Le XIXe siècle face au futur. Penser, représenter, rêver l’avenir au XIXe siècle

Posted in Saison 2015-2016

Benoît Peeters & François Schuiten, Les Cités obscures, Casterman, 1989

Introduction

On a souvent remarqué que le XIXe siècle a été le premier à se penser en tant que siècle, et le premier aussi à se désigner par un numéral. Une autre de ses caractéristiques, c’est qu’il ne s’est pas centré autour d’une qualification unique, comme a fini par le faire le siècle des Lumières, mais qu’il a, au contraire, multiplié les appellations censées le caractériser. Nombreuses sont les expressions sous la forme « le siècle de… », insistant sur une de ses déterminations jugées essentielles : le siècle de l’histoire, le siècle des révolutions, le siècle des inventaires (Thibaudet), le siècle des dictionnaires (Larousse), le siècle de l’abstraction (Fortoul), le siècle de la science, le siècle des inventions, le siècle de la vitesse, le siècle positif, le siècle romantique, le siècle de la blague (Goncourt), etc.

Deux précédents Congrès de notre Société ayant déjà entamé la réflexion d’ensemble, tant sur les représentations du XIXe siècle par lui-même que sur ses représentations au siècle suivant, notre prochain Congrès se propose de prolonger cette réflexion en abordant la question sous un angle complémentaire.

Parmi les formulations récurrentes qui viennent d’être rappelées, nous avons choisi cette fois de mettre l’accent sur le rapport privilégié du « siècle du progrès » à l’avenir et au futur, tout en engageant une réflexion plus large sur les rapports du siècle au temps historique, sur sa manière de se construire dans l’Histoire et de gérer les trois grandes dimensions de la temporalité (Passé, Présent, Futur). En partant de la temporalisation des notions, des concepts et des vécus qui se joue à l’aune du nouveau « régime d’historicité » (François Hartog), l’enquête pourrait se tourner de manière privilégiée vers la manière que le XIXe siècle a eue de penser, de représenter, d’imaginer à la fois le futur, lointain et décroché de toute temporalité, et ce futur plus concrètement pensable et en prise sur les débats contemporains qu’est l’avenir, de les construire et de se construire par rapport à eux, tout en pensant d’emblée son présent au futur antérieur, de manière de plus en plus marquée à mesure que le temps historique s’accélère.

Le XIXe siècle qui fut, côté Passé, le siècle de l’Histoire, le siècle des inventaires, un siècle « rétrospectif », fut, côté Futur, à la fois le siècle du progrès, le siècle de l’avenir et le siècle des utopies (et des dystopies), et, côté Présent, le siècle du journal, et donc aussi de l’accélération, d’une actualisation montante des pratiques et des vécus. C’est ainsi le présent lui-même, qui, du fait de l’accélération des communications et des découvertes scientifiques en rafale, se voit comme projeté vers un futur qui tend à se rapprocher de lui à grande vitesse. En conséquence, l’avenir s’impose à la pensée avec une urgence et une nécessité nouvelles. La temporalité telle qu’on la pense est alors la proie d’une sorte d’impérialisme du futur, en réponse aux siècles antérieurs qu’on pense alors marqués par leur révérence à l’immuable tradition. La question de l’avenir, auparavant plus lointaine, uniquement virtuelle, propice à de simples rêveries et utopies, se pose avec plus d’acuité : à ceux qui s’y inscrivent résolument, l’envisagent avec joie et cherchent à anticiper le futur par des visions utopiques, mais aussi à ceux que l’avenir comme le futur plus lointain effraient ou rebutent, ce qui les provoque au passéisme et à la résistance. Alors que les hommes de la fin des Lumières envisageaient la « Postérité » comme une sorte de jugement dernier laïque propre à réparer les erreurs du « despotisme » et à rétribuer les justes, mais qui demeurait lointain et incertain, le XIXe siècle vit l’avenir de manière à la fois plus intense et plus instante.

L’avenir et le futur deviennent ainsi cette dimension du temps historique que traitent avec prédilection les systèmes philosophiques. Philosophie des sciences, philosophie de l’histoire et des religions dialoguent et s’interpénètrent, comme en témoigne le parcours intellectuel de Renan. S'ouvre ainsi un champ propice aux représentations et aux imaginaires, qu'investissent également la littérature et les différents arts.

Mais l’avenir (en prise sur le présent) constitue d’abord et surtout le terrain privilégié d’affrontement des idéologies politiques, religieuses et sociales, le combat central se jouant, au moins depuis le XVIIIe siècle, autour de la notion de Progrès, notion à spectre large, qui impose une vision positivement orientée de l’avenir, qui dépasse le champ politique, puisque débouchant sur une « religion de l’avenir ». On cherche ainsi à répondre au passéisme traditionaliste des religions instituées, mais aussi à proposer une autre projection dans l’avenir qui ne soit pas de l’ordre de l’eschatologie. D’où l’affirmation de Larousse : « La foi à la loi du progrès est la vraie foi de notre âge. » Mais nombreux et actifs sont tout au long du siècle les adversaires de cette foi nouvelle. C’est pour et contre le Progrès que se joue le combat politique, mais aussi philosophique, des « progressistes » et des « réactionnaires » de tout acabit. Aux partisans de la « perfectibilité », menant la lutte au nom de l’étendard du Progrès, et qui prédisent des « lendemains qui chantent » selon des scénarios historico-politiques souvent rivaux, s’opposent alors tous ceux qui doutent, protestent ou ironisent face à une telle vision optimiste d’un avenir idéalisé.

Côté futur (plus lointain), on assiste alors à un développement des utopies, topographies imaginaires de la cité idéale (qui ont bientôt tendance à se transformer en dystopies), tandis que se cherchent aussi des genres littéraires nouveaux, tel le roman scientifique d’anticipation. Mais c’est souvent, là encore, en fonction d’une image du présent, et par des comparaisons ou antithèses facilement décryptables par rapport à lui, que se font ces voyages vers les lointains âges futurs.

Ainsi engagée, la réflexion permettrait aussi, en miroir, d’envisager le XIXe siècle depuis aujourd’hui, soit donc à partir de ce futur que nous étions pour lui, en le traitant à la fois comme un pan exemplaire de notre passé, et comme l’inventeur de visions de l’avenir qui ont continué de régir une bonne partie du XXe siècle. Que reste-t-il aujourd’hui de ce XIXe siècle penseur d’avenir et de futur, entre progrès et discours du déclin ? Quelles représentations semblent irrémédiablement datées, quelles théories, quels imaginaires sont encore vivants et parlent à notre début du XXIe siècle ?

Comité scientifique
  • Claire Barel-Moisan (CNRS)
  • Marta Caraion (Lausanne)
  • Jean-Claude Caron (Clermont-Ferrand II)
  • Aude Déruelle (Orléans)
  • Frédérique Desbuissons (INHA)
  • José-Luis Diaz (Paris-Diderot)
  • Françoise Gaillard (Paris-Diderot)
  • François Hartog (EHESS)
  • Jean-Yves Mollier (Saint-Quentin)
  • Jean-Claude Yon (Saint-Quentin)
Comité d'organisation
  • Claire Barel-Moisan (CNRS)
  • Aude Déruelle (Orléans)
  • José-Luis Diaz (Paris-Diderot)

Programme

Mardi 19 janvier

Ouverture du colloque par José-Luis Diaz, président de la SERD

Conférence plénière d’ouverture 

SESSION 1 : L’histoire au futur

Présidence : François Hartog

SESSION 2 : Modélisations du temps

Présidence : Michèle Riot-Sarcey

SESSION 3 : Les mœurs des temps futurs

Présidence : Marta Caraion

 


Mercredi 20 janvier

 

SESSION 4 : La religion de l’avenir

Présidence : Philippe Boutry

SESSION 5 : Sciences de demain

Présidence : Claude Blanckaert

Conférence plénière 

 

SESSION 6 : Imaginaires de la fin

Présidence : Françoise Gaillard

SESSION 7 : Le progrès en question

Présidence : Philippe Hamon

 


Jeudi 21 janvier

 

SESSION 8 : L’avenir en farce

Présidence : Jean-Claude Yon

SESSION 9 : La merveille et la technologie

Présidence : Michel Pierssens

SESSION 10 : Politiques de l’avenir

Présidence : Paule Petitier

Table ronde : Le futur du XIXe siècle : entre raison et imaginaire

Animée par Jean-Claude Caron (Université de Clermont-Ferrand), avec la participation de Nathalie Richard (Université du Mans), Christophe Bouton (Université Bordeaux 3) et François Jarrige (Université de Bourgogne).

 


Vendredi 22 janvier

 

SESSION 11 : Forward, backward

Présidence : Aude Déruelle

SESSION 12 : L’art au futur

Présidence : Dominique de Font-Réaulx

SESSION 13 : Utopies, dystopies

Présidence : Claire Barel-Moisan

 

Conférence plénière de clôture

 


Résumés

Ouverture du colloque par José-Luis Diaz


Ernest Renan, foi, histoire, avenir, par François Hartog

[haut]


Le chimiste et le philosophe : sciences de la nature et sciences historiques face à l’avenir, par Domenico Paone

Comment les discours scientifiques ont informé l’imaginaire de l’avenir au XIXe siècle ? Y a-t-il des différences de perspective entre sciences de la nature et sciences historiques par rapport à cet imaginaire ? Et, en renversant le point de vue, quel avenir envisage-t-on au XIXe siècle pour ces deux grandes branches de la science ? Nous tenterons de répondre à ces multiples questions en interrogeant la pensée de deux figures majeures de savants, l’un représentant éminent des sciences « exactes », l’autre des sciences « humaines » : Marcellin Berthelot et Ernest Renan.

[haut]


L’avenir d’une révolution : quand les historiens écrivent au futur (1789-1847), par Olivier Ritz

Avant Michelet, qui prétendait que son histoire était « la première républicaine », quels sont les textes qui ont développé une historiographie de la Révolution tournée vers l’avenir ? Au-delà des scansions historiques (on écrit plus facilement la Révolution au futur pendant les premières années de la Révolution ou la monarchie de Juillet que pendant l’Empire et la Restauration), des motifs littéraires du progrès se développent, notamment au moyen de métaphores naturelles. L’un des débats les plus importants de l’historiographie de la Révolution s’invente alors. Les uns veulent montrer que la Révolution est terminée. Les autres écrivent qu’elle porte en elle les germes de l’avenir. On peut ainsi interroger la capacité des textes à figer ou à faire vivre la Révolution.

[haut]


Ce qu’il adviendra du passé : l’histoire et l’historien dans la littérature d’anticipation, par Chapman Wing

Une scène récurrente dans la dystopie française du dix-neuvième siècle, c’est la conférence des historiens du futur qui considèrent le passé, en particulier le dix-neuvième siècle lui-même, et affirment—souvent avec une certitude risible—qu’ils ne comprennent rien. En commençant par Le Monde Tel Qu’Il Sera (1845) d’Émile Souvestre, le lecteur assiste à la mauvaise logique des futurs spécialistes qui cherchent, à travers les restes matériels, des objets, des images et des bribes de textes mal compris et mal contextualisés, à se représenter son monde devenu illisible. Dans mon intervention, j’examinerai ce texte de Souvestre aussi bien que des scènes similaires dans d'autres textes du 19e siècle dont Paris au XXe siècle de Jules Verne (rédigé vers 1863), L’An 5865, ou Paris dans 4000 ans d’Hippolyte Mettais (1865), et dans Le vingtième siècle d’Albert Robida (1881), afin de mieux apprécier la façon dont le mode dystopique souligne la contingence de l’historiographie et de ses critères d’analyse.

[haut]


À chaque époque, son futur ? par Bernadette Bensaude-Vincent

La volonté d’anticiper le futur relève d’une conception bien déterminée du temps qui est elle-même une construction historique. Le XIXe siècle a développé une conception bien particulière du temps conditionne la pratique et l’écriture de l’histoire. Je propose donc de penser la temporalité comme problème à analyser et non plus comme cadre d’analyse.

Je présenterai en premier lieu une petite archéologie de la conception d’un temps linaire et universel puis, en deuxième lieu, une petite archéologie du futur, de la flèche du temps en caractérisant le régime d’historicité caractéristique de la modernité et du XIXe siècle en particulier. Enfin cette approche méta-historienne permettra de réfléchir sue le contraste entre le XIXe siècle et notre époque contemporaine.

[haut]


L’avenir dans les dictionnaires, par Jacques-Philippe Saint-Gérand

La consultation des dictionnaires ne délivre pas forcément des enseignements totalement fiables, car les notices qu'ils renferment sont marquées du coefficient de réfraction idéologique de leurs auteurs. Avenir et Futur, sous cet aspect, sont deux items lexicaux particulièrement révélateurs. Nombre de lexicographes du XIXe siècle, comme certains de leurs prédécesseurs plus anciens, nourrissent toujours le mythe d'un passé meilleur que ce que le présent permet d'augurer de l'avenir. Certains, toutefois, mus par le sentiment du progrès de l'humanité que laissent entrevoir les découvertes et les innovations du siècle, confèrent à Avenir et Futur des fonction sémantiques différentes. Alors que le premier terme est facilement investi de valeurs positives et donne à entrevoir l'amélioration escomptée des conditions politiques, sociales, économiques, scientifiques et même esthétiques (ce qui est un comble!) du présent, le second se cantonne à désigner une forme verbale et à signifier un au-delà du présent vers lequel s'avance inexorablement l'humanité sans savoir très clairement si cet au-delà sera positif ou négatif. De Boiste (1801) à Hatzfeld-Darmesteter et Thomas, en passant par Bescherelle, Littré, Larousse, Lachâtre, Mgr Guérin, en mêlant dictionnaires de langue et dictionnaires universels ou généraux, nous essaierons de débrouiller la réticularité de ces imbroglios idéologiques.

[haut]


"Achever l'humanité" : la physiologie du progrès à l'âge romantique, par Claude Blanckaert

Quelle qu’en soit l’équation, l’époque romantique se vit sur un mode palingénésique où le temps est le grand artisan du devenir. Les inégalités du développement social permettent de réintégrer dans l’universalité du genre humain le destin contrasté des peuples et des races. Le progrès devient la « grande et sainte loi de l’humanité ». Cependant, comme les sociétés ne marchent pas d’un même allant, il importe d’en diagnostiquer les arrêts ou les oscillations afin d’en saisir les hétérochronies et les « périodes ».

Dans ce déchiffrement, la science anatomique n’est pas en retrait. Y a-t-il, en sorte, des signes tangibles de l’arriération ou de l’élévation des sociétés, tels qu’on puisse, à leur simple examen, les assigner à leur rang et en prédire l’évolution ? Basée sur les morphotypes crâniens, la phrénologie a nourri une philosophie de l’histoire dont l’abbé Philippe Frère Colonna, souvent vanté par les professeurs du Muséum de Paris pour son « esprit sagace et habilement généralisateur », passera parfois pour le législateur. En 1838, il explique ainsi qu’en dépit de la fixité apparente des races, l’intelligence façonne les organes. Les aptitudes s’accroissent avec le volume cérébral et surtout avec le développement du front. Pour le théologien Frère, professeur d’Écriture sainte à la Sorbonne, la physiologie de la perfectibilité n’est qu’une condition sotériologique, laquelle suppose, conformément à la doctrine chrétienne, l’homme déchu et aliéné dans ses prérogatives originelles. Mais ses émules n’en garderont que le message naturaliste et la forme messianique d’historicisation du mouvement fusionnel des races. Aussi bien, si l’homme modèle « n’existe pas dans le passé », écrit Alphonse Esquiros, « il a sa raison d’être dans l’avenir ». Quelles sont alors les voies empruntées par la nature pour « achever l’humanité » ?

[haut]


Actualité du futur dans les anticipations et uchronies du XIXe siècle, par Françoise Sylvos

« Actualité » est à envisager ici du point de vue des contemporains de ces textes du XIXe siècle. D’où l’italique. Les anticipations romantiques, Second Empire et fin de Siècle sont centrées sur le présent, actualité politique ou événementielle contemporaine, avancées techniques dans le monde. L'habillage futuriste de la fiction est la transposition littéraire des polémiques et modes contemporaines. Le cliché d'époque s'impose à la plupart des auteurs ayant publié des textes futuristes, quelles que soient leurs poétiques. Cette part de convention littéraire montre encore une fois combien l'écriture futuriste est datée et ancrée dans une époque. Face à ces déterminations contemporaines, quelle est la part de liberté et d'invention des fictions et créations futuristes? Compte tenu de la multiplicité des textes, la réponse est contrastée. Le romantisme échevelé s'émancipe de l'univers de référence tandis que l'uchronie est l'oeuvre d'une "raison qui prophétise". 

[haut]


Le mariage du futur. Imaginer le devenir des traditions nuptiales au XIXe siècle, par Aïcha Salmon

Les rites matrimoniaux sont un objet privilégié pour appréhender les tensions qui se nouent au XIXe siècle entre le respect de traditions censées établir une continuité avec un passé plus ou moins reculé, et la projection dans un avenir dont on s’efforce d’anticiper les contours. On le voit à travers des sources très variées (écrits médicaux, sources iconographiques, écrits littéraires, essais, etc.), le mariage fait l’objet de discours qui révèlent la fascination et l’impatience des auteurs vis-à-vis de l’avenir, ou au contraire leurs craintes quand ce dernier leur semble menacer les valeurs et les usages qu’ils considèrent comme le ciment de la société. Il s’agira d’observer comment médecins, journalistes, moralistes, féministes, progressistes ou encore savants participent à la réflexion sur le devenir de l’institution pluriséculaire du mariage dans des écrits qui reflètent, autant qu’ils les construisent, l’évolution des mœurs et des mentalités.

[haut]


À la rencontre du progrès : la littérature dix-neuviémiste face au phénomène moderne du tourisme, par Concepcion Palacios & Pedro Mendez

Au XIXe siècle toute une série de modernes infrastructures voit le jour : l’apparition du chemin de fer, la prolifération des voitures motorisées, la construction et aménagement des voies d’eau et des routes. C’est grâce à cette révolution technique des conditions matérielles que les voyages y connaissent un essor extraordinaire. D’ailleurs, le déplacement de personnes et de marchandises est intimement lié au progrès socio-économique et il ne faut pas oublier que le phénomène du tourisme, en tant qu’industrie commerciale telle qu’on l’entend aujourd’hui, commence à pointer à cette époque-là. Les manifestations culturelles n’étant pas étrangères aux structures socio-économiques, l’objectif de notre communication est donc d’étudier de quelle manière la littérature française dix-neuviémiste annonce la conception moderne du tourisme et participe à son

[haut]


Véhicules de demain : les anticipations du Métro parisien et l’avenir de l’espace urbain à la fin du XIXe siècle, par Caroline Grubbs

Dans cette communication, nous proposons d’aborder la façon dont le dix-neuvième siècle a imaginé et a représenté l’avenir par le biais des anticipations scientifiques et littéraires du Métro de Paris. A travers une analyse comparative d’une sélection de projets de Métro (d’Edouard Mazet, de Jean Chrétien, de Jules Garnier et de Jean-Baptiste Berlier, entre autres) et de récits d’anticipation contemporains d’Albert Robida et de Jules Verne, nous explorerons la Métro-mania fin-de-siècle afin de mieux cerner les enjeux progressistes qu’elle véhicule et les peurs dystopiques qu’elle incite. Les systèmes envisagés dans ces textes nous offrent autant de futurs alternatifs, d’itinéraires qui auraient pu être suivis et qui auraient menés à d’autres terminus historiques, et ils nous invitent à repenser l’avenir du passé, tout en traçant de nouvelles correspondances entre fiction et urbanisme fin-de-siècle.

[haut]


Retour vers le futur : l’idée de religion universelle au XIXe siècle, par Tomasz Szymanski

Ayant assimilé l’héritage de la pensée critique des Lumières et puisant dans de multiples sources ésotériques, le romantisme entraîne le développement d’une idée pourtant fort ancienne, celle de la religion universelle. Or, cette dernière constitue toujours un retour, que ce soit vers une révélation primitive légitimant la tradition catholique, ou bien vers les origines du christianisme, en vue de les soumettre à une mise en examen et une relecture adogmatiques. Il s’agira donc toujours et paradoxalement d’un « retour vers le futur », la religion universelle étant tantôt en conflit avec le monde moderne, tantôt en plein accord avec lui, inéluctablement enracinée dans la conscience historique qui est celle de l’époque, l’idée de progrès y servant de base aux différentes philosophies de l’histoire, religions de l’avenir ou nouvelles religions censées supplanter celles dont le temps est jugé révolu.

[haut]


Catholicisme intransigeant, progrès technique et modernité politique au milieu du XIXe siècle. La dystopie d'un “monde sans le pape” chez Juan Donoso Cortès et Louis Veuillot, par Arthur Hérisson

Les différents événements qui marquèrent le milieu du XIXe siècle ont conduit certains catholiques à envisager avec pessimisme l'avenir de l'Europe. En réaction aux mouvements de 1848-1849, l'Espagnol Juan Donoso Cortès brosse ainsi le tableau d'un futur où l'oppression politique serait d'autant plus forte que l’Église aurait perdu son influence sur les sociétés. Une dizaine d'années plus tard, alors que l'unification italienne se réalise au détriment des États pontificaux, le Français Louis Veuillot reprend ces thèses et les développe pour décrire un monde dominé par un despote qui, ayant usurpé les pouvoirs du pape, pourrait dominer aussi bien les corps que les âmes, à l'aide des moyens de contrôle nouveaux dont disposent les États modernes (centralisation, télégraphe, etc.).

Ainsi, la dystopie d'un monde sans le pape ne reflète pas simplement les craintes suscitées par les bouleversements politiques du milieu du XIXe siècle mais témoigne également de la méfiance radicale d'une partie des catholiques à l'égard de la modernité sous toutes ses formes.

[haut]


Sociétés secrètes et germination du futur : l’action historique du progrès dans "Le Compagnon du Tour de France" et "La Comtesse de Rudolstadt" de George Sand, par Guillaume Milet

Empruntant à Leibniz l’idée selon laquelle « le présent, engendré du passé, est gros de l’avenir », Pierre Leroux développe une Doctrine du Progrès continu (1834) que George Sand accueille avec enthousiasme. Cette théorie de l’Histoire permet notamment le dépassement de l’opposition saint-simonienne entre époque critique et époque organique : destruction et création entraînent conjointement l’humanité dans un progrès continu. Cette communication étudie la traduction romanesque de cette « loi du progrès continu » dans deux oeuvres marquées par la lecture du philosophe : Le Compagnon du Tour de France (1840) et La Comtesse de Rudolstadt (1843). Le motif des sociétés secrètes, privilégié par la romancière pour incarner les forces invisibles du progrès, se révèle particulièrement propice à la représentation et à l’interrogation de la dialectique entre force destructrice et pensée novatrice.

[haut]


Le XIXe siècle et l’intelligence de la quatrième dimension, par Martine Lavaud

S’il appartient à d’Alembert et Lagrange d’avoir osé l’intuition d’une quatrième dimension, c’est bien le second XIXe siècle de Riemann qui a permis de dépasser, démonstration mathématique à l’appui, l’héritage de la géométrie euclidienne. Cette révolution dans la représentation traditionnelle des espaces a inspiré des textes comme La Machine à explorer le temps (1895) ou Flatland (1884) d’Edwin Abbott. Par ailleurs la presse de vulgarisation scientifique recueille, dans quelques fictions éducatives et futuristes remarquables, les échos d’une telle fascination. Il s’agira d’étudier la façon dont une part de la littérature du XIXe siècle pressent puis retravaille le concept de quatrième dimension pour en faire le principe même de l’intelligence future dans sa capacité à dépasser les catégories ordinaires du temps et de la pensée traditionnellement associées à la tridimensionnalité.

[haut]


Les fictions de l’avenir chez Camille Flammarion, par Elsa Courant

Dans cette communication, il s’agira d’étudier à travers ses oeuvres littéraires (Lumen, Clair de Lune, etc.), la façon dont Camille Flammarion, auteur polymathe dont l’écriture oscille sans cesse entre science lyrique et roman scientifique, joue avec les catégories du scientifique et du littéraire, reprend à son compte les interrogations propres à son siècle sur le sens à donner à l’avenir, sur un certain imaginaire de la décadence orienté par la fin des mondes, sur ce qui nous excède, dans l’espace comme dans le temps.

[haut]


"Le XXe siècle, la vie électrique". L’électricité dans le roman d’anticipation scientifique. Jules Verne, Albert Robida, Nilo Mario Fabra, par Daniel Perez Zapico

Dans les dernières décennies du XIXe siècle, les sociétés européennes ont assisté, stupéfiées, au développement des premières applications de l’électricité. La nature complexe de cette énergie, le mystère qui l’entourait et ses applications prometteuses ont stimulé la capacité de suggestion d’une société fin de siècle, fascinée par les possibilités illimitées de la science et la technique. Néanmoins, le fluide a également exprimé la dialectique de la modernité et ses contradictions. Des ouvrages tels que Paris au XXe siècle (1863) de Jules Verne et Le Vingtième Siècle. La vie électrique (1890) d’Albert Robida, ainsi comme d’autres exemples de la littérature d’anticipation scientifique espagnole, comme les récits de Nilo Maria Fabra, révèlent des opinions partagées sur la perception de l’électricité, sur les possibilités qu’elle offrait, ainsi que des critiques à la domination excessive de la technologie, et qui montrent, enfin, comment la société de fin de siècle se pensait et se repensait elle-même et sa relation avec la science et la technique.

[haut]


"L’idéal sous les voiles de l’électricité” ? "L’Eve future" d’Auguste Villiers de l’Isle-Adam, par Edyta Kociubinska

L’analyse de L’Ève future, roman symboliste d’Auguste Villiers de l’Isle-Adam paru en 1886, révèle l’ambiguïté des sentiments qui animent l’écrivain, héritier de la vigilance et du dédain des romantiques pour la technique, mais fasciné, comme ses contemporains, par les prodiges de la modernité et l’utilité de l’électricité.

Le but de notre communication sera d’examiner si dans le cas du roman villérien nous avons affaire à l’éloge de la science ou, au contraire, à sa condamnation ? Sommes-nous les témoins du triomphe de l’inventeur Edison ou bien les témoins de son échec, perçu comme un châtiment de Dieu pour la révolte de l’homme ? L’andréide villérienne surpasse-t-elle tous les êtres artificiels d’Arnim, de Hoffmann, de Gautier ?

[haut]


Conférence plénière : La pensée du déclin n’est pas l’envers de la pensée du progrès par Françoise Gaillard

« Le monde va finir. La seule raison pour laquelle il pourrait durer, c’est qu’il existe. Que cette raison est faible, comparée à toutes celles qui annoncent le contraire ». On doit cette réflexion pessimiste à Charles Baudelaire. Elle fait symptôme. À l’héroïsme du progrès chanté par les poètes, célébré par les écrivains, salué par les penseurs, exalté par les hommes de science, se fait jour au cours du XIXe siècle un doute à l’endroit de cette marche en avant de l’homme et de la civilisation. Cette inquiétude se fera de plus en plus entendre dans le dernier tiers du siècle. Comment meurent les mondes se demanderont les auteurs de science fiction qui se font l’écho des préoccupations du temps ?

[haut]


La fin des livres, par Nicolas Valazza

En examinant le récit futuriste de « La Fin des livres » (1895) d’Octave Uzanne à la lumière du débat sur la « crise du livre » qui s’est développé dans la presse dans les années 1890, cette communication se propose de discuter les paradoxes d’une « crise » qu’on retrouve en partie à notre ère « numérique ». En effet, le nombre d’ouvrages publiés et la somme des exemplaires vendus n’ont jamais cessé d’augmenter, en particulier en ce qui concerne les romans à succès, alors que d’autres genres et courants littéraires avaient été progressivement relégués en marge du champ éditorial. Aussi le spectre de « la fin des livres », tout « fantaisiste » qu’il fut (et qu’il est), devait-il paraître réel pour nombre d’auteurs, surtout des poètes, qui n’ont cessé de lutter pour se faire publier, tels Verlaine et Mallarmé.

[haut]


“Combien de temps… ? Je n’en sais rien." La temporalité après l’Apocalypse, par Julie Hugonny

Après la Révolution et ses désillusions, on voit l’émergence d’un genre littéraire nouveau : le récit apocalyptique. Il met en scène un événement, une catastrophe qui n’épargne qu’une poignée d’hommes et leur laisse pour mission de réapprendre à vivre dans un monde qui leur est désormais étranger. Ce traumatisme entraîne la remise en question d’une construction humaine considérée jusque là comme acquise : celle du temps. Après la vision positiviste d’un temps linéaire qui garantit le progrès, on repense désormais le temps sous le signe de la dévolution, ou de manière cyclique, comme un mouvement de flux et de reflux, ou encore à l’image d’une spirale. Le roman post-apocalyptique, étant donné son essence fantastique et visionnaire, est ainsi le support privilégié d’une réflexion philosophique ludique mais rigoureuse sur le temps humain tel qu’il est repensé au XIXe siècle.

[haut]


Contre le progrès, contre le temps… Du futur dystopique et de la fin des espèces sur le vieux continent, par Sandrine Schiano

« Le XIXe siècle au futur » : siècle de la fin, siècle de l’attente ? Penseurs d’avenir et bricoleurs de futur(s) s’ingénient à faire disparaître ou réapparaître les espèces dans un scénario où le référent épistémologique n’est jamais loin. Notre communication s’inscrit à la croisée des théories du vivant – où l’on examinera l’influence de la géologie et de la biologie (Lyell, Darwin, Agassiz) sur la conception d’une temporalité démesurée retournant le gant du progrès – et du récit fictionnel explorant des univers crépusculaires, où l’homme serait finalement vaincu, des mondes (in)finis, aléatoires, improbables, décrochés de toute vision optimiste, voie qu’ouvrira le roman d’un futur antérieur d’anticipation scientifique (Maurice Renard, Louis Boussenard, Marcel Roland, Rosny Aîné, Jules Verne, Camille Flammarion, HG Wells).

[haut]


Ironie et grandiloquence du progrès ("Travail" de Zola, "Paris, ses organes, ses fonctions…" de Du Camp, "Paris-Guide"), par Marta Caraion

De Gautier (Mademoiselle de Maupin) à Zola (Le Docteur Pascal, Travail), de Baudelaire à Hugo (Préface à Paris-Guide), en passant par Balzac (Modeste Mignon), Maxime Du Camp (Les Chants modernes), Renan, Flaubert, Villiers de L’Isle-Adam, ou Verne, les écrivains produisent des discours sur le progrès et organisent des batailles rangées qui rythment le XIXe siècle. La polémique esthétique et sociale entretient des invariants qui deviennent, dès les années 1830, des stéréotypes. On interrogera d’abord ce phénomène d’immobilisme argumentatif, avant d’examiner, à l’intérieur de la bipartition idéologique et esthétique que le progrès génère, une opposition de ton qui se traduit d’un côté par l’usage exacerbé de l’ironie et du sarcasme, d’un autre côté par la production d’un discours grandiloquent. Ce double débordement expressif du discours sur le progrès révèle, du côté de sa production, l’impossibilité d’une posture de modération ; et, au niveau de la réception, la pression exercée sur le lecteur, contraint à adhérer.

[haut]


“L’impression d’une transposition de mon moi dans l’avenir”. Le public des Expositions universelles face au Progrès, par Nicolas Rieder

Ce sentiment de transposition, ce sont les frères Goncourt qui le vivent dans les travées de l’exposition universelle de 1867. Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls à faire l’étrange expérience d’entrer, un matin d’été, dans la galerie des Machines et de se voir projeter vers des lendemains qui chantent ou font déchanter, selon des avis polarisés.

Après avoir rappelé que l’idéologie progressiste modèle profondément la scénographie des expositions universelles, je désire, en lisant dans le débat autour de ces dernières un débat de la notion même de Progrès, mettre au jour la nature, parfois contradictoire, de l’avenir que semble refléter les verrières des palais parisiens.

[haut]


Écrire à la lumière de Lamarck, Spencer et Darwin : le progrès chez J.H. Rosny aîné, par Fanny Robles

J.-H. Rosny aîné (1856-1940), est considéré comme l’un des précurseurs ce que l’on appellera à partir des années 1930 la « science-fiction ». Celui qui passe pour être l’inventeur du mot « astronautique » est aux premières loges du progrès scientifique de son temps, mais qu’en est-il de la notion de progrès dans son œuvre ? Grand admirateur d’Herbert Spencer, Rosny aîné se méfie pourtant des travers du socio-darwinisme, à l’instar des écrivains conservateurs Maurice Barrès et Paul Bourget, qu’il fréquente dans les salons de Madame Cavaillet et des frères Goncourt. Nous verrons en quoi il se détache de ces derniers par les réflexions néo-lamarckiennes et néo-darwiniennes qui sous-tendent ses récits évolutionnistes. Ses textes d’anticipation comme ses romans préhistoriques déploient ainsi une temporalité infiniment ouverte, dans laquelle un optimisme teinté de nostalgie annonce une vision du progrès qui interpelle plus que jamais le lecteur du XXIe siècle.

[haut]


Des châteaux en Espagne… L’échec des bâtisseurs d’avenir dans l’œuvre d’Emile Zola, par Émilie Piton-Foucault

Émile Zola porte un regard particulier sur l’ingénierie, à la fois vue comme une véritable forme de création du monde moderne – qu’il associe à son père ingénieur –, mais aussi comme une métaphore de sa propre création littéraire réaliste. Néanmoins, cette utopie théorique liée au futur appelé de ses vœux, s’oppose nettement à la dystopie romanesque d’un avenir menaçant chez Zola : les ingénieurs représentés dans Les Rougon-Macquart ne peuvent réussir que dans un monde protégé voire légendaire et irréel, dans un lieu détaché de la fiction de ses romans, et non dans celui toujours menaçant de la « chose » du réel. Zola témoigne ainsi de la grande distance entre la culture technique et la technicité d’une époque, montrant la complexité de l’imaginaire technique de la société du XIXe siècle, instillant la peur de l’avenir au sein même de sa foi dans le progrès.

[haut]


L’avenir de l’humanité selon Bouvard et Pécuchet, par Stéphanie Dord-Crouslé

Outre la totalité du second volume, la mort a empêché Flaubert de rédiger les toutes dernières scènes du chapitre X de Bouvard et Pécuchet, en particulier la confrontation, par les deux personnages, de leurs deux visions antithétiques de l’avenir de l’humanité : Pécuchet le voit « en noir » tandis que Bouvard le voit « en beau ». Au-delà des nécessités narratives et romanesques qui amènent Flaubert, tout au long de son ouvrage, à opposer systématiquement ses deux personnages afin de faire progresser l’intrigue, on essayera d’abord de mettre en lumière les soubassements documentaires des discours des deux personnages (de très nombreuses références sont issues de l’ouvrage de Ludwig Büchner, Science et nature : essais de philosophie et de science naturelle). On tentera aussi de voir ce que cet épisode, immobilisé à l’état de scénario développé, révèle du fonctionnement du roman et, peut-être aussi, au-delà, d’une pensée flaubertienne de l’avenir.

[haut]


"L’an 1841 et l’an 1941, ou aujourd’hui et dans cent ans" : le vaudeville à l’avant-garde de la science-fiction ?, par Lise Schreier

Les quelques dix mille vaudevilles produits au dix-neuvième siècle regorgent d’informations sur les intérêts, les plaisirs et les préoccupations des Français. Ils peuvent donc nous en apprendre long sur leurs rapports avec le progrès, le temps et l’avenir politique du pays. Cette communication est centrée sur L’An 1841 et l’An 1941, ou Aujourd’hui et dans cent ans (1841), revue de fin d’année durant laquelle le protagoniste, transporté en l’an 1941, découvre un Paris avec un treizième arrondissement, une rue Balzac, des femmes émancipées et une lune « médicamentée d’après la recette de Fourier » devenue habitable. Cette pièce témoigne de ce que les vaudevilles futuristes, qui ne prennent pas l’avenir au sérieux, dressent un portrait remarquable d’une population solidement ancrée dans un présent dont la stabilité est d’autant plus rassurante que le siècle est tumultueux.

[haut]


Les “anti-Lumières” de la ville ou le choc de la modernité à travers les images satiriques de presse autour de 1900, par Laurent Bihl

La caricature joue un rôle prégnant dans cette perception nouvelle, humoristique ou monstrueuse, de l’inflation technologique. Le corpus satirique se nourrit de motifs inédits, parcourus par l’anthropomorphisation, la zoormorphologie, la réification des dispositifs mécaniques qui amplifient, détournent ou dénoncent les usages d’un bouleversement à l’œuvre dans la société, tout en les mettant en spectacle. Vitesse, bruit et saturation de l’espace apparaissent comme les critères de stigmatisations des plumes antimodernes vitupérant dans le débat public, mais également comme les symptômes communs d’une modernité destructrice de la vision utopique d’une ville « humaine », ce qui n’est pas sans faire écho aux théories de collectivités harmonieuses en vogue dans les milieux anarchisants.

Ma communication aura donc pour but d’examiner les représentations liées à la ville « lumière » et les innovations techniques dans l’univers satirique, ainsi que les tensions liées à l’accélération « frénétique » célébrée ou dénoncée par les images.

[haut]


Les mutations du merveilleux à l’ère du progrès scientifique, par Émilie Pezard

Les progrès scientifiques font de la fin du XIXe siècle une époque charnière, à l’aube d’une nouvelle ère dont on ne sait trop si elle sera dominée par une froide technicité issue du règne sans partage de la raison, ou par une nouvelle forme de merveilleux issue des progrès continus de la science. Ce renouvellement de l’imaginaire conduit à une reconfiguration de la littérature fantastique sous la forme oxymorique de « merveilleux scientifique ». L’hypothèse que nous souhaitons vérifier est que l’opposition rationnel / irrationnel, qui différencie pour nous aujourd’hui les poétiques du fantastique et de la science-fiction, n’est guère opérante à la fin du XIXe siècle, qui pense davantage en fonction d’une opposition entre le connu et l’inconnu : dès lors, si la science comme principe explicatif est vouée à réduire la part d’inconnu dans le monde, la science comme principe créateur promet un avenir où le mystère prendra une part accrue.

[haut]


“Jouis de ma nouvelle invention” : pouvoir surnaturel et progrès scientifique dans la comédie de magie espagnole, par Lise Jankovic

La comédie de magie espagnole, équivalent de la féerie théâtrale française, est un genre dramatique populaire où tout repose sur la merveille. Dans ce théâtre hispanique, les pouvoirs des êtres merveilleux se font souvent le reflet d’un progressisme technologique, comme en attestent les appareils scientifiques en tous genres qui servent d'accessoires scéniques. L’exhibition des techniques nouvelles et futuristes sur scène n'est pas sans laisser transparaître une posture idéologique sur la notion de progrès. L'enjeu de la communication est de mettre en relation l’imaginaire technologique associé à la comédie de magie avec les discours progressistes de l’époque et l’engouement généralisé pour les découvertes scientifiques.

[haut]


Le voyage dans la lune, dans tous ses états, par Patrick Désile

Le thème du voyage sur la lune traverse le XIXe siècle, depuis, au moins, Le Pied de mouton en 1806 jusqu’au Voyage dans la lune de Georges Méliès en 1902. Ce qui n’avait d’abord été qu’une fantaisie, dans la lignée des récits des XVIIe et XVIIIe siècles, se teinta de réalisme scientifique, regarda vers le futur. Cette évolution, pourtant, ne fut ni linéaire, ni radicale, et il convient de la décrire dans sa complexité en considérant, certes, les oeuvres bien connues que sont les romans de Jules Verne, l’opéra-féerie d’Offenbach ou le film de Méliès, mais aussi d’autres textes, d’autres spectacles, d’autres images, plus modestes et souvent obscurs. L’entrelacs des relations qu’on peut tracer entre ces objets ordinaires dessine une pensée du futur mouvante, incertaine, ambiguë.

[haut]


Conception, préparation et mise en œuvre d’une exposition par Dominique de Font-Réaulx

L’exposition Une brève histoire de l’avenir, inspirée par l’ouvrage de Jacques Attali, a tenté, en observant le passé avec nos yeux d’aujourd’hui, de saisir les enjeux du futur. Elle a composé ainsi un récit, subjectif par force comme par choix, et invité ainsi à une traversée du temps. Ce récit n’offre pas une approche temporelle linéaire. Il y préfère une histoire qui laisse la place aux échos entre événements du passé et du présent, aux regards croisés liant art ancien et création contemporaine. Il associe sens du spectaculaire et attention poétique aux expressions les plus ténues de l’humanité, souhaitant ainsi interroger à la fois les traditions les plus anciennes comme les intuitions contemporaines.

Cette communication, prononcée par une des deux commissaires de l’exposition, visera à la présenter et, surtout, de souligner les enjeux spécifiques de la conception et de la mise en œuvre d’un tel projet.

[haut]


Marianne dans le rétroviseur ou l’avenir de la République au miroir de son passé, par Jean-Claude Caron

Comme toute idéologie, le républicanisme se veut projection vers un futur glorieux à partir d’un présent construit comme un référent négatif. Entre la première et la deuxième expériences républicaines, les idéologues du « parti » s’évertuent donc à penser un avenir républicain érigé en âge d’or. Les mots de religion, de foi illustrent assez bien ce messianisme républicain, qui se déploie notamment à partir du « moment 1830 ». Frustrés de ce qu’ils considèrent à la fois comme un échec personnel à l’issue des Trois Glorieuses et comme un détournement de légitimité (le « roi-citoyen », la « meilleure des républiques »), les idéologues républicains se lancent dans une réflexion collective visant à déterminer une république à la fois idéale et pragmatique. Cette communication a donc pour finalité un examen de la confrontation des temporalités autour desquelles s’ordonne la pensée républicaine, soumise, d’un côté, à une modélisation déduite d’un passé qui est en train de passer et, de l’autre, d’un futur conjuguant approche messianique et approche pragmatique.

[haut]


L’avenir impossible : la crise du projet laïc à la fin du XIXe siècle, par Julien Bouchet

La culture politique dominante du parti républicain s’est construite sur la promesse d’un avenir laïc à visée progressiste. Cette ambition fédératrice ne suscita plus l’unanimité au terme du XIXe siècle. Elle fut en effet mise en concurrence avec d’autres projets proposant, eux aussi, une lecture finaliste du temps politique. Dans le même temps, plusieurs voix, socialistes ou bien modérées, dreyfusardes et antidreyfusardes, discutèrent l’action et la praxis des républicains radicaux en dénonçant le conservatisme d’un projet tourné vers le futur. Ces dynamiques actèrent l’entrée dans la post-modernité de l’idée républicaine, un âge caractérisé par la déconstruction progressive du régime d’historicité ayant dominé le siècle passé.

[haut]


Crises, cycles et progrès dans l’économie politique du XIXe siècle, par Ludovic Frobert

Les différentes écoles d'économie politique, libérales et socialistes, placent l'évolution industrielle au coeur du progrès. Le phénomène des crises dans les années 1820 complique le processus. Les crises représentent elles des accidents aléatoires, sont-elles récurrentes, leurs causes sont-elles naturelles ou dues au contraire à des interventions intempestives, ces crises ne sont-elles qu'un moment d'un mouvement d'ensemble plus structurant, est-il pensable d'en lisser les effets pour obtenir un progrès plus linéaire... . De nombreuses interrogations sont posées sur cette question du lien entre crise, alternance de phases contraires et progrès. En nous appuyant notamment sur les entrées des dictionnaires et encyclopédies de l'époque, nous étudierons les positions de différentes écoles. Et nous conclurons ce cheminement par l'étude de l'entrée "Crises commerciales" (Dictionnaire général de la politique, Maurice Block, 1862) dans laquelle Clément Juglar développe la première idée du cycle économique.

[haut]


Table ronde : Le futur du XIXe siècle : entre raison et imaginaire

[haut]


Modernité critique, modernité stylistique : l’écriture zolienne des deux siècles, par Susan Harrow

Zola a articulé et absorbé les valeurs d’une avant-garde visuelle (Manet, Van Gogh, Morisot) dans son propre médium, ouvrant la voie à la modernité esthétique du siècle à venir: ellipse, mise en abyme, ambiguïté, abstraction, déréalisation, évacuation, et brièveté seront parmi les qualités examinées au cours de cette communication consacrée aux valeurs prospectives de Zola. Cette lecture à contre-courant propose une interrogation plus nuancée du naturalisme et, ainsi, contribue à une révision des valeurs historiographes à travers de nouvelles perspectives sur les relations entre le naturalisme et la modernité littéraire, entre le dix-neuvième siècle finissant et le vingtième siècle naissant.

[haut]


La galaxie folkloriste des années 1880-1914 : discipline en devenir et modernité régressive, par Laurent Le Gall

Pour le dix-neuviémiste, la galaxie folkloriste des premières décennies de la Troisième République peut apparaître, à bien des égards, comme un terrain où s’exprimèrent avec plus ou moins de force les tensions et les contradictions afférentes à l’un des couples à travers lequel nombre d’acteurs se pensèrent au sein de leur époque, le couple tradition/modernité. Majoritairement ruraliste, cette galaxie ne fut pourtant nullement antimoderniste ou réactionnaire par essence. Pour autant, l’adhésion de la plupart de ses membres, quelles que fussent leurs inclinations politiques, à un discours promouvant in fine les solidarités mécaniques contre l’atomisation sociale d’une époque pensée en fonction de la figure du dernier et, partant, de l’urgence qu’il y avait à le sauver de l’oubli auquel la société industrielle paraissait le condamner, suggère que nous nous interrogions sur la genèse d’une « modernité régressive ».

[haut]


Horoscopes et prédictions astrologiques dans Le Double almanach français ou le nouveau Nostradamus de Laurent-Antoine Pagnerre, par Arnaud Baubérot

Avec l’expansion de l’édition populaire, les almanachs consacrés partiellement ou exclusivement aux prédictions astrologiques connaissent, dans la première moitié du XIXe siècle, une diffusion d’une ampleur inédite. La piètre qualité de ces brochures, produites en masse et débitées à vil prix par les colporteurs, le caractère stéréotypé et répétitif de leurs oracles, le statut même de l’astrologie, regardée comme une superstition archaïque, inspirent le mépris des esprits éclairés pour cette littérature. C’est le cas notamment de l’imprimeur et militant républicain Laurent-Antoine Pagnerre (1805-1854). En 1837, celui-ci lance un Double almanach français ou le nouveau Nostradamus qui offre toutes les apparences d’un almanach astrologique mais dont le but avoué est d’éduquer le lectorat populaire en lui exposant la vanité et le mensonge des prédictions. Pourtant dès 1839, constatant la mévente de son recueil, Pagnerre commence à y insérer des rubriques astrologiques qui occuperont une place croissante, jusqu’à représenter près du tiers de chaque livraison. Cet exemple parmi d’autres montre que les prédictions et prophéties, loin de représenter un résidu archaïque maintenu par des pratiques d’édition routinières, constituent un contenu attendu par la clientèle des almanachs. Ceci témoigne de la permanence d’une culture astrologique dont nous tenterons ici d’analyser les ressorts et les contours.

[haut]


Berlioz, musicien du XXIe siècle, par Béatrice Didier

Berlioz s'est heurté au conservatisme dans tous les domaines, mais plus particulièrement dans celui de l'orchestration où il eut à surmonter non seulement les réactions du public et de la presse(cf. caricatures),mais aussi des instrumentistes horrifiés par les difficultés des partitions. L'orchestre berliozien que le musicien entreprend de défendre dans son Traité d'instrumentation, tout en reposant sur des acquisitions du passé (musique de la Révolution française) renouvelle considérablement la conception même de l'orchestre et en cela est annonciatrice du futur:

-place des instruments à vent et à percussion

-la musique purement instrumentale peut prendre en charge une certaine abstraction,tandis que la voix est alors davantage liée à la parole, donc à une signification déterminée.

[haut]


L’avenir de la peinture, selon les photographes (1839-1860), par Erika Wicky

« La peinture est morte à dater de ce jour. » L’immense fortune critique connue par cette sentence anticipative attribuée à Paul Delaroche ne doit pas masquer l’importante variété des prédictions formulées dans la presse au moment de l’apparition de la photographie, quant à l’avenir de la peinture. Les défenseurs de la photographie qui ont pris part aux débats concernant son statut artistique ou ses aptitudes à bien reproduire les tableaux ont souvent opposé à l’argument de la mort de la peinture et de la dégénérescence des arts, des projections bien plus positives de l’avenir de la peinture à l’ère de la photographie. Ce sont ces petites utopies déployées dans la presse alors que la photographie prenait place dans le paysage visuel qu’il s’agira d’étudier afin de mieux saisir les conceptions attachées alors au progrès technique dans les arts et à la place des arts dans la société.

[haut]


L’enfance de l'art, l’art de demain : pensées modernistes fin-de-siècle : théâtre, peinture, arts, par Quentin Rioual

Cette communication propose de mettre au jour, à l’échelle transnationale et transartistique, le rôle joué par le concept d’œuvre d’art de l’avenir, par l’étude de ses occurrences et de ses déclinaisons, dans les textes des artistes de la modernité tels que Wagner, Maeterlinck, Hermann Bahr, Appia, Munch et Diaghilev. Nous chercherons à définir les contours de cette notion dans sa mobilité, notamment en étudiant comment l’approche scénico-picturale a concouru, par croisement, à redéfinir les limitations propres de chaque art. Seront mis en valeur les enjeux présents et prospectifs que cette idée d’art du futur recouvrait pour les artistes et leurs associations dans un contexte polémique de pensée de la décadence de l’art. Nous en considérerons les accomplissements, les échecs et les inachèvements.

[haut]


Rituels industriels : l’imaginaire des techniques de reproduction à la Belle Époque, par Julien Schuh

À la fin du XIXe siècle, écrivains et journalistes sont fascinés par les nouvelles machines de reproduction et de diffusion de la pensée humaine, tel le phonographe. À travers des récits mettant en scène les mutations des technologies de l’information, ils révèlent les transformations profondes des fondements mêmes de la communication dans les sociétés modernes. L’industrialisation de la reproduction et de la diffusion des objets culturels n’est pas toujours analysée comme une forme de désenchantement : on la met volontiers en regard du geste créateur, divin ou humain, menant à l’idée d’une mécanisation possible de l’art.

[haut]


George Sand : la Fable, un espace pour l'utopie ?, par Pascale Auraix-Jonchière

Il s'agira d'interroger les liens instaurés entre la Fable et la pensée utopique à partir de trois œuvres s’échelonnant de 1850 à 1865 : Histoire du véritable Gribouille (1850), Evenor et Leucippe (1856), La Coupe (1865). « Conte », « poème », « féerie », ces trois récits empruntent aux légendes et aux contes de fées une matière qui s’organise et se remodèle en fonction d’impératifs idéologiques. Centrée sur des personnages de fiction confrontés à des acteurs surnaturels, chaque diégèse se déroule dans un espace à la configuration signifiante qui donne à voir un parcours édifiant, non sans liens avec l’Histoire. En effet, de l’île des Fleurs (Gribouille) au Val-des-Fées (La Coupe), en passant par l’Eden revisité d’Evenor et Leucippe, les ailleurs imaginaires se succèdent, différemment reliés au monde des hommes. Or, ces relations qui s’instaurent avec la sphère sociale révèlent in fine une réflexion sur le fonctionnement même de la pensée utopique.

[haut]


Villes rêvées et cités de perdition dans l’œuvre de Jules Verne. La dystopie fin de siècle, par Philippe Mustière

Devant la naissance du sentiment de l’absurde, devant ce hiatus désormais installé entre les intérêts de la science et ceux de l’humanité, entre progrès et liberté, Jules Verne va décrire les bouleversements successifs de la société industrielle de la fin du XIXe siècle. Le monde dans lequel vit Jules Verne est loin d’avoir toutes les qualités dont le triomphalisme scientiste a bien voulu le décorer; c’est déjà un monde qui suinte d’une étrange angoisse, un monde déjà perverti par la technologie, voyant déjà se profiler la faillite des cités en perdition. Car si Jules Verne mérite parfois sa réputation d’auteur de science-fiction par ses extrapolations, il est tout autant un auteur de « politique-fiction ». Il imagine bien plus les perspectives politiques et sociales ouvertes à l’avenir de l’humanité que les perspectives scientifiques et techniques. Au lieu de présenter un monde parfait, la dystopie vernienne propose souvent une anticipation sociale, décrivant, avec pessimisme, un avenir sombre et un futur apocalyptique.

[haut]


Le siècle de la dystopie ? Propositions pour une histoire littéraire, par Valérie Stiénon

Le XIXe siècle développe bon nombre de récits de communautés en danger, sur le déclin ou soumises à la destruction. Échos de l’actualité socioculturelle, ces récits sont aussi des fictions créatives. Ils occupent pourtant une place mineure dans l’histoire littéraire française et sont difficilement lisibles sous la désignation commune de dystopie. Pour rendre compte de leurs possibles cohérences discursives et poétiques à travers la diversité de leur inscription contextuelle, on réfléchira aux manières de combiner une approche narrative et une perspective pluri-médiatique embrassant un large spectre de genres et de supports allant de la prose poétique eschatologique (Cousin de Grainville) aux récits de guerres futures (Danrit, Giffard), en passant par les éphémérides humoristiques dans la presse (Robida), les contes conjecturaux (Nodier, Allais) et le roman illustré (Souvestre, Henriot).

[haut]


Dystopies fin-de-siècle : Paul Adam, Alfred Jarry, par Clément Dessy

L’anticipation négative ne se limite pas à secteur éditorial spécialisé. Les préoccupations décadentes et eschatologiques des écrivains symbolistes se manifestent à travers un certain nombre de textes qui reprennent à leur compte les prédictions angoissées de la littérature populaire. La poétisation par la description visuelle constitue un fondement majeur de ces œuvres. À travers les exemples de Paul Adam et d’Alfred Jarry, nous nous proposons d’analyser comment les écrivains donnent à ressentir les angoisses soci(ét)ales de l’homme en les érigeant en valeurs esthétiques, contemporaines et prédictives, mais surtout visuelles et fantasmées.

[haut]


Des "Cités obscures" à "Revoir Paris", la bande dessinée au futur antérieur par Benoît Peeters

Jouant avec les signes de la modernité d’hier – celle de Jules Verne, Albert Robida ou Le Corbusier –, les albums de François Schuiten et Benoît Peeters mettent en scène une sorte de futur antérieur où les tissus urbains et les strates temporelles s’enchevêtrent. Un voyage en uchronie…

[haut]

Biographies

José Luis DiazJosé-Luis Diaz

José-Luis Diaz, professeur émérite de littérature française à l'Université Paris-Diderot, est Président de la Société des études romantiques et dix-neuviémistes, directeur du Magasin du XIXesiècle. Ses travaux ont porté sur la représentation de l'écrivain au XIXe siècle (L'Écrivain imaginaire. Scénographies auctoriales à l'époque romantique, Champion, 2007), le biographique (L'Homme et l'œuvre : contribution à une histoire de la critique, PUF, 2011), Balzac (Devenir Balzac. L'Invention de l'écrivain par lui-même, Pirot, 2007, un « Foliothèque » sur Illusions perdues), mais aussi sur Musset, Sainte-Beuve et George Sand.

[haut]


François HARTOGFrançois Hartog

Historien, Directeur d'études à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (Paris), F.H. a développé, au fil des années, une réflexion sur l'histoire et sur l'histoire de l'histoire, qui l'a mené de la Grèce ancienne au monde contemporain, en interrogeant les différents usages du passé et en scrutant les rapports que les sociétés entretiennent avec le temps. Une série de livres jalonne ce parcours, notamment, Le miroir d'Hérodote, Essai sur la représentation de l'autre (Gallimard), Le XIXe siècle et l'histoire : le cas Fustel de Coulanges (Seuil), Régimes d'historicité, Présentisme et Expériences du temps (Seuil), Croire en l'histoire (Flammarion), Partir pour la Grèce (Flammarion).

[haut]


Michèle Riot SarceyMichèle Riot-Sarcey

Michèle Riot-Sarcey, professeur émérite d’histoire contemporaine, université Paris 8 a publié de très nombreux articles sur l’histoire politique, le genre et l’utopie au XIXe siècle, et plusieurs ouvrages parmi lesquels, nous pouvons citer:

  • Le Réel de l'utopie, Essai sur le politique au XIXe siècle, Paris, Albin Michel, octobre 1998.
  • Histoire du féminisme, La Découverte, Repères, mars 2002 Troisième édition parue en septembre 2015
  • 1848, La Révolution oubliée en collaboration avec Maurizio Gribaudi, La Découverte, 2008, publié en livre de poche, 2009.
  • De la différence des sexes, le genre en histoire, Editions, Larousse, 2010.

Son prochain livre dont l’article donne à voir la teneur, s’intitulera, Le procès de la liberté et sera publié en janvier 2016 par les éditions La découverte

Domenico PaoneDomenico Paone

Après une maîtrise en philosophie à l’Université de Pise, en Italie, Domenico Paone a soutenu une thèse de doctorat à l’EPHE sur les manuscrits inédits d’Ernest Renan à la BnF (prix Auguste Comte 2013). Il est actuellement post-doc à l’Institut des textes et manuscrits modernes (ITEM), où il dirige le projet « Renan Source », une édition génétique numérique des manuscrits de Renan (projet lauréat du programme « Émergence(s) » de la Ville de Paris). Il est auteur de plusieurs articles sur Ernest Renan.

[haut]


Olivier RitzOlivier Ritz

Agrégé de lettres classiques et ancien élève de l’ENS de Paris, Olivier Ritz enseigne au lycée Jean-Jaurès de Montreuil. Il a soutenu en 2014 une thèse intitulée « les métaphores naturelles dans le débat sur la Révolution de 1789 à 1815 » (Paris-Sorbonne, sous la direction de Michel Delon). Sa recherche porte notamment sur les premiers historiens de la Révolution (1789-1815) et sur Chateaubriand.

[haut]


Chapman WingChapman Wing

Chapman Wing est Assistant Professor of French à la College of Staten Island (City University of New York) depuis 2014, ayant reçu son doctorat en Lettres Françaises à Yale University en 2013, où il a reçu le prix pour la meilleure thèse en français pour son étude du rôle de l'histoire dans l'anticipation au long dix-neuvième siècle, intitulée The Future Looks Backward: Projection and the Historical Imagination in Nineteenth-Century France. Il a contribué récemment à un volume collectif sur le thème de la dystopie française dirigé par Valérie Stiénon et Clément Dessy, (Bé)vues du futur (Septentrianon, 2015), et travaille actuellement sur la préparation du manuscrit d'un livre qui doit développer davantage ses recherches doctorales sur le rôle de l'histoire dans la représentation de l'avenir au long dix-neuvième siècle en France.

[haut]


Bernadette Bensaude VincentBernadette Bensaude-Vincent

Bernadette Bensaude-Vincent est professeur émérite de philosophie des sciences et des techniques à l'université de Paris 1-Panthéon-Sorbonne.

Ses thèmes de recherche sont l'histoire et la philosophie de la chimie et des nouvelles technologies avec un intérêt soutenu pour l’étude des relations entre science, culture et société.

Elle est l'auteur de 12 livres, elle a dirigé une douzaine d’ouvrages collectifs en français ou en anglais, enfin elle publié et une centaine d’articles de recherche

Elle est membre senior de l’Institut universitaire de France, ainsi que de l'Académie des technologies.

[haut]


Jacques Philippe Saint Gerandx300Jacques-Philippe Saint-Gérand

J.-Ph. S.-G a enseigné aux universités de Poitiers 1972), Clermont-Ferrand 1988) et Limoges (2009), ainsi que dans plusieurs universités étrangères. Il a assumé diverses fonctions administratives (relations internationales) au sein de ces universités, et à l'ex-Direction de l'Enseignement Supérieur du Ministère de l'Education Nationale. Ses travaux ont initialement porté sur la stylistique (Alfred de Vigny) comme discipline, avant de s'ouvrir à l'histoire des idées linguistiques, domaine dans lequel il a développé, entre autres, des recherches sur l'origine de l'histoire de la langue française. Internet, sous son nom, permet de retrouver certains de ces travaux.

[haut]


Claude BlanckaertClaude Blanckaert

Claude Blanckaert est directeur de recherche au CNRS (Centre Alexandre Koyré-UMR 8560 CNRS EHESS MNHN), historien des sciences de l'homme et de la société dans une perspective d'histoire culturelle. Il dirige un séminaire (CAK-MNHN) « Le Muséum national d'Histoire naturelle, objet d'histoire » avec Arnaud Hurel. Il a notamment publié : La nature de la société. Organicisme et sciences sociales au XIXe siècle, Paris, L'Harmattan, coll. « Histoire des sciences humaines », 2004 ; De la race à l'évolution. Paul Broca et l'anthropologie française (1850-1900), Paris, L'Harmattan, coll. « Histoire des sciences humaines », 2009 ; La Vénus hottentote entre Barnum et Muséum, C. Blanckaert dir., Paris, Publications scientifiques du Muséum national d'histoire naturelle, coll. « Archives », 2013.

[haut]


Philippe HamonPhilippe Hamon

Professeur émérite de littérature française à l'Université de la Sorbonne Nouvelle où il a enseigné la théorie littéraire et l'histoire de la littérature du XIXe siècle. Spécialiste des questions de poétique, et de la littérature du courant réaliste et naturaliste. Ancien président de la SERD.

[haut]


Françoise SylvosFrançoise Sylvos

Françoise SYLVOS est professeur en Lettres modernes à l’Université de La Réunion (centre de recherche "DIRE"). Ses recherches portent sur la période romantique (Honoré de Balzac, George Sand, Victor Hugo, Gérard de Nerval) et sur la fin de siècle (Paul Adam, Villiers de l’Isle-Adam, Octave Mirbeau). Le rire, les correspondances, le paysage, l’utopie, les littératures réunionnaises font partie des objets qu’elle a privilégiés, selon une approche politico-historique de la littérature. Responsable de l’axe « Imaginaires, littératures de voyages et utopies » du DIRE, elle a publié une soixantaine d’articles, une dizaine de numéros de revues et d’ouvrages collectifs, organisé colloques et journées d’études. Elle est notamment l’auteur de Nerval ou l’antimonde (L'Harmattan, 1997) et de L’épopée du possible ou l’arc-en-ciel des utopies (Champion, 2008). 

[haut]


Marta Caraionx400Marta Caraion

Marta Caraion est maître d’enseignement et de recherche en littérature française, co-directrice de la Formation doctorale interdisciplinaire à la Faculté des lettres de l’Université de Lausanne et auteur de :

-Pour fixer la trace. Photographie, littérature et voyage au milieu du XIXe siècle, Genève, Droz, 2003.

-«Les philosophes de la vapeur et des allumettes chimiques» : polémique de 1855 sur les relations littérature, science et industrie, Genève, Droz, 2008.

[haut]


Aïcha SalmonAïcha Salmon

Aïcha Salmon – Agrégée, doctorante en histoire contemporaine depuis 2014 au Centre du XIXe siècle (Paris 1 Panthéon – Sorbonne), elle prépare sous la direction de Dominique Kalifa une thèse intitulée La nuit de noces en France. Pratiques, discours, représentations (XIXe & premier XXe siècles). Ses recherches portent sur l’histoire de la conjugalité et de la famille, l’histoire du corps et de la sexualité, et l’histoire des sensibilités.

[haut]


Concepcion PalaciosConcepcion Palacios

Concepción Palacios est professeur de Philologie Française de l’Université de Murcia. Elle dirige un groupe de recherche sur la Littérature Française. Spécialiste de la nouvelle française du xixe siècle, outre la publication de nombreux articles et chapitres de livres, elle a dirigé, dans ce domaine, plusieurs volumes collectifs : El relato corto francés del siglo xix y su recepción en España (2003), El relato fantástico en lengua francesa de Hoffmann a Poe (2009), La Nouvelle au xixe siècle, auteurs mineurs (2011), Femmes nouvellistes françaises du xixe siècle (2013), La représentation de l’histoire dans la nouvelle en langue française du XIXe siècle (sous presse).

 

[haut]


Pedro MéndezPedro Mendez

Pedro Méndez est professeur de Philologie Française de l’Université de Murcia. Son domaine de recherche est axé sur le récit court français du xixe siècle et ses différentes approches (auteurs, thèmes, réception/traduction en Espagne, presse). Il a publié à ce sujet de nombreux articles et codirigé trois volumes collectifs: La Nouvelle au xixe siècle: auteurs mineurs (Peter Lang, 2011), Femmes nouvellistes françaises du xixe  siècle (Peter Lang, 2013) et La représentation de l’histoire dans la nouvelle en langue française du XIXe siècle (Garnier, sous presse).

[haut]


Caroline GrubbsCaroline Grubbs

Caroline Grubbs a récemment soutenu une thèse qui porte sur la temporalité dans l’œuvre d’Albert Robida sous la direction d'Andrea Goulet à l’University of Pennsylvania. Elle a présenté ses travaux dans des colloques consacrés à la littérature française du dix-neuvième siècle aux Etats-Unis et en France. Ses intérêts de recherche comprennent la culture fin-de-siècle, la littérature et les sciences, et le roman d’anticipation du dix-neuvième siècle.

[haut]


Philippe Boutry

N.C

[haut]


Tomasz SzymańskiTomasz Szymanski

Tomasz Szymański. Né en 1978. Titulaire d’un doctorat en sciences humaines (thèse : La théorie des correspondances dans l’œuvre de Charles Baudelaire, soutenue à Varsovie en 2009), actuellement en poste d’enseignant-chercheur à l’Institut d’Études Romanes de l’Université de Wroclaw (enseignant à partir de 2010). Son projet de recherche actuel concerne l’idée de religion universelle en France aux XVIIIe et XIXe siècles.

[haut]


Arthur HérissonArthur Hérisson

Ancien élève de l’École normale supérieure (Ulm), agrégé d'histoire, Arthur Hérisson est doctorant contractuel enseignant à l'Université Paris 1 (Panthéon-Sorbonne), où il prépare sous la direction de Philippe Boutry et de Gilles Pécout une thèse portant sur l'attitude des catholiques français face à l'unification italienne de 1856 à 1871. Il est l'auteur d'un article paru dans la Revue d'histoire de l’Église de France.

[haut]


Guillaume MiletGuillaume Milet

Guillaume Milet est agrégé de lettres modernes. Il est actuellement doctorant en deuxième année à l’université Lumière Lyon 2 et prépare une thèse intitulée George Sand, une esthétique didactique du roman (1840-1848) sous la direction de Christine Planté (LIRE). Il a récemment contribué au dernier numéro des Cahiers George Sand, « George Sand et la violence de l’histoire », avec un article intitulé « De l’histoire visible à l’histoire invisible : l’insurrection des 5 et 6 juin 1832 dans Horace ».

[haut]


Martine Lavaudx400Martine Lavaud

Martine Lavaud est Maître de Conférences en littérature française et membre du CELFF 19-21 de l’université Paris -Sorbonne. Spécialiste de Théophile Gautier (Théophile Gautier, militant du romantisme, Champion, 2001 ; Fortunio, Partie Carrée, Spirite, M. Lavaud, éd., Gallimard, « Folio Classique », 2013), elle consacre à présent ses recherches aux rapports entre littérature et sciences (La plume et la pierre. L’écrivain et le modèle archéologique au XIXe siècle, dir., Lucie éd., 2008 ; « Le créateur et le médecin : psychopathologie de l’homme de lettres au XIXe siècle », in Image et pathologie au XIXe siècle, dir. P. Tortonese, Sestante Edizioni / Bergamo University Press / L'Harmattan, 2008, p. 72-92), ainsi qu’aux rapports entre littérature et photographie (« Envisager l'histoire littéraire: pour une épistémologie du portrait photographique d'écrivain », ConTextes, n°14, juin 2014).

[haut]


Elsa CourantElsa Courant

Elsa Courant est doctorante sous la direction d'Isabelle Pantin (ENS Ulm) et Hugues Marchal (Université de Bâle, Suisse), et travaille à une thèse sur le sujet "Poésie et cosmologie dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Nouvelle mythologie de la nuit à l'ère du positivisme".

[haut]


Daniel Pérez ZapicoDaniel Perez Zapico

Daniel Pérez Zapico est doctorant en histoire, il termine sa thèse à l’Université d’Oviedo et à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. Il s’intéresse à l’histoire sociale et culturelle de l’électricité, notamment à ses usages sociaux, les rapports entre électricité et vie quotidienne ou la construction de son imaginaire. Quelques publications récentes : D. Pérez Zapico, « Attention, demoiselles, l’électricité passe ! » Représentations et expériences des rapports électricité-mobilité dans les Asturies (1880-vers 1920) », Artefact. Techniques, histoire et sciences humaines, Hors-série nº 1, 2015, p. 47-63.

[haut]


Edyta KociubińskaEdyta Kociubinska

Edyta Kociubińska, docteur ès lettres, maître de conférences à l’Institut de Philologie Romane de l’Université Catholique de Lublin Jean-Paul II (Pologne), spécialiste de la littérature française du XIXe siècle, auteur de nombreuses études consacrées au naturalisme et à la décadence ; rédactrice en chef de la série Quêtes littéraires, correspondante polonaise de la SERD. Actuellement, ses recherches portent sur le dandysme littéraire au XIXe siècle.

[haut]


Francoise GaillardFrançoise Gaillard

Françoise Gaillard a enseigné à l'Université de Paris 7 Denis Diderot. Elle s'est spécialisée dans l'histoire des idées du XIXe siècle et a écrit de nombreux articles sur Balzac, Stendhal, Flaubert, Zola et Huysmans. Elle travaille en ce moment à un ouvrage sur les débuts de la photographie et achève un essai sur « la bête humaine, un fantasme fin de siècle ».

[haut]


Nicolas ValazzaNicolas Valazza

Nicolas Valazza est professeur associé de littérature française à l’université d’Indiana et correspondant pour les États-Unis de la Société des études romantiques et dix-neuviémistes. Ses recherches se concentrent, d’une part, sur les rapports entre littérature et peinture, et d’autre part sur la poésie clandestine au xixe siècle. Son livre Crise de plume et souveraineté du pinceau. Écrire la peinture de Diderot à Proust est paru en 2013 aux Classiques Garnier. Il travaille actuellement à un nouvel ouvrage, intitulé provisoirement La Poésie délivrée. Le livre en question du Parnasse au symbolisme.

[haut]


Julie Hugonnyx300Julie Hugonny

Julie Hugonny a obtenu son doctorat de littérature française à New York University en 2014 avec une thèse intitulée : Le Dernier Homme. Littérature d’anticipation apocalyptique du début du XIXe siècle à la Première Guerre Mondiale. Ses recherches portent sur les récits futuristes en langue anglaise et française et l’émergence de la science fiction au 19ème siècle. Elle est actuellement Visiting Assistant Professor au College of William and Mary en Virginie.

[haut]


Sandrine SchianoSandrine Schiano

Docteur ès lettres (Paris-IV-Sorbonne), outre la signature d’un ouvrage La Renaissance de l’idéalisme à la fin du XIXe siècle (H. Champion) et d’articles sur le symbolisme et la littérature fin de siècle, mes recherches actuelles portent sur la présence de Schopenhauer et Darwin en littérature, les sciences naturelles et les fictions du savoir, le merveilleux scientifique au tournant des années 1900.

[haut]


Nicolas Riederx300Nicolas Rieder

Au bénéfice d’une maitrise universitaire en science politique et en lettres (français et histoire), Nicolas Rieder est doctorant en français moderne à l’Université de Lausanne. Il prépare, sous la direction de Marta Caraion, une thèse sur la réception des expositions universelles de Paris au XIXe siècle. Il a publié deux articles sur les rapports entre sciences anthropologiques et expositions universelles.

[haut]


Fanny RoblesFanny Robles

Fanny Robles est ATER au Département d’Anglais de l’Université Nice Sophia Antipolis. Agrégée d’anglais et docteur, elle a écrit plusieurs articles et chapitres d’ouvrages sur l’ethnologie, la muséologie et la littérature victoriennes, ainsi que sur la science-fiction anglophone et francophone, dont “Of Cavemen, ‘Struggleforlifeurs’, and Deep Ecology: J.-H. Rosny Aîné’s Literary Response to Darwin and Human Evolution” (The Literary and Cultural Reception of Charles Darwin in Europe, vol.4, Bloomsbuy, 2014). 

[haut]


Émilie Piton FoucaultÉmilie Piton-Foucault

Membre du CELLAM de l’université de Rennes 2, agrégée de lettres modernes et docteur en littérature française, Émilie Piton-Foucault a publié plusieurs articles sur les contraintes de la représentation du réel et le rapport entre texte et image dans l’œuvre d’Émile Zola. Elle est l’auteur de Zola ou la fenêtre condamnée. La crise de la représentation dans Les Rougon-Macquart (PUR, 2015), et vient de publier les Lectures de Zola, La Fortune des Rougon qu’elle a dirigé avec Henri Mitterand (PUR, 2015

[haut]


Jean Claude YonJean-Claude Yon

Jean-Claude Yon est professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. Spécialiste d’histoire des spectacles du XIXe siècle, il est directeur du Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines (CHCSC). Il est également directeur d’études cumulant à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE). Depuis 2013, il est vice-président de la SERD.

[haut]


Stéphanie Dord CrousléStéphanie Dord-Crouslé

Stéphanie Dord-Crouslé est chercheur au CNRS, à Lyon, au sein de l’UMR 5611-LIRE. Spécialiste de Flaubert, elle a rédigé de très nombreux articles à son sujet, édité plusieurs de ses romans, son Voyage en Orient dans la « Bibliothèque de la Pléiade », prépare pour la même collection l’édition de Trois contes et dirige l’édition numérique des dossiers documentaires de Bouvard et Pécuchet (ANR Corpus, 2007, http://www.dossiers-flaubert.fr/). Elle collabore au projet : « Romans d'anticipation scientifique au tournant du XIXe siècle (1860-1940) » (ANR 2014, dir. Claire Barel-Moisan).

[haut]


Lise SchreierLise Schreier

Lise Schreier est professeure associée à l'Université de Fordham (NewYork). Elle a publié Seul dans l'Orient lointain: Les voyages de Nerval et Du Camp (CIEREC), ainsi que divers travaux sur des sujets liés à l’expansion coloniale au dix-neuvième siècle (écrits de voyage de femmes d’auteurs célèbres, sémiologie du vêtement « oriental » dans la garde-robe des écrivains français, politique pro-coloniale du journal féministe /La Fronde/, l’enfant colonisé tel qu’il est raconté aux enfants français aux débuts de la Troisième République, etc). Elle travaille maintenant sur le vaudeville au dix-neuvième siècle. En 2016 vont paraître Gens de couleur dans trois vaudevilles du dix-neuvième siècle(L’Harmattan) et des articles sur les figures de l’altérité dans le vaudeville et les modes de lecture de ce genre théâtral.

[haut]


Laurent Bihl

Docteur en histoire contemporaine (Thèse : « La Grande Mascarade parisienne. Production, diffusion et réception des images satiriques dans la presse périodique illustrée parisienne entre 1881 et 1914. »), Laurent Bihl enseigne dans le secondaire au lycée Paul Eluard de St Denis. Ses recherches portent sur l’image de presse, le cinéma et la télévision mais plus généralement sur les approches intermédiales de la culture de masse. Il a publié (avec Ariane Beauvillard) en 2014 « La Grande guerre au petit écran, les représentations de la Première Guerre mondiale à la télévision ».

[haut]


Michel Pierssensx250Michel Pierssens

Michel Pierssens est professeur à l'Université de Montréal. Il a publié divers ouvrages portant sur les problèmes posés par la rencontre de la littérature et des savoirs: linguistique ( a Tour de babil, Minuit), philosophie ( Lautréamont. Éthique à Maldoror, PUL; Ducasse et Lautréamont, Presses de Paris 8), sciences (Savoirs à l'oeuvre. Essais d'épistémocritique, PUL; Savoirs de Proust, Paragraphes). Il a publié sur ces mêmes thèmes de nombreux articles dans des collectifs et des revues. Il est aussi coéditeur des dix-huit collectifs issus des Colloques des Invalides. Il a également publié un essai sur Maurice Roche (Rodopi) et fondé aux États-Unis en 1970 la revue SubStance (University of Wisconsin Press) consacrée aux problèmes de théorie littéraire. Membre de divers comités ( Littérature, Genesis, Hermes Criollo, etc.) et codirecteur d'Histoires littéraires (Paris). Le portail électronique qu'il dirige: http://www.epistemocritique.org, consacré à l'actualité des recherches sur la littérature et les savoirs, est en ligne depuis 2007 et celui consacré à Lautréamont (http://www.maldoror.org) depuis 1994.

[haut]


Emilie PezardÉmilie Pezard

Agrégée de lettres modernes et docteur en littérature française, Émilie Pezard est actuellement chercheuse post-doctorale à l’ENS-Lyon (UMR LIRE) pour l’ANR Anticipation, où elle étudie les récits d’anticipation sociale et scientifique parus entre 1860 et 1940. Elle poursuit dans ce cadre ses recherches sur les transformations au xixe siècle des genres de l’imaginaire, qu’elle avait entamées dans sa thèse de doctorat consacrée au romantisme frénétique.

[haut]


Lise Jankovicx300Lise Jankovic

Lise Jankovic est agrégée d’Espagnol, docteur de l’université de Paris 3 – Sorbonne Nouvelle (CREC : Centre de recherche sur l’Espagne contemporaine, ED 122), ancienne membre de la Casa de Velázquez (EHEHI, Madrid) et collaboratrice pour le projet ANR 2015-2018 « Les arts trompeurs. Machines, Magie, Médias » (LABEX A-ARTS-H2H). Sa thèse, dirigée par M. le Professeur Serge Salaün et soutenue en 2014, porte sur « La comédie de magie espagnole : le spectaculaire flamboyant (1840-1930) ». Lise Jankovic a consacré plusieurs articles aux théâtres féeriques français et espagnol.

[haut]


Patrick DESILEx300Patrick Désile

Patrick Désile est docteur en arts et sciences de l’art de l’université de Paris 1 et chercheur associé au CNRS (ARIAS/THALIM). Ses travaux portent sur l’histoire des spectacles et des images aux XVIIIe et XIXe siècle (particulièrement sur celle des spectacles de curiosités), et sur l'émergence du cinéma. Il a animé, sur ces questions, un séminaire de recherche à l’INHA. Il a été à plusieurs reprises professeur invité à l’université de Lausanne.

[haut]


Dominique de Font ReaulxDominique de Font-Réaulx

Dominique de Font-Réaulx est conservateur général au Musée du Louvre, directrice du musée Eugène Delacroix.

Elle a été, pendant cinq ans, chargée de mission auprès d’Henri Loyrette, pour la coordination scientifique du projet du Louvre Abou Dabi. Auparavant, elle a été conservateur au Musée d’Orsay, en charge de la collection de photographies ; elle a commencé sa carrière comme conservateur de la collection de moulages du Musée des Monuments français, de sa restauration et de son redéploiement.

Elle a été commissaire de plusieurs expositions, notamment, en 2002, L’Invention du sentiment (Musée de la Musique), en 2003, Le daguerréotype français, un objet photographique (Musée d’Orsay, The Metropolitan Museum of Art) ; en 2005, Dans l’Atelier (Musée d’Orsay) ; en 2006, L’œuvre d’art et sa reproduction photographique (Musée d’Orsay) ; en 2007-2008, Gustave Courbet (1819-1877) (Galeries nationales du Grand Palais, The Metropolitan Museum of Art, Musée Fabre) ; Jean-Léon Gérôme (2010, Musée d’Orsay, The Getty Museum, Fondation Thyssen à Madrid), Delacroix en héritage, autour de la collection Moreau-Nélaton (2013, Musée Eugène Delacroix), Objets dans la peinture, souvenir du Maroc( 2014, Musée Eugène Delacroix). Elle est commissaire, avec Jean de Loisy, de l’exposition Brève histoire de l’avenir qui aura lieu au Louvre à l’automne 2015 et commissaire des nouvelles salles éducation du Louvre, la Petite Galerie, qui ouvriront en octobre 2015.

Elle a collaboré à de très nombreux catalogues et ouvrages, notamment Le photographe et son modèle, l’art du nu au XIXe siècle (BnF/Hazan, 1997), Courbet’s landscapes (The Getty Museum, 2006), Alfons Mucha (Musée du Belvédère, Musée Fabre, 2009), La collection du musée du Quai Branly.

Elle a publié Peinture et photographie, les enjeux d’une rencontre, chez Flammarion, en 2012.

Elle enseigne à l’Ecole du Louvre en master 1 et 2 et à l’Institut de Sciences politiques de Paris, en Master 2 Affaires publiques.

[haut]


Paule Petitier

Paule Petitier est professeur de littérature française à l'université Paris-Diderot et membre de l'équipe de recherches CÉRILAC. Spécialiste de l'historien Jules Michelet, dont elle a écrit la biographie (Grasset, 2006) et réédité avec Paul Viallaneix l'Histoire de France (Éditions des Équateurs, 2008-2009), elle consacre de façon plus large ses recherches à la représentation et à la pensée de l'histoire, et dirige avec Claude Millet la revue Écrire l'histoire. Responsable du Centre de ressources J. Seebacher, consacré aux recherches sur le XIXe siècle, Paule Petitier coordonne le programme « Humanités romantiques » au sein de la COMUE Sorbonne Paris Cité. Elle prépare également, avec une équipe d'historiens et de littéraires, la réédition de l'Histoire de la Révolution française dans la collection Pléiade chez Gallimard.

[haut]


Jean Claude Caronx400Jean-Claude Caron

Jean-Claude Caron est professeur d’histoire contemporaine à l’Université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand, et membre de l’IUF. Il travaille sur l’histoire des violences sociopolitiques au XIXe siècle. Ses dernières publications sont Les deux vies du général Foy (1775-1825). Guerrier et législateur et Paris, l’insurrection capitale (dir.), parus tous les deux chez Champ Vallon en 2014.

[haut]


BouchetJulien Bouchet

Julien Bouchet est docteur en histoire contemporaine. Auteur d’une thèse sur le combisme, il est spécialiste de l'histoire de la laïcité et des formes de résistance civile dans la cité.

[haut]


Ludovic FROBERTx300Ludovic Frobert

Ludovic Frobert est directeur de recherche au CNRS, Maison française d'Oxford. Il a publié récemment Le Solitaire du ravin. Pierre Charnier (1795-1857), prud'homme tisseur et canut de Lyon (avec George Sheridan, ENS-Editions, 2014) et co-dirigé le volume, Quand les socialistes inventaient l'avenir (1825-1860), (La Découverte, 2015).

[haut]


Nathalie RichardNathalie Richard

Nathalie Richard est professeur d'histoire contemporaine à l'Université du Maine (Le Mans), chercheuse au CERHIO (CNRS UMR 6258, Centre de recherches historiques de l'Ouest) et chercheuse associée au Centre A. Koyré. Ses travaux portent sur l'histoire des sciences de l'homme. Elle a publié récemment, Hippolyte Taine. Histoire, psychologie, littérature, Paris, Garnier, 2013 et La Vie de Jésus de Renan. La Fabrique d'un best-seller, Rennes, PUR, 2015.

[haut]


Christophe BoutonChristophe Bouton

Christophe Bouton est professeur de philosophie à l’Université Bordeaux Montaigne. Ses recherches portent principalement sur les questions du temps et de l’histoire dans la philosophie moderne et contemporaine. Dernières publications : Penser l'histoire. De Karl Marx aux siècles des catastrophes, C. Bouton et B. Bégout (dir.), éditions de l'éclat, 2011, Le temps de l'urgence, Le Bord de l'eau, 2013, Faire l'histoire. De la Révolution française au Printemps arabe, Les éditions du Cerf, 2013, Capitalisme et démocratie. Autour de l’œuvre d’Axel Honneth, Christophe Bouton et Guillaume le Blanc (dir.), Le Bord de l’eau, 2015.

[haut]


François Jarrige

François Jarrige est maître de conférences en histoire à l'université de Bourgogne et membre du centre G. Chevrier (l'UMR-CNRS 7366). Il s'intéresse à l'histoire du travail, des conflits sociaux et des techniques et interroge l'industrialisation et ses conséquences sociales et environnementales, il a notamment publié (avec E. Fureix), La modernité désenchantée. Relire l'histoire du XIXe siècle français (La Découverte, 2015); Technocritiques. Du refus des machines à la contestation des technosciences (La Découverte. 2014)et Au temps des tueuses de bras. Les bris de machines à l'aube de l'ère industrielle (PUR, 2009).

[haut]


Aude DéruelleAude Déruelle

Aude Déruelle est professeur de littérature du XIXe siècle à l’Université d’Orléans. Elle est spécialiste du roman, des représentations de l’histoire (romans, historiographie, peinture), et plus spécifiquement de l’écriture de la Révolution. Avec Jean-Marie Roulin (co-direction) : Les Romans de la Révolution (1790-1912), Armand Colin, 2014.

[haut]


Susan HarrowSusan Harrow

Susan Harrow est professeur de lettres modernes à l’Université de Bristol. Ses recherches portent sur la modernité littéraire. Son étude The Material, the Real and the Fractured Self : from Rimbaud to Réda, a paru aux Presses Universitaires de Toronto (2004). Elle a publié Zola, The Body Modern chez Legenda (2010). Elle travaille actuellement sur le texte de la couleur dans la poésie moderne. Elle a présidé la Society for French Studies (2010-12) et la Society of Dix-Neuviémistes (2008-11). 

[haut]


Laurent Le GallLaurent Le Gall

Professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Brest. Sociohistoire du politique : L’électeur en campagnes dans le Finistère. Une Seconde République de Bas-Bretons (2009) ; (avec Michel Offerlé et François Ploux), La politique sans en avoir l’air. Aspects de la politique informelle (xixe-xxie siècle) (2011). Histoire culturelle : habilitation à diriger des recherches soutenue en 2013 (mémoire inédit : Une discipline en trompe-l’œil. La galaxie folkloriste (1870-1914) ; en cours de publication).

[haut]


Arnaud Bauberotx250Arnaud Baubérot

Arnaud Baubérot est maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université Paris-Est Créteil (UPEC) et chercheur au Centre de recherche en histoire européenne comparée (CRHEC). Ses recherches ont porté sur l’histoire sociale et culturelle du rapport à la nature, dans la France du 19e et du premier 20e siècle, et sur l’histoire des mouvements de jeunesse. Il mène actuellement une recherche sur l’histoire de l’astrologie à l’époque contemporaine.

[haut]


Béatrice Didier

Béatrice Didier, professeur émérite à l'Ecole normale supérieure, est l'auteur de nombreux essais sur la littérature des XVIIIe et XIXe siècle; elle s'intéresse particulièrement à la question des rapports entre musique et littérature: La musique des Lumières(P.U.F,1985), Le livret d'opéra en France au XVIIIe siècle (Oxford, Voltaire foundation 2013). Elle prépare, avec toute une équipe, un ouvrage sur le Traité d'instrumentation de Berlioz (à paraître chez Champion)

[haut]


Erika Wickyx250Erika Wicky

Docteure en histoire de l’art (université de Montréal), Érika Wicky est actuellement chargée de recherches (FNRS/université de Liège) en Belgique où elle se consacre à l’étude des écrits du XIXe siècle sur l’art et la photographie. Tiré de sa thèse, un ouvrage intitulé Les paradoxes du détail : Voir, savoir, représenter à l’ère de la photographie vient de paraître aux Presses universitaires de Rennes (collection « Æsthetica »).

[haut]


Quentin RioualQuentin Rioual

Quentin Rioual, ancien élève de l’École normale supérieure de Lyon (promotion 2010), est doctorant en Études théâtrales sous la direction de Jean-Louis Besson, et chargé de cours en Histoire du théâtre et de la mise en scène moderne à l’université Paris-Ouest Nanterre. Il rédige une thèse sur les problématiques scénico-picturales modernistes à l’échelle transnationale (1880-1914). Il est membre de la revue d’art Specimen, qu’il a fondée (2010), et de la revue des arts de la scène Agôn.

[haut]


Julien SchuhJulien Schuh

Maître de Conférences à l’Université Reims Champagne-Ardenne. Membre junior de l’Institut Universitaire de France. Dernière publication : L’Illustration en débat : techniques et valeurs (1861-1931), Reims, Épure, coll. Héritages critiques, 2015, en co-direction avec Anne-Christine Royère. Création, administration et direction scientifique du projet PRELIA (Petites Revues de Littérature et d’Art)

[haut]


Claire Barel MoisanClaire Barel-Moisan

Claire Barel-Moisan est chargée de recherches au CNRS (IHRIM, ENS-Lyon) et enseigne à l’Université Paris 3. Ses travaux portent la poétique romanesque au XIXe siècle (Balzac, Sand, Flaubert) et sur les liens entre littérature et sciences. Elle dirige l’ANR Anticipation, sur les romans d’anticipation scientifique au tournant du XIXe siècle (1860-1940). Elle a publié notamment Balzac avant Balzac avec José-Luis Diaz, Balzac, l’aventure analytique avec Christèle Couleau (éditions Christian Pirot, 2006 et 2009), et réédité Le Monde tel qu’il sera  d’Emile Souvestre (éd. S.Vreizh), 2013. Elle vient de coordonner un dossier de Nineteenth-Century French Studies (Spring-Summer 2015) intitulé « Romans d’anticipation : une évasion du présent ? »

[haut]


Pascale AURAIX JONCHIÈREPascale Auraix-Jonchière

Pascale Auraix-Jonchière est professeur de littérature française du XIXe siècle à l’université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, où elle dirige le Centre de recherches sur les Littératures et la Sociopoétique (CELIS). Ses recherches portent sur la réception des mythes et des contes et sur la poétique des fictions brèves.

Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages sur Jules Barbey d’Aurevilly et sur George Sand : George Sand et la fabrique des contes (Garnier, à paraître), co-direction du Dictionnaire de George Sand, Champion, 2015.

[haut]


Philippe MustièrePhilippe Mustière

Agrégé de lettres, Philippe Mustière est professeur honoraire en Sciences de la Communication, chargé de mission Culture à l’Ecole Centrale de Nantes. Auteur d’essais et d’articles sur deux écrivains majeurs du XIXème siècle français, Balzac et Jules Verne, membre d’une dizaine de sociétés savantes, il est l’initiateur de colloques internationaux, dont “Les Rencontres Jules Verne », congrès transdisciplinaires sur la question de la vulgarisation, de l’éducation scientifique et des questions contemporaines posées à la science.

[haut]


Stiénon ValérieValérie Stiénon

Valérie Stiénon est maître de conférences à l’Université Paris 13. Ses recherches portent sur la culture littéraire et médiatique du XIXe siècle, les formes et figures de la critique littéraire et les genres de l’anticipation à l’époque moderne. Elle a notamment coordonné (Bé)vues du futur. Les imaginaires visuels de la dystopie (Septentrion 2015, avec C. Dessy) et Utopies et mondes possibles (Textyles à paraître en 2015). Elle est co-directrice de la revue COnTEXTES et membre du programme ANR « Anticipation » (ENS Lyon, 2014-2018).

[haut]


Clément DessyClément Dessy

Clément Dessy est Research Assistant à l’Université d'Oxford. Spécialisé dans les rapports entre peinture et littérature, il a étudié l’influence de la peinture des Nabis et de Paul Gauguin sur les écrivains symbolistes français (Les écrivains et les Nabis, PU Rennes, 2015). Il a récemment codirigé un ouvrage sur les imaginaires visuels des dystopies françaises avant la Seconde Guerre mondiale ((Bé)vues du futur. Les imaginaires visuels de la dystopie 1840-1940, Septentrion, 2015.) Codirecteur de la revue COnTEXTES, il s’intéresse en outre aux écrits d’artistes (publication en cours des écrits complets du peintre Fernand Khnopff) ainsi qu’aux échanges belgo-britanniques à l’époque du symbolisme.

[haut]


Photo Peeters c. Isabelle Franciosa   CastermanBenoît Peeters

Benoît Peeters est né à Paris en 1956. Après une licence de philosophie, il a préparé le diplôme de l’École pratique des hautes études sous la direction de Roland Barthes. Une longue complicité avec François Schuiten lui a permis de construire avec lui la célèbre série Les Cités obscures et tout récemment Revoir Paris ; ces albums ont reçu de nombreux prix et ont été traduits dans le monde entier. Benoît Peeters est également l’auteur de nombreux essais et biographies, parmi lesquels Hergé fils de Tintin, Derrida et Valéry, tenter de vivre.

[haut]