Derainne

La critique balzacienne a théorisé ce que pouvait être une scénographie de l’observation : un dispositif qui assimile l’énonciateur réaliste à un déchiffreur de signes, et qui permet un transfert d’autorité des discours scientifiques aux textes littéraires. Dans ces conditions, Chateaubriand, détracteur de la science et écrivain romantique, devait en être exclu d’office. Pourtant, le Génie du christianisme se réclame à plusieurs reprises d’une forme d’observation. L’enjeu de cette communication sera de proposer une relecture des débats qui agitent le « moment 1800 », afin d’éclairer en retour la poétique de Chateaubriand dans le Génie du christianisme et dans René. En desserrant les oppositions traditionnelles, entre Décade philosophique et Mercure de France ou entre science et littérature, nous replacerons les critiques de Chateaubriand contre les idéologues dans une opposition plus transversale entre deux conceptions de l’observation. Cette contextualisation revalorisera les chapitres « scientifiques » de Chateaubriand dans le Génie du christianisme tout en éclairant la spécificité de son point de vue. Par rapport aux auteurs qui partagent sa conception de l’observation, tels Mercier ou Bernardin de Saint-Pierre, Chateaubriand choisit de s’afficher en réparateur : il organise ses observations autour de fragments, de cadavres ou de ruines, comme s’il s’agissait de repartir des dégâts causés par l’analyse des idéologues pour restaurer un sens et une âme derrière la forme matérielle.

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Figures du moi voyageur : Ulysse et Enée à partir de l’"Itinéraire" par Alain Guyot

La présente étude propose de repartir des conclusions de l’ouvrage Analogie et récit de voyage (Paris, Garnier, 2012), en partie consacré au traitement de l’analogie et de ses figures dans l’Itinéraire de Paris à Jérusalem. Il était alors apparu que le voyageur narrateur y empruntait différents masques ou figures : marin, pêcheur, pilote, pèlerin, voyageur, écolier, conscrit ou encore croisé, sans oublier quelques personnages historiques ou légendaires. Parmi ces figures se distinguent celles d’Ulysse et d’Énée, dont la particularité tient aux phénomènes d’effacement, de distorsion ou de décalage qui accompagnent leur émergence dans le texte.

On souhaiterait profiter de l’occasion pour approfondir l’étude en s’efforçant d’élucider le sens de ces mystérieux phénomènes (considérations savantes, erreurs – ou pseudo-erreurs – dans les références, parasitages référentiels ou apparitions en filigrane, etc.) et en rapprochant la manifestation de ces figures dans l’Itinéraire et leur apparition dans d’autres textes, en particulier dans les Mémoires. Le remplacement progressif du masque odysséen par la figure du fils d’Anchise serait alors à lire à la lumière des positions politiques de Chateaubriand, jamais clairement avouées par leur auteur et telles que Jean-Christophe Cavallin a pu les décrypter dans ses ouvrages. On tentera de montrer en quoi Chateaubriand renouvelle par là l’écriture de l’analogie, en la faisant passer d’un rôle essentiellement ornemental à celui d’un constituant essentiel du sens.

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“Ecrire au bruit du canon”. Chateaubriand, héros pamphlétaire de "De Buonaparte et des Bourbons" par Laetitia Saintes

Dans sa préface de 1826 au Génie du christianisme, rédigée pour les OEuvres complètes, Chateaubriand prend le parti de résumer toute sa vie comme un « combat […] contre les hommes qui abusaient du pouvoir pour corrompre ou pour enchaîner les peuples ». Ce combat se donne à lire de manière magistrale à travers ses pamphlets, et particulièrement dans De Buonaparte et des Bourbons (1814), publié quelques jours avant l’abdication de l’Empereur. Si les arguments développés dans ce texte – qui marque, de son propre aveu, son entrée en politique – le montrent pleinement en prise avec son temps et les questionnements qui lui sont propres, Chateaubriand n’en doit pas moins justifier l’audace de produire un écrit qui le fait entrer dans la chose publique. C’est à cette fin qu’il prend le plus grand soin de légitimer sa position nouvelle, en recourant notamment à un réinvestissement de l’histoire mené selon des procédés discursifs caractéristiques de son rapport à la temporalité – celui d’un homme qui, plus que tout autre, fut son temps.
Quelles sont les modalités esthétiques et poétiques de cette mise en scène de son énonciation ? Comment Chateaubriand instrumentalise-t-il l’histoire pour appuyer son propos politique, et de quelle façon cela se traduit-il sur le plan esthétique ? Quelle image de soi – sujet, acteur, mais aussi énonciateur de l’histoire – Chateaubriand veut-il imposer lorsqu’il se représente écrivant « au bruit du canon » ?

C’est ainsi que nous interrogerons De Buonaparte et des Bourbons, au gré d’une analyse qui confrontera ce pamphlet à un autre de Chateaubriand, très différent sur le plan de l’énonciation puisque publié anonymement : De l’État de la France au mois de mars et au mois d’octobre 1814. Ce vis-à-vis entre l’écrit signé et celui qui ne l’est pas permet d’observer de près les modalités de la posture auctoriale de Chateaubriand lorsqu’il se fait pamphlétaire. Nous examinerons enfin la réception de la scénographie auctoriale propre au pamphlet au regard de deux écrits parus en réponse à De Buonaparte et des Bourbons, à savoir la Réponse à l’ouvrage de M. de Chateaubriand intitulé « De Buonaparte et des Bourbons » (1814) de Philippe Lesbroussart-Dewaele et les Rêveries de M. de Chateaubriand, ou Examen critique d'un libelle intitulé : « De Buonaparte et des Bourbons » (1815), de Charles-Joseph Bail. Ces écrits sont révélateurs, par leur publication même et par leur contenu, de la résonance des pamphlets dans le discours politique du temps, et en particulier de l’enjeu crucial, pour ces écrits, de construire et de mettre en scène, de jouer – voire de surjouer – la figure auctoriale du pamphlétaire.

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De quelques femmes. Chateaubriand et la littérature féminine par Fabio Vasarri

Dans la « basilique » des Mémoires d’outre-tombe, Chateaubriand a réservé une chapelle à la littérature féminine (livre XLII éd. Berchet, chapitres 5 à 7). Mais les traces de ses lectures dans ce domaine se manifestent un peu partout dans les Mémoires, sous formes de mentions, de citations ou de brefs commentaires. Dans une optique classicisante, Chateaubriand souligne l’existence d’une tradition, pour l’essentiel lyrique et sentimentale (antiquité, Moyen Âge, Renaissance), qu’il essaie de rattacher à la production plus diversifiée de son époque, à travers quelques modèles privilégiés (Mme de Sévigné). Il s’agira ici d’examiner sous un angle littéraire et culturel sa relation aux écrivaines du tournant des Lumières (G. de Staël, C. de Duras ou J. de Krüdener) et du romantisme (G. Sand), sans oublier les essais dans ce domaine de ses ancêtres et de Lucile de Chateaubriand, qui dessinent une généalogie fantasmatique et symbolique. Il importe surtout de nuancer quelques évidences qui pourraient s’avérer trompeuses : l’imbrication du littéraire et de l’érotique et l’attitude paternaliste et condescendante de l’écrivain reconnu vis-à-vis de ses consœurs, ou des « sœurs cadettes de René » (Marcellus). L’œuvre de Chateaubriand, Mémoires en tête, fait preuve d’un questionnement problématique de la femme auteur, cette nouvelle figure qu’on ne peut plus ignorer après 1830.

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Biographies

Guy Berger

N.C

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José Luis DiazJosé-Luis Diaz

José-Luis Diaz, professeur émérite de littérature française à l'Université Paris-Diderot, est Président de la Société des études romantiques et dix-neuviémistes, directeur du Magasin du XIXesiècle. Ses travaux ont porté sur la représentation de l'écrivain au XIXe siècle (L'Écrivain imaginaire. Scénographies auctoriales à l'époque romantique, Champion, 2007), le biographique (L'Homme et l'œuvre : contribution à une histoire de la critique, PUF, 2011), Balzac (Devenir Balzac. L'Invention de l'écrivain par lui-même, Pirot, 2007, un « Foliothèque » sur Illusions perdues), mais aussi sur Musset, Sainte-Beuve et George Sand.

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Morgane Avellaneda

Morgane Avellaneda est doctorante en première année à l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne, au sein de l’IHRIM (UMR 5317) et normalienne agrégée de Lettres modernes. Sous la direction de Jean-Marie Roulin (Université de Saint-Etienne) elle s’intéresse à la pratique journalistique de Chateaubriand. Dans le cadre de son contrat doctoral, elle est chargée de cours et chargée de recherche documentaire (CRD) auprès de la Bibliothèque nationale de France François Mitterrand (Paris), où elle travaille sur la mise en répertoire du roman-feuilleton au XIXe siècle dans l’équipe de Philippe Mezzasalma (Service Presse, DEP, DCO).

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Marine Le Bail photo

Marine Le Bail

Marine Le Bail est actuellement maître de conférences en littérature du XIXe siècle et histoire du livre à l’université Toulouse II Jean Jaurès. Elle a soutenu en 2016 une thèse de doctorat consacrée aux écrivains bibliophiles du XIXe siècle, et ses recherches portent plus généralement sur les interactions entre le monde du livre et la république des lettres à cette période ; elle a consacré à ces sujets un certain nombre communications et d’articles, parmi lesquels « Pour un usage expositionnel du livre : les reliures-vitrines des bibliophiles fin-de-siècle » (Interférences littérires / Literaire Interferenties, n°16, 2015), ou encore « La bibliophilie des Goncourt au service du XVIIIe siècle, entre conservation et recréation » (Les Goncourt historiens, Presses Universitaires de Strasbourg, 2017). Suite aux quatre années passées à la bibliothèque de l’Arsenal en tant que chargée de recherches documentaires sur le fonds Paul Lacroix, elle a également codirigé un récent numéro de la revue Littératures consacré à Paul Lacroix : « l’homme-livre » du XIXe siècle (n°75, 2017).

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Pierre Glaudes

N.C

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Jean-Marie Roulin

Jean-Marie Roulin est professeur à l’Université de Lyon Saint-Étienne et membre de l’UMR CNRS IHRIM. Ses recherches portent sur les représentations littéraires de la société, du politique et de l’histoire dans la France post-révolutionnaire. Il a dirigé plusieurs projets collectifs sur ces questions, notamment sur la fraternité (Adelphiques. Sœurs et frères dans la littérature française du XIXe siècle, Kimé 2010 avec Cl. Bernard et Ch. Massol), sur la construction des catégories genrées (Masculinités en Révolution de Rousseau à Balzac, Puse, 2013, avec D. Maira) et sur l’écriture fictionnelle de la Révolution (Les Romans de la Révolution.1790-1912, A. Colin, 2014, avec A. Déruelle ; Fictions de la Révolution, 1789-1912, PUR, avec C. Saminadayar-Perrin). Dans cette perspective, il s’est intéressé à plusieurs figures majeures de la période, notamment Chateaubriand (Chateaubriand, l’exil et la gloire, Champion, 1994 ; Chateaubriand, écrire et penser l’Histoire, PUSE, 2009, avec I. Rosi), Benjamin Constant (édition d’Adolphe et Ma vie, Amélie et Germaine, Cécile, GF, 2011, et des Journaux intimes, Folio, 2017), Germaine de Staël, Balzac, Stendhal et Musset. Il collabore actuellement à la nouvelle édition dirigée par P. Petitier de l’Histoire de la Révolution française de Michelet pour la « Bibliothèque de la Pléiade », et prépare un dossier consacré à « Chateaubriand, mapping the post-revolutionary world », pour le numéro de printemps 2018 de Nineteenth-Century French Studies.

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Jacob Lachat

Jacob Lachat est doctorant en littérature française à l’Université de Lausanne. Sous la direction de Dominique Kunz Westerhoff, sa recherche de thèse porte sur Chateaubriand et l’écriture de l’histoire au début du XIXe siècle. Il est aussi chargé de cours à la Section de Français moderne (UNIL) et au Collège des Humanités de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL).

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Olivier Ritz

Olivier Ritz est maître de conférences en littérature française à l’université Paris Diderot. Ses recherches portent sur l’histoire littéraire de la période révolutionnaire et sur l'écriture de la Révolution française depuis 1789. Elles s'appuient notamment sur le développement des humanités numériques. Il a publié Les Métaphores naturelles dans le débat sur la Révolution aux éditions Classiques Garnier en 2016 et il écrit régulièrement sur son carnet de recherche en ligne : Littérature et Révolution.

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Fabienne Bercegol

Ancienne élève de l'Ecole Normale Supérieure de Paris, Fabienne  Bercegol est Professeure à l'Université Toulouse Jean Jaurès et directrice de l’équipe de recherche « Patrimoine, Littérature, Histoire ».  Spécialiste de la littérature française du début du XIXe siècle, elle a publié de nombreux essais et articles sur Chateaubriand (par exemple, Chateaubriand, une poétique de la tentation, Garnier, 2009), mais aussi sur Senancour (dont elle dirige actuellement l'édition des Œuvres complètes chez Garnier), Stendhal (édition de la Vie de Henry Brulard, Classiques de Poche, 2013), Barbey d’Aurevilly (édition des Portraits politiques et littéraires, Les Belles Lettres, 2009), etc. Elle a co-dirigé le volume « Une période sans nom ». Les années 1780-1820 et la fabrique de l’histoire littéraire (Garnier, 2016). Ses travaux s'orientent désormais vers l'étude des romancières du début du XIXe siècle (elle a coordonné avec Cornelia Klettke le volume Les Femmes en mouvement. L'univers sentimental et intellectuel des romancières du début du XIXe siècle publié chez Frank et Timme en 2017) et vers l'étude des usages fictionnels du portrait (elle a dirigé le numéro de la revue Romantisme consacré au portrait en 2017 et coordonné, avec Julie Anselmini, le volume Portraits dans la littérature de Gustave Flaubert à Marcel Proust, à paraître chez Garnier).

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Emmanuelle Tabet

N.C

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Nicolas Perot

Nicolas Perot

Nicolas Perot est né en 1965. Il est actuellement professeur de Lettres Supérieures (hypokhâgne) au Lycée Malherbe de Caen. Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, agrégé de lettres classiques, docteur ès lettres, il a travaillé pour sa thèse sur la rencontre entre littérature, musique et sentiment religieux (Discours sur la Musique à l’époque de Chateaubriand, P.U.F., 2000). Il est l’auteur de nombreux travaux sur les écrivains de la génération de Chateaubriand, la musique et l’opéra, publiés en revue ou dans des recueils collectifs (Chateaubriand et les Arts, De Fallois, 1999, Oberman ou le sublime négatif, éditions Rue d’Ulm, 2006, etc.) et a édité les Mémoires d’Outre-Tombe (GF-Flammarion) et la Vie de Rancé (Le Livre de Poche). Il achève actuellement une édition critique des Martyrs de Chateaubriand. Il a également travaillé les rapports entre littérature et théologie en organisant un colloque sur l’apologétique au Centre d’Etudes Théologiques de Caen en compagnie de Jean-Luc Marion et Vincent Carraud (Actualité de l’apologétique, Paroles et Silence, 2014).

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Lucien Derainne

Lucien Derainne, agrégé de lettres modernes, est actuellement doctorant contractuel à l’université Jean Monnet de Saint-Étienne (IHRIM). Son projet de thèse, dirigé par Jean-Marie Roulin, porte sur la pensée et les représentations de l’observation dans les textes littéraires et scientifiques, de l’Encyclopédie à la mort de Balzac. Il a notamment annoté les articles « Observateur » et « Observation » pour l’édition numérique de l’Encyclopédie (projet ENCCRE) et contribué au volume Fictions de la Révolution. 1789-1912.

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Alain Guyot

Alain GUYOT, professeur de littérature française du XIXe siècle à l’Université de Lorraine (Nancy), dont il a été également vice-président délégué, s’intéresse à la poétique et à la stylistique des récits de voyage, du tournant des Lumières à la fin du romantisme. Il a consacré de nombreux articles à ces thématiques et dirigé plusieurs ouvrages collectifs. Il est également l’auteur de L’Itinéraire de Paris à Jérusalem de Chateaubriand : l’invention du voyage romantique (avec R. Le Huenen – Paris, PUPS, 2006) et d’Analogie et récit de voyage. Voir, mesurer, interpréter le monde (Paris, Classiques Garnier, 2012). Il dirige enfin, avec Sarga Moussa, la section « Voyages » dans l’édition des Œuvres complètes de Théophile Gautier (Champion), et prépare, pour les Classiques Garnier, l’édition de L’Espagne sous Ferdinand VII de Custine. Il s’intéresse en outre aux relations entre la littérature et les savoirs et entre la littérature et les arts, en particulier à la représentation des objets en littérature et en peinture, et a dirigé avec Y. Le Scanff un séminaire et un numéro de la Revue d’histoire littéraire de la France (à paraître en 2018) consacré à la nature morte littéraire au XIXe siècle.

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Laetitia Saintes

Laetitia Saintes a étudié les langues et littératures françaises et italiennes à l’Université Catholique de Louvain (Louvain-La-Neuve, Belgique). Elle a entamé à l’automne 2015 une thèse portant sur la question de la posture dans la littérature pamphlétaire de la première moitié du XIXe siècle, sous la direction de Damien Zanone. Elle entend se spécialiser dans le discours polémique, envisagé en rapport avec l’analyse rhétorique, notamment à travers la question de l’ethos du pamphlétaire. Elle s’intéresse également de près à la question du genre en littérature, les Dix années d’exil de Germaine de Staël faisant partie de son corpus. À ce jour, elle compte à son actif diverses communications et plusieurs articles, dont le premier, paru en septembre 2016 dans la revue Loxias, a pour titre « Suivre "le char d’une femme célèbre" : Benjamin Constant et Germaine de Staël face à la question du genre » et le second, intitulé « De la barbarie des robes noires. L’affaire La Barre vue sous l’angle des discours voltairiens », est paru en juin 2017 dans la revue Voltaire ; d’autres sont en cours de publication.

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Fabio Vasarri

Fabio Vasarri est professeur de littérature française à l’université de Cagliari (Italie). Il a co-dirigé la nouvelle édition italienne intégrale des Mémoires d’outre-tombe (Einaudi, 2015). Ses travaux sur Chateaubriand, qui comprennent plusieurs articles et un volume (Chateaubriand et la gravité du comique, Garnier, 2012), portent pour l’essentiel sur la tension entre son classicisme et son côté novateur, et sur les ambiguïtés de sa poétique et de son écriture. Il s’est occupé également du mythe littéraire de l’androgyne  au XIXe siècle, du surréalisme et de traductologie. En ce qui concerne de plus près le sujet proposé pour le présent colloque, il travaille actuellement sur la représentation du rapport sororal chez F. de Genlis, G. de Staël et G. Sand.

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