Lettre de Maurice Bouchor à la Princesse de Polignac n°183

Publié dans Lettre

(Juillet 1891 ? non daté)

Madame,

Je me présenterai chez vous samedi à 3 heures, espérant que ce jour et cette heure vous conviendront. Dans le cas contraire, je vous prie de me le faire savoir, & je pourrai aller vous voir lundi à la même heure, ou plus tôt.

A moins d'un nouvel avis de votre part, j'irai vous voir samedi.

M. Fauré m'a parlé du Bouddha comme sujet, et il a dû vous dire que moi-même je méditais une oeuvre litéraire (accompagnée de musique) sur ce sujet. Ce n'est pas un obstacle absolu à ce que je fasse, sur le même sujet, une autre oeuvre purement musicale pour M. Fauré. Toutefois il faudrait que cette oeuvre ne fût pas de trop longue étendue. M. Fauré m'a paru partager mes idées à ce sujet. Depuis que je l'ai vu, j'ai pensé que l'on pourrait traiter "La naissance du Bouddha", en deux parties, une dans le ciel, une sur la terre. Ce serait présenter la légende en raccourci. Mais je ne tiens aucunement à cette idée, et je suis prêt à faire tout autre chose, sur le Bouddha ou sur un autre sujet. Toutefois il me serait difficile de traiter pour M. Fauré les mêmes scènes (développées) que j'aurai à écrire pour mon Bouddha, préparé depuis longtemps. Pour tout autre sujet, je serai heureux, Madame, de faire ce qui vous sera agréable, sous la réserve, indiquée par vous-même, que le sujet ne me sera pas antipathique.

Veuillez agréer, Madame, l'expression de mon respectueux dévouement.

M. Bouchor

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