Proust et ses amis IV

Posted in Saison 2017-2018

Jacques-Emile Blanche (1861-1942)
Portrait de Marcel Proust
1892, huile sur toile H. 73,5 ; L. 60,5 cm
© RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / DR

Introduction

Ce colloque, organisé à la demande du regretté Claude Contamine, alors président de la Société des amis de Marcel Proust, et en accord avec le professeur Yves Pouliquen, président de la Fondation Singer-Polignac, se propose de continuer à tracer le cercle qui a entouré Proust, après les trois premiers colloques organisés à la Fondation et publiés chez Gallimard et chez Champion.

Cet homme qui passe pour un solitaire, un reclus enfermé dans une chambre tapissée de liège, a eu d’innombrables relations et de nombreux amis. Faire leur portrait est d’abord rendre justice à ceux qui ont soutenu le créateur d’une œuvre géniale. C’est aussi montrer comment ils l’ont inspirée, quitte à y figurer involontairement. C’est enfin comprendre un peu mieux l’écrivain, sur lequel chacun a eu un point de vue particulier, dont il a emporté une image différente. Dix-huit personnages en quête d’auteur,  à chacun sa vérité.

Jean-Yves Tadié

Partenaire Amis de Marcel Proust et amis de Combray

Résumés de communication

Ouverture du colloque par Jean-Yves Tadié et Jérôme Bastianelli

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Francis de Croisset par Olivier Bara

Francis de Croisset, pseudonyme (choisi en l’honneur de Flaubert) de Franz Wiemer (1877-1937), a laissé une trace durable dans les arts de la scène grâce à ses livrets écrits ou co-écrits pour Jules Massenet (Chérubin, 1901) ou Reynaldo Hahn (Ciboulette, 1923). Collaborateur de Caillavet puis de Robert de Flers, il fut une figure du Boulevard, maître de la comédie spirituelle et finement scandaleuse. Quelle place occupa-t-il parmi les amis de Proust à partir de leur rencontre vers 1902 ? Leur correspondance permettra d’évaluer la qualité d’une relation dont la vie théâtrale constitua le centre de gravité. Plus profondément, quelle ombre portée Francis de Croisset projette-t-il dans La Recherche du temps perdu, au gré des métamorphoses et des masques identitaires dont sa propre œuvre avait le secret ?    

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Edmond Jaloux par Sophie Basch

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Mme Catusse par Jérôme Bastianelli

Marie-Marguerite Bertrin (1858-1928), épouse Catusse, fut d’abord l’amie de Mme Proust avant de devenir celle de son fils Marcel. Adolescent, celui-ci avait été séduit par la beauté et le talent de cantatrice amateur de cette femme ; après la mort de sa mère, en 1905, Mme Catusse devint sa confidente pour évoquer la figure de la défunte et régler différentes questions pratiques, liées notamment aux meubles dont il avait hérité.

Née en Gironde dans une famille de propriétaires terriens, Marie-Marguerite Bertrin épousa en 1880 Anatole Catusse (1847-1900), haut-fonctionnaire qui servit dans de nombreux départements avant d’être nommé directeur des douanes puis ambassadeur de France en Suède. Le couple fréquentait de nombreux artistes et intellectuels que Proust connaissait également ; par ailleurs, Mme Catusse était propriétaire d’une luxueuse villa à Nice dans laquelle Proust faillit s’établir durant la guerre. Son fils Charles (1881-1953) fut également un ami de l’écrivain.

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Louisa de Mornand par Didier Blonde

C’est parce qu’elle a été le modèle de Rachel aux côtés de Saint-Loup que l’on connaît encore le nom de Louisa de Mornand. Mais qui a-t-elle été dans la vie ? Une petite actrice rêvant de gloire sur les scènes du boulevard et sur les écrans de cinéma, la maîtresse éphémère de quelques hommes du monde et du théâtre. Cantonnée dans les seconds rôles, ou simple figurante, sa seule réussite est, en rencontrant Marcel Proust, d’avoir su tirer parti d’une « amitié amoureuse » qui les aurait liés et d’avoir survécu comme personnage de fiction. Il nous reste quelques films pour la retrouver.

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J. Benoist-Méchin par Annick Bouillaguet

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Lucien Daudet par Antoine Compagnon

Proust fit la connaissance des Daudet en 1894 : Alphonse et ses fils, Léon et Lucien. Ce dernier, mondain, cultivé, snob, et fils à maman, deviendra vite un ami, puis une passion de Marcel, auprès de qui il succèdera à Reynaldo Hahn, avant d’être remplacé par Douglas Ainslie. Le duel de Proust avec Jean Lorrain, en 1897, sera provoqué par une insinuation sur leurs relations. Une longue amitié prendra le relais, fait de services mutuels, et Lucien Daudet fut l’un des premiers lecteurs des épreuves de Du côté de chez Swann dans l’été de 1913. À partir de 1916, ses visites boulevard Huassman devinrent de plus en plus régulières.

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Emmanuel Berl par Michel Erman

Marcel Proust est l’aîné de vingt ans d’Emmanuel Berl. En dépit de cette différence d’âge  beaucoup de choses les rapprochent : de leurs années de formation à l’expérience de la maladie en passant par leur goût pour le théâtre, sans oublier leur lointain cousinage. Mais il faudra un médiateur, la romancière anglaise Mary Duclaux (qui écrivit quelques lignes dans le Times sur Du côté de chez Swann, lors de sa parution) pour les mettre en relation. Ils échangeront de nombreuses lettres (en grande partie perdues) en 1916 avant de se rencontrer et de se fréquenter durant l’année 1917 puis de se déchirer à propos de leur conception, fort différente, des liens humains essentiels que sont l’amour et l’amitié.

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Gabriel de la Rochefoucauld par Adrien Goetz

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Le Vicomte d'Alton et sa famille par Dr. Jean-Paul Henriet

Issu d’un grand-père Alexandre et d’un père Alfred d’Alton, militaires de très haut grade, Charles d’Alton naît le 20 septembre 1857 en Lorraine, au château familial de Tichémont. Naturellement il poursuit lui aussi une carrière militaire et deviendra un brillant Officier de Cavalerie.

Il se marie le 20 avril 1884 avec Anne de la ROQUE-ORDAN, elle-même issue d’une grande et vieille famille de nobles provinciaux du Gers.

Au 4 de la rue Crevaux (XVIème), leur vie est tranquille et familiale. Ils présentent par nature de la noblesse et de la réserve, fiers de s’appeler d’Alton.

Ils auront deux « délicieuse filles » selon Proust, Colette et Hélène.

Les rencontres avec le romancier auront surtout lieu à Cabourg à partir de 1908. Leur correspondance nous est précieuse pour éclairer certains événements : le « duel manqué » entre Proust et Plantevignes, la publication des lettres d’amour d’Aimée d’Alton, tante du vicomte, les cadeaux aux filles…

Charles d’Alton aura le privilège d’accéder, le soir, à la chambre de Proust, au Grand Hôtel, où ils auront de riches échanges sur la société, la politique, les affaires militaires… De même Anne d’Alton répondra volontiers aux sollicitations de Proust pour lui détailler, dans les salons de conversation du casino attenant, les eus et coutumes de la haute société qu’elle fréquente.

Proust retranscrira ces précieux témoignages, tard dans la nuit, dans sa chambre du quatrième étage du Grand Hôtel, isolé du bruit et du monde.

Nul doute que la fréquentation des d’Alton a participé à l’élaboration et à l’enrichissement de certains des volumes de A la Recherche du temps perdu.

Ils furent de précieux « informateurs » de Proust, et faisaient partie, à Cabourg, du cercle de ses amis proches avec les Plantevignes, Nahmias, Artus, Foucart, de Pontcharra, Daireaux, Wessbecher, Berthier, Mme Montet…

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Lucienne Bréval : B. comme Berma ? par Cécile Leblanc

Berthe-Agnès-Lisette Schilling dite Lucienne Bréval (1869-1935) est la cantatrice que Proust a le mieux connue et auprès de laquelle il a réellement approché le monde de l’opéra. Dès 1893, il est, comme toute une génération, ébloui par sa création de Brünnhilde dans La Walkyrie, et le lui rappellera bien des années plus tard. Elle interprète d’ailleurs tous les rôles marquant du répertoire qui ont retenu l’attention de Proust dans sa correspondance ou dans son œuvre : Frédégonde, Guilhelm dans Fervaal, Catherine d’Aragon dans Henry VIII entre autres. Bien plus, ses qualités de tragédienne et d’actrice et sa capacité à être crédible dans des rôles très différents inspirent le célèbre dîner de têtes du Temps retrouvé puisqu’une note de régie indique : «  sur la vieillesse capitallissime (Bréval) 57, 46 v°). Compagne de son ami, Antoine Bibesco, elle le renseigne sur ses collègues ou les spectacles. Très proche de Sarah Bernhardt, et grande interprète de Phèdre dans Hippolyte et Aricie de Rameau en 1908,  elle a indéniablement posé pour la Berma et peut-être plus encore incarné, pour l’écrivain, une image du temps perceptible sur les êtres condamnés « à apparaître déguisés dans la vie comme dans une féerie ».

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Marcel Plantevignes avec Marcel Proust : rencontre et création par Mireille Naturel

Un ensemble de treize lettres et un télégramme adressés par Marcel Proust à Marcel Plantevignes figurait dans la vente Pierre Leroy du 27 juin  2007. Le télégramme (27 septembre 1910) qui a toute la concision du genre contient l’essentiel, « La montagne des soleils, L’arbre aux mésanges bleues, L’odalisque », trois éléments que Proust a intégrés dans son œuvre. Marcel Plantevignes, auteur de Avec Marcel Proust (Nizet, 1966) qui, jeune homme rendait visite à l’écrivain dans sa chambre du Grand Hôtel de Cabourg puis dans celle du Boulevard Haussmann, fut le lecteur préféré de Proust, si l’on en croit la dédicace de ce dernier dans le Du côté de chez Swann qu’il lui adressa. Quelle crédibilité peut-on accorder à des souvenirs rapportés soixante ans après les faits, au relevé des sources proposé tout au long d’un ouvrage de plus de six cents pages ? Il est néanmoins indéniable que Marcel Plantevignes fait preuve de qualités d’observateur et de conteur, tant dans ses portraits que dans ses dialogues rapportés.     

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Robert de Billy par Nathalie Mauriac-Dyer

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Armand de Gramont par Jean-Pierre Ollivier

Le nom d’Antoine Auguste Agénor Armand de Gramont, 1879-1962, successivement duc de Guiche puis, en 1925, 12e duc de Gramont, scientifique et industriel, reste attaché à la création de l’Institut d’Optique. Il fonde en 1908, un laboratoire d’étude de l’aérodynamique, qui à travers son essai Essai d'aérodynamique du plan, le conduit en 1911 au doctorat ès sciences. En 1914, il devient aviateur à la Section technique de l'aéronautique où, en 1916, on lui demande de se consacrer à l’optique appliquée aux collimateurs de visée, ce qui conduira Guiche à lancer un Institut d’optique appliquée, devenu depuis centre de référence internationale.

La relation de Proust et de Guiche est marquée par une amitié durable, née en 1902.

En 1904, Proust était invité aux fiançailles de Guiche et d’Élaine Greffulhe puis au mariage. Il fera figurer Guiche dans son pastiche de Saint-Simon. En 1919, quand Proust est contraint de quitter le boulevard Hausmann, Guiche trouve le temps de l’aider concrètement. C’est, dira Proust le plus grand service qu’un ami m’ait jamais rendu. La dernière rencontre de Guiche et Proust date probablement du 12 juin 1922. Trois jours avant sa mort, il fait appeler Guiche par Céleste. Guiche ne se déplacera pas pour le voir, et fait part dans ses Souvenirs de ses regrets.

Guiche a-t-il vraiment éclairé Proust sur le bouleversement de la représentation du réel et notamment du temps, par la Relativité d’Albert Einstein ?  Guiche lui a adressé des documents sur le sujet, mais Proust n’y a, dit-il, dès la première ligne rien compris. Pourtant, l’origine de son invention d’un espace-temps au fait de la physique moderne à la fin d’À la recherche du temps perdu reste inexpliquée. Mais sa célébrité a tiré avantage de rapprochements flatteurs venus de son entourage.

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Boniface de Castellane, dit « Boni » par Pierre-Louis Rey

« Mon ami le marquis de Castellane », écrit Proust le 15 novembre 1920 dans un texte où il prête au marquis (erreur ou flatterie ?) une parenté trop directe avec la famille de Mme de Sévigné. Peu auparavant, Boni lui avait témoigné son « admiration » devant les développements de la Recherche. Un mois plus tard, Proust s’inquiète de sa santé avant de lui déclarer qu’il faut toujours associer, dès qu’il s’agit de lui, « l’Art à l’Amitié ». Boniface de Castellane (1867-1932) a hérité trois ans plus tôt de son père le titre de marquis. Proust ne l’avait guère fréquenté à l’époque où il était encore comte. Aux premières années du siècle, quand il dépensait avec prodigalité la fortune de sa richissime épouse, il résumait aux yeux du romancier en herbe de la Recherche les prestiges inaccessibles de l’aristocratie. Devenu « pauvre », il a maintenu sa superbe et il est demeuré un vrai connaisseur en objets d’art, d’autant plus éclairé, peut-être, qu’il en connaît désormais exactement le prix.

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Albert Nahmias par Pierre-Edmond Robert

Albert Nahmias, Ben Nahmias pour l’état-civil (Paris, 1886-Cannes, 1979), était le fils d’un « boursier » originaire de Constantinople, demeurant avenue Montaigne à Paris ; sa mère était née Ballen de Guzman en Équateur.

« Nahmias fils », comme Marcel Proust l’appelle dans ses lettres, occupe une place quelque peu singulière dans le cercle de ses amis, tout en y jouant plusieurs des rôles habituels de ceux-ci. Rencontré en 1908 à Cabourg où ses parents possédaient la villa « Berthe », il fut un temps son ami de cœur, son secrétaire, en 1911-1912, pour la dactylographie de la première partie de la future Recherche du temps perdu, son messager des missions délicates, comme négocier en décembre 1913 le retour à Paris d’Alfred Agostinelli. Il fut aussi l’exécutant d’ordres de bourse, de 1911 à 1914, puisque Nahmias était « coulissier » de profession, factotum parfois, et discret enfin, car à la différence d’autres familiers de Marcel Proust il ne s’est pas exprimé.

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Henri Rochat par Pyra Wise

Henri Rochat est le deuxième « prisonnier » de Marcel Proust. Moins connu qu’Alfred Agostinelli, il demeura pourtant plus longtemps auprès de l’écrivain. En 1918, Proust remarqua ce jeune serveur à l’hôtel Ritz dont il le débaucha pour en faire son secrétaire. Mais contrairement à Agostinelli, Rochat ne fut pas ensuite un fugitif, bien au contraire. Proust s’en lassa vite mais ne parvint à s’en débarrasser qu’en 1921. On a longtemps cru qu’il lui avait trouvé un poste aux États-Unis, ou en Argentine, ou encore au Mexique. En réalité, c’est au Brésil que Rochat fut envoyé grâce à l’intervention d’un ami de jeunesse de Proust, Horace Finaly. La publication de deux lettres inédites de ce banquier, les témoignages peu connus d’écrivains brésiliens, ainsi que la découverte de dédicaces inédites de Proust à Rochat sont l’occasion de peindre à nouveaux frais le portrait de cet énigmatique citoyen suisse qui inspira en partie deux personnages d’À la recherche du temps perdu : Albertine et Morel.

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Réjane, actrice « moderne et poignante » par Jean-Claude Yon

Celle qu’Octave Mirbeau décrit en 1891 dans une lettre à Edmond de Goncourt comme « la seule actrice de ce temps qui soit vraiment poignante et moderne » fut une des plus grandes actrices de son époque, aux côtés de Julia Bartet et de Sarah Bernhardt. Proust, lié à Jacques Porel, le fils que l’actrice avait eu avec l’acteur et directeur de théâtre Paul Porel, vint habiter le quatrième étage de son hôtel particulier en 1919. Trente ans plus tôt, il l’avait applaudie à la première de Germinie Lacerteux à l’Odéon et il se souviendra d’elle en créant la Berma. Dans cette communication, on reviendra sur le parcours exceptionnel de Réjane – née Gabrielle-Charlotte Réju en 1856 et morte en 1920, deux ans avant Proust –, depuis ses débuts au Vaudeville jusqu’à son activité de directrice de théâtre, de 1906 à 1918 ; on évoquera les tournées qui firent d’elle une star mondiale, ainsi que ses grandes créations : La Glu (Richepin), Amoureuse (Porto-Riche), Lysistrata (Donnay), Madame Sans-Gêne (Sardou), La Robe rouge (Brieux), La Course du flambeau (Hervieu). « Mon rêve est réalisé, Réjane a créé Nora à Paris », écrivait Ibsen après les représentations exceptionnelles de Maison de poupée données au Vaudeville en 1894.

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Biographies

Jean-Yves TadiéJean-Yves Tadié

Jean-Yves Tadié a enseigné dans neuf universités, en France et à l’étranger (Yaoundé, Alexandrie, Le Caire, Oxford). Il est professeur émérite de littérature française à l’unversité de Paris-Sorbonne et membre correspondant de la British Academy. Il est également éditeur, directeur de la collection Folio classique et de la collection Folio théâtre chez Gallimard.

Ses ouvrages portent sur l’esthétique des genres littéraires (Le Récit poétique, Le Roman d'aventures, La Critique littéraire au XXe siècle, Le Roman au XXe siècle), sur Proust (Proust et le roman, Marcel Proust. Biographie, Proust. La cathédrale du temps, Marcel Proust. La culture et les arts, Gallimard), sur la mémoire (Le Sens de la mémoire, avec Marc Tadié). Dans la Pléiade, il a édité Proust, Nathalie Sarraute, Walter Scott et Malraux (t. IV et VI). Il a consacré un livre à Jules Verne (Regarde de tous tes yeux, regarde, Gallimard, 2005). Dans son recueil De Proust à Dumas (Gallimard 2006), on trouve une section sur l'opéra. Il a également dirigé et préfacé deux inédits de Malraux, Carnet d'URSS 1934 et Carnet du Front populaire, chez Gallimard. Il a dirigé une Littérature française (Folio essais, 2007). Paru chez Gallimard en 2008 dans la collection « L’un et l'autre », Le Songe musical est consacré à Debussy. Jean-Yves Tadié est revenu à Proust en 2012 avec Le Lac inconnu. Entre Proust et Freud (Gallimard, collection « Connaissance de l’Inconscient »), et les Lettres à sa voisine (2013). Il est également à l’origine de la publication par Charles Méla des placards de Du côté de chez Swann conservés à la Fondation Bodmer (Gallimard, 2013 et 2016).

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Olivier Bara

Olivier Bara est Professeur de Littérature française du XIXe siècle et d’Arts de la scène à l’Université Lyon 2, directeur de l’UMR 5317 IHRIM (Institut d’Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités).

Ses travaux, relevant de la poétique historique des formes et de la sociocritique, concernent le théâtre et l’opéra au XIXe siècle, ainsi que les liens entre littérature romantique, spectacle, idées et vie politiques. Il a notamment publié Le Théâtre de l’Opéra-Comique sous la Restauration : enquête autour d’un genre moyen (Olms, 2001), Le Sanctuaire des illusions. George Sand et le théâtre (PUPS, 2010), dirigé Boulevard du Crime : le temps des spectacles oculaires (Orages, 2005), Etude d’Hernani et Ruy Blas de Victor Hugo (Atlande, 2008), Etude d’On ne badine pas avec l’amour, Il ne faut jurer de rien, Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée de Musset (Atlande, 2012), Lectures sociocritiques du théâtre (Etudes littéraires, 2013), co-dirigé George Sand critique. Une autorité paradoxale (avec C. Planté, PUSE, 2011), Généalogies du romantisme musical français (avec A. Ramaut, Vrin, 2012), Rousseau en musique (avec M. O’Dea et P. Saby, Orages, 2012), Ecriture, performance et théâtralité chez George Sand (avec C. Nesci, Ellug, 2014), Les Héroïsmes de l’acteur au 19e siècle (avec M. Losco-Lena et A. Pellois, PUL, 2014), En revenant de la revue. La revue de fin d’année au 19e siècle (avec R. Piana et J.C. Yon, Revue d’Histoire du théâtre, juin 2015) réédité le roman de comédiens de George Sand, Pierre qui roule (Paradigme, 2007) et le Théâtre de poche de Théophile Gautier (Classiques Garnier, 2011). Il dirige la revue Orages. Littérature et culture (1760-1830) et les Cahiers George Sand.

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Sophie Basch

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Jérôme Bastianelli

Haut-fonctionnaire, écrivain et critique musical, Jérôme Bastianelli a fait paraître, en 2015, pour la collection Bouquins des éditions Robert Laffont, une nouvelle édition critique des traductions de John Ruskin par Marcel Proust. Il est également l’auteur du Dictionnaire Proust-Ruskin (2017, Classiques Garnier), ouvrage récompensé du prix du Cercle littéraire proustien de Cabourg-Balbec. En janvier 2018, il a été élu président de la Société des Amis de Marcel Proust et des Amis de Combray.

On lui doit aussi plusieurs biographies de compositeurs : Federico Mompou (Payot Lausanne, 2003), Félix Mendelssohn (Actes Sud, 2008), Piotr Ilitch Tchaïkovski (Actes Sud, 2012) et Georges Bizet (2015, Actes Sud). Depuis 2000, il écrit régulièrement dans le magazine Diapason et collabore régulièrement à l'émission La tribune des critiques de disques, sur France-Musique.

Jérôme Bastianelli est par ailleurs Directeur général délégué du musée du quai Branly - Jacques Chirac.

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© Francesca Mantovani éditions Gallimard

Didier Blonde

Agrégé de lettre modernes, Didier Blonde est romancier et essayiste. Il s’intéresse aux  héros du roman populaire (Les Voleurs de visages ; Faire le mort), au cinéma muet (Les Fantômes du muet ; Un amour sans paroles ; Le lieu du crime), à Paris dans la fiction romanesque (Carnet d’adresses). Il a obtenu  en 2015 le prix Renaudot essai pour Leïlah Mahi 1932. Dernier ouvrage paru : Le Figurant (Gallimard, 2018)

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Annick Bouillaguet

Annick Bouillaguet est professeur émérite de langue et littérature françaises à l'université Paris-Est-Marne-la-Vallée, après avoir enseigné à celle de Staint-Etienne (pour la philologie puis la linguistique avant de se consacrer à la littérature). Sa recherche s'est particulièrement attachée à l'intertextualité chez Proust. Sa thèse s'intitule La pratique intertextuelle de Marcel Proust dans "A la recherche du temps perdu". Elle dirige la collection "Recherches proustiennes" chez Champion (quarante ouvrages actuellement parus) après avoir publié Marcel Proust, le jeu intertextuel chez Nizet puis un Marcel Proust, bilan critique chez Nathan Université. Elle a participé à un recueil intitulé La jalousie, Tolstoï, Svevo, Proust chez Champion à nouveau puis une Ecrituqe imitative chez Nathan Université coll. "Fac". Son Proust, lecteur de Balzac et de Flaubert, l'imitation cryptée et un Dictionnaire Marcel Proust ont été publiés aux éditions Champion en 2015 pour la dernière édition après avoir reçu le Prix de l'Académie française en critique littéraire.

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Antoine Compagnon

Antoine Compagnon est professeur au Collège de France, titulaire de la chaire de Littérature française moderne et contemporaine. Son dernier livre est Les Chiffonniers de Paris (Gallimard, « Bibliothèque illustrée des histoires », 2017).

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Michel Erman

Professeur de langue et littérature françaises à l’Université de Bourgogne. Ecrivain et philosophe.

Auteur de :

L’œil de Proust, Paris, Nizet, 1990.

Marcel Proust. Une biographie, Paris, Fayard, 1994. 3ème édition, Paris, La Table ronde, coll. « La petite vermillon », 2018.

 Sodome et Gomorrhe de Marcel Proust, Paris, Ellipses, 2000.

Les 100 mots de Proust, Paris, PUF, 2013.

Un été avec Proust (collectif), Paris, Les Equateurs/France inter, 2014.

Le Paris de Proust, Paris, Alexandrines, 2015.

Bottins proustiens, Paris, La Table ronde, coll. « La petite vermillon », 2ème édition, 2016.

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Luc Fraisse

Professeur de littérature française à l’université de Strasbourg et membre senior de l’Institut universitaire de France, Luc Fraisse a consacré l’essentiel de ses travaux à l’œuvre de Marcel Proust, dont il réédite actuellement le roman aux Classiques Garnier (La Prisonnière en 2013, La Fugitive en 2017). Il dirige chez cet éditeur la collection « Bibliothèque proustienne » et la Revue d’études proustiennes. Ses ouvrages Le Processus de la création chez Marcel Proust et L’Œuvre cathédrale. Proust et l’architecture médiévale ainsi que L’Éclectisme philosophique de Marcel Proust ont reçu un grand prix de l’Académie française. Il a récemment publié Proust et le livre à venir (Revue d’études proustiennes, n° 6, 2017), Proust et Schelling, une affinité élective ? (Cahiers de philosophie, n° 43, en collaboration avec Gérard Bensussan) et Proust et la stratégie militaire (Hermann, 2018).

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Adrien Goetz

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Jean-Paul Henriet

Docteur en Médecine, Ancien Externe des Hôpitaux de Paris.

Lauréat de la Faculté de Médecine de Paris.

Angiologue libéral - Attaché au C.H.U. de Caen – Chargé de cours dans plusieurs facultés de Médecine – Expert près des Tribunaux.

Lauréat du Prix International Raymond Tournay de Phlébologie (1987).

Directeur de la Publication de la Revue Phlébologie - Annales Vasculaires.

Auteur de plus de cent publications scientifiques.

Conseiller Municipal de Cabourg durant 29 années (dont trois ans Premier Adjoint et dix ans Maire).

Chevalier de la Légion d’Honneur (Ministère de l’Intérieur).

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Cécile Leblanc

Maître de conférences à la Sorbonne-Nouvelle-Paris3, habilitée à diriger des recherches. Spécialiste des rapports de la musique et de la littérature à la fin du XIXe siècle (Wagnérisme et création, Champion, 2005, participation à l’Encyclopédie Wagner, Actes Sud, 2010 ; 1913-2013 : le wagnérisme dans tous ses états aux Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2016). Se consacre depuis quelques années aux savoirs musicaux de Proust à l’importance majeure de la critique musicale dans son oeuvre et plus généralement à la mise en mots de la musique dans La Recherche. Son Proust écrivain de la musique, l’allégresse du compositeur a paru en mai 2017 aux éditions Brepols.

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Mireille Naturel

Mireille Naturel après avoir été détachée auprès des Affaires étrangères a obtenu un poste de maître de conférences à l’université de la Sorbonne nouvelle-Paris 3, où elle avait soutenu sa thèse sous la direction de Jean Milly. Elle est titulaire d’une Habilitation à diriger des recherches, réalisée sous la direction d’Antoine Compagnon. Secrétaire générale de la Société des Amis de Marcel Proust et directeur du Bulletin Marcel Proust, elle est l’auteur de Proust et Flaubert : un secret d’écriture (Rodopi, 1999, rééd. 2007), Proust et le fait littéraire (Champion, 2010, rééd. 2012), Marcel Proust, l’arche et la colombe (Michel Lafon, 2012). Responsable du Centre de Recherches Proustiennes de la Sorbonne nouvelle, elle a dirigé plusieurs ouvrages collectifs : Proust Pluriel, Presses de la Sorbonne nouvelle, 2014 ; Proust et Alain-Fournier. La transgression des genres : 1913-1914, Champion, 2017 ; Littérature et médecine : le cas de Proust, éd. Hermann (à paraître en 2018).

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Nathalie Mauriac-Dyer

Nathalie Mauriac Dyer, directrice de recherche au CNRS, travaille à l’École normale supérieure au sein de l’ITEM (CNRS-ENS), où elle est responsable de l’équipe Proust et rédactrice du Bulletin d’informations proustiennes (Éditions Rue d’Ulm). Sa recherche porte notamment sur l’histoire et l’édition du texte d’À la recherche du temps perdu (Proust inachevé. Le dossier « Albertine disparue », Champion, 2005) et sur celle de ses avant-textes. Elle pilote l’édition diplomatique et génétique des « Cahiers 1 à 75 de la Bibliothèque nationale de France » dont ont paru les Cahiers 26445354 et 71 (Brepols-BnF, 2008- ). Ses articles sur l’œuvre de Proust – dont une étude sur ses relations avec le prince de Polignac (in Proust et ses amis, dir. J.-Y. Tadié) et la publication avec Sylvia Kahan de quelques lettres de Proust au prince – se sont intéressés récemment à l’écriture de l’allusion, notamment en relation à la judéité. Derniers ouvrages dirigés ou co-dirigés : Proust aux brouillons (avec K. Yoshikawa, Brepols, 2011), Proust, 1913 (numéro de la revue Genesis, 36, PUPS, 2013), Proust écrivain de la Première Guerre mondiale (avec Ph. Chardin, EUD, 2014). Elle a publié en collaboration une édition numérique de l’Agenda 1906 de Proust acquis en 2013 par la BnF (BnF-OpenEdition books, 2015).

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Jean-Pierre Ollivier

Après sa thèse de médecine, Jean-Pierre Ollivier, a été assistant puis médecin des hôpitaux des Armées. En 1988, il est nommé chef du service de cardiologie de l’hôpital du Val-de-Grâce, tout en développant une collaboration étroite avec le Service de chirurgie cardiaque de la Pitié-Salpêtrière (Pr Christian Cabrol) et le Laboratoire de physique des lasers à Paris XIII (Pr Sigrid Avrillier). Il est nommé Fellow de la Société européenne de Cardiologie en 1990, puis professeur au Collège de médecine des Hôpitaux de Paris en 1992. Il a produit une centaine de publication sur ses travaux en physiologie et en procédés physique appliqués à la médecine, notamment sur l’usage intravasculaire des lasers et la spectrométrie de l’hémoglobine in vivo. Enseignant, il a dirigé une dizaine d’ouvrages médicaux largement référencés. En dernier lieu, il s’est tourné vers la prévention des maladies vasculaires, à travers d’ouvrages médicaux à destination du grand public. A l’initiative de Jean-Yves Tadié, il a publié Proust cardiologue (2017) et Proust et les sciences (2018) (Honoré Champion).

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Pierre-Louis Rey

Pierre-Louis Rey est professeur émérite de littérature française à l’Université de la Sorbonne nouvelle. Il a participé à l’édition d’À la recherche du temps perdu publiée dans la Bibliothèque de la Pléiade (1987-1989) sous la direction de Jean-Yves Tadié (À l’ombre des jeunes filles en fleurs et, en collaboration, Du côté de chez Swann et Le Temps retrouvé). Dans Le Cercle de Marcel Proust (Honoré Champion, 2013), il est l’auteur d’une contribution sur Lionel Hauser.

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Pierre-Edmond Robert

Pierre-Edmond Robert est Professeur émérite de littérature française à Université de la Sorbonne Nouvelle-Paris 3, où il a été Directeur de l’UFR Didactique du Français, Langue Étrangère et Responsable du Centre de Recherches Proustiennes.

Il a participé à la réédition d'À la recherche du temps perdu dans la "Bibliothèque de la Pléiade", 1987-1989 et suivantes, pour La Prisonnière et Le Temps retrouvé, ainsi que dans les autres collections des Éditions Gallimard. Il a collaboré au Dictionnaire Marcel Proust (Honoré Champion) et il a participé à l'édition BnF/Brepols des Cahiers Proust.

Il a publié des essais et des articles portant sur Marcel Proust, La Nouvelle Revue Française, L.-F. Céline, les écrivains des années 1930, parmi lesquels Eugène Dabit, l'auteur de L'Hôtel du Nord, dont il a assuré les rééditions dans les collections Gallimard ou autres.

Il a traduit de l'anglais des recueils de nouvelles de la Canadienne Mavis Gallant (Fayard) et de l'Américain Rick Bass (Bourgois). Il est lui-même auteur de recueils de nouvelles et de trois romans.

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Pyra Wise

Pyra WISE est Ingénieur d’études à l’Équipe « Proust » de l’Institut des Textes et Manuscrits Modernes (ITEM-CNRS-ENS). Elle a collaboré à deux éditions critiques et génétiques de manuscrits de Marcel Proust : L’Agenda 1906 (édition numérique en ligne sur OpenEdition Books-Éditions de la BnF) et le Cahier 53 (Cahiers 1 à 75 de la Bibliothèque nationale de France, 2012). Elle a publié de nombreuses lettres inédites de et à Proust, et collabore à présent au projet d’une édition numérique de la correspondance de Proust. Elle a aussi participé à de nombreux colloques et journées d’études, dont, dernièrement, « Proust et Versailles ». Parmi ses articles les plus récents : « Deux photographies inédites d’Adrien Proust : jeune homme et à Venise avec Camille Barrère » (Bulletin Marcel Proust, no 67, 2017) ; « La marraine et le parrain de Marcel Proust : quelques découvertes » (Bulletin d’informations proustiennes, no 47, 2017) ; « À la recherche de Proust dans les livres d’or de Venise : une découverte à la Marciana » (Quaderni Proustiani, no 11, 2017). Voir sa page Web sur le site de l’ITEM : http://www.item.ens.fr/wise-pyra/

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Jean-Claude Yon

Jean-Claude Yon est professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. Spécialiste d’histoire des spectacles du XIXe siècle, il est directeur du Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines (CHCSC). Il est également directeur d’études cumulant à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE). Il a notamment publié des biographies d’Offenbach (Gallimard, 2000, réédition 2010) et de Scribe (Librairie Nizet, 2000) ainsi que, chez Armand Colin, en collection « U » : Le Second Empire. Politique, société, culture (2004, nouvelle édition revue 2012) et Histoire culturelle de la France au XIXe siècle (2010). Il a également dirigé le volume Les Spectacles sous le Second Empire (Armand Colin, 2010) et a publié en 2012 chez Aubier Une histoire du théâtre à Paris de la Révolution à la Grande Guerre et en 2013 chez Citadelles & Mazenod Théâtres parisiens : un patrimoine du XIXe siècle. Aux Publications de la Sorbonne, il a codirigé avec Pascale Goetschel les volumes Directeurs de théâtre (XIXe-XXe siècles), Histoire d’une profession (2008) et Au théâtre ! La sortie au spectacle (XIXe-XXIe siècles) (2014). Dernière publication : Les Mondes de Labiche (co-dirigé avec Olivier Bara et Violaine Heyraud, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2017).

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