Lettre de Colette à la Princesse de Polignac n°10

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Ma très chère, très chère Winnie, j'arrive il y a une heure de la campagne et le directeur d'un journal me téléphone dans ces termes : "Voulez-vous me faire cinquante lignes sur la mort de Madame de Noailles ? " Voilà, ma chère Winnie, comment j'ai appris la nouvelle, qu'un grand esprit, un courage indompté, une femme exquise, les plus beaux yeux du monde, tout cela s'était éteint. Je pense que vous avez beaucoup de chagrin, que vous serez longtemps atteinte, que vous n'aimerez pas le dire à tout venant. Je sais aussi que vous ne m'en voudrez pas de vous avoir écrit comme si vous étiez sa plus chère parente. Je vous embrasse de tout mon coeur, votre Colette

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