L'énergie, clef du futur européen ?

L'énergie, clef du futur européen ?

Allocution d'accueil : Michel Albert

Présentation : Philippe Jurgensen

Première table ronde : LA GEOSTRATEGIE DE L'ENERGIE

 

Deuxième table ronde : ENERGIE ET ENVIRONNEMENT

Débat et conclusion


Programme

Présentation : (texte & vidéo)

colloque_20071009.jpg Séance du matin.

Allocution d’accueil de M. Michel ALBERT,

Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences Morales et Politiques et Président du Comité d’honneur de la LECE,

Chers collègues et amis, Mesdames, Messieurs,

Nous sommes réunis aujourd’hui grâce à l’hospitalité de la Fondation Singer-Polignac, qui poursuit inlassablement son action de mécénat intellectuel, pour envisager ensemble la problématique d’un grand sujet qui préoccupe déjà chacun et pèsera encore plus lourd dans l’avenir : la question de l’énergie :

nos sources d’approvisionnement traditionnelles vont-elles se tarir et si oui à quel rythme ?

comment sécuriser cette ressource essentielle pour nos économies et nos sociétés ?

quels nouveaux équilibres géopolitiques vont découler des tensions qui se manifestent de plus en plus au fur et à mesure que grandit l’appétit insatiable des « pays émergents » ?

comment protéger notre environnement du réchauffement climatique et de la pollution ?

La science, en rendant notre industrie, nos transports, notre habitat plus performants, et l’économie, en valorisant à leur juste prix les « externalités négatives » et les solutions de substitution, nous aideront-elles à résoudre le problème ?

quelle est la place dans ces approches du nucléaire d’une part, et des énergies renouvelables d’autre part ?

La Ligue Européenne ne pouvait rester à l’écart d’un tel débat, puisqu’il porte sur son objet même : la coopération économique. Sa section française - qui m’a fait le plaisir de me porter à la présidence de son Comité d’Honneur – s’est donc chargée d’organiser ce colloque, qui est en même temps le thème de la réunion d’automne de sa commission économique et sociale international

Avant de laisser la parole à Philippe Jurgensen, nouveau président exécutif de notre Ligue - succédant dans ce rôle à notre très fidèle ami Jean Deflassieux -, qui va vous présenter le programme de cette journée de réflexion certainement intense, je souhaite remplir un devoir moral. Il s’agit, en la présence du Professeur Yves Pouliquen, également membre de l’Institut, qui a repris le flambeau après lui et que je remercie de son accueil, d’évoquer brièvement la grande figure du Président Bonnefous, qui nous a si souvent reçus en ces lieux. Chacun revoit sa haute silhouette qui venait, y compris ces dernières années, malgré son grand âge, s’asseoir familièrement parmi nous pour participer à nos débats. En huit décennies de carrière publique et ministérielle, il a traversé bien des épreuves et bien des régimes, qui ont donné à ses analyses toujours pénétrantes la solidité incomparable de qui a beaucoup vu, beaucoup agi et beaucoup retenu. Je pense que la richesse du programme d’aujourd’hui, abordant des problèmes qui lui tenaient à cœur, l’aurait particulièrement intéressé.

Son successeur, tous mes confrères de l’Institut et moi-même gardons une affection particulière à celui qui fut notre confrère.

Je vous demande à tous d’avoir une pensée pour lui en ce jour, dans cette Fondation qui a été, pendant tant d’années, une de ses demeures intellectuelles.

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Jean-Marie CHEVALIER

professeur à l'université Paris-Dauphine

Les perspectives énergétiques mondiales : quelle place pour l'Europe ?

La consommation mondiale d’énergie est assurée à 80 % par le pétrole, le charbon et le gaz naturel, trois formes d’énergies non renouvelable et polluantes. La problématique énergétique est maintenant indissociablement liée aux questions environnementales. Le changement climatique est scientifiquement avéré. Ses conséquences seront très coûteuses pour l’économie mondiale mais elles sont marquées par de très nombreuses incertitudes. « L’équation de Johannesburg » (Plus d’énergie – moins d’émissions) est à peu près impossible à résoudre dans le moyen terme. Les réponses apportées seront plutôt subies que voulues : elles viennent par les prix, les adaptations et les actions. Beaucoup d’éléments tendent à dire que les prix de l’énergie seront plus élevés. Les adaptations seront difficiles pour les pays les plus fragiles mais elles peuvent aussi offrir de nombreuses opportunités technologiques et économiques. Des actions seront entreprises à différents niveaux, du niveau global (le post Kyoto) au niveau local. L’Europe propose la vision d’un futur énergétique soutenable et pourrait avoir un rôle important à jouer. On peut craindre que cette dynamique énergie/environnement soit un facteur d’aggravation des inégalités.

icon Presentation Jean-Marie Chevalier (320.54 KB) 


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Christian BATAILLE

 

L'énergie : enjeu européen ou enjeu national ?

icon Présentation Christian Bataille (422.49 KB)


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Marcel BOITEUX

membre de l'Institut, ancien  président d'EDF

Quelles énergies pour l’avenir ?


A) Les caractéristiques nécessaires

  1.    une énergie durablement abondante,
  2.    et à un prix convenable,
  3.    dont la disponibilité soit suffisamment assurée,
  4.    qui ne soit pas trop dangereuse,
  5.    et qui ménage l’environnement.



B) Un survol rapide : pas de bonne solution

  1. Le charbon tue 15.000 personnes/an (point 4), il nourrit l’effet de serre (point 5) : Éliminé
  2. Le pétrole laisse entrevoir le fond de la cuve (point 1), pose des problèmes géopolitiques graves (point 3), nourrit gravement l’effet de serre (point 5) : ÉliminÉ
  3. Le gaz n’est qu’un peu plus abondant (point 1), mais pose aussi des problèmes géopolitiques (point 3), et, fuites de méthane aidant, nourrit presqu’autant l’effet de serre (point 5) :ÉliminÉ
  4. L’éolien, capricieux, persiste à être trop coûteux (point 2), et son potentiel exploitable n’est pas illimité (point 1) :un APPUI, pas plus
  5. Le solaire, très abondant, est encore très coûteux (point 2), PLUS TARD sans doute
  6. Le nucléaire répond raisonnablement à toutes les exigences, mais les gens n’en veulent pas ;TANT PIS ?


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Mark LEWIS

 

Le marché du carbone

 
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Colette LEWINER

Energy and Utilities Global Vice President at Capgemini

Energie et Changement Climatique, les objectifs de l’Europe.

En mars 2007, les Ministres de l’Union européenne ont demandé aux États membres de s’engager à réduire de 20 % leur consommation d’énergie et de 20 % leurs émissions de gaz à effet de serre (principalement le CO2), et à produire 20 % de leur énergie grâce à des sources d’énergie renouvelables. Ces “objectifs des trois fois 20 %” sont à l’horizon de l’année 2020. Alors que ces objectifs ont été fixés pour réagir aux problèmes posés par le changement climatique, et sont conçus pour éviter en dernier ressort que la température de la planète n’augmente de plus de 2 à 3 degrés, l’hypothèse sous-jacente est bien entendu qu’ils prennent en compte la sécurité d’approvisionnement en énergie (et en électricité) et qu’ils contribuent aussi à la croissance de l’économie européenne avec un maintien durable de l’emploi.
2020 représente un horizon dont l’échéance est relativement proche, pour construire un nombre significatif de centrales nucléaires, pour industrialiser la séquestration du dioxyde de carbone, pour rénover le parc d’immeubles et de maisons et pour remplacer le parc actuel de voitures.

L’exposé tente de répondre aux questions suivantes :

  • Comment l’Europe pourra-t-elle, réaliser ces objectifs ? 
  • Le cas de la France.
  • Quel en sera le coût ?
  • Comment ces objectifs peuvent-ils être atteints sans compromettre la compétitivité de l’Union européenne.
  • Pourquoi faut-il que les autres grands pays « pollueurs » s’engagent sur des objectifs chiffrés de réduction de leurs émissions de CO2 ?
 


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Jean-Paul TRAN THIET

 

Quelle politique de l'énergie pour l'Union Européenne ?

 icon Présentation Jean-Paul Tran Thiet (107.69 KB)
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Tsuyoshi Nakai

 

Energie et environnement : la réponse du Japon

icon Présentation Tsuyoshi Nakai (2.01 MB) 

 
 

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Fabrizio BARBOSA

Deputy Director General for Energy
European Commission, Directorate for Energy and Transport

Can the European Union ensure a sustainable energy policy?

Our challenge of today is how to use and produce energy in an efficient and sustainable way to ensure both security of supply, environmental protection and competitiveness for the benefit of all. The Energy Policy for Europe adopted by the European Council on March this year addresses these challenges. The adopted policy rests on three pillars with an internal and external dimension: 1. the creation of a truly internal energy market; 2. the acceleration of the shift towards a low carbon energy and; 3 energy efficiency. At the same time the Heads of state and government adopted ambitious targets for 2020: to reduce greenhouse gas emissions by 20%, a binding target of 20% share of renewable energies in total EU energy consumption; and a target of 20% of saving of the energy consumption. Several instruments will be put in place in order to reach these targets. These concerns EU Legislation; on 19 September the Commission put forward a proposal for the internal market. This will be followed by a proposal on renewable energy sources and a revised ETS foreseen for December this year. However legislation alone is not enough and the Commission is working on an ambitious proposal for a Strategic Energy Technology Plan to create a new European policy for energy technology that should be examined latest at the Spring 2008 European Council.