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L'espace tcheco-slovaque, sismographe de l'Europe au XXe siècle

 

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Colloque organisé par l’Institut d’études slaves sous le patronage des ambassadeurs de la République tchèque et de la République slovaque et sous l’égide des groupes d’amitié du Sénat France-République slovaque et France-République tchèque.  Traduction simultanée français-tchèque et tchèque-français assurée.

Jeudi 20 novembre 2008 Fondation Singer-Polignac

Après-midi

Ouverture, par Petr Pithart , premier vice-président du Sénat tchèque

Panel sur 1918 –  Président de séance : Christophe Prochasson , directeur d’études à l’EHESS

  • 1918, le basculement vers une Europe d’États-nations,par Georges-Henri Soutou , professeur émérite à l’Université de Paris-Sorbonne, Paris IV 
  • Victory Day ou 28 octobre 1918 ? La naissance de la Tchécoslovaquie dans le contexte des conséquences de la Grande Guerre, par Ivan Šedivý , directeur de l’Institut T. G. Masaryk, Académie tchèque des sciences
  • Le sens de la naissance de la Tchécoslovaquie pour la Slovaquie, par Dušan Kováč , vice-président de l’Académie slovaque des sciences
  • 1918 en Hongrie : le coût de l'indépendance, par Ignác Romsics , professeur à l’Université Eötvös Lorant, ELTE, Budapest 

Panel sur 1938 – Présidence de séance : Élisabeth du Réau , professeur émérite à l’Université de Paris III Sorbonne nouvelle

  • Munich 1938, une question européenne, par Fritz Taubert , Université de Paris 12 Val-de-Marne 
  • Edvard Beneš et Munich, par Milan Hauner , professeur à l’Université du Wisconsin - Madison 
  • De la protection des minorités à des solutions radicales, par Bohumila Ferenčuhová , directrice de recherche à l’Institut d’histoire de l’Académie slovaque des sciences
  • Munich dans l’histoire tchécoslovaque, du traumatisme à l’instrumentalisation, par Antoine Marès , professeur à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Vendredi 21 novembre 2008 Palais du Luxembourg - salle Médicis - Paris 6è

Panel sur 1948 - Présidence de séance : Jean-François Sirinelli, directeur du Centre d’histoire de Sciences-Po

  • 1948 en Europe : les conséquences européennes du « coup de Prague" par Robert Frank , professeur à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne 
  • Pourquoi le coup d’État de Février s’est-il déroulé si facilement ? par Vilém Prečan , directeur du Centre de documentation tchécoslovaque, Prague 
  • Le développement de la situation internationale de la Tchécoslovaquie (1945-1948) par Vit Smetana , Institut d’histoire contemporaine de l’Académie tchèque des sciences
  • Du Plan Marshall au Plan Molotov. Le reflet de 1948 dans les relations polono-tchécoslovaques par Jozef Laptos , professeur à l’Université de Cracovie 

Panel sur 1968  : –  Présidence de séance : Pierre Grémion, directeur de recherche émérite, CNRS

La gauche européenne et l'année 1968 en Tchécoslovaquie, par  Marc Lazar , professeur à Sciences Po

Deux récits sur 1968 : dernière chance pour la naissance d’une nation politique ou prélude à la division de la Tchécoslovaquie ?, par Petr Pithart, vice-président du Sénat tchèque

Février 1948 et Août 1968, position et réaction de l’ONU aux deux événements, par Slavomír Michálek , directeur de l’Institut d’histoire de l’Académie slovaque des sciences

L'Autre Printemps 1968, par Jacques Rupnik, FNSP - CERI et professeur à Sciences Po

Panel  1988-1989 – Présidence : Jacques Rupnik , FNSP - CERI et professeur à Sciences Po

  • De la doctrine Brejnev à la doctrine Sinatra : le contexte international de la Révolution de velours, par Pierre Hassner , directeur de recherche émérite FNSP – CERI
  • Du Printemps de Prague à la Révolution de velours, par Oldřich Tůma , directeur de l’Institut d’Histoire contemporaine de l’Académie  des sciences tchèque.
  • 1988-1989 en Slovaquie, par Jozef Žatkuliak , directeur de recherche à l’Académie  des sciences slovaque

Table ronde générale - modérateur: Krzysztof Pomian , directeur de recherche émérite, CNRS/EHESS

Robert Frank, Dušan Kováč, Jozef Laptos, Marc Lazar, Petr Pithart, Ignác Romsics, Jacques Rupnik, Georges-Henri Soutou…

Colloque organisé avec le concours de la Fondation Singer-Polignac, des Ambassades et des centres culturels de la République slovaque  et de la République tchèque, de l'Institut d’histoire de l'Académie slovaque des sciences, de l’UMR-IRICE (CNRS – Paris 1 Panthéon-Sorbonne-Paris IV Sorbonne), du Centre d’histoire de l’Europe centrale contemporaine (Paris 1)  et de Madame Nina Škottová (Parlement européen).

 



Programme

Présentation : (texte & vidéo)

Argumentaire

L’histoire des Tchèques et des Slovaques est marquée par une coïncidence chronologique qu’illustrent les années se terminant par le chiffre 8 : 1618, avec le début de la guerre de Trente ans – premier conflit véritablement européen – qui éclate en Bohême ; 1848, la révolution des peuples, et la définition d’un programme national tant tchèque que slovaque ; au XXe siècle, les scansions s’accélèrent tous les dix ou vingt ans, reliant très étroitement l’histoire de cet espace et les convulsions d’un siècle marqué par la brutalisation. Les tournants tchéco-slovaques ont toujours été étroitement liés aux enjeux européens : entre l'Est et l'Ouest, entre le capitalisme et le socialisme, entre la démocratie et le totalitarisme... S’interroger sur quelques années clefs de l’histoire tchèque et slovaque au siècle dernier revient donc à questionner l’histoire de l’Europe dans un de ses points les plus sensibles. De l’adage « Qui tient la Bohême tient l’Europe », attribué à plusieurs hommes illustres, au propos de Paul Valéry qui, en 1938, évoque la Tchécoslovaquie comme « clef de voûte de l’édifice européen », cet espace est au cœur de l’interrogation sur l’Europe.

1918 « La nouvelle Europe »: nouvel ordre européen et transitions démocratiques

L’Europe sort dévastée de la Première Guerre mondiale : Tomáš G. Masaryk, premier président et fondateur de la Tchéco-Slovaquie, parlait de la nécessité de reconstruire « sur un vaste cimetière ». Les empires se sont écroulés. Il n’est question que de sanctionner les Puissances centrales. Pour certains, la guerre a été l’aboutissement des contradictions du capitalisme. Toutefois les grandes idéologies internationales (socialisme, Églises chrétiennes) ont aussi failli à empêcher cette catastrophe. Comment édifier une nouvelle Europe ? Sous l’impulsion des idées défendues par les grands États occidentaux vainqueurs, le respect de deux principes est invoqué : la démocratie parlementaire et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Pour le premier, le consensus politique butera souvent sur la mise en œuvre, et dès le milieu des années 20, les pratiques autoritaires gagneront du terrain pour finalement se généraliser. Par ailleurs, les réalités nationales très complexes, l’enchevêtrement des populations, la prévalence des intérêts économiques et géostratégiques, les volontés nationalistes vont contrarier le second.

Dans ce cadre, l’État tchécoslovaque est au cœur de toutes les contradictions : démocratie qui se veut exemplaire, elle est confrontée à la résistance des minorités. Personne, ou presque, dans son personnel politique n’envisageait avant 1914 une indépendance : Tchèques et Slovaques réclamaient depuis 1848 une fédéralisation de l’Empire, connue sous le terme d’austroslavisme. Comment gérer cette situation nouvelle dans un contexte européen troublé et en proie, jusqu’au début des années 20, à de multiples convulsions ? Comment rétablir la concorde intérieure ? Comment assurer sa propre sécurité dans un monde instable ?

1938 « Comment les démocraties finissent ». Le dilemme de l'Europe centrale entre l'Allemagne et la Russie soviétique est le dilemme de toute l'Europe

Le paysage européen a été profondément transformé par la crise économique mondiale. La France et la Grande-Bretagne ne sont plus en mesure de garantir un ordre européen qu’elles ont patronné au sortir de la guerre. L’Allemagne, après s’être dégagée de ses obligations internationales, a amorcé la révision du statu quo territorial. L’Union soviétique hésite. Les Etats-Unis sont politiquement absents. En Europe, les régimes autoritaires et dictatoriaux sont désormais majoritaires et l’attraction commerciale et économique de l’Allemagne hitlérienne est de plus en plus forte, particulièrement en Europe centrale et orientale.

La Tchécoslovaquie apparaît dans ce contexte comme un îlot démocratique qui subsiste au cœur du continent et que la propagande nazie présente fallacieusement comme « porte-avions soviétique ». Le pays a été fortement touché par la crise économique mondiale, ce qui a activé les revendications des minorités, instrumentalisées par les États hostiles. Comment, une fois les piliers de sa politique étrangère affaiblie (France, Petite Entente, SDN), résister à la pression ? Comment défendre les valeurs de la démocratie auxquelles les dirigeants tchécoslovaques croient profondément depuis 1918 ? Comment faire comprendre à l’opinion occidentale que la démocratie européenne se défend aussi à Prague ? De ce point de vue, les accords de Munich de septembre 1938 ne sont pas seulement la trahison d’un État, mais aussi celle des valeurs fondatrices de la République.

1948 « Le coup de Prague », coup d'envoi de la guerre froide

La solidarité entre Alliés, née de la lutte contre des ennemis communs, a volé en éclat. Dès 1946, Churchill a parlé d’un rideau de fer tombé sur l’Europe et, en juillet 1947, le refus soviétique de voir la Pologne et la Tchécoslovaquie participer aux négociations d’un plan Marshall a mis un terme à la marge d’autonomie dont ces pays pouvaient encore bénéficier. Il est urgent pour Moscou de contrôler l’espace centre-européen. Dans un jeu de peurs réciproques et d’ambitions idéologiques, l’Europe est divisée en deux dans un monde désormais bipolaire et livré à la guerre froide.

Pour la Tchécoslovaquie, après une occupation (Pays tchèques) ou une mise sous tutelle (plus ambiguë pour la Slovaquie) de plus de six ans, l’heure est aux règlements de compte (avec l’expulsion des minorités) et à la reconstruction. Le pays a alors un statut particulier d’allié qui découle du traité conclu en décembre 1943 avec l’URSS et qui lui épargne une occupation militaire. La démocratie (tempérée par quelques tabous) subsiste. Mais dès que Moscou n’a plus besoin d’une « vitrine démocratique » dans la région, la prise de pouvoir par le seul parti communiste s’impose : le processus se met en marche dès l’automne 1947 en Slovaquie et est parachevé le 25 février 1948 à Prague. Le débat est de savoir si la période 1945-1948 se caractérise par le maintien d’une véritable autonomie ou par un asservissement masqué.

1968 « Sortir de Yalta », troisième voie et épuisement des utopies

C’est l’année du grand trouble : des campus américains à Paris, Belgrade, Varsovie…, la contestation des grandes idéologies et des superpuissances se généralise sur fond de guerres coloniales au profit du non-alignement et d’une « troisième voie » dont la recherche se diversifie : libertaire, maoïste, autogestionnaire… Tout comme la France gaullienne a cherché à s’émanciper, les opinions publiques à l’Est voudraient aussi échapper aux blocs.

En Tchécoslovaquie, 1968 est l’acmé d’un processus de libéralisation longtemps retardée, entamée en 1963 et qui éclate alors. Le « Printemps de Prague » et de Bratislava, le « socialisme à visage humain », l’intervention des troupes du Pacte de Varsovie le 21 août 1968, sont des termes et des événements qui ont eu une forte résonance internationale. Cette période, marquée par une formidable éclosion culturelle – dont on n’a pas pris en France toute la mesure –, est aussi un dernier espoir de réforme du système soviétique, voire même un modèle alternatif au centralisme bureaucratique. De ce point de vue, notamment avec la recherche d’une troisième voie économique, l’espace politique tchécoslovaque a tenté d’apporter une réponse à la question d’un modèle possible entre étatisme et libéralisme.

1988-1989 Invention démocratique et « retour à l' Europe »

Après l’occupation militaire, la Tchécoslovaquie est entrée dans un long tunnel, souvent qualifié de « normalisation ». Une dissidence, peu nombreuse mais emblématique (notamment la Charte 77, et les catholiques, en Pays tchèques et en Slovaquie), s’est engagée dans la lutte pour les droits de l'homme, le pluralisme, la société civile. L'interaction avec l'opinion occidentale préfigure alors la naissance d'un espace public européen. Finalement, le « pouvoir des sans pouvoir » va triompher, dynamisé par les circonstances internationales. Mais ce n’est pas en 1988 que le pouvoir communiste, considéré désormais comme illégitime, tombera : la « révolution de velours » ne commencera que le 17 novembre 1989, irrésistible, comme une lame de fond, qui rétablira l’espace tchéco-slovaque dans sa pleine occidentalité et européanité, même si les soubresauts de sortie du régime s’accompagneront trois ans plus tard d’une séparation entre Tchèques et Slovaques. En 2008, l´année de tous ces anniversaires, la France préside l´Union européenne, dont la Slovaquie et la République tchèque sont des membres à part entière depuis leur adhésion en mai 2004. En 2009, ce sera au tour de la République tchèque de présider l´UE.

Intervenants (par ordre d’intervention)

Petr Pithart, premier vice-président du Sénat tchèque (Prague) 

Politologue, historien, écarté de la faculté de droit de l’Université Charles lors de la normalisation, dissident, auteur de nombreux essais en samizdat sur la politique et l’histoire tchèque (notamment Soixante huit, 1979, puis 1990). Premier ministre de 1990 à 1992, président du Sénat (1996-1998, 2000-2004), enseignant à la faculté de droit depuis 1994.

Christophe Prochasson, directeur de recherche à l’EHESS (Paris)

Historien de la France contemporaine, spécialisé dans l’histoire culturelle de la politique. Vient de faire paraître L’empire des émotions. Les historiens dans la mêlée, Paris, Demopolis, 2008, et un ouvrage collectif Sortir de la Grande Guerre, Taillandier, 2008.

Georges-Henri Soutou, professeur émérite à l’Université de Paris-Sorbonne (Paris IV)

Spécialiste d’histoire de relations internationales. Auteur de très nombreux ouvrages concernant le XXe siècle, de la Première Guerre mondiale à la période la plus récente. L’or et le sang, Fayard, 1989, La guerre de Cinquante Ans, Fayard, 2001.

Ivan Šedivý, directeur de l’Institut Masaryk de l’Académie tchèque des sciences (Prague) 

Historien, spécialiste de la Première Guerre mondiale, auteur notamment d’une synthèse novatrice sur la Première Guerre mondiale dans les Pays tchèques en 2001 (Lidové noviny) et éditeur de la correspondance (avec Dagmar Hájková) entre T. G. Masaryk et Edvard Beneš de 1914 à 1918 (Masarykův ústav AV ČR, 2004).

Dušan Kováč, vice-président de l’Académie slovaque des sciences (Bratislava)

Historien du XIXe et du XXe siècle, ses travaux portent sur l’Autriche-Hongrie, la naissance de la Tchécoslovaquie et les développements de la vie politique de l’entre-deux-guerres en Slovaquie. Auteur de nombreuses synthèses sur la Slovaquie (Slovakia : From Samo to Dzurinda, avec Peter A. Toma, Hoover Institution Press, 2001) et

Ignác Romsics, professeur à l’Université Eötvös Lorand – ELTE (Budapest), membre de l’Académie des sciences hongroise 

Historien du XXe siècle, outre une synthèse fondamentale sur l’histoire de la Hongrie (Hungary in the Twentieth Century, Budapest, Corvina, 1999), il est l’auteur d’ouvrages importants, entre autres, sur le traité de Trianon, sur le comte Bethlen et sur le traité de Paris de 1947.

Elisabeth du Réau, professeur émérite à l’Université de Paris III – Sorbonne nouvelle

Auteur d’une biographie remarquée d’Édouard Daladier (Fayard, 1994), Elisabeth du Réau s’est spécialisée dans l’histoire de la construction européenne et dans les questions de défense européenne, auxquelles elle a consacré de nombreux ouvrages (notamment L’idée d’Europe au XXe siècle, Complexe, 2001).

Fritz Taubert , maître de conférence à l’Université de Paris 12 Val-de-Marne

Enseignant à la Faculté de droit de Paris 12, Fritz Taubert est un historien spécialiste de l’histoire des deux Allemagnes. On notera, entre autres, le volume collectif qu’il a dirigé sur Le Mythe de Munich (Munich, Oldenbourg, 2002). Il vient de soutenir son habilitation sur la politique est-allemande en Algérie.  

Milan Hauner, professeur émérite à l’Université du Wisconsin 

Spécialiste des questions internationales, militaires et stratégiques (Asie, Europe, Est-Ouest), Milan Hauner s’est consacré au cours des dernières années à une monumentale édition critique des Mémoires d’Edvard Beneš (trois volumes, Prague, Academia, 2008). Une de ses études a été récemment traduite en français (Edvard Beneš, La Tchécoslovaquie. Chute et rétablissement d’une nation, Paris, Institut d’études slaves, 2008).

Bohumila Ferenčuhová, directeur de recherche à l’Institut d’histoire de l’Académie slovaque des sciences, Bratislava

Historienne des XIX et XXe siècles, elle a commencé sa recherche sur les questions de solidarité slave avant de s’orienter vers l’histoire des relations internationales de l’entre-deux-guerres, et particulièrement des problèmes de sécurité européenne. Outre ses nombreux travaux sur ces champs, elle participe aux grandes synthèses historiques de l’histoire de la Slovaquie.  

Antoine Marès, professeur à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne 

Titulaire de la chaire d’histoire de l’Europe centrale contemporaine, il a consacré l’essentiel de ses travaux à l’espace tchéco-slovaque au XXe siècle. Ouvrages récents : Histoire des Tchèques et des Slovaques, Paris, Perrin/Tempus, 2005. Culture et politique étrangère des démocraties populaires (dir.), Paris, Institut d’études slaves, 2007.

Robert Frank, professeur à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne 

Historien, titulaire de la chaire d’histoire des relations internationales, il dirige par ailleurs l’UMR IRICE. Il est l’auteur de vastes synthèses sur l’histoire des relations internationales au XXe siècle et plus récemment Les identités européennes au XXe siècle. Diversité, convergences et solidarités (dir.), Paris, Publications de la Sorbonne, 2004. Gouvernance et identités en Europe (dir. avec Rosalind Greenstein), Paris, LGDJ, 2004.

Vilém Prečan, directeur du Centre de Documentation tchécoslovaque (Prague) 

Exilé pendant la normalisation, puis fondateur de l’Institut d’Histoire contemporaine à Prague, Vilém Prečan est un grand animateur de la scène historique tchécoslovaque contemporaine, comme organisateur, éditeur... Ses recherches portent sur la Deuxième Guerre mondiale et sur la période communiste. Il a notamment publié d’importantes sources d’archives (sur le soulèvement slovaque, sur la Charte 77…).

Jozef Laptos, Université pédagogique de Cracovie 

Spécialiste d’histoire des relations internationales du XXe siècle, son apport à l’histoire des relations franco-polonaises est important. Depuis les années 1990, il s’est spécialisé sur les questions européennes, tant sur le rôle des Polonais dans la réflexion sur la construction européenne que sur les relations Est-Ouest.

Marc Lazar, professeur à Sciences-Po Paris

Spécialiste des gauches européennes, du mouvement communiste et de la vie politique italienne, Marc Lazar a récemment publié La Gauche en Europe depuis 1945. Invariants et mutations du socialisme européen (dir.), Presses universitaires de France, Le Communisme, une passion française, 2e éd., Perrin - Tempus, 2006, L’Italie à la dérive, Perrin, Paris, 2006.

Slavomír Michálek, directeur de l’Institut d’Histoire de l’Académie slovaque des sciences

Historien de la diplomatie au XXe siècle, il a surtout travaillé sur les sources américaines et privilégie les approches biographiques, comme dans ses monographies sur Štefan Osuský (Věda, Bratislava, 1999) et Ján Papánek (Věda, 1996). Il a récemment publié Prípad Oatis, československý komunistický režim verzus dopisovateľ Associated Press. Bratislava 2005.

Jacques Rupnik, directeur de recherche au CERI-FNSP et professeur à Sciences-Po et au Collège d’Europe de Bruges.

Spécialiste de l’Europe centrale et balkanique : Les Balkans, paysage près la bataille, Complexe, 1996, Le printemps tchécoslovaque. 1968, André Versailles 2008 (réédition), Les Européens face à l’élargissement : perceptions, enjeux, acteurs, Presses de Sciences Po, 2004.

Pierre Hassner, directeur de recherche émérite au CERI-FNSP

Spécialiste français de relations internationales, agrégé de philosophie, élève de Raymond Aron, il est l’auteur de nombreux ouvrages de réflexion sur son domaine : La violence et la paix. De la bombe atomique au nettoyage ethnique, Paris, Le Seuil - Points, 2000, La terreur et l'empire. La violence et la paix II, Paris, Le Seuil, 2003, Justifier la guerre ? De l'humanitaire au contre-terrorisme (avec Gilles Andréani, dir.), Paris, Presses de Sciences Po, 2005.

Oldřich Tůma, directeur de l’Institut d’Histoire contemporaine de l’Académie tchèque des sciences (Prague)

À la tête de cet Institut depuis 1998, il a pour spécialités l’étude de la société tchèque entre 1968 et 1989, la place de la Tchécoslovaquie dans la guerre froide et le scénario de l’effondrement des régimes communistes en Europe centrale. Coauteur de très nombreux ouvrages collectifs concernant 1968, la Charte 77, la fin du régime communiste.

Jozef Žatkuliak, directeur de recherche à l’Institut d’histoire de l’Académie slovaque des sciences

Historien de la Slovaquie contemporaine, ses recherches se concentrent autour de deux thèmes : la fédéralisation de la Tchécoslovaquie en 1968 et les événements de 1989 et leur suite, la séparation slovaco-tchèque. Publication récente : Novembrova Revolucia a cesko-Slovensky Rozchod: Od cesko-Slovenskej Federacie K Samostatnej Demokratickej Slovenskej statnosti. Vyber Dokumentov a Prejavov November 1989-December 1992 (avec Viera Hlavova), Bratislava, Literarne informacne centrum, 2002.

Krzysztof Pomian, directeur de recherche émérite au CNRS – Centre de Recherches historiques --EHESS

Philosophe et historien, il travaille sur l’histoire de la culture européenne, en particulier sur l’histoire de l’histoire ainsi que sur l’histoire des collections et des musées. Parmi ses nombreuses publications, on notera L’Europe et ses nations, Paris, Gallimard, 1990, Sur l’histoire, Paris, Gallimard, Folio Histoire, 1999, Des saintes reliques à l’art moderne. Venise-Chicago, XIIIe-XXe siècle, Paris, Gallimard, 2003, et son récent essai (avec Élie Barnavi) La révolution européenne 1945-2007, Perrin, 2008.