Edgar Quinet, une conscience européenne

Posted in Saison 2016-2017

Edgar Quinet
Sébastien-Melchior Cornu (1804-1870)
c.1835, 60 x 49,5 cm, huile sur toile
Musée Carnavalet, Paris (détail)

Avant-propos

Edgar Quinet (17 février 1803-27 mars 1875), penseur précurseur du théologico-politique, historiographe majeur de la Révolution française, a apporté une contribution intellectuelle essentielle, mais encore sous-estimée (en dépit des travaux de François Furet, Claude Lefort, et de quelques autres), à la compréhension des mécanismes de formation des institutions et des régimes politiques, des liens entre le substrat religieux des sociétés et les pratiques de gouvernement. Penseur « européen » tant par ses expériences personnelles que ses attaches familiales, il a élaboré une approche profondément originale des « variantes nationales » de formation des Etats-nations et d’acculturation à la démocratie politique. Ses analyses de l’engrenage de la Terreur, arrimé à la sacralisation de la souveraineté absolue de l’Etat, fournissent un outil de compréhension fécond non seulement pour le « siècle des Révolutions » qu’il a traversé, mais aussi pour les crises et tragédies qui ont accompagné l’apprentissage de la démocratie dans l’Europe du XXe siècle.

L’Europe est restée une préoccupation majeure d’Edgar Quinet. Sa naissance et son enfance coïncident avec l’épopée napoléonienne, sur laquelle il méditera souvent ; il est adolescent au moment où commencent les révolutions issues de la recomposition de l’Europe lors du congrès de Vienne ; adulte, il participe à l’expédition de Morée et voit la Grèce accéder à l’indépendance en 1829 ; il soutient les partisans du Risorgimento au cours de leur long combat ; ami et collègue de Mickiewicz, il se préoccupe du sort de la Pologne ; son ouvrage Mes Vacances en Espagne comporte un volet politique très important, que le titre du livre ne laisse pas supposer ; ayant épousé en secondes noces Hermione Asaki, il se passionne pour les Roumains au point de leur consacrer tout un ouvrage. Il a quarante-cinq ans lors du « Printemps des nations » et, professeur au Collège de France, il nourrit sa réflexion de l’actualité observée et vécue. Historien, il explique le présent par le passé. L’avenir de l’Europe est pour lui un souci constant. Dans le chapitre « De la direction morale de l’Europe » (L’Enseignement du peuple, 1850), il montre que les dictateurs déclinent, le culte héroïque ayant récemment fait place à l’Histoire. La légende napoléonienne a cédé devant la réalité, et les pays d’Europe vont de façon irréversible vers la démocratie. Toutefois, Quinet ne fait preuve d’aucun angélisme : la Lettre sur la situation religieuse et morale de l’Europe (1856) le prouve, tout comme la troisième partie de France et Allemagne (1867), qu’il intitule « Point de vue de l’Europe ». Il y dénonce, après Sadowa, les « soubresauts de la conscience en des sens opposés », « l’Europe entière prise en flagrant délit de reniement », et en appelle à la vigilance, au sursaut de la « conscience publique », dans « l’éclipse de la conscience humaine » qu’il constate alors. Il voit les peuples soumis à la Prusse « entrer en Europe, par la porte basse. » Dès les années 1830, cet excellent connaisseur de l’Allemagne a compris que l’unité allemande se réaliserait contre la France, ce qui l’a prémuni contre les illusions de la plupart de ses contemporains, admirateurs d’une Prusse réputée incarner l’esprit de liberté et le culte de la science. Et il rappelle, du fond de son exil, ce qui fait un peuple libre : « conscience du droit, fierté, dignité, caractère ».

Quinet n’a cessé de défendre le système des nationalités et le génie national ; il a lutté sans relâche contre l’esclavagisme moral ; il a réfléchi aux fondements des sociétés modernes, en premier lieu aux origines de la laïcité, réclamant très tôt une séparation de l’Eglise et de l’Etat qui ne se concrétisa en France que trente ans après sa mort, tout en considérant la religion comme « l’idéal vers lequel tend une nation et qu’elle réalise de plus en plus dans ses institutions civiles ».

Comité d’honneur
  • Simone Bernard-Griffiths (professeur émérite, U. de Clermont-Ferrand)
  • Paul Viallaneix (professeur émérite, U. de Clermont-Ferrand)
Comité scientifique
  • Tatiana Antolini-Dumas (U. de Clermont-Ferrand)
  • Simone Bernard-Griffiths (U. de Clermont-Ferrand)
  • Sophie Guermès (U. de Brest)
  • Brigitte Krulic (U. Paris Ouest Nanterre)
  • Paule Petitier (U. Paris-Diderot)
  • Vicente Romero (U. Paris VIII)
Comité d’organisation
  • Sophie Guermès (Professeur à l’université de Brest, CECJI – EA 7289, ITEM/ENS)
  • Brigitte Krulic (Professeur à l’université Paris Ouest Nanterre, CRPM - EA 4418)

 

Partenaires

Avec le soutien de la Fondation Singer-Polignac, du labex TransferS (ANR-10-IDEX-0001-02 PSL* et ANR-10-LABX-0099) , de l’ITEM (ENS-CNRS), du CECJI – EA 7289 (Centre d’étude des correspondances et journaux intimes, Université de Bretagne occidentale) et du CRPM - EA 4418 (Centre de Recherches pluridisciplinaires Multilingues, Université Paris Ouest Nanterre).

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Sophie Guermès et Brigitte Krulic ©FSP JFT

Programme

mardi 28 mars

Ouverture de la première journée par Sophie Guermès et Brigitte Krulic

Présidence : Arlenice Almeida da Silva

Discussion

Présidence : Eric Francalanza

Discussion

Présidence : Tomasz Szymański

Discussion

Présidence : Simone Bernard-Griffiths

Discussion

Mercredi 29 mars

Ouverture de la seconde journée

Présidence : Alvaro Garcia San Martin

Discussion

Présidence : Christophe Bouton

Discussion

Présidence : Tatiana Antolini-Dumas

Discussion

Présidence : Irini Apostolou

Discussion

Résumés des présentations

Ouverture du colloque par Sophie Guermès et Brigitte Krulic

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La révolution française et l'Europe dans l'historiographie d'Edgar Quinet par Simone Bernard-Griffiths

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Quinet et l’Europe des Lumières par Eric Francalanza

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Un héros européen : Napoléon l'audacieux vu par Edgar Quinet par Loris Chavanette

Après avoir cédé à l’enchantement impérial, Quinet renverse cette illusion. Il consacrera sa vie à expliquer ce tourment générationnel, équivalent aux tourments de notre histoire depuis la Révolution. À la manière d’Hugo, sa pensée s’enracine d’abord dans le temps et les péripéties de son siècle. En 1815, il tressaille au bruit du canon de Waterloo ; en 1830, il s’éveille au son de la liberté de juillet, puis vient le temps de l’exil sous le Second empire qu’il verra expirer comme il avait entendu le dernier souffle du prisonnier de Sainte-Hélène. Toute sa vie durant, Napoléon est la figure récurrente dans l’œuvre de Quinet : il le cherche, en 1832, sur le champ de bataille d’Arcole aux débuts du général ; il marche encore sur ses traces, en 1836, sur le champ de bataille de Waterloo, au moment du déclin de l’empereur.

Il y a toujours eu deux Napoléon chez Quinet dont l’œuvre est marquée du sceau de la dualité. D’abord, dans ses œuvres de jeunesse, Quinet distingue classiquement Bonaparte de Napoléon, le héros de la Révolution du fossoyeur de la Révolution. Cette lecture est, somme toute, assez classique et peu critique à l’égard du vainqueur de Marengo. Puis il y a une seconde dualité de la figure de Napoléon chez Quinet où l’histoire napoléonienne dispute à la légende impériale. Les écrits de maturité de Quinet diffèrent, et même contredisent ses œuvres de jeunesse. Autant il héroïse Napoléon au moment de la révolution de Juillet 1830, autant il le qualifie de despote après 1848. Quel sens donner à cette méditation en mouvement ? Après Napoléon l’audacieux, n’est-ce pas l’écrivain qui est lui-même audacieux, en donnant libre cours aux oscillations d’une conscience littéraire de l’histoire ?

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Entre cécité et lucidité : Les vacances en Espagne du professeur Quinet par Marie-France Borot

Mes vacances en Espagne peuvent apparaître comme une rareté dans l'oeuvre austère d'Edgar Quinet, penseur occupé de philosophie de l'histoire. En effet, dans ce singulier récit polyphonique l'âme rêveuse du voyageur se noue au regard critique du professeur qui observe les moeurs, la vie politique et l'histoire d'un pays européen.

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L’Espagne d’Edgar Quinet par Tatiana Antolini-Dumas

Titulaire de la première chaire consacrée aux langues et littératures de l'Europe méridionale, Edgar Quinet passe quatre mois en Espagne, de novembre 1843 à février 1844. Il ne procède pas comme la plupart des voyageurs romantiques : le pittoresque en tant que tel ne l'intéresse pas. Il salue la dimension fondatrice de la geste napoléonienne et revisite la couleur locale espagnole, en lui conférant une dimension politique, fortement identitaire. Il n'oublie pas que, depuis 1789, le peuple, désormais souverain, est le dépositaire du génie national. Construisant alors un tableau de l'Espagne contrasté, il dénonce les forces oppressives, qui concourent, selon lui, à étouffer le peuple espagnol, il s'interroge sur le rôle que pourrait jouer l'Espagne en Europe et célèbre, en anthropologue, le génie national en mettant en lumière le patrimoine culturel et social commun à tous les Espagnols, un patrimoine qui, trouvant son origine dans le passé, s'exprime dans le présent et augure d'une possible émancipation démocratique de la nation espagnole.

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Edgar Quinet et son approche historique de la Grèce et de l'Orient par Irini Apostolou

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Edgar Quinet, la Grèce et le philhellénisme par Sandrine Maufroy

La Grèce accompagne et nourrit l'œuvre d'Edgar Quinet durant toute sa vie. Mais cet hellénisme fait-il de lui un philhellène, au sens large (attitude favorable aux Grecs) ou restreint (participation au mouvement philhellène de son temps) ? Comment Quinet considère-t-il la société grecque et son évolution politique lors de la guerre d'indépendance et durant les décennies suivantes ? Quel regard porte-t-il sur le mouvement philhellène de son temps, les décisions des Grandes Puissances et l'évolution de l'opinion publique à l'égard de la Grèce ? Ses réflexions sur la Grèce se prolongent-elles dans engagement personnel privilégiant les Grecs, ou s'inscrivent-elles principalement dans une conception générale de l'Europe et de l'histoire humaine ? Telles sont les questions auxquelles les deux éditions de De la Grèce moderne et de ses rapports avec l'antiquité et la correspondance de Quinet nous donneront des éléments de réponse.

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Edgar Quinet et le romantisme brésilien par Arlenice Almeida da Silva

La communication traite de la présence de Quinet au Brésil, au XIXème siècle, parmi les poètes romantiques brésiliens. L’étude comparée des poèmes indique qu’Ahasvérus, de Quinet, fut lu par les poètes brésiliens et que le thème du juif errant est un des axes autour duquel opère la poésie de Castro Alves. À partir des motifs de l’errance et de la malédiction, examinés dans l’oeuvre de Castro Alves, intitulée Les esclaves de 1865, on cherche à établir des similitudes et des différences notamment dans la façon dont les deux écrivains traitent le thème du temps.

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Quinet et l’unité allemande par Brigitte Krulic

Historien des mécanismes de formation des régimes politiques, théoricien des liens entre le substrat religieux des sociétés et les pratiques de gouvernement, Quinet a élaboré, dès 1831 (De l’Allemagne et de la Révolution), une grille d’analyse dont les événements démontreront la pertinence. Elle repose sur la conviction que « la pensée profonde, continue, nécessaire, irrévocable » qui travaille les Etats germaniques, c’est la réalisation de l’unité, grâce à laquelle la nation allemande, conduite par la Prusse, prendra sa revanche sur la France, après des siècles d’affaiblissement politique. Bien avant la Révolution de 1848 et les débats houleux du Parlement de Francfort, il a compris que l’unité ne se réaliserait que sur la base d’une « petite-Allemagne » excluant l’Autriche et que, contrairement aux espoirs des libéraux allemands, elle prendrait à contrepied les idéaux de la Révolution française.

La fondation du Reich, premier Etat-nation unifié allemand, réalise et accomplit ce principe d’intelligibilité qu’est le « génie national » ; tout était joué en 1815 : les traités de paix qui réorganisent l’Europe post-napoléonienne pèseront comme une fatalité sur la France. Sadowa, puis Sedan parachèvent l’évolution vers un « état nouveau du monde » qui bouleverse l’ordre européen. La grande erreur, c’est d’avoir méconnu la dynamique du génie allemand, de s’être cramponné à la vision staëlienne d’une Allemagne des poètes et des penseurs qui, pour toujours, consentirait « à enfermer son ambition et son génie novateur » dans la spéculation intellectuelle.

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Edgar Quinet et la philosophie de l’histoire par Christophe Bouton

L'objet de mon intervention est tout d'abord d'étudier la réception par Edgar Quinet de la philosophie de l'histoire de tradition allemande, celle de Herder en premier lieu, puis celle de Hegel que Quinet a découverte à travers Cousin. La thèse que je voudrais présenter ensuite est que la « métaphysique de l'histoire » développée par Quinet dans ses textes de jeunesse a peu à peu cédé la place à une conception de l'histoire critique des grandes catégories des philosophies de l'histoire (comme la nécessité, la téléologie, la fin de l'histoire, le grand homme, etc.). Cette critique, amorcée dès la traduction de Herder, est explicitée notamment dans l'essai de 1831 De la Révolution et de la philosophie , puis dans la Philosophie de l'histoire de France de 1857, dirigée contre l'historiographie française de son époque et, plus discrètement, me semble-t-il, contre la philosophie de l'histoire de Cousin et son culte des vainqueurs. En contrepoint des conceptions fatalistes, Quinet souligne la part de contingence et de liberté dans l'histoire, tout en montrant comment la "chaîne de la tradition" peut devenir une entrave à cette liberté.

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Quinet, Mickiewicz et l’idée de religion universelle par Tomasz Szymański

Edgar Quinet, grand polonophile et défenseur de la cause polonaise au XIXe siècle, se lie d’amitié avec Adam Mickiewicz alors que celui-ci, avec bien d’autres compatriotes de la Grande Émigration, séjourne dans la capitale française. Avec Jules Michelet, ils forment le trio du Collège de France dont les cours galvanisent le public et ont un retentissement social considérable, dû notamment au style prophétique des leçons de Mickiewicz, qui ne restera pas sans effet sur ses collègues. Quinet partage à l’époque avec Mickiewicz bien des idées: vision du monde organiciste, conception de l’homme universel, critique d’un rationalisme jugé stérile, ou encore culte de l’individu inspiré guidant les peuples, incarné dans la figure de Napoléon. Mais avant tout, en grand historien et philosophe de la religion, Quinet, tout comme le wieszcz polonais, admet l’existence d’une tradition universelle primitive et de révélations religieuses successives rythmant le cours des siècles et transformant cultures et sociétés. Il prophétise aussi l’avènement d’une nouvelle religion qui embrasserait l’héritage intégral de l’humanité. Quinet semble même tenté à un moment de sa vie par le towianisme, prêché par son ami polonais. Pourtant, leurs chemins allaient se séparer, et les idées religieuses des deux auteurs, conditionnées et renforcées par le contexte politique, se sont avérées décisives pour l’évolution de leurs rapports. Il s’agit donc de s’interroger pour une nouvelle fois sur les raisons des rapprochements et des éloignements de Quinet et de Mickiewicz, en se focalisant sur une idée-clef de leur époque, et que chacun d’eux a développée à sa façon, celle de la religion universelle.

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Quinet, le pape et le Risorgimento par Sophie Guermès

Le voyage en Italie d’Edgar Quinet en 1832 a donné lieu à une série de textes publiés en revue quatre ans plus tard, avant d’être rassemblés en volume en 1839. Rien, ou presque, n’annonce alors l’intérêt que l’écrivain ne cessera plus de porter, à partir de la fin de la Monarchie de juillet, aux combats des patriotes italiens pour l’unité et l’indépendance du pays. C’est dans Les Révolutions d’Italie (1848-1851) que celui-ci se manifeste pleinement. Une vingtaine d’années après les premiers soulèvements contre les Autrichiens, l’Italie n’est toujours pas une nation ; Quinet le déplore et en explique les raisons, qui tiennent avant tout, selon lui, au pouvoir temporel des papes. Celui-ci s’est développé aux dépens de l’existence politique de l’Italie. Démontrant que les Italiens sont retombés dans les mêmes erreurs depuis trois siècles, il ne veut pas y voir de fatalité, mais écrit au contraire pour inciter ses contemporains transalpins à briser leurs chaînes. Dans cet affranchissement, la France a aussi un rôle à jouer : ayant accompli sa révolution, elle doit être un modèle pour tous les peuples européens opprimés.

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Quinet et l'héritage intellectuel de Charles de Villers par Michèle Moulin

On connait la thèse de Quinet selon laquelle toute révolution politique doit être préparée par une révolution religieuse, ainsi que sa sympathie pour le protestantisme vu comme la religion de la liberté par opposition au catholicisme lu comme une théologie de la servitude. Cette thèse, développée à partir de 1851, s’inscrit dans la continuité d’un débat associant Réforme et Révolution et comparant le développement des nations catholiques et des nations protestantes. Au centre, sinon à l’origine, de cette thématique ancienne ravivée par la Révolution française et, plus tard, par la réaction catholique, se trouve l’Essai sur l’esprit et l’influence de la Réformation de Luther publié en 1804 par Charles de Villers. Quinet a lu annoté Villers à Heidelberg en 1828. Ce dernier était très apprécié de Benjamin Constant  dont l’influence sur le jeune Quinet fut capitale. Pourtant, Quinet ne cite pas Villers alors que Michelet s’en réclame et que l’Essai est réédité en 1851 comme une pièce maîtresse du débat opposant catholiques conservateurs et libéraux philoprotestants. Pour comprendre ce refus implicite  de Quinet, d’assumer un héritage dans lequel il puise largement, il faut comparer l’itinéraire des deux hommes, étudier ce qui les rapproche et discerner ce qui les sépare.

            Villers, s’il ouvre la voie, comme Madame de Staël dont il est proche, au mouvement romantique, demeure un homme des Lumières. Ce n’est pas un grand écrivain et si l’Essai fut considéré au moment de sa parution comme l’anti Génie du Christianisme, il est probable que Quinet, foncièrement romantique, préférait à sa lecture celle de Chateaubriand dont l’interprétation négative de la Réforme luthérienne a pu l’influencer. Villers et Quinet sont des frontaliers, liés au monde protestant par des attachements familiaux et sentimentaux. L’un et l’autre sont des réfugiés politiques, le premier fuyant la Terreur en Allemagne, le second, soixante ans plus tard, exilé en Belgique par le Coup d’état de 1852. Tous deux ont connu l’attrait des universités allemandes, Göttingen pour le premier et Heidelberg pour le second. Mais l’Allemagne est aussi un point de divergence. A Gôttingen, Villers découvre Kant, dont il fut le premier introducteur en France, ainsi que le Luther de l’Aufklärung. A Heidelberg, Quinet perçoit, avant ses contemporains, la montée du germanisme. C’est cette répugnance devant le nationalisme allemand qui l’éloigne du luthéranisme pour le faire se tourner quelques années plus tard vers l’unitarisme. Sous le Second Empire, cette version ultralibérale et anglosaxonne du protestantisme a la faveur de nombreux républicains. La plupart d’entre eux cependant sont déjà occupés à l’élaboration d’une morale aconfessionnelle. Aux origines de la laïcité, dont Quinet est l’un des pères fondateurs, on trouve des protestants mais pas seulement. Vers 1880, beaucoup pensent que, si la Réforme est un épisode fondateur du mouvement vers le progrès et la liberté, le « moment protestant » est passé. C’est ce que dit l’article « protestantisme » du Dictionnaire de Pierre Larousse. C’est ce qu’écrivait déjà Quinet en 1845 dans le Christianisme et la Révolution française.

            Néanmoins, la lecture comparée de l’Essai sur l’esprit et l’influence de la Réformation et des textes philoprotestants de Quinet signale de façon éclatante ce que ce dernier doit à Villers par-delà des divergences dues à des contextes politiques et européens différents. Leurs analyses, sinon leurs conclusions, sont proches et tous deux s’inscrivent dans un courant de pensée dont on trouve des échos, par-delà Max Weber, dans des textes de la fin du siècle dernier comme la Société de confiance d’Alain Peyrefitte.

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Francisco Bilbao, Edgar Quinet y la Europa frente a la Expedición de México par Álvaro García San Martín

NC

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La déchirure du Printemps des peuples. Quinet, Bilbao et la Révolution sociale de Juin 1848 par Vicente Romero Espinoza

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Edgar Quinet et les Roumains : regard sur l'Europe des périphéries par Catherine Durandin

1856, Edgar Quinet, exilé depuis le coup d’état de 1851, se met à l’écriture d’un texte « Les Roumains » dont l’ouverture est devenue célèbre : « Huit millions d’hommes frappent, en suppliants, au seuil de nos sociétés occidentales… » Il écrit dans le contexte du congrès de Paris de 1856, dans un moment de deuil éprouvant avec la mort de son beau-fils aimé, Georges Mourouzi. « Les Roumains » de Quinet s’inscrivent dans une série d’ouvrages et d’articles consacrés aux Principautés Danubiennes depuis les années 1840, nourris d’échanges à la fois culturels et politiques franco-roumains. Mais, de son exil, Quinet se situe hors des manœuvres diplomatiques qui entourent le congrès de 1856. Le poids de cet exil pèse sur la représentation que Quinet offre de la Roumanie, Peuple non entendu, séparé. Au-delà de sa souffrance, au-delà de cette exclusion, la sienne qui serait aussi celle des Roumains, Quinet plaide pour la régénération, il entend démontrer que les Roumains possèdent toutes les conditions qui font une nation, à vocation européenne.

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« Le reflet des âmes disparues » : la figure d'Edgar Quinet dans « Ce que dit la musique » par Etienne Jardin et Fanny Gribenski

Ce que dit la musique d'Hermione Quinet est publié en 1893, soit près de vingt ans après le décès de son époux. La présence de ce dernier au fil des pages est pourtant sensible : ses idées, son goût esthétique, parfois même ses propres paroles sont évoquées pour témoigner d'une posture d'auditrice singulière. Alors que son approche du répertoire se concentre sur la canonisation de quelques grands hommes (Beethoven et Mendelssohn en tête), Hermione Quinet semble également préparer dans cet ouvrage (réédité en 2016 chez Actes sud) l'entrée d'Edgar au Panthéon républicain.

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Biographies

Sophie GuermsSophie Guermès

Ancienne élève de l’ENS Ulm, Sophie Guermès est professeur de littérature française à l’université de Bretagne occidentale, membre du CECJI (Brest) et membre associée de l’Item (Cnrs, Paris), où elle a créé en 2010 le séminaire Quinet. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la poésie et le roman des XIXe et XXe siècles (L’Écho du dedans, Klincksieck, 1997 ; La Poésie moderne. Essai sur le lieu caché, L’Harmattan, 1999, prix E. Faguet, Académie française ; La Religion de Zola, Champion 2003, Champion-classiques 2006 ; La Fable documentaire. Zola historien, Champion, 2016), et d’éditions critiques, dont Rome souterraine de Charles Didier (Droz, TLF, 2007). Elle a également dirigé plusieurs ouvrages collectifs, parmi lesquels Edgar Quinet poète et théoricien de la poésie (Champion, 2015).

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Krulicx300Brigitte Krulic

Brigitte Krulic, ancienne élève de l’ENS Ulm/Sèvres, est professeur à l’université de Paris Ouest Nanterre (CRPM. EA 4418) ; spécialiste de l'histoire des idées politiques, elle a publié Tocqueville (Folio Gallimard, 2016), Fascination du roman historique (Autrement 2007), Nietzsche penseur de la hiérarchie. Pour une lecture tocquevillienne de Nietzsche (L'Harmattan, 2002) ; Ecrivains, identité, mémoire. Miroirs d'Allemagne 1945-2000 (Autrement, 2001), La Nation, une idée moderne (Ellipses, 1999). Elle a dirigé, entre autres, la publication de Europe : lieux communs (Autrement 2004), La République en perspectives, Presses de l’Université Laval, 2009, Raison(s) d’Etat(s) en Europe. Peter Lang, 2010, L’Ennemi en regard(s), Peter Lang, 2012, Savoirs et métiers de l'Etat au XIXe siècle : France et Etats germaniques, Peter Lang, 2014.

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Arlenice Almeida da SilvaArlenice Almeida da Silva

Arlenice Almeida da Silva est brésilienne et vit à São Paulo. Docteur en philosophie de l’Université de São Paulo (USP), elle est actuellement professeur d’esthétique et philosophie de l’art à l’Université Federal de São Paulo (UNIFESP), membre de l’Association brésilienne d’études du dix-huitième (ABES 18) et éditeur des revues philosophiques Trans/Form/Ação (2008-2010) et Limiar (2012-2016). Ses domaines de recherches comprennent les limites et les frontières entre philosophie et littérature aux XVIIIe et XIXe siècles, l’esthétique de l’idéalisme allemand et l’esthétique du jeune Lukács.

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Simone Bernard GriffithsSimone Bernard-Griffiths

Simone Bernard-Griffiths est professeur émérite à l’université de Clermont-Ferrand. Elle a consacré de très nombreux travaux à l’œuvre d’Edgar Quinet, dont sa thèse (Le Mythe romantique de Merlin dans l’œuvre d’Edgar Quinet, Paris, Champion, 1999), une cinquantaine d’articles et plusieurs éditions critiques (Histoire de ma vie, Flammarion, 1972 ; Lettres à sa mère, t. I à IV, Champion, 1995-2008 ; Correspondance Michelet-Quinet, dans les 12 volumes de la Correspondance de Michelet, Champion, 1994-2001). Elle est également spécialiste de George Sand. Elle a dirigé ou co-dirigé plus de trente ouvrages collectifs, d’Edgar Quinet, ce juif errant (Actes du colloque du centenaire, 1975, en collaboration avec Paul Viallaneix, Presses de l’université de Clermont-Ferrand) au Dictionnaire Sand (Champion, 2016).

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silhouette homme 150Eric Francalanza

Eric Francalanza est professeur de littérature du XVIIIe siècle à l'université de Bretagne occidentale (Brest) et directeur du Centre d'étude des correspondances et journaux intimes (CECJI). Ses recherches portent notamment sur les relations entre littérature et société des Lumières au Romantisme. Parmi ses publications : Jean-Baptiste Suard journaliste des Lumières (Champion, 2002) ; Voltaire, Patriarche militant. Le Dictionnaire philosophique (PUF, 2008).

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Loris Chavanettex300Loris Chavanette

Loris Chavanette est docteur en histoire et chercheur spécialisé dans la Révolution française. Il a soutenu en juin 2013, à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, une thèse intitulée Repenser le pouvoir après la Terreur. Justice, répression et réparation dans la France thermidorienne (1795-1797). Cette recherche a été récompensée du prix de thèse de l’Assemblée nationale la même année.

Entre 2013 et 2015, il enseigne l’histoire du droit à l’Université Paris-Est Créteil. Pendant ces années, il est membre du jury du concours d’éloquence de l’université.

Auteur de Quatre-vingt-quinze. La terreur en procès, CNRS Editions, Paris, 2017 ; Waterloo. Acteurs, Historiens, Ecrivains, Gallimard, Folio Classique, Paris, 2015.

Dans un ouvrage collectif, Loris Chavanette a publié « La Révolution ou les voix de la subjectivité. La mémoire, l’histoire, l’oubli après la Terreur » in F. Dendena (dir.), Nella breccia del tempo: gli usi politici della memoria e della storia durante la Grande Rivoluzione (1789-1815), Bruno Mondadori, Milan, 2017.

Il a dirigé le numéro de la revue LRF (cahiers de l’Institut d’Histoire de la Révolution française, Paris IV), « L’historien vivant (1789-1830) », no 10, 2016.

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BorotMarie-France Borot

Marie-France Borot, Université de Barcelone, membre de l’École de psychanalyse des Forums du Champ Lacanien, explore un espace critique qui confronte Esthétiques et Poétiques à une perspective analytique.

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Tatiana Antolini DumasTatiana Antolini-Dumas

Tatiana Antolini-Dumas, Professeur agrégé, membre de l'équipe "Lumières et Romantismes" (Celis, Clermont-Ferrand)

Travaux de recherches et principales publications 

1) Edgar Quinet : L'Espagne et le Portugal d'Edgar Quinet, Villeneuve d'Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 1998

« Gautier, Dumas, Quinet, Custine : regards sur l'auberge espagnole au XIXe siècle », Colloque International du CRLMC, Semur-en-Auxois, mai 2000, in Lieux d'hospitalité : hospices, hôpital, hostellerie, édité par A. Montandon, PUBP, 2001

« Entre intertextes et mythe : la descente aux enfers de l'Eglise catholique dans Mes Vacances en Espagne d'Edgar Quinet », in Mythologies de la mort, édité par P. Auraix-Jonchière, Clermont-Ferrand, PUBP, 2000

« Paradoxes et subjectivité : l'itinéraire pictural de Quinet et Custine en Espagne », Colloque International du CRRR, Clermont-Ferrand, octobre 2001, in Écrire la peinture aux XVIIIe et XIXe siècles, édité par P Auraix-Jonchière, Clermont-Ferrand, PUBP, 2003

« Fulgurances, sélections et distorsions. Etude génétique de Mes Vacances en Espagne d'Edgar Quinet », Conférence donnée dans le cadre du Séminaire Quinet (ITEM), ENS, rue d'Ulm, 22 novembre 2013 

« Paradoxes de l'intime et singularité de l'intimité dans Mes Vacances en Espagne d'Edgar Quinet », Conférence donnée dans le cadre du Séminaire « Intimité et Voyage » de l'Equipe « Lumières et Romantismes » (CELIS), Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, 12 juin 2014 

« Genèse des Jésuites », Conférence donnée dans le cadre du Séminaire Quinet (ITEM), ENS, rue d'Ulm, 18 Mars 2016 

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Tomasz SzymanskiTomasz Szymański

Tomasz Szymański est titulaire d’un doctorat en sciences humaines (thèse : La théorie des correspondances dans l’œuvre de Charles Baudelaire, soutenue à Varsovie en 2009), actuellement en poste d’enseignant-chercheur à l’Institut d’Études Romanes de l’Université de Wroclaw (enseignant à partir de 2010).

Champs de recherche et centres d’intérêt : littérature du XIXe siècle (surtout romantisme) ; problématique philosophique (anthropologie, herméneutique, métaphilosophie) et religieuse (histoire des religions et des spiritualités, ésotérisme occidental). Projet de recherche actuel : L’idée de religion universelle en France aux XVIIIe et XIXe siècles.

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Irini ApostolouIrini Apostolou

Irini Apostolou, docteur en littérature et civilisation françaises (Paris IV, 2003) est professeur assistante en Histoire de la civilisation française au Département de Langue et de Littérature françaises de l’Université nationale d’Athènes-Capodistrienne. Spécialiste de la littérature de voyage, elle a publié la version remaniée de sa thèse : L’Orientalisme des voyageurs français au XVIIIe siècle, (PUPS, 2009) et les Images de l’espace grec dans les revues Le Tour du Monde : journal des voyages et A travers le monde (en grec, Symmetria, 2012). Elle a également édité les Actes du symposium sur Albert Camus (2012) et est l’auteur de vingt-sept articles publiés dans des revues internationales à comité de lecture, dans des actes de colloque et des volumes collectifs, majoritairement à comité de lecture. Elle a présenté plusieurs communications dans des colloques internationaux.

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Sandrine MaufroySandrine Maufroy

Sandrine Maufroy est maître de conférences à l'UFR d'Études germaniques et nordiques de l'université Paris-Sorbonne (EA 3556 REIGENN). Ses recherches portent principalement sur la réception de l'Antiquité et l'histoire de la philologie entre la France, l'Allemagne, les Pays-Bas et la Grèce. Elle est aussi traductrice de l'allemand et du néerlandais et a notamment publié Le philhellénisme franco-allemand (Paris : Belin, 2011), et dirigé avec Michel Espagne les ouvrages La philologie allemande, figures de pensée (RGI 14/2011) et L'hellénisme de Wilhelm von Humboldt et ses prolongements européens (Paris : Demopolis, 2016).

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Alvaro Garcia San Martinx600Álvaro García San Martín

Professeur au Département de philosophie, Université Métropolitaine de Sciences de l’Éducation, Santiago, Chili.

Directeur des revues La Cañada, revista del pensamiento filosófico chileno ( www.revistalacañada.cl ) et Archivos de Filsosofía ( https://dialnet.unirioja.es/servlet/revista?codigo=15852 ).

Recherches, depuis 2005, sur l’œuvre et la pensée du philosophe Francisco Bilbao, ce qui – par un travail en équipe- donnera lieu à la publication d’une édition critique de ses Œuvres complètes en neuf volumes.

Une vingtaine de conférences, communications et entretiens sur les sujets de sa recherche dans différentes universités au Chili, Argentine, Espagne et France.

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Christophe BoutonChristophe Bouton

Christophe Bouton, ancien élève de l’ENS-Ulm, est professeur de philosophie à l’Université Bordeaux Montaigne. Ses recherches portent notamment sur les philosophies et théories de l'histoire aux XIXe et XXe siècles, et sur la question du temps dans la philosophie moderne et contemporaine. Principales publications : Le Procès de l’histoire. Fondements et postérité de l’idéalisme historique de Hegel, Vrin, 2004 ; Temps et liberté, Presses Universitaires du Mirail, 2007 (trad. anglaise Time and Freedom, Northwestern University Press, 2014) ; Penser l'histoire. De Karl Marx aux siècles des catastrophes, C. Bouton et B. Bégout (dir.), éditions de l'éclat, 2011 ; Le temps de l'urgence, Le Bord de l'eau, 2013 ; Faire l'histoire. De la Révolution française au Printemps arabe, Les éditions du Cerf, 2013 ; Capitalisme et démocratie. Autour de l’œuvre d’Axel Honneth, Christophe Bouton et Guillaume le Blanc (dir.), Le Bord de l’eau, 2015.

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Moulinx300Michèle Moulin

Michèle Moulin (ex-Sacquin), archiviste paléographe, docteur de l’Université de Caen, responsable des collections manuscrites de la Bibliothèque de l’Institut de France.

Parmi ses publications :

Entre Bossuet et Maurras : l’Antiprotestantisme en France de 1814 à 1870, préface d’André Encrevé, avant-propos de Philippe Boutry, Paris, Champion, Genève, Droz, 1998.

« L’apprentissage du pluralisme religieux, 1801-1879 » dans Histoire de la tolérance religieuse en France, Rennes, éd. Apogée et PUR, 1998, p. 88-101.

« Le Luther des catholiques français entre 1802 et 1870 », dans Mémoires du passé germanique, Sources, travaux historiques, revue de l’Association « Histoire au présent », n°55-56, 2000, p.81-92.

«Mémoire huguenote, images du protestantisme » dans Mouvements religieux et culturels en France de 1800 à 1914, dir. C. Amalvi, Paris, SEDES, 2001, p. 143-156.

« La question protestante en France au XIXe siècle. Fictions et réalités. », dans Religions et culture de 1800 à 1914, dir. H. Fréchet, Paris, Editions du Temps, 2001, p. 177-192.

« L’antiprotestantisme au temps de Péguy » dans Cahiers de l’amitié Charles Péguy, 2002, 1, p. 9-23.

“Les silences de Monsieur Zola. Présence/absence de la Réforme dans l’utopie zolienne. » dans Chiara Lastraioli et Maria Rosa Chiapparo dir., Réforme et Contre-Réforme à l’époque de la naissance et de l’affirmation des totalitarismes (1900-1940), Centre d’Etudes supérieures de la Renaissance, Brepols, 2008, p. 239-252.

« Calvin’s image in catholic France during the 19th century », in Sober, scriptural and script, Amsterdam, Brill Academic Publisher, 2009, p. 21-38.

« Le protestantisme dans la pensée d’Auguste Comte : de l’anathème à la réintégration », dans Affirmations de foi. Études d'histoire religieuse et culturelle offertes à André Encrevé. Textes réunis par Florence Bourillon, Rémi Fabre, Michel Rapoport, Collection de l’Institut de Jean Baptiste SAY, Créteil-Paris 12, Editions Bière, 2012, p. 87-95.

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silhouette homme 150Vicente Romero Espinoza

Vicente Romero Espinoza, Maître de conférences au Département d’espagnol de l’Université de Paris 8, Luya (Pérou), 1957.

Licence en Éducation-spécialité sciences sociales, Université nationale de Trujillo (Pérou), 1985.

Maîtrise en Histoire, Université de Paris 7, 1987.

Doctorat en Connaissances des Tiers-Mondes –option Histoire, Université de Paris 7, 1995.

Membre fondateur des équipes de recherche « Amérique latine, expériences et problématiques d’historiens – ALEPH » (Université de Paris 7, 1992-1998) et « Amérique latine, histoire et mémoire –ALHIM » (Université de Paris 8).

Membre fondateur et membre du comité de rédaction des revues Histoire et Sociétés de l’Amérique latine (Paris, 1993-1998, http://www.univ-paris-diderot.fr/hsal/ ), Les Cahiers ALHIM (Saint-Denis, 2000- , http://alhim.revues.org/ ).

Depuis 2014 participe au « Edgar Quinet », séminaire associé à l’Institut des textes et manuscrits modernes –ITEM (École normale supérieure, Paris).

Recherches depuis 1984 sur idées et mouvements sociaux révolutionnaires au Pérou (XXe siècle) et, depuis 1988, sur la recension des idées et mentalités en Amérique latine, Allemagne et France (XIX-XXe siècles).

Une quinzaine de conférences et communications académiques sur ces sujets de recherche en France, Pérou, Roumanie et Chili.

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DurandinCatherine Durandin

Catherine Durandin, ancienne élève de l’ENS, agrégée d’histoire, docteur ès lettres, professeur émérite à l’INALCO. Elle a publié une vingtaine d’ouvrages dont

Révolution à la française ou à la russe, Polonais, Roumains et Russes au XIXe siècle, Paris, PUF, 1989

Ceausescu, vérités et mensonges d’un roi communiste, Paris, Albin Michel, 1990

Histoire des Roumains, Paris, Fayard, 1995

Les Etats Unis, grande puissance européenne, Paris, Colin, 2004

L’Europe, Utopie et chaos, Paris, Colin, 2005

Dernièrement, La guerre froide, PUF, 2016

Et plusieurs romans, Le Bel été des camarades, Paris, Michalon 1999, Julien, la Mère et l’Amante, Paris, Dacres, 2013, Ismène Point, Paris, Dacres, 2015

En préparation, Ma Roumanie communiste

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EJx300Etienne Jardin

Docteur en histoire de l'EHESS (Paris), Étienne Jardin effectue des recherches sur la vie musicale française au XIXe siècle. Responsable scientifique des publications et des colloques au Palazzetto Bru Zane - Centre de musique romantique française, il a notamment dirigé Archives du concert, livre paru chez Actes sud en 2015. Il est également co-fondateur et directeur de publication de la revue en ligne Transposition. Musique et sciences sociales.

Fanny Gribenski et Étienne Jardin ont réédité, en 2016, Ce que dit la musique d'Hermione Quinet (Actes sud / Palazzetto Bru Zane).

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silhouette homme 150Fanny Gribenski

Ancienne élève de l'École normale supérieure de Lyon, agrégée de musique et diplômée du Conservatoire de Paris en histoire de la musique et en esthétique, Fanny Gribenski a soutenu en 2015 à l'École des hautes études en sciences sociales intitulée L'Église comme lieu de concert. Pratiques musicales et usages de l'espace ecclésial dans les paroisses parisiennes (1830-1905). Elle est actuellement post-doctorante à l'Université de Californie, Los Angeles, où elle mène des recherches sur l'histoire de la standardisation du diapason.

Fanny Gribenski et Étienne Jardin ont réédité, en 2016, Ce que dit la musique d'Hermione Quinet (Actes sud / Palazzetto Bru Zane).