Princesse de Polignac

  • Lettre de Claude Monet à la Princesse de Polignac n°189

    Giverny, par Vernon Eure

    Madame,

    Je vous remercie infiniment de votre si généreuse participation à la souscription Manet. J'espère que nous arriverons à notre but et qu'enfin Manet sera placé comme il le mérite. Je suis très touché des éloges que vous voulez bien m'adresser pour mon exposition, et suis heureux de vous savoir en possession d'un nouveau tableau de moi. Recevez, Madame, avec mes respectueux hommages, l'assurance de mes sentiments distingués,

    Claude Monet

      31 juillet 89 

  • Lettre de Claude Monet à la Princesse de Polignac n°190

  • Lettre de Colette à la Princesse de Polignac n°8

    La Treille muscate

     

    Saint-Tropez,

     

    Var

    Très chère Winnie,

    Votre lettre m'a touchée infiniment. On devrait tout cacher, sauf l'amour, ( et encore !) aux êtres qu'on aime. Et ne leur montrer qu'un édifice de chair solide, d'âme cristalline, de sourires et d'éternité. Pourtant, sans mentir, je puis vous dire que je vais mieux. Sans doute ne me faut-il que du repos. Mais ceci est une médication extravagante.

    Hier une aimable surprise : Daisy Fellowes pousse ma grille et entre, venue à pied, légère, pareille à une jeune fille ! Vous pensez bien que nous l'avons reconduite à son parfait yacht, confortable merveille qui recélait, entre autres trésors, deux jeunes filles Fellowes inconnues de moi. La plus noire est superbe. Peut-être aurons-nous la bonne fortune de passer deux jours sur le "Sister Ann".

    Très chère Winnie, j'espère votre arrivée, j'espère votre séjour en Provence. Les deux me sont bien nécessaires, car j'ai pris au cours de longues années deux habitudes qui ne sont contradictoires qu'à première vue: celle de me passer de vous et celle de compter sur vous ! Je vous embrasse et je ne cesse de penser que vous serez tout à fait, cette année, victorieuse de tout et de vous-même. Maurice Goudeket est respectueusement à vos pieds.

    Colette.

  • Lettre de Colette à la Princesse de Polignac n°9

    A samedi

    Chère et encore plus chère Winnie, je reçois le gros panier printanier et je vous remercie mille fois. Prenons toutes les décisions que commande la situation ! Madame de Noailles m'a téléphoné d'une manière ravissante. La semaine prochaine, êtes-vous un peu libre ? Je vous embrasse et vous aime . Colette.

  • Lettre de Robert de Montesquiou à la Princesse de Polignac n°173

    Madame, le projet dont je vous avais vaguement parlé sans vous en indiquer l'essence ayant paru prendre consistance ces derniers temps, je viens vous dire en quoi il vous touche, et ce que vous pouvez faire pour lui.

    Notre illustre amie Sarah Bernhardt ayant exprimé le désir de réciter quelques unes de mes poésies dans une réunion choisie et nombreuse strictement composée de noms par elle et par moi désignés, et sur un terrain à la fois neutre et brillant, votre magnifique hall m'est apparu comme un idéal lieu de réalisation de ce rêve et j'ai songé  à vous demander de me l'abandonner pour une soirée, au nom de la gracieuse sympathie que vous m'avez témoignée et de votre haute bienveillance acquise à toute digne manifestation d'art.

    Veuillez bien voir en la présente démarche un fruit de cette noble réputation, Madame, et me savoir d'avance parfaitement soumis à toute circonstance pouvant entraver votre acquiescement.

    avec mes plus distingués compliments

    Comte Robert de Montesquiou

    P.S. La séance pourrait avoir lieu un soir de septembre et se recommande, en tout cas près de nous, Madame, du plus absolu secret.

    Engadine. 20 août 92